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Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Wednesday, February 12, 2025, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente-deux minutes)

La Modératrice : Bonjour et bienvenue à ce point de presse. Prendront la parole le responsable en santé de Québec solidaire, Vincent Marissal, le porte-parole du Parti québécois en matière de santé, Joël Arseneau, et le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr. Vincent.

M. Marissal : Merci, Camille. Alors, variations sur un même thème, on est ici pour parler de la privatisation en santé. On en parle beaucoup, ces temps-ci, et c'est tant mieux. On verra les résultats. Le ministre a l'air de vouloir en parler, ça aussi, c'est plutôt une bonne nouvelle, mais on ne le lâchera pas, on va parler des vraies affaires, puis on va parler de la détérioration des soins dans le domaine public, qui se fait égorger, ces temps-ci, notamment par des compressions supplémentaires de 1,5 milliard menées par Santé Québec.

Pendant ce temps-là, bien, le privé prolifère de toutes sortes de façons, et les gens font beaucoup d'argent, sauf les Québécois et les Québécoises, évidemment qu'ils sont obligés de mettre l'argent... la main dans leurs poches et payer pour avoir des soins, alors qu'ils paient déjà pas mal d'impôts au Québec. Et c'était ça, le deal, au Québec.

Puis, en plus, on apprend des dérives tous les jours de certaines cliniques, notamment en télémédecine, où il suffit maintenant d'appeler si on suspecte une sinusite. Puis on nous explique comment prendre une photo de nos amygdales avec notre téléphone en se plaçant dans la lumière puis envoyer la bonne photo en faisant Ah! devant son miroir, c'est n'importe quoi, c'est n'importe quoi. On ne peut pas tolérer ce genre de dérives dans notre réseau de la santé. Je devrais ajouter que ça, ça va vous coûter 150 $ aussi pour faire des... des photos de vos amygdales avec votre téléphone. Ensuite, bien, vous allez tout simplement chercher la prescription d'antibiotiques à la pharmacie, comme si c'était une affaire normale.

Alors, ce n'est pas normal. J'ai posé la question au ministre si lui, il trouve ça normal, ce genre de médecine de machine distributrice. Moi, ça me scandalise, qu'on est en train d'aller là vers le Québec... pour le Québec, vers la santé. Alors, je demande au ministre de se ressaisir. Il veut avoir une discussion sur le privé en santé, il va trouver pas mal d'interlocuteurs et d'interlocutrices, et j'y serai aussi sur la ligne de front. Merci.

M. Arseneau : Merci, Vincent. Je pense qu'il est opportun effectivement de parler du privé en santé, de la marchandisation de la santé, parce que le système public s'écroule. Alors, évidemment, il y a des gens qui disent, depuis déjà des décennies, que la solution, c'est le privé, mais, plus on en ajoute, plus le système public s'écroule. Alors, à un moment donné, il faut en tirer certaines conclusions. Et la conclusion, je pense, qu'on fait aujourd'hui, c'est qu'on est sur le bord du point de rupture. Et le développement du privé en santé, c'est l'une des causes de la rupture du service... des services dans le réseau de la santé publique au Québec. On est en train de créer un réseau ou un régime à deux vitesses, et ça, c'est absolument inacceptable.

Au Québec, on a l'occasion maintenant d'en discuter dans le cadre d'un projet de loi qui est très, très obtus, qui est très, très précis et qui vise la mauvaise cible, mais qui nous permet au moins d'en discuter, c'est à savoir si les médecins doivent obligatoirement exercer la médecine dans le système public. Mais ça, c'est... évidemment, là, c'est un très petit aspect des dérives en matière de santé. Et, anecdote pour anecdote, là, moi je connais quelqu'un qui, pour avoir sa place et être reçu à l'urgence, bien, a dû payer 200 $ en télémédecine pour se faire dire que son zona, là, il devenait très dangereux, et elle pouvait perdre la vision, qu'il fallait qu'elle aille à l'urgence à nouveau, mais que, cette fois-là, lui, il allait appeler à l'urgence pour lui ouvrir les portes pour pouvoir être traitée. Et elle a été traitée pendant deux jours sur des antibiotiques d'urgence aux soins intensifs. S'il faut maintenant faire appel au privé et payer de notre poche pour avoir accès au public, c'est dire à quel point c'est rendu absolument inacceptable. Alors, le ministre a dit, il y a quelques semaines, je ne sais pas s'il le regrette aujourd'hui, mais qu'il fallait sevrer, se sevrer du privé. Nous, on pense qu'il faut se sevrer du privé.

La Modératrice : M. Bergeron-Cyr.

M. Bergeron-Cyr (David) : Oui, bonjour, tout le monde. Écoutez, le privé en santé et en services sociaux, c'est un désastre. Ça fait 40 ans qu'on applique la même recette au Québec, privatisation, centralisation, sous-financement. Puis on nous promet qu'on va améliorer, on va désengorger les urgences, qu'on va baisser les listes d'attente pour un médecin de famille, qu'on va baisser les listes d'attente pour un médecin spécialiste, puis que le privé va être complémentaire. Puis ça fait 40 ans, mais aucun de ces problèmes... aucune de ces solutions n'a fonctionné et aucun de ces problèmes n'a été réglé. Pourquoi on applique cette recette-là constamment? Il faut commencer à se poser la question : À qui ont profité toutes ces réformes destructrices du réseau public de la santé et des services sociaux? Ils ont profité à des médecins entrepreneurs, à des gens du monde des affaires, des femmes, des hommes d'affaires qui ont profité, qui ont fait du profit sur la maladie. Puis ça, pour la CSN, ça ne fonctionne pas. Les Québécoises et les Québécois ont choisi un réseau public de santé et de services sociaux, d'avoir un système qui est gratuit, universel, accessible. Pourtant, toutes ces valeurs-là ont été mises de côté dans toutes les réformes où est-ce qu'on a mis de plus en plus de place au privé, qui est un compétiteur au public et non complémentaire.

Maintenant, j'ai devant vous une pétition de 10 000 noms, 10 000 noms qui revendiquent, justement, qu'on respecte la volonté des Québécoises et des Québécois d'avoir un régime public de santé et de services sociaux. On était plus de 4000 à Trois-Rivières, la CSN, mais pas juste des membres de la CSN, les familles, les amis, des gens qui avaient à cœur le Québec et l'avenir de notre réseau public de santé et de services sociaux. On a, à ce moment-là, déposé un plan d'urgence avec trois mesures. Première mesure, on arrête d'envoyer des médecins du public vers le privé. On est la pire province canadienne pour protéger son réseau public de santé et de services sociaux. Il y en a plus de 800 qui se sont... se sont sortis du système public ou qui font des aller-retour constamment, hein, et il n'y en a que 14 à travers l'ensemble du Canada.

Alors, que se passe-t-il, hein, que se passe-t-il? C'est que, de réforme en réforme, on nuit à l'accessibilité du réseau public parce qu'on sous-finance. Les Québécoises, les Québécois sont à bout, avec raison, et on... donc on augmente la demande pour le privé, puis, en même temps, on augmente l'offre pour le privé parce qu'on fait des réformes comme celle de p.l. n° 15, la réforme de Dubé en santé, de la CAQ, qui est venue mettre sur un pied d'égalité, pour une première fois dans l'histoire du Québec, le privé et le public. Donc, on rapatrie les médecins du privé vers le public.

C'est la position qu'on a défendue d'ailleurs hier en commission parlementaire pour le projet de loi n° 83. Cinq ans, 10 ans, 15 ans, les médecins qui restent au public, ça ne le fera pas. Ce n'est pas ça, le problème. C'est un symptôme, qu'il y ait des médecins qui quittent du public au privé. La maladie, c'est le privé en santé et en services sociaux. La logique néolibérale capitaliste du privé en santé et en services sociaux, ça ne fonctionne pas.

Deuxième revendication, on arrête la prolifération des cliniques à but lucratif. Ça, ça pousse comme des champignons. On peut se poser des questions sur leurs techniques de marketing aussi, là. Il y en a qui c'est rendu que même si vous avez l'argent pour vous payer des soins, vous devez être membre, comme chez Costco. La santé, là, ce n'est pas un bien de consommation, c'est un droit. Ça aussi, c'est ce qu'on revendique, à la CSN, le droit à la santé. Je ne pense pas que c'est ça, le concept qu'on avait quand on a mis au monde le réseau public de santé et de services sociaux puis qu'on voulait que ça soit accessible, que, pour avoir droit à des soins, il fallait que tu sois membre d'un club sélect, en plus de payer. Ça fait que cette prolifération-là des cliniques privées à but lucratif, on arrête tout de suite.

Troisième revendication de notre plan d'urgence, pour recommencer à construire notre réseau public en santé et en services sociaux, on arrête tout projet de sous-traitance du réseau public de santé et de services sociaux. Je ne parle pas juste des soins qu'on donne, là. Ce n'est pas vrai que le privé, c'est plus efficace puis ce n'est pas vrai que ça coûte moins cher, hein? Donc, on arrête toute la sous-traitance sur la buanderie, l'archivage, l'entretien. On a fait une enquête, là, puis au CHUM, à Montréal, là, c'est plus de 10 000 $ que ça a coûté pour changer une plinthe électrique. Pourquoi? Parce qu'on a envoyé ça à un sous-traitant. Pas sûr qu'on dépense l'impôt des contribuables correctement quand on envoie ça à des entreprises qui n'ont pas à cœur la mission de la santé et des services sociaux mais qui ont à cœur à faire du profit puis faire de l'argent.

Donc, aujourd'hui, 10 000 noms, en un mois, puis la CSN, on est avec d'autres organisations aussi qui se mobilisent pour que les Québécoises puis les Québécois, on fasse comprendre à la CAQ que c'est le temps de changer de cap, hein, puis de remettre de l'avant un réseau public de santé et de services sociaux, puis que le privé, ça fait partie du problème et qu'on doit s'en sevrer. Alors, voilà.

La Modératrice : Merci. On va passer à la période de questions. M. Bolduc.

Journaliste : Bonjour. Juste une précision, M. Bergeron-Cyr. Quelles sortes de travailleurs vous représentez dans le milieu de la santé, juste pour que les gens comprennent bien?

M. Bergeron-Cyr (David) : La CSN, on représente 330 000 travailleuses et travailleurs au Québec et aussi un peu à l'extérieur du Québec, mais on représente plus de 150 000 travailleuses et travailleurs dans toutes les catégories de la santé et des services sociaux.

Journaliste : O.K., mais électricien, buanderie...

M. Bergeron-Cyr (David) : Aussi, aussi. Autant les catégories qui représentent des ouvriers spécialisés que des préposés aux bénéficiaires, des infirmières, des professionnels, on est dans l'ensemble de toutes les professions ou les métiers de la santé et des services sociaux. On est l'organisation syndicale qui représente le plus de travailleuses et de travailleurs dans le système.

Journaliste : Êtes-vous contre la partie du système où les gens peuvent aller dans des établissements privés puis se faire rembourser avec la carte soleil? Je pense notamment aux chirurgies de la cataracte. Ça semble bien fonctionner. Êtes-vous contre cet aspect-là aussi du système?

M. Bergeron-Cyr (David) : Oui, absolument, parce qu'à chaque fois qu'on a des médecins qui quittent le réseau public... puis souvent, ce n'est pas nécessairement de gaieté de cœur, c'est... à cause du sous-investissement, il n'y a pas d'équipement, puis il n'y a pas de salle d'opération, puis il n'y a pas de personnel. Ça fait que, des fois, c'est une recherche de profit, on va se le dire, mais, des fois, aussi c'est parce qu'ils ne peuvent juste pas le faire au public.

Mais on est contre que ça se fasse au public parce que, justement, à chaque fois qu'on opère au privé, c'est des gens... puis pas juste les médecins, toutes les infirmières, préposées aux bénéficiaires, agentes administratives, toutes ces personnes-là qu'on a besoin au public, bien, elles ne sont pas là, ils ne sont pas là.

Puis ce n'est pas vrai que ça va coûter moins cher, parce que, dans la logique... le capitalisme, là, ce n'est pas... le but, ce n'est pas de soigner tout le monde, là, le but c'est de faire du profit puis de faire de l'argent. Ça fait que ces soins-là qui sont faits au privé vont coûter plus cher à l'État que s'ils avaient été donnés au public. Et d'ailleurs, je vous invite à faire une recherche, il n'y a aucune étude scientifique à travers le monde qui démontre que le secteur privé aide un système public de santé et de services sociaux.

Journaliste : M. Marissal... Oui?

M. Marissal : Pendant ce temps-là, là, nos salles d'op dans nos hôpitaux qu'on a payés, là, fonctionnent au ralenti, là, à 50 %, des fois à 70 % quand ça va bien. Ces salles d'opération là, on les a payées, elles devraient fonctionner à plein régime. Les médecins quittent parce qu'on n'est pas capables de leur donner des heures opératoires. C'est sûr que si on envoie les médecins puis le personnel vers des cliniques privées, ce n'est pas de la magie, là, ce n'est pas de la physique nucléaire, il n'y a qu'un bassin de personnel. Si vous en siphonnez vers le privé, il n'y en a moins au public, ça va de soi, ça va de soi. Alors, nos salles d'opération qu'on a payé — on est en train d'en construire deux nouvelles à Santa Cabrini, là, dans ma circonscription — qui va travailler là-dedans s'il ne reste plus personne?

Journaliste : Je me rappelle que vous nous aviez dit que vous étiez citoyen français. Pourquoi est-ce que ce modèle-là fonctionne en France puis ne fonctionne pas ici?

M. Marissal : Oui, bien, vous savez, d'emblée, là, toutes les comparaisons sont boiteuses. On ne peut pas prendre le modèle français copié-collé puis l'amener ici. On ne pourrait pas faire l'inverse non plus : prendre le modèle québécois copié-collé puis l'envoyer en France, ou en Allemagne, ou où vous voudrez. La France a fait des choix au fil de décennies et de décennies, qui ne sont pas les choix que nous on a pris. Moi, ce qui m'intéresse là, ce n'est pas ce qui marche en France, c'est ce qui ne marche pas au Québec. Puis en ce moment, ce qui ne marche pas au Québec, c'est qu'on est en train de détricoter, là, de démonter morceau par morceau un système de santé qu'on a monté ensemble avec nos impôts, avec le personnel qui travaille dans le réseau et avec les contribuables qui paient leurs impôts depuis 40 ans. Et on est en train de démonter ça, morceau par morceau, parce qu'on a des comptables au gouvernement qui sont tellement persuadés que le privé, ça marche mieux. Mais si le privé, ça marchait mieux, là, on le saurait. Parce que le privé est en train de prendre toute la place, là, ça ne va pas mieux, là, ça ne va pas mieux que ça allait.

M. Arseneau : Est-ce que tu peux juste rajouter un exemple concret, là? Je suis allé, probablement que tu y es allé aussi, là, en Outaouais. C'est une des régions qui est le plus touchée par le manque de personnel puis l'effondrement du service public. En matière de chirurgies, les salles d'opération, les plateaux ne sont pas utilisés. Et puis on a développé jusqu'à... on parlait d'un pourcentage de 4 % ou 5 % des opérations qui étaient faites à l'extérieur des établissements. On a augmenté ça sur une période de quatre ou cinq ans à 50 %. Il y a la moitié des chirurgies qui sont faites au privé. Est-ce qu'on a amélioré l'accès aux services, réduit les listes d'attente? Absolument pas. La crise est encore plus grave.

M. Marissal : J'ajouterais, là, que l'idée, là, du privé gratis, là, ce que M. Legault aime bien dire, là, où M. Dubé nous dit : Oui, mais les gens paient avec leur carte soleil comme si c'était de la magie, tu sais, comme si c'était une carte passe-partout qui te permet de... Il y a quelqu'un qui paie, à la fin, pour ça, là. Ça fait que, minimalement, là, est ce que le gouvernement peut nous donner le détail des contrats qu'ils signent avec les CMS? On pourra comparer, on pourra voir quel pourcentage de profit ces gens-là font. Parce que, ces gens là, là, les RocklandMD de ce monde, là, les DIX30 de ce monde, ils ne font pas ça pour la beauté des yeux de leurs patients, là, ils font ça pour faire de l'argent. C'est comme ça que ça fonctionne, le privé, ils font de l'argent avec ça. Alors, minimalement, transparence, qu'on sache, au moins qu'on soit capables de comparer, parce que l'idée, là, le mythe, là, du privé gratis, là, c'est une supercherie.

Journaliste : J'en ai juste une dernière pour vous, M. Bergeron-Cyr. Voyez-vous une différence depuis le 1er décembre, depuis que Santé Québec est en fonction?

M. Bergeron-Cyr (David) : Bien, écoutez, ça ne va pas mieux, ça, c'est clair. C'est de pire en pire. Mais ce qu'il faut comprendre aussi, c'est que l'agence Santé Québec... Moi, je trouve ça toujours intéressant quand on regarde les nominations au conseil d'administration. Je parlais plus tôt dans quels intérêts ces réformes successives de privatisation, hein, c'est dans quels intérêts ces réformes là, finalement, ont été faites? Puis je regarde la vision du gouvernement, puis je regarde les personnes qui ont été nommées à l'agence Santé Québec, bien, des gens du milieu des affaires, des gens qui n'ont aucune expertise en santé et en services sociaux, aucune expérience... on a mis sur des postes stratégiques. La P.D.G. a passé sa carrière... La nomination, là, de Geneviève Biron comme P.D.G. de Santé Québec, c'est l'équivalent d'avoir donné les clés de... les clés de la banque de sang à un vampire, c'est la même affaire. La femme, elle, a passé sa carrière en privé. Son père était dans le privé, en santé. Son conjoint est là-dedans. En ce moment, ce qu'elle va faire, ça va être quoi, la solution, qu'elle va appliquer mur à mur quand elle va constater des enjeux? On la connaît déjà.

Journaliste : Merci pour moi.

La Modératrice : Mme Senay.

Journaliste : I was just wondering why are you holding this press conference today on the private sector in health care? Because it's been going on for years. So, is it because you want to convince Mr. Dubé to change or add the fact that doctors in Québec should not have the option to opt out from the RAMQ? Is it what you're trying to do today?

M. Marissal : Well, time is of the essence. I think, it's good for us to 16 the opportunity. Mr. Dubé says, and he said it yesterday as well, that he wants to have this debate about private sector and public sector. So, I'm saying : Let's go, let's do it, let's do it.

Journaliste : So, this is what you're trying to do today?

M. Marissal : Yes, of course. I won't let him go with this intention, because he does that very often. You know, he's launching some ideas in the air, and then after nothing more happens. So, I think we have to 16 this opportunity. Mr. Dubé and the CAQ Government, apparently, they want to have a debate, a real debate, a strong debate about the place of the private sector in health sector in Québec. So, I'm saying : I'm ready, are you? So, that's why we're going to push to keep on working on this, and as long as it will take, I will be there.

Journaliste : But do you feel that Bill 83 is the piece of legislation that can be modified to add to basically reduce the place of the private sector, in having this rule to make sure that doctors in Québec cannot go and work in the private sector?

M. Marissal : Quite frankly, I don't think this is the good piece of legislation to do just that, because we're talking here about major transformation and major modification of this bill, because, as you know, for the time being, this bill is focusing only on young doctors, in the five first years of their practice. And everybody is saying : That's not a way to go, that's not a good target. So, so many people can't be wrong. I mean, at some point, if we really want to get rid of the private, there's only one way to do this, it's to get rid of private, and it... we won't do it with this bill.

Journaliste : So, when Mr. Dubé says : I'm going to take a step back and see how I can improve this bill, following what I... what I heard in a committee, and that includes removing this option of doctors to opt out from the RAMQ, you don't believe that Bill 83 is the place to do that?

M. Arseneau : Definitely not. Even Mr. Dubé, yesterday, if you listen to what he had to say, when he was criticized on all accounts, when it comes to the piece of legislation, he said : No, no, all I want is to have a discussion. Fine. O.K. Let's start again. Let's do the job and let's look at the situation from, you know, a larger perspective. So, the timing couldn't be... couldn't be better for this petition, for this debate, for the discussion. But the piece of legislation, I was going to say, is a piece of... you know what I mean. I don't think there's much to do with it, because it's way too focused on the young doctors. And we have to look at the situation from a much wider perspective. And I hope the Minister is open to that. But when I said the timing couldn't be better, it's like the system is in crisis. There's a new body that they put, you know, together, Santé, Québec. Millions of dollars have been spent on hiring the people, you know, changing the paper and, you know, the organization, going to experts, from consultants and what not, while they are cutting back $1.5 billion in the system. So, what we have today is the beginning of a solution.

And one more thing I want to say is, when it comes to Bill 83, we have a prime minister who has built his entire career on comparing Québec to Ontario, always saying that Ontario is better. Well, they have an idea, in Ontario, you cannot opt out of the public system. Do it.

Journaliste : O.K. So, you shouldn't... he should scrap... Mr. Dubé should scrap Bill 83 and concentrate on having a bill that says to doctors in Québec : You cannot opt out of the... from the public sector, like the public health care system.

M. Marissal : Yes.

Journaliste : OK.

M. Marissal : 12 groups out 13 have said just that over the last two days. So, again, so many people can be wrong. And Mr. Dubé has kept asking these witnesses : What would be the timeframe for a transition, to get rid of the private sector? So, where is he going with that? I'm curious and I will follow him just to know where he's going. Is he going into a dead end again... and say : No, no, you know, the private sector is the best thing that we have ever invented? I'm just curious to know where he's going with that, but I will keep asking questions because, at this point, I mean, the only thing we know is Santé : Québec has been ordered to cut 1.5 billion as its first mandate.

Journaliste : And Mr. Bergeron... Cyr-Begeron, would you do you agree with what Mister...

M. Bergeron-Cyr (David) : Yes. Yes. Totally. CSN, we have a...  yes, I do agree with what my colleagues just put forward. In the CSN, we have a campaign, and the campaign is to promote our public health care system. And, right now, in Canada, we are the worst province in the matter of protecting our public health care system, especially when it comes to the fact that a lot of doctors are opting out to the private sector.

So, the thing is that the Bill 83, it doesn't identify the right problem. The right problem is not the fact that doctors are moving from public to private, the problem is that there is a private sector. If you don't have a private sector, where are they going to go?

La Modératrice : Merci, tout le monde.

(Fin à 11 h 55)

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