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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de relations internationales et de francophonie

Version finale

Wednesday, January 29, 2025, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes

M. Tanguay : Alors, bon matin à chacun et à chacune. Ce matin, on va vous parler de la réaction du Parti québécois à notre motion, hier, qui était symptomatique, puis je ne suis pas là pour me plaindre parce que notre motion sans préavis n'a pas été adoptée, mais très, très symptomatique. Une motion qui voulait que... souligner le fait que l'union canadienne fait la force a été mise de côté, pas de consentement du Parti québécois, parce qu'il y avait le mot «concitoyens canadiens» à l'intérieur. Ils voulaient qu'on retire ce paragraphe-là. Parce qu'on ne l'a pas fait, parce qu'on croit, nous, à l'importance du marché économique canadien, 40 millions d'habitants, on parle de près... on parle de 3,6 milliards d'échanges économiques à tous les jours, marché canadien et marché américain. Bien, il est important de se baser là-dessus.

L'approche de Paul St-Pierre Plamondon dans ce dossier-là, c'est penser petit, c'est isoler le Québec. Et je vais vous donner deux exemples. Lorsque Paul St-Pierre Plamondon disait, face aux menaces tarifaires, le Québec devait négocier directement et seul face aux Américains, bien, il fait fausse route, faire cavalier seul, alors que nous avons un marché économique canadien fort qui est un principal argument pour évidemment ramener Trump à la raison.

Également, deuxième élément qui était tout à fait déconcertant, quand il donne raison à Donald Trump parce que son discours identitaire, Paul St-Pierre Plamondon faisait en sorte de donner raison, entre autres sur le fentanyl, en disant que les frontières, c'était une passoire aussi en matière d'immigration, mais sur le fentanyl, il a été contredit par la SQ et la GRC.

Alors, en ce sens-là, il ne faut pas que le Québec soit isolé. En ce sens-là, François Legault aussi doit s'assurer de multiplier les échanges, les visites aux États-Unis. Mon collègue André Morin va vous... va en faire état dans quelques secondes. Il ne faut pas que le Québec, avec le Parti québécois, pense petit. Et nous dénonçons, il faut faire valoir l'intérêt du marché économique canadien qui sert les intérêts du Québec. Et François Legault doit s'activer plus que jamais. André, je t'en prie.

M. Morin :Merci, Marc. Bonjour. Alors, ce matin, moi, je vous dirai, face à l'inquiétude que soulèvent les tarifs américains du président Trump, l'heure est à l'union. Il faut unir nos forces, il ne faut pas les diviser et il faut absolument continuer le travail sur le terrain. Et là-dessus, je dois saluer le travail que fait la diplomatie québécoise. C'est la doctrine Gérin-Lajoie. C'est un legs de ce ministre libéral important. Ils sont sur le terrain, nos diplomates sont compétents. Il faut saluer leur travail.

Mais voilà, il manque un joueur clé, cependant. Pour faire du travail efficace, il faut un leader. Et pour ça, ma question, ce matin, c'est : Où est le premier ministre? Où est François Legault? Lui doit être sur le terrain. Je regardais dernièrement son horaire, et à part sa visite éclair à Paris, où il a rencontré M. Trump, sa dernière visite, d'après mes informations, en sol américain remonte en 2023. Alors, face à une menace aussi importante, il doit être là. Il doit être au-devant de ses troupes. Il ne peut laisser ses fonctionnaires et sa ministre agir seuls. Merci.

Journaliste : Il y va le 12. C'est trop tard?

M. Tanguay : Bien, écoutez, quand on compare à ce que la ministre de l'Alberta... Donc, pas de visite depuis 2023. On a quoi? On nous corrigera si on a tort, mais nos données sont à cet effet-là. Pas de visite en 2023. Quand on compare le travail qui a été fait par notamment la première ministre albertaine, Danielle Smith, elle s'est rendue six fois au sud de la frontière l'année dernière et elle compte doubler ce chiffre en 2025. Je cite un article de Marie Michèle Sioui, là, du Devoir. François Legault se réveille un peu en retard. Là, il faut qu'il prenne les bouchées doubles.

Quand je vous disais, puis je termine là-dessus, c'est symptomatique, vous allez me dire, mais qu'il a promis... Ça fait maintenant trois mois qu'il promet un négociateur en chef, puis on ne l'a toujours pas. Je vais le dire, il est à peu près temps qu'il passe en seconde vitesse.

Journaliste : Vous dites de miser sur l'unité canadienne...

M. Tanguay : Oui.

Journaliste : ...puis vous donnez l'exemple d'une première ministre d'une province qui fait des négociations seule à l'écart de la Confédération. Et vous demandez au premier ministre du Québec de faire des négociations seul.

M. Tanguay : On demande de...

Journaliste : Est-ce qu'on demande l'unité canadienne ou va prendre les négociations des provinces?

M. Tanguay : Très bonne question. Deux choses. S'activer et faire des visites dans un contexte où on a une position canadienne commune. Je reviens sur ce qu'on dit depuis plusieurs semaines maintenant, au Conseil de la Fédération, ça prend une cellule de crise. Ça ne peut pas être tout un chacun qui a un discours différent. Nous devons avoir un discours de cohérence canadien, marché économique, mais maintenant, le démarchage... Quand je vous parlais de la diplomatie depuis maintenant plus d'un mois, intensifier la diplomatie bilatérale, Québec avec les autres États, il faut que ça participe du même discours. Mais les acteurs sur le terrain doivent pouvoir participer, si vous voulez, au démarchage très clairement.

Journaliste : ...soit sur le terrain...

M. Tanguay : Bien, de un, connecté avec les réalités. Vous savez, la politique, c'est beaucoup, beaucoup de relations interpersonnelles. On peut voir François Legault qui a toujours été à couteaux tirés avec Justin Trudeau. Ça n'a pas donné ses fruits. Alors, la diplomatie, encore, elle a toujours eu sa place dans les relations interpersonnelles pour en arriver à des ententes et des accords.

Et aussi, je termine là-dessus, important d'aller trouver des alliés au sein des États-Unis. Ils sont là, on n'a pas besoin de les chercher. Maintenant, ils doivent être actifs. Et là, aussi, il y a une concertation qui doit avoir lieu parce que beaucoup aux États-Unis, beaucoup aux États-Unis, sont évidemment contre l'approche de Trump.

Journaliste : Dans ces négociations-là, M. Tanguay, est-ce qu'il ne devrait pas y avoir une contrepartie aussi? Parce que, là, les Américains nous demandent un paquet d'affaires, là, tu sais, par exemple, mieux protéger la frontière, cesser le fentanyl, etc., mais nous autres, on a l'impression qu'on ne leur demande rien, alors qu'il y a des armes à feu qui entrent illégalement au Canada par la frontière américaine, notamment dans le secteur de Kahnawake. Est-ce qu'il ne devrait pas y avoir une contrepartie canadienne puis dire, par exemple... ou québécoise, puis dire aux Américains : Mais là, vous autres aussi, là, vous devriez faire des efforts à la frontière pour empêcher les armes de rentrer chez nous?

M. Tanguay : Dans tous les cas d'espèce, ce qui est mentionné ne justifierait jamais la menace de 25 % des tarifs. Une fois que j'ai dit ça, le contrôle des frontières, ça fait des années qu'on en parle, on doit mieux faire au Canada puis au Québec également.

Journaliste : Oui, mais là, moi, je parle vous des Américains, parce que les Américains qui nous demandent de mieux protéger notre frontière, mais, pendant ce temps là, de leur côté, ils laissent passer des armes qui rentrent chez nous. Quand les armes arrivent des États-Unis, là, il ne devrait pas y avoir un travail fait en amont pour...

M. Tanguay : Tout à fait. Contrôle des frontières. Il faut documenter la situation. On a vu sur le fentanyl finalement, le fentanyl, ce n'était pas les plus de 600 kilos qui étaient... qui étaient... ou tonnes qui étaient... qui étaient... on me corrigera, là, je n'ai pas le chiffre, mais il faut documenter la situation puis ça marche des deux côtés. Le contrôle de la frontière canadienne et américaine marche des deux côtés.

Journaliste : Mme Biron, elle est allée juste en... est aller en masse aux États-Unis, M Tanguay.

M. Tanguay : Ah, je n'ai pas ses chiffres, Mme Biron, je n'ai pas ses chiffres. Mais là je parle du premier ministre François Legault, qui a un rôle à jouer.

Journaliste : Ça fait trois fois en un mois qu'elle y va, là.

M. Tanguay : François Legault aurait, je pense, avantage à s'inspirer, donc, de cette séquence-là.

Journaliste : Pour ce qui est du plan de riposte, M. Legault, hier, a évoqué l'idée d'imposer des pénalités aux entreprises américaines qui veulent obtenir des contrats publics au Québec ou au Canada. Qu'est-ce que vous pensez de cette idée-là? Parce que M. Couillard, là, qui s'est exprimé dans les médias, a invité à la prudence quant à... quant au plan de riposte.

M. Tanguay : Je pense qu'il faut faire valoir nos arguments. Maintenant, la menace de tarifs pour tarifs, je ne pense pas que ce soit, à ce stade-ci, une stratégie, effectivement, qui nous mènerait bien, bien de l'avant. Je pense que l'intérêt économique, financier des États-Unis est clair : un tarif, qu'il soit de 25 % ou autre, sur les échanges économiques Canada-États-Unis va aussi nuire à l'économie américaine. Et ça, je pense que ce discours-là, il y a bien du monde qui le comprend au sud de la frontière. Alors, je pense qu'on ne doit pas avoir une stratégie de dire : Bien, tarifs pour tarifs, et de consolider le conflit.

Journaliste : Ce n'est pas les tarifs pour tarifs, c'est le American buy. Ce que M. Legault voudrait ce serait qu'on copie un peu la méthode américaine, donc qu'on mise sur nos produits, nos entreprises avant, dans nos appels d'offres. Ce n'est pas une bonne méthode?

M. Tanguay : O.K. Donc, il y a deux choses. Tarifs pour tarifs, j'ai répondu là-dessus. Maintenant, sur Buy Canada act, qui a été proposé, effectivement, hier, je vous ai, entre autres, mentionné l'excellent article de Stéphanie Grammond, je pense, c'est le 21 janvier dernier, où on peut voir que les barrières à l'intérieur du Canada... Deux choses. Les barrières à l'intérieur du Canada qui font en sorte de limiter les échanges commerciaux inter Canada, mais elles doivent être diminuées et doivent tomber. Puis je proposerais même qu'il y ait des groupes de travail là-dessus. Et, de deux, favoriser l'achat local. Quand je dis «local», Québec et Canada, bien évidemment. Ça, on le mentionne : il faut mieux faire.

Journaliste : Mais au-delà des ententes internationales, parce que les ententes commerciales empêchent, en ce moment, de faire... de faire ça, de dire, par exemple, de favoriser des entreprises canadiennes. L'exemple, là, des wagons du métro, à l'époque, là, il est parfait là-dessus, on n'avait pas pu dire, bien, on va favoriser Bombardier parce qu'Alstom, à l'époque, était là aussi puis a dit, a levé la main : Nous autres aussi, on veut soumissionner. Alors, il y a des règles internationales. Est-ce qu'on doit aller au-delà de ces règles internationales là puis ne pas les respecter pour dire, par exemple : On va s'approvisionner chez nous en premier?

M. Tanguay : Je pense qu'il faut respecter les ententes, respecter les contrats, respecter les ententes internationales. Une fois que j'ai dit ça, il faut regarder ce qu'on peut faire, effectivement, pour favoriser l'achat local. Dans la légalité, je pense qu'il y a des choses qui peuvent être faites.

Journaliste : Sur la question de l'augmentation des tarifs d'Hydro pour les entreprises, qu'est ce que vous avez pensé des réponses fournies hier par la ministre Fréchette et ensuite par M. Legault?

M. Tanguay : Je voyais la reprise d'un film qu'on a déjà vu avec Pierre Fitzgibbon : un ministre qui est sur le terrain, un ministre qui connaît la réalité, Mme Fréchette, qui a rencontré les acteurs économiques, puis ont dit que ça n'a pas de bon sens. À terme, sur 10 ans, leur facture va augmenter de 60 %. C'est inacceptable. Alors, ça prend de la prévisibilité, pas de choc tarifaire. Elle s'est exprimée, elle et son cabinet, en disant : Il y a une réalité, là, que nous avons comprise, et nous devons s'ajuster. François Legault, lui, ce n'est pas le type à s'ajuster, hein? François Legault, il fonce tête baissée. Je pense qu'il devrait écouter sa ministre là aussi.

Journaliste : Qu'est-ce que vous pensez de son argument à M. Legault qui dit même des augmentations de 4 %, 5 %, on va quand même rester milliers dans les périodes parmi les plus bas en Amérique du Nord.

M. Tanguay : Ça n'empêche pas qu'il y aura un choc tarifaire dans un contexte économique excessivement difficile où — puis vous allez me permettre un commentaire d'ordre général — l'arrivée de Donald Trump et sa philosophie, je vous dirais, économique fait en sorte que ça vient changer le climat économique au Québec. Donald Trump va vouloir diminuer les taxes et impôts. Donald Trump va vouloir couper dans la réglementation. Donc, de ce fait, qu'on soit d'accord ou pas avec tout ce qu'il va faire, il va augmenter la compétitivité des entreprises américaines. Et nous, face à cela, nos entreprises donc seront moins compétitives. Ce n'est pas en les assommant avec une hausse de 4 %, 5 % peut-être plus des tarifs d'hydroélectricité qui vient aider notre monde.

Journaliste : Vous, votre position à vous, c'est un gel des tarifs pour les entreprises.

M. Tanguay : Il faut qu'il y ait... De un, on avait annoncé parce que ça, c'était... On avait dénoncé le fait que la Régie de l'énergie avait été complètement mise de côté. François Legault a décidé, à l'époque, je pense que c'était en décembre 2019, de politiser la fixation des taux... des taux d'augmentation d'électricité. En ce sens-là, nous, on veut que la Régie joue son rôle. Le regroupement, l'association, là, des entreprises qui veulent garder leur compétitivité en matière d'électricité demandent entre autres une prévisibilité, demandent que les tarifs soient basés sur le coût réel engendré par Hydro-Québec. Tout ça pour vous dire que l'approche de politiser les tarifs et de dire : Moi, ad vitam aeternam, ce sera 3 %, puis les entreprises vont carrément payer la facture, bien, ça ne tient pas la route, et on parle d'un choc tarifaire.

Journaliste : Dans votre approche, ça se peut quand même que les tarifs des entreprises augmentent.

M. Tanguay : Pardon?

Journaliste : Dans votre approche, ça se peut quand même que les tarifs des entreprises augmentent, là, par rapport...

M. Tanguay : Il faut qu'il y ait une prévisibilité. Là, la facture sur 10 ans, 60 %, c'est trop. Il y a des entreprises qui vont fermer, puis on parle de nos régions et de dizaines de milliers d'emplois.

Des voix : ...

Journaliste : Qu'est-ce qui fait que le gouvernement Legault est intervenu et a tassé, là, la Régie de l'énergie, puis de l'autre côté, a demandé que le gouvernement intervienne auprès du Tribunal administratif du logement, qui est un organisme indépendant aussi?

M. Tanguay : Parce qu'il faut revoir la façon de faire. Le tribunal excessif du logement a pris cette décision-là en vertu d'un règlement qui découle de la Loi sur le Tribunal administratif du logement. Il faut revoir le règlement parce que 6 %, dans le contexte actuel où tout le monde est pris à la gorge, puis au Québec, on est une société de locataires pour beaucoup, bien, ça ne tient pas la route, ça ne tient pas la route. Aïe! 6 %...

Journaliste : ...indéfendable?

M. Tanguay : Bien, les critères... Oui, mais c'est le législateur qui détermine les critères sur lesquels il détermine ça.

Journaliste : Comment le législateur va déterminer les critères pour la Régie de l'énergie?

M. Tanguay : C'est au législateur de donner le cadre, mais ce n'est pas au législateur de dire... ce n'est pas à moi de dire par rapport au tribunal, ce ne sera pas 6 %, ça va être 5 %, ça va être 4 %, ça va être 2 %, ça va être 3 %. François Legault a voulu jouer... François Legault a voulu jouer au futurologue quand il avait dit : Ah! l'inflation, ça ne sera jamais au-dessus de 2 % puis il avait fixé...

Journaliste : Je suis d'accord avec vous, là.

M. Tanguay : Oui.

Journaliste : Mais vous avez déchiré votre chemise, M. Tanguay, quand François Legault a enlevé les règles au niveau de la Régie de l'énergie. Et là, vous déchirez votre chemise aussi parce que le TAL vient de rendre une décision qui est défavorable pour les locataires à 6 %, puis c'est de jouer dans le tribunal, là.

M. Tanguay : Les critères.

Journaliste : Dans les deux cas, vous avez dit : Nous autres, on va geler. Donc, vous allez faire la même chose que pour les tarifs hydroélectriques, vous allez geler.

M. Tanguay : Pour ce qui est du TAL, je n'avais pas dit «geler», j'avais dit que 6 %, c'était beaucoup trop, qu'il fallait revoir les critères. Et les critères... les critères, c'est le législateur qui les détermine. C'est en vertu du règlement, en vertu de la loi. Alors, les critères, le cadre... Au même titre que la Régie de l'énergie, c'est déjà arrivé que les gouvernements libéraux aient dit : Ça ne sera pas... ça ne sera pas cette hausse-là. Hydro-Québec, lorsqu'elle faisait des demandes, Hydro-Québec, à ce moment-là, il y avait un recadrage qui a été fait. Alors, le législateur ne peut pas dire : Bien, c'est un tiers, puis c'est 6 %, puis dire à la population, bien, ça sera ça que voulez-vous. On ne peut pas.

Journaliste : Qu'est-ce qui vous laisse penser que la Régie donnerait moins que cette augmentation-là, compte tenu de... de la Régie de l'énergie?

M. Tanguay : Oui.

Journaliste : Qu'est-ce qui... qu'est-ce qui vous laisse penser qu'elle mettrait moins de 4 % ou 5 % d'augmentation, compte tenu des investissements importants, là, qui doivent être faits, là?

M. Tanguay : Sur les coûts réels, ce que demande l'Association des industriels, c'est que la Régie joue son rôle basé sur le critère des coûts réels engendrés par Hydro-Québec. Hydro-Québec...

Des voix : ...

Journaliste : ...6 milliards, là.

M. Tanguay : Bien justement, Hydro-Québec... Hydro-Québec aura un plan d'investissements qui ne fera pas en sorte que, du jour au lendemain, c'est 4 %, 5 % pour nos entreprises.

Journaliste : C'est ce qu'ils prévoient. Donc, la prévisibilité qui a été annoncée par Hydro-Québec, elle est là.

M. Tanguay : Oui.

Journaliste : C'est ce qui a été calculé sur les coûts réels de production et de distribution. C'est cette facture-là qu'ils ont calculée.

M. Tanguay : Mais, encore une fois, 4 %, 5 % sur les investissements d'Hydro-Québec...

Journaliste : ...millions, 1 milliard, si c'est les Libéraux qui sont au pouvoir?

M. Tanguay : Pardon?

Journaliste : C'est qui qui payerait la facture des 180 milliards d'investissements?

M. Tanguay : Bien, ça va prendre une prévisibilité. Je pense qu'il va falloir le financer. Hydro-Québec, évidemment, a une capacité financière d'emprunt, mais ça va prendre une prévisibilité pour tout le monde et éviter les chocs tarifaires. Ce que l'on mentionne ce matin, puis je termine là-dessus, là, c'est les chocs... le choc tarifaire, 60 % de hausse de leur facture dans les 10 prochaines années, ça ne tient pas la route, il faut trouver une solution. Parce que, je veux dire, on va faire fermer des milliers... on va faire perdre des milliers d'emplois, là.

Journaliste : Est-ce qu'il faut garder le cap sur l'interdiction de la vente de voitures à essence pour 2035 compte tenu du climat. Écoutez, on a déjà eu l'occasion de répondre à cette question-là. Nous, on participe toujours de l'objectif 2035. Maintenant, on s'est déjà questionné sur la faisabilité de cela, notamment quand on voit que le gouvernement coupe le programme Roulez vert. Alors, en ce sens-là, on n'est pas surpris de voir le gouvernement dire : Bien, finalement, dans ce contexte là, on risque peut-être de repousser. Mais nous, on pense que c'est un objectif qui devrait être maintenu, mais le gouvernement doit être un acteur pour permettre d'atteindre ça, puis ce n'est pas en coupant Roulez vert qu'on va y arriver.

Journaliste : ...Donald Trump repousse aussi, là, aussi bien de favoriser les voitures à essence, là.

M. Tanguay : Oui, mais je ne vais pas me baser sur la vision de Donald Trump pour s'influencer de...

Journaliste : ...le Canada est pas mal... il se fie pas mal à la vision de Donald Trump depuis deux mois, à ce que je vois, puis ça va s'accélérer à partir de samedi, là.

M. Tanguay : Oui, mais en ce sens là, en ce sens là, Québec voulait être, avec François Legault, avec Northvolt, voulait être un lieu stratégique pour le développement de la batterie, entre autres batteries de véhicules électriques. Le Canada, pour la construction de véhicules, a évidemment été un joueur important. Alors, en ce sens-là, quand je vous dis, là... Donald Trump, il dit bien, bien, bien des choses, notamment les tarifs de 25 %. C'est à nous de voir c'est quoi, notre propre vision économique, puis de prendre ça au sérieux, puis de se coordonner pour faire face à Donald Trump. Pour ce qui est des véhicules électriques, car vous vous coupez Roulez vert, il est clair que vous n'êtes pas dans l'atteinte de l'objectif.

Journaliste : Qu'est-ce que vous pensez de la visite de François Legault dans les régions? S'en va au Saguenay, s'en va aller en Côte-Nord également, on parle même d'une visite en Beauce. Vous étiez critique, là, lors de votre caucus, en disant que le premier ministre ne va pas rencontrer les entreprises. Il le fait, là, cette semaine. Qu'est-ce que vous pensez de cette visite-là?

M. Tanguay : Bien, je pense qu'il n'est pas trop tard pour bien faire. François Legault doit s'activer puis François Legault doit développer la stratégie québécoise au sein du marché économique canadien.

Journaliste : Êtes-vous inquiet de la suite des membres de votre parti? On a vu, là, que c'est un record, il n'y a jamais eu aussi peu de membres au Parti libéral du Québec. Même sous Mme Dominique Anglade, il y en avait plus. Donc, est-ce que ça vous inquiète alors qu'on est en pleine course? Ça devrait être...

Le Modérateur : Rapidement, puis on passe en anglais après.

M. Tanguay : Parfait. Parfait. Alors, non, ça ne m'inquiète pas du tout. Puis il y a toujours été de tout temps, au Parti libéral du Québec et puis pour les autres partis également, de ne pas confirmer ou d'infirmer le nombre de membres. Chose certaine, il y a place à l'amélioration et je suis heureux de voir qu'il y a des membres qui adhèrent, des gens qui adhèrent au Parti libéral du Québec. Et en ce sens-là, on est sur la bonne lancée.

Journaliste : ...electric vehicles, Mr. Trump has cancelled the decree for the sales of electric vehicles in the US. Like, the ecosystem for the sales and the production of electric vehicles in the US that is effecting directly Canada has changed diplomatically. So, what do you want Québec to do with this objective of 2035?

M. Tanguay : I think that we have, for instance... Québec's decision was prior to that decision from Donald Trump to cut with the offer within the program Roulez vert. So, of course, François Legault doesn't have the money, sufficient money, he's now cutting... looking for cuts and he has cut Roulez Vert. So, no wonder that now they are thinking about setting aside the objective, the goal of 2035.

That being said, I think that it's important to have a discussion on this. We liberals, we are still focussing on that objective, I think that that could be the objective, but, again, is this realistic considering the context, but also considering that the Government Legault cut Roulez vert, for instance? So, we have to think about that.

Journaliste : That is your position, that it's not realistic then, given the context in the US right now?

M. Tanguay : Many weeks ago, we already raised the issue that : Is it realistic? And based, at that time, on Québec's decision, for instance, to set aside Roulez vert.

Journaliste : Liberal membership levels are at an all time low. Can you tell me how you're planning to bring those numbers back up?

M. Tanguay : By a leadership race. So, we are entering a leadership race, and you'll see, and its already started for a couple of weeks now, we are seeing an increase in memberships, and I think that it's just the beginning. So, again, the leadership race will be the occasion for us to, for instance, enhance our membership level, andit's a good thing.

Journaliste : How big is the potential pool, do you think of...

M. Tanguay : I will not be talking about numbers. We're not commenting on the numbers of the membership. But that being said, there's clearly a very good potential. There's way more liberals out there than there's members of the Québec Liberal Party. So it's important for those who want to be elected leader of the Québec Liberal Party to go out and to make members. And at the end of the day, it's the members who will be voting for him...

Journaliste : ...for an all out freeze on hydro... Are you calling for an all out freeze on Hydro-Québec tariffs for businesses right now?

M. Tanguay : All out freeze? No. But they want to have a just... a raise and 4% or 5% which should be... which would have a huge impact. On a 10 year period, it's something like 60% increase for our enterprise with respect to the Hydro-Québec. So no, not a freeze, not a general freeze, but a just... a just rate.

Journaliste : I just want to understand your critique against Mr. Legault's strategy with the US. You think that you should be more present on the ground, as Danielle Smith is doing. But Danielle Smith is not in the united front of Canada.

M. Tanguay : We should, yes, protect two things. So, we must make sure to develop a united front, have the same approach, have a common strategy. Now, that being said, François Legault has to have the other premiers based on that common strategy, not everyone for themselves, with that common strategy. A couple of weeks ago we were demanding to enhance the bilateral diplomatic relationship and Québec had to be an active player, but based on a common canadian strategy.

Journaliste : Yes, but...

M. Tanguay : So the message should be...

Journaliste : ...a number of delegations in the US are on the ground. They are on the field doing their job. So, what are you asking the Premier to do more? And to be efficient with the strategy, I'm not sure about what you're saying right now. It's kind of «flou».

M. Tanguay : We were suggesting for Francois Legault, for instance, among many things, that within the Federation Council to have a crisis committee and to develop a common strategy. Now, when you agree with all the premiers and the Prime Minister of Canada with a common strategy, what will be our arguments to to put forward, now then you must be able to have Québec to assume a leadership role and to be present on the ground. And the fact that François Legault was not in the US, based on the information that we have, nothing since 2023, it's unacceptable. And that's not the way you will be able to achieve that common strategy. So, we need to be an active player with a common strategy.

Journaliste : ...

M. Tanguay : 2023.

M. Morin :Oui, exact. Merci.

(Fin à 8 h 26)

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