Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.
(Onze heures quarante-six minutes)
La Modératrice : Bonjour et
bienvenue à ce point de presse transpartisan, donc, ici, présents, les
porte-parole des oppositions responsables du dossier de l'habitation, soit Mme
Virginie Dufour, du Parti libéral du Québec; également M. Andrés Fontecilla, de
Québec solidaire; et, par la suite, sera présent, M. Joël Arsenault, du Parti
québécois, qui sont accompagnés, pour l'occasion aujourd'hui, de M. Yves Dubé,
président de la Fédération des locataires d'habitations à loyer modique du
Québec. Donc, la parole est à vous.
Mme Dufour : Merci. Nous
suivons juste à l'instant la ministre Guilbault, la ministre des Transports,
qui faisait une conférence de presse sur le troisième lien, et je vous
demanderais, imaginez combien de HLM on pourrait faire avec son troisième lien.
Alors, je voudrais parler justement aujourd'hui des HLM et saluer les gens de
la Fédération des locataires de HLM du Québec, qui sont présents avec nous :
Mme Patricia Viannay, Marie-France Poirier, M. Dubé. Je salue également mes
collègues des oppositions, députés de Laurier-Dorion et des
Îles-de-la-Madeleine.
Alors, les HLM, je l'ai dit, c'est
important pour le Québec. Et nous avons déposé aujourd'hui une pétition qui
témoigne de l'apport essentiel qu'ils ont à notre société. Depuis mon arrivée à
l'Assemblée nationale, je dois dire que j'en ai parlé à maintes reprises, HLM
barricadés, HLM vacants, le programme de rénovation qui n'était pas encore
entamé pour les HLM. Ça, ça a été des chevaux de bataille pour moi, parce que
70 % des résidents en HLM, ce sont nos aînés, ce sont des aînés. Alors, c'est
important de s'en occuper. Et les autres, ce sont des ménages à faibles
revenus, nos plus vulnérables de notre société. Il est clair, pour moi, que les
HLM, c'est l'angle mort du gouvernement caquiste. On a priorisé des maisons des
aînés à 1 million la porte, au lieu de s'occuper de ce qui existe déjà et qui
pourrait être mis en service rapidement. Je l'ai dit, les HLM font partie de l'ADN
de notre parc immobilier, il faut le maintenir, il faut l'entretenir et penser
à l'agrandir.
Je termine, en mentionnant que j'ai déposé
la pétition avec 1638 signataires, mais, dans les faits, au total, ce sont plus
de 8616 signataires qui ont été... qui ont appuyé cette pétition-là. Et, là-dessus,
il y en a 5000 qui ont été remis à des députés dans des comtés caquistes.
Alors, par respect pour tous ceux qui ont travaillé sur la question, j'invite
ces députés caquistes à remettre la pétition à la ministre de l'Habitation pour
qu'elle puisse prendre la pleine mesure de la situation et l'importance du
dossier. Merci.
M. Fontecilla : Merci,
Virginie. Également, moi, je remercie la Fédération des locataires HLM du
Québec d'avoir fait ce grand effort de ramasser ces 8616 signatures et de les
avoir remis à quelque 46 députés, dont 29 députés de la CAQ, en main propre.
Donc, cette pétition a le grand mérite de poser la question de l'élargissement
du parc d'HLM et du Québec. Il propose la construction des 5000 nouveaux HLM...
d'ajouter 5000 nouveaux HLM au parc actuel, un parc qui est figé depuis 30 ans.
Et il faut savoir que le parc d'HLM au Québec constitue le socle fondamental
des logements sociaux au Québec. C'est un parc qui permet d'héberger les
populations à plus faibles revenus du Québec, des personnes aînées dans toutes
sortes de situations très difficiles.
Donc, il est impératif, en pleine crise du
logement, d'aider les ménages à plus faibles revenus et dont plusieurs milliers
se retrouvent dans les listes d'attente d'HLM, là, les aider à baisser
substantiellement leur taux d'effort, l'argent mis dans le paiement du loyer à
travers... à travers l'obtention d'un HLM dans toutes les régions du Québec. Ça
va soulager grandement la vie d'un très grand nombre des personnes. La ministre
de l'Habitation doit arrêter de s'éparpiller dans toutes sortes des programmes,
trouver la priorité qui devrait être celle des financer 5000 logements,
habitations à loyer modique au Québec, c'est ça, sa priorité en ce moment.
Merci.
M. Arseneau : Bonjour, tout
le monde. À mon tour de souligner l'effort immense et le travail de
mobilisation de la part des comités de logement et de la Fédération des
locataires de HLM du Québec, qui ont permis de rassembler, on l'a mentionné,
plus de...
M. Arseneau : ...600
signatures. Ça, on les a faites, là, en faisant du porte-à-porte dans toutes
les régions du Québec. On a soumis ces pétitions-là à un très grand nombre de
députés qui ne peuvent plus ignorer cette demande, qui ne peuvent plus ignorer
le problème et la situation extrêmement difficile, à l'heure actuelle, pour un
très grand nombre de ménages québécois. Les ménages les plus modestes, des
personnes âgées aussi, on en a parlé, qui vivent dans une situation de
précarité. Des dizaines de milliers de ménages qui sont en attente d'une place
dans un HLM et qui ne voient pas la lumière au bout du tunnel. Parce que, bien
qu'on ait décidé enfin de rénover une partie du parc de HLM, on n'a pas un
programme ambitieux au gouvernement pour créer des logements hors marché, des
logements qui soient véritablement abordables. Bien qu'on ait mis tous les
efforts du côté du gouvernement pour un programme d'habitation abordable, pour
les ménages dont on parle, ils demeurent inaccessibles, ces logements qu'on s'apprête
à créer à travers le programme actuel du gouvernement du Québec.
C'est la raison pour laquelle nous
appuyons la démarche de la fédération pour que le gouvernement se fixe des
objectifs ambitieux concernant la création de nouvelles unités de HLM, alors
que le parc, comme on l'a mentionné plus tôt, il est à peu près immobile. Il n'a
pas bénéficié d'investissements substantiels pour l'élargir, depuis une
trentaine d'années, alors que les besoins, eux, ils ont évidemment explosé. On
sait que les HLM, c'est une... je pense, c'est un élément essentiel lié à la
justice sociale également. L'accès à un toit, évidemment, c'est fondamental.
Et, à l'heure actuelle, malheureusement, au Québec, un très grand nombre de
ménages ne peuvent pas justement avoir un logement décent. Ils n'ont pas les
moyens de se payer un logement avec la hausse du coût de la vie, avec l'inflation.
Ça, le gouvernement doit enfin en prendre acte et agir. Alors, sur ce, nous
appuyons évidemment fortement la proposition qui a été faite et qui a été
manifestée aujourd'hui au salon rouge de l'Assemblée nationale.
M. Dubé (Yves) : Alors.
Bonjour, je m'appelle Yves Dubé. Je suis le président de la Fédération des
locataires d'habitations à loyer modique du Québec. Et aujourd'hui, je suis
très fier d'être présent ici pour déposer à l'Assemblée nationale notre
pétition de plus de 8 000 signatures. Une centaine de nos associations de
résidents qui, en passant, ce sont tous des bénévoles, ont fait du porte-à-porte
pour recueillir ces signatures et aller les porter à leur député.
Le message que nous portons est très
simple. Nous sommes 74 000 ménages à avoir la chance de vivre en HLM au
Québec, mais, en pleine crise du logement, nous avons une pensée pour les 30 000
quelques ménages qui moisissent sur les listes d'attente des HLM dans l'espoir
d'en obtenir un. C'est pour ces milliers de personnes à très faibles revenus,
qui sont incapables de se payer un loyer sur le marché privé ou même dans les
nouveaux logements abordables annoncés par le gouvernement, que nous demandons
un nouveau programme de construction de HLM au Québec.
Il serait facile pour la ministre de l'Habitation
de prendre son Programme d'habitation abordable Québec et de le transformer en
véritable programme destiné aux ménages les plus pauvres de la province qui ont
besoin d'avoir un HLM. Nous demandons aussi à la ministre d'augmenter les
budgets de gestion des HLM en raison de l'inflation, qui a diminué au moins de
10 % les dernières années, les budgets des offices. Donc, ils doivent
faire plus avec moins d'argent, qui est complètement illogique.
Je remercie aussi du coup les trois partis
formant l'opposition officielle du gouvernement pour... d'avoir accepté de se
mettre ensemble pour faire entendre notre message. J'espère, au nom des 74 000
ménages vivant en HLM et des 34 000 qui rêvent d'y habiter un jour, que la
ministre Duranceau entende également notre appel. Je rajouterais ici que le
programme PHAQ, qui est un programme... le logement abordable, ne répond
absolument pas aux besoins des plus démunis de notre société. Donc, il est
important que le gouvernement ouvre les yeux et prenne conscience que les gens
dans le besoin sont des électeurs eux aussi et qu'ils ont droit à avoir un
logement digne de ce nom. Merci.
La Modératrice : C'est ce qui
met fin...