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Point de presse de M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement, de faune et de parcs, et M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Wednesday, February 12, 2025, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

M. Leduc : Bonjour, tout le monde. J'espère que vous allez bien. Ce matin, je vais vous parler de notre motion du mercredi de cet après-midi qui sera sur la question des hydrocarbures, des oléoducs, plus précisément de GNL Québec et d'Énergie Est. Vous savez qu'il y a deux semaines, on a déposé une motion sur le sujet, ici, à l'Assemblée nationale, qui a été battue par le gouvernement. La semaine dernière, notre collègue de Saint-Jérôme a déposé une motion aussi, mais cette fois-ci, c'est plus nous qui l'avons battue. Et on à chaque fois une motion sans préavis ne permet pas d'avoir un débat, hein, vous le savez, c'est quelque chose qu'on doit voter pour ou contre.

Alors, on s'est dit prenons l'opportunité d'une motion du mercredi cet après-midi pour aller au fond des choses parce que c'est un débat important. Nous, on pense que les arguments qui ont fait en sorte qu'on a rejeté le GNL Québec puis Énergie Est, il y a trois ou quatre ans, sont les mêmes aujourd'hui, elles sont toujours valides aujourd'hui. Si on veut sortir des hydrocarbures, si on veut atteindre la carboneutralité en 2050, il faut se sevrer des hydrocarbures. Il ne faut pas leur permettre d'avoir des nouveaux débouchés. Et on veut prendre le temps d'entendre les autres partis, les partis d'opposition, le gouvernement en particulier, pour voir c'est quoi leur vision, c'est quoi leurs arguments derrière ce retour du dossier de GNL Québec et d'Énergie Est? Et nous, on veut bien sûr être actifs, être au front comme on l'a été il y a quelques années sur le dossier. Voilà.

M. Marissal : Bonjour, tout le monde. Alors, vous avez suivi, je pense, pas mal tout le monde, hier, les auditions particulières pour le projet de loi n° 83, celui qui forcerait les jeunes médecins à s'enrôler cinq ans dans le public, à défaut de lourdes pertes... à risque de lourdes primes... voyons, je vais le dire, je vais le dire, de pénalités.

Là, il y a quand même un constat qui s'est dégagé depuis deux jours qu'on est en auditions particulières. Il y a eu 13 groupes qui sont passés, 12 ont rejeté, d'une façon ou d'une autre, le projet de loi n° 83. Il y a un seul groupe, le dernier, qui était favorable. Comme, par hasard, c'est un privé, et il n'est absolument pas touché par le projet de loi n° 83. Alors, faites le calcul, c'est pas mal 12 en 12, les groupes qui sont directement dans le réseau de la santé qui nous disent : Ce n'est pas une bonne idée, ce n'est pas la bonne cible. Je crois encore que ce n'est pas la bonne cible.

La bonne nouvelle de l'affaire, c'est que ça permet de débattre de la place du privé en santé. Ça, même le ministre le reconnaît, puis ce n'est sûrement pas moi qui va m'en plaindre depuis le temps que je fais des discours ici, des sorties pour dire qu'il faut mettre un frein au développement du privé dans la santé au Québec. Tout le monde le dit, le Collège des médecins le dit en particulier. Et ce n'est pas banal, parce que le Collège des médecins, ce n'est pas un syndicat, le Collège des médecins, son... sa principale mission, c'est de défendre la population et les patients. Et le Collège des médecins est venu nous dire hier que le développement à tout crin du privé, en ce moment, est néfaste pour les patients.

Alors, la mission du collège, c'est de défendre les patients. La mission du gouvernement, c'est de défendre la population. Les deux devraient se rencontrer quelque part. S'ils ne se rencontrent pas, moi, je pose la question : M. Dubé puis la CAQ, là, ils défendent qui? Ils protègent qui là-dedans? Ils ne protègent pas les patients. Ils protègent les promoteurs, les entrepreneurs privés, notamment, des conglomérats qui achètent des cliniques un peu partout au Québec, qui se rendent compte, après ça, qu'ils ne font pas assez d'argent, qui les ferment de façon sauvage. Le gouvernement protège des entrepreneurs privés qui se promènent du public au privé en amenant leurs dossiers pour aller faire plus d'argent, plus de chirurgies dans des cliniques privées. Alors, tout ça est connu, tout ça est documenté, tout ça a été redit depuis deux jours.

Alors, moi, je vais demander au ministre de la Santé de protéger la population, pas les entrepreneurs privés qui font de l'argent avec la maladie puis la santé.

Journaliste : En même temps, le projet de loi n° 83... aux entrepreneurs privés, non?

M. Marissal : Il, quoi?

Journaliste : Il nuit aux entrepreneurs privés en limitant la possibilité, pour des médecins, d'aller pratiquer dans le privé.

M. Marissal : Il y a plus de 22 000 médecins au Québec. Il y en a quelques centaines de jeunes qui sortent par année. Le privé n'est pas en manque, là. Le privé va aller chez les médecins qui ont déjà soit un droit acquis, parce que ceux qui sont déjà médecins ont un droit acquis. Le bassin de recrutement du privé, il n'est pas seulement chez les jeunes médecins qui sortent, là, à hauteur de quelques centaines par année. Les médecins qui sont déjà dans le réseau peuvent très bien aller au privé. C'est ça que les groupes viennent nous dire : Ne touchez pas juste les jeunes médecins, c'est la mauvaise cible, parce que tous les autres médecins qui sont dans le réseau peuvent très bien continuer d'aller au privé.

Et peut-être que, voyant cela venir, les médecins qui sont déjà dans le réseau vont prendre panique puis vont se dire : Je vais m'en aller au privé tout de suite avant que je ne puisse plus le faire. Et comme, par hasard, depuis le début de l'année, en deux mois, il y en a 30 nouveaux qui se sont sortis de la RAMQ, 30 nouveaux en deux mois, médecins au Québec, qui ont quitté la RAMQ, qui sont partis vers le privé. À ce rythme-là, c'est plus de 200 par année, on va battre tous les records. Alors, mauvaise cible, mauvais véhicule, mauvais discours de la part du ministre. Moi, je lui demande de protéger les patients, protéger les patients, c'est de faire ce que le Collège des médecins nous demande, ce que le personnel soignant nous demande, de mettre fin au développement du réseau privé.

Journaliste : Est-ce que ça donne quelque chose que M. Legault soit à Washington? Ce que fait Donald Trump est ridicule, parce qu'en bout de ligne, c'est Ottawa qui décide qu'est-ce qu'ils vont faire avec la renégociation, l'Accord de libre-échange. C'est-tu une bonne stratégie que M. Legault soit là, qu'il dise tout ça?

M. Marissal : Bien, aller à Washington pour faire du tourisme, comme M. Legault semble avoir fait hier, je ne suis pas sûr que c'est superpayant pour le Québec. Aller à Washington pour parler à nos alliés, aller aussi beaucoup plus souvent sur les États... dans les États du Nord, là, qui sont nos principaux alliés, là, qui sont les principaux touchés, ce serait probablement plus rentable aussi. Encore une fois, on va être obligés, à notre corps défendant, de défendre Doug Ford, qui, lui, mène la bataille. M. Legault, hier, essentiellement, il a fait du tourisme à Washington.

Journaliste : En quoi c'est du tourisme?

M. Marissal : Bien, il n'y a pas de rencontre. Il est allé à l'ambassade du Canada à Washington...

Journaliste : ...quelques associations, Home Builders, notamment.

M. Marissal : C'est les élus, là, qu'il faut convaincre, là. C'est les élus qu'il faut convaincre, là, parce que c'est ces gens-là qui vont éventuellement voter, c'est ces gens-là qui peuvent faire des pressions. Et c'est ces gens-là, les élus aux États-Unis, qui vont recevoir les pressions de leurs électeurs. Parce qu'au moins, je vais être d'accord avec M. Legault, c'est vrai que la guerre ridicule que M. Trump est en train de mener, il n'y aura pas de gagnant là-dedans. M. Trump est entré dans une espèce de logique, là, dans une vision tunnel complètement destructrice. La politique de la terre brûlée et des ponts brûlés entre le Canada et les États-Unis, ce n'est certainement pas la bonne façon de faire, mais ce n'est pas moi qui vais prétendre avoir la solution, là, pour détricoter l'état d'esprit de M. Trump, là. Je pense qu'il n'y a personne qui est capable de faire ça, là, mais, en ce moment, il faut se trouver des alliés rapidement pour être capable de convaincre les gens que ça va leur faire mal, d'abord et avant tout, dans leur portefeuille.

Journaliste : ...comment ça, l'interdit de trouver des alliés? Parce que l'impression qu'on a, quand on lit les articles, quand on... par exemple, notre... notre ambassadeur du Québec semblait dire qu'il y a bien des gens qui sont contre les tarifs, mais le problème c'est M. Trump. Il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas lui dire. Donc, est-ce que c'est vraiment pertinent? Est-ce qu'on a vraiment besoin de convaincre des gens ou le problème, c'est simplement une personne, mais la personne qui prend les décisions?

M. Marissal : Bien, je suis d'accord avec vous que le problème, c'est Donald Trump. On va être d'accord là-dessus.

Une voix : ...

M. Marissal : Bien, moi, je le dis d'emblée, le problème, c'est vraiment Donald Trump et l'imprévisibilité de cet homme, qui est assez... qui est stupéfiante, là, tous les jours, là, mais l'autre solution, c'est de s'asseoir sur nos mains puis d'attendre que ça passe? C'est long, quatre ans. C'est long, quatre ans.

Alors, je pense qu'il faut au moins brasser la soupe avec nos alliés, les gens qui vont recevoir les plaintes de leurs électeurs quand ils vont se rendre compte que le 2X4 va doubler de prix, quand ils vont se rendre compte que tout ce qui est fabriqué en aluminium va doubler puis tripler de prix. À la fin, comme disent les Américains, là, «money talks». C'est une question d'argent, à la fin, là.

M. Leduc : Juste un petit quelque chose, rapidement, là-dessus. Tu sais, on a vu M. Legault dire hier qu'il fallait se dépêcher à renégocier l'entente de libre-échange. Moi, ça m'a quand même assez surpris, tu sais. S'il y a bien une leçon qu'on devrait avoir avec l'épisode qu'on vit en ce moment, c'est que ça ne vaut pas grand-chose, une entente de libre-échange si le bonhomme à côté décide de la déchirer le lendemain matin, puis de l'annuler deux jours après, puis de la remettre en fonction avec d'autres tarifs spécifiques une semaine suivante. Ça fait que c'est quoi, l'affaire de dire : Vite, vite, vite, il faut renégocier? On n'est pas en position de force de toute façon, en plus, dans le rapport de force, puis, en plus, cette entente-là ne nous aura pas protégés contre les soubresauts, les coups de tête, les coups de gueule d'un président un peu spécial.

Journaliste : ...disait hier que lorsqu'il a renégocié son premier accord de libre-échange, lors de son mandat, Donald Trump, il l'a respecté par la suite.

M. Leduc : Alors, il ne l'a pas respecté, là, là. C'est la même entente, c'est lui qui l'a signée, Trump, en plus.

Journaliste : ...mandat, là.

M. Leduc : Bien oui, mais c'est Trump qui l'a signée, cette entente-là. Ce n'est pas comme si ça avait été une entente qui avait été imposée par le président précédent. C'est Trump qui l'a négociée.

Journaliste : ...nouvelles promesses. Ça fait six ans.

Journaliste : Ça fait six ans.

M. Leduc : Qui qui a... Je n'avais pas vu ça passer, moi, les tarifs sur l'aluminium dans la campagne fédérale... présidentielle, là.

Une voix : ...

M. Leduc : J'ai vu qu'il avait promis de baisser les prix de l'épicerie, puis ça, ça a l'air que ce n'est pas possible, finalement, une fois qu'il a gagné.

Journaliste : Sur la déréglementation, les... excusez-moi, les «dépanneurs», les épiceries pourraient avoir plus que quatre travailleurs le soir. Ça, qu'est-ce que vous en pensez, M. Leduc?

M. Leduc : Ils ont raison de s'inquiéter. Puis moi, j'ai été contacté par les TUAC, les syndicats, des travailleurs et travailleuses des épiceries, entre autres, qui ne sont pas contents, eux autres non plus, de cette partie-là du projet de loi. Ils passent cet après-midi, d'ailleurs, en commission parlementaire, parce qu'ils disent que les travailleurs de soir, ça va être beaucoup de pression pour les étudiants et étudiantes. Et on vient juste de voter un projet de loi, il y a quoi, un an et demi, deux ans, pour limiter l'âge à 14 ans puis limiter le nombre d'heures de travail par semaine. Ça fait que même les travailleurs des épiceries disent : Un instant. Nous, on n'est pas trop intéressés à faire ces heures-là, supplémentaires.

Alors, si je comprends bien, en plus, les dépanneurs ne sont pas contents, pas mal tout le monde est mécontent, finalement, alors il faudrait peut-être que le gouvernement ajuste son projet de loi en conséquence.

Journaliste : Mais pourquoi, à la base, le gouvernement a inclus ça dans son projet de loi, selon vous?

M. Leduc : C'est une bonne question. Il y a des affaires un peu bizarres. J'ai remplacé ma collègue Alejandra, hier matin, on avait les producteurs de cidre qui nous expliquaient qu'ils sont... ils ne peuvent pas produire du cidre avec autre chose que leurs propres pommes qu'ils ont cultivées eux-mêmes. Ils ne peuvent même pas acheter, mettons, un surplus de pommes du voisin pour faire du cidre. C'est interdit dans le règlement, alors que le producteur de jus de pomme, lui, peut acheter ses pommes au Mexique pour faire du jus pommes qu'il vous vend à l'épicerie. Mais le cidre, lui, parce qu'il a le brevet artisan, il ne peut même pas acheter un surplus pomme d'à côté. Ça fait qu'il y a des affaires un peu bizarres dans ce projet de loi là. Visiblement, il faut qu'il le retravaille.

Journaliste : ...décision sur les hydrocarbures, parce que vous disiez, la semaine passée, ou... je pense que c'était la semaine dernière, vous avez fermé la porte, là, carrément, là, net, fret, sec, là, il faut se sevrer des hydrocarbures, c'est ce que vous avez dit. Juste une précision sur la démarche ou la motion que vous voulez parler. Vous voulez entendre ce que les autres partis ou ce que le gouvernement... là-dessus.

M. Leduc : Oui, bon, alors, les motions...

Journaliste : Pourquoi vous ouvrez la porte aujourd'hui, là?

M. Leduc : C'est une très bonne question. Dans le fond, les motions sans préavis, c'est ce qu'on dépose le matin. C'est un peu technique, là, mais c'est ce qu'on dépose le matin, les quatre partis, puis c'est, oui ou non, il n'y a pas de débat alentour de ça. Ça fait qu'on n'a pas l'occasion de pouvoir entendre l'argumentaire, ni le nôtre, d'ailleurs... on soumet une motion, ni celui de nos vis-à-vis, tandis que la motion du mercredi, il y a des blocs de temps.

Journaliste : Je comprends sur la forme, mais, sur le fond, là, sur l'enjeu en tant que tel.... Parce que, oui, il y a les... le... je ne sais pas comment dire, les procédures parlementaires...

M. Leduc : Je comprends.

Journaliste : ...mais ailleurs aussi, je veux dire, dans les couloirs, dans les médias, je veux dire, les partis vont en parler... ce que vous souhaitez qu'on développe davantage sur le projet, là?

M. Leduc : Exact. Bien, Parce que nous, on a envie de remettre la couvercle sur la marmite rapidement, puis on a des arguments de notre côté qu'on aimerait ça livrer à nos collègues tantôt, puis on aimerait ça aussi entendre ce... qu'est-ce que la CAQ a à dire. Pourquoi la CAQ, elle a ouvert un peu la porte? C'est quoi... Qu'est-ce qui était un manque d'acceptabilité sociale, il y aurait à peine quelques années, qui serait tout à coup, là, maintenant? Ils avaient essayé de faire ça, rappelez-vous, quand il y a eu le début de la guerre en Ukraine. Il y en a qui avaient essayé de dire : Oui, la guerre en Ukraine, là, il faut des nouveaux débouchés. Ils ont ressayé de rouvrir la porte, ça s'est refermé bien rapidement. Puis là, woups! les tarifs, l'énergie, machin, woups! Il y a... On dirait qu'il y a toujours une force en quelque part qui veut profiter de n'importe quelle conjoncture pour rouvrir la porte de GNL. Nous, on dit : Non, non, non, les arguments qui étaient bons pour fermer la porte, il y a trois ans, sont les mêmes qu'on va servir aujourd'hui.

Journaliste : ...dans le cas de GNL, tu sais, il y avait quand même un parcours particulier qui dérangeait... une rivière en particulier qui était à risque, il ne pouvait pas y avoir un autre projet qui, de par sa nature, serait plus acceptable?

M. Leduc : Comme?

Journaliste : Je ne le sais pas, mais peut-être une autre question en lien avec ça, un argument qu'on entend beaucoup depuis que... depuis tout ce qui se passe aux États-Unis, c'est cette idée que les pipelines passent par les États-Unis avant de revenir au Québec. Puis ça, l'image est quand même frappante. Ça donne un peu un sentiment de vulnérabilité. Est-ce qu'on ne devrait pas vraiment reprendre le contrôle de ça pour ne plus être fragile par rapport aux Américains?

M. Leduc : Bien, encore une fois, c'est parce que, si vous voulez faire ça, c'est que vous voulez développer et entretenir cette industrie des hydrocarbures albertaine. Ce n'est pas une bonne industrie. En soi, elle génère des GES de manière phénoménale, elle contribue au réchauffement climatique et elle en emprisonne une province... ils feront leurs propres débats eux-mêmes, là, mais elle emprisonne une province dans une logique de production sempiternelle. Ça fait 40 ans, 50 ans qu'on se fait dire : Oui, on va avoir encore besoin de pétrole dans une couple d'années. Bien, si on dit toujours ça, de décennie en décennie, on n'y arrivera jamais. Ça fait que de là se dire : Oui, là, c'est... par conjoncture, les États-Unis veulent moins acheter de notre énergie. Il faudrait qu'on puisse l'exporter. C'est essentiellement ça, le projet de GNL Québec. C'est qu'ils veulent... ils ont de la misère à vendre à leurs propres clients, parce qu'ils sont enclavés, territorialement parlant, là, à l'intérieur d'un continent, puis ils veulent pouvoir le vendre à d'autres personnes. Et nous, on leur dit : Bien, ce n'est pas une bonne idée de le vendre à d'autres personnes, il faudrait arrêter de le produire, en fait.

M. Marissal : Le problème, ce n'est pas le tuyau, c'est ce qu'il y a dedans, là.

Journaliste : Mais est-ce que vous...

M. Marissal : Il n'y a rien qui a changé avec l'élection de Trump, là, la planète continue de se réchauffer, là, même si on veut se rentrer la tête dans le sable puis dire : M. Trump a tout changé, ça, là. Le problème reste la même puis il va même s'accélérer avec les décisions de Donald Trump. Ça fait qu'on ne devrait pas participer à ça, là.

Journaliste : Mais justement si le problème, ce n'est pas le tuyau, est-ce que ce ne serait pas pertinent d'avoir un tuyau qui nous évite d'avoir à passer par les États-Unis dans le contexte actuel?

M. Leduc : Pour vendre des produits albertains sur le marché...

Journaliste : Pour acheminer les produits albertains au Québec.

M. Leduc : On n'est même pas sûr que c'est vendable, d'abord, ça, c'est un des arguments, que ça... que le prix va être concurrentiel. Ensuite, l'autre argument qu'on se faisait servir à l'époque, c'est : Oui, mais le GNL, c'est moins pire que le charbon, par exemple. Ça fait que, là, si on remplace du charbon par du GNL, on avance, mais on n'est même pas sûr que c'est ça, la réalité. Puis on a comme un débat similaire avec l'hydroélectricité, hein, où est-ce qu'on dit : Oh! Il faut produire plus d'hydroélectricité pour faire la carboneutralité, mais, quand on regarde dans les détails, l'électricité supplémentaire qu'on va construire... qu'on va produire avec les nouveaux barrages, ce n'est pas tant pour se sevrer des hydrocarbures ou de d'autres choses, c'est pour faire plus d'affaires. Ça fait qu'on n'avance pas dans la carboneutralité. Avec le GNL, c'est un peu la même chose. Si vous dites : Oui, oui, c'est pour remplacer du charbon, mais que les études démontrent que, non, ce ne serait pas pour remplacer, ça va être pour rajouter de l'énergie sur le marché, on ne remplacera pas une tonne de charbon avec ça.

Journaliste : ...est-ce que vraiment... Est-ce qu'il y a... comment je pourrais dire. Est-ce qu'on peut vraiment imaginer qu'il y a un projet qui pourrait naître? Parce que, là, GNL Québec, là, c'est pas mal mort. J'entendais même au Saguenay une femme qui défendait le projet, qui travaillait pour Énergie Saguenay, bref, qui qui ne croyait même plus au projet, qui disait : On est passé à autre chose.

M. Leduc : Bien, tant mieux.

Journaliste : Est-ce... Mais est-ce que vous pensez vraiment que le risque est réel ou c'est juste des politiciens qui ont pensé un peu à haute voix?

M. Leduc : Quand un gouvernement rouvre la porte comme ça, quand il y a des partis d'opposition, quand il y a un Éric Duhaime qui fait des campagnes là-dessus...

Journaliste : ...promoteurs pour ces projets-là, ce n'est pas le gouvernement...

M. Leduc : Ça prend des promoteurs, mais ces promoteurs-là pourraient peut-être ressortir des papiers des étagères puis les dépoussiérer s'ils entendent qu'au gouvernement, là, il y a plus d'intérêt qu'il y avait il y a une couple d'années. Vous savez, comment ça marche, la business, hein, vous tâter le terrain, vous allez voir, vous attendez des signaux. Bien là, il y en a peut-être, des signaux. Puis nous, on veut s'assurer, à Québec solidaire, que ces signaux-là, bien, ne soient pas lancés sans aucune forme de contre-argument et de rappel qu'il n'y en a pas, d'acceptabilité sociale pour construire des pipelines sur le territoire du Québec.

Journaliste : Qu'est-ce que vous pensez du message de M. Coderre qui se dit dégoûté de l'attitude du PLQ dans... dans ce qui est arrivé, là, avec son processus à la chefferie?

M. Marissal : Bien, pour citer un premier ministre célèbre, là, ici, Robert Bourassa, là, on ne tire pas sur les ambulances. Fin de l'histoire. On ne commentera pas les déboires de M. Coderre et puis la course interne du PLQ.

Journaliste : ...le Parti libéral a maltraité un candidat potentiel. Tu sais, je veux dire, quand vous regardez ça, là, au deuxième degré, là, avec un pas de recul.

M. Marissal : Je ne suis vraiment pas dans les affaires internes du PLQ, là. Ça... Ça, vous avez... Vous n'avez pas de doute, là, que je n'ai aucune affaire dans les affaires internes du PLQ. Ce sont les allégations d'un candidat qui n'est plus... Quant à moi, là, fin de l'histoire. Puis je répète, là, on ne tire pas sur les ambulances, là.

Journaliste : ...votre potentiel adversaire à la chefferie... à la mairie de Montréal?

M. Marissal : Eh boy!

Des voix : ...

Journaliste : On Bill 83...

M. Marissal : What?

Journaliste : I'm sorry. On Bill 83.

M. Marissal : All right. OK.

Journaliste : I understand that you say that essentially the bill isn't targeting the right people here. It's not going about this the right way. So, what exactly would you like to see the government do differently with this bill?

M. Marissal : I'd like the government to do exactly what the Collège des médecins is asking the government to do. I mean, by that, putting an end to the development of the private sector in health. It's been clear, it's crystal clear from the... from Dr Gaudreault and the Collège des médecins du Québec. And I mean at some point even Christian Dubé is somehow realizing that there's a problem with the private. So, let's do the other step. Let's make the other step going towards a real strong public health sector. Stop debating about this. Everybody is saying on Bill 83 that it's not the right target. It's not the right solution. Because you can ask maybe 200 doctors, new doctors, to stay in the public sector. Otherwise, they will get some really, really hefty fines. You can do that. Obviously, the government as a majority here, they can do whatever they want. But at the end of the day, you won't solve any problem with that because all the other doctors, they still can go to the private sector. And guess what, the first two months of the year, 30 more doctors have left the RAMQ. So, there's a trend. We have to stop this trend. And the first mission of the government is to protect the public. Right now, the government is protecting the private sector, not the public.

Journaliste : You called Mr. Legault's trip to Washington, a sort of form of tourism. We heard from Mme Fréchette, yesterday, essentially the same, that the premier wants to meet with American businesspeople so that they will in turn convince American leaders to back down on the tariffs. So, I'm just trying to get a better sense of how exactly this is a form of tourism, in your view.

M. Marissal : Well, you know what? I'm not a big fan of Doug Ford, but when I compare the way the two premiers are working in Washington these days, I am afraid to say that I prefer Mr. Doug Ford's way. It's terrible for me to say that, actually. But I mean, going to Washington to speak to people you can talk to from your phone in Montreal. I mean, we have to go to Washington to speak with our political allies, elected people who will get the complaints from consumers in the states because they will pay a higher price for wood, for cars, for cans and name it. So, basically, I'm not sure what Mr. Legault was doing yesterday in Washington.

Journaliste : But just to clarify, what exactly is it about Doug Ford's approach that you prefer?

M. Marissal : Well, Doug Ford is front and center. He's front and center. He's not just following the pack, you know, he's in front of the pack. And I would like Mr. Legault to do the same, actually to defend Québec and Quebeckers.

Journaliste : But if money talks, as you mentioned before, these groups that he met with yesterday bring in a lot of money and jobs in the U.S. So, there's not that... You don't see value in meeting with them?

M. Marissal : I'm not saying I don't see value. I'm saying that basically, if you go down to Washington, it's probably to meet with elected officials. That's... That's the Mecca of politics in the world. I mean, if you take time to go down to Washington to meet people who are in business, you can do that from Montréal or Québec. I mean, if you go down to Washington, meet people in the Congress, meet elected officials, or go to Michigan State, and New York State, and Massachusetts and meet with governors and people there, elected officials who can... who are your vis-a-vis and are able to work with you in a front against Donald Trump. Merci.

M. Leduc : Bonne journée.

(Fin à 8 h 23)

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