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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de culture et de communications, et M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’énergie

Version finale

Wednesday, October 2, 2024, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-quatre minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Aujourd'hui, je veux utiliser la tribune qui m'est offerte pour parler des artistes du Québec. Deux grandes initiatives aujourd'hui qui seront présentées. La première, une lettre ouverte qui est parue dans un grand quotidien demandant des états généraux sur la culture pour s'assurer que l'argent qui est investi se rende aux artistes, ces artistes qui vivent sous le seuil de la pauvreté, à peu près 15 000 $ par année en moyenne. 300 artistes ont signé, dont Michel Tremblay, dont de grands créateurs et des créateurs de la relève. C'est une très grande mobilisation. Donc, ça fera l'objet de notre motion, des États généraux sur la culture pour s'assurer que l'argent qu'on consacre dans nos grandes organisations au Québec puisse se rendre aux artistes puis à nos créateurs. Être nationaliste, c'est aussi et pour beaucoup, supporter notre culture, supporter nos créateurs et nos créatrices.

L'autre initiative, elle sera présentée à 10 heures ce matin, 17 organisations d'artistes vont lancer une campagne choc et vont demander qu'on ait davantage de financement, notamment aux CALQ, et aussi que ça se rende aux artistes. Donc, deux initiatives qui arrivent la même journée. Et je veux vraiment offrir aux artistes du Québec le plein soutien du Parti québécois pour s'assurer qu'au-delà de l'admiration qu'on porte aux créateurs, il y ait aussi les gestes qui comptent. Il y a l'argent qui est présentement consacré, qui doit se rendre aux artistes, et il y a des ajustements à faire au plan financier pour augmenter l'enveloppe qu'on a présentement. Donc, c'est à ça que je voulais consacrer les premières minutes, et on demeure présent.

Il y a de grandes manifestations qui arrivent, il y a le gala de l'ADISQ qui s'en vient. On va parler de l'industrie de la musique qui a des enjeux importants, et on sera présents pour en parler beaucoup plus souvent, avec les tribunes qu'on a, de la condition des artistes au Québec.

Et vous, cher collègue, quelque chose à ajouter?

M. Paradis : On est là pour répondre aux questions.

M. Bérubé : ...

Journaliste : Est-ce que vous... Qu'est-ce que vous pensez de la répartition des fonds? On remarque, par exemple, que la musique reçoit une part assez grande, là, des aides du CALQ. Est-ce qu'on ne devrait pas justement donner plus, peut-être, à d'autres disciplines?

M. Bérubé : La... je pense que la force de la mobilisation qui va être annoncée tout à l'heure, c'est qu'on ne s'attarde pas à... tout le monde a mis de côté ses demandes de son secteur pour augmenter de façon générale l'enveloppe et s'assurer que ça puisse se rendre aux créateurs. Donc, c'est un exercice qui est... qui est difficile parce que, dans chacun des domaines, quand il arrive un exercice budgétaire, on a des représentations. Et là, pour une rare fois, ça fait longtemps que ce n'est pas arrivé, on plaide de façon générale pour avoir une augmentation du financement. Et ça, bien, je pense que c'est un geste qui montre une grande solidarité. Donc, je ne vais pas me prononcer pour un secteur en particulier. Je vais me prononcer pour les artistes de façon générale.

Journaliste : Mais sinon le timing... terriblement mauvais. Avec le déficit, on sent que le gouvernement serre la ceinture. Est-ce que c'est même réaliste d'espérer que le gouvernement s'engage à ajouter des...

M. Bérubé : Bien, c'est une question de choix budgétaires. Et les artistes qui vivent difficilement, au plan financier, la précarité... D'ailleurs, on avait proposé l'intermittence, un peu comme le modèle français lors de la dernière campagne électorale. Je trouve qu'il n'y a pas de bon timing pour parler de leurs conditions.

Alors, il y aura un exercice budgétaire, qui est la mise à jour, mais j'ai parlé avec une représentante de la coalition hier, puis on vise le budget 2025-2026, c'est sûr. Alors, il y a des arguments, il y aura des chiffres et il y aura des tableaux, il y aura des démonstrations que, si la CAQ est sérieuse lorsqu'elle se dit nationaliste, quand elle dit qu'elle veut investir en culture... Puis là je pense aux espaces bleus, on était prêt à mettre beaucoup d'argent là-dedans, beaucoup d'argent dans les espaces bleus. Bien, cet argent-là était disponible.

Donc, le ministre, il est très volontaire. Je pense qu'il faut l'aider. Il faut l'aider à plaider auprès de son gouvernement une meilleure redistribution du financement et un meilleur financement aussi, de façon générale.

Journaliste : Mais, justement, est-ce qu'on n'investit pas trop dans le béton, avec des espaces, des musées, je ne sais trop, au détriment...

M. Bérubé : Il faut faire les deux. Il faut faire les deux, mais ça ne se rend pas tant que ça aux artistes. Et la démonstration qui est faite par les signataires... écoutez, ils ont obtenu 300 signataires dans le temps de le dire, de partout, je pense que ça bouillait. Et puis là je pense que vous allez être... vous allez être étonnés par le ton tout à l'heure. C'est très engagé.

Journaliste : M. Paradis, j'aimerais ça, vous entendre sur ce qui se passe actuellement, là, en Israël, Iran, toute la poudrière qu'il y a là-bas, compte tenu de vos antécédents juridiques, là. Est-ce que le Canada doit en faire plus? Est-ce qu'il y a un potentiel? On sait que le Canada a de l'armement.

M. Paradis : Bien, d'abord, il faut condamner l'attaque de l'Iran hier, sans aucune réserve, et il faut appeler à une désescalade dans ce conflit-là. Toutes les parties doivent réfléchir à des actions qui tendent à la désescalade et non pas l'inverse.

J'aimerais aussi parler des impacts de ce conflit ici au Québec, rappeler à tout le monde qu'on ne peut pas importer le conflit ici, au Québec, que le discours doit... doit en être un de dialogue. Il n'y a pas de place pour la haine et il n'y a pas de place pour les actions violentes. On en a vu encore cette semaine. On ne peut pas tolérer ça, au Québec, ce n'est pas la façon d'aborder ce conflit-là chez nous.

Journaliste : ...question sur, bon, le départ annoncé de Mme Rizqy. Ça semble avoir provoqué des réflexions, là. J'ai entendu, par exemple, Simon Jolin-Barrette, hier, dire qu'on pourrait mettre en place le vote électronique... le vote à distance. Je sais`, par exemple, que dans... il y a un projet de loi récent où vous avez donné ce pouvoir-là aux élus municipaux, là, c'est-à-dire que les élus municipaux en congés parentaux pour participer à distance, voter à distance. Donc, est-ce qu'il n'y a pas moyen de moderniser l'Assemblée nationale pour rendre ça peut-être un peu plus facile pour les parents?

M. Bérubé : Très clairement. Ça a déjà été abordé, d'ailleurs, pendant la pandémie, c'était un des enjeux qui était discuté régulièrement, compte tenu de la distance, compte tenu qu'on ne pouvait pas se rassembler. Mais la vraie question, c'est au plan familial. Il peut y avoir des gens qui ont des incapacités physiques, qui doivent être avec leurs enfants pour... que de bonnes raisons. Alors, c'est clair qu'une ouverture, ça fait partie de la modernisation de notre institution. Puis, à Ottawa, ils le font déjà, hein, ça fonctionne plutôt bien, à ce que ma députée fédérale me dit, donc. Bien sûr, on est rendu là.

Il y a des initiatives qui ont été mises en place, bon, on a parlé de la halte-garderie, on a parlé de mettre fin à des débats qui avaient lieu la nuit, mais c'est sûr qu'un des enjeux principaux, ça fait 17 ans que je suis député, c'est la distance, c'est de se rendre à Québec. Ça pèse lourd sur les parents, les femmes et les hommes, les papas et les mamans qui doivent quitter le lundi soir ou le mardi matin très tôt pour gagner un soir, qui est le lundi. C'est clair que ça fait partie des questions que des candidates et des candidats nous posent lorsqu'on les approche pour être candidat.

Journaliste : Vous avez participé à des voyages dans le cadre des missions parlementaires. On a vu, 36 voyages dans la dernière année, plus de 700 000 $, dont un en Géorgie. Vous n'y participiez pas, je pense, le PQ, à celle-ci... à celle-là, de plus de 100 000 $. Est-ce que c'est des dépenses qui sont justifiées?

M. Paradis : Alors, contrairement à ce qui est rapporté dans certains médias ce matin, dans cette législature, aucun député du Parti québécois n'a participé à une mission à l'étranger. Donc, ce qui est rapporté est incorrect là-dessus. Ce n'est pas... ce n'est pas le cas pour les députés du Parti québécois. Il y a toujours...

Journaliste : ...aucun ne voyage dans le cadre...

M. Paradis : Dans cette législature, aucun député du Parti québécois n'a participé à une mission à l'étranger.

Journaliste : Mais est-ce c'était, comment dire, parce que vous désapprouviez ça? C'est ça qu'on...

M. Paradis : Non, mais là j'y arrive. Il y a toujours des efforts à faire sur le nombre de personnes qui participent, sur le rapportage des résultats de cette mission, sur la transparence, sur les coûts, etc. Mais on est en 2024, et le Québec doit exister à l'échelle internationale à travers notamment son institution phare de la démocratie qu'est l'Assemblée nationale. Le Québec est un joueur important, notamment dans la francophonie. Alors, c'est important de se redire que le Québec doit rayonner et qu'il y a des retombées à ce rayonnement, puis c'est un rayonnement qui a des retombées économiques, qui a des retombées sociales, culturelles et politiques. Donc, ces missions-là, elles ont leur importance. Et là il faut, il faut... il faut voir les choses de l'autre côté. Est-ce que ceux et celles qui contestent ces missions-là sont en train de nous dire qu'en 2024, le Québec devrait rester chez lui alors que de plus en plus, les États réalisent que l'interconnexion de notre monde, ça demande de la diplomatie proactive pour tirer son épingle du jeu? Nous, au Québec, on va rester chez nous, c'est ça qu'on est en train de dire?

Journaliste : M. le premier ministre est à l'étranger présentement, il fait de la diplomatie. On a su qu'est-ce qu'il allait faire, on comprend ce qu'il va faire, 36 voyages avec aucun point de presse, aucune explication, rien qui est vraiment rendu public, c'est caché dans le site de l'Assemblée nationale. Donc pour vous, c'est... ça explique bien à la population la pertinence de ces missions-là.

M. Paradis : Il y a toujours une réflexion à faire sur le nombre de missions, sur le type de mission, sur les objectifs poursuivis, sur les coûts, sur le nombre de personnes qui participent, sur la pertinence. C'est les questions, nous, qu'on va se poser les prochaines fois qu'on va nous inviter à participer à ces missions-là. Mais sur le principe...

Journaliste : ...Parti libéral, peut-être pas vous, là, je comprends.

M. Paradis : Non.

Journaliste : Mais vous êtes observateurs, hein, c'est ça?

M. Paradis : Exact.

Journaliste : Donc, vous êtes quand même témoins de ces voyages-là, vous en... Est-ce que vous avez... vous avez donné votre point de vue avant que ça soit accordé?

Des voix : ...

M. Bérubé : Bien, c'est moi qui suis là. On m'a offert la Louisiane, moi, il y a un an, j'ai refusé. Ma priorité, c'est le Québec. J'ai toujours dit vous dis qu'avant de servir Paris, on va servir Lévis. Alors, c'est comme ça que je l'aborde. C'est... c'est notre priorité. C'est à la pièce. Je veux dire, des fois, je me pose la question : Est-ce que c'est vraiment nécessaire qu'on puisse y aller? C'est vraiment à la carte. Et moi, mon expérience me montre qu'on a une justification à faire. Pourquoi on est allés là? Ça a coûté combien? Transparence, et on s'entend tous là-dessus, mais ça prend un certain nombre d'actes. Puis on reçoit des gens aussi à l'Assemblée nationale. On reçoit des délégations qui nous enrichissent aussi. Alors, ce serait facile de dire : Il ne faut plus en faire, la question financière. Mais c'est plus responsable de dire : Il faut les regarder à la pièce. Voilà.

Journaliste : ...vous avez parlé du nombre, parce que vous avez dit : Des fois, peut-être qu'il faudrait garder le nombre. En Géorgie, ils étaient six élus. Est-ce que six, c'est trop?

M. Paradis : Bien, nous, on ne connaît pas les détails de cette mission-là, on n'y a pas participé. Maintenant, ce qu'on comprend, c'est qu'il y avait des objectifs particuliers. Compte tenu de l'agenda de cette mission-là, je ne veux pas trop aller loin là-dessus parce qu'on n'y a pas participé à cette mission en Géorgie. Mais oui, il y a toujours des questions à se poser, mon collègue vient de le mentionner, sur le nombre de personnes, sur les coûts, sur la pertinence.

Journaliste : ...parlementaire...

M. Paradis : Comme vous ce matin, on a vu les informations sur cette mission-là, alors je ne veux pas aller trop dans les détails parce que je ne la connais pas. Et on vous le dit, nous on y va à la pièce. On est quatre députés, nous, du Parti québécois, là, donc Pascal a eu des offres, moi, on m'a proposé une mission en France cette année. Je n'avais tout simplement pas le temps parce qu'on a beaucoup de dossiers nationaux, puis on a notre circonscription. Mais sur le principe, il faut faire attention de ne pas vouloir rapetisser l'importance de la diplomatie québécoise, l'importance de prendre notre place, de participer au concert des nations, et ça, c'est vraiment un principe important pour nous, notamment du Parti québécois visons à faire du pays un pays indépendant et qui avons toujours considéré que, d'avoir un rayonnement international, c'est important.

Maintenant, sur toutes les questions que vous avez mentionnées, la transparence, les coûts, la pertinence de chaque mission, oui, il y a toujours un travail rigoureux à faire à chaque mission. Maintenant, vous avez... J'ai entendu : Bien, aucune information, puis c'est caché. J'ai cru comprendre que les députés qui avaient participé, que l'Assemblée nationale a quand même fait des communications, et ça, c'est important parce que les Québécois et les Québécoises doivent savoir ce qui se passe, doit savoir quels sont les objectifs, pourquoi on fait les missions. Est-ce qu'on a atteint des objectifs? Qu'est-ce que ça veut dire à long terme? Ça, c'est intéressant. Moi, je faisais ça dans mon ancienne vie, là, des missions internationales, et chacune a ses objectifs. Puis elle doit être placée dans un plan d'ensemble, dans un... dans une vision, dans des objectifs pour la diplomatie québécoise. Ça, c'est très important.

Journaliste : ...compte mettre fin aux missions de recrutement d'infirmières à l'étranger, surtout en Afrique du Nord. Est-ce que c'était la bonne décision?

M. Paradis : C'est tellement un point important, que nous, on le soulève depuis longtemps. Mon collègue l'a fait, d'ailleurs, à la dernière étude des crédits, je l'ai mentionné à plusieurs reprises, Pascal Bérubé l'a mentionné aussi, Paul St-Pierre Plamondon en parle. Il y a cet autre aspect de ce dialogue, de ce débat national que nous avons sur l'immigration, c'est-à-dire : qu'est-ce que ça veut dire pour les autres pays du monde. Imaginez. Si un pays ou une juridiction comme le Québec s'émeut à chaque fois qu'il y a une infirmière ou qu'il y a un médecin qui quitte notre juridiction pour aller ailleurs, puis là on se dit : C'est grave parce qu'on l'a formée puis on la perd, imaginez ce que ça veut dire pour plusieurs pays d'Afrique, pour plusieurs pays d'Amérique latine que nous ayons consciemment des missions pour aller chercher la crème de la crème, année après année, dans le domaine de la santé, dans le domaine de l'éducation, dans le domaine économique, dans le domaine culturel. Ça a un impact profond.

Pour moi, qui ai agi à l'échelle internationale pendant 20, 25 ans, je l'ai vu, ce que ça veut dire pour ces pays-là de se faire littéralement piquer leurs ressources vives. Parce que ça se joue sur les ressources humaines. Alors, tous ces gens-là qui, pendant des années, là, ont été la seule réponse pour l'immigration ici... C'est plus, plus, plus. D'accord, mais est-ce qu'on a eu une réflexion pour ce que ça veut dire pour les pays où on va recruter ces gens-là? Alors là, il y a une question d'équité internationale, là-dessus, parce qu'on ne peut pas faire ça aux pays concernés année après année. C'est un manque d'équité. Et c'est très bien qu'on ait cette réflexion-là parce que c'est intimement lié à notre débat national, ici, sur cette question-là, de l'immigration.

Journaliste : Est-ce que vous avez une position sur les coupes à l'aide sociale dans certaines allocations?

M. Paradis : Alors, la façon dont opère ce gouvernement-là depuis sa première élection, il y a six ans, c'est de dire beaucoup de choses, de faire plein de communication, de vouloir bien paraître, et, ensuite, quand on va dans les détails puis on cherche à voir qu'est-ce que le gouvernement fait vraiment, on s'aperçoit que c'est souvent un écran de fumée. Et c'est exactement ce qui vient de se passer avec l'annonce, en catimini, d'ailleurs, du Plan de lutte à la pauvreté à la fin de la dernière session parlementaire. Souvenez-vous, là, à la dernière minute, alors que tout le monde partait en vacances : Voici notre Plan de lutte à la pauvreté. Et on apprenait qu'il n'y avait pas de nouveaux fonds dans ce plan-là. C'est ce qu'on a dit, d'ailleurs, nous, on a réagi : Il n'y a pas de nouveaux fonds. Puis là on nous a dit : Non, non, on va faire ça à même les crédits actuels.

Alors là, quand on... notamment quand les médias font leur travail et vont voir ce que ça veut dire, on se rend compte qu'on va couper une allocation qui vise des personnes particulièrement en situation de vulnérabilité, des gens avec des jeunes enfants ou des gens de plus de 58 ans puis là on dit : On va leur couper cette prestation-là pour être capable de financer l'autre prestation qu'on est en train de mettre en place, en faisant un beau plan de communication, en disant : Nous voulons une gestion plus humaine, nous voulons miser sur l'être humain. Alors, encore une fois, on s'aperçoit que c'est un écran de fumée qui nous est présenté par le gouvernement avec cette mesure et ce projet de loi qui va bientôt être à l'étude, ça va nous permettre de creuser ces questions-là.

Journaliste : ...on parlait de l'Assemblée nationale, puis vous avez quand même trempé dans des négociations, là, pouvez-vous...

M. Paradis : Je n'utiliserais pas le terme «trempé», mais...

Journaliste : Est-ce que vous pouvez juste me dire qu'est-ce qui coince un peu, qu'est-ce qui fait que... parce qu'on dirait qu'il y a comme une volonté générale des élus de moderniser l'Assemblée, c'est un discours qu'on entend, mais, dans les faits, il n'y a comme rien qui semble bouger, là.

M. Paradis : Je vous dirais qu'il y avait un projet de réforme parlementaire lancé par le leader du gouvernement, avec plusieurs projets très intéressants. Moi, je pense qu'il ne serait pas prématuré de reprendre les échanges là-dessus, à tout le moins pour que la prochaine législature compte sur des changements qui sont connus d'avance et qui pourraient favoriser l'engagement des femmes et des hommes. Alors, j'agis à titre pro bono, comme leader du Parti québécois, parce qu'on n'est pas reconnus, mais soyez assuré qu'ils me reconnaissent quand ils me voient. Je suis prêt à avoir des discussions là-dessus, sur comment on peut mieux aménager la vie parlementaire pour lever les obstacles à l'engagement, je vais le dire comme ça.

Et il faudrait que je retrouve les documents qui nous avaient été proposés par le leader. Habituellement, ça se fait de façon assez consensuelle avec les partis. Moi, dans ma tête, là, si on commence les travaux maintenant, on pourrait arriver avec des changements qui s'appliquent post 2026 puis qu'on ferait connaître d'avance. Ça serait ça, moi, mon souhait.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : Yesterday, with...

M. Bérubé : All my troubles seemed so far away.

Journaliste : ...the announcement... What?

M. Bérubé : You said «yesterday», I said...

M. Paradis : You want to sing it?

M. Bérubé : No, I'm not Bernard Drainville.

Journaliste : Yesterday, Mr. Jolin-Barrette was saying that he had proposed to modernize the institutions in that package that you just mentioned and to even possibly have remote voting, like in the House of Commons, which would make it easier for people with families, and things. Do you think it's time to modernize the whole system? And also, as MNAs, you don't get parental leaves, if you have children, you are allowed to leave with your salary, I think, right?

M. Bérubé : We're open for any reform that could help the reflection of people of getting involved in politics. So, if we worked right now till the 2026, we can have some new arrangements to make sure that people say : O.K., it's... it's a way for me to be involved without questioning my... me as a parent. So, we're open to that. If Simon Jolin-Barrette wants to discuss any parliamentary reform, we're ready to work with him.

Journaliste : And what do you think of the current situation for, like, Mme Rizqy, yesterday that she leaves because she cannot reconcile the political life with...

M. Bérubé : It's sad. It's sad for anyone, for Mrs. Rizqy, but I guess other MNAs are going to announce in the next month or year that they are going to leave too. And, for any MNA, if they want to stay and they leave because it's hard to conciliate family and politics, it's sad. So, every single time someone leaves because they decide to, and it's still happy to be in politics, we should listen to that. Not only Mrs. Rizqy, but all the other MNAs. Some time, there's plenty of reasons. Every single case is unique, and we have to take notes carefully  about what they have to say. This is what we did yesterday. But I'm going to be pretty open minded about the next MNAs who are going to say : I like this job, I like to be an MNA, but it's too hard for the family. It's too far from my place. I don't have any kids. I'm 400 km, far from the National Assembly. If my situation is different, maybe my involvement in politics is going to be different. So, I can understand what they're feeling.

Journaliste : M. Paradis, je m'en voudrais d'oublier de vous demander, sur le tramway, M. Legault, qui, à Paris a dit : Bien, peut-être que l'appel d'offres, il faudrait recommencer, comment vous recevez ça?

M. Paradis : Étude de HEC Montréal publiée en mars 2024, qui indique, page 15, page 19, page 26, je vous invite à aller lire ça, ça parle de la gestion des projets d'infrastructure au Québec et du problème d'ingérence politique par le gouvernement du Québec, le tramway étant nommé comme un exemple de mauvaise gestion qui ne correspond pas aux standards reconnus internationalement. Le gouvernement est épinglé, a nui à ce projet-là, a trahi à la fois ceux qui sont en faveur de ce projet-là, qui continue à faire débat au Québec, autant que ceux qui, pour différentes raisons, s'y opposent. Comment il a réussi à continuer à faire de ce projet un tel gâchis de gestion? Et là il continue aujourd'hui, le premier ministre, de Paris, de Paris, commence à se mêler de la question des appels d'offres. Ce n'est pas... ce n'est pas de la bonne gestion ça, ce n'est pas de la bonne planification de lancer des ballons continuellement et d'utiliser ce projet-là comme un levier politique pour faire de la politique partisane selon les intérêts de la CAQ. Ce n'est pas comme ça que ça se gère un grand projet d'infrastructure.

Le résultat, c'est qu'il y a des centaines de millions de dollars de l'argent des contribuables qui est en jeu. Alors, cessons de faire de la politique partisane avec ce projet-là et avançons. C'est exactement ce qui s'est passé vendredi dernier lors de l'interpellation, 2 heures de débats avec la ministre responsable. Elle l'a dit elle-même qu'elle avait l'air ironique. Je la cite. Alors, on a eu de l'ironie, des blagues, de l'évitement pendant 2 heures, alors qu'on parlait d'un projet qui est important pour l'avenir économique de la Capitale-Nationale et du Québec.

Journaliste : Juste une précision, M. Bérubé, tout à l'heure, vous avez dit qu'on allait être surpris par le ton affirmatif, tout à l'heure, en lien avec le dossier de la culture, là. Vous parlez de la motion?

M. Bérubé : De la campagne qui va être lancée à 10 heures. Évidemment, je ne connais pas tous les détails, mais la discussion que j'ai eue hier tend à démontrer que ça pourrait être un des événements importants de la journée, ce qui va être lancé à 10 heures par les 17 organisations.

Quant à notre motion, oui, notre motion porte sur les états généraux. Donc, la lettre, là, qui a été publiée ce matin, on la met au jeu. On pense que c'est une idée qui est intéressante et que tout le monde aurait à y gagner, ne serait-ce que, le gouvernement, pour mieux attribuer ses ressources.

(Fin à 9 h 07)

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