Point de presse de M. Christian Dubé, ministre de la Santé, et Mme Catherine Blouin, adjointe parlementaire du ministre de la Santé
Version préliminaire
Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.
Tuesday, December 3, 2024, 15 h 20
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
15 h 17 (version non révisée)
(Quinze heures vingt minutes)
M. Dubé : Alors, rebonjour,
tout le monde. Je vous avais dit la semaine dernière que c'était la première
fois en un an que je revenais au «hot room». Je ne pensais pas qu'on referait
ça aussi rapidement. Alors, je suis aujourd'hui avec Catherine Blouin, qui est
mon adjointe parlementaire, qui m'a beaucoup aidé dans le projet de loi sur la
pratique privée et publique des médecins. Alors, elle va m'accompagner au cours
des prochains mois, justement, en commission parlementaire, etc. a été très
impliquée dans nos discussions qu'on a eues, entre autres, avec notre caucus.
Alors, je tenais qu'elle soit avec nous aujourd'hui.
Et je suis effectivement très content d'être
ici aujourd'hui, parce que je vous avais parlé d'un projet de loi sur la
pratique publique, particulièrement pour les nouveaux médecins, c'est-à-dire
ceux qui finissent soit en spécialité ou en médecine familiale. Je pense que c'est
un... que les Québécois comprennent... Puis j'ai eu beaucoup de réactions
positives dans les dernières semaines depuis cette annonce-là. Les Québécois
comprennent qu'on veut renforcer notre système public. Puis je pense que c'est
un minimum de demander aux étudiants qui finissent en médecine, dans nos
grandes universités, qui ont une réputation internationale au Québec, d'avoir
cette obligation-là.
Qu'est-ce qu'on demande exactement? Bien,
c'est premièrement pour éviter que les médecins... nouveaux médecins, je le dis
toujours, à la fin de leur exercice, soit de 6 ans, 8 ans et même des
fois 10 ans, que dans les cinq premières années, soyons très clairs, que
dans les cinq premières années, il y a une obligation de pratique au public.
Ça, c'est la première chose. Et il y aura des sanctions pénales importantes
pour ceux qui ne respecteraient pas ça.
Mais deuxièmement, et pour moi, c'est
encore tout aussi important que la première demande, c'est non seulement qu'on
veut qu'ils pratiquent au public, mais on veut qu'ils pratiquent au Québec. Et
ça, pour moi, c'est la deuxième demande. On parle de deux lois différentes qui
doivent être modifiées, mais ça fait partie du même projet de loi.
Alors, prenons le cas, puis vous l'avez
vu, il y a une journaliste, Mme Mercier, de La Tribune, en Outaouais, qui a
fait le point là-dessus... du Droit, pardon, je m'excuse, je ne voulais pas la
faire...
15 h 22 (version non révisée)
M. Dubé : ...changer de... de
média. Bien, elle a fait un article où il avait plus de 2 000 quelques
cents médecins, je pense 2 300 médecins, qui pratiquaient en Ontario
aujourd'hui et qui ont été formés au Québec, dans nos grandes universités. Je
pense, entre autres, à McGill. Et ça aussi, on veut que ça s'arrête. Alors,
donc, aujourd'hui, le projet de loi qu'on vous propose, qu'on... qu'on a déposé
ce matin en Chambre, mais qu'on discutera en commission parlementaire au retour
des fêtes, fait une exigence de pratique au public, mais une exigence de
pratique pour cinq ans aussi au Québec.
Maintenant, je vais laisser Catherine vous
parler un petit peu du contexte, pourquoi qu'on fait ça et quelles seront nos
prochaines étapes. Alors, Catherine, je te laisse la parole.
Mme Blouin : Merci beaucoup.
Bonjour, tout le monde. Je vais juste me placer un petit peu. Donc, très
contente d'être avec vous aujourd'hui pour parler de cette étape importante qui
vise toujours bien sûr à améliorer l'accès aux soins et aux services en santé
pour tous les Québécois. Donc, c'est vrai qu'on a travaillé très, très fort
pour ce projet de loi là dans les derniers mois. C'est un projet de loi qui
nous semble vraiment nécessaire pour plusieurs raisons, mais, entre autres,
parce que, comme le disait M. Dubé, les Québécois investissent énormément
pour former les médecins, et on s'attend à un retour sur cet investissement-là
qui est réalisé par le gouvernement. On pense que c'est normal que les médecins
redonnent à la collectivité après leurs études.
Donc, juste pour vous parler un peu du
contexte de ce pourquoi on en est arrivés avec ce projet là finalement. Il faut
savoir que la formation d'un médecin coûte entre 435 000 $ et 790 000 $
au contribuable selon s'il s'agit d'un médecin de famille ou encore d'un
médecin spécialiste. Et, depuis 2020, on remarque qu'il y a une hausse
significative du nombre de médecins qui quittent pour le privé. Et, parmi les
nouveaux médecins, à titre d'exemple, il y en a environ 50 par année qui
quittent le réseau public. Il y a aussi un nombre important, comme le
mentionnait M. le ministre, d'étudiants qui complètent leur médecine ici au
Québec, mais qui quittent ensuite vers d'autres provinces ou d'autres pays pour
pratiquer. Donc, on comprend que ces déplacements-là affectent l'accès aux
soins à plusieurs niveaux. Bien, au-delà de ça aussi, les médecins qui débutent
au Québec dans le réseau public sont plus enclins à développer un certain
sentiment d'appartenance qui va leur donner envie de poursuivre dans cette
direction-là par la suite.
Donc, bien sûr, c'est un très, très court
résumé de l'ensemble des raisons qui nous emmènent à déposer ce projet de loi
là, mais je pense que ça vous permet quand même de vous faire un portrait de la
situation.
Maintenant, je le rappelle, il faut savoir
que le projet de loi, c'est une première étape. On va commencer au cours des
prochains mois, des prochaines semaines, l'étude détaillée en commission
parlementaire. Ce sera une belle occasion, à ce moment-là, d'avoir des
discussions de fond sur le sujet, mais aussi pour... de parler des prochaines
étapes. On veut profiter de la commission pour écouter les partenaires,
entendre les gens du réseau, ce sera le bon endroit pour discuter des enjeux,
pour parler des solutions possibles et pour planifier la suite.
Donc, j'ai déjà très, très hâte de m'y
pencher en commission avec mon collègue le ministre de la Santé et aussi, bien
sûr, tous les collègues parlementaires de la commission. Je pense que ça fait
le tour. Merci.
Journaliste : Pouvez-vous
nous expliquer... Est-ce que vous avez terminé?
Mme Blouin : Oui.
M. Dubé : Oui. Oui.
Journaliste : Vous deux? Je
suis désolée.
M. Dubé : Oui. Oui, oui.
Journaliste : Bon, M. Dubé,
pouvez-vous nous expliquer...
M. Dubé : Vous êtes très
polis aujourd'hui...
Journaliste : ...à quel
moment ça commence parce que les gens... les médecins qui sont présentement à l'université,
tout ça, ou qui sont résidents, là, eux n'auront pas signé au préalable l'entente.
Donc, à partir de quand cette nouvelle obligation là va entrer en vigueur, là,
finalement?
M. Dubé : Bien, c'est le
genre... Mme Lévesque, c'est le genre de discussion que je veux avoir. Je
pense qu'on a une bonne idée de comment on veut le faire, mais on veut se
donner le maximum de pouvoirs, de le faire par règlement plutôt que dans la
loi. Puis je vous donne une explication. On forme en ce moment, au Québec, des
étudiants qui nous viennent du Nouveau-Brunswick. Il y a des ententes parce que
nos universités sont réputées, là. Je pense à McGill, à Laval, etc., à
Sherbrooke. Et on a des ententes avec d'autres provinces comme le
Nouveau-Brunswick. Alors, il va falloir trouver ces exceptions-là, parce qu'on
ne peut pas... Si on a une entente avec le Nouveau-Brunswick, bien, on ne peut
pas faire cette entente-là. Alors, ça, c'est pour le premier point.
Donc, je pense qu'on va pouvoir discuter
ça en commission parlementaire. Il y a deux endroits où on peut demander cette
exigence-là, puis je pense, votre question est plus du côté de l'obligation au
Québec. Hein, c'est ça? À quel moment on ferait... À quel moment on ferait
signer? Bien, ça peut être à deux temps. Ça peut être au moment où vous
commencez votre cours, donc vous commencez votre doctorat qu'on appelle, parce
que ce n'est pas un baccalauréat, c'est un doctorat, mais on peut le faire au
moment où ils commencent leur résidence aussi. Bien, étant donné l'ampleur du
montant, puis c'est pour ça qu'on veut que les Québécois comprennent que c'est
un investissement important par médecin, là. On parle de 7 à 800 000 pour
les spécialistes. Puis la chose que j'aimerais vous faire remarquer, puis c'est
pour ça que je veux qu'on ait une discussion avec le public...
15 h 27 (version non révisée)
M. Dubé : ...mais ce n'est pas
pour rien qu'on présente ça aujourd'hui puis qu'on dit qu'on va être en
commission parlementaire au mois de février, parce que, bon, bien, on va en
parler dans les prochains mois puis on va entendre les... Vous avez entendu
aussi ce que le Collège des médecins a demandé. Le Collège des médecins a
demandé d'avoir plus de façons de mieux encadrer ça. Ça fait que, moi, je vous
dirais aujourd'hui, je veux écouter les gens du réseau, je veux écouter nos
partenaires, puis on va se garder ce qu'on appelle les pouvoirs réglementaires
pour finaliser.
Journaliste : ...quelqu'un
qui est dans un... qui est en cours présentement de processus pour graduer, est-ce
que lui pourrait recevoir cette obligation-là?
M. Dubé : Moi, je n'ai pas d'enjeu
avec ça. Je pense que...
Journaliste : Mais lui, il n'a
pas consenti à rien, là...
M. Dubé : Mais il va falloir
qu'il consente à un certain moment. Quelqu'un qui est en... à sa deuxième année
de médecine puis qu'il lui reste six ans à faire, moi, je pense qu'il y a un
minimum aussi à faire. Alors, c'est ça que je voudrais avoir comme discussion
avec les différents partenaires, avec les fédérations. Je pense qu'avec... On a
souvent des discussions avec la Fédération des médecins résidents. Alors, vous
dire aujourd'hui comment on va finaliser ça. C'est pour ça que, quand on a le
choix d'avoir un pouvoir réglementaire, on peut faire le projet de loi assez
général pour dire : Le principe, c'est ça. Mais les règlements, on pourra
regarder ça quand on sera en...
Journaliste : Mais votre
souhait, là, ce serait que, quand le projet de loi est adopté, il y a un
règlement, puis que dès que le projet de loi est adopté puis que ça devient une
loi, les médecins sont obligés de travailler au public au Québec.
M. Dubé : Effectivement...
Journaliste : Même s'ils
terminent, là, dans les prochains mois, là.
M. Dubé : Bien, c'est ce qu'il
faudra faire parce qu'il y a...
Journaliste : Mais c'est ça,
l'idée que vous avez.
M. Dubé : L'idée, c'est ça.
Par contre, je veux être très conscient, puis encore une fois, c'est pour ça,
là, qu'il fallait mettre le grand principe aujourd'hui sur la table, c'est ce
qu'on fait avec le projet de loi, mais je veux entendre les gens. Vous le
savez, moi, j'ai toujours discuté... Je vous donne juste l'exemple de ce qu'on
a fait avec la main-d'œuvre, la main-d'œuvre indépendante, les fameuses agences
privées, on est arrivé avec un projet de loi qui était simple, six ou sept
articles, mais on s'était donné beaucoup de pouvoirs réglementaires pour faire
les tarifs maximums, les dates d'application. Vous vous souvenez de ça? Bien,
je vois le projet de loi sur la pratique publique un peu de la même façon.
Journaliste : Mais,
entre-temps, ça crée beaucoup d'incertitude. Je me mets à la place d'un
étudiant en médecine qui ne sait pas trop si ça va s'appliquer à lui ou non.
Est-ce que ça pourrait inciter des jeunes à quitter avant...
M. Dubé : Bien, on a pensé
beaucoup à ça. Puis j'apprécie votre question parce qu'on y a pensé. Puis il y
a deux choses que je veux dire. Premièrement, on est en décembre, et les
entrées à l'université sont en septembre prochain pour la grande majorité des
étudiants en médecine. Donc, on a le temps d'avoir passé le projet de loi puis
d'avoir réglé ça. Mais je vous dirais une chose qui me fascine, c'est que les
facultés de médecine au Québec, là, c'est ce qu'il y a de plus contingenté.
Hein, vous le savez, là, on refuse une quantité phénoménale de bons candidats.
Alors, s'il y a des gens, à un moment donné, pour qui la pratique publique, ce
n'est pas important, ou ça ne fait pas partie de leurs priorités ou de leurs
valeurs, bien, moi, j'aimerais mieux prendre le deuxième ou le troisième pour
être certain qu'on a les bonnes personnes. Alors, ça, je pense que c'est
important, parce que ce n'est pas le fait uniquement d'aller au privé qui est
le problème, c'est que ça nous a pris huit ans à le former puis que, du jour au
lendemain, cette personne peut aller au privé, puis moi, je suis obligé de
recommencer au début, là, je suis obligé de trouver une autre personne qu'on va
former pendant six, huit ou 10 ans. Alors, je pense que les Québécois
comprennent ça. Moi, ce que je vous dis, on met le projet de loi sur la table,
le grand principe, comme vous le demandez, si c'est ça, faisons la discussion
en février, là, ça dépendra de M. Jolin-Barrette comment il organise l'agenda
législatif, mais je pense qu'on est prêts, nous autres, à commencer très
rapidement.
Journaliste : ...les médecins
qui vont devoir pratiquer les cinq ans au public vont pouvoir aller un peu n'importe,
ou vous allez vous assurer que, dans toutes les régions, qu'ils soient bien...
M. Dubé : En fait, il y a
deux choses qui sont en discussion en ce moment. Puis merci pour la question,
parce que ce n'est pas la seule chose qu'on fait en ce moment. Vous savez, on a
une foule de mesures. J'ai dit aussi qu'on refaisait les PREM. Vous vous
souvenez, j'ai parlé de ça. On a mis un groupe de travail qui se passe entre le
ministère. J'apprécie beaucoup le travail qui est fait par, entre autres, l'équipe
des DRMG, dont le Dr Thibeault. On regarde aussi comment on peut peut-être
assouplir les PREM pour s'assurer qu'on va vraiment plus en région, dans les
régions où on en a besoin. Ça fait que ce n'est pas juste la mesure dont je
parle aujourd'hui de...
Journaliste : ...projet de
loi là.
M. Dubé : Non, parce qu'on n'a
pas besoin de passer par un projet de loi pour faire des changements aux PREM
parce que c'est plus du niveau de règlements.
Journaliste : Mais dans le
cas d'un... parce que ça ne risque de créer deux catégories de médecins, par
exemple, des nouveaux médecins qui arrivent à leur pratique, là, un qui est
formé ici au Québec, lui serait obligé de faire cinq ans dans le système
public, alors que s'il y en a un autre, par exemple, qui est formé, lui, en
Ontario, qui a décidé d'aller à l'université en Ontario, il y a le droit de
pratique ici, commence sa pratique chez nous, lui, il n'est pas tenu à ça parce
qu'il n'a pas étudié ici.
M. Dubé : Bien, il est
bienvenu...
15 h 32 (version non révisée)
Journaliste : ...il est
bienvenu, mais il peut s'en aller quand il veut, il n'est pas dans...
M. Dubé : Oui. Mais ce que je
vous dis...
Journaliste : Ça fait deux
catégories. Il y en a qui... Il va y avoir des nouveaux médecins qui pourraient
dire : Bien, moi...
M. Dubé : Oui mais, M.
Lacroix, là, vous regardez le verre à moitié vide. Moi, je vous parle du verre
à moitié vin... à moitié plein, pardon. Les Québécois investissent des sommes
faramineuses à préparer ces gens-là. Si c'est l'Ontario qui les a formés à
grands coûts, puis que cet étudiant-là vient chez nous, moi, je vais être le
plus heureux. Moi, ce que je vous dis, c'est qu'il y a un engagement social, et
c'est exactement ce que le Collège des médecins nous a demandé il y a quelques
semaines : On peut-tu faire le lien entre ce que les Québécois
investissent dans leurs médecins, pour être capables de redonner au public la
force qu'on cherche en ce moment?
Des voix : ...
Journaliste : Excuse-moi,
je... Parce que c'est quand même une minorité. Je veux dire, on a sorti les
chiffres à Radio-Canada. Sur les 22 000 médecins du Québec, il y en a
moins de 1 000, par exemple, qui travaillent exclusivement au privé. Donc,
il n'y avait pas d'autre moyen pour vous qu'avec la... d'y aller avec un projet
de loi pour aller vraiment cibler cette minorité-là?
M. Dubé : Bien, ce que je
vous dis, Mme Prince, c'est qu'il y a plusieurs... Là, c'est une première étape
qu'on fait. Si vous regardez, puis je sais que vous êtes très rigoureuse, vous
avez vu les recommandations du Collège des médecins, ils vont beaucoup plus
loin que ça. Ils ont parlé des tarifs maximums, O.K., ce qui n'est pas notre
cas ici au Québec puis ce qui est dans la plupart des provinces canadiennes. Le
Collège des médecins a parlé du va-et-vient, hein, on en a parlé. On peut le
faire par règlement aussi.
Moi, ce que je vous dirais aujourd'hui...
On envoie une première étape, on est capables de lancer cette discussion-là. On
va avoir les différents partenaires qui vont venir en commission parlementaire,
on va écouter tout ce monde-là, puis à la fin du projet de loi, s'il y a d'autres
mesures à faire, on les fera.
La Modératrice : En anglais,
en anglais.
Journaliste : La clause
dérogatoire est-elle obligatoire, à votre avis?
M. Dubé : Non. Pour... Bien,
c'est... c'est là que... Puis moi, j'apprécie beaucoup que le premier ministre
l'ait mis sur la table l'autre fois. Pour cette première étape là, ici, on ne
croit pas qu'on en a besoin.
Des voix : ...
Journaliste : ...vous pensez
voir des effets quand? Parce que vous avez dit : Ça prend huit ans,
former... Est-ce que vous pensez que dans huit...
M. Dubé : Bien, c'est...
Journaliste : J'ai de la
misère à comprendre. Est-ce que les premiers qui vont être obligés, ça va être
ceux qui commencent aujourd'hui, donc qui vont être gradués dans huit ans?
M. Dubé : Bien, toute la
question est la même que votre collègue a posée tout à l'heure. Si je l'impose
à quelqu'un qui est déjà à sa quatrième année puis je lui dis : Bien, toi,
on va faire une allocation proportionnelle de l'investissement qui a été fait
dans vous au moment où on a fait cette annonce-là, bien, on va avoir un effet
beaucoup plus rapide. Alors, c'est... c'est pour ça... c'est pour ça qu'il faut
se...
Des voix : ...
Journaliste : Vous avez parlé
d'exceptions, avec l'exemple du Nouveau-Brunswick. Est-ce qu'il pourrait y
avoir plusieurs exceptions?
M. Dubé : Bien, il pourrait y
en avoir avec les Forces armées, entre autres. Il y a toutes sortes de... Et c'est
pour ça que je vous dirais : Il faut le regarder avec du recul. Ma
collègue, ici, Mme Blouin, l'a fait avec plusieurs autres personnes, et c'est
pour ça qu'on a décidé d'être beaucoup plus axés vers un pouvoir réglementaire,
comme on l'a fait.
Journaliste : Je veux revenir
sur la clause dérogatoire puis... Parce que, là, on va imposer ça aux médecins.
Mais, par exemple, les ingénieurs, eux autres, s'ils veulent aller travailler
en Arabie, aux États-Unis, n'importe où, eux autres aussi, ça coûte cher.
Former un ingénieur, ça coûte très cher également. Alors, est-ce que là il n'y
a pas une espèce de régime à deux... universitaire à deux vitesses où on dit :
Les médecins, eux autres, sont obligés de travailler ici. Mais, par exemple,
les autres... Un ingénieur, bien, lui, ce n'est pas grave, il peut aller n'importe
où. Je ne sais pas, moi, un psychologue, il peut aller n'importe où.
Une voix : Infirmière, aussi.
Journaliste : Infirmière,
exactement.
M. Dubé : Bien, prenons le
cas des infirmières, prenons le cas des... Là, je vous parle vraiment, moi, du
réseau de la santé. Je pense qu'on a des enjeux peut-être ailleurs. Mais, dans
la santé, en ce moment, une IPS, on lui donne une bourse de 60 000 $ sur
deux ans pour faire l'équivalent de la maîtrise, mais on lui demande de
rembourser cette bourse-là si elle ne va pas pratiquer au public. Alors, on le
fait déjà.
Journaliste : With the
fine...
M. Dubé : Yes.
Journaliste : ...it's a lot
of money per day and per act, so you're definitely sending a strong message. Do
you want to scare new doctors?
M. Dubé : No, no. I think
that the way we want to do it is two things. We want to make sure that, if they
commit and if the Quebeckers commit to invest in those doctors, they need to
know ahead of time, over six years, eight years, then, when they finish their
study, that they will be committed to five years. That's very clear. If they
aren't committing to do it and at the end they change their mind, but they...
the consquences will be very expensive.
Journaliste : For those who
are already...
M. Dubé : Sorry.
Journaliste : For those who
are already studying medicine at the moment, you mentioned that you'd still
like this to apply to them as well as people who are already again...
M. Dubé : Well, we'll find a
way. That's the reason I... the question I was asked before. When we do a
bylaw, as we...
15 h 37 (version non révisée)
M. Dubé :
...we do a bill right now. We give the
principle, we say: This is where we want to go. We want to reinforce the public
system. Now, how are we going to implement it? I think it goes by rules. Those
are the «règlements». And I think those «règlements»...
Journaliste :
Regulations.
M. Dubé :
Regulations? Thank you.
Journaliste : I understand that part, but why... Would it be important for you to
apply it to the students as well? This isn't exactly what they signed up for
when they went to medical school, right? So...
M. Dubé :
I agree, but I think there is a
principle that I think most of them would agree that they need to practice.
Sometimes you do bills, you do «des projets de loi» for those maybe that don't
want to respect the rules. So, this is the sort of discussion we'll have.
Journaliste :
...for the new doctors, you want to
impose a sense of social duty.
M. Dubé :
Yes. It's very clear. I think that the
issue that we have, and we have that with the doctors, we have that with the
nurses, and this is the reason we went after the agencies, right? You know,
people could... the nurses could go without, you know, making sure that they
couldn't go in an agency and practice the private. Nobody said that was not the
right thing that we did. We have made very clear that they should come back
into the public system. And that's exactly where we want to do with the doctors
as well.
Journaliste :
The college... the College of
physicians had asked for a 10-year period. Why... How did you establish that it
would be five years? How did you...
M. Dubé :
To me, it's a minimum. Very clear. And
I think when we go in the discussion in the... «les commissions
parlementaires», we'll have those discussion. I think, and I was saying to one
of your colleagues, the Collège des médecins has asked many more measures.
Remember when we said that was our intent, the following day they were ready
and... I think that will be the best time in February, after people have the chance
to talk about that.
Journaliste :
And how many did you say? You meant
Québec doctors study... working in Ontario who were trained here. Can you
repeat those numbers for us?
M. Dubé :
If you look at the last 20 years, that
roughly, and this is what Mme Mercier, and I say thank you for correcting me
for the right media, but what she said that currently there are over 2 300
doctors that practice in Ontario that were formed in Québec in our best
universities.
Journaliste :
...number for the States?
M. Dubé :
I don't know. That's something that we
can look at.
Journaliste :
The six-month suspension, what is it
related to? When you break the contract? In the bill, it says six months
suspension, what is it exactly?
M. Dubé :
Well, I think it's a... it's... Well, I
would say that I'm getting into the details, but it's really a minimum of
practice that we want to make sure. I think it could be more than that. But it's
a minimum of practice.
Journaliste :
A minimum of practice of what? Can you
be more clear?
M. Dubé :
No, because I think that's an
indication of a minimum that we want to do, but I think it could be much
bigger.
Journaliste :
I just want to summarize one last
thing, what makes you think that...
M. Dubé :
I know you want a lot of details.
Journaliste :
But what makes you think that doctors
will be O.K. with this measure that upcoming doctors are going to be okay with
the idea of practicing in the public may... potentially gaining less money?
What do you...
M. Dubé :
But I think the greater proportion of
doctors will be in agreement. We have between 25 and 50 doctors that within
their first five years go directly to the private sector. And we form roughly
now 1 100. So, I'm just saying that I think it's to protect the ones that do
this sort of transfer. I would say the greater majority don't need that by law.
But I think we're just aiming at the ones that, within the first five years,
are going to the private. We need them in public. That's the message. Thank you
very much. Merci beaucoup.
(Fin à 15 h 41)