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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation et d’enseignement supérieur

Version finale

Tuesday, October 22, 2024, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. On va parler de l'école Bedford et la laïcité au Québec. La sortie du chef du Parti québécois hier a fait en sorte de convaincre le premier ministre d'intervenir dans le dossier. Non seulement il se rallie à notre opinion à l'effet qu'on doit renforcer la laïcité et que la loi n° 21 ne suffit pas, mais il identifie le religieux qui est au cœur de l'affaire Bedford, ce que son ministre de l'Éducation a refusé de faire à Tout le monde en parle dimanche dernier, tant renforcer la laïcité que de parler de l'enjeu religieux. Ce n'est pas la première fois qu'on aborde ces questions-là avec le gouvernement. Souvenez-vous des lieux de prière à l'école. Ça a pris de nombreuses interventions du Parti québécois pour que le ministre finisse par reconnaître le phénomène et envoyer un mémo.

Ça ne se limite pas à l'école Bedford, les situations qu'on retrouve présentement. Évidemment, il y a trois enquêtes. 12 écoles pourraient apparaître. On apprend ce matin, dans une lettre ouverte dans Le Devoir, qu'un service de garde à Laval... et là j'explique ce qu'on y dit, une éducatrice qui dit que, dans les faits, c'était une garderie à vocation islamique servant une population presque exclusivement musulmane, que : «Chaque jeudi, nous étions obligés, les employés, d'assister pendant notre pause à un cours de religion donnée par un imam, qu'il était formellement interdit de célébrer des anniversaires, de parler de Noël, la Saint-Valentin, l'Halloween. Il fallait également formellement interdire de mettre de la musique relaxante pour les enfants.» Ça, c'est dans un service de garde qui n'est pas assujetti d'ailleurs à la loi n° 21, ce qu'on avait demandé à l'époque.

C'est incomplet et les situations s'accumulent. On a des témoignages, des gens nous contactent, on leur demande de continuer à le faire pour documenter cette situation. N'eût été de la médiatisation de l'affaire Bedford, et je rends hommage à Valérie Leboeuf de Cogeco, on ne l'aurait probablement jamais su, et ça, c'est assez honteux. Bien sûr, il y a des mécanismes, et on en est, on veut s'assurer qu'on protège les enfants, c'est la priorité. D'ailleurs, il y aura une assistance, ce qui a été confirmé hier. Ce n'était pas prématuré, c'est la base. Mais il faut également nommer la dimension religieuse manifeste dans cette situation.

J'ajoute également que, dans la même entrevue de Tout le monde en parle dimanche dernier, le ministre a été questionné sur les écoles confessionnelles religieuses. Ça fait plusieurs années, en fait, même depuis 2022, qu'on dit : Dans un Québec post loi n° 21, où la société québécoise a fait le choix de la laïcité, après de vastes débats, après l'adoption d'une loi pour laquelle nous, on a voté qu'il y a des incongruités, et notamment celle de financer 50 écoles où on retrouve des gestes religieux explicites. Le ministre ne veut pas toucher à ça. Il parle d'un compromis historique. Je lui dirais qu'une fois que la loi était passée, bien, maintenant il faut être cohérent en toutes circonstances. Et si d'aventure le gouvernement est sérieux pour renforcer la laïcité, il pourra compter sur nos suggestions qui ont été évoquées hier par celui qui vous parlera dans quelques instants.

M. St-Pierre Plamondon :Peut-être juste ajouter au point de Pascal, non seulement on reçoit plusieurs témoignages et courriels sur le sujet de l'empiétement du religieux dans l'espace public ou dans certaines institutions, ça touche les trois religions monothéistes. Donc, il n'y a pas que l'islam, on a des témoignages portant également sur le christianisme et le judaïsme. Donc, je vous dis simplement que c'est une question qui va continuer d'évoluer, c'est une discussion que je juge nécessaire.

Mais avant toute chose, je sais que l'actualité est chargée, je sais que vous allez me parler de Northvolt, qu'on va reparler de Bedford, mais j'ai comme l'impression... je ne voudrais pas qu'on passe à côté de quelque chose qui s'est passé hier, qui est extrêmement grave. Je veux revenir sur les propos dégradants et menaçants envers Marwah Rizqy, une élue de l'Assemblée nationale. Le dossier Bedford existe grâce au travail d'une journaliste de Cogeco et également grâce au travail d'une députée qui s'appelle Marwah Rizqy. Les propos tenus hier par un prédicateur religieux sont dégradants et menaçants envers une élue de l'Assemblée nationale. Et je veux juste que tout le monde soit clair. Donc, je le fais à titre de chef du Parti québécois, j'invite les autres chefs des autres partis à le faire, nous sommes tous unis pour la démocratie et le respect des élus dans nos fonctions.

Ce matin, j'ai appelé le secrétaire général de l'Assemblée nationale, parce que j'ai vécu ces événements-là, j'ai trouvé ça difficile, et j'ai dit au secrétaire général : Donnez à cette députée tous les moyens et toute la sécurité qu'elle mérite, qu'elle soit ministre ou non, qu'elle soit cheffe de parti ou non.

Et je ferai des suivis toute la journée et je m'attends à ce que les autres partis... Il n'y a pas de partisanerie dans ces questions-là, et je m'attends à une réponse forte et unie de tous les assemblées... tous les membres de l'Assemblée nationale, parce qu'on parle souvent de gauche-droite en politique... Même, ça m'amuse parce que, des semaines, on me traite d'extrême droite puis, d'autres semaines, on me traite d'extrême gauche, dépendamment on est avec qui sur les médias sociaux. L'axe le plus important, en 2024, c'est celui des démocrates contre les autoritaires. Et l'autoritarisme, le totalitarisme... On voit que les démocraties sont remises en question de toutes sortes de manières à notre époque. Les démocrates, ceux qui croient aux institutions, ceux qui croient à la démocratie, se doivent également de parler haut et fort quand c'est le temps.

Et, si ça se trouve, l'école Bedford, c'est une illustration que, lorsque les gens gardent le silence ou ont peur de parler, bien, la situation peut évoluer plus rapidement qu'on le pense. Donc, je ne veux juste pas qu'on passe à côté de ça, parce que je comprends que c'est chargé, mais ça me semble fondamental. J'invite les autres chefs de parti à avoir la même position.

Journaliste : Avez-vous l'impression que M. Legault est d'accord avec vous, avec le mandat qu'il a confié à Bernard Drainville et Jean-François Roberge? Sentez-vous qu'il y a un genre de consensus à l'Assemblée nationale?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, c'est intéressant parce qu'il contredit Bernard Drainville en l'espace de quelques jours, puis, entre les deux, il y a mon intervention. Bernard Drainville a dit : Pas besoin de renforcer la laïcité, puis il a dit : Ce n'est pas vraiment un cas religieux, c'est plus un cas d'idéologie. Là, dans l'espace de 48 heures, discours complètement inversé de la part du PM, qui demeure dans le discours comme dans combien de dossiers de la CAQ, là. C'est-à-dire qu'il est souvent choqué, François Legault, mais ensuite, quand tu regardes qu'est-ce qu'il fait concrètement, là, c'est là que... En général, ça me semble être un gouvernement qui est dépassé par la situation dans plusieurs dossiers, on va parler de Northvolt, mais faire une déclaration Facebook, ce n'est pas poser un geste en politique.

Journaliste : ...M. Drainville, le père de la charte des valeurs, n'aille pas plus loin, justement, sur la question du religieux dans ce cas-ci?

M. St-Pierre Plamondon :Parce que, sur la question des prières, mon collègue Pascal Bérubé a raison de mentionner que ça aussi, c'était laborieux. Délai avant d'agir. On est intervenus souvent.

Veux-tu répondre? Parce que moi, je n'ai pas d'hypothèse.

M. Bérubé : Bien, je ne sais pas. À chaque fois qu'on pose ces questions-là des écoles confessionnelles, religieuses, de la prière, il semble réticent, il ne veut pas s'engager. Quand même lui dire que, pendant qu'il était à la radio, le gouvernement auquel maintenant il appartient a voté la loi 21, qui implique la laïcité. Alors, il doit porter ça et faire en sorte que ce ne soit pas seulement une loi, mais qu'elle soit bien appliquée. C'est ce que nous dit l'éducatrice en garderie. Alors, je le sens... je le sens sur la défensive et plutôt faible sur cette question.

Journaliste : ...aller plus loin mais qu'il n'a pas l'autorisation...

M. St-Pierre Plamondon :Bien là, clairement, il l'a. Clairement, ce matin, il l'a. Mais, à nouveau, la difficulté avec la CAQ, c'est que c'est toujours beaucoup de communication, mais très peu de rigueur, peu de préparation. Tu sais, on est ouverts, on est ouverts. On a fait quand même un certain nombre de propositions hier, on est ouverts à en discuter. Mais clairement, il y a eu un certain nombre d'années où on a eu une combinaison de mutisme par peur de se faire traiter de je ne sais pas quoi, mais également de laisser-faire de la part d'un ministre et d'un gouvernement, d'un centre de services, dont la responsabilité est de veiller à l'application de la loi.

Journaliste : Êtes-vous dans une surenchère identitaire avec le gouvernement?

M. St-Pierre Plamondon :Non, je pense que ce qu'on a décrit hier est basé sur des faits. On ne s'en tient qu'aux faits.

Journaliste : ...une majorité de gens qui vivent au Québec, sauf que les chiffres nous démontrent qu'actuellement il y a plus de 60 % des jeunes, là, qui sont nés au Québec qui sont dans cette école-là.

M. St-Pierre Plamondon :Non, non, ce que j'ai dit... ce que j'ai dit...

Journaliste : C'est quoi... C'est quoi, pour vous, le pourcentage?

M. St-Pierre Plamondon :Non, non, non, attention. Non, non, non, ce n'est pas ça. Hier, j'ai dit... j'ai fait référence à une étude sur l'homogénéité dans les écoles et j'ai plaidé pour la mixité dans les écoles, basé sur un article de La Presse. Je réitère mon propos. Et vouloir la mixité dans les écoles, je pense que ça a du sens, je pense que c'est une bonne approche pour s'assurer qu'on ne se retrouve pas dans l'homogénéité, dans des microcosmes qui décident tout d'un coup de ne pas respecter la loi ni le programme du ministère. Je ne pense pas que c'est déraisonnable.

Journaliste : ...sortait d'où hier?

M. St-Pierre Plamondon :Pardon?

Journaliste : Votre chiffre de 75 %, il sortait d'où?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, on m'a questionné sur cet article-là, puis le 73 %, c'est le... la proportion d'élèves qui sont issus de l'immigration, une référence, une statistique que je peux vous envoyer, là, donc... Mais ma référence, hier, c'était vraiment... on me questionnait : C'est quoi, la mixité sociale? J'ai référé à l'article de janvier dernier dans La Presse sur l'homogénéité dans nos écoles. J'avais fait cette intervention-là dans ma sortie pour défendre le professeur homosexuel qui s'était fait intimider dans son école. Donc, ce n'est pas la première fois que j'en parle. Mon point de vue, c'est qu'on devrait viser plus de mixité et que, lorsqu'une école est homogène sur le plan religieux et culturel, on ne peut pas se surprendre qu'il n'y ait pas d'intégration.

Journaliste : ...parce que vous avez dit que... Bon, en fait, les chiffres exacts, là, c'est 66,8 % des enfants qui fréquentent l'école Bedford qui sont des Québécois de deuxième génération, donc qui sont nés au Québec. À partir de quand on devient...

M. St-Pierre Plamondon :Le débat n'est pas «né au Québec». J'ai mal cité l'article hier, parce que ce n'est pas «né au Québec». Ils utilisent, dans ces études-là, l'expression «issu de l'immigration». Mais le point demeure le même, celui de l'homogénéité versus celui de la mixité. Mon point, qui est confirmé par cet article, mais par d'autres études, c'est que les écoles qui sont mixtes ont plus de chances de réussir l'intégration que les écoles qui sont homogènes sur le plan religieux et ethnoculturel. Puis je ne veux pas non plus être hypocrite, là, sur ce que j'en pense. Je pense qu'une classe qui est à 95 % récemment issue de l'immigration a moins de chance de s'intégrer au Québec qu'une classe où il y a une pluralité, une mixité, notamment...

Donc, tu sais, on est un peu... je pense qu'on est dépassés par des seuils qui sont très élevés, par une absence de planification, par une absence de régionalisation de l'immigration. Il y a plein de facteurs qui jouent en ligne de compte. Mais mon propos hier portait sur une étude... ou un article, plutôt, dans La Presse, qui...

Journaliste : Pour revenir à ma question de base, êtes-vous dans une surenchère identitaire avec le gouvernement?

M. St-Pierre Plamondon :Non, je suis dans la recherche de la vérité pour trouver des solutions. Mon problème, avec l'intervention à Tout le monde en parle, c'était qu'on passait à côté de la situation, on ne la nommait pas. Donc, je ne vois pas comment on peut trouver des solutions si on n'est même pas capables de nommer ce qui se passe. C'est juste ça que je veux faire.

Et vous noterez que je réitère, à chaque fois que j'en ai une chance, que ce n'est pas une opposition entre des Québécois de confessions différentes, mais bien une occasion de s'unir sur un principe qui me semble complètement évident, à savoir que l'école n'est pas un lieu pour le religieux, pour l'endoctrinement religieux des enfants. Ça me semble tellement évident, là.

Journaliste : À partir de quand on n'est plus... on n'est plus issu de l'immigration, nouvellement issu de l'immigration?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, c'est ça. Parce que là, la technicalité, c'est que, dépendamment des études, leur définition de «issu de l'immigration» varie. Ça fait que là, ça, je le laisse aux... Tu sais, je ne veux pas rentrer...

Journaliste : Mais dans votre optique à vous?

M. St-Pierre Plamondon :Je ne sais pas. Je pense que je préfère m'en tenir... parce que je sais où est-ce que vous voulez m'amener... je préfère m'en tenir aux définitions.

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon :Laissez-moi répondre.

Journaliste : À la rigueur, moi aussi, je suis issu de l'immigration, là. Mes ancêtres viennent du Poitou, en France.

M. St-Pierre Plamondon :Je préfère... Je préfère m'en tenir aux définitions que donnent les experts de ces notions-là. Puis il y a... il semble... il y a des nuances, dépendamment de l'étude, entre «né au Québec», «issu de l'immigration», puis, bon... Mais ça n'invalide pas mon point sur la mixité dans les écoles puis sur l'homogénéité de certaines écoles. Puis ça, ce point-là, je le maintiens. Puis je m'appuie sur des données et sur des articles de journaux. Celui, hier, que je mentionnais, c'était celui de La Presse en janvier dernier.

Journaliste : Hier, vous avez fait référence à des leçons qu'on pourrait tirer de l'Europe en ces matières-là puis vous n'aviez pas d'exemples à nous donner, ou de pays. Est-ce que vous en avez aujourd'hui?

M. St-Pierre Plamondon :Non, parce que c'est... Je n'ai pas dit que j'arrivais avec toutes les solutions. J'ai dit... Je ne veux pas lancer ça comme un «token». J'ai dit : Est-ce qu'on peut regarder ce qui se fait à l'étranger, comme meilleures pratiques, parce que d'autres pays se posent la question de la mixité sociale? Puis je me suis fait répondre, de manière intéressante, aussi, qu'il y a des réflexions qui sont déjà en cours au Québec notamment sur l'école à trois vitesses. Est-ce qu'on doit se surprendre... Est-ce que... Tu sais, quel nouvel arrivant a vraiment les moyens d'envoyer ses enfants à Brébeuf ou à Notre-Dame? Est-ce qu'on peut se surprendre s'il y a une inégalité dans les ressources, au niveau des écoles, qu'il y ait des microcosmes qui se forment, qu'il y ait des incohérences avec le programme du ministère?

Donc, je génère une discussion, en disant : On va, au moins, nommer ce qui se passe, et voici quelques pistes. J'ai quand même proposé quelques solutions en termes de bonification de la laïcité, de bonification de la loi. On parle d'interdiction de financement des écoles religieuses, on a... Mais sur la question de la mixité... Elle est complexe, la question. Tout ce que je dis, c'est : Est-ce qu'on peut aller voir où la discussion mène ailleurs, quelles sont les meilleures pratiques à l'international?

Journaliste : ...vous n'avez pas réévoqué, par contre, ce que M. Bérubé a dit ce matin sur étendre la loi 21 aux services de garde dans les écoles, aux éducatrices en services de garde.

M. Bérubé : C'est dans... Oui, mais dans le débat sur la loi 21, je le sais, j'étais à la fois chef et porte-parole en laïcité. C'était notre proposition. Donc...

Journaliste : O.K. Donc, vous souhaitez qu'on étende ça. Déjà, ça, c'est...

M. Bérubé : C'est la position du Parti québécois qu'on avait lors du débat de la loi 21, que ce soit assujetti. La CAQ était contre ça, et le privé. D'ailleurs, ça revient tout le temps, là, la protection du privé, là, c'est très, très fort. Le ministre est là-dedans, la CAQ est là-dedans, mais, si on réécoute tous les débats qu'on a faits, on a questionné la cohérence de ne pas étendre aux services de garde. C'était ça... c'était ça...

Journaliste : ...renommer ce que vous souhaitez par rapport à la... Comme il va y avoir un comité, un comité qui va être créé, là, M. Roberge, M. Drainville vont revoir pour peut-être une extension de la loi. Qu'est-ce que vous souhaitez qui soit assujetti? Est-ce que vous revenez avec votre base, là?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, la base qu'on a présentée hier, c'est nommer les temples, que ce soit mosquée ou église, non pas comme des centres communautaires, mais comme des temples religieux, et donc freiner, encadrer l'implication des temples religieux dans les écoles. Première chose qui me semble fondamentale. Modifier la Loi sur l'instruction publique pour y insérer la laïcité, puis des mécanismes d'évaluation indépendants du respect du programme et du principe de laïcité. Définancement des écoles à vocation religieuse. Congédiement de la directrice des... du centre de services, parce que, comme l'expliquait très bien Marwah Rizqy, c'est inacceptable, et elle a menti. Et j'en avais quelques-uns, est-ce que j'en oublie un?

Journaliste : Mais sur les services de garde... reformuler ce que vous préconisez sur les services de garde? Là, justement, vous avez cité une lettre tout à l'heure.

M. Bérubé : ...réactualiser, mais c'était dans le cadre de la loi 21.

M. St-Pierre Plamondon : Dans le cas de la loi 21, c'était ça, notre position.

Journaliste : Est-ce que vous avez encore cette position-là?

M. St-Pierre Plamondon : Je vais attendre d'aller en congrès avant de... Ce débat-là, je le sais qu'il a lieu dans le parti puis qu'il y a deux positions qui sont parfaitement défendables. Donc, hier, je m'en suis tenu à un certain nombre de positions que... je le sais, sont parfaitement consensuelles. Pour ce qui est des services de garde, avant de m'y engager, il va y avoir un congrès l'an prochain puis je vais laisser les membres en débattre en bonne et due forme.

Journaliste : ...auprès des éducatrices, dans le fond, interdire les symboles religieux auprès des éducatrices?

M. St-Pierre Plamondon : Je vais laisser sur ces questions-là. Je me suis engagé sur ce qui me semble le plus direct de cause à effet et le plus consensuel pour ce qui est du Parti québécois. Les questions que vous posez sont bonnes, mais je suis dans un parti démocratique où est-ce qu'il faut également que je laisse la parole.

Journaliste : ...la situation de Bedford ne démontre pas que le problème, en réalité, ce n'est pas une question de signes religieux, c'est une question de comportement dans les écoles des enseignants, je veux dire...

M. St-Pierre Plamondon : Oui, mais, si le comportement est religieux, je veux dire, la petite fille est évanouie, puis tu te mets à prier.

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Mais non, c'est pour ça que je vous parle... c'est pour ça que je vous parle d'empiétement ou d'envahissement du religieux. La prière, se laver les mains avant la prière, invoquer Dieu pour aider une petite fille qui a perdu connaissance, c'est la religion, tout ça, on s'entend.

Journaliste : Mais moi, je parle de port de signes religieux dans les écoles... le débat se fait là-dessus.

M. St-Pierre Plamondon : C'est pour ça que la laïcité... c'est pour ça que ce n'est pas qu'une question... ce n'est pas qu'une question de signes religieux. La laïcité, ce n'est pas qu'une question de... C'est un principe, ce n'est pas un signe. Évidemment, si une institution est laïque, elle a des positions sur les signes religieux. Mais la laïcité devrait être dans la Loi sur l'instruction publique, de sorte qu'on comprenne très bien qu'une école ce n'est pas un lieu pour l'infiltration ou l'endoctrinement religieux. Et ça, il me semble que c'est une bonification qui a du bon sens.

Journaliste : ...on ne l'a pas abordé, là, ce sujet-là. Qu'est-ce que vous en pensez?

M. St-Pierre Plamondon : Écoutez, c'est... tout ce qu'on vous a dit il y a un mois, c'était vrai. On vous a dit que François Legault ne disait pas la vérité lorsqu'il affirmait qu'une débenture, c'était une dette garantie. Puis Christine Fréchette affirmait que le Québec est en bonne position, c'est un risque calculé, on est bien placé pour... Tout ça était... n'était que de la foutaise.

Et là, ce matin, vous en avez la preuve. Notre position, c'est que c'est une dette très, très risquée. Goldman Sachs va nous... je m'excuse de l'expression, nous bumper. Et on se retrouve donc, au moment où le gouvernement suédois a décrété ne pas vouloir mettre un 0,01 $ dans la maison mère de Northvolt, c'est nous, les Québécois, qui envoyons 270 millions non garantis en sachant que Goldman Sachs nous dit déjà... c'est sûr qu'on va essayer de sauver la compagnie. Ce qui veut dire que les fonds qui étaient supposés être alloués au projet en Montérégie, probablement qu'on va les réallouer à la maison mère en Suède. Donc, c'est nous, Québécois, qui, au lieu d'aider nos entreprises québécoises, on va aller aider une maison mère suédoise que le gouvernement suédois ne veut même pas lui-même aider. Réalisez l'absurdité de la situation. C'est honteux.

Puis, quand on me dit que Pierre Fitzgibbon est parti seulement parce qu'il est en amour, là, tu sais, il y a... à un moment donné, là, les gens doivent prendre la responsabilité pour ce qu'ils font. Les fonds publics, ce n'est pas des fonds au casino puis...

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Pardon?

Journaliste : Non, mais vous dites : Est parti parce qu'il est en amour, là. Qu'est-ce que... qu'est-ce que vous insinuez?

M. St-Pierre Plamondon : J'insinue...

Journaliste : Il ne voulait pas prendre la chaleur? Il ne voulait pas... il est responsable?

M. St-Pierre Plamondon : Le iceberg s'en venait de manière prévisible, puis il y a des gens qui ont décidé de ne pas faire face à la musique. Parce que si c'est ta décision, parce que tu as du pif, là, comme dans Flying Wales puis dans Taïga, là, si tu as du pif puis que tu mets près de 300 millions dans une compagnie étrangère, normalement tu te rends jusqu'au bout puis tu t'assures que ton projet, il atterrit. Mais la personne, elle a disparu en cours de route.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : What was the point of banning the wearing of religious symbols for teachers if, clearly, in cases like this it doesn't prevent them from praying in front of their students, from teaching religious content? What was the point of banning the religious symbols?

M. St-Pierre Plamondon : Secularism is not only about religious symbols, it's a principle that the religion shouldn't intervene in governmental institutions. They shouldn't mix. Of course, it has consequences on religious symbols, but at the end of the day, the principle is that there should be no religious teachings and we should follow the program of the Ministry of Education at all times on the basis that the state is not there to take a stance on religion and is not there to indoctrinate children that are not in an age to exercise their free and enlightened consent. So, that's the principle. So, it's not only about religious science, it's about making sure that the law and instruction is clear, that the principle is: religion doesn't belong in schools.

Journaliste : If you go over the... again of the Education Ministry, most of the examples are not related to religious behaviors. Are you pushing it too hard, the story on secularism, and there is a danger... like, a danger to do that?

M. St-Pierre Plamondon : No, no, no. I don't see what danger there is to just name the fact that religion is obviously involved in those dynamics and that those who are from the Maghreb who opposed, the teachers who didn't want to follow the program and the principles of secularism, they are also from the Maghreb, they just thought and they were right that religion and intimidation don't belong in our schools. But who did we defend and who did we let down? We let down those who were loyal to the law and to the program, and that's really shameful. And I'm not... I don't understand how the Government is currently upholding the position of the director of the service... scholar school service because somebody really closed their eyes and didn't take the matter seriously.

Journaliste : So, you're in favor of what Mr. Legault wrote earlier this morning, creating this committee with Minister Drainville and Minister Roberge to review and reinforce all the rules linked to secularism. But there is a reason why Mr. Drainville was prudent on Sunday night at Tout le monde en parle.

M. St-Pierre Plamondon : What is it?

Journaliste : He wanted to make sure that the link was direct between religious behaviors and this toxic environment at the Bedford school. He wanted to make sure that he was right, that he had all the smoking guns in order to intervene that way.

M. St-Pierre Plamondon : I disagree, I think the facts are very clear. And he doesn't need more facts to say that at least it's substantially connected to religion, given also the fact that the mosque, that is presented more like a community center, but the mosque is directly involved in the school. So, all these facts are contrary to the program and to the law. So, when Bernard Drainville says: It might have nothing to do with religion, it's about ideology, I'm sorry, he's factually wrong. And the proof is the Premier, 48 hours later, says the exact opposite of what he said at Tout le monde en parle.

Journaliste : What are your expectations from the local government now?

M. St-Pierre Plamondon : We put forward solutions. We're open.

Journaliste : ...should go far enough. What are your expectations from this committee?

M. St-Pierre Plamondon : Just to have an open minded and factual conversation about what's useful and what's not, because I understand one point that you're making this morning, it's, sometimes, when you want to address a situation, you might go overboard by going to measures that are actually totally ineffective. And it was a bit the case... not a bit, it was the case with Bill 96on certain things about sending emails that should be translated at all times. At some point, sometimes you can go wrong on the solutions. That's why I'm talking about looking at best practices abroad, looking at what's been written. I just wanted the topic to be transparent because what I heard Sunday night was not really transparent about what's actually going on. And now I see that, once we've made that intervention, the Premier changed totally the discourse of the CAQ to get on the same page than we were.

Le Modérateur : ...une dernière en anglais.

Journaliste : To be more specific, do you feel that Bill 21, the scope of Bill 21 now, which is basically to ban religious symbols for persons of authority... do you think the bill goes far enough to prevent religion from appearing in schools? And would you support amending the bill or another bill to go further down the secularism path?

M. St-Pierre Plamondon : Depends what's in the bill. What I would say as of today is that the bill is ineffective. So, that's obvious. And then once it's said, I mean, we need to be rigorous about what solution is really effective given situations like that, and that takes time. It needs a conversation. And we're a democracy. So, in a democracy, some people will oppose certain ideas and...

Journaliste : ...amending the bill, Bill 21?

M. St-Pierre Plamondon : Yes, we proposed to reinforce it, but I'll not give a blank check because I've been used to the CAQ making measures based on internal polls and improvisation, whereas we want to be fair and just, but being fair and just also involves naming what's going on with the real words and not going around it.

Journaliste : But how would reinforcing it...

Le Modérateur : Merci beaucoup.

Journaliste : Just to clarify, how would reinforcing it have prevented the situation here, at Bedford?

M. St-Pierre Plamondon : OK. So, take, for instance, if we reinforce it by saying temples, religious temples should not have involvement in schools, it would have changed the situation in Bedford. Take the law... Loi sur l'instruction, if we say that it's expected in the teaching and at the school that religion is not part of the school life, it will make a difference. And I'm not saying that it's the perfect... Like, we're trying to start the conversation. We need to be prudent, but we need to be honest as well as to what's going on. Because part of the problem at Bedford is that people are scared of being said racist, because there's been so much backlash on secularism and Bill 21 that radical left ideas are also part of the mix as to why nobody dared just helping those Muslim teachers who oppose what was going on. So, we need to put all this... take all this into account and try to be right about this.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 58)