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Point de presse de M. Enrico Ciccone, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sports, de loisirs, de plein air et de saines habitudes de vie, et M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé

Version finale

Wednesday, October 23, 2024, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-trois minutes)

La Modératrice : Bonjour et bienvenue à ce point de presse du député de Marquette et porte-parole de l'opposition officielle en matière de saines habitudes de vie, Enrico Ciccone, ainsi que son collègue porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et député de Pontiac, M. André Fortin. Aussi, ici présents, nous avons la porte-parole de Parlons obésité, Mme Cynthia Falardeau, également du Dre Julie St-Pierre et de Dr Yves Robitaille. La parole est à vous.

M. Ciccone :Alors, merci beaucoup. Vous avez... On vous a présenté nos invités de marque, qui sont ici avec nous aujourd'hui. Et également j'aimerais d'entrée de jeu remercier mon collègue, là, de Pontiac, qui est responsable de la santé chez... au Parti libéral, qui me laisse énormément de place en matière d'obésité. Pourquoi? Parce que, pour ceux qui me connaissent, là, vous savez mon intérêt et mes combats pour la santé de nos jeunes et des moins jeunes et notamment leur protection aussi. Quand... On est ici aujourd'hui parce que, quand on est interpellé comme législateur par des spécialistes de la santé, en l'occurrence ici en matière d'obésité, puis qu'ils nous disent que... aimeraient aller plus loin avec les soins, mais ils n'ont pas tous les outils nécessaires pour faire leur travail, alors, on se doit d'écouter. On se doit également de répondre à l'appel. Quand on lève un drapeau rouge au niveau des spécialistes, notamment ici au Québec, on n'a pas le choix d'être présents.

Je vous rappelle, depuis 2019, les interventions que nous avons faites en matière d'obésité. Le 30 octobre 2019, nous avons présenté une motion pour faire reconnaître l'obésité en étant... comme étant une maladie, qui a été refusée par la CAQ. Le 8 juin 2023, questions au ministre en matière également d'obésité chez les jeunes Québécoises et Québécois. Alors, on est revenus à la charge par la suite, conjointement avec la présentation d'une motion, qui demande au gouvernement la mise en place d'une politique claire de prévention et de prise en charge des gens souffrant d'obésité. Et je n'ai pas besoin de vous dire comment elle a été reçue du côté de la CAQ, on le sait tous. Le 8 décembre 2023, questions au ministre également concernant la hausse marquée aussi, encore une fois, d'obésité chez les jeunes Québécoises et Québécois. Mais malgré toutes les interventions dans ce dossier, le gouvernement n'a toujours pas mis en place des mesures concrètes.

Il est important également de mentionner qu'il y a des jeunes comme des adultes qui, malgré leurs efforts pour améliorer leurs habitudes de vie et favoriser un poids santé, n'y arrivent tout simplement pas.

Avant de passer la parole aux invités, je veux juste rappeler qu'il y a près d'un Québécois sur trois qui vit avec l'obésité. En 1997, l'OMS reconnaît l'obésité comme une maladie chronique, et l'obésité est une maladie grave et évolutive qui est associée à plusieurs complications, dont la maladie cardiovasculaire, l'hypertension artérielle et le diabète. Et ce qui est ironique, en terminant, dans tout ça, c'est que le Québec demeure la seule province canadienne qui ne reconnaît pas l'obésité comme étant une maladie et qui n'évalue pas également les médicaments contre l'obésité. Alors, la question est : Pourquoi? Et, sur ce, je passe la parole à Mme Falardeau de Parlons obésité.

Mme Falardeau (Cynthia) : Bonjour. Alors, Cynthia Falardeau. Je suis, oui, porte-parole de Parlons obésité, qui est un comité, en fait, qui rassemble les gens afin de venir à la défense des droits des patients. Je souhaite être ici aujourd'hui pour avoir... en fait, permettre d'avoir la chance aux autres de vivre ce que moi j'ai vécu, d'avoir accès aux médicaments, d'avoir accès à cette perte de poids là afin d'éviter d'avoir les maladies associées à l'obésité.

Donc, aujourd'hui sera mise en ligne une pétition afin de reconnaître l'obésité en tant que maladie chronique, mais aussi d'avoir la chance pour les patients de vivre la même expérience que moi et d'avoir accès aux médicaments qui pourront, je le souhaite, sauver peut-être des vies, mais avoir aussi une meilleure qualité de vie. Alors, je souhaite que le gouvernement considère cette demande.

Mme St-Pierre (Julie) : Alors, je suis ici aujourd'hui à titre de médecin spécialiste, mais aussi à titre de professeur-chercheur depuis 20 ans en obésité. J'ai décidé de me présenter à l'Assemblée nationale pour défendre, bien entendu, les patients d'abord et avant tout face à une maladie, une maladie que le Québec ne reconnaît pas et qui est codifiée par toutes les plus grandes sociétés savantes à travers le monde. Malgré de multiples représentations auprès du cabinet du ministre Dubé, auprès de ces élus de la CAQ, malheureusement, force est de constater qu'ils ne souhaitent pas nous écouter. Je suis extrêmement déçue, au nom de tous les spécialistes du Québec, de voir que M. Dubé, le ministre de la Santé, refuse de considérer cette maladie chronique qui cause des milliards de dollars en soins de santé au Québec, refuser qu'elle soit reconnue et prévenue avant d'en arriver aux complications graves.

M. Robitaille (Yves) : Bien, merci beaucoup, Dre St-Pierre. Je vais marcher un peu dans vos pas. Alors que l'obésité est maintenant une maladie... est reconnue comme une maladie chronique par la majorité des sociétés savantes, par l'OMS, on doit cesser de faire la sourde oreille à ce fait-là. L'obésité est une maladie, et, comme toutes les maladies, on doit avoir comme soignants, comme professionnels de la santé, l'opportunité de prendre en charge ces maladies-là d'une façon globale et complète, ce qui comprend modification des habitudes de vie, certes, mais c'est souvent insuffisant. Et on a maintenant de disponible de la médication qui permet de pallier un trou entre la prise en charge des habitudes de vie et la chirurgie bariatrique et pourra même éventuellement remplacer la chirurgie bariatrique.

Alors, on a besoin d'un accès à cette médication-là. Et, à mon sens à moi, que la législation prévoit que les traitements de l'obésité sont exclus de toute discussion, toute analyse, c'est un non-sens dans une société moderne, qui vit dans un monde moderne. On est rendu en 2024. On n'est plus en 2015. On n'est plus en 2050... pas... en 1915, en 1950. Je suis désolé. Il est temps qu'on se mette au jour et qu'on reconnaisse qu'une maladie chronique doit être traitée avec les meilleurs outils possibles. Merci.

M. Ciccone :Merci beaucoup. J'aimerais juste... Je vais faire mon rôle de poser des questions. Bien, j'aimerais entendre la Dre St-Pierre, justement, sur 1 $ investi au Québec sur l'obésité, qu'est-ce que ça rapporte à notre société?

Mme St-Pierre (Julie) : Depuis 2019, l'OCDE et l'Organisation mondiale de la santé ont eu une grande rencontre à Paris, où est-ce qu'ils ont été capables de mettre en lumière que chaque dollar qu'on investit dans la prévention de l'obésité rapporte 6 $ en cinq ans. C'est 26 milliards de dollars au Canada avec une grande part qui revient au Québec : moins d'emplois, moins d'assurance, plus d'absentéisme au travail, plus de complications cardiovasculaires, hypertension, maladies du cholestérol, AVC, diabète, et 15 cancers associés. Donc, si ce n'est pas une maladie qui a des conséquences graves d'un point de vue économique au Québec, je me demande bien, à ce moment-là, qu'est ce qu'on fait ici.

M. Ciccone :Merci beaucoup, Dre St-Pierre. Et en terminant, Mme Falardeau vous a mentionné qu'elle a... qu'elle est l'autrice d'une pétition que je vais fièrement parrainer. Elle est présentement sur le site de l'Assemblée nationale. Et je terminerai en vous la lisant :

«Attendu que le nombre de personnes adultes atteintes d'obésité au Québec correspond à 28,6 % de la population. Attendu également que l'Organisation mondiale de la santé définit l'obésité comme une maladie chronique complexe, se caractérisant par une adiposité excessive qui peut altérer la santé des individus.

«Attendu que l'obésité est associée à un excédent important d'utilisation de services de santé et conséquemment engendre des coûts supplémentaires majeurs qui peuvent être évités.

«Attendu que chaque réduction de 1 % de la prévalence de l'obésité entraînerait des gains fiscaux nets de 229,7 millions de dollars chaque année au Canada. Attendu qu'il existe maintenant des solutions médicamenteuses permettant la prise en charge de l'obésité.»

Et l'intervention réclamée se résume ainsi : Nous, soussignés, nous demandons au gouvernement du Québec de reconnaître l'obésité comme étant une maladie chronique et de rendre accessible la médication permettant de mieux contrôler cette maladie.

Alors, j'invite les citoyens à signer cette pétition. Alors, c'est ce qui met un terme à la conférence de presse. Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 33)

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