Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’énergie
Version préliminaire
Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.
Monday, December 16, 2024, 9 h 30
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
9 h 26 (version non révisée)
(Neuf heures trente et une minutes)
M. Paradis : Bonjour, tout le
monde. Petite note avant de commencer sur le sujet principal...
9 h 31 (version non révisée)
M. Paradis : ...aujourd'hui.
On apprend ce matin que, quatre mois après l'ouragan Debby, seuls 720 dossiers
sur les 10 076 réclamations déposées ont été traités positivement, c'est-à-dire
7 %. Quelques jours après l'ouragan, le premier ministre François Legault
s'est rendu visiter les sinistrés. Il leur a promis, il leur a dit : Vous
vivez quelque chose de difficile, vous allez être indemnisé. Il faut faire
appel au gros bon sens, a-t-il dit. Il l'a promis. C'est encore une fois une
promesse non respectée qui a été reniée. Nous, on a présenté une motion à l'Assemblée
nationale pour exiger le respect de cette promesse et le gouvernement de la CAQ
l'a refusée. Voilà une autre illustration de ce qu'est ce gouvernement.
M.
St-Pierre
Plamondon :Merci, Pascal. Avant d'aller
sur Churchill Falls, une note sur Santé Québec. Le Parti québécois fait une
sortie jeudi dernier sur le sujet de l'absence de transparence de Santé Québec
vis-à-vis des coupures qui vont avoisiner le 1,5 milliard à un moment où
le système de santé est très fragile. Et, essentiellement, le Parti québécois
demandait de la transparence de Santé Québec en disant : Ce n'est pas
parce que le ministre passe sa commande de couper à Santé Québec que personne
ne va répondre aux questions puis qu'il n'y aura aucune transparence. Et là on
voit ce matin le ministère qui intervient auprès de Santé Québec pour dire :
Là, finalement, vous allez couper, mais pas à cet endroit-là, donc passe à
nouveau des commandes politiques. Donc, on revient avec notre demande de
transparence. C'est le ministre qui a demandé à Santé Québec de faire des
coupures. C'est lié au déficit historique du Québec. C'est à nouveau le
ministère qui intervient dans Santé Québec pour leur dire : Bien, coupez,
mais coupez à quelques endroits. Mais pendant ce temps là, le ministère, puis
le ministre, ne prend pas ses responsabilités, ne répond pas aux questions, et
il en voit toute la tâche difficile dans la Cour de santé Québec. On réclame de
la transparence. Quel est le plan? Où allons-nous couper? Parce qu'on le sait
qu'il y a des infirmières puis du personnel essentiel dans le système qui, en
ce moment, sont l'objet de coupures sans qu'il y ait d'explication. On apprend
tout au compte goutte. Ce n'est pas normal.
Sur Churchill Falls, on a pris la peine d'examiner
l'entente et on veut simplement commenter avec justesse, modération, mais
revenir sur les faits parce que ce que le gouvernement tente... a tenté de
vendre dans la population québécoise, c'est qu'on avait fait tout un deal à
0,04 $ du kilowattheure jusqu'en 2075. Or, ce n'est pas ça la réalité
quand on regarde puis on décortique l'entente. Nous avions une entente très
payante jusqu'en 2041, une entente valide et garantie à 0,02 $ et on a
augmenté. Donc, on a renié, répudié l'entente, et, essentiellement, on fait un
chèque de 17 milliards à Terre-Neuve. En échange de quoi? En échange d'un
tarif à 0,07 $ le kilowattheure à partir de 2041 jusqu'en 2075. Mais ce
fameux 0,07 $, il faut tenir compte du fait qu'on écrit un chèque de 17 milliards
à Terre-Neuve sur la base d'une entente qui, sinon, était parfaitement valide.
Et donc on avoisine davantage autour du 0,09 $ quelques cennes le
kilowattheure pour ce qui est de la centrale déjà existante et, pour les
nouveaux projets, on est autour de 0,11 $.
C'est important de dire les chiffres comme
ils le sont parce que ça donne un éclairage différent sur pourquoi le premier
ministre de Terre-Neuve va manquer autant de respect au Québec en déchirant l'entente
devant le premier ministre du Québec. Ce n'est pas normal quand on a une
négociation de gré à gré puis que c'est gagnant gagnant. Normalement, ce n'est
pas comme ça qu'on annonce la chose. Et on craint, nous, que c'est une
négociation qui, somme toute, n'est pas si payante pour le Québec dans la
mesure où c'est nous qui avons financé Churchill Falls à l'origine. C'est
encore nous qui va tout financer les infrastructures, qui va prendre tous les
risques. Puis finalement, on sauve un peu d'argent au kilowattheure, mais pas
des fortunes non plus. Et, au final, bien, ces infrastructures-là, elles ne
sont pas au Québec et elles sont entre les mains de Terre-Neuve.
Donc, compte tenu de tous les risques qu'on
prend, on craint que ces négociations-là ont été faites dans un contexte
historique erroné, c'est-à-dire que Terre-Neuve a fait valoir une injustice
épouvantable autour de l'entente entre Québec et Terre-Neuve. Et on comprend
que le premier ministre n'a pas mis en contexte cette prétention-là, d'une part
parce que le Québec avait pris tous les risques à l'époque, mais également
parce que le Québec avait perdu le Labrador pour aucune raison valable, là, une
décision du Conseil privé de Londres, incompréhensible, où on a pris le
Labrador puis on l'a donné à Terre-Neuve. Et c'était ça, le contexte à l'époque.
Donc, si le premier ministre, contrairement à tous ses prédécesseurs, a omis de
parler des revendications du Québec...
9 h 36 (version non révisée)
M. St-Pierre Plamondon : ...sur
le Labrador au moment où son interlocuteur parlait de l'injustice épouvantable
de l'entente entre Terre-Neuve et Québec, si on est parti avec la mauvaise
posture de s'excuser pour quelque chose, en fait, pour lequel on n'a pas à s'excuser,
bien, ça explique peut-être un résultat de négociation qui, minimalement, peut
être remis en question.
Je ne vous dis pas que c'est une mauvaise
entente sur toute la ligne, parce que c'est vrai que le Québec, une fois que
Pierre Fitzgibbon a distribué les contrats... l'énergie à des compagnies au
tarif L, là, c'est-à-dire 0,05 $ à 0,06 $... c'est vrai que le
déficit énergétique crée une pression très forte sur Hydro-Québec. Donc, moi,
je ne blâme pas Hydro-Québec là-dedans, mais je me pose des questions sur les
prémisses de base de cette négociation-là et comment on justifie que c'est une
très bonne affaire de payer 0,09 $ pour de l'électricité qu'on produit à
0,03 $, 0,04 $ à peu près à Churchill Falls, si on s'en tient aux
données qu'on a sur la Manic, là, le coût de production de ce genre de barrage
là, ou aller chercher de la nouvelle énergie à 0,11 $, alors qu'on vient
de vendre de l'énergie à 0,05 $ et 0,06 $ à de la grande entreprise
puis on vient de faire des contrats avec les États-Unis également bien en deçà
du coût de cette nouvelle énergie là. Ça n'a pas vraiment de sens.
Donc, j'ai l'impression, pour conclure
là-dessus, qu'Hydro-Québec a fait ce qu'il pouvait dans le contexte d'un
déficit énergétique qu'on a créé de toutes pièces et qui demande qu'on ait des
résultats rapidement. Un des avantages du Labrador, c'est que la hausse de
production va être rapide par rapport à des projets faits au Québec. Et on a
accepté d'être locataires au lieu d'être propriétaires parce que ça permet d'aller
chercher quelques cents de moins du kilowattheure, mais avec le désavantage que
ce n'est pas chez nous puis ce n'est pas nous les propriétaires, alors qu'on
finance l'entièreté de ces projets-là. Donc, j'ai l'impression que c'est ça, l'équilibre
qu'Hydro-Québec a tenté de faire. Mais, pour nous, c'est important de corriger
à nouveau les communications du gouvernement, qui ne sont pas fiables, qui
tentent de nous faire croire qu'on vient de faire un deal à 0,04 $ du
kilowattheure jusqu'en 2075. N'importe qui qui est sérieux et qui regarde l'entente
se rend compte que ce n'est pas le cas. Et, si ça avait été le cas, je vous
promets que le premier ministre de Terre-Neuve n'aurait pas eu cette arrogance
et ce manque de respect devant notre premier ministre au moment de l'annonce de
l'entente. Ça devrait sonner des cloches sur la nature véritable de l'entente.
Journaliste : Vous arrivez
comment aux calculs de 0,09 $ et 0,11 $?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
0,11 $, c'est ce qu'on comprend qui est pour Gull Island puis la phase
deux de Churchill, le coût que... pour nous, là, ce qui est moins cher qu'un
0,13 $ d'un projet fait au Québec, mais tu es locataire puis tu n'as pas
les... tu n'as pas les infrastructures à long terme.
Journaliste : Mais le 0,09 $,
là, pour l'entente actuelle? Parce qu'eux disent, en moyenne, 0,06 $, là,
pour les prochaines années puis 0,07 $, je pense...
M. St-Pierre Plamondon : Faites
attention aux moyennes. Il y a deux périodes...
Journaliste : ...je vous dis
ce qu'ils disent.
M. St-Pierre Plamondon : Exact.
Journaliste : Donc, vous,
vous arrivez comment à ce chiffre-là?
M. St-Pierre Plamondon : Donc,
il y a deux périodes. Il y a la période d'aujourd'hui à 2041, c'était un
contrat béton, confirmé par les cours au moins une dizaine de fois, on était
supposés payer 0,002 $. On leur a consenti 0,02 $ à peu près. Ça
coûte 17 milliards. Donc, ça, gardons-le en tête. D'ici 2041, on a décidé
de notre propre chef de rédiger un chèque de 17 milliards. On va le
remettre dans l'équation plus tard parce que c'est de l'argent qu'on donne, là.
La période 2041 à 2075, l'information que
nous, on a, c'est que le bloc patrimonial ou historique de Churchill Falls, c'est
de l'énergie qui va être vendue dorénavant à 0,07 $ le kilowattheure, mais
ce n'est pas 0,07 $ gratuit parce qu'on a payé 17 milliards pour
obtenir ce tarif de 0,07 $. Donc, si on intègre... on fait une estimation
puis on intègre la valeur du 17 milliards consenti gratuitement à
Terre-Neuve dans ce 0,07 $, sur la période de temps escompté, on arrive à
peu près à 0,09 $ le kilowattheure, c'est une estimation, mais...
M. Paradis : Peut-être plus.
M. St-Pierre Plamondon : ...peut-être
plus, mais c'est important... puis il y aura des experts plus précis, là, mais
c'est important de juste comprendre la logique, si on fait un chèque de 17 milliards
pour aucune raison, bien, il faut en tenir compte dans la manière que le
gouvernement a de pavaner sur le... combien ça coûte au kilowattheure, là,
parce que c'est d'éluder qu'on vient de faire un chèque de 17 milliards
sur aucune base autre que...
Journaliste : Sur le 17 milliards,
il y a des sommes, si je ne m'abuse, qui sont dédiées à la construction de la
centrale à Gull Island aussi, là...
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Ça, c'est 25 milliards en infrastructures. Donc, c'est le Québec...
Journaliste : ...
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
ça, on pourra le regarder ensemble, là, mais séparons les coûts d'infrastructures
du coût annuel qu'on va se mettre à payer pour rien dans l'énergie qui nous est
vendue à partir de Churchill Falls, quand même deux sujets différents. Mais
vous avez raison de les relier sur une chose : quand, normalement, c'est
toi qui paies la totalité d'une infrastructure, tu t'attends de payer au «cost»
ensuite ton énergie, mais on a payé la totalité de Churchill, on va payer la
totalité de Churchill deux...
9 h 41 (version non révisée)
M. St-Pierre Plamondon : ...mais
à 9 cents, en moyenne, là, si on inclut le chèque de 17 milliards, à
9 cents le kilowattheure, on est très loin par-dessus le coût de
production à Churchill Falls. Si on prend la Manic, parce qu'on n'a pas trouvé les
coûts de... combien coûte un kilowattheure à Churchill Falls, mais si on prend
la Manic puis les barrages comparables, c'est 3 à 4 cents que ça coûte à
produire, puis Terre-Neuve va nous le vendre à 9 cents pour quelque chose
qu'on a entièrement construit, financé et qu'on va continuer à financer à
100 % mais qui n'est pas sur notre territoire, et dans le contexte où
Terre-Neuve ne pouvait pas vendre cette électricité-là à personne d'autre qu'au
Québec, parce qu'il y a un problème de monopole d'achat, là, lié à la
distribution.
Journaliste : Qu'est-ce qui
vous fait dire que François Legault est arrivé là prêt à faire des concessions
à Terre-Neuve-et-Labrador?
M. Paradis : Le résultat
parle de lui-même. La communication actuellement du gouvernement compare ce qu'on
va aller chercher en électricité à Churchill Falls avec les alternatives. Et
là, c'est vrai, il faut convenir que des alternatives, par exemple, construire
un nouveau barrage, ça coûterait cher, mais il faut le regarder par rapport à l'entente
sur laquelle le Québec pouvait bâtir sa négociation. Et là, ça coûte cher de ne
pas être arrivés avec la perspective historique puis d'avoir dit : C'est
Terre-Neuve qui est victime d'une injustice. Parce que là, quand on regarde ça,
on payait de l'électricité 0,2 cents du kilowattheure, et là on va la
payer jusqu'à 9 et 10 cents du kilowattheure. C'est 35 à 45 fois plus
cher pour les Québécois.
Journaliste : M. Legault ne l'a
pas dit verbatim, là, que Terre-Neuve avait été victime d'une injustice.
M. Paradis : Bien, attendez,
là. À la conférence de presse là-bas, la question lui a été posée : Est-ce
que vous remettez en question la question de la frontière du Labrador? Il a
répondu : Ce n'est pas la question aujourd'hui. Le premier ministre de
Terre-Neuve, lui, s'est empressé de dire : La question ne se reposera plus
jamais.
Alors, ici, il y a une revendication
historique du Québec. Taschereau, au moment de la décision, en 1927, a réagi en
disant qu'il n'était pas d'accord avec cette décision-là. Le premier ministre
Duplessis, à l'époque, a revendiqué, en 1949, la souveraineté. Johnson a
commencé les négociations sur Churchill Falls en disant qu'il réclamait la
souveraineté du Québec, René Lévesque l'a réclamée. Il y a une politique du
Parti québécois sur la cartographie qui empêche de montrer une frontière nette
entre le Labrador et le Québec. Il y a une déclaration du gouvernement Landry,
au moment du changement de nom de Terre-Neuve, à l'effet que pour nous, ça ne
changeait rien au fait qu'on refusait les conclusions de 1927 et qu'on ne
reconnaissait pas la frontière.
Est-ce que François Legault est le
fossoyeur des revendications historiques du Québec sur le Labrador? Parce que,
s'il s'est présenté comme ça aux négociations, ça coûte cher, en disant :
C'est vous, à Terre-Neuve, qui êtes victimes d'une injustice. Ce n'est pas le
cas.
Journaliste : C'est qu'il l'a
peut-être abordé, dans les négociations, sans que ça ait été mentionné.
M. St-Pierre Plamondon : Juste
pour être clair, si tu arrives à un point de presse puis tu présentes une
entente de cette taille-là, et que le premier ministre du Québec n'a rien à
dire sur l'histoire du Québec et de Terre-Neuve et du Labrador, mais que le
premier ministre de Terre-Neuve, lui, prend l'entente puis dit : Je le
déchire devant vous, quelle injustice historique, on va la réparer, ça dit ce
que ça a à dire sur ces négociations-là, à savoir que le Québec, pour une
première fois depuis des décennies, depuis des siècles, presque un siècle, a
cessé de revendiquer ses prétentions historiques pendant que Terre-Neuve a joué
le tout pour le tout sur une pseudo-injustice qui est absolument non fondée,
parce que c'est le Québec qui a pris tous les risques à l'époque et Terre-Neuve
a consenti à ça. Ça a été confirmé par les cours. Donc, si on part les
négociations sur des prémisses erronées sur l'histoire, évidemment que ça a un
impact.
Puis ça paraît au moment de faire l'annonce.
J'ai trouvé ça relativement humiliant pour le Québec de voir ce spectacle
empreint de mépris pour une entente qui était parfaitement valide. Pendant qu'on
passe sous silence le vol du Labrador à travers une décision du Conseil privé
qui n'a aucun sens, il y a... il y a bientôt presque un siècle.
Journaliste : Si vous prenez
le pouvoir en 2026, est-ce que vous voulez rouvrir cette entente-là?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
toujours la... Une fois qu'une entente est faite, il faut qu'un gouvernement
ait la réputation de respecter ces ententes. Donc, on préférerait que François
Legault ne fasse pas d'erreurs historiques au moment de négocier ou, en tout
cas, ne donne pas d'importance aux prétentions historiques de Terre-Neuve, qui
sont absolument fausses. Parce que c'est vrai qu'une fois que l'entente, elle
est scellée, il y a des cours de justice, là. On est dans un système basé sur
la règle de droit puis c'est important d'avoir la stabilité des contrats. Donc,
non, une fois que l'entente sera confirmée, à moins qu'on découvre qu'il y a
vraiment eu du dol, là, c'est-à-dire de fausses représentations déterminantes
au moment de signer le contrat, tant que le contrat, il est valide, une fois qu'il
est signé...
9 h 46 (version non révisée)
M.
St-Pierre
Plamondon :...qui va lier le Québec
jusqu'en 2075. Et prenez note, il n'y a pas de porte de sortie dans ce
contrat-là. C'est une entente où on doit payer ces tarifs-là jusqu'en 2075,
même si une nouvelle technologie révolutionnaire apparaît en 2055 et fait en
sorte que l'on ne veut plus de cette énergie-là, on devra payer ce tarif-là
pour payer des infrastructures qu'on finance en plus nous-mêmes. Donc, ce n'est
pas rien comme entente, là.
Journaliste : Est-ce que vous
entameriez des revendications nouvelles pour le Labrador, par exemple? Qu'est-ce
que vous feriez, là, en 2026, pour corriger cette injustice-là?
M.
St-Pierre
Plamondon :On va continuer à
revendiquer les prétentions historiques du Québec, mais je ne vous cacherai pas
que le comportement du premier ministre François Legault à ce point de presse là,
malheureusement, se détache de tous les premiers ministres qui lui ont précédé,
et ça a des conséquences juridiques sur nos prétentions.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous allez faire, vous?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, reprendre les
prétentions historiques du Québec sur... C'est parce qu'une fois que le contrat
est fait, là, tu sais, on peut constater que le point de presse, les
revendications de Terre-Neuve, tout ça n'est pas bon signe. On peut aider à
décortiquer l'entente pour qu'on aille au-delà des communications enjolivées du
gouvernement, mais le gouvernement suivant est toujours lié par des contrats
valides, là. On ne commencera pas à justement déchirer des ententes à tout
vent, là. Donc, laissez-moi dire ceci, il y a un risque que François Legault
pense à Northvolt, à d'autres choses, là. François Legault veut faire des deals
puis prétendre que c'est un moment historique, et il ne faudrait pas que sa
volonté de présenter des deals, notamment pour essayer de se relancer sur le
plan politique, cause des préjudices au Québec à long terme. Et moi, je n'ai
pas aimé ce que j'ai vu dans la conférence de presse. Gros malaise de voir le
Québec se faire autant malmener sur le plan du respect et de l'inexactitude
historique. Gros malaise à voir ce manque de respect là. Ça en parle de quel
genre de négociations et quel genre de deals sur le fond des choses, c'est pour
ça qu'on décortique avec vous les chiffres avec un peu plus de précision ce
matin.
Journaliste : Juste pour être
clair, je vais juste...
M. Paradis : C'est un
protocole d'entente qu'on a devant nous qui doit mener à la signature des
accords finaux quant à Churchill Falls actuel et Churchill phase 2 et Gull
Island. Il n'est pas trop tard pour que le premier ministre se ressaisisse,
prenne conscience de ses devoirs historiques face aux revendications du Québec
sur le Labrador. Nous, on demande que cette entente-là soit amenée ici, à l'Assemblée
nationale, pour que les députés puissent en discuter et puissent l'analyser, et
qu'on puisse aussi avoir plus de clarté sur les chiffres et ce qu'il y a
derrière le protocole qu'on a actuellement sous les yeux.
M.
St-Pierre
Plamondon :Ça, c'est un très bon point
que, si on obtient une copie de tout, puis qu'on peut suivre quelle sera l'entente
finale, on aura peut être plus de facilité à intervenir ou à demander au
premier ministre un peu plus de nerf puis de continuité par rapport à ce qui
est la position de tous les premiers ministres qui l'ont précédé.
Journaliste : Bien,
justement, c'était ma question. Qu'est-ce que vous demandez au juste? Vous
demandez que ce soit étudié en commission parlementaire, vous demandez que ça
soit soumis à un vote de l'Assemblée nationale, cette entente-là.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, non. En fait ce qu'on
demande juste à nouveau, puis on le fait tellement souvent, là, c'est que tu
demandes un minimum de transparence quand c'est déterminant. On l'a fait pour
Québec parce qu'il est question de 1,5 milliard de coupures, du jour au
lendemain, dans le système de santé. Là, on a une entente qui vaut des
milliards et des milliards et qui nous lie jusqu'en 2075. Je ne sens pas, du
côté d'Hydro-Québec, une volonté de cacher quoi que ce soit, là. Donc, on
demande simplement qu'on puisse l'étudier en commission parlementaire pour être
certains que l'entente finale puisse peut-être rattraper ce qu'on a vu, là,
comme affirmations qui ne tiennent pas la route, là, durant la conférence de
presse.
M. Paradis : Est-ce que je
peux compléter aussi là-dessus?
Journaliste : Une question
sur... Bien, c'est sur un autre sujet. Est-ce que...
M. Paradis : Bien, là-dessus,
si je peux compléter les propos de Paul St-Pierre Plamondon, c'est que ça se
place dans un contexte où on vient de signer une entente qui est d'importance
historique. C'est le gouvernement qui le dit. Mais ça se place dans quelle
vision de l'avenir énergétique du Québec? À quoi vont servir les 2 400
mégawatts additionnels qu'on est allé chercher, les 4 800 qu'on a sécurisés? On
ne le sait toujours pas. Le Québec n'a pas de politique énergétique. Ce
gouvernement, après sept ans, n'a jamais présenté sa vision énergétique. Alors
on va faire quoi avec... avec cette électricité-là? Quel est le plan?
Hydro-Québec a un plan, mais le gouvernement du Québec n'en a jamais présenté.
Alors, de venir en parler de l'entente de Churchill Falls et de voir comment ça
s'intègre dans la stratégie globale du Québec en matière d'énergie, puis c'est
de notre avenir économique aussi dont on parle, c'est absolument essentiel. On
revendique la même chose dans le cadre du projet de loi no 69. Ça, c'est une
pièce importante du casse-tête et on ne sait même pas si le...
9 h 51 (version non révisée)
M. Paradis : ...gouvernement
du Québec a une idée de ce qu'il veut faire avec ce casse-tête-là.
Journaliste : Juste vous
entendre sur la prière en public. Il me semble que vous ne vous avez pas
exprimé là-dessus au dernier jour de la session, là. M. Legault qui a dit qu'il
voulait interdire la prière en public, même avoir recours à la clause
dérogatoire si besoin est. Vous, votre position là-dessus? Est-ce qu'on a un
problème avec la prière en public au Québec en ce moment?
M. St-Pierre Plamondon : Je
pense qu'il y a un enjeu qui est... qui est légitime, là. On doit se pencher
sur l'appropriation des lieux publics par le religieux. Lorsque c'est davantage
un geste politique et un geste exclusif, là, c'est-à-dire quand on bloque un
coin de rue, supposons, et ce n'est pas tout le monde qui est bienvenu, bien,
ça a des conséquences aussi.
Maintenant, ce qu'on a dit, c'est que
nous, on présentait un plan au retour des fêtes sur le renforcement de la
laïcité. Et, sur le point spécifique de la prière dans les lieux publics, on
est en train d'étudier les dimensions juridiques et les dimensions d'équité
également autour de cette question-là.
Parce que, ce qu'a fait François Legault,
c'est typique de la CAQ, c'est prendre sa journée sur le bilan de session...
puis vous le savez à quoi ressemble sa session, là, c'est Northvolt, c'est des
démissions, c'est des dossiers qui n'ont pas été gérés pendant des années. Et
clairement, le gouvernement est dépassé dans ces dossiers-là. La CAQ, comme
elle le fait souvent, a lancé un ballon d'essai pour changer le sujet. Mais
demandez-leur quel travail a été fait en amont, quelle opinion juridique, il n'y
a rien. C'est vraiment une volonté de changer le sujet et d'occuper l'espace.
Et, dans notre cas, on préfère étudier
cette question-là correctement, avoir une réflexion qui est complète avant d'arriver
avec... Donc, début janvier... pas «début janvier», mais...
Journaliste : Donc, vous êtes
plutôt favorables à cette idée-là d'interdire les manifestations de ce type-là
en public. Non?
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne dirais pas ça, non, je ne dirais pas ça. Je dirais qu'on est en train de l'étudier
et qu'on a un inconfort avec des gestes d'appropriation des lieux publics qui
sont exclusifs et à nature politique, là. Quand on fait une prière devant
Notre-Dame, dans le Vieux-Montréal, on est ici davantage devant un geste
politique qu'un geste religieux, comme à peu près toutes les religions
monothéistes, une fois de temps en temps, là, fêtent une fête religieuse puis
se rassemblent de manière pacifique ou, tu sais, si quelqu'un fait une prière
pour la guerre quelque part, puis que c'est une prière pacifiste, là, tu sais,
il faut être capables de nuancer. Donc, plutôt que de faire comme la CAQ et de
lancer n'importe quoi pour ensuite faire un 180, c'est comme ça qu'ils
travaillent, nous, on travaille en regardant toutes ces questions-là. On va
vous revenir quand notre décision est finale. Mais je ne trouve pas ça... C'est
tellement caquiste et tellement irresponsable de lancer dans l'espace public
des choses qu'on n'a pas pris la peine d'étudier. Quand la CAQ aura une réponse
finale, qu'ils nous arrivent avec leurs propositions. Mais ce n'est pas ça qu'ils
ont fait. Ils ont voulu esquiver leur bilan de session en lançant un ballon d'essai.
Et ils le font très souvent. Donc, il faut donner un plafond de crédibilité à
ce genre de technique là, là.
Journaliste : Et peut-être
juste sur la frontière, vous avez demandé un plan d'Ottawa, si je ne m'abuse,
après l'élection de Donald Trump, il y a quelques semaines. Dans l'énoncé
économique, qu'elle devait présenter aujourd'hui en tout cas... Chrystia
Freeland vient de remettre sa démission. Mais je ne sais pas ce que vous pensez
de ça.
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
bien, j'ai des choses à dire là-dessus. Chrystia Freeland donne sa démission le
jour de la mise à jour économique. C'est du jamais vu. Justin Trudeau a fait
doubler... a plus que doublé la dette du Canada depuis son entrée au pouvoir.
On parle du déficit historique au Québec, là, à 11 milliards, le fédéral
nous endette en moyenne de 15 milliards à chaque année. En échange d'une
détérioration des services, les quelques services fédéraux, on a devant nous un
État obèse qui gaspille notre argent et qui sert à pas grand-chose. Et, de l'avis
de tous les Canadiens, et même dans les autres provinces, «Canada is broken.»
Puis, ce que Chrystia Freeland dit ce
matin très clairement, c'est, relisez sa lettre : On n'a pas les moyens de
gaspiller comme on gaspille au moment où les États-Unis s'apprêtent à mettre
une pression potentiellement historique sur notre économie. Elle ne veut pas la
responsabilité d'une erreur de cette ampleur-là, donc elle préfère démissionner
du cabinet.
Donc, nous, on prétend depuis des années
que ce gaspillage-là est éhonté. Il ne reflète pas notre volonté démocratique
au Québec et surtout il nous empêche de bien financer la santé et l'éducation.
Parce que la moitié de nos impôts sert à ce film d'horreur qui a lieu à Ottawa
sans qu'il y ait vraiment de reddition de comptes. On a seulement le cinquième
des sièges. Le Bloc fait son possible pour obtenir des réponses, mais on n'est
pas dans l'équation. Donc, à nouveau, le Canada est un pays brisé...
9 h 56 (version non révisée)
M.
St-Pierre
Plamondon :...on n'était peut-être pas
au bout de nos peines sur à quoi ressemblera le Canada, notamment vis-à-vis les
États-Unis. Et on pense qu'on serait mieux de décider par nous-mêmes et de
rapatrier les impôts qu'on envoie à Ottawa, ça ferait 82 milliards de plus
par année.
Journaliste : Et sur la
frontière, est-ce qu'il y a quelque chose de nature à vous rassurer dans les
intentions du fédéral de dépenser, par exemple, 1 milliard de dollars
pour de l'équipement, déployer des agents aussi, on imagine? On va avoir des
détails aujourd'hui, mais qu'est-ce qui vous rassurerait?
M.
St-Pierre
Plamondon :On va avoir les détails
aujourd'hui, mais vous noterez que François Legault a comparé Donald Trump à la
COVID pour ensuite le rencontrer à Paris, ce qui est une stratégie diplomatique
pour le moins originale et douteuse, pour ensuite totalement s'en remettre à
Justin Trudeau. Et on n'a pas de relations, là, avec les États-Unis sur cette
question-là qui soit convaincante parce que, essentiellement, François Legault
a fait comme d'habitude, il envoie à Justin Trudeau ses doléances. Et quand
Justin Trudeau ne fera pas exactement ce que le Québec veut, bien, François
Legault va se plaindre, ça va durer quelques jours, puis, finalement, on ne
sera pas plus avancé. Donc, nous, on veut se sortir de cette dynamique-là, surtout
dans le contexte où les... tu sais, la crédibilité de Justin Trudeau en ce
moment et du Canada, là, dans ce dossier-là comme dans d'autres dossiers, n'est
pas reluisante.
Journaliste : I have three questions on three different topics. I'll start with
the tramway and how pressing it is for the MNA for Jean-Talon...
M. St-Pierre
Plamondon :
Can
I say something in French about the tramway? Anyone interested?
Journaliste
: Sure.
M. St-Pierre
Plamondon : Because that's today. I'm sorry for
that. Désolé, mais je vais le faire en anglais après.
Journaliste : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Désolé. Nous, on est très
favorables à l'annonce du tramway. On espère que ça va se faire. On est à l'écoute
aujourd'hui. Mais j'espère qu'on va garder en tête que, n'eût été de l'intervention
politique absolument inutile de la CAQ en début de mandat en 2018-2019... La
CAQ a retiré du bureau de projet de Québec le projet, s'est mise à redessiner
elle-même. Ce projet-là allait coûter entre 3 et 4 milliards dans sa
version originale et il serait probablement déjà en service, n'eût été de cette
ingérence politique absolument inutile, ou, à tout le moins, on serait déjà en
construction, on serait en cours de route. On a perdu du temps. Mais quand on
vous fera l'annonce aujourd'hui puis qu'on vous dira combien coûte le projet, j'espère
qu'on fera la soustraction entre ce prix-là et ce que ça aurait dû coûter, n'eût
été des politicailleries de la CAQ qui s'est mise à redessiner elle-même au
Conseil des ministres un projet qui avait été fait par des ingénieurs avec
beaucoup de sérieux. In English. So...
Journaliste : I'll go back to this. You're referring to, like, March 2018 when Québec
City, the administration at the time, signed an agreement with the Couillard
Government for the tramway that could have been ready in 2026 and would have
cost 3 billion dollars.
M. St-Pierre
Plamondon :
Exactly.
Journaliste :
Today, it seems to be the greenlight.
How pressing it is that this project will work?
M. St-Pierre
Plamondon :
It
has to be done. So, you need to invest in Québec city. You can't have a major
city, a capital city without public transportation, basic structures for public
transportation. The issue here is not whether or not the tramway will be built,
the size of the city is growing, it will be built. The question here is :
How much are we going to pay because of political interventions by the CAQ in
2018-2019 that lead to ministers just drawing themselves based on electoral
interests a new project with delays and costs that just exploded. So, it was
supposed to cost between 3 and 4 billion dollars in 2018. We didn't do that
project. So, let's look at what is the final project and how much it's going to
cost because of those political interventions that were really not justified.
Journaliste :
What the Québec City mayor said
yesterday, that there are two agreements that they will announce today with
CDPQ Infra and the Government, and the Government and the city of... Québec
City, and it seems that two agreements are fine, like it respects the capacity
of taxpayers. But I would like to hear what you have to say...
M. St-Pierre
Plamondon : But, on that, I mean, what is the
capacity of taxpayers? The real comparison is with what we know would have been
the cost of that project before the CAQ started to intervene for political and
electoral reasons in a project that was final. It was supposed to cost between
3 and 4 billion. How much is it going to cost today because of the CAQ's
incompetence? That's the way of measuring it...
10 h 01 (version non révisée)
M. St-Pierre
Plamondon :
...because,
of course, you can always say : 12 billion, 20 billion, that's within the
capacity of taxpayers. But, I mean, taxpayers' money should be precious and it
should be well-managed. It was supposed to cost between 3 and 4 billion.
Journaliste :
And just... So, you are on the ground
as the MNA for Jean-Talon.
M. Paradis :
I am.
Journaliste :
So, can you explain to other Quebeckers
what does it mean, the back and forth? Because the work, the... to start... all
the work to prepare the ground for the tramway have started, it has stopped.
And you have big housing projects that were abandoned just in October. So, what
does that mean?
M. Paradis :
It means a lot. It means a lot of
precious time lost because of one actor, which is the Government of the CAQ. It
means a lot of taxpayers' money lost, wasted because of these delays, because
of this interference in the operations.
Look again at a damning
report published by HEC in March 2024, saying because of political interference
of this CAQ Government in operations in Montréal for the REM and here, in
Québec, for the tram, we lost time and money. And the report is saying this is
not according to international standards. So, it costs a lot.
There was a report filed
by Pierre Fortin and Mario Polèse explaining that the Québec region, it's 25
years of continuing economical growth, stopped lately, very lately, because of
what? Because the locomotive project has been delayed, stopped, played with for
political interests and political reasons. That's a high cost for Québécois,
and for what? We're returning to the initial project filed some years ago by
the previous Québec City administration. What a waste of money, what a waste of
time because of the CAQ Government.
Journaliste :
And I have a last question. It's
regarding Santé Québec.
M. St-Pierre
Plamondon :
Yes.
Journaliste :
I have, you know, people around me tell
me, like : What is this, having Daniel Paré saying to Santé Québec to stop
cutting in home care? We thought that this... with this new crown corporation,
problems would be kind of solved and the system would be more efficient. So,
people are worried right now. Like, do you have the impression that we should
have had this profound discussion on the cuts and the impact of what Santé Québec
is doing right now or... It's a false start for Santé Québec?
M. St-Pierre
Plamondon :
I
hope you understand now why I said that, as for Santé Québec's future, everything's
on the table, as far as we're concerned. Santé Québec is under evaluation right
now, and one of the worries that is obvious when we see what's happening is
that normally the minister is responsible for the political decision...
decisions he makes. There is a political decision to make cuts of $1.5 billion
in a health care system that is already very fragile, very weakened. But what
is done now with Santé Québec is to send that command to Santé Québec and then
they execute but without journalists asking them : Hey, what's up? Why are
you cutting nurses by dozens at this place and why are you making this cut
there, knowing that it might lead to a disruption of services? Why are you
doing this?
So, the question is :
Why should we have two structures, a ministry and Santé Québec, basically
throwing the ball at each other, not... just to not answer questions of the
public and of the opposition parties. The question is fundamental. So, we're
looking at how it's going right now, but nobody's going to make me believe that
the 1.5 million... billion cuts are not a political command... demand. Of
course it's political. They have a $11 billion deficit. So, they send the order
at Santé Québec : Just cut it. Who are... Who can we ask the questions to,
then? Like... And why should we pay for two structures, then? Like, what's the
point?
Journaliste :
...to Santé Québec to not cut in home
care.
M. St-Pierre
Plamondon :
Yes.
So, how is this going to work? I mean... So, we are not making a final decision
on this, but we are looking at the situation very closely...
10 h 06 (version non révisée)
M.
St-Pierre
Plamondon :...because
it's hard to understand who's in charge and who is going to be accountable for
those cuts. If Santé Quebec mandate is to make difficult decisions without to
have to answer questions. giving the minister a break, kind of «paravent», a
front, that's not okay. That's not okay. So, we're looking at it very
seriously.
Des voix : Merci.
(Fin à 10 h 06)