(Huit heures une minute)
M.
St-Pierre
Plamondon :Alors, bonjour, tout le
monde. Évidemment, ce matin, on revient sur cette élection aux États-Unis, qui
donne la victoire à Donald Trump. Je félicite le nouveau président pour sa
victoire. Le Québec et les États-Unis sont des partenaires de premier plan. Ça
va continuer.
Maintenant... Évidemment que, maintenant,
on sait qui forme le gouvernement aux États-Unis, ça a des conséquences et ça
génère un certain nombre de réflexions sur la structure de l'économie, sur la
démocratie, les institutions, mais, tout particulièrement dans le cas du
Québec, sur les mouvements migratoires. M. Trump, je le rappelle, il a terminé
sa campagne sur cette question-là, a rappelé, à plusieurs fois, qu'il a
l'intention de déménager, de déporter jusqu'à 20 millions d'immigrants
illégaux.
Donc, on doit, de manière très réaliste,
sans être alarmiste, on doit se pencher sur des mouvements de masse potentiels
qui peuvent commencer dès aujourd'hui dans la perspective de politiques qui
sont claires dans le cadre de la campagne de Donald Trump, et dans un contexte
au Québec, où on ne contrôle pas l'immigration, on ne contrôle pas nos
frontières. Et les dernières années nous ont démontré que l'incapacité de
François Legault à avoir une quelconque influence sur Justin Trudeau peut
devenir très problématique, comme on a vécu dans le cas de Roxham, comme on a
vécu aux aéroports et comme on continue de vivre la perte de contrôle complète
sur l'immigration. Mais, quand on dit perte de contrôle sur l'immigration,
quand on dit... quand François Legault dit lui-même que ça a un impact
important sur le français, les services et le logement, on est quand même dans
des chiffres qui n'ont pas de commune mesure avec un mouvement migratoire potentiel
de 20 millions de personnes qui, de manière logique, vont considérer
évidemment le Nord, parce que c'est l'une des frontières les plus mal gérées,
les plus poreuses en Occident, et parce que, légitimement, eux vont vouloir
sortir d'un cadre qui leur prédit, de toute façon, un déménagement.
Donc, les échecs de François Legault avec
le fédéral au cours des dernières années, son incapacité à aller chercher les
pleins pouvoirs en immigration, son incapacité à aller faire des gains, c'était
problématique, mais là, ça devient aigu. Les conséquences de son échec ont un
potentiel de conséquences très aiguës et urgentes sur le Québec, parce qu'on ne
contrôle rien. Pendant que tous les autres États resserrent leurs règles, on ne
peut pas imiter les autres États parce que ce n'est pas nous qui contrôlons
notre destin. Et je ne pense pas que ce sont aux Québécoises et aux Québécois
de payer pour les échecs de la CAQ ou pour les mensonges de la CAQ par rapport
à sa capacité d'influencer réellement le fédéral. Je n'ai aucunement confiance
en Justin Trudeau, sur la base des dernières années, pour prendre les bonnes
décisions sur le plan des questions migratoires et des frontières.
Et imaginez si c'était une question de
survie de la nation, pour François Legault, d'avoir les pleins pouvoirs en
immigration, on était en 2022, à l'aube d'un mouvement migratoire de millions
de personnes, imaginez à quel point la question est encore beaucoup plus
sérieuse, beaucoup plus urgente, mais son échec encore beaucoup plus significatif
et encore beaucoup plus éclatant, parce que la vérité, en date d'aujourd'hui,
c'est qu'on ne contrôle toujours rien et que c'est entre les mains de Justin
Trudeau avec le passé puis toutes les dérives idéologiques auxquelles il nous a
habitués.
Donc, c'est la question, il y en a
d'autres qui sont soulevées par cette élection-là. Évidemment, on reconnaît
l'élection démocratique dans le respect, mais c'est normal qu'on pense à nos
intérêts à la lumière des politiques qui ont été annoncées par Donald Trump
dans sa campagne.
Journaliste : ...votre pensée
sur... Là, au fond, ce que vous voyez, c'est qu'il pourrait y avoir des gens
qui viendraient trouver refuge au Canada et, donc, au Québec avec l'élection de
M. Trump, et il faut s'y préparer. Comment il faudrait s'y préparer selon vous?
M.
St-Pierre
Plamondon :On n'a pas les pouvoirs.
Donc, comment? En ayant les pouvoirs sur nos frontières. On ne les a pas. Donc,
on est complètement à la merci de Justin Trudeau, parce que François Legault a
perdu six ans de sa vie à nous faire croire qu'il obtiendrait les pleins
pouvoirs en immigration. On ne les a pas et on est devant un potentiel
migratoire immédiat de millions de personnes. Donc, si on pensait que c'était
des chiffres importants...
Journaliste : ...peu importe,
pas si on était un pays ou pas.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien oui.
Journaliste : Bien, ce n'est
quand même pas Donald Trump qui décide d'expulser...
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, non, on contrôlerait
nos politiques à la frontière. Il y a un...
Journaliste : ...ne serait
plus là, c'est ça, ma question.
M.
St-Pierre
Plamondon :Mais avec le pouvoir pour
le faire, on ne l'a pas.
Journaliste : La dernière
fois, M. Plamondon, vous aviez suggéré, plusieurs ont ri de vous, là, d'envoyer
la Sûreté du Québec pour surveiller les postes-frontières, parce que vous
disiez que le fédéral ne faisait pas son travail. Est-ce que vous allez dans la
même veine? Est-ce que François Bonnardel doit demander à la SQ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, non, mais là vous
parlez...
Journaliste : ...de faire les
patrouilles le long des frontières?
M.
St-Pierre
Plamondon :Mais non. Là...
Journaliste : Si vous
craignez un afflux de millions de migrants...
M. St-Pierre Plamondon : Vous
ne donnez pas le contexte à cette citation précise là.
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Exact.
Exactement. Le fédéral avait ouvert intentionnellement Roxham à un mouvement
migratoire qui souvent était lié au trafic humain criminalisé, en disant :
Passez par là, on va vous accueillir. S'en est suivi un mouvement migratoire
sans précédent qui visait le Québec à 95 % ou plus, seulement. Et, à
l'époque, on disait : Bien là, si le fédéral ne collabore pas et continue
à saboter notre frontière, on va se servir des moyens qu'on a dans l'intervalle
pour leur faire changer d'idée. Ils ont fini par changer d'idée, ils ont fini
par fermer Roxham. Mais là, ce n'est pas Roxham ici, là, c'est les aéroports et
l'ensemble de la frontière. Parce que les gens, parmi les 20 millions de
personnes, là, qui sont considérées comme illégaux aux États-Unis et qui
viennent de se faire dire par le président qu'ils vont être déportés, ils vont
prendre l'aéroport, là, ils ne sont pas obligés de passer par un chemin comme
celui de Roxham. Mais nos politiques en matière d'aéroports et de frontières
non seulement sont complètement mésadaptées par rapport aux mouvements assez
rapides des pays en Occident de resserrement des frontières et des aéroports,
mais c'est parce que ce n'est pas nous qui décidons, c'est Justin Trudeau,
parce que François Legault nous a fait croire que son mandat fort nous
donnerait un quelconque pouvoir. On n'en a pas. Son échec, à François Legault,
a des conséquences importantes sur les prochaines semaines et il y a une
inquiétude qui, je pense, n'est pas alarmiste, qui est parfaitement légitime
compte tenu des millions de personnes dont il est question.
Journaliste : Qu'est-ce qu'il
faut faire immédiatement? Je comprends, vous dites, si on avait le contrôle
puis on était indépendant, on aurait le contrôle de nos frontières, mais ce
n'est pas le cas actuellement, en tout cas, là. Alors, dans l'immédiat, qu'est-ce
que le gouvernement Legault doit faire justement en regard de cette menace que
vous citez?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
on va retomber dans...
Journaliste : Non, mais il
faut faire quoi? Vous feriez quoi, vous?
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne serais pas du tout dans la logique de François Legault. J'aurais fait
complètement différemment. Il est dans une situation qui est la conséquence de
ses propres échecs. Non, non, mais non...
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : ...ne
me placez pas dans la doctrine de François Legault que je vous ai dit à...
Journaliste : Vous, vous
feriez quoi?
M. St-Pierre Plamondon : Là,
vous ne me laissez pas finir mes réponses.
Journaliste : Bien, c'est
parce que vous ne répondez pas à la question.
Des voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : ...vous
me coupez constamment. J'aimerais ça finir mes phrases. Vous ne voulez pas...
je vais...
Journaliste : C'est la même
question. Les gens qui vont nous entendre, ça va... ils vont... ça va les
inquiéter énormément. Ils veulent des solutions, ils veulent des propositions,
là. Donc, qu'est-ce que... qu'est-ce qu'on devrait faire, là, que ce soit du
côté du Québec ou d'Ottawa, pour contenir cet afflux-là?
M. St-Pierre Plamondon : On
n'a pas les pouvoirs. Donc, c'est une question que vous pourrez poser à Justin
Trudeau. Ce que moi, je vous dis ce matin, c'est que Justin Trudeau, il est
plus que pas fiable, c'est un idéologue sur ces questions-là et il a déjà causé
beaucoup de tort au Québec. Puis François Legault prétendait qu'il
l'influencerait. Mais là, je ne peux pas vous faire croire, ce matin, après six
ans d'échec complet de François Legault, qu'il y a une solution avec Justin Trudeau.
Ce duo-là est un désastre en matière de frontières et de gestion de
l'immigration. Puis là, bien, on essaie de me faire porter à moi, une solution
magique qui n'existe pas à la lumière des six dernières années.
Moi, je vous dis que tant qu'on ne contrôlera
pas nos frontières nous-mêmes, tant qu'on n'aura pas les pleins pouvoirs, il
n'y a pas vraiment de solution magique à cette histoire-là. C'est inquiétant
qu'après six ans de caquisme une situation comme celle-là soit entièrement
entre les mains de Justin Trudeau, ce n'est pas normal et ça aura des
conséquences.
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
évidemment, dans un monde... dans un monde idéal, la CAQ ferait une autre
demande à Justin Trudeau en disant : Je veux les pleins pouvoirs en
immigration, je veux pouvoir moi-même avoir une influence sur mes frontières.
Puis là, Justin Trudeau, par magie, dirait oui. Peut-être qu'il y a 10 %
de chances que ça ait lieu.
Des voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Je
veux juste terminer mes réponses, là, s'il vous plaît. Peut-être, il y a
peut-être 10 % de probabilités. Donc, j'encourage la CAQ à faire cette
demande-là, mais je ne vous mentirai pas, on ne se fera pas des accroire que ce
duo-là va fonctionner, ça fait six ans que ça ne fonctionne pas. Puis à plus...
à petite échelle, ça a eu des conséquences quand même importantes sur le
logement, les services et le français. Mais là, on vient de complètement
changer d'échelle. Parce qu'il est question de mouvements migratoires de
20 millions de personnes. Potentiellement. Donc, tu sais, je ne veux juste
pas faire semblant que ça...
Journaliste : ...les sondages
vous donnent gagnant. Si vous êtes élu premier ministre, le jour un, vous ne
pourrez pas faire votre référendum immédiatement. Il va y avoir un temps où
vous allez peut-être devoir gérer l'afflux de migrants des États-Unis. Nous, on
vous demande ce serait quoi qu'un premier ministre Paul St-Pierre Plamondon
ferait à ce moment-là. Vous allez devoir faire quelque chose à ce moment-là.
M.
St-Pierre
Plamondon : Se dépêcher d'obtenir les pleins pouvoirs à travers
l'indépendance du Québec et, dans l'intervalle, constater que ce n'est pas nous
qui avons ce pouvoir-là puis qu'on ne peut pas faire grand-chose.
Journaliste : Vous allez dire
ça aux Québécois en attendant : On ne peut rien faire, on n'a pas les...
M. St-Pierre Plamondon : C'est
ça, la vérité. Les faits sont les faits.
Journaliste : Il se peut que
les gens ne votent pas oui à votre référendum, si jamais vous prenez le
pouvoir, alors vous allez dire quoi aux Québécois, tous les Québécois? Parce
que vous allez être premier ministre de tous les Québécois et non pas seulement
de ceux qui auront voté PQ? Vous allez dire quoi aux Québécois qui auront voté
pour vous en matière d'immigration? Vous allez faire quoi?
M. St-Pierre Plamondon : Là,
vous êtes dans un scénario hypothétique. Ce sera au gouvernement fédéral de
justifier ses politiques. De la même manière que Justin Trudeau aura à
justifier, là, ses politiques. Mais, à nouveau, qu'est ce que le gouvernement
du Québec peut faire dans un champ de compétence où il n'a aucune influence ni
pouvoir? Poser la question, c'est y répondre. On ne peut pas réinventer
l'histoire, on ne peut pas réinventer les faits, il faut se sortir d'une
réalité qui n'existe pas. On n'a pas de pouvoir.
Journaliste : ...la Sûreté du
Québec la dernière fois, alors là on vous demande ce matin : Laissez de
côté votre habit d'analyste puis prenez votre habit de chef, le chef du PQ,
premier ministre du Québec, au jour un, fait quoi pour régler le problème des
20 millions d'immigrants?
M. St-Pierre Plamondon : Tout
ce que je peux pour obtenir les pouvoirs à la frontière et aux aéroports. Tant
qu'on n'a pas ça, on est à la merci d'un autre régime qui s'est montré
absolument insensible à la situation du Québec et dans le cadre duquel, je le
rappelle, les autres provinces canadiennes nous disent : Vous, le Québec,
si vous avez des enjeux migratoires, ce n'est pas notre problème. Puis nous, on
n'en prendra pas de migrants. C'est votre enjeu. Donc, le même Canada qui nous
a moralisés puis qui nous a dit pendant si longtemps qu'on était épouvantables,
quand c'est leur tour à eux de faire leur part : zéro, la collaboration.
Donc, tant qu'on demeure dans ce système-là, il y a des conséquences très
graves. Puis un gouvernement du Parti québécois va faire tout pour qu'on
reprenne le contrôle de choses fondamentales de notre démocratie.
Journaliste : Mais vous
reconnaissez que ce qui a été fait à la frontière terrestre, quand est venu le
temps de fermer le chemin Roxham, est efficace? Parce que ça empêche
normalement les traversées irrégulières. Si j'ai bien compris votre propos,
vous pensez que c'est peu probable qu'il y ait un mouvement encore comme ce qui
s'est produit au chemin Roxham.
M. St-Pierre Plamondon : Parce
que ce qui s'en vient, ce n'est pas le chemin Roxham, là, ce qui s'en vient,
c'est la migration de millions de personnes potentiellement, mais à travers
tous les canaux. Ce n'est pas propre à un chemin, là, ici, là, c'est que tu as
des aéroports qui sont contrôlés par le fédéral, c'est l'ensemble de la
frontière qui est contrôlée par le fédéral, donc puis c'est l'ensemble des
règles et du cadre juridique dont il est question, donc c'est pour ça que je...
Roxham, c'était une situation à un endroit précis, suivant un tweet précis de
Justin Trudeau. Là, ce n'est pas ça qui s'en vient, ce qui s'en vient, c'est le
fait qu'on n'a aucune influence ni pouvoir sur l'ensemble du système :
aéroports, frontières et règles de visas applicables dans un contexte où le
président des États-Unis élu va, selon ses dires, provoquer une vague
migratoire de millions de personnes.
Journaliste : Mais combien il
y a de jeunes, disons, dans la dernière année, dans le dernier mois, qui
sont... des gens sans statut aux États-Unis, qui sont partis des États-Unis,
qui sont venus au Canada en avion ou par la frontière, là, le savez-vous?
M. St-Pierre Plamondon : Dans
la dernière...
Journaliste : Dans la
dernière année ou dans le dernier mois, là.
M. St-Pierre Plamondon : On a
toutes ces statistiques-là, oui, puis on sait tout ça, mais ce que je veux
dire, c'est que le...
Journaliste : ...vous parlez
d'une situation qui me paraît très, très hypothétique, là, que des gens sans
statut partent des États-Unis pour venir au Canada.
M. St-Pierre Plamondon : Ah,
ce n'est pas... C'est hypothétique, mais c'est également probable.
Journaliste : C'est probable?
M. St-Pierre Plamondon : Bien
oui. Si tu prévois, comme président des États-Unis, un mouvement de
100 000 personnes, c'est une chose. Si tu prévois, puis c'est ça, ce
qu'il dit, là, que 20 millions de personnes vont être expulsées des
États-Unis. Il y a deux voisins terrestres : le Canada et le Mexique.
Journaliste : ...déjà dit que
ce serait vers les voisins terrestres?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est déjà un endroit qui va être considéré, là. Je ne dis pas que 100 %
du mouvement...
Journaliste : ...donc, c'est
de façon coercitive par les autorités américaines.
M. St-Pierre Plamondon : Ça,
c'est à... On va voir comment eux procèdent, mais, de manière préventive, moi,
je dis qu'en date d'aujourd'hui les Américains sans statut... bien, les
Américains, les immigrants qui n'ont pas de statut puis qui viennent de voir le
choix démocratique des élections vont considérer déménager ici. Puis, c'est
prévisible. Donc, je ne dis pas que c'est une... C'est une hypothèse, vous avez
raison, mais c'est une hypothèse probable lorsqu'on parle de mouvements
migratoires qui pourraient atteindre 20 millions de personnes. On est le
voisin.
Journaliste : ...un Québec
indépendant fait quoi pour empêcher cette situation?
M. St-Pierre Plamondon : Mais
avec le contrôle des frontières.
Journaliste : Resserrer les
visas, par exemple?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
les visas... La frontière est très poreuse, là, sous Justin Trudeau.
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Non,
ce n'est pas un mur, c'est un contrôle responsable de la frontière et des
aéroports qu'on n'a pas sous Trudeau, là.
Journaliste : Sur la
souveraineté, en lien avec, justement, l'administration Trump, qui a été élu
hier, donc, qu'est-ce que ça change si jamais vous prenez le pouvoir puis vous
faites en référendum? Qu'est-ce que ça change? Est-ce que ça change quelque
chose ou ça ne change rien que ce soient les démocrates ou les républicains qui
soient là, pour l'indépendance du Québec?
M.
St-Pierre
Plamondon :Honnêtement... Votre
question, c'est : Qu'est-ce que ça change pour l'indépendance du Québec
que ce soient les républicains ou les démocrates? Pour être honnête, ce matin...
puis là, là, ma réponse, ça vient du plus motivé de l'indépendance du Québec,
là, ce matin, nos réflexions étaient sur la gestion de la frontière eu égard à
ce que Donald Trump a annoncé. Ça devient la politique des États-Unis, puis
nous, on trouve qu'on n'est pas prêts. Maintenant, on n'a pas fait, non, de
calcul d'impacts potentiels sur le projet d'indépendance, puis ça nous
semble... en tout cas, même moi qui est très, très passionné par ce projet-là,
ce matin, ce n'est pas là-dessus que mes réflexions ont été consacrées, c'est
vraiment comment on gère la frontière à la lumière de l'échec de nos frontières
au cours des dernières années dans le tandem François Legault et Justin
Trudeau.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste : So, to counter
Trump's plan of mass deportation, what do you propose? You have people who are
scared, who will... may come to Canada, and that... I mean, Québec's
independance may not change anything on the controls of the borders. So, I'm
not sure...
M.
St-Pierre
Plamondon :Québec's independance would
change everything.
Journaliste : Oh! OK, how?
Because... more than what Canada is doing right now?
M.
St-Pierre
Plamondon :Because Canada won't do it.
That's what they've shown us over the past years. If you don't decide, well,
you're not certain of what the result will be. And that's the story of Roxham,
that's the story of the airports, that's a story of François Legault losing
control over immigration in Québec. He doesn't decide, he has no power, no
influence whatsoever. So, of course, being able to decide makes a difference.
Journaliste : Jean-François
Lisée mentioned the idea of building a fence on Roxham Road in April 2018. Are
you following this idea this morning? Are you pursuing to build a fence to
protect Québec's borders?
M.
St-Pierre
Plamondon :It's really irrelevant.
It's really irrelevant. This is not Roxham.
Une voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Yes. This is not Roxham.
This is not Roxham. This is about the land border, the airports and the rules
applying to visa. It's the whole thing. So, it's not like Roxham, it's one
thing that you're trying to solve at one place, it's really : the whole
system is not within Québec's power.
So, knowing how it was mismanaged by
Justin Trudeau, knowing that Francois Legault's pretention that he would have
influence, he would gain all powers on immigration was a farce, at best, I
think we we are dealing with serious issues here, because there will be
migration. I don't know to what level, it's to be verified. But we're
dealing... we're talking about 20 million people here. So, not being in
control, not being able to democratically make changes to adapt to that
situation is really problematic.
...say that Québec will get a big chunk of
that migration, right? We don't... we have no idea.
Well, we have an idea based on Roxham and
the airports right now, and that's prior to 20 million people asking
themselves : What am I going to do? We know as well that most Western
countries right now are changing their rules to more strict controls at the
airports and at the border. If we don't do that while all others are doing it,
it also has an impact on offer and demand in the sense of who's going where.
So, it's really like if the so-called the
big influence that François Legault said he would obtain with his strong
mandate, if that would have worked in any way, shape or form over the past six
years, I wouldn't be that concerned, but we know it doesn't work. We know that
Francois Legault has no influence on the Federal Glovernment, and we know that,
when Québec has a situation that doesn't exist in other provinces, other
provinces will answer : We don't care, it's your problem, we don't care
about that.
So, given what we've seen over the past
six years, it's a serious issue and it's François Legault's fault because he
pretended things that don't exist.
Journaliste
: Merci
beaucoup.
M.
St-Pierre
Plamondon : Merci.
(Fin à 8 h 21)