(Huit heures deux minutes)
M. Tanguay : Bon matin à
chacun et à chacune. Nos entreprises sont menacées de l'extérieur par les
tarifs de Donald Trump et sont menacées de... donc sont menacées de l'extérieur
par les menaces tarifaires de Donald Trump et sont menacées de l'intérieur par
un gouvernement qui n'est pas un gouvernement économique. Legault, François
Legault veut des propositions, M. Legault. Bien, qu'il nomme, par exemple... On
renouvelle cette proposition-là, qu'il nomme un véritable ministre responsable
de nos PME.
Nos PME croulent sous la paperasse. On a
au Québec un régime fiscal qui est désavantageux et qui n'est pas efficace par
rapport aux défis de 2025. Et les tarifs d'hydro-électricité également... nous
promet François Legault, un choc tarifaire. Le Québec aussi est en panne de
productivité. Littéralement 0 % en cinq ans à toutes fins pratiques. Les
PME, rappelons-le, c'est l'épine dorsale de l'économie du Québec. Le Parti
libéral du Québec, c'est créer la richesse avec l'économie, avoir des finances
publiques en ordre puis donner les services. C'est trois échecs successifs de
François Legault. Pourquoi? Parce que tout est dans tout, comme disait Raoul
Duguay.
Donc, pendant six ans, la CAQ a ignoré le
problème. Ça prend une économie forte. Ce n'est pas un gouvernement économique.
On le voit bien, puis ultimement, c'est les services que les Québécoises et
Québécois n'ont pas. On demande, puis c'est une autre proposition, donc, que
nous réitérons ce matin, que François Legault, là, nomme un véritable ministre
responsable des PME. Je vais maintenant céder la parole à mon collègue Fred
Beauchemin.
M. Beauchemin : Merci, Marc.
Avec la CAQ, c'est une productivité anémique, là, depuis cinq ans, une
fiscalité qui n'est pas optimale pour nos PME. Sous François Legault, c'est plus
de réglementation, plus de paperasse, un climat d'affaires qui n'est pas
compétitif. Puis je vais vous citer quelques statistiques, là, de la FCEI :
735 heures perdues par année pour chacune de nos PME, au Québec, en
paperasse. Au Québec, seulement 7 % des entrepreneurs croient que la CAQ a
une réelle volonté de réduire la paperasse, 7 %. Seulement 11 % des
entrepreneurs croient que François Legault comprend leurs défis, 11 %. C'est
gênant comme chiffre.
On va rappeler tout de même que François
Legault a dilapidé, hein, nos finances publiques, a éliminé notre marge de
manœuvre pour faire face aux réels défis, qui sont déjà connus depuis un bon
bout de temps, mais, en plus, maintenant, avec les tarifs de Donald Trump,
c'est encore pire. On doit faire un ménage à l'intérieur. Donc, on doit
s'assurer, oui, d'éliminer les barrières entre les provinces pour faire du
commerce, ça, c'est évident, mais à l'intérieur du Québec, on doit réduire la
paperasse, améliorer notre productivité puis s'assurer d'une chose, c'est qu'on
doit recréer, rebâtir un climat d'affaires propice pour nos PME.
Journaliste : Est-ce que vous
pouvez nous donner des exemples de barrières entre les provinces qui pourraient
être enlevées? Parce qu'on a questionné M. Skeete plus tôt cette semaine,
puis, enfin, il n'avait pas d'exemple clair à donner pour l'instant.
M. Tanguay : Ah, oui? C'est
bien bizarre, il est ministre. Il ne savait pas?
Journaliste : Il dit que
c'est en discussion, mais je serais intéressée à savoir ce que vous proposez.
M. Tanguay : Il est où, le
ministre? Il vient d'arriver? Il ne le savait pas? Il n'a pas lu son briefing.
Une voix : ...
M. Tanguay : Je vais vous en
donner un très tangible.
Journaliste : Il a dit :
Je ne pense pas que c'est la seule solution qui va permettre de compenser les
tarifs.
M. Tanguay : C'est sûr que,
quand toutes les solutions n'est jamais la seule, vous ne faites rien. Mais je
vais répondre à votre question. Excusez-moi, je ne veux pas être désagréable à
matin, là, je vais être gentil. Excusez-moi. Puis c'était fait en toute bonne
foi, là, je l'aime beaucoup, Christopher, M. Skeete.
Un exemple très tangible, au niveau des
aliments, les aliments. Vous devez, pour entrer un aliment au Québec, avoir une
certification fédérale. Si vous avez uniquement une certification ontarienne,
par exemple, ça ne fonctionnera pas. Il y a un dédoublement pour s'assurer
qu'il y ait, avec le MAPAQ, un aliment qui puisse être vendu ici, au Québec.
C'est un exemple où, lorsqu'une personne, un fonctionnaire ou une fonctionnaire
de la province de l'Ontario reconnaît et certifie un aliment, bien, que cette certification-là
puisse être acceptable pour qu'il y ait un transfert à Québec, au Québec, qui
puisse se vendre. Les règles sont ainsi faites que ça prend le sceau du
fédéral. On travaille en double.
Journaliste : O.K., mais ça,
ce n'est pas la... ça n'incombe pas au gouvernement du Québec, là.
M. Tanguay : Ah! bien, ça,
c'est un élément où, oui, le gouvernement du Québec ne va pas reconnaître le
produit s'il n'est pas estampillé fédéral. Alors, il faut qu'ils se parlent.
Puis il y a d'autres exemples. En as-tu d'autres exemples? Vas-y.
M. Beauchemin : Dorel, que
vous connaissez peut-être, qui est une compagnie qui est relativement
diversifiée en termes de produits, fait des sièges de bébé, là, des sièges pour
bébé dans les voitures. En Ontario, ce n'est pas le même siège qu'au Québec.
Donc, tu sais, il y a des barrières comme ça qui font en sorte que, pour une
entreprise, ce n'est pas efficace, le climat d'affaires au Québec, au Canada
dans son ensemble, parce que ce n'est comme pas uniforme comme les États-Unis
peuvent l'être. Donc, on devrait uniformiser le plus possible.
Journaliste : ...simplement
reconnaître tous les produits qui sont homologués ailleurs au Canada ou est-ce
qu'il faudrait négocier pour s'assurer d'avoir une norme nationale?
M. Tanguay : Moi, je ne suis
pas spécialiste, je ne suis pas spécialiste des aliments, mais chose certaine,
le travail... il faudrait, d'abord et avant tout, savoir si... est-ce qu'un
fonctionnaire fédéral a refusé une certification qui a été ontarienne, si c'est
100 % de confirmation. Alors, ce n'est pour moi à matin qui va vous dire
comment on devrait gérer les aliments, mais, ça, c'est un exemple qui revient
souvent, c'est compliqué. Puis bien souvent les entreprises vont dire :
Bien, coudon, on ne va pas aller dans d'autres provinces à cause de ça parce
c'est compliqué.
Journaliste : ...Canada,
c'est-tu normal qu'il y ait des barrières?
M. Tanguay : Pardon?
Journaliste : Dans le Canada,
c'est-tu normal qu'il y ait des barrières?
M. Tanguay : Mais définissez
«barrières». Qu'est-ce que vous voulez dire «barrières»? Ça, là, ce n'est pas
normal.
Journaliste : Des barrières
économiques entre les provinces...
M. Tanguay : Oui. Je vais
répondre puis je vais...
Journaliste : ...alors qu'on
dit que, le Canada, c'est un grand pays, là. Ce n'est pas un grand pays, c'est
un grand pays avec des frontières virtuelles avec des barrières entre les
provinces.
M. Tanguay : Bien, je vais
répondre à votre question parce que je veux être sûr de comprendre votre
question. Ce qu'on vient de dire là, ce n'est pas normal, c'est deux exemples
très précis. Là, ce n'est pas normal. Une fois que j'ai dit ça, le marché
économique canadien, 40 millions d'habitants, c'est une force que l'on
peut rendre encore plus efficace, encore plus forte et il faut que les échanges
commerciaux interprovinciaux soient plus faciles, plus fluides qu'ils ne le
sont présentement. Tu voulais ajouter, Fred?
M. Beauchemin : Bien, il y a
des raisons historiques. Pour répondre à votre question...
Une voix : ...
M. Beauchemin : Il y a des
raisons historiques. Fondamentalement, là, l'eau trouve son niveau relativement
plus simplement en allant vers le Sud. Donc, c'est clair que, pour l'ensemble
des commerçants canadiens, aller à 70 kilomètres au Sud puis avoir accès à
un marché de 300 millions, c'est peut-être plus facile, plus optimal.
C'est la raison pour laquelle, depuis des années, l'ensemble du pays s'est développé
vers le Sud, malheureusement, ce qui a peut-être mis en place ces barrières-là.
Journaliste : Ça, je le sais,
là. Je parle des barrières.
M. Beauchemin : Oui, mais
c'est... Oui.
Journaliste : Est-ce que vous
réclamez que l'ensemble des barrières tombent?
M. Beauchemin : Bien nous, ce
qu'on... on veut absolument que le ménage soit fait, on veut absolument que les
barrières tarifaires...
Journaliste : ...est-ce qu'il
faut qu'il n'y en ait plus, de barrières?
M. Beauchemin : Bien, la
culture, par exemple, au Québec, je veux dire, il y a des raisons pour
lesquelles on veut que le français soit protégé. N'est-ce pas? Ça fait qu'il y
a des trucs sur lesquels on ne bougera pas, c'est certain, là. Mais on doit...
Journaliste : Mais pour faire
ça, là...
M. Beauchemin : Pardon?
Journaliste : Pour faire ça,
est-ce que c'est une grande réunion de toutes les provinces...
M. Beauchemin : Bien, il faut
qu'ils se parlent puis la ministre dont le nom m'échappe, là, à Ottawa, est en
train de justement dire que le processus est en place, Skeete est allé faire un
tour la semaine passée. Je veux dire, il y a un paquet de trucs, là, qui
doivent se faire, que tout le monde doit se parler : Voici nos listes
d'épicerie, puis qu'est-ce qu'on fait puis comment on s'organise.
Journaliste : Le ministre a
dit que, d'ici le 1er mars,
ils doivent s'entendre sur cinq à 10 secteurs de déréglementations actuels.
Ce serait quoi, votre liste à vous des 5 à 10 secteurs, là?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
il y en a tellement. Veux-tu? Je vais la prendre, celle-là. Il y en a
tellement, de secteurs. Il faut tout regarder. Ce n'est pas nous, aujourd'hui,
qui vont dire : Tel, tel, tel. Il y a des centaines et des centaines
d'éléments à regarder. Alors, ils doivent s'asseoir, être proactifs puis faire
en sorte de bonifier les échanges interprovinciaux. C'est le mandat qui a été
lancé. Maintenant, qu'est-ce qui a été fait dans les six premières années,
c'est nettement insuffisant. Là, c'est le premier jour du reste de notre vie,
là, par rapport à ça. Alors, on a bien hâte de voir les résultats tangibles.
Puis il faut qu'ils se parlent. Puis ce n'est pas juste le Québec, aussi c'est
toutes les autres provinces puis c'est le fédéral.
Journaliste : M. Legault en
Beauce, c'est une bonne chose, ça, aujourd'hui, d'aller rencontrer les
entreprises?
M. Tanguay : Là... là,
j'entends... On m'a dit qu'il ne sera pas à la période de questions. On m'a dit
qu'il ne sera pas à la période de questions, je crois...
Journaliste : ...avec ses
homologues provinciaux.
M. Tanguay : Oui. Alors, moi,
je m'attends à ce qu'il soit à la période de questions. Il est là pour répondre
à nos questions. Qu'il soit en Beauce, bien évidemment, mais la période de
questions termine à 11 heures. Alors, j'ai hâte de voir s'il va être à la
période des questions. On a des questions à poser à François Legault. Puis sa
place, c'est d'être à l'Assemblée nationale et, oui, d'aller en Beauce, sa
place est là aussi, mais après 11 heures, après la période de questions,
ou y aller lundi, en fin de semaine ou vendredi. J'insiste là-dessus. Sa place
est de répondre à nos questions à l'Assemblée nationale. J'ai hâte de voir s'il
va être là tantôt.
Journaliste : Êtes-vous
heureux de voir les sondages ce matin qui parlent d'une montée du PLQ et d'une
baisse aussi de l'appui à la souveraineté?
M. Tanguay : Écoutez, je ne
vais pas commenter les sondages. Puis, à la fameuse question : Êtes-vous
heureux par rapport à ça, nous autres, on n'est pas heureux de ce qui se passe
au Québec, là, les menaces tarifaires, les Québécoises et Québécois qui
souffrent, là, qui n'ont pas les services publics, mais qui souffrent de cette
anxiété-là, nos PME également. On a déjà vu, justement, en Beauce, qu'il risque
d'avoir des fermetures parce qu'il y a des contrats qui ne se signent pas...
pas des fermetures, mais des mises à pied parce qu'il y a des contrats qui ne
se signent pas. Alors, nous, ce matin, on ne fera pas cocorico, là.
Journaliste : ...vous dites,
les gens reviennent chez nous parce qu'ils voient la situation.
Journaliste : Comment vous
l'expliquez?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
encore une fois, je vais répondre à votre question, mais, dans un premier temps,
je n'irai pas dans le détail du sondage. Je pense que ce que l'on voit
présentement, c'est la nécessité d'un marché économique canadien fort, la
nécessité d'un Québec au sein de la fédération canadienne qui joue son rôle.
Puis on vient de vous donner l'exemple, là, d'éliminer les barrières inutiles
des échanges commerciaux interprovinciaux. C'est ça sur quoi il faut
travailler. Alors, je pense que ça participe de ça, la réalisation, que... le
marché économique canadien, là, c'est fondamental, et que le Québec...
Une voix : ...
M. Tanguay : ...et que le
Québec séparé ne serait pas plus fort, pas du tout, au contraire.
Journaliste : Meilleur score
depuis 2018. Vous n'êtes pas... vous n'êtes pas heureux de ça, là, d'avoir...
M. Tanguay : Ce n'est pas...
Non, ce n'est pas... Encore une fois, encore une fois, on est conscients des
sondages, mais la partie n'est pas terminée, hein?
Journaliste : Bien non, vous
êtes à... chez les francophones.
M. Tanguay : Alors, la partie
n'est pas terminée, il reste encore deux ans. On est à la veille d'une course à
la chefferie. On va avoir de beaux échanges, de beaux débats. Je n'irai pas
plus loin. Puis, encore une fois, les sondages, on les lit, on en est
conscients. Puis je pense aussi que ça démontre qu'on est sur les bonnes
priorités, hein? Au Parti libéral du Québec, c'est économie, finances
publiques, les services. Ça, c'est absolument important.
Journaliste : Mais est-ce que
vous... également qu'il y a une forme d'insatisfaction envers le gouvernement,
là?
M. Tanguay : Ah! clairement,
clairement, clairement. François Legault a beaucoup, beaucoup promis puis il
n'a pas livré. François Legault avait dit qu'il allait avoir un État plus
efficace, qu'il allait justement avoir... Il a engagé 10 000 fonctionnaires
de plus qui brassent du papier à Québec puis qui font brasser du papier entre
les fonctionnaires à Québec puis les PME. La paperasse est un de nos écueils
que nous soulevons. Il faut diminuer la paperasse. Ça n'a pas été fait.
Des voix : ...
M. Tanguay : Pardon?
Journaliste : Ce n'est pas
bon dénigrant, ce que vous dites, que les fonctionnaires brassent du papier,
comme si ce qu'ils faisaient, c'était inutile?
M. Tanguay : Non, je n'en
suis pas contre les individus, les femmes et les hommes qui sont de bonne foi,
qui ont été engagés par le gouvernement de François Legault. J'en ai contre le
gouvernement de François Legault qui a dit qu'il allait avoir un État plus
efficace. Vous savez que la première industrie créatrice d'emplois au Québec,
c'est le gouvernement du Québec. L'avez-vous senti passer dans la qualité des
services qui auraient été rehaussés? Les femmes et les hommes qui... le cadran
sonne, puis qui se lèvent puis qui vont travailler au gouvernement sont de
bonne foi. Et je suis certain qu'ils veulent faire avancer les choses. Mais la
manière dont le gouvernement a organisé le tout, les résultats ne sont pas là.
Et 10 000 fonctionnaires de plus, force est de constater que,
collectivement, on n'en a pas pour notre argent.
Journaliste : Mais vous, vous
pensez que le sondage, ça témoigne d'un attachement envers le marché canadien
ou plus d'un désir de stabilité?
M. Tanguay : Je pense, ça
participe... Les raisons sont multiples. Encore une fois, les raisons sont
multiples. On réalise l'importance, oui, du marché canadien, on réalise
également l'importance que... Face aux problèmes, là, qui peut apporter de
véritables solutions? C'est-tu le grand soir de la séparation du Québec ou
c'est les petits matins de se dire : On se crache dans les mains puis on
va donner les services, on va aider nos PME, puis on va créer la richesse, puis
on va les offrir, les services? Ça participe de tout ça. Puis ça participe
aussi, je pense, des bonnes priorités que nous mettons de l'avant.
Journaliste : Mais comment
vous l'expliquez, par exemple, que... là, on le voit dans différents sondages,
mais que ce qui se passe aux États-Unis renforce l'unité canadienne?
M. Tanguay : Bien, vous savez,
quand on est sous la menace, on regarde elles sont où, nos forces. Quand on est
menacé dans la vie, on se retourne puis on regarde : O.K., comment on
réplique? Puis la... le réflexe, c'est-à-dire, elles sont où, nos forces, on
réalise la force du marché économique canadien.
Journaliste : On... on voyait
ce matin aussi les médecins... vous parlez des services des médecins...
Journaliste : Bien, juste
avant, moi, j'aurais aimé ça entendre M....
M. Tanguay : Oui, oui, oui,
je t'en prie. C'était quoi, la question?
M. Beauchemin : Bien, en
fait...
Journaliste : ...sur le
sondage.
M. Beauchemin : Mais...
M. Tanguay : Continuez de les
retenir.
M. Beauchemin : ...ce
n'est... ce n'est pas tant sur le sondage, mais... mais juste pour... juste
pour... mais juste pour la simplifier, là, pour... pour François Legault, il y
a deux volets prioritaires. Oui, s'organiser pour que quelqu'un, dans son
gouvernement, s'entende avec le reste du Canada pour faire tomber les barrières
commerciales entre les provinces. Ça, c'est un des... des fruits, dans l'arbre,
à cueillir. Puis les autres fruits, là, c'est vraiment qu'au Québec, puis ça,
c'est des chantiers qu'il... qu'il peut lui-même contrôler, la fiscalité
optimale pour nos PME, la paperasse à réduire pour nos PME, s'assurer qu'on est
compétitifs, s'assurer, là, qu'il y a moins de réglementation. Ça, là, c'est
comme créer le climat d'affaires pour que le Québec puisse gagner. Ça fait que
ça, là, c'est les deux choses simples à faire, c'est ça, et ça, «that's it». Le
reste, là... Je veux dire, il peut travailler sur un paquet d'autres choses,
mais ça, c'est les priorités.
Journaliste : Mais quand vous
parlez de fiscalité optimale, vous parlez de réduire les impôts pour les
entreprises?
M. Beauchemin : Non, on a
un... on a un paquet de crédits d'impôt. Le ménage commence à être fait. Ça
fait des années, nous autres, qu'on dit qu'il aurait dû être fait depuis
longtemps. C'est comme... tu sais, comme quand... le ministre des Finances
Girard a annoncé, au mois de mars, un déficit de 11 milliards, maintenant,
on va commencer à regarder nos dépenses. Allô?Ça fait six ans, là, que tu es au
pouvoir, là, puis là, aujourd'hui, tu te réveilles? Ça n'a juste pas d'allure.
Il faut absolument s'assurer qu'on est optimal dans nos dépenses, optimal dans
notre fiscalité pour nos PME, s'assurer qu'on est les plus compétitifs possible
dans le contexte canadien, dans le contexte québécois, parce qu'on est...
c'est... c'est l'avenir des prochaines générations qui est en jeu en ce moment.
On n'a pas le choix de le faire.
Journaliste : Le sondage,
c'est bon pour votre poulain, là?
M. Beauchemin : Écoutez, je
vais laisser Marc répondre à l'ensemble des questions.
M. Tanguay : Vas-y, vas-y.
M. Beauchemin : Bien, vous
savez, on ne peut pas se réjouir, actuellement, de la situation économique, qui
fait en sorte que les... les aiguilles ont bougé, O.K. Ça fait qu'en ce qui me
concerne, on doit absolument tous mettre l'épaule à la roue, s'assurer qu'on
est dans l'esprit canadien pour faire en sorte que le Canada puisse gagner puis
que le Québec puisse gagner dans ces conditions-là. C'est ça qui compte,
c'est... Les priorités sont à la bonne place.
Journaliste : M. Tanguay,
est-ce que ce serait possible pour le Parti libéral de laisser la voie libre au
Parti conservateur dans Arthabaska comme le suggérait M. Coderre? Je sais que
vous ne voulez pas vous mêler de la course à la chefferie, mais sur la
proposition, sur le fond, là, cette idée, là... il y a une tradition, là, de
laisser la place au chef de parti dans une partielle.
M. Tanguay : Non.
Journaliste : Pourquoi?
M. Tanguay : Parce que c'est
un rendez-vous démocratique, parce qu'on ne participe pas de la même formation
politique, parce qu'on aura une excellente candidature à présenter, puis que le
programme politique, la vision libérale a le droit de cité, puis notamment dans
le débat qu'on aura dans Terrebonne avec notre excellente candidate. Et, le cas
échéant, on aura une excellente candidature dans Arthabaska. Alors, nous, au
Parti libéral du Québec, on va être présents dans les 125 comtés et on est
à l'aube d'une belle course à la chefferie. Puis on aura des débats d'idées. La
population jugera. La population élira qui elle voudra bien. Mais clairement,
on aura une candidature.
Journaliste : ...sur les
médecins, M. Tanguay. On voyait, ce matin, il y a une lettre qui a été signée
par six médecins qui déplorent les effets des compressions dans le réseau. On
parle de chirurgiens qui opèrent, il y a des équipements qui se brisent, que
les appels d'offres ne sont pas... sont suspendues, des radiologistes qui ont
de la difficulté à faire le suivi de patients parce qu'au niveau des
rendez-vous le support administratif a été diminué. Qu'est-ce que vous pensez
de ça?
M. Tanguay : Le fiasco
Legault, le front tout autour de la tête de Christian Dubé qui dit : Je
n'avais jamais dit ça, moi, je n'avais jamais dit ça, 1,5 milliard. On
avait tous mal compris. Puis là il dit : Bien, levez le pied, ayez... Puis
il disait : On va essayer... avant les fêtes, on va essayer, même en
coupant de 1,5 milliard, de diminuer les impacts qu'il va y avoir, parce
que des impacts, il va y en avoir. C'est malheureux, hein, c'est malheureux.
Puis vous avez des questions sur les sondages, mais nous, le premier réflexe,
c'est de penser à ces cas-là. Effectivement, des équipements qui, en pleine
opération, flanchent, on met la vie des Québécoises, des Québécois à risque.
Alors, c'est le fiasco Legault, c'est le front tout le tour de la table de
Christian Dubé de dire : Bien, non, circulez, il n'y a rien à voir. Les
coupures, il n'y en a pas, puis il n'y en a pas au niveau des impacts sur la
population. Il y en a, c'est réel. Les Québécoises et Québécois souffrent face
à ce fiasco Legault là, il faut le dénoncer, puis on va faire notre job.
Journaliste : Mais vous, vous
proposez quand même des mesures de rigueur budgétaire ou de redressement.
Qu'est-ce qu'on fait avec le déficit de 1,5 milliard?
M. Tanguay : Pas sur le dos
des patients qui ont besoin des services.
Journaliste : ...est-ce qu'on
continue quand même à autoriser les déficits pour des établissements?
M. Tanguay : Encore une fois,
ne me demandez pas ce matin de ramasser le gâchis de François Legault, qu'il a
accumulé pendant six ans. Il est parti de 7 milliards de surplus à
11 milliards de déficits. Puis on a... je dis : On a hâte de voir, on
n'a pas hâte de voir de combien va être le prochain déficit. Une fois que je
vous ai dit ça, le Parti libéral du Québec, là, la colonne des revenus, créer
la richesse, elle est insuffisante. Zéro gain de productivité en cinq ans. Ça,
c'est de l'argent de moins dans les poches non seulement des Québécoises,
Québécois, mais du gouvernement. Créer la richesse.
Bien dépenser. J'ai posé la question, j'ai
interpelé François Legault. Les chèques électoralistes en 2022, c'était
6,7 milliards de dollars. Grand bien leur fasse à celles et ceux qui
ont eu 500 $ et/ou 400 $, 600 $, mais ça a été un coup d'épée
dans l'eau, alors qu'on aurait pu aider les plus vulnérables puis cibler
davantage l'aide. Il y a eu du gaspillage. Alors, nous, il y aura un débat à
la... des débats à la chefferie. Il y aura l'élection qui sera dans deux ans.
On va avoir un programme politique, mais on va avoir toute une côte à remonter.
D'abord et avant tout, le gouvernement, sa mission, c'est de donner les
services. L'exemple que vous soulevez, là, ce matin, les coupures en santé qui
se font sentir, c'est un gouvernement qui abandonne la population.
Journaliste : ...la côte,
comment vous allez faire ça, là?
M. Tanguay : C'est un
ensemble de mesures.
Journaliste : Vous parlez
beaucoup du passé. Bien, vous prenez le pouvoir dans deux ans, qu'est-ce que
vous faites avec la santé?
M. Tanguay : C'est un
ensemble de mesures. La santé, bien, évidemment, il faut offrir les services,
il faut être efficace. Santé Québec, là, qui est une structure parallèle, qui
est une agence de recouvrement bien plus qu'une agence de santé, nous, on n'a
pas l'intention... puis on aura les débats à la course à la chefferie, d'aller
rejouer dans les structures, mais il faut être efficace. On l'a dit : En
quoi Santé Québec va permettre de donner de meilleurs services? C'est tout le
contraire qu'on voit depuis, une autre promesse rompue.
Journaliste : ...donc donner
les services peu importe ce que ça coûte?
M. Tanguay : C'est donner les
services en s'assurant que chaque dollar investi est efficace. Je reviens, les
10000 fonctionnaires, les femmes et les hommes de bonne foi qui ont été
engagés puis qui ont des jobs, là, ce n'est pas contre eux qu'on en a, mais 10 000
fonctionnaires de plus, un 18 milliards de différentiel en six ans, on ne
l'a pas senti passer. C'est inacceptable, c'est un échec.
Journaliste : ...qui s'en
prend aux lanceurs d'alerte dans le dossier des dépenses... construction... comment
vous avez trouvé ça?
M. Tanguay : ...très surpris,
très surpris des propos. Maintenant, je n'irai pas plus loin. C'est à elle à...
c'est à elle à les expliquer, à les justifier. J'ai été très surpris de ça
parce qu'il faut défendre les lanceurs d'alerte, bien oui, il faut défendre les
lanceurs d'alerte. Fussiez-vous visés par de telles alertes... On doit défendre
les lanceurs d'alerte. Puis c'est un principe dans notre démocratie québécoise
qui est maintenant ancré, je crois, puis qui n'est plus à remettre en question.
Journaliste : Vous êtes-vous
fait une tête sur GNL Québec depuis hier?
M. Tanguay : Ah! Il y a....
première des choses, GNL Québec, c'était un projet qui n'est plus sur la table
aujourd'hui. Maintenant, dans le contexte de 2025, je ne vais pas me prononcer
sur des projets qui n'existent pas de façon tangible, mais ça fera toujours
partie de la réflexion. Qu'est-ce qu'on veut pour l'avenir? Et je vous dirais
que, durant la course à la chefferie, ça fera assurément partie des débats,
mais, à matin, je n'ai rien à vous annoncer. Il n'y a absolument rien sur la
table comme projet, mais il y a une réflexion collective à y avoir. C'est des
questions importantes. Voilà.
Journaliste : Mais
considérez-vous que c'est une invitation de la CAQ à une relance du projet, une
invitation lancée à des investisseurs? Parce qu'ils disent : On a un
préjugé favorable.
M. Tanguay : Bien, je vais
laisser la CAQ, le cas échéant, faire le démarchage, le cas échéant, à des
promoteurs, de déposer des projets, puis on le jugera, on le jugera sur sa
valeur, mais, chose certaine, à matin, là, je n'ai rien à vous annoncer, il n'y
en a pas, de projet. Puis je pense que... je pense qu'on doit... on doit
collectivement continuer d'avoir une réflexion.
Journaliste :
...cuts to the healthcare system,
you've often spoken out against the record deficit. So, I'm just trying to
understand how can the Government cut into that deficit without sacrificing
services in the health network.
M. Tanguay :
First, stopping wasting money,
taxpayers' money. Stop wasting taxpayers' money. Stop being an inefficient...
unefficient Government. Spending, spending without any tangible results. Santé
Québec wasn't the right way for us to enhance the quality of the services
rendered to the population. And again, this is... we are within the seventh
year of François Legault. No money, no results, no services, deficits, not a
strong economy and a heavy burden on our businesses. So, that's the bad results
of François Legault. We, Liberals will have a lot of debates with... in the
context of the leadership race, and we will be ready, in two years from now,
with our new leader, to have a political option to change this very bad
Government.
Journaliste :
And, on interprovincial trade, you've
mentioned that there are still several barriers that the provinces face. So,
what exactly has to change here for that to work better?
M. Tanguay
: I'll let Fred add a word about that, but what I can say is
that we have to be way more efficient within canadian boundaries, so
interprovincial economy. We need to enhance our efficiency, making sure that if
there's provincial rules, that they will be justified, 100% justified,
reevaluated, and will not be exclusively a burden to stop... to have a stronger
economy within Canada. I don't know if you have...
Journaliste : What do you
mean by more efficient?
M. Beauchemin : Well, I mean,
for example, we were talking about baby seats, «en français, tantôt», you know,
like if you look at the concept of a baby seat here, in Québec, and in Ontario,
and in B.C., and in Manitoba, and in New Brunswick, there's like different
layers of regulations to approve of the sale of a baby seat in each province.
So, that's kind of, you know... there's got to be a middle ground where we
could all feel safe with the...
Journaliste : ...just to
clarify, as in car seats?
M. Beauchemin : As in car
seats, sorry. Yes, sorry. And so there's that example and plenty of others. So,
gather up all the Commerce ministers or... you know, together in a room, go
through that list, make sure it's prioritized, which makes the most impact on
our economies in Canada, and then that's the way to go forward.
You know, the lowest hanging fruit from
what the QuÉbec Government needs to do is within its boundaries, fiscal... an
optimal fiscal policy for all of our businesses, make sure you reduce
bureaucracy, make sure you reduce all that paperwork and the red tape that
needs to be reduced. That's... that's, you know, priority number one within the
Québec boundaries for the CAQ and François Legault to take care of. But, as a
Canadian player in Canada, we need to participate in that endeavor of reducing
the barriers of commerce between ourselves, and that's the other lowest hanging
fruit on that tree.
Journaliste : Mr. Legault is
going to «la Beauce» this afternoon. «La Beauce» put in place, through the MNA
Samuel Poulin, a unit crisis, and they did a poll, and among 90 companies in
the region of «la Beauce», 65% say that they export to the US and that... and
that 50% of their sales, like, go to the US. Is it too late to reverse this and
diversify...
M. Beauchemin : There's going
to be pain. There's no issue, no doubt about it, but, I mean, is the CAQ
Government the best government suited to lead going forward? We're going to
give them all our help, but, you know, as I was saying before, 7% only of
Quebeckers believe that the CAQ is actually the government that's going to
be... reduce all of the barriers I was talking about before.
Journaliste : ...quoting
the...
M. Beauchemin : FCEI, OK,
FCEI was saying that only 7% of Québec... of business people...
Journaliste : What do you
think, Mr. Beauchemin? These numbers are enormous.
M. Beauchemin : They are,
there's no there's no doubt about it. So, I mean, what to do? We need to help
them. We need to make sure that, you know, there is going to be some help on
the table to enable those businesses and these employees to go through the
transition, right? But that's what needs to occur. We need to, you know,
rationalize this in order for it to be optimal, but we need to take people and
help people. That's the role of the Government, there's no doubt about that,
you know.
Journaliste : And the the
pride of the Quebeckers renewing what... their Canada pride... two polls saying
this, this morning, how do you react to this?
M. Beauchemin : I used to be
in business. From my perspective, it just makes no sense at all to reduce
yourself to 9 million people market when you have access to 40 million people
market. So, obviously that's behind some of the national pride, but, you know,
it is an attack on Canada, it is an attack on all of us. So, we are stronger
together, there's no... there's not even a doubt in my mind about that.
Journaliste : ...back to this
letter from the doctors, the open letter, there's a passage here where a
surgeon says he has equipment breaking in the middle of an operation and that
they're scrambling to kind of find a replacement because they have a patient on
the table in front of them. When you read stuff like that from the doctors
themselves, how do you react to that?
M. Tanguay : Very alarming,
and it's a tangible evidence to the fact that the Government cuts had a direct
impact everyday on the quality of services rendered to the population. And we
are putting the health of the population at risk, people are dying on waiting
lists, people are dying, as we saw, last year, in E.R. emergency rooms. So,
that's the end result of the bad CAQ Government. We got to get rid of... we
have to get rid of that bad CAQ Government. And it's going to be a very long
two years, unfortunately, but we, the Official Opposition, the Liberal Official
Opposition, I think that we have... we are on the right priorities :
economy, finance, public finances and rendering good services to the population.
And we will continue doing our work.
Journaliste : J'aurais
peut-être juste une petite question, parce que j'ai... je suis arrivé un petit
peu en retard. Le gouvernement... En fait, là, Santé Québec est en train
d'étudier la possibilité d'abolir les frais pour les chambres d'hôpitaux. Vous
savez que, si vous allez à l'hôpital, les chambres semi-privées et privées sont
facturées à tarif quotidien, là. Et là, il y a une espèce d'iniquité entre le
fait que les nouveaux hôpitaux ont des chambres privées gratuites et les
anciens hôpitaux, là, plus vieux ont des... font... facturent pour les
chambres. Alors, on est en train d'étudier la possibilité d'enlever ça. C'est
une consigne qui a été envoyée par le ministre de la Santé, Christian Dubé.
Comment... Est-ce que c'est une bonne idée, à votre avis?
M. Tanguay : C'est une bonne
idée qu'il faut évaluer ça, effectivement. On a tous en tête, puis c'était
peut-être... ce n'était pas le but de l'article, mais la chambre 814, là, je
pense, c'était plus de 176 $ la chambre, puis c'est... Donc, qualité des
services, mais également, il faut... ça prend des règles uniformes au Québec.
Tu ne peux pas avoir un Québécois, parce qu'il s'adonne à être à un hôpital x,
qui paie, puis l'autre, hôpital y, qui ne paie pas. Il faut uniformiser ça.
Puis, effectivement, l'accès aux soins de santé, on envoie tellement de taxes
et impôts à Québec que c'est une bonne idée de réviser ça. Merci.
(Fin à 8 h 30)