(Neuf heures quarante minutes)
Mme Ghazal : Bien, bonjour,
tout le monde. Aujourd'hui, il y a une interpellation sur l'éducation, mais
juste avant, je veux glisser un mot sur une situation très grave qui est en
train de se passer à Montréal.
Il y a plusieurs stations de métro qui
sont arrêtées, qui sont suspendues de façon indéfinie, donc on ne sait pas ça
va durer combien de temps. Donc, face à cette situation-là, mes collègues
Gabriel Nadeau-Dubois et Alexandre Leduc vont aller à ces stations-là, sont en
route en ce moment pour constater la situation puis aussi s'adresser aux
médias. Donc, c'est une situation qui nous... qui nous inquiète grandement.
Vous savez à quel point Québec solidaire, le transport en commun est important
pour nous.
Maintenant, bien, comme vous le voyez, je
suis entourée de profs aussi de parents, en matière d'éducation. Aujourd'hui, l'interpellation
va durer comme deux heures, où est-ce qu'on va questionner le ministre et donc
on va en profiter. J'espère que le ministre Bernard Drainville est à l'écoute.
Hier, j'ai interpelé la Vérificatrice
générale du Québec pour lui demander d'ouvrir les livres des écoles privées
subventionnées. On a appris quelque chose d'incroyable, là, d'inacceptable. Une
école privée de Laval s'achète des forêts, paie des chalets à ses cadres, donne
un salaire mirobolant, plus important que celui du premier ministre, et tout ça
avec de l'argent public puisqu'elle est subventionnée à au moins 60 %. C'est
quand même notre argent, c'est l'argent des Québécois, c'est une question de
reddition de comptes. Il y a beaucoup, beaucoup de questions qui ne sont pas
répondues.
Et pendant ce temps-là, pendant qu'on
finance des chalets à des écoles privées, bien, on a des coupures dans les
services publics, notamment en éducation. Vous savez, Québec solidaire, on a
ouvert un site où on demande aux gens, puis je continue aussi à leur demander,
de témoigner d'exemples de coupures. Ça s'appelle servicescoupes.com. Et je
commence à recevoir des témoignages, même aussi dans une école secondaire, dans
mon comté, de plusieurs services, il y a des budgets coupés de moitié. Il y a
même une école à Matane que la CAQ menace simplement de fermer, il y a des
postes qui sont supprimés et des mesures alimentaires aussi qui sont fermées.
Donc j'enquête là-dessus.
Et l'exemple le plus récent, celui qu'on a
entendu parler cette semaine, c'est la fermeture de classes de cheminement
particulier. J'ai les profs ici, qui vont vous en parlez beaucoup mieux que
moi. Et, en plus, ce matin, on apprend que ce n'est pas juste à la CSSDM, c'est
des profs de Montréal, mais un petit peu partout, donc c'est très inquiétant. C'est
inacceptable. Donc je vais laisser la parole à Ismaël pour commencer. Oui.
M. Seck (Ismaël) : Alors,
bonjour. Je suis... Je m'appelle Ismaël Seck. Je suis enseignant en classe CPF,
en cheminement particulier de formation, au secondaire. Et comme mes collègues
ici présents, je suis inquiet, en fait, parce qu'on vient... le CSSDM a décidé
de changer les critères, en fait, d'accès aux classes CPF. Et ça, ça cause une
fermeture, en fait, des classes CPF. Et ça vient... ça vient, en fait, rendre
moins accessible un service essentiel pour des élèves qui sont vulnérables.
Alors à quoi ça sert une classe CPF et qu'est-ce
que c'est concrètement. Bien, imaginez un élève au primaire qui a 60 % en
français et 35 % en mathématiques, est-ce qu'on l'envoie au régulier ou
est-ce qu'on l'envoie dans une classe plus petite avec un enseignant ou une
enseignante spécialisée pour répondre à ses besoins? Bien, actuellement, il
irait dans une classe CPF, où justement il y aurait une enseignante ou un
enseignant en adaptation scolaire spécialisé pour répondre à ses besoins et
aussi une classe plus petite de 20 personnes. Alors, ça permet d'avoir un
rapport plus personnalisé pour aider des jeunes qui ont des difficultés
pédagogiques mais parfois aussi des difficultés de vie.
Et on a beaucoup de témoignages d'élèves
que, si ce n'était pas de ces classes-là, ils n'auraient pas diplômé, ils n'auraient
pas eu leur diplôme d'études secondaire V. Alors, l'impact de ce changement de
critères là, ça fait en sorte que des élèves comme ça, qui seraient en
difficulté dans une matière, par exemple en... à 30 % en mathématiques et
à 60 % en français, iraient directement au régulier, d'accord.
Et on a fait la grève pendant 22 jours
sur l'enjeu de la composition de la classe. On est directement là. Si on envoie
les élèves dans une classe où ils ne... où ils ne reçoivent pas les services
adéquats, ça a un impact sur eux. Ça a un impact sur les parents. Ça a un
impact sur les profs aussi, sur la rétention du personnel. Alors, ça a un
impact sur tout le monde. Et il faut faire quelque chose. Et c'est pour ça
qu'on est là. On a une pétition de 900 personnes, 900 profs,
900 parents aussi, ensemble, qui disent que ça n'a pas de bon sens et on
est très, très inquiets.
Puis, moi, la question que j'ai envie de
poser à Bernard Drainville, c'est : C'est quoi, la réussite? Parce que,
quand un élève a 35 % en maths et 60 % en français, est-ce qu'il est
vraiment en réussite? Est-ce... et quel est le meilleur service pour cet élève-là?
Pour certains, ça va être les classes régulières, mais pour d'autres ça va être
les classes CPF, et c'est pour ça qu'elles ne doivent pas disparaître. Et il y
a beaucoup d'autres conséquences et je vais céder ma parole à ma collègue,
Amélie-Shuka, qui va vous parler des classes ordinaires.
Mme Gadbois (Amélie-Shuka) :
Donc, bonjour. Shuka, enseignante de français en classe ordinaire à Montréal.
Donc, déjà ça, c'est le parcours du combattant. En classe ordinaire, en ce
moment, on a une intégration massive d'élèves qui arrivent avec des
difficultés, des difficultés... Donc, moi, ce que le centre de service nous
dit, c'est qu'un élève à 35 % c'est un élève en réussite, comme on a
mentionné, mais, dans ma classe, il n'est pas en réussite à 35 %. Puis je
n'ai pas de moyens, on n'a pas ajouté de ressources, il en manquait déjà. Puis
là on reçoit ces élèves-là sans ressources supplémentaires, sans soutien, on ne
sait plus comment aider nos élèves. C'est pour ça que dans... à forte majorité,
dans les écoles secondaires, on a signé, là, avec des majorités de 80 à
100 % des profs, là. Donc, ceux qui connaissent le nom des élèves sur le
terrain demandent à M. Drainville d'agir, d'intervenir auprès du centre de
services.
Nous, on a été les rencontrer, ils nous ont
sorti la même cassette comme quoi il y avait une augmentation de classes, mais
ça, c'est au primaire, ce n'est pas au secondaire. Au secondaire, on ferme des
classes, littéralement, des élèves dans le besoin. Puis, bien, c'est ça, après
22 jours de grève où on parlait de la composition de la classe, on
s'attendait à avoir un petit peu plus d'écoute. Mais malheureusement, ce n'est
pas, ça fait qu'on se retrouve à devoir demander à notre ministre d'agir.
Merci.
M. Chavarie (Simon) : O.K.
Donc, bien, bonjour, moi, c'est Simon Chavarie, puis je suis là en qualité de
parent du petit... bien, pas trop petit, Félix Chavarie qui est présentement en
secondaire III, puis, si je suis là, c'est pour en fait mettre un visage,
un nom sur cette réalité-là, là, qui est en train de changer profondément. Mon
fils entrait à la fin de la sixième année dans la catégorie évoquée par Ismaël,
à savoir un échec dans une des deux matières. Et, à l'époque, il y a eu, grand
bien lui en fasse, accès au cheminement au CPF, classe CPF, secondaire un,
secondaire deux. Et aujourd'hui, en secondaire trois, il est entré au régulier.
Je ne peux pas imaginer qu'il puisse entrer au régulier en secondaire III
aujourd'hui s'il n'avait pas bénéficié de l'encadrement resserré, du fait qu'il
s'agit d'une classe à effectif... bien, effectif réduit, c'est-à-dire il y a
moins de... il y a moins d'étudiants, d'élèves dans la classe. Je ne peux pas
imaginer s'il n'avait pas eu droit à ces services-là en secondaire un puis en
secondaire deux, qu'il serait capable de s'en tirer comme il s'en tire
aujourd'hui au régulier en secondaire trois. Et il est exactement dans cette
catégorie-là. En fonction des nouveaux critères qu'ils veulent appliquer, il
n'aurait pas eu droit au cheminement particulier.
Puis je pense qu'au-delà des colonnes de
chiffres, des pourcentages qu'évoque, par exemple, le centre de services
scolaire de Montréal ou d'ailleurs, ce sont des enfants, ce sont des
adolescents, ce sont des individus avec des capacités, des réalités très
particulières et spécifiques. Mon garçon en est une, mais, comme ça, il y en a
des centaines, des milliers, voire des dizaines de milliers d'autres, puis
c'est du monde qui vont passer à la trappe. Puis, je veux dire, ils ne rendent
pas service non plus dans les classes de régulier s'ils ne passent pas par le
cheminement particulier. Ils compliquent la tâche de l'enseignant, mais ils
compliquent aussi les conditions d'apprentissage des autres élèves. Ça fait
que, pour lui, de son propre aveu, ça a été salvateur de passer par là. Ça fait
que je pense que c'est important de faire ma part puis de livrer un peu son
message aujourd'hui. Ça fait que voilà.
Mme Ghazal : Merci. Merci
beaucoup.
Journaliste : Est-ce qu'on a
un ordre de grandeur du nombre de places qui sont fermées, là? Il y avait des
reportages qui parlaient à Montréal, d'à peu près...
Mme Ghazal : 26, à Montréal,
c'est 26, puis après ça, ça se peut qu'il y en ait plus si on continue à avoir
ce critère-là, on n'a pas les chiffres pour plus tard.
Journaliste : Est-ce que vous
inquiète de... du fait que... parce que les profs nous disent qu'on leur
demande de bonifier les notes de certains élèves, il y a une certaine course à
la diplomation, semble-t-il, dans certains centres de services scolaires.
Est-ce que ça vous inquiète? Êtes-vous inquiète de la qualité des diplômes
qu'on remet au secondaire?
Mme Ghazal : Bien, il y a le
tableau de bord du ministre, hein? On regarde aussi le taux de décrochage qui
est écrit dans son tableau de bord. Ça fait que... est-ce qu'il y a une
pression qui est mise sur la taille des centres de services scolaires, qui,
après ça, percole jusqu'aux directions d'école puis aux profs pour changer?
Oui, je suis très, très, très inquiète, pour avoir des bons résultats, des bons
tableaux de bord pour Bernard Drainville, pour que lui ait une bonne note. On
est en train peut-être de changer la réussite. Puis ça, si vous avez des
exemples, là, à donner sur, tu sais, les notes que des fois... la magie de
l'été, là, allez-y, si vous voulez. Oui.
M. Seck (Ismaël) : Bien, en
fait, un exemple qu'on voit chez nous, c'est, par exemple, pour avoir accès à
un cours d'été au secondaire, en mathématiques, il faut 45 % minimum. J'ai
des élèves qui ont peut-être, des fois, 35 %, 40 %. On m'envoie un
petit courriel : Est-ce que tu pourrais mettre la note à 45 % pour
qu'il ait accès à un cours d'été? Et là, après, cet élève-là va en cours d'été,
il obtient 70 %, alors qu'avec moi il était à 40 %. La magie de
l'été. Qu'est-ce qui s'est passé? Puis moi, j'aimerais... j'aimerais beaucoup
comprendre.
Journaliste : Est-ce que ça
arrive qu'une note finale est à 55, 56, 57 puis qu'on vous dit : Bien...
M. Seck (Ismaël) : Ça aussi.
Ça aussi. Parce que, quand la note est à 57, 58, ça ouvre la porte aux
contestations de note des parents. Ça, les directions d'école n'aiment pas ça.
Alors, ça aussi, des fois, on reçoit des petits courriels pour nous dire :
Est-ce que tu peux mettre vraiment l'élève en échec, 55, 54, ou est-ce que tu
peux le faire passer?
Journaliste : De qui ça
vient, ces courriels-là?
M. Seck (Ismaël) : Des
directions d'école.
Journaliste : Mais c'est
le... Donc, ça ne vient pas du centre de services scolaire, c'est le directeur
ou la directrice d'école qui envoie cet avis-là?
M. Seck (Ismaël) : Bien, moi,
j'ai reçu des courriels en ce sens-là dans les dernières années, oui.
Journaliste : Puis même chose
pour le fait qui est dans le texte de Radio-Canada, là, que l'élève doit être
en échec dans deux des trois matières principales? Ça, est-ce que c'est une
directive du CSSDM ou c'est des directives locales envoyées par les directeurs?
M. Seck (Ismaël) : Ça,
c'est... ça, à ma connaissance, je ne sais pas, mais je pense que c'est local.
Mme Gadbois (Amélie-Shuka) :
C'est local. C'est le code 10. C'est seulement à Montréal qu'on a ça. En
fait, c'est une directive locale dans notre convention collective. Ce n'est pas
ça. Quand on définit la classe... il n'est jamais question de ce code-là, 10,
qui est les élèves. Donc, c'est au centre de services qu'ils ont décidé
d'ajouter cet élément-là.
Journaliste
: Donc,
c'est local au centre de services, dans le sens que c'est comme ça dans toutes
les écoles du CSSTM.
Mme Gadbois (Amélie-Shuka) :
Oui, toutes les écoles. Donc, c'est local, Montréal, mais peut-être...
Des voix : ...
Mme Beauvais-St-Pierre
(Catherine) : Je suis Catherine Beauvais-St-Pierre, je suis la
présidente de l'Alliance des profs de Montréal puis je suis enseignante aussi.
Donc, le code 10, au centre de services scolaire de Montréal, c'est un
code de difficulté, pour les élèves qui ont des difficultés d'apprentissage. Et
il y a des critères différents au primaire et au secondaire. Donc, ça a fait partie
des enjeux qui ont mené à ce que le centre de services décide que les élèves
comme Félix, par exemple, ne puissent plus avoir accès à ces classes-là. Donc,
ça, c'est un enjeu particulier.
Du côté de qui donne les consignes, par
exemple, pour les changements de résultats scolaires, bien, évidemment que les
gens qui s'adressent aux enseignants, ce sont leurs supérieurs immédiats, donc
les directions d'établissement, mais, après, tout à l'heure, on en parlait, on
parlait du tableau de bord, on sait que, depuis les changements de lois et les
pouvoirs que le ministre aussi s'est attribués, bien, évidemment qu'il y a
quelque chose que je qualifierais de malsain, puisqu'on sait que les centres
de... les directions générales des centres de services scolaires pourraient
voir leurs têtes rouler si les centres de services ne sont pas gérés au goût du
ministre. Donc, évidemment qu'il y a de la pression qui se met... qui part d'en
haut et qui descend jusqu'aux profs pour qu'il y ait une meilleure réussite,
sur papier, du moins, de ces élèves-là, qu'il y ait plus d'élèves qui soient
diplômés.
Après, bien, la question se pose de la
qualité du diplôme avec lequel ces élèves-là sortent, puisque ce qu'on... on
est dans une gestion axée sur les résultats, et, malheureusement, bien, on
n'est pas... on n'est pas axé sur les élèves, à ce moment-là.
Une voix : ...
Mme Ghazal : Bien, vous dites
que... Si moi, je suis inquiète? Moi, connaissant Bernard Drainville puis son
caractère, je veux dire, il est inquiet quand il n'y a pas de buttes de neige
dans les cours d'école, je ne peux pas croire qu'il n'est pas inquiet qu'on
trafique des notes pour faire passer des élèves pour qu'ils aillent au
régulier, pour, après ça, avoir besoin de moins de profs. Tout d'un coup, on
règle par magie la pénurie puis aussi que ça coûte moins cher. Ça ne se peut
pas. Moi, je suis convaincue, connaissant Bernard Drainville, qu'il va vouloir
investiguer puis agir pour dire que ça, ça n'a pas de bon sens. Connaissant son
côté, là, très, très réactif.
Tantôt, je vais utiliser mes cinq
précieuses minutes, sur deux heures, je n'ai que cinq minutes pour poser des
questions, uniquement là-dessus. Donc, s'il a entendu, il va pouvoir aussi me
répondre.
Journaliste : Vous vous
attendez à quoi de sa part? Qu'il envoie une directive pour dire : On
arrête ça?
Mme Ghazal : On arrête ça. En
fait, la pétition, ce qu'elle demande, puis moi, je l'appuie, c'est :
moratoire, on arrête ça là. On va, après ça, regarder, est-ce qu'il y a quelque
chose à réviser dans le modèle de quand est-ce qu'on ouvre une classe de CPF,
quand est-ce qu'on met un enfant dans une classe CPF, versus régulière?
Absolument. Discutons-en tout le monde ensemble, bonifions ça s'il y a matière
à bonifier, mais, de grâce, n'allons pas mettre en échec encore plus des élèves
sur la base de chiffres qui ne sont pas tout à fait, non plus, justes avec la
réalité.
Journaliste : Moratoire sur
la fermeture des classes, ou sur le type de directive qui est envoyée, ou sur
les deux?
Mme Ghazal : Moratoire sur
les critères qui disent... c'est-à-dire moratoire sur le fait de dire : On
ferme des classes, on ouvre. Moratoire sur la fermeture des classes.
Journaliste : Puis,
Gabrielle... C'est Gabrielle, votre... Non?
Des voix : ...
Mme Gadbois (Amélie-Shuka) :
Shuka.
Des voix : ...
Journaliste
: Tantôt,
vous disiez... puis Ismaël — ça, je m'en rappelle — vous
disiez : Un élève peut choisir... en tout cas, pour certains élèves, le
choix, ça va être de rester en adaptation scolaire, pour un autre, ça va être
d'aller au régulier mais avec des ressources. Pour vous, la solution, est-ce
qu'elle est dans les deux, en fait, qu'on les garde, les classes, mais aussi
qu'on bonifie l'aide dans les classes régulières?
Mme Gadbois (Amélie-Shuka) :
Bien, évidemment, là. On demande, ça fait longtemps, là, qu'on bonifie les
classes. C'est pour ça qu'on est sortis. Mais aussi, on aimerait ça, un comité
pour réfléchir les critères, tu sais, donc de redonner ce pouvoir-là aussi aux
enseignants qui connaissent les élèves, aux orthopédagogues qui ont travaillé
avec eux : Bien, cet élève-là, pour différentes raisons... Parce que, oui,
il y a les notes, mais il y a aussi tout l'enfant, tout ce qu'il peut vivre,
des troubles anxiété, on en parle quand même de plus en plus, c'est quand même
des situations où ces élèves-là, se retrouver dans une petite classe à petit
ratio, c'est bien moins effrayant. De se retrouver dans une grosse classe au
régulier, sans services, avec des compositions de classes qui peuvent frôler
facilement les 50 % de plan d'intervention pour d'élèves en difficulté,
déjà, là... Donc, cet ajout-là, c'est épeurant, là, dans le système. On le vit
présentement, puis ça ne va pas si bien que ça, là.
Journaliste : ...de le faire,
le choix, vous-mêmes...
Mme Gadbois (Amélie-Shuka) :
Bien non. Exactement. Maintenant c'est imposé. C'est une lecture de notes puis
c'est tout, tu sais. Mais c'est ça qui ne fonctionne pas.
Une voix : ...
Mme Gadbois (Amélie-Shuka) :
C'est maintenant le seul critère. C'est pour ça, les fermetures. Ils
disent : On ne ferme pas. Mais ce resserrement-là des critères... Puis
c'est ça qu'on demande au ministre en fait. C'est d'intervenir sur ce
resserrement-là des critères pour imposer un moratoire là-dessus, parce que ça
amène des fermetures, ce resserrement-là.
Journaliste : ...c'est quoi,
le critère? Qu'est-ce qui va faire qu'un élève va être... 35... deux échecs...
Mme Gadbois (Amélie-Shuka) :
Échec, mathématiques et français. Non, non, pas deux échecs, ils peuvent avoir
d'autres échecs, mais mathématiques, français. Puis réussite, c'est 60 %,
là. Donc, un élève qu'on a mis 60 % pour... bien, pour lui donner
confiance, pour lui dire de continuer, de persévérer, parce que la motivation
scolaire aussi est un enjeu en classe ordinaire, là, donc cet élève-là, bien
là, ah! à cause de ça, il ne pourra plus, tu sais, même s'il a 30 % dans
deux, trois autres matières, là.
Journaliste : ...français,
mais c'est aussi anglais...
Mme Gadbois (Amélie-Shuka) :
Non. Mathématiques, français, seulement.
Mme Ghazal : En fait, je
pense que ce n'est pas la même chose selon les centres de services scolaires.
Là, ici, c'est le Centre de services de Montréal.
Des voix : ...
Journaliste : ...CSDM. Je
m'excuse, c'est juste...
Mme Ghazal : Oui. Juste
peut-être préciser bien, bien comme il faut.
Mme Gadbois (Amélie-Shuka) :
Oui, oui, oui, absolument. Centre de services...
Des voix : ...
Mme Contant (Marie) : Bonjour.
Bien, bonjour. Je m'appelle Marie Contant, je suis vice-présidente à l'alliance,
responsable du EHDAA. Ça fait que j'appuie mes collègues, là, là-dedans. Donc,
au primaire, dans le fond, le critère pour avoir accès au code de difficultés
d'apprentissage, c'est échec dans français ou maths. Puis quand on passe au
secondaire, ça devient français et maths. Et c'est pour ça qu'il y a plein
d'élèves qui soudainement, bien, n'ont plus du tout besoin de services, ont
plus de la difficulté d'apprentissage, selon les codes comptables, et donc ils
n'ont plus accès aux cases CPF.
Une voix : ...
Mme Ghazal : Il faut venir au
micro.
Des voix : ...
M. Chavarie (Simon) : Oui. Des
gros mots. Désolé. En anglais en plus. Mais donc, bien oui, bien juste pour
clarifier, c'est exactement le cas de Félix. C'est qu'il avait 62 %, là
j'y vais de mémoire parce que je suis un peu énervé, là, mais 62 % en
mathématiques, 55 % en français. Il y a eu accès aux classes CPF en
secondaire un, mais selon les critères qu'ils veulent resserrer, il n'y a plus
accès. Puis je ne peux pas imaginer qu'il serait là où il est aujourd'hui s'il
n'avait pas eu accès à ces CPF là.
Journaliste : ...c'était un
enseignant? Ça a été déterminé par l'équipe-école ou l'enseignant...
M. Chavarie (Simon) : En
sixième année, oui, oui, oui. C'est eux qui font la recommandation. Puis à
partir du moment où il y a le financement puis les directives concordent au
secondaire, bien, ils octroient cette... Ils donnent suite à cette
recommandation-là, je présume. Bien oui.
Mme Ghazal : Et c'est ça qui
va disparaître en resserrant les règles de façon très, très comptable.
Journaliste : Mme Ghazal...
nos collègues à Montréal voudraient vous entendre sur les stations de métro.
Est-ce que... Je ne sais pas si vous avez quelque chose à dire. Est-ce que...
Avant vous, M. Bérubé a demandé à Mme Guilbault d'aller rencontrer la STM.
Mme Ghazal : Bien oui. En
fait, c'est ce que j'ai mentionné au début. C'est-à-dire que Gabriel
Nadeau-Dubois et Alexandre Leduc sont peut-être maintenant en ce moment, là,
présents dans les stations de métro pour constater ce qui se passe. Puis il y a
aussi mon collègue Étienne Grandmont, qui a interpelé la ministre, parce que la
ministre était là pour annoncer... Geneviève Guilbault, annoncer fièrement ce
qui se passe avec la ligne bleue. Puis finalement, elle a tout annulé à cause
de l'arrêt. Bien, elle aurait dû rester puis parler avec les intervenants, puis
montrer qu'elle est inquiète puis comment est-ce qu'elle va corriger la
situation. Parce que moi, je me mets à la place des gens qui prennent le métro,
moi, je suis une... je prends très, très souvent le métro, là, c'est mon moyen
de transport, je ne peux pas imaginer après ça les gens qui ont des
engagements, qui doivent aller travailler, comment est-ce qu'ils vont vivre.
C'est quoi? Ils vont prendre leur auto, ils vont s'acheter une auto?
C'est très préoccupant. Ça fait très
longtemps qu'on en parle. Alexandre Leduc, Gabriel Nadeau-Dubois s'adressent
aux médias, donc suivaient ça. On va suivre ça de très, très, très près.
Le Modérateur :
...en anglais.
Journaliste :
Should Montrealers be worried about the
state of the metro, taking the metro, given what's happened?
Mme Ghazal :
Yes, Montrealersand everybody should be worried about
what's happening in the metro of Montréal. It has an impact in Montréal, but
also for all Québec. The metro is like the heart of the city and of Québec. So,
that's why Alexandre Leduc and Gabriel Nadeau-Dubois are already on the station
to see what's happening, to speak with the people who are trying to fix the
situation and to also talk to the Government of Québec to do something about
it.
It's important to invest
in our public transportation. Québec solidaire is always telling that, that we don't invest enough. The Government
of CAQ, they don't invest... invest enough in the metro. So, right now, it's
the people who are paying the price of what's happening now.
Journaliste :
Mr. Bérubé wants Mme Guilbault to go
visit the stations and talk to the people...
Mme Ghazal :
Mme Guilbault is the Minister of the
Transportation, she should be with the people, talking, visiting the place,
understanding what they... what... has helped to fix this problem, this
situation, yes.
Journaliste
:Merci.
Mme Ghazal : Merci.
(Fin à 10 h 01)