Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation, et Mme Alejandra Zaga Mendez, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’économie et d’innovation
Version préliminaire
Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.
Thursday, January 23, 2025, 13 h 30
Hall principal de l'hôtel du Parlement,
hôtel du Parlement
13 h 32 (version non révisée)
(Treize heures trente-trois minutes)
La Modératrice : Bonjour et
bienvenue à ce point de presse de Québec Solidaire. On vous demanderait le
silence, s'il vous plaît. Prendra la parole, tout d'abord, Ruba Ghazal, suivie
d'Alejandra Zaga Mendez. On prendra vos questions par la suite, une question,
une sous-question. Merci beaucoup.
Mme Ghazal : Merci beaucoup,
Simone. Rebonjour, tout le monde. Alors, je vais aller droit au but : les
prochains mois vont être déterminants pour nos services publics. Rappelez-vous,
il y a deux ans, François Legault a dit aux Québécois et aux Québécoises :
On va baisser les impôts des plus riches, on va flamber des milliards dans des
mauvais paris comme Northvolt et Lion Électrique. On va subventionner le haut
de la pyramide, puis ça va faire rentrer de l'argent dans nos services publics,
dans l'éducation et la santé.
Il n'y aura pas de coupures dans les
services à la population, avec la CAQ, ça, c'était la promesse de François
Legault et ça a très mal vieilli aujourd'hui. On sait maintenant que les
coupures du gouvernement dans Santé Québec vont bel et bien toucher les
services à la population. Et ce qui nous inquiète, nous, à Québec solidaire, c'est
que le pire est à venir. Si Donald Trump met ses menaces de guerre économique à
exécution, le Québec pourrait basculer dans une récession. Qu'est-ce que ça
veut dire? Ça veut dire encore moins d'argent qui rentre dans les coffres de l'État.
Ça veut dire encore plus de coupures en santé et en éducation.
Vous savez, la règle d'or d'un budget,
hein? Moi, j'ai étudié aux HEC, je sais comment faire des budgets, la règle d'or,
ce n'est pas de compter sur de l'argent qui n'est pas encore rentré. Ce n'est
pas parce qu'il fait chaud et beau un jour qu'il n'y aura pas une tempête de
neige la semaine prochaine. Tout le monde sait ça, au Québec, sauf le premier
ministre. Et c'est la population qui va payer pour ses décisions irresponsables
en payant de sa poche au privé.
Je demande à la CAQ d'arrêter de mentir
aux gens et de faire semblant qu'il n'y aura pas d'austérité, hein, le mot en
«a». Surtout, je demande à François Legault de faire marche arrière. Coupr en
plein milieu d'une crise, c'est la pire décision possible, c'est le pire moment
pour mettre du monde dehors dans nos services publics. Il nous dit qu'il veut s'inspirer
de la pandémie, bien, il devrait se souvenir de ça, qu'on a besoin du monde
dans nos services publics pour donner des services aux gens.
J'ai le grand plaisir d'avoir donné le
mandat à Alejandra, notre responsable en économie et en finances publiques, de
coordonner notre réponse à l'austérité caquiste. Vous savez, Alejandra, hein,
elle est humble, hein? On parle beaucoup des femmes en politique, on est plus
humbles, de façon générale, en tout cas, pour nous deux, et elle n'en parle pas
souvent, mais Alejandra a enseigné l'économie à l'université avant son
élection, elle va pouvoir, donc, mettre son expertise à profit comme chef d'orchestre
d'un caucus plus mobilisé que jamais ici, à l'Assemblée nationale, et sur le
terrain, auprès des gens. On doit tout faire pour protéger nos services publics
des tumultes économiques qui s'en viennent. Ce sera la grande priorité de
Québec solidaire cet hiver. Merci. Alejandra.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Merci beaucoup, Ruba. Bonjour, tout le monde. Je te remercie pour le mandat et
la confiance que je reçois aujourd'hui et je suis très contente de ce
mandat-là. Et, comme tu l'as dit, j'ai beaucoup travaillé sur les questions
économiques pendant mon doctorat, et ce qui me préoccupe beaucoup aujourd'hui,
c'est la résilience économique du Québec, la résilience face à une tempête qu'on
voit déjà arriver. On a besoin de bâtir une économie qui est moins dépendante
des États-Unis. On a besoin d'investir dans notre souveraineté économique. Puis
vous allez nous entendre parler là-dessus un peu plus souvent dans les
prochaines semaines.
En attendant, c'est le pire moment pour
faire l'austérité au Québec. C'est le pire moment pour mettre du monde dehors,
pour couper dans les services. La population doit pouvoir compter sur des
services publics qui sont forts, qui sont fiables et qui fonctionnent...
13 h 37 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...c'est
autant plus important quand l'emploi, qui est le gagne-pain des Québécois et
Québécoises, est menacé. Puis j'ai entendu le ministre Girard ouvrir la porte
au report du déficit zéro. Et si c'est ça que ça prend pour arrêter l'austérité
en santé, en éducation, mais c'est la chose à faire. Mais attention, si c'est
pour continuer avec le gaspillage bleu de la CAQ qu'on a vu dans les dernières
années, que ce soit les Kings de Los Angeles, que ce soit les milliards dans Northvolt,
le troisième lien, mais la CAQ ne pourra plus faire semblant d'être le parti de
l'économie et d'être le parti de la bonne gestion des finances publiques.
La Modératrice : On va
prendre vos questions, une question, une sous-question, au micro en alternance.
Journaliste : Bonjour.
Mme Ghazal : Bonjour.
Journaliste : Ma question est
pour Mme Ghazal. Vous avez entendu le discours... ou pour Mme Zaga
Mendez, celle qui voudra bien répondre. Mais vous avez entendu, donc, François
Legault, cette semaine, son discours, il dit : On va passer au travers
ensemble. Il fait beaucoup de parallèles avec la pandémie. Est-ce que vous y
voyez là une stratégie pour profiter politiquement de la crise? Et est-ce que
vous pensez que ça pourrait vous nuire?
Mme Ghazal : Bien, si M. Legault
veut qu'on se mette tout le monde ensemble puis qu'on soit solidaires pour
faire face à la crise des menaces tarifaires, là, de Donald Trump, bien, on a
une proposition pour lui. C'est une bonne nouvelle. Si c'est ça qu'il veut
faire, là, puis être le bon père de la nation. Mais ce qu'il doit faire en
premier, c'est ce qu'on lui demande ce matin, c'est d'arrêter de couper dans
les services publics. En ce moment, avec Santé Québec, son ministre de la Santé
l'a dit lui-même, ce ne sera pas impossible, mais ça va être très, très
difficile. Ils veulent couper 1,5 milliard de dollars en disant qu'on
ne touchera pas aux services. Santé Québec, eux-mêmes, là, les Top Gun
gestionnaires le disent que ça va être un peu difficile de ne pas toucher aux
services. Souvent, M. Legault nous reproche, à nous, à Québec solidaire,
de penser que l'argent pousse dans les arbres, mais les services publics non
plus ne poussent pas dans les arbres. Il faut investir dans nos services publics
pour qu'il y ait des gens qui donnent des services à la population. Donc, s'il
veut qu'on passe au travers, qu'il ne coupe pas dans les services publics et qu'il
arrête de dire qu'il ne fait pas de l'austérité, alors que c'est exactement ce
qu'il fait sur le terrain.
Journaliste : Vous avez fait,
de votre campagne au co-porte-parolat, de l'indépendance un thème important.
Est-ce que vous pensez que le contexte actuel, c'est bon ou c'est mauvais pour
l'indépendance, pour cette cause-là?
Mme Ghazal : Bien, on a vu
les réactions, hein, du Canada, des différentes provinces, du fédéral face aux
menaces de Donald Trump. On a vu... En fait, on a eu la preuve, là, noir sur
blanc, que ça ne fonctionne pas, cette fédération-là, de parler d'une seule voix.
Chacune des provinces veut tirer le couvercle de son côté. On l'a vu avec Doug
Ford, avec Danielle Smith qui ne jouaient pas tous en équipe. Et une chose dont
je suis parfaitement convaincue, qui nous a été prouvée : les seuls qui
peuvent défendre les intérêts du Québec et les intérêts des Québécois, c'est
les Québécois eux-mêmes, c'est notre gouvernement, c'est nous-mêmes ici. Donc,
moi, j'invite M. Legault à tendre le bras, à tendre la main à toutes
les... et moi, je lui tends la main, de tous les... tous les partis d'opposition,
toutes les personnes qui ont des propositions à faire pour qu'on prenne les
décisions pour nous, les Québécois, parce qu'on ne peut pas attendre ni après
Danielle Smith, ni après Trudeau, ni après Poilievre, ni après personne pour
défendre nos intérêts.
Journaliste : Mais certains
ont fait valoir, comme le chef par intérim du Parti libéral du Québec cette
semaine, que ce n'était pas le bon moment pour se séparer du Canada. C'est
quand même un argument qui pourrait résonner auprès de certains Québécois. Qu'est-ce
que vous avez à répondre à ça?
Mme Ghazal : Pas du tout. Je
veux dire, pourquoi... On le voit que ça ne fonctionne pas. On le voit que si
nous, on veut défendre nos intérêts, par exemple avec notre hydroélectricité,
bien, c'est juste nous qui pouvons le faire. C'est une force économique que
nous avons, dont nous sommes fiers. Il faut qu'on l'utilise à bon escient pour
nous. Je ne vois pas... Si c'est une question de nombre, on va être plus
nombreux, etc., ça ne tient pas la route. Ce n'est pas une question de nombre,
c'est une question de choix et de décision qu'on prend. Puis c'est juste au
Québec qu'on peut le faire. Donc, ça ne remet pas du tout en question le fait
de vouloir faire l'indépendance du Québec. Au contraire, on a la... on le voit
que ça ne fonctionne pas. Pierre Poilievre, s'il prend le pouvoir, là, on va
avoir un autre Trump ici, au nord de la frontière. C'est ça qui... c'est ça qui
va arriver.
La Modératrice : Mme Lajoie.
Journaliste : Bonjour. M. Poilievre
a, comme M. Trump, déclaré qu'il y avait que deux sexes pour lui :
féminin, masculin. Je voudrais savoir qu'est-ce que ça augure pour le Canada si
jamais M. Poilievre prend le pouvoir à Ottawa.
Mme Ghazal : Bien, ça vient
confirmer ce que je pense, ce que je viens de dire. On a un Trump au sud de la
frontière avec des valeurs de droite, des valeurs conservatrices qui veulent
attaquer les droits des femmes, les droits des minorités, toutes les minorités,
bien, avec Pierre Poilievre, c'est... on peut s'attendre à ça. Moi, j'ai
extrêmement peur et très, très inquiète de l'arrivée de Poilievre ici au
Canada. Ce n'est certainement pas lui...
13 h 42 (version non révisée)
Mme Ghazal : ...lui qui va
nous défendre, qui va défendre nos droits, nos valeurs, notre façon de vivre au
Québec, où est-ce qu'on a cette ouverture pour les gens qui font partie des
minorités sexuelles. Ce n'est pas... On ne pourra pas compter sur Pierre
Poilievre pour nous protéger contre ces menaces de droite identitaire, de
droite conservatrice qui nous viennent du Sud. Au contraire, il va vouloir les
répandre. Ça fait que c'est vraiment une raison encore supplémentaire pour qu'au
Québec on fasse l'indépendance, pour qu'on vive selon nos valeurs, qui sont des
valeurs d'inclusion et d'ouverture. Et c'est ce que je réponds à M. Poilievre.
Je suis très, très inquiète.
Journaliste : J'aimerais vous
entendre sur la manifestation Israël doit être arrêté!, qui va être... c'est en
fin de semaine, je pense.
Mme Ghazal : Oui, c'est le
26.
Journaliste : Oui, c'est le
26.
Mme Ghazal : Et je vais être
fièrement présente à cette manifestation-là.
Journaliste : Dans le
contexte où il y a...
Mme Ghazal : Avec Alejandra,
c'est vrai.
Journaliste : Dans le
contexte où il y a quand même un cessez-le-feu qui est en vigueur en ce moment,
est-ce que vous estimez quand même que c'est une bonne chose, ce genre de
manifestation d'un conflit qui est loin d'ici, là?
Mme Ghazal : C'est une
excellente chose parce que nous sommes dans une démocratie et les citoyens ont
le droit de s'exprimer et de manifester. C'est un droit fondamental, au Québec,
qu'on doit protéger. Et cette manifestation-là est organisée par une coalition,
notamment Urgence Québec Palestine, où il y a des organisations pacifistes qui
militent pour la paix dans le monde et partout depuis très, très longtemps.
Là, maintenant, on nous dit qu'il y a un
cessez-le-feu, on... Il y a eu un génocide quand même. La situation à Gaza, ce
n'est pas le... hein, on n'est pas... c'est... tu sais, je veux dire, on n'ira
pas faire du tourisme là, maintenant que c'est arrêté puis qu'il y a un
cessez-le-feu. La situation est catastrophique humainement, là, pour les gens
qui vivent là. Israël continue à avoir des territoires occupés, occupés les...
il y a des territoires occupés en Palestine, en Israël, là où les Palestiniens
sont.
Donc, la situation n'est pas finie. Qui
nous dit qu'après ça le cessez-le-feu va tenir? Et il y a un mandat d'arrêt,
hein? Nous, on reprend beaucoup, à Québec solidaire puis ces organisations-là,
ce que la Cour pénale internationale dit. Il y a un mandat d'arrêt contre
Netanyahou et d'autres personnes et ce mandat d'arrêt doit être appliqué. Et c'est
pour ça qu'on manifeste pacifiquement.
La Modératrice : En
terminant.
Journaliste : Juste une
petite précision de votre collègue qui est là, parce que vous avez parlé, tout
à l'heure, de peut-être une solution pour contrer l'austérité, ce serait de
reporter le déficit. Jusqu'à quand Québec solidaire serait à l'aise à reporter
le déficit, reporter le retour à l'équilibre budgétaire?
Mme Zaga Mendez : Le retour à
l'équilibre. En ce moment, on vit quand même une crise, une instabilité
économique due aux tarifs de Trump. Puis il faut mettre fin à l'austérité. S'il
faut reporter le déficit, il faut le faire. Après... Pour nous, ce qui est le
plus important, là, c'est arrêter les mesures d'austérité si on est en pleine
crise économique. M. Girard, ce qu'il a dit, qu'il était prêt à considérer. On
était comme : Tant mieux si ceci donne la fin de l'austérité et d'arrêter
les coupures dans les services publics.
Journaliste : Jusqu'à quand?
Jusqu'à quand on va...
Mme Zaga Mendez : Jusqu'à
quand? En ce moment, on est dans une crise, on ne sait pas s'il va y avoir des
tarifs. Moi, je vous dirais jusqu'à tant qu'on soit capable, d'un côté, d'être
dans une plus... meilleure stabilité économique puis, de l'autre, de voir
que... Bien, une question de déficit, ce n'est pas seulement les dépenses, c'est
aussi les revenus. Et Ruba le disait, là, le problème : la CAQ s'est privée
de revenus. Alors, il faut aussi se pencher de ce côté-là.
La Modératrice : M.
Lecavalier.
Journaliste : Bonjour. Face
à, bon, cette guerre commerciale là qui se profile avec les États-Unis, est-ce
que vous croyez, finalement, que le traité de libre-échange puis les... placés
dans une situation, disons, de vulnérabilité ou de faiblesse par rapport aux
États-Unis? Est-ce que ça a été une bonne ou une mauvaise chose, finalement, le
libre-échange?
Mme Ghazal : Bien, nous, à
Québec solidaire, ça fait très longtemps qu'on dit que le libre-échange, la
façon qu'il est négocié par les États, tous ces accords-là internationaux, la
façon qu'ils sont négociés, ne bénéficient pas à toute la population. On se
rappelle du secteur manufacturier, à quel point il y a eu beaucoup de coupures,
beaucoup d'entreprises, d'usines qui ont fermé parce qu'on exportait, par
exemple, ces usines-là ailleurs, où il y avait une main-d'oeuvre moins chère.
Donc, ça n'a pas toujours été négocié et mis en place de façon à ce que ça
bénéficie à l'ensemble de la population, mais plus à une minorité.
Donc, il faudrait qu'on apprenne de la
situation actuelle puis de la crise dans laquelle on est embarqués et que,
quand il y a des négociations... Premièrement, il faut diversifier notre
économie. Si on a des échanges commerciaux à travers le monde, il faut qu'ils
soient diversifiés, ne pas seulement être aussi dépendant, notre économie aussi
être indépendante des États-Unis. Et aussi, quand on les négocie, bien, de s'assurer
qu'elles bénéficient réellement à la population, ce qui n'a pas toujours été le
cas. Toute l'histoire de ces accords-là nous le montre, nous le prouve, c'est
les travailleurs et travailleuses qui ne sont pas les premiers qui en
bénéficient, et, là encore, ils risquent d'être aussi victimes de ce qui va se
passer avec les tarifs.
Journaliste : Et, bon, vous
dites qu'il faut diversifier notre économie, là, avec d'autres partenaires.
Bien, vous étiez contre le traité de libre-échange avec l'Europe. Finalement,
est-ce que c'est une bonne idée a posteriori?
Mme Zaga Mendez : En fait, pour
revenir un peu d'abord avec...
13 h 47 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...le traité
d'échange avec les États-Unis. Là, ce qui arrive en ce moment, c'est qu'on n'est
plus devant un acteur rationnel. Donald Trump n'est pas un acteur rationnel. On
ne sait pas ce qu'il va faire demain matin. On ne sait pas comment il va
interpréter lui-même le traité du libre-échange. Et ce qui nous préoccupe le
plus, c'est qu'on n'a pas de plan B au Québec. S'il va de l'avant, d'ici le 1ᵉʳ février,
avec la hausse de tarifs, là, qu'est-ce qui arrive au Québec? Où le plan B pour
relancer notre économie, être résilient face à tout ce qui peut arriver?
Et l'État peut jouer un rôle. Bien sûr, on
peut réviser puis se tourner vers d'autres échanges commerciaux, mais il faut
revivre puis, en fait, relancer cette résilience économique. Donc, qu'est-ce
que l'État peut faire? Créer de la demande localement, c'est-à-dire de faire...
voir où est-ce qu'on peut acheter davantage les produits québécois et assurer
un marché pour, par exemple, nos producteurs agricoles, pour les producteurs
des bois, qui vont, du jour en lendemain, voir leurs demandes diminuer. Donc,
oui, on peut se tourner vers des traités de libre-échange, mais on a plus de
pouvoir en regardant les choses qu'on peut mettre en place. Et, ce plan B, on n'en
parle pas encore, et nous, on va pousser pour qu'il soit déposé et que M.
Legault nous dise qu'est-ce qu'il compte faire pour la résilience économique.
Journaliste : Oui. Du côté de
M. Legault, on parle beaucoup d'aider les entreprises, notamment, un peu, comme
ce qu'on a vu durant la COVID, évidemment. Est-ce que c'est vraiment, selon
vous, la façon de faire, d'investir dans les entreprises qui vont avoir des
difficultés, ou sinon, qu'est-ce que vous voyez comme étant la solution pour
aider les gens qui vont être pris dans les tarifs, là?
Mme Ghazal : Bien, première
chose, c'est... tu sais, il ne faut pas que M. Legault fasse diversion des
coupures qu'il est en train de faire dans les services publics. Donc, ça, ça
doit être une priorité. Il ne peut pas, dans la situation actuelle, couper en
santé, dans les services sociaux. Puis, tu sais, il y a une crise sociale, la
crise du logement, la crise de l'itinérance. Donc, ça aussi, c'est une... moyen
de protéger les gens qui pourraient aussi être affectés par, par exemple, une
perte d'emploi à cause des tarifs si jamais Trump va de l'avant.
Et donc, l'autre chose aussi, bien sûr, l'économie
locale. S'il y a des entreprises locales qui souffrent de ces tarifs-là, bien
sûr, on peut les aider et voir quelle aide on peut leur donner, de façon
ordonnée, et correcte, et rigoureuse. On a vu, par exemple, pendant la
pandémie, des fois, ce n'était pas tout à fait avisé, les aides économiques qu'on
faisait. Donc, c'est important aussi d'apprendre des erreurs de la crise du
passé. Il faut être présent pour les gens dans une situation d'urgence comme
celle-là.
Journaliste : Et on l'a vécu
pendant la pandémie puis on le voit déjà un peu en ce moment avec les tarifs,
et tout ça, c'est un peu le gouvernement qui prend toute la place. Comment l'opposition...
Qu'est-ce que vous allez faire, en fait, pour être capable de vous démarquer
dans toute cette crise-là qui s'annonce dans les prochains mois, là?
Mme Ghazal : Bien, on va être
présents, on a des propositions, des solutions, et on est très présents avec...
sur le terrain, avec les gens, là, aujourd'hui, mon collègue Alexandre Leduc
qui était présent avec les éducatrices en services de garde, qui sont en grève
parce que le gouvernement ne veut pas négocier puis pouvoir leur donner...
rendre ce métier-là attractif. Ça, c'est une façon aussi d'aider les gens, d'aider
les Québécois. Donc, nous, on va être présents, et ici, on va être une... des
parlementaires comme on l'a toujours été, efficaces, toujours présents, à poser
des bonnes questions puis aussi auprès des gens qui nous demandent, qui nous
interpellent, de nous tenir debout à côté d'eux.
Et M. Legault, oui, là, il veut jouer un
petit peu le bon père de famille puis nous dire qu'il va s'occuper de nous.
Puis là il commençait à parler même d'achat local. J'ai comme quasiment entendu
entre les branches le panier bleu 2.0, qui a été une catastrophe, où
est-ce que Fitzgibbon, on se rappelle, voulait faire affaire avec Amazon, à l'époque.
Donc, il ne faut pas juste qu'il lance des choses, puis des phrases comme ça.
Il faut qu'il y ait des propositions, des solutions. Puis nous, on va être
toujours présents pour nous... faire le relai des inquiétudes, puis des crises
ou de l'impact de la crise de la population ici, à l'Assemblée nationale et sur
le terrain.
La Modératrice : Merci. M.
Laberge.
Journaliste : Oui, bonjour.
Je voulais revenir sur les... la redistribution des dossiers. Il me semble, il
y avait quand même un certain déséquilibre. Il y a certains députés qui en ont
beaucoup, il y en a d'autres qui en ont beaucoup moins, je pense notamment à
Christine Labrie qui a seulement deux dossiers, Manon Massé, également. Qu'est-ce
qui explique ça?
Mme Ghazal : Bien, moi, c'était
important, avec moi, avec Gabriel aussi, que j'ai rencontré pendant que je
berçais la petite Louise, là, pour discuter de la distribution des dossiers. Et
c'est vraiment... Il y a un ensemble de facteurs dans lesquels je ne pourrais
pas tout rentrer. Moi, ce qui était important, c'est que chacun des députés...
on ait une équipe forte, qu'on puisse être là où on peut le plus rayonner. On a
tous... on est tous des parlementaires redoutables. Ce n'est pas juste, nous,
Québec solidaire, qui le disons, il y a aussi des gens qui nous observent et
qui le disent qu'on est efficaces. Et c'était... l'objectif aussi, c'était de
les redistribuer en fonction des intérêts des députés, en fonction de la charge
de travail, en fonction de leurs désirs, en fonction de ce que nous, on voit où
est-ce qu'ils peuvent briller le mieux, Gabriel et moi. Donc, c'est tous
facteurs-là qui...
13 h 52 (version non révisée)
Mme Ghazal : ...dont on a tenu
un acompte pour avoir cette belle répartition, que moi, je trouve très
équilibrée et qui va nous permettre d'être forts et d'être... de continuer à
être efficaces et à faire notre travail.
Journaliste : Vous parlez de
désirs, d'intérêt, des députés. Est-ce que, donc, on peut comprendre que, par
exemple, Mme Labrie a manifesté le désir d'avoir moins de dossiers?
Mme Ghazal : Je n'irai pas
dans les détails de toutes les conversations personnelles qu'on a eues ensemble
avec chacun des députés, parce que ce n'est pas intéressant puis ça ne regarde
personne. C'est un travail collectif qu'on fait ensemble.
Journaliste : Oui.
Pierre-Antoine Gosselin, de TVA. Je veux juste rebondir brièvement sur ce qui a
été mentionné ce matin. Vous avez mentionné qu'il y a eu une demande de la part
des députés du caucus pour une démarche pour travailler ensemble. Le mot
«démarche» est assez vague, là, dans ce cas-ci.
J'aurais peut-être aimé avoir une
précision sur la façon. Est-ce que c'est à travers, je ne sais pas, moi, l'embauche
d'une tierce personne ou d'une... Qu'est-ce que vous voulez dire par là,
exactement? C'est assez vague.
Mme Ghazal : Bien, c'est
vraiment une démarche collective qui a été désirée par tous... qui est désirée
par tous les députés, et je ne rentrerais pas dans les détails de comment est-ce
qu'on va faire ça, parce qu'il y a des gens... Ce qui est notre objectif
important, c'est de répondre à ce que les gens s'attendent de nous. Il y a des
gens qui s'attendent de nous, à Québec solidaire, qu'on soit les défenseurs des
services publics. Il y a des gens qui nous disent qu'eux, quand ils veulent
aller avoir une chirurgie, changer une hanche, avoir une opération, bien, ils
sont obligés, malgré eux, parce qu'ils ont un peu d'économies, de sortir leur
carte de crédit au lieu de payer... en plus de payer avec leurs impôts.
Donc, il y a des gens au Québec qui ont
des attentes envers le seul et unique parti de gauche au Québec et qui est
représenté ici, à l'Assemblée nationale, par 12 députés. Et le désir puis la
volonté des 12, là, les membres du caucus, c'est qu'on travaille ensemble dans
une démarche qui nous regarde, qu'on va faire à notre façon pour, après ça,
faire notre travail et être le plus unis possible. On a besoin d'une gauche
unie, vous le voyez, avec la montée de la droite partout. Moi, à chaque fois
que je fais des entrevues... Mme Ghazal, qu'est-ce qui va arriver avec... vous
voyez la droite monter partout? Bien, c'est... on n'a jamais eu autant besoin d'un
parti de gauche uni qui met en place et qui défend les intérêts des Québécois,
qui défend la justice sociale, qui défend l'égalité des chances en éducation et
l'école publique québécoise, le système de santé. On n'a jamais eu... Les valeurs
aussi québécoises d'inclusion, de respect de la diversité... de féminisme. Moi,
c'est un dossier que, vous avez vu, je vais continuer à porter haut et fort. Je
l'ai fait, à la fin de l'année dernière, où j'ai porté une pétition qui a été
virale, 100 000 signatures de gens qui disent : On ne veut pas que les
droits des femmes soient attaqués, on veut que la contraception soit gratuite.
Donc, il y a vraiment une inquiétude et
des attentes de la part de la population québécoise, et on veut travailler dans
cette démarche-là pour pouvoir y répondre.
La Modératrice : Mme Sioui.
Journaliste : Bonjour à
toutes les deux. Vous avez salué le changement de discours du ministre Girard à
propos de l'atteinte de l'équilibre budgétaire en 2030. Lui lie ce possible
report-là à un cas de force majeure, là, dans ce cas-ci, Trump. Est-ce, pour
vous, on peut seulement repousser l'échéancier si M. Trump met sa menace à
exécution ou est-ce que la situation actuelle commande déjà un report de l'échéancier?
Mme Ghazal : En fait, face à
la situation d'urgence actuelle, où il y a une imprévisibilité et une
inquiétude par rapport à l'économie québécoise, bien, le déficit n'est pas la
priorité, n'est pas la chose qu'il faut régler maintenant. Ce qui est
important, c'est de s'assurer que les gens aient des services publics. Ce qui
est important, c'est d'avoir un plan, hein? On n'a pas de plan B pour faire
face si jamais Trump met à exécution ses tarifs. Et donc c'est ça, la priorité.
Maintenant, pour ce qui est du déficit, de
dire quand est-ce qu'on le reporte, etc. C'est sûr que, pour nous, à Québec
solidaire, ce qui est fondamental, c'est que le gouvernement, c'est un acteur
économique important qui doit investir aussi dans l'économie. Et c'est à ça qu'il
doit s'atteler et non pas à s'assurer que le déficit soit plus bas ou à quelle
date on doit atteindre l'équilibre budgétaire. Nous, à Québec solidaire, la loi
du déficit zéro, on a toujours été... on n'a jamais été en faveur de ça, l'argent
qu'on met, par exemple, dans le Fonds des générations, alors qu'on a besoin. On
a une crise climatique aussi, on en a besoin pour prendre soin du monde,
maintenant, ce n'est pas le temps, après ça, de dire : On va mettre de l'argent
de côté pour, éventuellement, atteindre le déficit zéro, alors qu'on est dans
une situation d'urgence.
Journaliste : Mais donc,
juste pour être sûre de bien comprendre, pour vous, même si M. Trump ne mettait
pas à exécution sa...
13 h 57 (version non révisée)
Journaliste : ...s'il n'y
avait pas de tarif de 25 %. Le seul fait que sa présence à la présidence
américaine cause de l'incertitude justifie un report de l'équilibre budgétaire
au-delà de 2030?
Mme Zaga Mendez : Justifie la
fin de l'austérité. C'est à dire nous, ce qu'on demande, là, c'est qu'il n'y
ait plus de coupures dans les services publics. Ça, c'est une chose.
Journaliste : O.K. Donc, on
vise ne plus 2030 pour le retour à l'équilibre budgétaire.
Mme Zaga Mendez : Après, pour
atteindre l'équilibre budgétaire, on peut faire d'autres choses au Québec.
Première étape, fin de l'austérité. Donc, ne pas couper dans les services
publics parce qu'on est devant une instabilité, comme disait Ruba. Après, la
question du déficit, là, c'est aussi une question de choix. On l'a dit tout à l'heure,
la CAQ a fait des mauvais choix, la CAQ a fait ce que nous, on appelle du
gaspillage bleu, l'argent qui est allé à Northvolt, l'argent qui est allé aux
Kings, l'argent qui va encore dans le troisième lien. C'est des mauvais choix.
Journaliste : Ça, je
comprends. Mais la seule présence de Trump à la présidence justifie qu'on
creuse davantage le déficit et qu'on repousse l'échéancier pour le retour à l'équilibre
budgétaire.
Mme Ghazal : Mais on n'est
pas obligé. Je veux dire... parce qu'on prend pour acquis qu'il faut creuser le
déficit. Nous, à Québec solidaire, ce qui est important, c'est que les gens...
l'État, qui est un acteur économique important... qu'on investisse et... dans
les services publics et ne pas faire une obsession du déficit... du déficit
zéro.
Maintenant, la présence de Trump fait en
sorte qu'il faut encore plus réfléchir de cette façon-là, puis s'assurer d'investir,
puis arrêter de faire des mauvais choix. Si on a le 11 milliards, c'est
parce que le gouvernement du Québec fait du gaspillage. Le gaspillage bleu,
mais ça fait longtemps qu'on en parle. On a des exemples à la pelletée. Et les
derniers, là, où M. Legault nous dit qu'il est fier de sa moyenne au
bâton, bien, ça a quand même coûté 700 millions de dollars de
Northvolt. Le bureau, là, toutes les tergiversations sur le troisième lien et
sur le tramway, on a mis beaucoup, beaucoup d'argent dans les bureaux d'études,
par exemple, du troisième lien ou aussi du tramway, où est-ce qu'on a
recommencé, on a recommencé, on a commencé. C'est beaucoup d'argent. Il y a du
gaspillage que le gouvernement Legault fait déjà et qui amène aussi le déficit.
Journaliste : Puis une
dernière petite chose.
La Modératrice : En
finissant.
Journaliste : Vous avez
répété ce matin, à quelques reprises, que vous êtes le seul parti de gauche.
Pourquoi le Parti québécois n'est pas un parti de gauche?
Mme Ghazal : Oui. Bien, dès
la naissance du Parti québécois, si je me rappelle de mes cours d'histoire,
quand il a été créé avec René Lévesque, c'était une coalition, hein, on se
rappelle, il y avait le RIN, il y avait le... un autre parti de droite dont le
nom m'échappe. Donc, c'était une coalition. Ça fait parti de l'identité de l'AN...
de l'ADN du Parti québécois qui, à un moment donné, à travers l'histoire, il y
a eu une tendance plus sociale-démocrate. Aujourd'hui, on voit un retour plus
conservateur avec l'arrivée à la tête de M. Paul St-Pierre Plamondon.
Donc...
Journaliste : Mais ça se
reflète où cette tendance conservatrice là?
Mme Ghazal : C'est une...
Bien, on le voit, par exemple, sur les questions identitaires, sur le fait de
nous traiter de wokes antidémocratiques, un peu comme ce que... toute la... toutes
ces guerres culturelles qu'on voit au sud des États-Unis, qu'on va avoir si
Poilievre prend le pouvoir. Moi, il y a des gens, même du Parti québécois,
hein, qui me disent : On ne reconnaît plus notre parti, ils veulent quand
même lui donner la chance, ils veulent continuer à militer, mais ils me disent
des fois : Moi, j'aime ce que tu... ce que vous faites, Mme Ghazal,
pour l'indépendance, je suis... mais je suis trop vieux pour changer de parti,
je suis pour le Parti québécois, mais moi, je suis de la tendance plus de
gauche. Mais il faut regarder le leadership du Parti québécois, il s'en va plus
vers une tangente conservatrice. Ça fait partie de leur façon de faire. C'est
une coalition, ce qui n'est pas notre cas.
Journaliste : Merci.
Mme Ghazal : Merci.
La Modératrice : En anglais?
Journaliste : Oui, en
anglais, évidemment. Just, first, well, I'd like to hear you
on the two genders that Pierre Poilievre is saying that only exist. So, what is
your thought on that? Is that something that is dangerous as well for Canadians
et Quebeckers?
Mme Ghazal :
What Poilievre said is that there's
only two sex and he doesn't want to recognize sexual diversity in our society
is dangerous. And it's the same speech held by Trump. So, with what we are
living with Trump, and what the American society is living, we don't need
another Trump on the north of the frontier. So, I'm very, very… Comment on dit «inquiète»?
Journaliste
: Worried.
Mme Ghazal : Worried, yes. So, I'm very, very worried about this speech, also
about the attacks on women's rights. M. Poilievre said that he doesn't want to
touch the avortement…
Mme Zaga Mendez : Abortion.
Mme Ghazal : Abortion, yes. M. Poilievre saif that he doesn't want to touch abortion, but we
know that he already voted in the past on laws against abortion. And, in his
party also, there's a very, very big lobby against abortion. So, I'm very
afraid to have another Trump here in Canada, that's why we need to be
independent here in Québec, to protect our values.
Journaliste :
And, as for the response to those tariffs
that could…
14 h 02 (version non révisée)
Journaliste : ...what you
think is the best answer. You see Mr. Legault saying he was going to invest in
enterprises here. Is that the best way to do it? What do you think?
Mme Zaga Mendez : So, the
first step, for us, is to stop cutting in our public services... called
austerity measures. So, the first step needs to be to avoid any austerity
measures, because we need to have string public services, we cannot allow us to
kick people out of... education or health system, and then, to look and how we
can make our economy resilient in order to create local demande, in order to
buy more Québec products, in order to be able to... how do you say, support our
businesses here. And this plan needs to come really quick, because we don't
know what Trump is going to do. He's not a rational actor, he changes ideas
every now and then. So, as fast as we can, here, Mr. Legault needs to stop
austerity and have a plan for more economic resilience in Québec.
Journaliste : And you're open
to actually raise the deficit because of that, and not to see, in the next
future, where we're going to come back to zero?
Mme Zaga Mendez : Well, in
time of crisis, we need to have measures like that, such as stop cutting. And
yes, the State needs to play a role. If we don't do so, we're going to have
some small businesses that are going to disappear. I'm thinking about our
farms. There are farms that sell fruits and vegetables to the States and they
might not have a market tomorrow morning. And what do we do? So, the State needs
to step aside from austerity measures in order to be able to support those
businesses.
La Modératrice : Merci.
Rapidement.
Journaliste : Dans votre
réponse, tantôt, sur le libre-échange, la question venait de Charles
Lecavalier, vous avez dit : Il faut comme développer notre marché
intérieur face aux tarifs, et tout ça. Est-ce que vous ne convergez pas,
finalement, avec Trump, dans le fait qu'il faudrait réindustrialiser le Québec?
Est-ce que ça ne serait pas une occasion... Je me souviens des débats sur le
libre-échange dans les années 80, on était... je veux dire, la gauche, était
farouchement contre le libre-échange, justement parce qu'on perdait des
emplois. Est-ce que ce n'est pas une occasion pour réindustrialiser, ramener
des manufactures ici, au Québec, pour notre marché intérieur?
Mme Ghazal : Bien, l'idée, tu
sais, par exemple, si on veut être... avoir un nationalisme économique, c'est-à-dire
qu'on veut s'assurer que ce soit l'économie du Québec qui fleurisse, ça, c'est
une bonne chose, c'est une excellente chose et c'est quelque chose auquel on
appelle, plus d'autonomie. Et on l'a vu, pendant la pandémie, à un moment
donné, on n'avait plus de médicaments, on était vraiment dépendants pour des
masques. Tout d'un coup, on a découvert que ce n'était pas si une bonne chose d'être
dépendant des autres économies... et de développer notre autonomie.
Malheureusement, ça a été des discours, puis il n'y a pas vraiment quelque
chose qui a été fait de structurant pour notre économie.
Mais ça, ça ne veut pas dire non plus d'être
totalement fermé, puis on n'importe plus, on n'exporte plus jamais rien. Ce n'est
pas un protectionnisme à tout crin on n'est pas pour le libre-échange à tout
crin, sans conditions, en disant que, dès qu'on signe un traité de
libre-échange avec n'importe quel pays dans le monde, tout d'un coup, ça va
percoler dans la population. Il faut que ce soit bien négocié, bien fait, puis
que la population puisse aussi être bénéficiaire des impacts du libre-échange.
Sinon, on ne le fait pas.
Mais il faut aussi développer une
résilience économique. On a des secteurs industriels où on peut, on l'a déjà,
il faut le faire encore plus et... mais ça ne veut pas dire non plus de se
fermer puis de dire : Bien, il n'y a plus rien qui sort, il n'y a plus
rien qui rentre et... avoir une sorte d'économie.
La Modératrice : En
terminant.
Journaliste : Qu'est-ce qu'il
faudrait redévelopper?
Mme Zaga Mendez : Bien, en
fait, pour répondre à votre question aussi, ce que j'ajouterais, c'est qu'il y
a une différence entre Trump puis une vision plus de gauche de l'économie. C'est
que Trump...
Journaliste : Ah oui?
Des voix : ...
Mme Zaga Mendez : Vous le
savez, là, quand on dit : On se tourne vers le nationalisme, Trump, ce qu'il
fait, là, ce n'est pas seulement mettre de tarifs, là, c'est le faire aussi
pour avantager ses amis multimilliardaires. Il y a vraiment un objectif, là, d'accroître
la richesse entre les mains des plus riches.
Journaliste : Mais les
classes laborieuses ont voté pour lui...
Mme Zaga Mendez : Bien sûr...
Journaliste : ...parce qu'il
parle... il leur parle, il leur dit : Je vais ramener les emplois que la
mondialisation et le libre-échange vous ont enlevés, non?
Mme Zaga Mendez : Pour
répondre à la question de... on peut faire une économie plus résiliente, on
peut faire plus d'industrialisation puis de... le voir selon les secteurs, mais
l'objectif ultime, c'est de répartir mieux cette richesse-là, justement, pour
ces classes, pour les gens qui travaillent, pour les gens qui sont dans nos
services publics. Si on ne le fait pas... C'est ça, la différence de vision.
Quand vous posez la question... êtes-vous en train de faire la même chose que
Trump? Bien, c'est non. On est capable de relancer l'économie ici tout en
gardant des services publics qui sont...
14 h 07 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...solide,
puis qu'on distribue comme ça la richesse.
Journaliste : Et qu'est-ce qu'on
réindustrialiserait en premier?
Mme Ghazal : Tu vas faire des
belles propositions.
Mme Zaga Mendez : Oui, j'ai hâte
de vous en parler.
Mme Ghazal : ...dans les
prochaines... Oui. Merci.
La Modératrice : Génial.
Merci beaucoup.
(Fin à 14 h 08)