(Huit heures deux minutes
M. Tanguay : Alors, bon
matin à chacun et à chacune. Ce matin, on va vous parler de la réaction du
Parti québécois à notre motion, hier, qui était symptomatique, puis je ne suis
pas là pour me plaindre parce que notre motion sans préavis n'a pas été
adoptée, mais très, très symptomatique. Une motion qui voulait que... souligner
le fait que l'union canadienne fait la force a été mise de côté, pas de
consentement du Parti québécois, parce qu'il y avait le mot «concitoyens
canadiens» à l'intérieur. Ils voulaient qu'on retire ce paragraphe-là. Parce qu'on
ne l'a pas fait, parce qu'on croit, nous, à l'importance du marché économique
canadien, 40 millions d'habitants, on parle de près... on parle de
3,6 milliards d'échanges économiques à tous les jours, marché canadien et
marché américain. Bien, il est important de se baser là-dessus.
L'approche de Paul St-Pierre Plamondon
dans ce dossier-là, c'est penser petit, c'est isoler le Québec. Et je vais vous
donner deux exemples. Lorsque Paul St-Pierre Plamondon disait, face aux menaces
tarifaires, le Québec devait négocier directement et seul face aux Américains,
bien, il fait fausse route, faire cavalier seul, alors que nous avons un marché
économique canadien fort qui est un principal argument pour évidemment ramener
Trump à la raison.
Également, deuxième élément qui était tout
à fait déconcertant, quand il donne raison à Donald Trump parce que son
discours identitaire, Paul St-Pierre Plamondon faisait en sorte de donner
raison, entre autres sur le fentanyl, en disant que les frontières, c'était une
passoire aussi en matière d'immigration, mais sur le fentanyl, il a été
contredit par la SQ et la GRC.
Alors, en ce sens-là, il ne faut pas que
le Québec soit isolé. En ce sens-là, François Legault aussi doit s'assurer de
multiplier les échanges, les visites aux États-Unis. Mon collègue André Morin
va vous... va en faire état dans quelques secondes. Il ne faut pas que le
Québec, avec le Parti québécois, pense petit. Et nous dénonçons, il faut faire
valoir l'intérêt du marché économique canadien qui sert les intérêts du Québec.
Et François Legault doit s'activer plus que jamais. André, je t'en prie.
M.
Morin :Merci, Marc. Bonjour. Alors, ce matin, moi, je vous
dirai, face à l'inquiétude que soulèvent les tarifs américains du président
Trump, l'heure est à l'union. Il faut unir nos forces, il ne faut pas les
diviser et il faut absolument continuer le travail sur le terrain. Et
là-dessus, je dois saluer le travail que fait la diplomatie québécoise. C'est
la doctrine Gérin-Lajoie. C'est un legs de ce ministre libéral important. Ils
sont sur le terrain, nos diplomates sont compétents. Il faut saluer leur
travail.
Mais voilà, il manque un joueur clé,
cependant. Pour faire du travail efficace, il faut un leader. Et pour ça, ma
question, ce matin, c'est : Où est le premier ministre? Où est François
Legault? Lui doit être sur le terrain. Je regardais dernièrement son horaire,
et à part sa visite éclair à Paris, où il a rencontré M. Trump, sa
dernière visite, d'après mes informations, en sol américain remonte en 2023.
Alors, face à une menace aussi importante, il doit être là. Il doit être
au-devant de ses troupes. Il ne peut laisser ses fonctionnaires et sa ministre
agir seuls. Merci.
Journaliste : Il y va le 12.
C'est trop tard?
M. Tanguay : Bien,
écoutez, quand on compare à ce que la ministre de l'Alberta... Donc, pas de
visite depuis 2023. On a quoi? On nous corrigera si on a tort, mais nos données
sont à cet effet-là. Pas de visite en 2023. Quand on compare le travail qui a
été fait par notamment la première ministre albertaine, Danielle Smith, elle
s'est rendue six fois au sud de la frontière l'année dernière et elle compte
doubler ce chiffre en 2025. Je cite un article de Marie Michèle Sioui, là, du
Devoir. François Legault se réveille un peu en retard. Là, il faut qu'il prenne
les bouchées doubles.
Quand je vous disais, puis je termine
là-dessus, c'est symptomatique, vous allez me dire, mais qu'il a promis... Ça
fait maintenant trois mois qu'il promet un négociateur en chef, puis on ne l'a
toujours pas. Je vais le dire, il est à peu près temps qu'il passe en seconde
vitesse.
Journaliste : Vous dites de
miser sur l'unité canadienne...
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : ...puis vous
donnez l'exemple d'une première ministre d'une province qui fait des
négociations seule à l'écart de la Confédération. Et vous demandez au premier
ministre du Québec de faire des négociations seul.
M. Tanguay : On demande
de...
Journaliste : Est-ce qu'on
demande l'unité canadienne ou va prendre les négociations des provinces?
M. Tanguay : Très bonne
question. Deux choses. S'activer et faire des visites dans un contexte où on a
une position canadienne commune. Je reviens sur ce qu'on dit depuis plusieurs
semaines maintenant, au Conseil de la Fédération, ça prend une cellule de
crise. Ça ne peut pas être tout un chacun qui a un discours différent. Nous
devons avoir un discours de cohérence canadien, marché économique, mais
maintenant, le démarchage... Quand je vous parlais de la diplomatie depuis
maintenant plus d'un mois, intensifier la diplomatie bilatérale, Québec avec
les autres États, il faut que ça participe du même discours. Mais les acteurs
sur le terrain doivent pouvoir participer, si vous voulez, au démarchage très
clairement.
Journaliste : ...soit sur le
terrain...
M. Tanguay : Bien, de
un, connecté avec les réalités. Vous savez, la politique, c'est beaucoup,
beaucoup de relations interpersonnelles. On peut voir François Legault qui a
toujours été à couteaux tirés avec Justin Trudeau. Ça n'a pas donné ses fruits.
Alors, la diplomatie, encore, elle a toujours eu sa place dans les relations
interpersonnelles pour en arriver à des ententes et des accords.
Et aussi, je termine là-dessus, important
d'aller trouver des alliés au sein des États-Unis. Ils sont là, on n'a pas
besoin de les chercher. Maintenant, ils doivent être actifs. Et là, aussi, il y
a une concertation qui doit avoir lieu parce que beaucoup aux États-Unis,
beaucoup aux États-Unis, sont évidemment contre l'approche de Trump.
Journaliste : Dans ces
négociations-là, M. Tanguay, est-ce qu'il ne devrait pas y avoir une
contrepartie aussi? Parce que, là, les Américains nous demandent un paquet
d'affaires, là, tu sais, par exemple, mieux protéger la frontière, cesser le
fentanyl, etc., mais nous autres, on a l'impression qu'on ne leur demande rien,
alors qu'il y a des armes à feu qui entrent illégalement au Canada par la
frontière américaine, notamment dans le secteur de Kahnawake. Est-ce qu'il ne
devrait pas y avoir une contrepartie canadienne puis dire, par exemple... ou
québécoise, puis dire aux Américains : Mais là, vous autres aussi, là,
vous devriez faire des efforts à la frontière pour empêcher les armes de rentrer
chez nous?
M. Tanguay : Dans tous les
cas d'espèce, ce qui est mentionné ne justifierait jamais la menace de
25 % des tarifs. Une fois que j'ai dit ça, le contrôle des frontières, ça
fait des années qu'on en parle, on doit mieux faire au Canada puis au Québec
également.
Journaliste : Oui, mais là,
moi, je parle vous des Américains, parce que les Américains qui nous demandent
de mieux protéger notre frontière, mais, pendant ce temps là, de leur côté, ils
laissent passer des armes qui rentrent chez nous. Quand les armes arrivent des
États-Unis, là, il ne devrait pas y avoir un travail fait en amont pour...
M. Tanguay : Tout à fait.
Contrôle des frontières. Il faut documenter la situation. On a vu sur le
fentanyl finalement, le fentanyl, ce n'était pas les plus de 600 kilos qui
étaient... qui étaient... ou tonnes qui étaient... qui étaient... on me
corrigera, là, je n'ai pas le chiffre, mais il faut documenter la situation
puis ça marche des deux côtés. Le contrôle de la frontière canadienne et
américaine marche des deux côtés.
Journaliste : Mme Biron,
elle est allée juste en... est aller en masse aux États-Unis, M Tanguay.
M. Tanguay : Ah, je n'ai pas
ses chiffres, Mme Biron, je n'ai pas ses chiffres. Mais là je parle du
premier ministre François Legault, qui a un rôle à jouer.
Journaliste : Ça fait trois
fois en un mois qu'elle y va, là.
M. Tanguay : François Legault
aurait, je pense, avantage à s'inspirer, donc, de cette séquence-là.
Journaliste : Pour ce qui est
du plan de riposte, M. Legault, hier, a évoqué l'idée d'imposer des
pénalités aux entreprises américaines qui veulent obtenir des contrats publics
au Québec ou au Canada. Qu'est-ce que vous pensez de cette idée-là? Parce que
M. Couillard, là, qui s'est exprimé dans les médias, a invité à la prudence
quant à... quant au plan de riposte.
M. Tanguay : Je pense qu'il
faut faire valoir nos arguments. Maintenant, la menace de tarifs pour tarifs,
je ne pense pas que ce soit, à ce stade-ci, une stratégie, effectivement, qui
nous mènerait bien, bien de l'avant. Je pense que l'intérêt économique,
financier des États-Unis est clair : un tarif, qu'il soit de 25 % ou
autre, sur les échanges économiques Canada-États-Unis va aussi nuire à
l'économie américaine. Et ça, je pense que ce discours-là, il y a bien du monde
qui le comprend au sud de la frontière. Alors, je pense qu'on ne doit pas avoir
une stratégie de dire : Bien, tarifs pour tarifs, et de consolider le
conflit.
Journaliste : Ce n'est pas
les tarifs pour tarifs, c'est le American buy. Ce que M. Legault voudrait
ce serait qu'on copie un peu la méthode américaine, donc qu'on mise sur nos
produits, nos entreprises avant, dans nos appels d'offres. Ce n'est pas une
bonne méthode?
M. Tanguay : O.K. Donc, il y
a deux choses. Tarifs pour tarifs, j'ai répondu là-dessus. Maintenant, sur Buy
Canada act, qui a été proposé, effectivement, hier, je vous ai, entre autres,
mentionné l'excellent article de Stéphanie Grammond, je pense, c'est le
21 janvier dernier, où on peut voir que les barrières à l'intérieur du
Canada... Deux choses. Les barrières à l'intérieur du Canada qui font en sorte
de limiter les échanges commerciaux inter Canada, mais elles doivent être
diminuées et doivent tomber. Puis je proposerais même qu'il y ait des groupes
de travail là-dessus. Et, de deux, favoriser l'achat local. Quand je dis
«local», Québec et Canada, bien évidemment. Ça, on le mentionne : il faut
mieux faire.
Journaliste : Mais au-delà
des ententes internationales, parce que les ententes commerciales empêchent, en
ce moment, de faire... de faire ça, de dire, par exemple, de favoriser des
entreprises canadiennes. L'exemple, là, des wagons du métro, à l'époque, là, il
est parfait là-dessus, on n'avait pas pu dire, bien, on va favoriser Bombardier
parce qu'Alstom, à l'époque, était là aussi puis a dit, a levé la main :
Nous autres aussi, on veut soumissionner. Alors, il y a des règles
internationales. Est-ce qu'on doit aller au-delà de ces règles internationales
là puis ne pas les respecter pour dire, par exemple : On va
s'approvisionner chez nous en premier?
M. Tanguay : Je pense qu'il
faut respecter les ententes, respecter les contrats, respecter les ententes
internationales. Une fois que j'ai dit ça, il faut regarder ce qu'on peut
faire, effectivement, pour favoriser l'achat local. Dans la légalité, je pense
qu'il y a des choses qui peuvent être faites.
Journaliste : Sur la question
de l'augmentation des tarifs d'Hydro pour les entreprises, qu'est ce que vous
avez pensé des réponses fournies hier par la ministre Fréchette et ensuite par
M. Legault?
M. Tanguay : Je voyais la
reprise d'un film qu'on a déjà vu avec Pierre Fitzgibbon : un ministre qui
est sur le terrain, un ministre qui connaît la réalité, Mme Fréchette, qui
a rencontré les acteurs économiques, puis ont dit que ça n'a pas de bon sens. À
terme, sur 10 ans, leur facture va augmenter de 60 %. C'est
inacceptable. Alors, ça prend de la prévisibilité, pas de choc tarifaire. Elle
s'est exprimée, elle et son cabinet, en disant : Il y a une réalité, là,
que nous avons comprise, et nous devons s'ajuster. François Legault, lui, ce
n'est pas le type à s'ajuster, hein? François Legault, il fonce tête baissée.
Je pense qu'il devrait écouter sa ministre là aussi.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez de son argument à M. Legault qui dit même des augmentations de
4 %, 5 %, on va quand même rester milliers dans les périodes parmi
les plus bas en Amérique du Nord.
M. Tanguay : Ça n'empêche pas
qu'il y aura un choc tarifaire dans un contexte économique excessivement
difficile où — puis vous allez me permettre un commentaire d'ordre
général — l'arrivée de Donald Trump et sa philosophie, je vous
dirais, économique fait en sorte que ça vient changer le climat économique au
Québec. Donald Trump va vouloir diminuer les taxes et impôts. Donald Trump va
vouloir couper dans la réglementation. Donc, de ce fait, qu'on soit d'accord ou
pas avec tout ce qu'il va faire, il va augmenter la compétitivité des
entreprises américaines. Et nous, face à cela, nos entreprises donc seront
moins compétitives. Ce n'est pas en les assommant avec une hausse de 4 %,
5 % peut-être plus des tarifs d'hydroélectricité qui vient aider notre
monde.
Journaliste : Vous, votre
position à vous, c'est un gel des tarifs pour les entreprises.
M. Tanguay : Il faut qu'il y
ait... De un, on avait annoncé parce que ça, c'était... On avait dénoncé le
fait que la Régie de l'énergie avait été complètement mise de côté. François
Legault a décidé, à l'époque, je pense que c'était en décembre 2019, de
politiser la fixation des taux... des taux d'augmentation d'électricité. En ce
sens-là, nous, on veut que la Régie joue son rôle. Le regroupement,
l'association, là, des entreprises qui veulent garder leur compétitivité en
matière d'électricité demandent entre autres une prévisibilité, demandent que
les tarifs soient basés sur le coût réel engendré par Hydro-Québec. Tout ça
pour vous dire que l'approche de politiser les tarifs et de dire : Moi, ad
vitam aeternam, ce sera 3 %, puis les entreprises vont carrément payer la
facture, bien, ça ne tient pas la route, et on parle d'un choc tarifaire.
Journaliste : Dans votre
approche, ça se peut quand même que les tarifs des entreprises augmentent.
M. Tanguay : Pardon?
Journaliste : Dans votre
approche, ça se peut quand même que les tarifs des entreprises augmentent, là,
par rapport...
M. Tanguay : Il faut qu'il y
ait une prévisibilité. Là, la facture sur 10 ans, 60 %, c'est trop.
Il y a des entreprises qui vont fermer, puis on parle de nos régions et de dizaines
de milliers d'emplois.
Des voix : ...
Journaliste : Qu'est-ce qui
fait que le gouvernement Legault est intervenu et a tassé, là, la Régie de
l'énergie, puis de l'autre côté, a demandé que le gouvernement intervienne
auprès du Tribunal administratif du logement, qui est un organisme indépendant
aussi?
M. Tanguay : Parce qu'il faut
revoir la façon de faire. Le tribunal excessif du logement a pris cette décision-là
en vertu d'un règlement qui découle de la Loi sur le Tribunal administratif du
logement. Il faut revoir le règlement parce que 6 %, dans le contexte
actuel où tout le monde est pris à la gorge, puis au Québec, on est une société
de locataires pour beaucoup, bien, ça ne tient pas la route, ça ne tient pas la
route. Aïe! 6 %...
Journaliste : ...indéfendable?
M. Tanguay : Bien, les
critères... Oui, mais c'est le législateur qui détermine les critères sur
lesquels il détermine ça.
Journaliste : Comment le
législateur va déterminer les critères pour la Régie de l'énergie?
M. Tanguay : C'est au
législateur de donner le cadre, mais ce n'est pas au législateur de dire... ce
n'est pas à moi de dire par rapport au tribunal, ce ne sera pas 6 %, ça va
être 5 %, ça va être 4 %, ça va être 2 %, ça va être 3 %.
François Legault a voulu jouer... François Legault a voulu jouer au futurologue
quand il avait dit : Ah! l'inflation, ça ne sera jamais au-dessus de 2 %
puis il avait fixé...
Journaliste : Je suis
d'accord avec vous, là.
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Mais vous avez
déchiré votre chemise, M. Tanguay, quand François Legault a enlevé les règles
au niveau de la Régie de l'énergie. Et là, vous déchirez votre chemise aussi
parce que le TAL vient de rendre une décision qui est défavorable pour les
locataires à 6 %, puis c'est de jouer dans le tribunal, là.
M. Tanguay : Les critères.
Journaliste : Dans les deux
cas, vous avez dit : Nous autres, on va geler. Donc, vous allez faire la
même chose que pour les tarifs hydroélectriques, vous allez geler.
M. Tanguay : Pour ce qui est
du TAL, je n'avais pas dit «geler», j'avais dit que 6 %, c'était beaucoup
trop, qu'il fallait revoir les critères. Et les critères... les critères, c'est
le législateur qui les détermine. C'est en vertu du règlement, en vertu de la
loi. Alors, les critères, le cadre... Au même titre que la Régie de l'énergie,
c'est déjà arrivé que les gouvernements libéraux aient dit : Ça ne sera
pas... ça ne sera pas cette hausse-là. Hydro-Québec, lorsqu'elle faisait des
demandes, Hydro-Québec, à ce moment-là, il y avait un recadrage qui a été fait.
Alors, le législateur ne peut pas dire : Bien, c'est un tiers, puis c'est
6 %, puis dire à la population, bien, ça sera ça que voulez-vous. On ne
peut pas.
Journaliste : Qu'est-ce qui
vous laisse penser que la Régie donnerait moins que cette augmentation-là,
compte tenu de... de la Régie de l'énergie?
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Qu'est-ce
qui... qu'est-ce qui vous laisse penser qu'elle mettrait moins de 4 % ou
5 % d'augmentation, compte tenu des investissements importants, là, qui
doivent être faits, là?
M. Tanguay : Sur les coûts
réels, ce que demande l'Association des industriels, c'est que la Régie joue
son rôle basé sur le critère des coûts réels engendrés par Hydro-Québec.
Hydro-Québec...
Des voix : ...
Journaliste : ...6 milliards,
là.
M. Tanguay : Bien justement,
Hydro-Québec... Hydro-Québec aura un plan d'investissements qui ne fera pas en
sorte que, du jour au lendemain, c'est 4 %, 5 % pour nos entreprises.
Journaliste : C'est ce qu'ils
prévoient. Donc, la prévisibilité qui a été annoncée par Hydro-Québec, elle est
là.
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : C'est ce qui a
été calculé sur les coûts réels de production et de distribution. C'est cette
facture-là qu'ils ont calculée.
M. Tanguay : Mais, encore une
fois, 4 %, 5 % sur les investissements d'Hydro-Québec...
Journaliste : ...millions,
1 milliard, si c'est les Libéraux qui sont au pouvoir?
M. Tanguay : Pardon?
Journaliste : C'est qui qui
payerait la facture des 180 milliards d'investissements?
M. Tanguay : Bien, ça va
prendre une prévisibilité. Je pense qu'il va falloir le financer. Hydro-Québec,
évidemment, a une capacité financière d'emprunt, mais ça va prendre une
prévisibilité pour tout le monde et éviter les chocs tarifaires. Ce que l'on
mentionne ce matin, puis je termine là-dessus, là, c'est les chocs... le choc
tarifaire, 60 % de hausse de leur facture dans les 10 prochaines
années, ça ne tient pas la route, il faut trouver une solution. Parce que, je
veux dire, on va faire fermer des milliers... on va faire perdre des milliers
d'emplois, là.
Journaliste : Est-ce qu'il
faut garder le cap sur l'interdiction de la vente de voitures à essence pour
2035 compte tenu du climat. Écoutez, on a déjà eu l'occasion de répondre à
cette question-là. Nous, on participe toujours de l'objectif 2035.
Maintenant, on s'est déjà questionné sur la faisabilité de cela, notamment
quand on voit que le gouvernement coupe le programme Roulez vert. Alors, en ce
sens-là, on n'est pas surpris de voir le gouvernement dire : Bien,
finalement, dans ce contexte là, on risque peut-être de repousser. Mais nous,
on pense que c'est un objectif qui devrait être maintenu, mais le gouvernement
doit être un acteur pour permettre d'atteindre ça, puis ce n'est pas en coupant
Roulez vert qu'on va y arriver.
Journaliste : ...Donald Trump
repousse aussi, là, aussi bien de favoriser les voitures à essence, là.
M. Tanguay : Oui, mais je ne
vais pas me baser sur la vision de Donald Trump pour s'influencer de...
Journaliste : ...le Canada
est pas mal... il se fie pas mal à la vision de Donald Trump depuis deux mois,
à ce que je vois, puis ça va s'accélérer à partir de samedi, là.
M. Tanguay : Oui, mais en ce
sens là, en ce sens là, Québec voulait être, avec François Legault, avec
Northvolt, voulait être un lieu stratégique pour le développement de la
batterie, entre autres batteries de véhicules électriques. Le Canada, pour la
construction de véhicules, a évidemment été un joueur important. Alors, en ce
sens-là, quand je vous dis, là... Donald Trump, il dit bien, bien, bien des
choses, notamment les tarifs de 25 %. C'est à nous de voir c'est quoi,
notre propre vision économique, puis de prendre ça au sérieux, puis de se
coordonner pour faire face à Donald Trump. Pour ce qui est des véhicules
électriques, car vous vous coupez Roulez vert, il est clair que vous n'êtes pas
dans l'atteinte de l'objectif.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez de la visite de François Legault dans les régions? S'en va au
Saguenay, s'en va aller en Côte-Nord également, on parle même d'une visite en
Beauce. Vous étiez critique, là, lors de votre caucus, en disant que le premier
ministre ne va pas rencontrer les entreprises. Il le fait, là, cette semaine.
Qu'est-ce que vous pensez de cette visite-là?
M. Tanguay : Bien, je pense
qu'il n'est pas trop tard pour bien faire. François Legault doit s'activer puis
François Legault doit développer la stratégie québécoise au sein du marché
économique canadien.
Journaliste : Êtes-vous
inquiet de la suite des membres de votre parti? On a vu, là, que c'est un
record, il n'y a jamais eu aussi peu de membres au Parti libéral du Québec.
Même sous Mme Dominique Anglade, il y en avait plus. Donc, est-ce que ça
vous inquiète alors qu'on est en pleine course? Ça devrait être...
Le Modérateur : Rapidement,
puis on passe en anglais après.
M. Tanguay : Parfait.
Parfait. Alors, non, ça ne m'inquiète pas du tout. Puis il y a toujours été de
tout temps, au Parti libéral du Québec et puis pour les autres partis
également, de ne pas confirmer ou d'infirmer le nombre de membres. Chose
certaine, il y a place à l'amélioration et je suis heureux de voir qu'il y a
des membres qui adhèrent, des gens qui adhèrent au Parti libéral du Québec. Et
en ce sens-là, on est sur la bonne lancée.
Journaliste : ...electric vehicles, Mr. Trump has cancelled the decree for the sales
of electric vehicles in the US. Like, the ecosystem for the sales and the
production of electric vehicles in the US that is effecting directly Canada has
changed diplomatically. So, what do you want Québec to do with this objective
of 2035?
M. Tanguay :
I think that we have, for instance...
Québec's decision was prior to that decision from Donald Trump to cut with the
offer within the program Roulez vert. So, of course, François Legault doesn't
have the money, sufficient money, he's now cutting... looking for cuts and he
has cut Roulez Vert. So, no wonder that now they are thinking about setting
aside the objective, the goal of 2035.
That being said, I think
that it's important to have a discussion on this. We liberals, we are still
focussing on that objective, I think that that could be the objective, but,
again, is this realistic considering the context, but also considering that the
Government Legault cut Roulez vert, for instance? So, we have to think about
that.
Journaliste :
That is your position, that it's not
realistic then, given the context in the US right now?
M. Tanguay :
Many weeks ago, we already raised the
issue that : Is it realistic? And based, at that time, on Québec's
decision, for instance, to set aside Roulez vert.
Journaliste :
Liberal membership levels are at an all
time low. Can you tell me how you're planning to bring those numbers back up?
M. Tanguay :
By a leadership race. So, we are
entering a leadership race, and you'll see, and its already started for a
couple of weeks now, we are seeing an increase in memberships, and I think that
it's just the beginning. So, again, the leadership race will be the occasion
for us to, for instance, enhance our membership level, andit's a good thing.
Journaliste :
How big is the potential pool, do you
think of...
M. Tanguay :
I will not be talking about numbers.
We're not commenting on the numbers of the membership. But that being said,
there's clearly a very good potential. There's way more liberals out there than
there's members of the Québec Liberal Party. So it's important for those who
want to be elected leader of the Québec Liberal Party to go out and to make
members. And at the end of the day, it's the members who will be voting for
him...
Journaliste :
...for an all out freeze on hydro...
Are you calling for an all out freeze on Hydro-Québec tariffs for businesses
right now?
M. Tanguay :
All out freeze? No. But they want to
have a just... a raise and 4% or 5% which should be... which would have a huge
impact. On a 10 year period, it's something like 60% increase for our
enterprise with respect to the Hydro-Québec. So no, not a freeze, not a general
freeze, but a just... a just rate.
Journaliste :
I just want to understand your critique
against Mr. Legault's strategy with the US. You think that you should be more
present on the ground, as Danielle Smith is doing. But Danielle Smith is not in
the united front of Canada.
M. Tanguay :
We should, yes, protect two things. So,
we must make sure to develop a united front, have the same approach, have a
common strategy. Now, that being said, François Legault has to have the other
premiers based on that common strategy, not everyone for themselves, with that
common strategy. A couple of weeks ago we were demanding to enhance the
bilateral diplomatic relationship and Québec had to be an active player, but
based on a common canadian strategy.
Journaliste :
Yes, but...
M. Tanguay :
So the message should be...
Journaliste :
...a number of delegations in the US
are on the ground. They are on the field doing their job. So, what are you
asking the Premier to do more? And to be efficient with the strategy, I'm not
sure about what you're saying right now. It's kind of «flou».
M. Tanguay :
We were suggesting for Francois
Legault, for instance, among many things, that within the Federation Council to
have a crisis committee and to develop a common strategy. Now, when you agree
with all the premiers and the Prime Minister of Canada with a common strategy,
what will be our arguments to to put forward, now then you must be able to have
Québec to assume a leadership role and to be present on the ground. And the
fact that François Legault was not in the US, based on the information that we
have, nothing since 2023, it's unacceptable. And that's not the way you will be
able to achieve that common strategy. So, we need to be an active player with a
common strategy.
Journaliste : ...
M. Tanguay : 2023.
M.
Morin :Oui, exact. Merci.
(Fin à 8 h 26)