(Quinze heures cinquante et une minutes)
Mme Prass : Bonjour. J'ai
déposé cet après-midi une pétition de plus de 2 600 signatures pour
demander au gouvernement de la CAQ d'accorder le statut de langue officielle à
la Langue des signes du Québec et au ASL American Sign Language dans les
tribunaux, dans les domaines de la santé et services sociaux, dans les domaines
de l'éducation, comme ça se fait en Ontario depuis 2007. Et cette
reconnaissance a eu lieu dans plus de 60 pays à travers le monde, y
compris quatre provinces. Et on demande au gouvernement du Québec de rejoindre
ces voix-là pour une vraie reconnaissance pour ces plus de 864 000 personnes
au Québec, dont presque 10 % de la population, qui présentent une
déficience auditive permanente. Également, avec le vieillissement de la
population que nous avons au Québec, ce chiffre ne va que s'accentuer dans les
prochaines années, et donc le besoin va augmenter davantage.
Le Québec vit présentement une pénurie d'interprètes.
Il y a seulement une université, l'UQAM, qui offre un programme pour la Langue
des signes québécoise. Et ça devient un enjeu. Parce qu'autant qu'on veut
protéger la langue française il faut aussi protéger la Langue des signes
québécoise. Et on ne veut pas que, comme c'est le cas dans la plupart du pays,
que ce soit American Sign Language qui soit le seul qui soit vraiment utilisé.
Donc, c'est une question de reconnaître cette langue aussi pour aider à la
sauvegarder.
On sait que, comme j'ai dit, il y a
presque 865 000 personnes au Québec, et il y a moins de 250 interprètes
dans la province. Donc, ce qu'on propose, entre autres, on voudrait voir le
gouvernement offrir une subvention aux étudiants qui vont étudier pour devenir
interprètes en LSQ, comme ça se fait pour les infirmières ou ça se fait avec
les étudiants qui étudient en psychologie, et ensuite vont rejoindre le réseau
public. Déjà, SIVET, qui est le plus important centre d'interprétation au
Québec, nous dit qu'il y a 120 demandes qui doivent être refusées par mois
en manque... de raison d'interprètes. Et c'est des rendez-vous médicaux, c'est
des rendez-vous, dans le cas de la justice, donc des éléments qui sont très
importants dans la vie d'une personne. Et on veut stimuler les inscriptions
dans ces... dans ce programme-là justement en élevant aussi le niveau de
qualification pour s'assurer qu'il y a assez d'interprètes sur le terrain, pas
seulement pour desservir la population présente, mais celle qui va grandir,
avec les années, de notre population aînée.
Donc, ce qu'on veut, c'est qu'également
les différents ministres concernés se parlent, que ce soit le ministre des
Services sociaux, celui de la Justice, celui de la Sécurité publique, Éducation
et Santé. On veut vraiment qu'il y ait un effort de toutes ces parties-là pour
répondre aux réalités des personnes malentendantes ou sourdes.
Encore une fois, c'est une question d'accessibilité.
Parce que, si nos jeunes ont une... nos jeunes qui ont des problèmes auditifs
ont cette reconnaissance-là de la langue des signes, ils auront accès à une
meilleure éducation, ensuite, ils auront accès à de meilleures possibilités
dans leur cas de leur... de leur profession. Ce qu'on demande justement de
cette subvention, entre autres, et de mettre en place des services, ce n'est
pas un investissement. C'est vraiment... Je veux dire, ce n'est pas une dépense.
C'est vraiment un investissement pour cette population qui sont des Québécois à
part entière, et devrait... On devrait respecter leurs droits fondamentaux
comme on le fait pour tous les Québécois.
Donc, et justement, je vous donne l'exemple
aujourd'hui. Et je remercie d'ailleurs les représentants de REQIS, qui sont
avec nous aujourd'hui, ressources québécoises pour l'inclusion sociale des
personnes sourdes et malentendantes, qui, justement... avec qui on... qui ont
initié cette pétition dont j'ai le privilège de parrainer. Et, juste pour vous
donner un exemple... Les choses ont bougé vite aujourd'hui. Donc, les personnes
qui sont... certaines personnes qui sont derrière moi auraient pris la parole
avec un interprète, mais il n'y avait pas d'interprètes disponibles à l'Assemblée
nationale dans un délai aussi court. Et tout le monde devrait avoir le droit de
s'exprimer à l'Assemblée nationale quand c'est leur chance de le faire.
Donc, ce n'est que le début. On va
continuer de travailler ensemble justement pour sensibiliser le gouvernement,
sensibiliser la population, et en espérant qu'on verra une reconnaissance et
une loi, qui sera mise en place, pour respecter les droits fondamentaux de
cette population. Merci.
Une voix : ...
Mme Prass : Oui. Parfait.
Sure. Oui.
Hi. I'm proud to have
just deposited a petition with over 2,600 signatures for Québec Government to
officially recognize «la langue des signes québécoise», LSQ, an American Sign
Language as official language in Québec, which would give the population of
people who have auditory issues the ability to receive interpreter services
whether it be in just regarding justice, regarding health and social services
or regarding education. There almost 10% of the Québec population, over 864,000
people, who identify as having a permanent auditory issue. And so, we want to
make sure that their fundamental rights are respected, just like all other
Quebeckers are, and that they have a right to interpreters when they have to go
to a hospital, when they have to go to... There's currently only 7 ASL
interpreters in the entire province and as our population ages and more... are
present, that need is only going to increase.
So, we want… we want
everybody in Québec to be treated in the same way, have access to the same
rights, and this is the case. And we would also like to see the Government
provide a «bourse», a bursary to students who want to enter university to
study... to become an interpreter, because there's currently only one
university in Québec that provides the course, and we want to find a way to
stimulate more young people to go into that field, as we know that the need for
them is only going to increase in the next few years.
So, this is just the
beginning. It's not the end of the fight and bringing awareness to the
Government and to the population about this issue. And so, we hope to come back
with some results, positive results that the Government will put forth. Thank
you.
(Fin à 15 h 58)