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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version préliminaire

Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.

Wednesday, November 27, 2024, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement


 

8 h 49 (version non révisée)

(Huit heures quarante-huit minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Ce matin, au nom du Parti québécois, je dépose un projet de loi concernant le rapport Grenier. On veut savoir quels sont les éléments qui se retrouvent dans les boîtes, les témoignages, les preuves, les Québécois doivent savoir. Et on a des raisons de croire que ce qui s'y trouve est hautement d'intérêt public. Les Québécois on le droit de savoir ce qui s'est passé 1995, et ce n'est pas sans raison qu'on décide d'aller de l'avant. Deux motions ont été adoptées unanimement, donc l'ensemble des partis sont en accord, et le DGE résiste toujours à l'idée de rendre accessibles ces informations, donc on passe par la voie législative. Et comme l'ensemble des formations politiques sont d'accord avec nous, j'imagine que ce pourra cheminer. Se trouvent dans cette enquête, des éléments qui ont été tenus compte dans le rapport final et d'autres qui n'ont pas été tenus compte. Donc, ce qui est assez incroyable aussi, c'est que c'est classifié à vie. Imaginez, on peut en savoir de plus en plus sur l'assassinat de John Kennedy plus de 60 ans après, mais on ne saura jamais quoi que ce soit sur les témoignages liés à d'éventuelles fraudes du camp du Non en 1995. Donc, il faut lever cette restriction et faire en sorte que les parlementaires, au nom du peuple québécois, aient accès à vérité. Et croyez-moi, si ce qu'on y retrouve est ne serait-ce que le quart de ce qu'on a entendu, c'est vraiment majeur. Donc ça, c'est ce matin, le dépôt du projet de loi. Évidemment, c'est le leader du gouvernement qui pourra en disposer. Ce n'est pas un long projet de loi, mais voilà une belle occasion démontrer que les parlementaires peuvent aussi travailler à la recherche de la vérité, et je pense qu'on ferait oeuvre utile.

M. Arseneau : Oui, juste un mot sur la crise appréhendée en matière de santé partout à travers le Québec suite à ces premières sorties de la P.D.G. de Santé Québec qui a dit, dans un premier temps, devoir couper 1 milliard de dollars dans le réseau de la santé. Là, on est rendus à 1,5 milliard de dollars. Et imaginez-vous un peu, là, que, depuis le mois de mai dernier, on a une crise sans précédent sur la Côte-Nord parce qu'on manque de personnel et qu'on avait de la difficulté à recruter des gens à travers la main-d'oeuvre indépendante. Et là, ce qu'on dit, c'est que dans un CISSS comme celui-là, il va falloir couper 130 millions de dollars. Le gouvernement n'a pas été en mesure de déployer des équipes volantes sur la Côte-Nord, et là, aujourd'hui, on va dire : Mais on va couper ce budget-là de 130 millions de dollars, 142 millions de dollars en Montérégie, et ainsi de suite. On a une liste. Et la grande question qui se pose quand le gouvernement et le premier ministre me dit :Tout ce qu'on leur demande, c'est de respecter le budget qui leur a été accordé. Ce que le gouvernement ne dit pas en parlant aux P.D.G. de CISSS qui nous disent à peu près tous ces budgets-là, ils sont connus du gouvernement. On a adopté des budgets déficitaires en début d'année. Le gouvernement en était pleinement conscient. Pourquoi? Parce qu'évidemment la demande de services a explosé, parce qu'on avait promis aux CISSS de couvrir les coûts d'inflation, puis parce que les coûts de main-d'oeuvre indépendante ont explosé. Le gouvernement le savait, leur a dit : Allez de l'avant. Huit mois après le début de l'année, on dit à travers le paravent que constitue maintenant Santé Québec : Vous allez devoir revenir à un budget équilibré. C'est mission impossible, et si on continue dans cette voie-là, c'est l'ensemble des Québécois qui requièrent des services de santé qui vont payer pour. Ça sera la catastrophe. Moi, je voudrais que le gouvernement s'explique à savoir pourquoi il a accordé le pouvoir aux CISSS d'adopter des budgets déficitaires pour ensuite leur dire remballez tout ça et tout le monde nous dit c'est mission impossible sans couper de façon massive dans les services.

Journaliste : M. Trump laisse entendre... M. Trump laisse entendre...

Journaliste : ...qu'on reporte d'une année, M. Arsenault? Est-ce qu'on reporte donc ça d'une année?

M. Arseneau :  Bien, il est clair que, dans les quatre derniers mois de l'année, il est impossible pour les CISSS de revenir à un budget équilibré. Le gouvernement le sait. Alors, ce que le gouvernement veut, c'est évidemment éviter d'augmenter son déficit historique de 11 milliards de dollars. Le vrai déficit, il est 12.5 milliards de dollars parce qu'il y a 1,5 milliard qu'on avait concédé aux CISSS. On ne peut pas couper, amputer des services essentiels à la population, c'est déjà très difficile dans le réseau, il ne faut quand même pas en rajouter. Alors, oui, il faut, il faut donner le temps si on veut des plans de redressement, le temps où... à Santé Québec et aux CISSS de vérifier comment on peut optimiser. Mais rappelez-vous, l'objectif du gouvernement avec l'agence, c'était de rendre le service plus humain et optimiser les services pour les rendre plus performants. Là, ce qu'on veut, c'est le casser, et ça... ça ne peut pas fonctionner.

Journaliste : À la frontière actuellement, là, il y a beaucoup de migrants, là, qui tentent de traverser. Monsieur Trump a tenté de bloquer la frontière. Quel message on doit envoyer du côté américain?

M. Bérubé : Bien que l'enjeu de la frontière est un enjeu sérieux, on vous en parle depuis des mois, bien avant la réélection de Donald Trump, donc c'est un enjeu sérieux. On a été d'ailleurs les premiers à porter cette question de la sécurité des frontières. Certains se sont moqués de nous, dont le gouvernement du Québec, dont le gouvernement canadien. Maintenant, tout le monde réalise cette importance. Donc, je dirais que ce n'est pas sans raison qu'on en a parlé et qu'il faut prendre au sérieux cette menace. Sans faire de stratégie ouverte, je trouve que les ministres des provinces, les premiers ministres, des provinces en disent beaucoup. J'ai entendu M. Ford, entre autres, faire des affirmations assez fortes. Donc, ça démontre pour le gouvernement fédéral le sérieux de protéger et de contrôler des frontières. Les pays ont des frontières et il y a des conséquences. Et à partir du moment où le président américain fait de telles menaces, il faut... il faut en tenir compte, et on est heureux d'avoir apporté ce sujet-là il y a déjà plusieurs mois.

Journaliste : Votre chef, il est où cette semaine? Parce qu'hier...

M. Bérubé : Il est ici aujourd'hui.

Journaliste : Il est ici aujourd'hui. Puis hier, c'était quand même une journée importante, puis on ne l'a pas vu, là.

M. Bérubé : Il a pris une journée de congé et il sera ici aujourd'hui.

Journaliste : Sur le projet de... mais en fait le rapport, hier, Proulx-Rousseau qui propose une constitution québécoise dans laquelle on inclurait notamment la Charte des droits et libertés, la Charte de langue française, également la Loi sur la laïcité, là, la CAQ semble intéressée à présenter un projet de Constitution québécoise d'ici la fin du mandat, donc d'ici 2026. Est-ce que c'est le genre de propositions que le Parti québécois pourrait appuyer?

M. Bérubé : On n'a plus d'attentes quant au Canada. On en a tiré des conclusions politiques, ce que se refuse de faire la CAQ. Alors, au lieu d'aménager une véritable maison québécoise où on prend toutes nos décisions, ils décident de trouver une façon de repeindre leur chambre...


 
 

8 h 54 (version non révisée)

M. Bérubé : ...dans la grande maison canadienne. C'est un choix. Je pense, c'est davantage motivé par une inquiétude quant au fait que les indépendantistes et les nationalistes ont clairement fait le choix du Parti québécois pour la suite. C'est clairement ça, l'approche qu'ils ont. Donc, qu'ils aillent de l'avant, et on regardera au mérite chacune des mesures, mais nous, on n'est pas là-dedans.

Journaliste : Sur les pétitions, comment... qu'est-ce que ça veut dire que le gouvernement n'ait accepté d'étudier formellement aucune pétition...

M. Bérubé : Bien, à la CAQ, c'est très discipliné, hein? On encadre ce que les députés peuvent dire, on encadre leurs sorties publiques et, le moins possible, on tient compte des pétitions qui sont déposées.

Vous savez qu'il existe une procédure qui fait en sorte qu'on se retrouve devant un comité parlementaire qui va décider s'il y a un suivi, puis ils sont toujours majoritaires. Donc, ils reçoivent un mémo : Tu voteras contre, puis ils le font bien, ils respectent pas mal ce qu'on leur demande.

Journaliste : Sur le rapport Grenier, ma compréhension, c'était qu'il y avait des discussions entre les partis, à savoir c'était quoi la suite à donner à tout ça.

M. Bérubé : Oui. On ne s'entend pas là-dessus. C'est-à-dire qu'on s'entend sur la nécessité d'aller de l'avant pour obtenir ce qui est à l'intérieur, tous les partis, Québec solidaire, le Parti libéral, la CAQ et nous. Mais là, pour légiférer, on trouve que... Nous, c'est la méthode qu'on a choisie. Si le gouvernement a une meilleure méthode qui nous permet d'y arriver, on va la regarder. Mais, pour l'instant, en fin de session parlementaire, on arrive à la conclusion que ça nous prend une loi. Si on travaille bien, on est capables de l'adopter d'ici juin 2025, peut-être.

Journaliste : Pourquoi le gouvernement ne veut pas légiférer?

M. Bérubé : Je leur demanderais de répondre à ça. Je ne veux pas leur prêter des intentions. Mais nous, on veut vraiment aller de l'avant. Les motions, ça n'a pas fonctionné. Le DGE nous a écrit, il nous a dit : Non, je maintiens ma position. Parfait. Avec une loi, le DGE va devoir obtempérer.

Journaliste : Mais ils ne vous ont pas fait part de réticences particulières à l'idée de légiférer?

M. Bérubé : Le gouvernement?

Journaliste : Oui. Vous n'avez pas d'idée?

M. Bérubé : Oui, je ne veux pas rendre publics nos échanges, je veux vraiment respecter ça. Mais nous, on pense qu'il faut légiférer. Et, si leur objectif est toujours d'obtenir les documents, on va y arriver avec ça. Puis on compte sur leur concours.

Journaliste : Mais est-ce que c'est peut-être... est-ce que c'est... dans le contexte où ça prendrait, bon, un projet de loi, consultations, c'est plus lourd, là, quand même, comme processus?

M. Bérubé : Pas tant, parce que c'est un petit projet de loi, donc ça s'adopte assez rapidement. Une fois que c'est adopté... Ça pourrait même se faire d'ici vendredi prochain. Une fois que c'est fait, on va de l'avant. Des députés de toutes les formations politiques qui sont assermentés de façon spéciale, qui ont accès à l'ensemble des documents et qui vont déterminer ensemble ce qui devrait être rendu public, c'est... c'est nouveau, ça n'a pas été fait souvent, puis, on pense, ça peut fonctionner. On a vraiment regardé toutes les façons possibles d'avoir accès aux documents et on est convaincus qu'avec ce projet de loi là on va y arriver.

Journaliste : Durant la pandémie...

Le Modérateur : On va prendre une dernière en français.

Journaliste : Une petite dernière, oui. Durant la pandémie, votre chef avait quand même évoqué un retour vers des mesures plus protectionnistes, si je me rappelle bien, dans un contexte de retrouver une part de la souveraineté des États. Là, avec ce que Trump vient d'annoncer, est-ce que ça ne va pas un peu dans la... exactement dans la droite ligne de ce que vous préconisez?

M. Bérubé : Bien, il préconisait essentiellement l'achat québécois, les circuits courts, être capable de produire ce qu'on a besoin, c'est le message. Le nationalisme, c'est beaucoup aussi consommer nos produits, les encourager. Donc, je dirais que, chaque jour, quel que soit le contexte, ça nous rappelle l'importance d'être le mieux outillé possible pour faire face aux défis collectifs qu'on a, et d'encourager les produits québécois, c'est toujours une bonne idée.

M. Arseneau : J'aimerais juste... un dernier sujet. Vous savez que ça fait déjà 12 semaines que Terrebonne n'a pas de député, de personne qui représente Terrebonne à l'Assemblée nationale. On se demande bien pourquoi le gouvernement reporte les échéances. Et, évidemment, la question du transport, du transport collectif, évidemment, nous frappe au visage, parce qu'il y a quand même un plan structurant de transport qui a été déposé en mai dernier. Depuis, c'est silence radio. Et là les maires de la couronne nord de Montréal en ont soupé, demandent à Geneviève Guilbault d'agir. Même l'ARTM est prête à mettre de l'argent sur la table pour faire une première étude. Le gouvernement ne veut rien savoir, reporte les échéances et reporte aussi les échéances de l'élection d'un député qui pourrait, avec les maires, réclamer du gouvernement qu'il bouge un peu dans ce dossier-là.

Alors là, il y a deux éléments à retenir. D'une part, il y a comme un déni de démocratie parce qu'on prive Terrebonne d'un député et, d'autre part, il y a un déni de responsabilité par rapport au fait que ça coûte des millions de dollars en congestion routière dans la couronne nord de Montréal. Et plus on reporte les échéances, plus ça va coûter cher. Puis on se demande même si le gouvernement veut encore aller de l'avant dans ce projet-là.

Journaliste : Est-ce que ça va être l'enjeu principal de la course dans Terrebonne, selon vous?

M. Arseneau : Bien, définitivement. C'est un enjeu fondamental, la mobilité, la fluidité des transports. La participation, évidemment, à l'essor économique de la grande région de Montréal dépend de la mobilité. Et puis on voit que ces municipalités-là étouffent avec la situation actuelle, puis le gouvernement ne s'en soucie que très peu.

Journaliste : Qu'est-ce que ça dit sur...


 
 

8 h 59 (version non révisée)

Journaliste : ...l'État des finances publiques lorsqu'on hésite à débourser un 25 millions qui est déjà au PQI?

M. Arseneau : Bien, qu'est-ce que ça dit aussi sur les priorités gouvernementales quand... lorsqu'on continue de travailler sur un illusoire troisième lien à Québec, pendant qu'il y a des problèmes réels, quotidiens, majeurs et qu'il y a un plan pour intervenir et que le gouvernement ne le fait pas, dans la couronne nord de Montréal?

Journaliste : Can I just ask you in English about the Québec Constitution. René Lévesque was thinking about this, Pauline Marois had this idea as well, Bernard Landry, maybe,  if... won the election in 2003. So, why is this not an option for the Parti québécois in 2024?

M. Bérubé : It's an option when you have independence. We're not... it's not... we're not trying to renove of Canada. Our action is about Québec independence. So, if they want to work on different propositions, let's go... CAQ. We're going to see everything they have to bring. But we're not in the business of... try to renew Canada, it's not our job.

Journaliste : But Pauline Marois and...

M. Bérubé : I know.

Journaliste : ...you know that...

M. Bérubé : She's first an independent promoter. So, what CAQ brings is... it's an interesting exercise, but we're not working on making a new Canada.

Journaliste : It would be a waste of time.

M. Bérubé : That's your words.

Journaliste : Juste une précision, pourquoi M. St-Pierre Plamondon n'est pas aujourd'hui au point presse ce matin?

M. Bérubé : Il est dans son bureau présentement, mais je peux lui dire que vous avez posé la question.

Journaliste : Non, mais c'est parce que, comme on disait hier, c'était quand même une journée importante, aujourd'hui, il aurait pu réagir. Pourquoi il n'est pas là ce matin?

M. Bérubé : Il est ici aujourd'hui. Alors, peut-être qu'il sera là demain. Vous pourrez lui poser des questions, mais on a une alternance, on est là puis on répond à toutes les questions.

Journaliste : ...asked you about your bill. What do you expect to find in those boxes. You're saying there are some interesting things in there, but the D.G. of elections will not give you access.

M. Bérubé : It's about getting the truth about a fundamental exercise of Québec politics, which is a referendum back in 95. And we have good reason to believe that, in those boxes, in those «témoignages»...

Des voix : ...

M. Bérubé : Testimonies, we have some explosive information about how the... «le camp du non», the no camp... were to make sure that they won the referendum. So, we have good reasons to believe that. And this is why we're so focused on this... on this bill. I think it's about getting the truth. And we are glad that all the parties in the National Assembly are in favor of that. So, if M. Jolin-Barrette, as a House leader, want to put forward this bill... still before next Friday, we're going to be glad to vote for this bill.

Journaliste : When you say when people are asked... the other parties want to know, but they disagree, you said, on the mechanism? They don't... some people don't want to go to a law?

M. Bérubé : ...as we do on this basis. So, some parties are in favor of getting the truth, but they didn't... on the mechanics, we did. And we do think that is a better way to make sure we're getting the information. The sooner is the better. So, it's about.... You know, in the States, you cannot find evidence about the John F. Kennedy murder back in 1963. But, for life, you're never going to know anything about what the judge Grenier obtained as a judge, because they decide that, for life, we'll  never be able to get the information. So, it's going to change with this bill.

Journaliste : One last thing about this. What can be so explosive that it can make a difference in the lives of Quebeckers to know?

M. Bérubé : Let's open the box and see. I don't have any special information, but we do think that we need to open those boxes, for real.

(Fin à 9 h 04)


 
 

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