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Point de presse de Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition pour les aînés, et Mme Alejandra Zaga Mendez, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement

Version finale

Thursday, October 10, 2024, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-sept minutes)

Mme Labrie : Bonjour, tout le monde. Contente de vous voir ce matin. Ça ne va pas bien dans le réseau de la santé et des services sociaux. Après plusieurs années de promesses du gouvernement de la CAQ, il n'y a rien qui se concrétise encore pour améliorer l'accès aux soins. Un demi-million de personnes malades qui ont de la misère à avoir des services en première ligne au Québec, c'est phénoménal encore. Moi, je l'entends très régulièrement, que le GAP, ça ne fonctionne pas très bien. On l'entend de la part des citoyens. Des scandales après scandales en protection de la jeunesse. Encore, le ministre qui essaie de s'en sortir en mettant sous tutelle. Moi, une tutelle, j'en ai déjà vu une dans ma région, je peux vous dire que ça n'a pas donné grand-chose, on fait encore les manchettes chez nous pour les problèmes avec la protection de la jeunesse.

Et puis ce qui... ce qui me... ce qui me fâche le plus en ce moment, je vous dirais, c'est cette directive qu'il y a eu dans le réseau de la santé et des services sociaux pour ne pas donner accès au programme de soins dentaires aux personnes qui font affaire avec le réseau de la santé et des services sociaux. Moi, j'ai demandé à la commission des droits de la personne et de la jeunesse et au Protecteur du citoyen de se pencher là-dessus. J'estime que c'est de la discrimination envers les gens, cette directive. Évidemment que nous, on veut que le Québec signe une entente pour aller chercher sa part de financement pour qu'on puisse développer notre propre programme, mais, en attendant, il n'est pas question de priver les gens de services et de soins, en fait, auxquels ils devraient avoir droit. Donc, je trouve ça scandaleux, cette directive-là, puis j'espère qu'ils vont reculer.

Mme Zaga Mendez : Merci, Christine. Bonjour, tout le monde. Aujourd'hui, je suis ici pour parler des mines, puis ça va vous surprendre parce que, ce matin, je ne vais pas vous parler du statu quo environnemental de la CAQ, mais plutôt celui des libéraux. Parce qu'en ce moment les libéraux, le Parti libéral du Québec est en train de saboter les avancées qu'on trouve dans le projet de loi sur les mines.

Moi, je travaille sur ce dossier depuis deux ans, puis, depuis 10 ans, qu'on n'a pas ouvert et qu'on n'a pas mis à jour cette loi. Et ce que j'ai à côté de moi au Parlement, ce n'est pas l'aile parlementaire libérale, c'est l'aile parlementaire des multinationales. Parce que je pense que les libéraux sont en train d'oublier que les claims et l'exploration minière, en ce moment, c'est fait chez les gens du Québec, ça se passe dans la cour des Québécois et Québécoises. Puis il est temps de mettre le bien commun en avant... intérêts privés.

Dans le projet de loi, je nous rappelle, on prévoit de soustraire les claims miniers dans les terres privées. On parle aussi d'instaurer un BAPE pour tout projet minier. Et quand les libéraux s'opposent puis essaient de saboter ces avancées, bien, ils sont en train de protéger les intérêts des minières et des multinationales avant les intérêts des Québécois. On dirait qu'ils n'ont pas appris de leur échec, nommé Plan Nord. On ne peut pas continuer avec cette mentalité du «drill, baby, drill» en 2024. Et j'espère que la ministre va se tenir debout devant ces lobbys miniers puis les lobbys du Parti libéral.

Journaliste : Mme Labrie, on va revenir sur la santé. Hier, le gouvernement, le Conseil des ministres a décidé de démissionner les deux têtes dirigeantes du CISSS de la Côte-Nord. Vous en pensez quoi? Trouvez-vous que c'est le moyen de régler les problèmes là-bas?

Mme Labrie : Bien, ça ressemble à une stratégie pour donner l'impression qu'ils font des choses. Pour moi, c'est une façon d'essayer de rassurer les gens sans vraiment mettre en place des solutions, même chose avec la tutelle par ailleurs. C'est deux stratégies qui ressemblent à de la diversion.

Journaliste : Le niveau des barrages qui semble être le même que l'année dernière, qui a fait un... faire un trou de 1,3 milliard de dollars dans le Trésor public, est-ce que... qu'est-ce que vous dites de ça? Est-ce que ça vous inquiète particulièrement?

Mme Zaga Mendez : Bien, c'est très inquiétant parce que c'est une conséquence, un, des changements climatiques, mais aussi du fait que nos infrastructures, surtout celles d'Hydro-Québec, ne sont pas encore toutes adaptées aux effets des changements climatiques. Et c'est pour ça qu'il y a quelques semaines, nous avons demandé de chiffrer les coûts de l'adaptation. Et là-dessus, il faut inclure combien ça va coûter adapter nos barrages, revoir nos infrastructures. Parce qu'à la fin de la journée, ceux et celles qui vont payer plus, bien, c'est les gens du Québec, parce qu'on va voir peut-être les tarifs augmentés. On ne veut pas se rendre là, alors il faut adapter nos infrastructures aux changements climatiques, en commençant par les barrages.

Journaliste : Comment on fait ça?

Mme Zaga Mendez : Bien, je ne suis pas une experte en hydroélectricité, malheureusement. De ce que je sais, c'est qu'il existe de l'expertise au sein d'Hydro-Québec puis des différents ministères. On demande au ministère de l'Environnement de nous chiffrer le coût de l'adaptation. Je pense qu'on a l'expertise au Québec de le faire. Il faut le montrer et le faire rapidement, sinon, c'est plus tard que la facture va être plus salée.

Journaliste : Ce n'est pas un petit peu étonnant de vous voir aujourd'hui défendre un projet de loi caquiste, vous en prendre aux libéraux?

Mme Zaga Mendez : Moi, ça fait deux ans que je travaille sur ce dossier-là, et, depuis deux ans, il y a un milieu qui est extrêmement mobilisé, ce sont les municipalités partout à Québec. L'UMQ est venu nous dire que ces avancées qui sont dans le projet de loi sont souhaitables. Et, pour une fois, moi, je peux le dire, la ministre a fait preuve d'écoute. Je ne défends pas l'entièreté du projet de loi. Je défends les avancées qui sont là pour les gens du Québec, qui sont en train de voir en ce moment leurs terrains privés, leurs chalets, leurs maisons se faire claimer. On ne peut pas faire le développement minier comme ça. Et là, on a eu l'écoute de la ministre.

Et puis, de l'autre côté, ce que je vois, c'est le Parti libéral qui ramène les propos des minières. Les minières ne veulent pas que... veulent continuer à claimer dans la dans la cour du monde, c'est ça qu'elles veulent. Quand on parle de soustraire les territoires privés, les minières s'opposent à ça, et le Parti libéral continue à défendre ces propos. Pour moi, c'est inacceptable. Moi, aujourd'hui, je présente une motion pour faire... pour voir la vraie couleur du Parti libéral. Est-ce qu'ils sont pour les multinationales ou pour les gens du Québec?

Journaliste : Pour ou contre une commission parlementaire sur la violence armée puis le recrutement des jeunes? C'est ce que demande le Parti québécois.

Mme Labrie : C'est une très bonne proposition. C'est un enjeu qui inquiète tout le monde, évidemment, à commencer par les parents et puis les jeunes eux-mêmes par ailleurs. Donc, oui, on va... on est prêts à travailler là-dessus.

Journaliste : Le troisième lien, là, qui serait super haut pour laisser passer le Queen Mary 2, est-ce qu'il faut que le gouvernement protège l'industrie des croisières dans son plan du futur pont du troisième lien?

Mme Labrie : Il faut que le gouvernement comprenne qu'ajouter des autoroutes ne réduit pas les problèmes de circulation. Peu importe la hauteur de ce pont-là, ça ne va pas résoudre les problèmes de circulation à Québec. Le consensus scientifique, il est extrêmement clair. On n'en a pas besoin, de troisième lien, et, si on en avait un, ça augmenterait les problèmes de circulation à Québec. C'est ça, la réponse à votre question.

Journaliste : Parlant de consensus scientifique, j'aimerais vous amener sur Éduc'alcool. Partagez-vous les préoccupations de vos collègues libéraux à propos de l'organisme? Monsef Derraji accusait Éduc'alcool de promouvoir de la pseudoscience, il demandait de définancer carrément l'organisation et de faire comparaître le P.D.G. de la SAAQ et les ministres Girard et Guilbault.

Mme Labrie : C'est sûr que leur posture soulève des questions, je vous dirais, parce qu'il y en a un, consensus scientifique clair sur le fait qu'abaisser, là, le seuil à 0,05 pour des sanctions administratives ça améliorait la sécurité sur nos routes, hein? Puis nous, tout ce qu'on souhaite, c'est éviter le plus de décès puis d'accidents possible, là, sur nos routes.

Donc, la décision à prendre... puis ce n'est pas à Éduc'alcool de la prendre, c'est au gouvernement, c'est... la décision à prendre, c'est de commencer à imposer des sanctions administratives à partir de 0,05. Nous, on invite le gouvernement à le faire. Mon collègue, Étienne Grandmont, s'est exprimé à plusieurs reprises là-dessus, déjà, puis la décision n'est pas entre les mains d'Éduc'alcool, elle est entre les mains du gouvernement.

Journaliste : Mais la question, c'est le financement à Éduc'alcool, savoir si cet organisme-là est encore crédible en raison de ses sources de financement.

Mme Labrie : Bien, ça pose des questions. Leur position, en ce moment, soulève des questions. Peut-être qu'ils ne sont pas à jour, mais il en existe, des études plus à jour, là, qui nous indiquent clairement, là, la direction à prendre, comme société, pour améliorer la sécurité publique. Donc, moi, je pense que c'est ça qu'on devrait écouter. C'est à eux de se justifier, là, de leur position, actuellement. Moi, je ne la comprends pas, leur position, elle n'est pas à jour avec les consensus scientifiques.

Journaliste : ...du taux d'alcoolémie toléré dans le sang, il y a une enquête du Devoir qui mentionnait ce matin qu'Éduc'alcool, systématiquement, minimise les risques liés à la consommation d'alcool et exagère les bénéfices. Est-ce qu'à vos yeux cet organisme-là devrait recevoir de l'argent des contribuables?

Mme Labrie : Ça soulève énormément de questions, effectivement. Puis on sait que leur financement, il vient notamment, là, de l'industrie de l'alcool. Donc, ça pose des questions sur la manière dont est financé cet organisme et puis est-ce que ça oriente leurs positions. Bien, c'est à eux d'y répondre, en fait.

Journaliste : ...dire, tu sais, on a déjà des organismes de santé publique qui peuvent faire de la promotion des saines habitudes de vie. Donc, ce n'est pas un peu étrange qu'on se rabat sur un organisme qui a beaucoup de crédibilité à cause de ça mais qui...

Mme Labrie : Bien, ils en ont perdu pas mal, là, en tout cas, moi, je vous dirais, là. 

Journaliste : Mais, tu sais, il reste quand même qu'ils ont des redevances, là, ils touchent de l'argent public. Donc, ça, est-ce que c'est un modèle à revoir, selon vous?

Mme Labrie : La question se pose. Bien, moi, ce que je voudrais, en fait, c'est une ministre qui base ses décisions, pas sur ce qu'Éduc'alcool dit mais sur les consensus scientifiques. C'est ça qu'elle devrait faire, la ministre Guilbault, en ce moment.

Journaliste : Est-ce qu'on les débranche?

Mme Labrie : La question se pose, comme je vous dis. Moi, je n'ai pas pris le temps de faire l'étude de tout ça, là, mais...

Journaliste : ...le consensus scientifique. La référence, depuis des années, au Québec, c'est Éduc'alcool. Là, il y a un problème, là... il manque d'eau dans le barrage pour les alimenter, là.

Mme Labrie : Est-ce que la référence devrait plutôt être la santé publique? Probablement, oui. Si la référence était Éduc'alcool, pour la ministre, puis c'est ça qui l'empêche de bouger, alors on a un énorme problème, là.

Journaliste : ...c'est une référence, là. Là, ça l'est moins, peut-être, aujourd'hui? Est-ce que, justement, on ne doit pas faire en sorte qu'on se retourne vers le Dr Boileau plutôt qu'Éduc'alcool?

Mme Labrie : Bien, on devrait se tourner vers les consensus scientifiques les plus récents, et, de toute évidence, ils pointent dans la direction de sanctions administratives à partir de 0,05. Moi, c'est ce que j'ai le goût de suivre, comme élue, comme citoyenne aussi. Donc, c'est ce que je voudrais voir le gouvernement faire.

Ce qu'on veut, là, c'est qu'il y ait le moins d'accidents et de décès possible sur nos routes, hein? Les victimes de ces accidents-là, ce n'est pas seulement les personnes qui les vivent, c'est aussi leurs proches, c'est des familles. Il faut penser à ça, là, ça a des conséquences. Même pour une personne qui ne perd pas la vie, ça peut avoir des conséquences sur toute la suite de leur parcours de vie, là, d'avoir été blessé dans un accident de la route. Donc, la décision à prendre, elle est claire, là, là-dessus. On veut minimiser ces types d'accidents là. Il faut appliquer des sanctions à partir de 0,05, on a toutes les indications qui nous disent que ça aurait un effet important.

Journaliste : We are expecting Minister Roberge to table a bill today on international students. I recognize you can't comment on the bill itself because you haven't seen it, but when it comes to international students, do you feel that they are an issue when it comes to temporary immigration? Do you feel that we should be taking in less in Québec?

Mme Labrie : Well, we'll have a look at the bill, for sure, we have to reconsiderate the amount of temporary immigration in Québec, that's what we said a long time ago, but what I also know is that it's not international students that are the main «fardeau»...

Mme Zaga Mendez : Burden.

Mme Labrie : ...burden on public services. They are... They contribute to science. They are working in universities. So, we will have a look at the bill. And what we want is that there is no negative effects in our regions and in our universities...

Journaliste : When it comes to the regions, being a MNAs... I mean, just what exactly is your concern here when it comes to that?

Mme Labrie : I know that universities are worried that there would be an impact in their community. There are a lot of international students. They contribute to research. So, we have a lot of programs where there is sometimes, majority of the students that comes from international countries. So, it's an important part of the research that we do in our universities actually, so they are worried. We will have a serious look at this project, at this bill.

Journaliste : Do you fear that they could potentially close institutions if the... goes down because of this?

Mme Labrie : Well, we have to look at the bill. Close institutions seems like too big... But for some programs, it will be very difficult to survive if the amount of international students is very... if it drops too much. So, that's why we will have a serious look at this. It will be an issue for some programs, for sure.

Journaliste : Merci.

Mme Labrie : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 40)

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