(Huit heures une minute)
Mme Ghazal : Bonjour.
Bonjour, tout le monde. Bonjour. Très heureuse d'être ici avec vous, avec... en
compagnie de mon collègue Andrés.
Comme vous le savez, Gabriel Nadeau-Dubois
le répétait très, très souvent, un enfant sur cinq a faim dans nos écoles, un
enfant sur cinq arrive le ventre vide dans les écoles. Dans le Québec de 2025,
une société riche comme la nôtre, c'est totalement inacceptable. Et le
gouvernement peut agir en mettant en place un programme universel d'alimentation
scolaire. Ce matin, j'ai été ahurie d'apprendre qu'on risque de perdre l'argent
des Québécois du fédéral, 200 millions sur cinq ans, pour un programme d'alimentation
scolaire. Et ça, malgré le fait qu'à Québec solidaire on a fait voter une
motion, le 11 septembre, pour demander que cet argent-là nous arrive, qu'il
y ait un accord signé rapidement par le gouvernement, par le ministre
Jean-François Roberge et Bernard Drainville, pour que cet argent-là des
Québécois arrive ici, au Québec, sans condition.
Tous les élus à l'Assemblée nationale ont
voté pour ça. Et, malgré tout, ce qu'on apprend aujourd'hui, c'est qu'il y a
déjà une entente qui a été signée pour un tel programme en Ontario. Donc, les
Ontariens vont avoir leur argent, et ici, au Québec, à cause de la lâcheté des
ministres Jean-François Roberge et Bernard Drainville, les enfants du Québec n'auront
pas droit à cet argent-là pour arrêter d'arriver le ventre vide à l'école. Moi,
je trouve ça inacceptable et je demande au ministre Jean-François Roberge, je
demande aussi au premier ministre Jean-François Legault de se ressaisir, de
parler à ses ministres pour conclure une entente rapidement, parce que l'élection
fédérale est imminente, les enfants du Québec risquent de perdre cet argent-là.
C'est inacceptable.
M. Fontecilla : Bonjour,
mesdames, messieurs. Vous le savez, les locataires du Québec ont reçu une
nouvelle catastrophique ces derniers jours, une hausse de presque 6 % au
minimum, au minimum, parce qu'on sait de par des témoignages qui arrivent dans
nos bureaux de circonscription, qu'il y a des locataires qui reçoivent des
hausses de 7, 8, 10, même 12 % d'augmentation. Donc... Et quelle est la
réponse de la ministre devant cet appauvrissement net de l'ensemble des
locataires du Québec? L'indice d'augmentation de loyer du TAL n'est qu'une
fiction. Elle est carrément déconnectée de la réalité des locataires. Elle doit
se ressaisir. Elle ne peut pas rester les bras croisés. Samedi prochain, ça se
peut qu'il y ait des tarifs très importants, décrétés par Donald Trump, ce qui
va appauvrir encore l'ensemble de la population. Et le gouvernement refuse d'intervenir
afin d'appauvrir davantage les locataires. C'est sa responsabilité d'intervenir
et présenter un projet de loi très rapidement afin de limiter la hausse des
loyers du TAL, tel que nous le proposons, par exemple, au taux d'inflation. C'est
le temps de faire un geste fort pour éviter l'appauvrissement des locataires du
Québec.
Journaliste : Mme Ghazal,
est-ce que vous craignez une récession?
Mme Ghazal : Le 1er février,
c'est samedi prochain. En ce moment, les menaces de tarifs de Trump sont encore
présentes, puis il y a des gens, dans son administration, qui l'ont répété que
ces tarifs-là vont avoir lieu. Et, oui, il y a une crainte pour notre économie,
il y a une crainte pour une récession. Et c'est pour ça que, la semaine passée,
à Québec solidaire, on a demandé que... à cause de ces risques tarifaires qui
pourraient causer une récession à notre économie, il est le temps de... il
n'est pas... ce n'est pas le temps de couper dans nos services publics, de
couper en éducation, de couper des postes en santé, de couper dans nos services
sociaux. C'est vraiment le mauvais moment de couper dans un système, dans nos
services publics, qui étaient déjà mis à mal. Donc, ce serait... c'est ce qu'on
demande à M. Legault.
Et moi, je le sens très peu énergique par
rapport à Donald Trump. Il a peur de bouger, il a peur de le provoquer. Il
envisage des possibilités, il envisage des choses. Christine Fréchette nous dit
qu'elle a un plan, mais l'objectif, c'est que les tarifs n'aient pas lieu. Je
veux dire, ils sont... ils peuvent très, très bien dire : Ah! on ne veut
pas, on ne souhaite pas de tarifs. Il n'y a personne qui souhaite des tarifs.
Journaliste : Est-ce qu'il
faut repousser l'objectif du retour à l'équilibre budgétaire qui est prévu pour
2029-2030 actuellement? Est-ce qu'il faut repousser ça devant, justement, la
menace pour notre économie, à la faveur par exemple de programmes d'aide aux
entreprises, en fait, pour stimuler l'économie?
Mme Ghazal : Dans la
situation imprévisible dans laquelle on est, l'urgence n'est pas le déficit.
C'est même le ministre de l'Économie qui l'a dit, qu'il voulait le repousser.
L'urgence, c'est d'aider les Québécois. Le rôle d'un gouvernement, c'est de
prendre soin du monde puis de s'assurer que, dans des situations économiques
comme celles-là, imprévisibles, qui pourraient les amener dans la précarité...
M. Legault a parlé de 100 000 emplois. Si ces tarifs-là
s'avéraient... si ces tarifs-là avaient... allaient avoir lieu, c'est
extrêmement inquiétant. C'est le gouvernement qui doit agir pour les Québécois,
et, pour ça, il doit arrêter de couper dans les services publics. Puis, à
chaque fois qu'on lui pose la question, il dit : Oh! je ne coupe pas,
c'est de la rigueur budgétaire. Ce n'est pas ça qui arrive en ce moment. Qu'il
aille le dire, ça, aux gens qui veulent recevoir des services publics, qu'il
aille le dire aux mères de famille qui reçoivent un chèque parce qu'elles
gardent leurs enfants, qui ont vu leurs chèques coupés parce qu'elles gardent
leurs enfants handicapés à la maison, qu'il leur dise : Ah! ce n'est pas
une coupure, ça, ce n'est pas une coupure des services publics, ce n'est pas
une coupure de votre chèque, c'est de la rigueur budgétaire.
Journaliste : ...expliquer,
justement, que le gouvernement dit qu'il n'y a pas de coupure, là? En décembre,
le sous-ministre à la Santé avait demandé à Santé Québec de ne pas couper dans
l'aide à domicile, puis là on apprend que, bien, il y en a, des vraies
compressions, là, quelqu'un avec un chronomètre qui vérifie combien de temps ça
prend à amener quelqu'un aux toilettes, mais qui ne chronomètre pas le temps
que ça prend sur la toilette, là. Donc, c'est... À votre avis, c'est des
compressions, c'est des coupures...
Mme Ghazal : Le gouvernement
ment. M. Legault ment quand il dit qu'il n'y a pas de coupure puisqu'il y a des
coupures. Il peut bien jouer sur les mots, mais c'est exactement ce qu'il y a.
Santé Québec a reçu le mandat de couper 1,5 million... 1,5 milliard de
dollars. C'est impossible. Santé Québec, eux-mêmes, là, les «top guns» du
gouvernement ont dit que ça va être pas possible de ne pas toucher aux
services.
Journaliste : Avez-vous des
appréhensions par rapport au dépôt du projet de loi-cadre tout à l'heure?
Mme Ghazal : On va voir, on
va l'évaluer, on va le lire, ce projet de loi. Je comprends que le ministre
Jean-François Roberge était occupé à écrire un projet de loi pour définir un
modèle d'intégration des Québécois, puis c'est une des raisons pour laquelle on
n'a pas reçu l'argent pour le programme du fédéral, là, pour le programme
d'alimentation scolaire. Moi, ce que je m'attends, au ministre Jean-François
Roberge, dès maintenant, s'il veut être cohérent avec lui, on va voir ce qu'il
va avoir dans son projet de loi, je m'attends à ce qu'il remette de l'argent
dans la francisation. La francisation, c'est une mesure concrète d'intégration
des immigrants. Lui, il veut un modèle d'intégration. C'est bien beau d'avoir
un modèle, on va lire qu'est-ce qu'il y a dedans, mais ça, ça ne fait pas en
sorte que les gens vont être intégrés parce que, sur du papier, il y a un
projet de loi qui dit que les gens doivent être intégrés puis qu'on parle d'un
modèle théorique d'intégration. Dans la pratique, il faut qu'il mette, qu'il
ouvre toutes les classes de francisation, il faut qu'il arrête de couper dans
l'éducation interculturelle et le soutien d'intégration des élèves dans les
écoles. Ça, c'est de la vraie intégration.
Journaliste : J'aimerais vous
entendre sur la nomination par le gouvernement fédéral de Justin Trudeau du
juge Leckey, je ne sais pas si je le prononce comme il faut. Donc, qu'est-ce
que ça dit ça, de mettre quelqu'un qui est ouvertement anti-loi n° 21,
anti-loi n° 96 à la cour?
Mme Ghazal : Tout ce qui est
des débats sur la laïcité, c'est au Québec que ces débats-là doivent avoir
lieu. Ce n'est pas au fédéral, on ne veut pas qu'il s'ingère. Maintenant, pour
ce qui est de ce juge-là, je laisserais... je vous laisserais demander à
Guillaume Cliche-Rivard. Je n'ai pas... je n'ai pas vu c'est quoi son pedigree,
et tout ça. Le gouvernement fédéral, il peut nommer les juges qu'il veut...
qu'il veut, mais ça va être important qu'il ne s'ingère pas, ni lui, ni
Poilievre, ni aucun premier ministre actuel ou futur du Canada. Le gouvernement
ne doit pas s'ingérer dans les débats sur la laïcité, sur la loi 21. Nous,
notre position, à Québec solidaire, sur la loi 21, elle est claire, c'est
une loi discriminatoire, mais c'est à nous, au Québec, de faire ces débats-là.
Et cette loi-là, elle a été votée ici, à l'Assemblée nationale. Le débat doit
se faire ici, au Québec, entre les Québécois, et les juges fédéraux ou le
gouvernement fédéral ne doivent pas s'ingérer dans un débat qui appartient au
Québec.
Journaliste : ...est-ce que
vous pensez que le gouvernement devrait intervenir pour mieux encadrer la
sélection des locataires dans les coops d'habitation?
M. Fontecilla : Je pense
qu'il y a des situations très problématiques, et il faut voir l'étendue de ces
situations-là. On sait que le mouvement coopératif comporte des milliers, des
milliers de coopératives, là, et la situation qui nous a été rapportée, elle
est très problématique et même inacceptable. Et je pense que, oui, le gouvernement
devrait avoir un oeil très attentif sur ce genre de situation là. Mais il ne
faut pas généraliser, ce n'est pas un problème qui s'étend à l'ensemble des
coopératives, en tout cas, je l'espère. Selon la connaissance des coopératives
que j'ai là, c'est loin d'être une situation généralisée. Mais, oui, il y a des
situations problématiques, et le gouvernement doit s'asseoir avec les
représentants des coopératives pour voir à régler ces problèmes-là. Il faut
faire attention, parce que le mouvement coopératif est un mouvement autonome.
Ils ont des prérogatives importantes. C'est à eux, avant tout, d'intervenir, et
je pense que le gouvernement pourrait s'asseoir avec les représentants et
représentantes du mouvement coopératif pour régler ce type de problème, de
népotisme, entre autres.
Journaliste : Juste pour
préciser, qu'est-ce que le gouvernement devrait faire exactement? Parce que là
vous dites : Il ne faut pas qu'il porte atteinte à l'indépendance des
coops. Est-ce qu'il devrait... y avoir un pouvoir externe ou tiers pour
empêcher ces abus-là, ou on fait juste comme régler ce problème-là, puis on
laisse les coops régler ça? Ce n'est pas clair.
M. Fontecilla : Le
gouvernement a déjà beaucoup, beaucoup de pouvoirs sur les coopératives du Québec,
là. Moi, je pense qu'on devrait peut-être clarifier davantage certaines
directives afin d'empêcher, sur le fonctionnement d'une coopérative, afin
d'empêcher ce type de situation. Mais, c'est aux coopératives de se prendre en
main avant tout. Donc, on doit donner les moyens... l'État doit donner les
moyens, même réglementaires, aux coopératives et aux fédérations qui
représentent les coopératives afin de régler ce type de problème.
Journaliste : ...d'interdire
Airbnb, sauf l'été, est-ce que c'est une bonne solution selon vous? Est-ce que
ça peut aider les problèmes de logement?
M. Fontecilla : Ça va
certainement aider. On sait qu'il y a une explosion d'Airbnb un peu partout à
travers le Québec, en particulier à Montréal. Ça fait une ponction du parc
locatif qui est destinée à d'autres fins que de loger des ménages du Québec.
Oui, c'est une très bonne décision de la Ville de Montréal, qui fait face à une
inaction de la part du gouvernement du Québec. Ils font en quelque sorte le
travail que le gouvernement du Québec devrait faire et qu'ils ne font pas.
Journaliste : ...tenir un
point de presse plus tard, ce matin, est-ce que vous pensez que Mme Guilbault
sait ce qui se passe à la SAAQ?
Mme Ghazal : Visiblement non.
Malheureusement, avec... bien, il y avait le rapport qui devait être déposé,
puis Mme Guilbault a été blâmée pour ça. Donc là, ils vont le déposer
aujourd'hui. Puis c'est une des raisons, c'est tous les problèmes
informatiques, là, à l'intérieur de la SAAQ. Mme Guilbault est très bonne dans
les communications, hein, quand il y a une crise, là, elle est là, elle est
présente. On l'a vue, quand il y a eu la crise de la SAAQ, c'était moins le
ministre Éric Caire qui était présent, c'était elle. Mais, après ça, pour ce
qui est des actions puis ce qui est fait, est-ce que la situation a réellement
changé, même si on a changé le P.D.G.? Ça, ce n'est pas tout à fait clair,
clairement pas.
Donc, ils vont déposer un rapport
aujourd'hui, et il y a une procédure aussi spéciale qu'on va avoir à
l'Assemblée nationale, où il va falloir aussi qu'on voie qu'est-ce qui se
passe. Moi, je ne pense pas qu'elle est au courant de ce qui se passe à la
SAAQ.
Journaliste : Est-ce qu'elle
est à blâmer? Parce que c'est que les libéraux prétendent qu'elle est à blâmer,
c'est elle qui est responsable de...
Mme Ghazal : Bien sûr, il y a
la responsabilité ministérielle. Si on est ministre, on ne peut pas toujours
changer la tête des dirigeants puis, après ça, dire : Ce n'est pas de
notre faute, on n'a rien à avoir là-dedans. C'est ce que d'ailleurs le
gouvernement fait en santé, ils veulent moins avoir de redditions puis ils
veulent que ce soit moins le ministre qui décide, que ce soit la Santé Québec.
Mais c'est quand même les ministres qui sont nommés, c'est les ministres qui
sont responsables. Ils sont redevables à la population et non pas aux
fonctionnaires dans la fonction publique. Donc, oui, elle est à blâmer.
Journaliste : Elle n'a pas
bien fait son travail, là, dans le dossier de SAAQclic, entre autres, là.
Mme Ghazal : Bien, il
faudrait qu'elle s'explique par rapport à... pourquoi ça ne fonctionne pas,
qu'est-ce qui se passe, ça fait longtemps que ça dure.
Journaliste : ...vous qui
appeliez au boycott un peu plus tôt cette semaine, que M. Girard, entre autres,
songe à cesser d'acheter des vins américains à la Société des alcools du
Québec?
Mme Ghazal : Bien, face aux
tarifs de Donald Trump, tout doit être envisagé. C'est ce que le premier
ministre a dit. Après ça, quoi exactement? Nous, à Québec solidaire, on a
proposé d'augmenter les tarifs d'Hydro-Québec qu'on envoie aux États-Unis. On a
aussi proposé de... qu'ils nous... qu'il y ait un plan B. C'est quoi, le plan
B? Là, ce qu'on a, c'est des petites mesures à gauche et à droite. Il y a les
mesures sur le vin à la SAQ. On envisage peut-être les tarifs d'Hydro-Québec.
Quand Alejandra Zaga Mendez a posé la question à la ministre Fréchette, c'est
quoi, son plan pour, par exemple, diminuer notre autonomie au Québec... face
aux États-Unis... puis j'ai été surprise d'entendre la ministre Fréchette
dire : Bien, il y a un plan, on a quelque chose, on a travaillé là-dessus,
mais, nous, notre premier plan, la chose la plus importante, c'est que les
tarifs ne soient pas imposés par les États-Unis. Mais là ce qu'on entend du
côté des États-Unis, c'est : Oui, oui, oui, il va y avoir des tarifs. Puis
M. Legault, il fait des prières en disant : J'espère qu'il n'y en aura
pas, j'espère qu'il n'y en aura pas. C'est extrêmement inquiétant. Ça fait que,
si Mme Fréchette, elle a un plan, où est-ce qu'il y a, par exemple, le boycott,
peut-être, du jus d'orange, le boycott de la SAQ, peut-être d'autres mesures
tarifaires qu'on va imposer aux États-Unis, des aides gouvernementales, bien,
qu'elle nous le présente. C'est quoi? C'est un plan secret?
Journaliste : Est-ce qu'il
faudrait que M. Legault bombe le torse, là, face à Donald Trump? Parce que là,
hier, il a dit : Ah! il ne faut pas le provoquer. Mais est-ce qu'il
faudrait au contraire qu'il bombe le torse puis qu'il dise : Bon, bien,
voilà ce qu'on va faire?
Mme Ghazal : M. Legault est
très mou face à Trump, puis on dirait qu'il se dit : Bien, on est trop
petits par rapport à eux, donc on ne peut rien faire, donc on est mieux de ne
pas le provoquer. On a face à nous quelqu'un qui est totalement irraisonnable.
Qu'on le provoque ou pas, il se provoque tout seul. Il décide de mettre des
mesures protectionnistes alors que personne n'a rien fait. C'est vraiment Trump
aux stéroïdes. Donc, M. Legault, là, il devrait plus bomber le torse pour
montrer qu'il protège les Québécois face à la crise qui pourrait avoir lieu.
Qu'il commence par arrêter de dire : Non, non, non, je ne coupe pas, alors
que c'est ce qu'il fait, qu'il arrête de jouer sur les mots, qu'il rassure les
Québécois. C'est lui le premier ministre. C'est lui qui doit les rassurer.
Journaliste : Ce n'est pas un
peu normal de garder sa stratégie secrète jusqu'à un certain point? Pour
réutiliser des termes de football, au football tu ne donnes pas ton plan de
match ou ton livre de jeu, là, ton «playbook».
Mme Ghazal : Il y a un plan
de match, peut-être, de négociation, puis ça, ce que je comprends, c'est qu'il
y a des équipes qui travaillent très, très fort. C'est correct. Mme Fréchette,
elle n'a pas parlé d'un plan de match pour négocier pour qu'il y ait moins de
tarifs. Elle a dit qu'on a... À la question : Est-ce qu'il y a un plan B?
Qu'est-ce que vous avez? Le plan A ne marche pas, on n'est pas capables de les convaincre,
puis là on négocie en... tu sais, puis il y a une stratégie de négociation. Si
ça, c'est un échec, c'est quoi, le plan? Elle a dit qu'elle en a un, mais elle
ne le présente pas puis elle ne dit pas c'est quoi. Puis là on entend à gauche
et à droite des petites mesures.
Journaliste : Vous
dites : Il est trop mou. Qu'est-ce que vous auriez fait, vous? Qu'est-ce
que vous feriez? Vous dites : Il est trop mou. Vous mettriez sur la place
publique vos stratégies A, B, C, D?
Mme Ghazal : Bien, je dirais :
Pour les Québécois, qu'est-ce que je dois faire? Nous, ce qu'on dit, on l'a
déjà dit, premièrement, on mettrait la menace, c'est plus une menace pour ne
pas que Trump augmente ses tarifs, sur l'hydroélectricité. Après ça, on
dirait : Bien là, ça se peut qu'on ait une récession, donc ce n'est pas le
temps de couper dans les services publics. Alors, on ne coupe pas. Nos services
publics étaient déjà mis à mal. Je veux dire, les urgences étaient déjà très
occupées il y a... bien avant que Trump arrive et bien les coupes... bien avant
le déficit de 11 milliards, ils étaient déjà mis à mal. Et on est dans des
services publics mis à mal. On manque de profs, ça fait longtemps qu'on en
parle, et on vient couper. Donc, j'arrête de couper dans les services publics.
On remet à plus tard le 11 milliards... le déficit... l'équilibre
budgétaire, qui n'est pas une urgence en ce moment, et on rassure les
Québécois. Peut-être qu'il y a des aides gouvernementales pour certains
secteurs économiques qui sont importants. Et c'est quoi, le plan pour assurer
l'autonomie du Québec? Ça fait longtemps que j'entends le ministre de
l'Agriculture nous dire qu'il va falloir qu'on utilise des produits québécois
dans nos services publics, dans nos institutions. C'est rendu où? Il n'est pas
énergique, il n'est pas actif, il ne rassure pas les Québécois. Il a peur de M.
Trump, puis il regarde aller, puis il dit : On va attendre l'éléphant
bouger puis on va voir ce qu'on peut faire.
Journaliste : Mme Ghazal,
vous êtes désormais une utilisatrice de la plateforme Bluesky depuis hier. Pour
quelle raison cette nouvelle plateforme pour vous? Est-ce que vous souhaitez
vous retirer de X éventuellement?
Mme Ghazal : Non, on ne
souhaite pas de... nous retirer de X pour le moment. Bluesky, il y a des gens
qui... c'est... Il y a un mouvement d'aller sur Bluesky. Je l'ai ouvert. J'ai
commencé à regarder comment est-ce que ça fonctionne. Encore une fois, tant et
aussi longtemps que tous les médias sont là-dessus puis c'est là qu'on peut être
cité, je vais continuer à être là-dessus.
Journaliste : ...vous voulez
augmenter le prix de l'hydroélectricité qu'on exporterait aux Américains. Il
n'y a pas un risque pour l'environnement? Parce que, je veux dire, New York,
Massachusetts, s'ils veulent notre électricité, c'est pour se libérer de leurs
centrales au gaz, donc ils vont peut-être tout simplement réactiver leurs
centrales au gaz naturel, là, ou au charbon qui vont... qui vont coûter moins
cher, en plus, à l'électricité, moins coûteuses que ce qu'on va leur vendre
avec des tarifs.
Mme Ghazal : Bien, peut-être,
et aussi peut-être pas, parce que les États, ils ont des plans de transition.
Et puis Donald Trump ne peut pas s'immiscer dans cette compétence des... eux
autres, ce n'est pas des provinces, là, des États, par rapport à leurs plans.
Ils ont des objectifs. Par exemple, l'État de New York, il y a des objectifs à
atteindre. Ça, tu sais, est-ce qu'ils vont le jeter puis dire : C'est
terminé?
Donc, nous, on augmente ces tarifs-là pour
augmenter la pression, puis juste brandir la menace. Moi, je veux dire, je
l'envisage, brandir la menace. Bien là, dans ces États-là, il va y avoir des
gens, puis dans les États...
Journaliste : ...dans un État
de droit, vous êtes prête à casser des contrats?
Mme Ghazal : En ce moment,
là, on est dans une situation exceptionnelle, donc il faut réfléchir en dehors
de la boîte puis il faut tout envisager. Donc, juste de commencer par brandir
plus fermement que juste dire : Je l'envisage, l'hydroélectricité.
Journaliste : Vous êtes prête
à casser des contrats. Ce n'est pas l'électricité, ce que je comprends de votre
propos, ce n'est pas l'électricité excédentaire que vous êtes prête... là,
c'est vraiment les contrats dûment signés. Vous êtes : Ça, on augmente ça
de 25 %.
Mme Ghazal : C'est-à-dire
qu'il faut commencer à en parler, puis, après ça, on n'est pas rendu à les
casser puis à tous les briser. Ça, on n'est pas là du tout, là. Commençons par
dire : Nous, on augmenterait les tarifs d'Hydro-Québec, de
l'hydroélectricité québécoise qui est envoyée aux États-Unis. Commençons par
ça, de façon ferme. On n'est pas rendu à tout briser et tout casser, puis eux,
ils ne sont pas rendus à retourner aux énergies fossiles entièrement, là.
Journaliste : ...que vous
préférez l'attitude de Doug Ford, en Ontario, là, qui est plus agressif?
Mme Ghazal : Oui. J'ai une
préférence pour Doug Ford par rapport à François Legault, face à son attitude à
Donald Trump.
Journaliste : ...avec une
casquette?
Mme Ghazal : Ce n'est pas ça
que je dis. M. Legault, il ne faut pas qu'il cabotine, parce qu'il l'a fait,
déjà, il l'a fait un peu sur le jus d'orange. Il devrait juste rassurer les
Québécois, être ferme dans son attitude et présenter le plan que Mme
Fréchette... sur lequel elle a travaillé pour que les gens se disent :
O.K., si on s'en va dans une situation économique où les tarifs sont élevés, si
on s'en va dans une situation où il y a une récession, bien, voici le plan du gouvernement
pour rassurer les Québécois.
Journaliste : Est-ce que vous
vous surprenez d'aimer mieux un premier ministre progressiste-conservateur
qu'un premier ministre caquiste?
Mme Ghazal : Écoutez, c'était
pour une blague, là. Moi, j'ai entendu une question à la blague. Est-ce que
vous le préférez, vous le préférez? Je parle de l'attitude. Moi, j'aimerais ça
que monsieur... j'allais dire Jean-François Roberge, mais M. François Legault
ait une attitude plus ferme et plus rassurante pour les Québécois.
Journaliste : ...blague.
Mme Ghazal : Vous n'avez pas
le sens de l'humour.
Journaliste : Oui, à
l'extérieur d'ici.
Journaliste : On Minister
Roberge, he is tabling his bill today. I know you don't... you haven't seen its
content, so it's difficult to comment, but just on its principle, are there
certain things that you're concerned about seing in this bill or things that
you're hoping to see in this bill?
Mme Ghazal : To have a
principle saying that it's important to integrate the immigrants, it's a good
thing. Now, the details are in the devil. We'll see the bill and read it and we
will evaluate it. Now, what is important is to invest in the integration of
immigrants. And M Jean-François Roberge should put his time to increase the
francization, he should open all the francization classes that have been closed
and he should also stop cutting in the support of immigrant students in our
schools. This should be his priority to better integration of immigrants in
Québec.
Journaliste : Will this bill
make any difference at all if the Government doesn't change its way of funding
right now, if it doesn't reverse some of those cuts?
Mme Ghazal : No, it will not
change anything. I didn't see it yet, but I will be surprised if a bill with
principles will change something. That priority should be to invest in the
integration of immigrants, in the francization and in the support of students,
immigrant students. This should be the priority. If he doesn't do that, and
there is a law, it's not a good path, it's not a good way to integrate the
immigrants.
Journaliste : What did you
make of Minister Duranceau's reaction yesterday to the question of the 5.9%
possible increase in rents? Mme Duranceau called it... essentially said it
was fiction. So, what did you make of that?
Mme Ghazal : It's... Tu veux-tu...
M. Fontecilla :
Minister Duranceau demonstrates her disconnections
with the reality of tenants of Québec by telling them to move, to find a
solution for this increase of... proposed by TAL.
Journaliste :
Just regarding the SAQ and the
potential that it could end up taking American wines and liquors off their
shelves. How do you feel about that?
Mme Ghazal :
Yes. Now we have, like, little measures
from the Government of Québec. Like, now it's the SAQ, other time, they talk
about the orange juice. It's important that the Government of François Legault,
it's important that he shows a B plan. What will be... What he will do to
reduce the impact of Trump tariffs on our economy? Mme Fréchette said that
there is a plan as if it's a secret plan. So, it's important that she shows
what's the plan to protect Quebeckers. Now we speak about the SAQ boycott, but
what other things? So, the attitude of the Government of Québec is not...
Comment on dit «rassurante»?
Des voix :
Reassuring.
Mme Ghazal :
Yes. So, it's important that M.
Legault… to have... to present a plan to reassure the Quebeckers that they will
be protected if the Trump tariffs will be on place.
Journaliste :
It's regarding Montréal's decision to
tighten those rules on Airbnb. How do you feel about that? And is the Québec
Government going far enough with this Airbnb regulations?
M. Fontecilla :
I think the Montréal decision is a good
decision. Montréal apply what the Government of Québec have to... don't...
doesn't apply himself. Montréal does the job.
Mme Ghazal :
Merci.
(Fin à 8 h 26
)