(Onze heures seize minutes)
M. Cliche-Rivard : Bonjour,
tout le monde. Je suis ici pour réagir à la sortie, là, du premier ministre en
France. Écoutez, devant tous les échecs de M. Legault face à Ottawa, il ne
sait vraisemblablement plus quoi faire et il lance des propositions vraiment
inquiétantes depuis la France. Quel manque de compassion pour les plus
vulnérables! Quel manque de jugement de la part du premier ministre! Jamais,
jamais, au Québec, on ne va organiser des déménagements forcés. Jamais on ne va
faire ça. C'est tout simplement impossible, même dans l'opérationnalisation,
puis le premier ministre, il l'admet lui-même, il ne sait même pas comment qu'il
ferait ça. Puis c'est normal, c'est impossible, on ne peut pas faire ça. On ne
commencera pas à faire ça de force.
Ce qu'il faut qu'on fasse, parce que le
Québec fait beaucoup plus que sa part en matière de demandeurs d'asile, c'est
qu'on règle la situation, qu'on la corrige sans délai, avec des incitatifs, des
mesures positives, des mesures en respect des familles qui sont ici dans des
situations de vulnérabilité. Il faut qu'on mette en place ça sans délai. Mais ce
n'est pas en disant qu'on va... ou en mettant, sur la place publique, des
propositions qui sont inopérables qu'on va régler la question. Je suis vraiment
inquiet, là, que le premier ministre lâche ça ce matin à des milliers de
kilomètres d'ici, alors qu'on aurait un réel besoin de trouver des solutions
constructives pour que ça se passe mieux, mais ça, ça va se faire de manière
positive, de manière bienveillante, avec des incitatifs, puis c'est là-dessus
qu'il faut qu'on travaille, puis c'est à ça que j'appelle le premier ministre.
Journaliste : Pourquoi c'est
impossible, inopérable?
M. Cliche-Rivard : Mais
le premier ministre l'a dit lui-même : Comment on va faire ça? Je veux dire,
là, je ne suis pas en train du tout d'établir le scénario que lui va faire
parce que ce sera à lui de proposer sa solution puis à proposer ce qu'il veut
dire. Mais il l'a dit lui-même dans son pitch, puis dans sa sortie : Je ne
sais même pas comment je l'opérationnaliserais, Ottawa va... Ottawa va nous le
dire. Ça veut dire quoi, ça, si on dit qu'on va forcer ou obliger du monde à
sortir? Moi, je vais le laisser définir. Mais comment qu'on fait ça? On va
forcer du monde à rentrer dans un autobus s'ils ne veulent pas partir, là, si
on n'a pas d'incitatif, si on n'est pas volontaires? Puis comment on va les
choisir? Qui qui reste? Qui qui part? On va commencer à y aller... Je veux
dire, je ne vais même pas commencer à lancer l'idée ou l'hypothèse que c'est
faisable, puis je vais laisser à M. Legault le soin de définir qu'est ce
qu'il met de l'avant puis comment qu'il va le faire. Moi, je fais juste
commencer à essayer de penser à faire ça, là, je suis complètement horrifié de
penser qu'on avance là. Honnêtement, là, je ne pensais pas qu'on se rendrait
là. Je ne pensais pas du tout que le PM ferait un pitch en disant : On va
rendre obligatoire le départ du Québec. Pour moi, c'est un non-sens.
Journaliste : Pardonnez-moi.
Si c'est du côté des provinces que ça bloque, est-ce que vous seriez favorable
à ce que le gouvernement fédéral contraigne des provinces à accueillir des
demandeurs d'asile qui souhaitent aller s'établir là-bas?
M. Cliche-Rivard : Tout
le monde doit faire sa part, toutes les provinces doivent faire leur part, le
Québec fait vraiment plus que sa juste part, puis Ottawa, c'est sa job, c'est
son travail. Pour l'instant, tant qu'on n'aura pas tous les pouvoirs, ça sera
sa job de s'organiser avec les provinces pour que les gens puis les provinces
acceptent de faire... de recevoir des demandeurs d'asile. Il y a des provinces
qui ont déjà levé la main. Il y en a avec lesquelles c'est plus difficile. Ce
n'est pas au Québec d'accueillir 40 %, 50 %. On ne s'obstinera pas
sur les chiffres, là, qui changent de semaine en semaine avec StatCan et l'IRCC
qui se renvoient la balle.
De toute façon, on s'entend pour dire que
le Québec en fait trop. Trouvons les solutions, travaillons ensemble. Il y a des
pénuries de main- d'oeuvre un peu partout à travers le pays. Il faut faire des
incitatifs. Il y a des provinces qui sont en dénatalité, il y a des provinces
qu'il y a un immense... je pense aux Maritimes notamment, à quelle... à
Terre-Neuve ou ailleurs qui pourraient faire leur part, qui doivent le faire.
Maintenant, ça va prendre des incitatifs. Il va falloir que les gens aient
envie, il va falloir que les gens aient des solutions, des logements, il va
falloir qu'il y ait des jobs. Il va falloir qu'on dise aux gens : Ta
demande va être traitée peut-être plus vite si tu t'en vas au
Nouveau-Brunswick, peut-être que ta famille va te rejoindre plus rapidement?
Peut-être que des incitatifs en matière de logement? Peut-être qu'il y a des
incitatifs en matière d'emploi? Peut-être que les permis de travail sortent
plus vite? Il y a plein d'affaires qu'on peut faire.
Journaliste : Est-ce que vous
admettez qu'il y a quand même une stratégie, en tout cas de la part du
gouvernement, d'essayer de durcir le ton puisque, selon sa prétention, il n'y a
rien qui bouge, et là, on voit des provinces qui refusent. Ils ont l'impression
qu'Ottawa ne fait pas avancer suffisamment rapidement cette question-là. Donc,
il n'y a pas, à un moment donné, un moyen, là, de durcir le ton?
M. Cliche-Rivard : Oui.
Il y a un moment donné où ça va trop loin. Il y a un moment donné où d'alléguer
des mesures obligatoires, là, puis des départs obligatoires, pour moi, ça
dépasse la ligne. Là, on parle de gens, là, qui sont venus d'un peu partout, de
zones d'insécurité fondamentale, puis qui sont venus demander la protection.
Là, on les reçoit ici puis là on va commencer à laisser poindre l'idée qu'on va
les forcer de quitter une fois installés. Pour moi, ça ne fonctionne pas. Le PM
dépasse les bornes, qu'il mette de l'avant des propositions constructives, des
solutions qui, lui-même, de son propre aveu, vont être opérationnalisables,
parce que, là, de son propre aveu, il dit : Je ne sais même pas comment on
ferait ça de toute façon.
Ça fait que, qu'est ce que ça donne à un
PM, là, à des milliers de kilomètres d'ici, de lancer un pitch comme ça en
disant : Ouais, en passant, il faudrait que ça soit obligatoire alors que
ce n'est aucunement faisable? Qu'est-ce que ça ajoute vraiment au débat public?
À quel point ça nous rapproche d'une solution, à quel point ça fait en sorte
que ça va aller mieux demain matin? Aucunement, parce que ce que je lui demande
plutôt, là, c'est de jouer son rôle de premier ministre, de jouer son rôle de
conciliateur, d'appeler les autres provinces. Quand est-ce que M. Legault
a décroché le téléphone pour appeler ses homologues pour expliquer la situation
du Québec? Quand est-ce que le ministre Roberge a appelé le téléphone avec ses
ministres de l'Immigration des autres provinces pour leur dire : Écoutez,
là, il va falloir que vous fassiez votre part.
Journaliste : ...qu'ils ont
fait au Conseil de la fédération?
M. Cliche-Rivard : Très
peu, très peu, vraiment pas suffisamment. Puis la pression, qui l'exerce? Mais
qu'on arrête de mettre tous les échecs de ce gouvernement-là sur les dos... sur
le dos de quelques milliers de demandeurs d'asile qui n'ont rien demandé
d'autre que de la sécurité, puis de la bienveillance, puis qu'on commence à
s'attaquer aux vrais problèmes, puis qu'on commence à trouver des solutions,
parce que là, juste de jeter de l'huile sur le feu comme ça, à matin, pour moi,
le PM, il ne s'avance dans rien de constructif. Je lui demande de revêtir ses
habits de premier ministre, de trouver des solutions constructives. Puis oui,
je le dis puis je le redis, le Québec fait plus que sa part. On doit trouver
des incitatifs.
Journaliste : ...vous parlez
d'incitatifs, ça serait quoi?
M. Cliche-Rivard : Mais
je vous en ai nommé plein, je vous en ai nommé plein.
Journaliste : Oui, oui, mais
de façon plus précise.
M. Cliche-Rivard : Des
mesures incitatives de réduction des délais. On est dans des délais
extraordinaires, là, pour les demandeurs d'asile, pour faire venir leur famille
puis à recevoir la résidence permanente. On pourrait avoir un incitatif en
disant que, dans telle province, si vous y allez, bien, votre demande va être
traitée dans les six mois, votre famille va être là dans les deux ans, par
exemple. On peut réduire les coûts de traitement, on peut avoir des logements
disponibles, on peut avoir des programmes d'insertion en emploi qui sont
fonctionnels, on peut avoir des services sociaux qui sont plus accessibles que,
malheureusement, ici au Québec, où c'est très, très, très difficile, vous le
savez, pour les Québécois, Québécoises. Et on peut le traiter de manière
positive et volontaire.
Il y a des demandeurs d'asile qui
choisissent le Québec. Il y en a d'autres qui arrivent au Québec parce que
c'est le vol qui arrivait là, puis qui ne savent pas trop, puis eux, de manière
volontaire, si on leur proposait quelque chose de beaucoup plus fonctionnel,
plus inclusif pour eux, ils lèveraient la main. Mais jamais on ne va commencer
à traiter au volet, toi, tu restes, toi, tu pars, toi, tu rentres dans
l'autobus, toi, tu ne rentres pas. Aujourd'hui, là, je trouve que le premier
ministre, il a vraiment dépassé les bornes.
Journaliste : ...d'attente,
justement, qui peut-être permettrait, à ce moment-là, de présenter des options
différentes ailleurs. Est-ce que vous êtes favorable à...
M. Cliche-Rivard : Évidemment,
c'est quelque chose que je vais étudier. C'est quelque chose qui a été lancé
hier, là, si je ne m'abuse. Du moment où ça resterait, là, temporaire, dans une
détermination rapide, là, d'où est-ce... de qu'est-ce que tu fais puis d'où
est-ce que tu peux t'en aller, puis qu'il y ait des options réelles et
volontaires pour les gens, à la base, je ne suis pas complètement fermé. Mais
le diable va être dans les détails, là, puis on va étudier la proposition ou on
l'étudiera au cas par cas. Ça m'a moins absolument choqué que ce que je viens
de lire, là, il y a quelques minutes. Puis on l'étudiera. Si c'est : Oui,
tu arrives ici pour deux semaines, on va évaluer où est-ce que tu t'en vas. Tu
es à l'hôtel, on atteint. Ou tu es dans une zone, on attend. Puis, en ce
moment, tu as les services. Puis je vais t'offrir ton option Ontario, ton
option Nova Scotia, puis ton option Saskatchewan, puis en option Québec. Prends
ta décision où est-ce que tu es, mais, «by the way», au Québec, on juge qu'on a
plus que notre part, puis ce serait plus efficace pour toi, puis plus incitatif
d'aller ailleurs. Puis prends ta décision d'ici 10 jours. Pourquoi pas?
Mais ça... Mais...
Journaliste : ...un petit
peu...
M. Cliche-Rivard : Ça
s'est fait un petit peu l'année passée.
Journaliste : ...séjour à
l'hôtel...
M. Cliche-Rivard : Ça
s'est fait un petit peu l'année passée, mais pas de manière claire, à avoir ton
option 1, ton option 2 puis ton option 3. Puis choisis. Puis il
y a des gens... Puis il va falloir prévoir les exceptions. Hein, il y a des
gens qui viennent ici, par exemple, d'Haïti, parce que leurs oncles, puis leurs
tantes, puis leurs cousins sont ici, établis à Montréal. Le logement est déjà
prêt. Ils sont prêts à les intégrer. Et puis il y a d'autres gens où ils ont
vraiment choisi Montréal pour autres raisons ou qui sont allés s'installer en
région. Je veux dire, chaque parcours est différent. Et c'est là où on va avoir
besoin de mesures incitatives et positives.
Puis, oui, on avait commencé à traiter
peut-être d'options, mais c'est laissé lettre morte. Puis entendez-moi bien,
là, que le fédéral ne fait pas son travail de manière suffisante.
M. Miller nous doit des réponses. Ça presse. Il faut qu'il y ait des
accords qui soient signés. Il faut que les autres provinces fassent mieux, puis
ça presse. Le Québec ne peut pas continuellement continuer comme ça à
fonctionner de cette façon-là. Mais entendez-moi bien, il y a des limites. Il y
a des limites. Puis c'est là... C'est celle-là qui est franchie aujourd'hui.
Journaliste : Mais comment
est-ce que vous qualifiez, donc, la sortie de M. Legault, aujourd'hui?
M. Cliche-Rivard : Honnêtement,
là, je la qualifie d'irresponsable. Et elle est dangereuse. Puis, moi, je
l'appelle à la bienveillance, puis à la compassion, puis qu'on soit davantage
en mode constructif et davantage en mode solution opérationnalisable, qu'on va
pouvoir mettre de l'avant le plus vite possible plutôt que de lancer en l'air
une proposition sans avoir aucune idée de concrètement comment qu'on la
mettrait en œuvre puis, de toute façon, qu'elle n'est pas possible de mettre en
œuvre.
Journaliste : Dangereuse,
dans quel sens?
M. Cliche-Rivard : Dans
le sens... Je resterais même... Je pense que je vais rester avec irresponsable.
Je pense que c'est vraiment là, plutôt, le cœur de ma pensée. Puis je l'invite
à reconsidérer, puis je l'invite à réfléchir à l'impact que ça peut créer dans
la vie de gens qui ont choisi le Québec, qui sont ici peut-être depuis deux,
trois, quatre, cinq, six ans, là, puis qui attendent leur résidence permanente,
puis ils attendent leur dossier d'asile, puis qui ne sont pas responsables de
ça, finalement, là, individuellement, des délais, puis des chicanes, puis des
erreurs d'IRCC, puis des erreurs du fédéral.
Individuellement, eux autres, ce qu'ils
vont lire aujourd'hui dans la presse ou dans les autres médias, que vous allez
écrire, c'est que le premier ministre soumet l'idée de départ obligatoire.
C'est ça que les gens vont lire. Puis moi, j'appellerais le premier ministre à
rectifier ses propos puis à corriger parce qu'on va avoir beaucoup de
questions, on va recevoir beaucoup de questions en comté. Les gens vont vouloir
être rassurés. Puis je juge que c'est irresponsable.
Journaliste : ...à votre
avis?
M. Cliche-Rivard : Je ne
veux pas aller là. Je ne veux pas aller là puis je ne le sais pas. Je ne le
sais pas. C'est les prochains jours qui nous le diront, mais je ne veux pas
aller là. Puis je ne veux pas, tu sais, rajouter par-dessus ce que le PM fait
en jouant une game de j'en dis plus, tu en dis plus, j'en dis plus. Ce n'est
pas ça, mon point.
Journaliste : ...la question
précédente, quand je vous ai demandé de qualifier la sortie de secours. Mais
qu'est-ce que vous pensez aussi du fait que des déclarations faites dans ce
dossier-là se multiplient puis les accusations fusent de toute part entre
M. Legault et M. Trudeau dans l'espace public, sans qu'ils ne se
parlent, là. Il y a des déclarations qui sont lancées ici et là de la part des
deux hommes. Qu'est-ce que vous pensez de ça, vous?
M. Cliche-Rivard : Moi, dans
les dernières semaines, on a eu plusieurs propositions, des réactions, des
lettres. Puis moi, j'ai commenté aussi avec le ton constructif puis
bienveillant le plus possible. Aujourd'hui, je déroge de ça, parce
qu'aujourd'hui je pense qu'on a dépassé une ligne, puis je suis obligé de la
dénoncer. Ça fait que je ne le ferai pas souvent, puis vous ne m'avez pas vu
faire ça souvent... comme ça, mais là, je trouve que c'est allé trop loin, puis
j'appelle à calmer le jeu pour tout le monde.
Journaliste : ...la question,
c'était plus, là, entre M. Legault et M. Trudeau.
M. Cliche-Rivard : Bien,
c'est ça, je les appelle eux aussi à calmer le jeu.
Journaliste : Il y a comme
une espèce d'escalade, là, de tension.
M. Cliche-Rivard : Bien,
c'est ce que... c'est ce que... j'y venais, puis vous avez raison, là. Je les
appelle tous à calmer le jeu, à s'asseoir, à trouver des solutions puis à ce
que ça fonctionne. Parce que, là, pendant qu'on fait ça, il n'y a effectivement
rien qui se règle sur le terrain. Le fédéral nous doit des réponses, M. Legault
nous doit des réponses aussi.
Il n'y a aucune réduction ou planification
de réduction presque de l'immigration temporaire au Québec, dans les champs du
Québec, dans le PTET, c'était minime, dans les étudiants, on attend un projet
de loi, je ne l'ai pas vu. Pendant ce temps-là, le Québec a des leviers puis le
Québec doit revendiquer l'ensemble de ses leviers. Puis, pendant ce temps-là,
il n'y a rien qui avance. Moi, j'ai demandé à ce qu'on renégocie l'accord
Canada-Québec, qu'on aille chercher l'ensemble de nos pouvoirs en immigration
temporaire. Je n'entends rien de tout ça. Donc, ce que j'appelle, c'est qu'on
trouve des solutions réelles, constructives puis qu'on va pouvoir mettre en
œuvre dès demain matin, puis qu'on arrête les déclarations comme celles
d'aujourd'hui, puis comme celles des derniers mois, puis qu'on soit en mode
proaction. Parce que les Québécois, Québécoises, c'est ça qu'ils nous
demandent. Puis moi, quand je les croise sur le terrain, puis quand je fais mon
terrain, à chaque semaine, puis à chaque jour, c'est de ça qu'ils me parlent.
Ils veulent des solutions, ils veulent que ça fonctionne, ils veulent que la
situation s'améliore. C'est ça qui compte.
Journaliste : ...des déplacements
de demandeurs d'asile, vous êtes juriste, dans le droit, est-ce qu'il y a
quelque chose qui empêcherait ça?
M. Cliche-Rivard : Bien,
c'est parce que, là, je vais vous retourner la question, M. Desrosiers, comment
vous allez faire ça? Puis c'est comme ça que je vais pouvoir vous répondre.
Vous allez faire ça comment? Puis là, honnêtement, là, ça ne me tente pas
d'embarquer dans les scénarios pour 1 million de raisons. Ça fait que je
vais laisser le PM commenter ses raisons, puis s'il les a, ses façons, je vais
les commenter une après l'autre quand il les aura fournies, mais ça ne me tente
même pas d'imaginer comment il ferait ça. Parce que... puis là, posez-vous
cette question-là, bien honnêtement, là. Qui? Comment qu'on va les choisir? Comment
qu'on va faire ça? Comment qu'on va les forcer à quitter? Je ne veux pas donner
d'idée au PM puis je ne m'embarquerai pas là-dedans.
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : Ça me
surprendrait, mais je ne peux pas commenter quelque chose que je n'ai pas vu.
Je ne peux pas commenter une proposition que je n'ai pas vue, mais ça me
surprendrait. Puis là faites-vous le scénario puis dites-vous comment ça se
passerait, ça me surprendrait que vous-même, pas avocat, avocate, là,
qu'importe, vous veniez à la conclusion que c'est légal.
Journaliste :
So, Mr. Cliche-Rivard, the fact
the Premier made this declaration, but it's unclear. He doesn't know how he
would do it, how he would make mandatory the movements of asylum seekers from
Québec to other provinces and ask Ottawa to do so. So, in having this unclear declaration,
is he making things worse?
M.
Cliche-Rivard :
Definitely. And it's a highly irresponsible. Premier ministre
Legault is stating himself in his own declaration that he has no idea how this
would work. And, if you only start to think about how this could work, you end
up finding that it's a complete nonsense. It's unrealistic. It's impossible to
put in force, and it's highly unresponsible to... irresponsible to put forward
this idea with no clue in how and what this could be happening anyway.
Journaliste :
So, you said... you said that the
premier's declaration... Premier Legault's declaration was irresponsible. What
are the consequences of having such a declaration out there in the media?
M.
Cliche-Rivard :
Well, Mr. Legault is the prime minister of Quebec. He's supposed to
put on those outfits and those responsibilities everywhere, here and elsewhere,
and he's supposed to put on propositions that can help us advance the public
debate and help us advance solutions as a premier. Now, he is making
declarations from France, which he doesn't know how it would be impacted
anyway. He's not helping us finding solutions. He's admitting himself that the
solution he's putting forward is not possible to put in force.
So, I mean, I'm really
asking myself : What is he doing? I have no idea what he's doing now. I
mean, I have no idea how this is getting... making Québec better. And what I
call him to do is to put on some constructive measures, some solutions that
will be put in force in the next weeks, and the next days, and the next months
so that we can solve this issue. Because, yes, Québec is receiving far more
than its share in regard to asylum seekers. But we will always make sure that
if someone leaves Québec, is going to do so on his own will, that there are...
to measures to make sure that they are welcome, that... to make sure that they
are respected in regard to their past, to the trauma they lived and to make
sure that this is done on a voluntarily manner. And, by stating that we could
tomorrow start to force mandatorily someone to leave Québec, this, I find this
highly irresponsible.
Journaliste :
And legally, as you're an immigration
lawyer yourself, legally, is it feasible? Are you respecting laws,
international laws, conventions, Charter of Rights, name it?
M.
Cliche-Rivard :
Well, when we... when we discuss about the legal... some of... that
something is legal or not, everything depends on how it's done. And, if you
start yourself imagining how this would be done, it's really hard for me to see
how this could be legal. I am going to leave Premier Legault explain his
position. I don't want to comment on something that... comment on something
that's unclear. But, if he can explain and if he can put forward how he would
do so, I'll be able to comment. But, if I start imagining and if I start
thinking about how, I highly doubt this would be legal.
Journaliste :
And immigration waiting zones, what Mr.
Legault brought forward, because it's applied in France.
M.
Cliche-Rivard :
If there is temporary zones which people are really provided a
choice, in short manner, asking themselves: Listen, there's a flight next week
for Nova Scotia. It's going to take half of time. Your family is going to be
there in two years versus five. Do you want to go, do you want to wait?
And it's a short term and voluntarily, I'm open to study this. But everything
is about the details, and I will be... I would comment when I will really see
what's being forward or proposed. I'm not closed to the idea per se, but it
always depends on what's going to be proposed really.
(Fin à 11 h 34)