(Onze heures une minute)
Mme Ghazal : Bien, bonjour,
tout le monde. Très heureuse d'être ici avec vous aujourd'hui accompagnée
d'Alejandra. Bon. On vit une situation, hein, très inquiétante pour les
Québécois avec toujours cette menace qui plane au-dessus de nos têtes, de
l'augmentation des tarifs de Trump. Et face à une situation aussi inquiétante,
là, pour les gens, ce qu'on a besoin plus que jamais, c'est d'un gouvernement,
un État québécois fort qui est là pour protéger les gens.
Cette semaine, il y a trois priorités pour
nous, à Québec solidaire, puis on va suivre le gouvernement sur ces trois
priorités. La première, c'est les coupes dans nos services publics,
particulièrement les coupures en éducation. Moi, j'ai ici une liste des
coupures qui ont été aussi mentionnées dans un article de journal, je pense c'est
Le Journal de Montréal, une liste de toutes les mesures budgétaires qui vont
être coupées en éducation. Et la première mesure que je lis ici, c'est «soutien
à l'intégration et réussite des immigrants et l'éducation interculturelle.»
Donc, on coupe à l'intégration des enfants d'immigrants, qu'ils vendent dans
nos écoles et dans l'interculturalisme. On coupe au même moment que
Jean-François Roberge nous fait quasiment un séminaire sur c'est quoi le modèle
d'intégration au Québec qu'on doit avoir. Donc, ce gouvernement-là, par rapport
aux immigrants, comme d'habitude, il parle des deux côtés de la bouche. Donc,
ça va être une priorité, les coupures dans nos services publics,
particulièrement en éducation.
Deuxième priorité, c'est Amazon. On a ici
une entreprise voyou, une entreprise qui a jeté des travailleurs, 3 500 travailleurs
québécois comme si c'étaient des vieux Kleenex, une entreprise qui a massacré
dans le passé nos commerces locaux, hein? On parle beaucoup de consommer
québécois, bien, cette entreprise-là, qui était au Québec, elle a massacré
nos... notre économie locale. Et ce qu'on a besoin, là, c'est que le
gouvernement soit fort. On a besoin de voir qui est le boss ici au Québec.
Est-ce que c'est Jeff Bezos ou M. François Legault? François Legault doit
protéger les travailleurs, travailleuses, doit nous protéger, nous, notre
économie, face à des géants américains qui sont sans foi ni loi. Donc, j'invite
le gouvernement de la CAQ à boycotter Amazon dans les contrats gouvernementaux.
Le gouvernement de la... Le gouvernement, l'État québécois est un acteur
extrêmement fort et qui peut envoyer des messages importants en agissant puis
en boycottant cette entreprise. Il y a des entreprises québécoises, hein, qui
ont levé la main pour des services par exemple d'infonuagique, on a une
expertise, des connaissances, il faut que l'État québécois donne l'exemple et
les utilise.
Troisième et dernier point, les loyers,
hein? M. Legault nous a dit qu'il veut protéger coûte que coûte les entreprises
québécoises, qu'il veut protéger les Québécois face aux tarifs de Trump. En ce
moment, là, les Québécois et Québécoises, les locataires sont menacés par une
augmentation historique. Le minimum, là, c'est la recommandation du TAL, près
de 6 %. Il y a des gens qui vont se faire augmenter leur loyer de bien
plus que ça, 11 %, 10 %... 10 % ou 11 % et plus, et c'est
extrêmement inquiétant. La ministre Duranceau, la ministre du Logement, au lieu
de dire aux gens : Déménagez, on sait, hein, quand on déménage puis qu'il
n'y a pas de registre, puis on ne sait pas ce que le locataire avant payait,
bien, c'est là qu'on risque d'avoir une augmentation encore plus importante.
Donc, c'est une proposition de la ministre qui est absolument inacceptable de
la part d'une ministre responsable du logement. En pleine crise, elle peut
agir. Elle peut dès maintenant déposer un projet de loi pour plafonner l'augmentation
à l'inflation. C'est une mesure actuelle qu'elle peut faire ici pour l'année 2025,
en attendant des propositions plus structurantes pour le contrôle des loyers.
Donc, voici ce à quoi doit s'attendre...
je m'attends... ce à quoi je m'attends de la CAQ pour cette semaine, les trois
priorités pour Québec solidaire.
Journaliste : ...il y a
probablement beaucoup de gens qui vont avoir de la difficulté à comprendre
comment vous pouvez demander qu'on boycotte Amazon, alors que vous avez
qualifié Elon Musk de psychopathe et que vous continuez à utiliser X. Qu'est-ce...
Pourquoi boycotter Amazon et ne pas boycotter X?
Mme Ghazal : Par rapport au
boycott, juste pour être sûrs, moi, ce que j'invite, c'est le gouvernement,
dans les contrats gouvernementaux, qu'il boycotte cette entreprise-là. Et il y
a un mouvement citoyen en ce moment où les gens veulent boycotter parce qu'ils
ont... ils ont comme un... ils se sentent impuissants puis ils ont envie de se
protéger contre ces géants-là. Mais individuellement, on ne peut pas avoir un
impact. Ça prend une action du gouvernement.
Maintenant, pour ce qui est de X, je vous
le dis, là, on est tous collectivement pris au piège. C'est très clair, là,
moi, X, je sors de ça dès que les médias arrêtent d'y être, là. À un, deux,
trois, go, je clique pour me désabonner de X, moi et tout Québec solidaire. On
a déjà des députés qui ont décidé de ne plus y être. Mais, comme porte-parole
et avec le parti, je vous le dis, moi, je vais faire des réactions la fin de
semaine, puis après ça, il va falloir que je sache... que je m'assure que je
sois citée dans les réactions. Parce que c'est notre façon d'aller parler aux
gens, c'est par les médias. Mais, si les médias n'y sont plus, nous n'y sommes
plus. Nous sommes tous collectivement au piège là-dedans.
Journaliste : C'est quand
même curieux de vous entendre renvoyer la balle comme ça aux médias. Parce que,
je ne pense pas être le seul, j'ai souvent l'impression que les politiciens
vont utiliser des réseaux sociaux comme X pour contourner les médias. Parce qu'honnêtement,
là, si vous voulez rejoindre les journalistes, le courriel, ça marche encore,
là.
Mme Ghazal : C'est vraiment...
La fin de semaine, le samedi, le dimanche, on pourrait parler avec nos équipes,
c'est vraiment une raison pratico-pratique. Moi, je ne... Si vous regardez
comment on l'utilise, là, on ne contourne pas. Tu sais, il y a aussi d'autres
plateformes que X. C'est vraiment là que sont les journalistes — moi, je
n'avais même pas de compte de X avant — et les médias. Ça fait que c'est... Je
le sais, que c'est difficile à concevoir, mais, si je n'y suis plus, est-ce
qu'après ça il y a la garantie que je vais être citée? Je ne suis pas certaine
que ça va être le cas.
Journaliste : Mais les
journalistes vont où l'information se trouve, Mme Ghazal. Pourquoi ce serait
aux médias de quitter en premier? C'est vous qui êtes élue, c'est vous qui
choisissez. Nous, on va aller où vous allez être, là.
Mme Ghazal : Bien, moi, j'ai
envie qu'on fasse un geste collectif, là. Tous les partis, comme je vous le
dis, à un, deux, trois, go, on se désabonne puis on arrête d'être sur X. Là, ça
va être plus rassurant de dire...
Journaliste : Vous ne voulez
pas être la première?
Journaliste : Il y en, des
gens qui le font.
Mme Ghazal : On va être en...
On est pris au piège. Je vous accorde qu'il y a une contradiction de la part de
tout le monde, nous tous ici. Vous, vous êtes là parce que nous, on est là, les
médias sont là. Des fois, il y a même des journalistes, peut-être, personnellement,
qui n'y sont pas, mais, à cause de leur travail, ils y sont. Les médias sont
présents là-dessus. Donc, il va falloir qu'on agisse tout le monde ensemble, de
façon coordonnée, pour dire : On arrête d'être là-dessus, pour une raison
pratico-pratique.
Journaliste : Le
pratico-pratique est plus important que le principe pour vous. M. Marchand, le
maire de Québec, lui, il est sur Bluesky. Il a dit : Bye-bye, X. Vous
pourriez le faire. On continue à suivre le maire Marchant, non?
Mme Ghazal : Est-ce que
vous... Est-ce que vous me garantissez que vous allez me suivre sur autre
compte?
Journaliste : Comme Fanny
disait, on va aller où vous êtes.
Mme Ghazal : Bien, on va en
parler une autre fois. Mais moi, pour vrai, c'est vraiment la raison. Après ça,
des fois, on peut lire aussi ce que les autres vont dire là-dessus. Moi, je
trouve qu'on est pris au piège collectivement là-dedans. Puis il n'y a pas de
question de principe d'être là-dessus, sur ce réseau social, j'ai un malaise personnel
d'être là-dessus. On a tous collectivement un malaise. Je suis certaine que les
médias aussi ont un malaise d'être là-dessus. Il va falloir qu'on trouve des
solutions.
Journaliste : ...Facebook...
Parce que, là, Mark Zuckerberg, lui... là, il s'est... il s'aligne vers Trump
aussi, là, il était à son investiture puis il est...
Une voix : ...
Journaliste : Alors, est-ce
que vous proposez aussi de boycotter Facebook?
Mme Ghazal : Bien, là, les
géants du Web, là, les géants américains sont extrêmement forts et nuisent à
notre société. Et, oui, on pourrait après ça, parce qu'on a... il y a comme une
colère dans la population, puis de dire : Nous, on veut agir, et ça je le
comprends parfaitement. Puis les gens qui sont capables de le faire puis qui le
peuvent, de boycotter puis de quitter ces réseaux-là ou de boycotter Amazon,
peuvent le faire. Mais ce qu'on a besoin, c'est de gestes collectifs. En ce
moment, cette semaine, là, Alexandre Leduc... Alexandre Leduc, notre... qui est
sur la commission sur le cellulaire, là, en éducation, dans les écoles, sur les
écrans, là, la gestion des écrans, ils ont demandé... il a demandé au début,
diplomatiquement, et là, maintenant, il veut qu'on assigne à comparaître Meta,
et le gouvernement refuse.
Donc, ayons ces gens-là devant nous,
assignons-les à venir comparaître en commission parlementaire. On va leur poser
la question. Moi, j'aimerais ça aussi, que le gouvernement de la CAQ... Moi, je
ne suis pas au gouvernement, moi, je ne suis pas première ministre, je ne suis
pas ministre, je suis députée dans un parti d'opposition, on est des
parlementaires à l'Assemblée nationale, mais il y a un gouvernement qui, lui,
doit mettre ses culottes face aux géants du Web et de les demander de venir en
commission parlementaire. Pourquoi est-ce qu'il ne l'exige pas, M. Legault, de
leur dire de venir en commission parlementaire?
Journaliste : ...est-ce que
vous allez boycotter aussi?
Mme Ghazal : On n'est pas
dans cette réflexion-là encore.
Journaliste : O.K. Parce que
vous dites, dans le fond, qu'il faudrait que, collectivement, tout le monde, en
même temps, on quitte X, mais vous ne dites pas la même chose pour Meta qui
bloque les nouvelles.
Mme Ghazal : Bien, ça, on a
déjà eu la discussion. Moi, ce que j'aimerais pour Meta, c'est qu'ils viennent
en commission puis qu'on leur pose des questions, parce qu'ils ont un impact
néfaste sur nos enfants. Commençons par faire ça. Commençons par faire ça, par
les trouver.
Journaliste : ...Meta est
moins pire que X, dans le fond?
Mme Ghazal : Non, il n'y a
pas de... Je ne classifie pas... Moi, je mets dans tout le paquet les géants,
les géants américains qui nuisent à notre société partout. Puis, en ce moment,
on n'a pas de réponse coordonnée. On a besoin d'un gouvernement fort pour nous
protéger face à ces géants-là. Ce n'est pas par des gestes individuels, un à
un, qu'on va en venir à bout. Donc, ayons une action coordonnée face à ces
gens-là qui nuisent à notre société puis qui créent aussi des débats qui ne
sont pas sains dans notre société. Ça a un impact sur les médias, ça a un
impact sur nos écoles, sur nos enfants, sur nous-mêmes. On a besoin d'un État
fort qui les assigne à comparaître. Donc, je mets au défi, M. Legault de le
faire.
Journaliste : Est-ce qu'on a
besoin, au Québec, d'une loi-cadre pour mieux intégrer les immigrants?
Mme Ghazal : Oui. Ce qu'on a
besoin, c'est de mettre en place toutes les conditions pour assurer
l'intégration des immigrants. Moi, si je suis ici, devant vous, aujourd'hui,
alors que je suis arrivée au Québec, j'avais 10 ans, je ne parlais pas un
mot de français avec ma famille, c'est grâce à la francisation que j'ai eue
dans l'école publique québécoise. Ce n'était même pas une question, à l'époque,
pour ma famille, est-ce qu'on m'envoie au privé, il y a... il y a 35 ans.
C'était à l'école publique. C'est là que j'ai appris le français. C'est là que
j'ai appris c'est quoi être Québécois. C'est là que j'ai appris la culture. Je
me rappelle encore aujourd'hui - puis je suis sûre que c'est la même chose
aussi pour Alejandra - de ma première sortie au Salon du livre. Mes parents, je
pense qu'ils ne seraient jamais allés. Ils ne sont même pas encore allés. Mais
moi, j'y suis allée puis je suis devenue une lectrice qui dévore les livres
grâce à ces sorties culturelles.
Et, en ce moment, le gouvernement nous
dit : On veut des principes, on veut énoncer des beaux principes, on veut
parler d'un contrat social, on veut parler d'un nouveau modèle d'intégration ou
un autre modèle qui soit légiféré, c'est une bonne nouvelle, que la CAQ ait
envie de faire de quoi de positif avec les immigrants, ça, on ne va pas... je
vais dire que c'est une bonne chose. Donc, on va essayer de trouver les bonnes
nouvelles là où on peut. Mais en même temps, ils coupent. Ils coupent,
là : la mesure, c'est l'éducation interculturelle. Il faut le faire, là.
Comment est-ce qu'on peut être aussi incohérents? Des beaux principes puis,
dans la vraie vie, on coupe.
Journaliste : ...immigrants
sont mieux intégrés aujourd'hui qu'il y a 25 ans quand vous êtes arrivée?
Mme Ghazal : J'ai de la
misère. Je n'ai pas de mesures pour dire est-ce qu'ils sont mieux ou plus ou
moins. Moi, ce que je sais, c'est qu'il faut qu'il y ait les conditions
gagnantes pour permettre...
Une voix : ...
Mme Ghazal : C'est-à-dire
qu'elles le sont... elles sont en train d'être effritées sous le gouvernement
de la CAQ par les coupures en éducation, les sorties culturelles. Je veux dire,
j'ai 46 ans, puis j'avais 12 ans, puis je m'en rappelle, de cette
sortie-là, où est-ce que j'ai rencontré un auteur. Toi aussi, tu t'en
rappelles. On est tous comme ça. Donc, quand on coupe, bien, les petites Ruba
et les petites Alejandra n'auront plus cette possibilité-là d'avoir accès à
notre culture à cause de... bien, à cause de ces coupures-là.
La francisation, là, M. Roberge, là, il
nous fait des conférences sur l'interculturalisme puis le modèle théorique de
l'intégration au Québec, là, mais ce n'est pas terminé. Juste ici, dans la
Capitale-Nationale, il y a eu six classes seulement qui ont rouvert sur plus
qu'une vingtaine. J'étais à Sherbrooke la semaine passée avec des profs en
francisation qui ont perdu leur emploi, avec des étudiants dont leur parcours
migratoire est mis à mal à cause des coupures en francisation. L'ouverture de
cours minime, là, que M. Legault... M. Roberge a parsemé, c'est rien. S'il veut
être cohérent avec son modèle d'intégration qu'il va nous proposer dans deux
jours, hein - il aurait dû le soumettre aujourd'hui parce qu'on va être là
pendant deux jours à parler de quelque chose qu'on n'a pas vu - bien, il
devrait plutôt ouvrir les cours de francisation, les ouvrir tous, sans aucune
exception, pour nous prouver qu'il se soucie de l'intégration des immigrants.
Journaliste : Êtes-vous de
celles et ceux qui croient que M. Roberge agite cette carte-là, de l'identité,
pour marquer des points politiques? Bien, parce que ça peut être payant,
d'agiter cette carte-là?
Mme Ghazal : M. Roberge et le
gouvernement de la CAQ sortent toujours la carte de l'identité et du
nationalisme pour faire diversion sur les actions réelles qu'ils font. Mais
comprenez-moi bien, un gouvernement de Québec solidaire est pour un modèle
québécois qui nous appartient, le modèle qui a été beaucoup mentionné par M.
Gérard Bouchard, c'est-à-dire d'avoir l'interculturalisme, d'avoir un socle
commun dans l'espace public, la langue française, la culture autour de laquelle
la majorité et les minorités qui viennent au Québec se retrouvent, et non
pas... On est contre le modèle multiculturaliste à la Trudeau où est-ce qu'on a
toutes les cultures qui sont... qui vivent l'une à côté de l'autre, puis il n'y
a pas de lien. Donc, ça, nous sommes pour ça, c'est une bonne chose, sauf qu'on
ne peut pas juste émettre dans une loi-cadre des beaux principes puis après ça,
de l'autre côté, couper dans l'intégration des immigrants, que ce soit en
francisation ou en éducation. On est tous... On parlait des géants du numérique,
nous sommes tous dans nos chambres d'échos les uns à côté des autres, on n'a
plus ce que j'appelle un lieu commun où nous retrouver. C'est où, cet
endroit-là? C'est dans l'école publique québécoise, qui est effritée à cause
des décisions de la CAQ.
Journaliste : Comment vous
avez trouvé la sortie de Valérie Plante, hier, charge contre le premier
ministre en personne par rapport à l'itinérance à Montréal?
Mme Ghazal : Oui. Moi, ce que
j'ai entendu, c'est un cri du cœur de la part de la mairesse de Montréal,
Valérie Plante, face à la crise humanitaire. C'est comme ça qu'elle la définit.
Moi, je suis Montréalaise, je prends le métro très régulièrement, je peux le
constater moi-même aussi à quel point, quand il fait froid, il y a des personnes
qui ont toutes sortes de problèmes de santé mentale, des itinérants qui sont
dans le métro, qui pourraient par exemple, certaines personnes, se sentir moins
en sécurité. Mais il y a aussi des gens qui sont démunis.
Et le gouvernement de la CAQ démissionne
face à ses responsabilités sur l'itinérance. L'itinérance, c'est une
responsabilité du gouvernement provincial, donc du gouvernement de la CAQ. Et,
de se délester de ses responsabilités puis de mettre ça entre les mains des
villes qui vivent quotidiennement avec cette crise et cette détresse humaine,
puis qu'ils doivent... elle doit elle-même agir. Donc, j'invite M. Carmant de
sortir, d'enlever ses deux mains sur lesquelles ils sont assis, là, de les
bouger puis de... Il est assis sur ses deux mains sur la question de
l'itinérance, puis de répondre à cet appel puis à ce cri du cœur de Valérie
Plante, que je partage.
Un exemple. Guillaume Cliche-Rivard, qui
est notre responsable en la matière, a fait une proposition d'avoir un sommet à
Montréal sur l'itinérance pour qu'on soit tous autour de la table et qu'on
constate ce qui se passe en ce moment. Pour moi, comme Montréalaise, pour
Valérie Plante, elle a dit : Bien, c'est clair, moi, je le vois, je sais
c'est quoi, les solutions. Bien, peut-être que le gouvernement de la CAQ et M.
Legault et M. Carmant ont besoin d'être sensibilisés, qu'on ait... qu'ils
répondent à notre demande, à la demande de Guillaume Cliche-Rivard, qu'il y ait
un sommet de l'itinérance. C'est abonné absent, ils n'ont... ils n'ont rien
répondu.
Journaliste : Si la crise est
si pire que ça, comment ça se fait que ce n'est pas dans vos trois priorités
pour la session? Ce n'est pas un peu étonnant, comme l'environnement,
d'ailleurs, tu sais, venant de la part d'un parti comme Québec solidaire.
Mme Ghazal : Oui, ça, c'est
les... ça, c'est les trois priorités de la semaine. Ça fait que c'est... non,
c'est pour la semaine. Pour la session. Ce que j'avais annoncé la semaine
passée, c'est face à ce que Trump va faire puis à cette instabilité. Ce n'est
pas le temps de couper dans tous nos services publics : éducation, santé,
services sociaux, toutes les... tout ce qu'on donne comme soutien aux personnes
itinérantes. Donc, en francisation, tous les services publics, en ce moment, la
CAQ est en train de couper, elle fait de l'austérité. M. Legault peut après ça
utiliser tous les termes qu'il veut pour nous dire qu'il ne fait pas de
l'austérité. La réalité, c'est qu'il ment. Tout à l'heure, je vais être avec
des profs de la FAE, d'un syndicat de profs à Montréal, qui vont être présents,
pas pour leurs conditions de travail personnelles, c'est pour contrer les
coupures en éducation. Donc, il faut qu'il y ait une... des actions puis une
mobilisation contre l'austérité de la CAQ qui ment à la population puis qui dit
qu'elle ne coupe pas.
Journaliste : Votre réaction
par rapport à l'IVAC. Ma collègue Marie-Claude Defossé a fait un reportage sur
les conséquences. Il y en a qui sont tombés entre les mailles du système, si on
veut. Il y en a plus de 500 qui finalement ont perdu leur compensation. Est-ce
qu'il y a des problèmes à régler? Qu'est-ce qu'on doit faire?
Mme Ghazal : Oui, bien, nous,
pour nous, pour l'IVAC, c'était important de prolonger, là, plus longtemps la
période de couverture. Ça, ça a été une demande qui a été faite par Guillaume,
Guillaume Cliche-Rivard. Donc, c'est vrai que ces gens-là se retrouvent dans
une situation extrêmement de vulnérabilité, puis c'est important qu'on augmente
la période.
Journaliste : Est-ce qu'il y
a des modifications autres que la période qui pourraient être faites puis qui
tombent dans les mailles?
Mme Ghazal : Oui. Bien, je
vous invite à parler avec mon collègue Guillaume Cliche-Rivard pour avoir plus
d'éléments. Il a sûrement des bonnes propositions là-dessus.
Journaliste :
Is another law on integration, ensuring
that immigrants integrate into Québec society... is another law really
necessary right now?
Mme Ghazal : What's important is to make sure to put that good condition to
integrate the immigrants at.... in Québec, to make him... make them learn
French and to be integrated in our society. The Government now, and M. Roberge,
is putting in place a law to announce some good principles about the
integration. But, in the other hand, he is cutting in the schools for the
integration of immigrant students. He is cutting in francisation. So, people
who want to learn French, he's telling them : No, you will not have these courses.
And, in the other hand, he's saying : We need the law to make a good
integration. There is an incoherence in the message of the Government of la
CAQ. So, what I'm asking him is if he wants to put in... a law about
integration for the immigrants, he must... the first thing that he should do is
not cut in the integration measures of his Government.
Journaliste
: Do you think that this bill could possibly bring about any sort of
positive change, or do you see this entirely as a distraction at this point?
Mme Ghazal : Well, the only positive thing that I see right now, because I
didn't see the bill, we will see it in two days, so we will judge on the bill
when we will read it... but the only positive thing is that he's talking about
the immigration and he's saying : It's important to integrate immigrants
in our society. So, there's like something maybe a little bit positive. Now,
another thing that the Government should do is stop pointing... that
immigration as the cause of all the problems that the Government creates.
Journaliste :
And just to... just to clarify, do you
mean... when you say : Point to immigrants for all the problems, you mean
issues like housing, I would assume?
Mme Ghazal :
Like housing, like the problem in our public
services, the way to resolve this problem is to invest in public services like
health and education.
Journaliste :
And just quickly, can I get your
reaction to Mme Plante's comments yesterday as she called homelessness a
humanitarian crisis? And she said the Government wasn't on the ground, but she
also said opposition parties haven't been present enough. What's your reaction?
Mme Ghazal :
Yes. Well, us, in Québec solidaire, we
made, with Guillaume Cliche-Rivard, a lot of proposals about the... comment on
dit itinérance, homelessness, yes, for the homelessness people, and we asked to
have a summit in Montréal, so all the political parties, all, and also Projet
Montréal and the Mayor to be sitting around to find the... to resolve the problem
about homelessness. So, at Québec solidaire, we are going to continue to ask
questions to the Government and we will insist to have answers from the
Government.
And also, I just want to
say that I called Mme Valérie Plante after her... what she said. And she said
that, yes, it's important for all the political parties to act for this crisis.
And this is what we're going to continue and to do. Now, what's important is
that M. Carmant and Mr. Legault to answer and to put in place solution for this
crisis. So, they can start by answering us if they want to put in place this
homelessness summit. Thank you.
La Modératrice : En
terminant.
Journaliste : ...d'avoir une
petite réaction sur les allégations de racisme à l'endroit d'infirmiers et
infirmières africaines, là, à Amos et La Sarre, s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Oui. C'est
extrêmement inacceptable, ce que les gens qu'on est allé chercher à l'étranger
pour venir donner des services à la population dans la région, c'est
extrêmement inacceptable, la situation qu'ils ont vécue. Il y a aussi une
infirmière qui a perdu son emploi, si je comprends bien, parce qu'elle a
dénoncé. Il n'y a personne, il n'y a personne qui ne mérite de perdre son
emploi parce qu'il a alerté face à une situation inacceptable qui est vécue
dans nos services publics. Donc, c'est important que cette situation arrête
puis qu'il y ait une enquête, là, qui soit faite par le CISSS, là, de la région
pour arrêter ça. Parce qu'on a besoin de ces gens-là pour venir travailler ici.
La Modératrice : Merci
beaucoup.
Mme Ghazal : Merci.
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 24)