(Huit heures quarante-huit minutes)
M. Fortin :Bonjour. Bonjour. Merci d'être... d'être là ce matin. Ma
collègue Elisabeth et moi, on veut vous parler de ce qui se passe en santé et
en services sociaux. Je pense que vous êtes à même de constater l'ampleur des
coupures et l'impact que ça l'a sur les patients. Mais moi, d'entrée de jeu, j'aimerais
vous... j'aimerais vous parler des réponses qu'on a eues du gouvernement cette
semaine, qui nous laissent réellement perplexes.
D'abord, Sonia Bélanger qui a répondu en
pleine période de questions : Ah bien, faites-vous-en pas, hein, on coupe,
mais on embauche encore plus. Qui croit ça? Qui croit Sonia Bélanger et le
gouvernement du Québec quand ils nous disent ça? Santé Québec sort sur la place
publique, nous dit : Ça nous prend 1,5 milliard de coupures. Il y a
une consigne d'avoir une réduction de 3,65 % des heures travaillées dans
le réseau de la santé, et on voit des infirmières, des préposés, des gens qui s'occupent
de nos gens malades, mais des gens qui s'occupent de nos hôpitaux et de nos
établissements de santé qui perdent leur emploi, et on tente de nous faire
avaler que, ah bien, non, c'est juste une réorganisation, puis, en fait, on va
embaucher plus qu'on libère des postes. C'est complètement loufoque, et les
gens qui perdent des services, en ce moment, ils ne croient pas ça.
Même chose pour Christian Dubé. Christian
Dubé nous a dit hier, le plus sérieusement du monde : On ne fait pas des
coupes paramétriques. Bien, le problème, c'est qu'ils font pire que des coupes
paramétriques, ils s'en prennent aux régions les plus dépourvues, en ce moment,
les régions, l'Abitibi, la Côte-Nord, l'Outaouais, qui font face aux plus
grandes coupures, c'est parce que, deux choses, soit leur budget est
insuffisant, ils sont sous-financés, historiquement, comme l'Outaouais, ou
encore ce sont des régions qui ont eu recours à des travailleurs d'agence parce
qu'ils n'ont jamais été capables d'embaucher localement.
Alors, du jour au lendemain, de leur dire :
Vous devez faire des coupures importantes, plus qu'ailleurs, c'est prendre des
régions qui sont déjà au dépourvu, des régions où les gens n'ont déjà pas les
services nécessaires puis leur dire : Bien, c'est à vous qu'on demande un
effort supplémentaire.
Les gens de ces régions-là méritent mieux
que ce qui est proposé en ce moment. Ma collègue veut vous parler de la
question des services sociaux qui, vous le savez comme moi, là, est
particulièrement problématique ces jours-ci.
Mme Prass : Merci. Donc, le
gouvernement et Santé Québec continuent d'abandonner les personnes les plus
vulnérables de notre société, ceux qui vivent avec un handicap, avec des
coupures dans le chèque emploi service, soutien au domicile, soutien à la
famille, le programme d'adaptation de domicile et les contrats d'intégration au
travail.
Ce qu'on voit, c'est vraiment un abandon
des personnes les plus vulnérables de notre société, avec des services qui sont
essentiels pour eux de... rester chez eux le plus longtemps possible, ce que le
gouvernement demande. Parce que l'alternative, c'est... où vont aller ces
gens-là s'ils ne reçoivent pas les services? Bien, ils vont aller sur des
listes d'attente pour intégrer un CHSLD, ils vont aller sur une liste d'attente
pour intégrer une autre institution. Mais on s'y attendait parce que, quand
Santé Québec a été créée, ce n'était pas Santé et Services sociaux Québec. Il n'y
a pas de vice-président autour de la table, à Santé Québec, pour défendre ces
personnes, pour défendre ces programmes-là, et on voit les résultats aujourd'hui.
Ce qu'on a lu dans la presse ce matin, c'est
des histoires que moi, j'entends depuis des semaines, des groupes qui nous
contactent, qui nous disent, d'un jour à l'autre... des familles qui perdent
des heures de chèque emploi service, donc, des parents qui doivent quitter des
emplois pour s'occuper de leurs enfants à temps plein parce que, justement, ces
services faisaient en sorte qu'ils pouvaient intégrer un emploi ou avoir du
répit.
Donc, ce qu'on voit, c'est la
déshumanisation des personnes, encore les plus vulnérables dans notre société,
par le gouvernement qui est, justement, supposé de s'occuper d'eux. Donc, c'est
vraiment... c'est vraiment effrayant, puis on ne sait pas à quoi s'attendre,
parce que, si, dans les premiers mois, on voit toutes ces coupures-là, à quoi
est-ce qu'on s'attend pour ces personnes-là dans les prochains mois et
prochaines années?
Journaliste : Le ministre des
Finances a laissé entendre hier qu'il y aurait une récession, la Banque du
Canada parle de récession, Charles Emond laissait entendre qu'on va vivre une
période de turbulences importantes. Est-ce que le Québec est prêt?
M. Fortin :Sur le mot comme tel ou la définition, là, pour nous, on
vit dans une période d'incertitude extrême, en ce moment, on ne sait pas ce qui
nous pend au bout du nez, on ne sait pas ce que le gouvernement américain, qui
est notre plus grand partenaire commercial, va faire. On ne connaît pas l'ampleur
de la répercussion que ça peut avoir sur nos entreprises et donc sur les
emplois des Québécois et des Québécoises.
Bien, en conséquence, il faut justement se
préparer. Et c'est là qu'on ne sent pas... qu'on ne sent pas l'empressement du
gouvernement du Québec. À date, on a vu des beaux petits vidéos de la part du
gouvernement Legault, avec le ministre Bonnardel, la ministre des Forêts, le
ministre de l'Agriculture, mais est-ce qu'on a vu des actions précises?
Et pourtant, si on veut que nos
entreprises soient prêtes à faire face à la menace américaine, il y a toutes
sortes d'actions qu'on peut prendre, qu'on aurait pu prendre au cours des
derniers mois, des dernières années, et que nous-mêmes, on avait demandé au
gouvernement de prendre. Je vous en donne quelques-unes, juste comme ça :
la modernisation du régime forestier, là, pour que nos entreprises forestières
soient compétitives, c'est quelque chose que la CAQ a promis depuis sept ans,
et elle ne l'a pas fait. Nos entreprises québécoises en foresterie, aujourd'hui,
ne sont même pas compétitives dans le contexte canadien. Alors là, avec des
tarifs de 25 %, c'est sûr qu'elles sont particulièrement à risque. Les
programmes de La Financière agricole pour protéger nos agriculteurs, pour leur
donner les moyens d'avoir des entreprises qui sont financièrement viables à
long terme, ils ne sont pas adaptés à la réalité d'aujourd'hui. Notre programme
d'allègement bureaucratique pour les entreprises est loin d'être satisfaisant
pour toutes les entreprises québécoises. Ça, c'est des choses qu'on peut faire,
qui peuvent jouer sur la marge de profit de nos entreprises, les rendre plus
compétitives. Puis le jour où, peut-être, il y aura des tarifs imposés, bien,
au moins, ils seront en meilleure position.
Journaliste : Quelle attitude
il faut avoir...
Journaliste : ...si tu me
permets, je vais finir là-dessus. La Caisse de dépôt et placement laisse
entendre qu'elle est prête à accompagner les entreprises, entre autres développer
des marchés en Europe. Est-ce que ça, c'est un bon signal?
M. Fortin :Oui, c'est un bon signal que la caisse prenne le
leadership, le leadership nécessaire. Nous, ce qu'on veut, c'est que le
gouvernement du Québec aussi prenne le leadership nécessaire. Il faut
effectivement diversifier nos exportations vers des nouveaux marchés. Il faut
aussi le faire entre les provinces canadiennes. J'aimerais que le premier
ministre Legault... On aimerait que le premier ministre Legault soit chef de
file pour mener des discussions qui ont besoin d'avoir lieu, entre autres, au niveau
du commerce interprovincial. Il y a toutes sortes de règles qui empêchent
certaines de nos industries de faire du commerce interprovincial ces jours-ci.
Et c'est une discussion qu'on doit avoir au Québec et au Canada. On ne sent pas
que le premier ministre Legault prend tout le leadership, toute la place que le
Québec devrait prendre dans un dossier comme ça.
Journaliste : Et quelle
attitude il faut avoir, là? On a vu, bon, Doug Ford assez agressif avec sa
casquette. Justement, Charles Emond, en entrevue, disait : Il faut jouer
avec les coudes dans les airs parce que c'est le langage que comprend les
Américains. Il y en a d'autres, comme M. Couillard qui disait : Il faut
faire attention, on ne peut pas y aller coût pour coût avec les Américains. M.
Fitzgibbon disait : Donald Trump, c'est un narcissique, il faut lui donner
une victoire.
Quelle attitude il faut avoir là-dedans?
Est-ce que M. Legault a la bonne attitude? Est-ce que vous le trouvez trop mou?
M. Fortin :Je n'ai pas la prétention de comprendre tout ce qui se
passe dans la tête de M. Trump et, donc, de pouvoir analyser sa réaction à nos
interventions possibles. Cependant, on doit envoyer un signal aux Québécois que
le gouvernement du Québec est prêt à tout faire pour les protéger, qu'on ne met
rien de côté pour les protéger.
Hier, j'ai entendu, moi, le ministre des
Finances, évoquer la possibilité que les vins américains ne soient plus
disponibles à la Société des alcools du Québec. Après ça, j'ai entendu le
premier ministre, du bout des lèvres, incapable de répéter la même affirmation,
simplement dire «l'idée évoquée par le ministre des Finances». Je ne suis pas
sûr que ça démontre qu'on est prêt à tout faire. Je ne suis pas sûr que ça
démontre qu'on est prêt à aller au bout de ce qu'on doit faire pour protéger
l'entreprise québécoise, pour protéger nos entrepreneurs, pour protéger notre
milieu d'affaires ici, au Québec, et donc les emplois des Québécois. Il y a
beaucoup, beaucoup de place à un leadership plus fort de la part de M. Legault.
Journaliste : Allez-vous en
acheter du vin américain dorénavant?
M. Fortin :Non. La réponse, c'est non.
Journaliste : M. Legault, il
a montré hier qu'il avait peur de M. Trump.
M. Fortin :Je n'irais pas jusque-là, mais ce que je veux dire, c'est,
les actions de M. Legault, ce sont des actions de surface. Que M. Legault nous
dise : Je n'ai pas bu mon jus d'orange, qu'il nous fasse un beau petit
vidéo pour dire : Hé! on est prêt, mais qu'on ne sene pas que les actions
suivent les paroles, c'est là où, réellement, je pense qu'il y a place au
leadership. Oui, Doug Ford prend une place plus importante. Il envoie un
meilleur message aux Ontariens que François Legault en envoie un aux Québécois,
c'est-à-dire que tout est sur la table, qu'il est prêt à se battre jusqu'à la
fin. C'est le message qu'on demande au gouvernement du Québec de passer.
Journaliste : ...s'il vous
plaît, sur l'enquête, concernant les coops d'habitation, qui a été publiée par
un de mes collègues. Est-ce que le gouvernement devrait intervenir face à ça et
comment?
M. Fortin :Deux choses sur les coops d'habitation. D'abord, s'il y a
de l'argent du gouvernement du Québec lors de la construction de ces coops
d'habitations là, l'accès doit absolument être démocratisé, avec un accent sur
les gens les plus vulnérables.
Journaliste : ...excusez...
M. Fortin :Et si, en même temps, là... Et on le croit, là, ce qui est
rapporté par Le Devoir, c'est des choses qu'on entend depuis un certain temps.
Mais la Fédération, entre autres des coopératives d'habitation, pour nous,
c'est ceux qui peuvent prendre un rôle plus actif pour s'assurer que
l'encadrement des coops est fait de façon appropriée, qu'ils sont épaulés,
justement, pour démocratiser cet accès-là. Alors, pour nous, il y a réellement
place à amélioration dans la façon de faire pour s'assurer que les gens qui en
ont le plus besoin, les gens les plus vulnérables sont priorisés.
Journaliste : Sur la
nomination du juge Leckey par le gouvernement de Justin Trudeau, qu'est-ce que
ça vous dit, ça, sur l'avenir de la loi 21?
M. Fortin :Bien, d'abord, sur les nominations de juge, là, je vous
dirais que ce n'est pas moi qui va refaire la façon qu'on nomme... ou que le
gouvernement fédéral nomme les juges ce matin. Et d'autant plus qu'un juge, son
travail principal, c'est d'appliquer, d'interpréter les lois. Alors, est-ce que
ça... Sans rentrer dans les détails de qui est M. Leckey, de quel est son
parcours, je n'ai pas fait le... je n'ai pas analysé son CV de fond en comble, j'ai
vu que c'est quelqu'un qui a quand même un parcours professionnel
impressionnant parce qu'il a été doyen de la Faculté de droit de l'Université
McGill, c'est un poste prestigieux. Cependant, moi, je m'attends de M. Leckey
aujourd'hui qu'il applique la loi, qu'il interprète la loi de la façon qu'elle
est écrite, sur la... sur la loi n° 21.
Journaliste : ...sur le dépôt
du projet de loi, là, d'intégration, là, tout à l'heure, par le ministre
Roberge. Vous vous attendez à quoi, autrement dit? Le PQ dit que c'est une
stratégie politique.
M. Fortin :O.K. Le gouvernement, là, nous dit : On a besoin de
faire mieux en matière d'intégration des immigrants. C'est ce qu'il nous dit
avec le dépôt du projet de loi aujourd'hui. Je vous soumets une chose :
quand le gouvernement dit ça, il agit en hypocrite. La meilleure chose qu'un
gouvernement peut faire pour aider à intégrer les immigrants, c'est la
francisation. Le même gouvernement qui nous dit : Aïe! ça nous prend une
nouvelle loi, il faut absolument tout réformer, est en train de faire des
coupes massives, est en train de congédier des profs de français qui apprennent
notre langue commune à des immigrants.
Alors, nous, ce qu'on veut, c'est un
gouvernement qui est conséquent. S'il veut déposer une loi, d'accord, on va la
regarder, on va l'analyser, on va voir chacun des détails qui est dans cette
loi-là. Mais, en même temps, est-ce qu'on peut être honnêtes avec nous-mêmes
puis dire : La chose à faire, là, pour avoir un impact tout de suite,
c'est de réembaucher ces profs de français là, c'est de donner accès aux gens
qui sont déjà ici, qui veulent apprendre le français, de donner accès à des
cours de français à ces gens-là.
Journaliste : ...c'est un
écran de fumée?
M. Fortin :Non. On va regarder le projet de loi. Sans le voir, je ne
suis pas prêt à le qualifier maintenant. Et on le sait, là, dans la foulée de
l'école Bedford, le gouvernement avait promis des changements, on avait demandé
des changements. Alors, avant de qualifier le projet de loi, on va le regarder.
Mais on ne peut pas dire : On a
besoin d'un nouveau modèle d'intégration au Québec, on a besoin d'en faire plus
en matière d'intégration pour nos immigrants, puis couper les programmes de
francisation, qui sont probablement l'outil le plus important pour aider à
intégrer les nouveaux arrivants.
Journaliste : Est-ce que les
députés caquistes doivent dénoncer les compressions en santé et en éducation
sur la place publique, d'après vous?
M. Fortin :C'est fort probablement ce que leur demandent leurs
électeurs, parce que moi, dans mon bureau de circonscription, à tous les jours
où j'y suis — je suis certain que c'est la même chose pour ma
collègue — il y a des gens qui viennent nous dire : Ça n'a pas
de maudit bon sens, les coupures en santé. Ça n'a pas... Ça a un impact dans ma
vie, ça affecte les services que je peux recevoir, et c'est des coupures d'une
ampleur sans précédent. Alors, moi, je suis certain que les députés de la CAQ,
là, ils entendent le même genre de témoignages. La réalité des choses, c'est
que les besoins dans les différentes circonscriptions du Québec, il y en a
tellement que le ministre de la Santé, hier, s'est mélangé entre quel hôpital
il devait financer dans sa réponse à la période de questions. Il y a tellement
de besoins.
Et ce gouvernement-là, là, des députés de
la CAQ le savent très bien, il a été élu sur une promesse de ne jamais faire de
coupures. François Legault, en 2017, a dit : Il n'y en aura jamais, de
coupures avec la CAQ. François Legault, au mois d'avril, nous a dit : Il
n'y aura jamais de coupures en santé et en éducation. Qu'est-ce qu'on voit?
Exactement le contraire de ce qu'il a promis. Alors, si les députés sont
conséquents avec ce qu'eux-mêmes ont promis à leurs électeurs, ça ne serait pas
une mauvaise chose qu'ils le disent sur la place publique.
Journaliste : Vous ne pouvez
pas le dire au salon bleu, là, mais quand François Legault, Mme Bélanger ou M.
Dubé disent qu'il n'y a pas de coupures, est-ce qu'ils mentent?
M. Fortin :Ils mentent, certain, c'est 100 %. Parlez aux parents
qui ne reçoivent plus le chèque emploi-service, parlez aux gens qui voient
leurs soins à domicile coupés, parlez aux gens qui... — et là, je
sors du système de santé, là — parlez aux parents qui attendent des
écoles dans leur quartier. Moi, je n'ai jamais vu ça. De mémoire de député, là,
ça fait 10 ans que je suis ici, là, puis corrigez-moi si j'ai tort. Des
projets d'école primaire annoncés, financés cinq ans plus tôt, et là on arrête
le projet, on met une pause sur ces projets-là, moi, je n'ai jamais vu ça.
D'habitude, quand on annonce une école primaire, c'est parce que le quartier
s'est développé, qu'on a besoin d'une école, qu'il y a besoin de places pour
les enfants. Là, le gouvernement du Québec met une pause sur les projets qu'il
a lui-même annoncés, financés il y a cinq ans? Il ne peut pas nous dire que ce
n'est pas des coupures.
Journaliste : ...sur la SAAQ,
là, on va les entendre en point de presse, là, plus tôt... plus tard, pardon,
ce matin, mais qu'est-ce qui se passe à la SAAQ puis qu'est-ce que Mme
Guilbault sait, d'après vous, de ce qui se passe à la SAAQ?
M. Fortin :Ce serait le fun de le savoir, ce qui se passe à la SAAQ,
ça fait neuf mois qu'on attend le dépôt de cela. Mais, avant de parler de ce
qui se passe à la SAAQ, là, j'aimerais ça, dire un mot sur Geneviève Guilbault
et son attitude. François Bonnardel avait été en retard, avec un rapport qui
devait être déposé à l'Assemblée nationale, d'une journée et il a présenté des
raisons, s'est excusé. Il a tout fait pour dire : Effectivement, c'est de
notre faute, on va faire mieux, ça s'en vient, faites-vous-en pas. Mme
Guilbault a attendu que ce soit soulevé des mois, et des mois, et des mois
après la chose.
Il y a une désinvolture dans l'attitude de
Geneviève Guilbault, dans l'attitude du gouvernement de la CAQ ces jours-ci. Il
y a un... On dirait qu'on se fiche de ce qui se passe à l'Assemblée nationale,
alors que ce qui se passe à la SAAQ, ça nous concerne tous, les contribuables.
Il y a eu des dépassements de coûts monstres à la SAAQ. Il y a eu des gens qui
ont attendu dehors pendant des heures et des heures pour avoir des services de
la SAAQ au cours des derniers mois, de la dernière année. Il me semble que d'avoir
un peu de transparence, ce serait la moindre des choses.
Journaliste :
Just on the integration bill, we don't
know what's in it yet, but, given the principle, the spirit of the bill, is
that something that's necessary, in your view?
M. Fortin :
Well, we'll have to see what's in the
bill specifically. It's hard to comment on something that's not... that's not
yet in front of us. But, on the intention of the Government to... if I... if I
trust what they're saying publicly, to find a better way to integrate, to
integrate newcomers, the best way to integrate newcomers is by having them
learn the common language in Québec, by having them learn French. And this is
the same government that, while they're proposing a bill to better integrate
immigrants, is firing French teachers for immigrants. It has, right across the
province, in just about every region, cut «francisation» programs. They've let
go of teachers. They've told students who'd been attending these classes for
weeks and months : No more, we're not doing this anymore. It's a
hypocritical government, honestly. If they wanted to really integrate
immigrants better, they start by restoring the funding to «francisation»
classes.
Journaliste :
Do you think there's any... way that
legislation could help integration if the funding isn't there for these types
of programs?
M. Fortin :
The number one thing to do if we want
to integrate immigrants properly is to have them learn the language. It's hard
to function in a society when you don't know the language. And these people who
are following the classes, and who wanted to follow the classes, and who are on
waitlists are all people who wanted to learn French. They came here without
maybe the proper tools and they wanted to get them, they wanted to access them,
and the Government is telling them : No, we're not going to help you. So,
for them to say today : Well, we'll propose a new bill and a whole bunch
of... maybe, of restrictions and new ways of doing things, when they're not
giving the basic services, is not productive at all.
Journaliste : Merci.
M. Fortin :Merci.
(Fin à 9 h 07)