(Huit heures deux minutes)
M.
St-Pierre
Plamondon :Bonjour, tout le monde. On
est prêts? Alors, je veux simplement revenir sur l'affirmation d'hier du
premier ministre François Legault qui nous dit... il nous a dit en Chambre très
sérieusement, qu'il n'avait jamais demandé d'appuyer un parti au fédéral, qu'il
avait juste dit — et là j'ouvre les guillemets pour bien le citer — qu'«on
ne devrait pas appuyer le gouvernement de Justin Trudeau tant qu'il ne prendra
pas l'engagement clair de réduire le nombre de temporaires au Québec».
Évidemment, ce n'est pas ça qu'il a dit la
semaine précédente, ce n'est pas ce qu'il a demandé dans un... On parle ici,
là, d'un niveau d'improvisation sans précédent où, à nouveau, le premier
ministre est prêt à dire une chose et ensuite son contraire en l'espace d'une
semaine. Ce qu'il avait fait, c'est il m'avait demandé d'intervenir auprès du
Bloc québécois pour renverser le gouvernement Trudeau, pour que le Bloc vote de
sorte à renverser le gouvernement actuel. Et soyons clairs, ce que ça veut dire
«renverser le gouvernement Trudeau», c'est mettre Pierre Poilievre à la place
de Justin Trudeau. C'était clair, tout le monde l'a vu.
Et je pense que François Legault doit
arrêter de prendre tout le monde pour des valises. Et il faut aller au bout de
son raisonnement, parce que ce qui a changé, c'est qu'il n'y a pas si
longtemps, François Legault nous disait : Ça va bien, on a des comités, ça
avance, puis on va trouver une solution à la question migratoire avec le
gouvernement Trudeau. Là, ça, ça a changé. Même hier, le ministre Roberge est
revenu bredouille. Il n'y a plus de doute, dans l'esprit de la CAQ, qu'il n'y a
pas de solution avec le gouvernement Trudeau. Très bien. Donc, allons au bout
du raisonnement. Ce matin, je demande officiellement au premier ministre,
François Legault, d'avoir le courage de parler à son acolyte Pierre Poilievre,
pour lui demander clairement : Allez-vous, oui ou non, nous donner les
pleins pouvoirs en immigration?
Il est premier ministre du Québec. Il doit
poser cette question-là parce qu'il nous dit que les pleins pouvoirs en
immigration, c'est une question de survie de la nation. Il nous dit également
qu'il n'y a rien à faire avec le gouvernement Trudeau. Il nous suggère
fortement de remplacer ce gouvernement par Pierre Poilievre. Très bien, qu'il
pose la question parce que c'est une question de survie de la nation à ses
yeux, pour éviter, je le cite à nouveau, «la louisianisation du Québec».
Donc, je l'invite à faire un suivi et
surtout, lorsqu'il aura la réponse, j'aimerais savoir ce qu'on fait si on
n'obtient rien de clair de la part de Pierre Poilievre, parce qu'à date, Pierre
Poilievre, là, c'est du vent en termes d'engagement sur ce sujet-là et tant
d'autres. S'il n'obtient pas de réponse, et que, donc, et les libéraux et les
conservateurs nous disent qu'il n'y a rien pour le Québec, ni engagement, ni
quoi que ce soit, comment François Legault compte-t-il a assurer la survie de
la nation québécoise? Je veux le savoir.
Journaliste : Mais, M.
St-Pierre Plamondon, comment vous réagissez? Hier, on a vu l'ultimatum,
l'ultimatum qui a été lancé par Yves-François Blanchet au gouvernement Trudeau,
il n'est pas question d'immigration dans ses membres. Il demande de hausser la
pension de vieillesse des personnes de 65 ans et plus et il demande de
prendre une décision sur la gestion de l'offre. Il n'est aucunement question
d'immigration. Comment vous réagissez à ça? Il ne semble pas entendre le
message qui est lancé par Québec, de dire : Mais si vous faites pression
sur le gouvernement Legault... le gouvernement Trudeau, faites-le sur
l'immigration.
M.
St-Pierre
Plamondon :Très bonne question. Deux
éléments. Le premier, c'est qu'il y a une date butoir au 29 octobre,
regardez bien ce qui va se passer durant les prochaines semaines. Il n'est pas
dit que le Bloc ne fera pas le suivi sur la demande, que je commence par... à
faire auprès de François Legault, puisque ce sont ses prétentions.
Deuxièmement, vous posez la question : Pourquoi le Bloc ne relaie pas la
demande de François Legault? Je vous dirais que le constat, c'est que François
Legault s'est mis à dos à peu près tout le monde à Ottawa, là. Clairement, il
n'y a aucune influence ni communication productive avec le gouvernement Trudeau.
Clairement, il n'a aucune influence sur le gouvernement... sur le Parti
conservateur fédéral, parce qu'il n'y a aucun engagement ni rien de cohérent
avec ses prétentions à l'échelle de Québec. Et la sortie qu'il a faite, qui me
visait moi, puis visait le Bloc, par la bande, témoigne d'une absence complète
de communication avec le Bloc québécois.
Donc, en d'autres mots, François Legault
n'a pas d'influence, n'a aucun plan de match...
Journaliste : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Je veux juste finir ma
phrase, je veux juste finir ma phrase. François Legault n'a aucune
communication ni aucun plan de match auprès de qui que ce soit au fédéral et
son agenda Bloc à l'échelle fédérale. Donc, ça vous dit à quel point le premier
ministre est dans un environnement d'improvisation de dire une chose et son
contraire, de tout mélanger pendant que personne n'est à l'écoute.
Journaliste : Mais vous, vous
en avez un plan à l'immigration, c'est votre priorité. Pourquoi vous ne
demandez pas au Bloc Québécois de l'apporter?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je vous dis de laisser le
Bloc travailler d'ici au 29 octobre. Moi, j'apprécie que le Bloc ait
repris l'agenda en main. Le Bloc n'était pas obligé de jouer dans les plans de
Pierre Poilievre. Il y a deux demandes légitimes qui sont sur la table. Et on a
jusqu'au 29 octobre, regardez bien la suite des choses.
Journaliste : ...la suite des
choses. Vous vous placez dans une situation où vous dites que vous êtes la
succursale du Bloc au Québec.
M.
St-Pierre
Plamondon :Pourquoi?
Journaliste : Bien, vous
dites : Regardez la suite des choses. Vous avez des informations
privilégiées. Le chef du Bloc, vous lui avez parlé, vous savez c'est quoi, la
stratégie.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, évidemment que je
parle au chef du Bloc, mais...
Journaliste : ...c'est un peu
ça, vous dites : Regardez la suite des choses... C'est une extension du
Bloc, en disant ça, là.
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, pas du tout. Je veux
dire, on est deux partis, qui se parlons, et il y a un appétit des médias qui
est normal, mais qui est très, très dans l'immédiat. Si vous écoutez l'annonce
d'hier, la date c'est le 29 octobre. Et je vous dis, il y a des points
essentiels, importants qui vont être discutés de la même manière que, moi ce
matin, à juste titre, je mets, d'abord et avant tout, la pression non pas sur
le Bloc, mais bien sur François Legault lui-même, la pression d'être cohérent
et de faire lui-même la demande à titre de premier ministre du Québec. Et dans
quels cas, et dans quels cas, le Bloc, qui représente la voix du Québec à
Ottawa, une fois que le premier ministre a demandé formellement à Pierre
Poilievre, le Bloc est complètement légitimé de faire le suivi sur cette
demande-là.
Mais il faut que le premier ministre... un
instant, il faut que le premier ministre du Québec, si c'est sa prétention, sa
demande, ait lui-même minimalement le courage de demander à son interlocuteur,
à son acolyte, Pierre Poilievre, de prendre position. Puis ensuite, le bloc
peut faire un suivi. Mais vous comprenez que le premier ministre constate sa
propre impuissance et sa propre incompétence dans le dossier de l'immigration.
Il veut transférer ça sur le dos de tout le monde. Moi, ce matin, je dis que le
premier ministre commence par faire ses devoirs et le Bloc s'est quand même
donné jusqu'au 29 octobre pour travailler. Et j'ai confiance que le Bloc
va faire le travail à tous les niveaux.
Journaliste : ...pouvez-vous...
Vous, est-ce que vous êtes intervenu auprès du Bloc?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je suis intervenu... On parle, je parle souvent au Bloc.
Journaliste : ...dans les
derniers jours, êtes-vous intervenu sur la question de l'immigration?
M. St-Pierre Plamondon : Je
parle très souvent avec François Blanchet, et ça me fait plaisir à chaque fois.
Journaliste : ...à la suite
de la sortie de M. Legault...
M. St-Pierre Plamondon : Avant,
pendant et après. Et mon message, c'est, en toute équité pour le Bloc qui à mon
avis a bien fait de reprendre l'agenda entre ses mains et ne pas laisser le
spectacle à Pierre Poilievre sans poser de questions, là. Laissez travailler le
Bloc jusqu'à sa date du 29 octobre. Moi, je...
Journaliste : ...les
conservateurs de M. Poilievre promet au Québec les pleins pouvoirs en
immigration, est-ce qu'à vos yeux ça devient un gouvernement ou un parti, là,
qui serait... un gouvernement qui serait donc bien vu, acceptable, que vous...
Est-ce que vous verriez d'un bon oeil un gouvernement Poilievre si on promet
les pleins pouvoirs en immigration, considérant ses positions sur le droit à
l'avortement, le tramway...
M. St-Pierre Plamondon : L'environnement,
les transferts en santé... Je pense que si Pierre Poilievre s'engage à donner
les pleins pouvoirs en immigration, là, ça veut dire aussi pouvoir gérer
l'aéroport puis les frontières pour ne pas se retrouver devant un fait
accompli. Si vraiment cette avancée-là est un engagement formel des
conservateurs, ça change la discussion parce que ça donne ensuite une certaine
cohérence au raisonnement de François Legault de dire : Il faut vraiment
se coller aux conservateurs. Les contre-arguments, à ce moment-là, ce serait
dire : Très bien, mais est-ce qu'on a bien compris sur tel, tel ou tel
autre sujet? Mais vous comprenez que de mon point de vue, à ce jour, la
stratégie de Pierre Poilievre et, par la bande, celle de François Legault,
c'est d'être le plus évasif possible sur toutes ces questions-là. Donc, c'est
François Legault qui m'a interpelé. Je lui renvoie la balle et dire : Vous
êtes premier ministre. Demandez à votre acolyte. Puis ensuite... Puis ensuite,
on le réévaluera.
Journaliste : Est-ce que ça
sera un bon gouvernement, un gouvernement Poilievre, qui promettrait les pleins
pouvoirs en immigration, considérant toutes...
M. St-Pierre Plamondon : Non,
je ne dis pas ça. Je ne suis pas prêt à dire ça. Mais je suis prêt à concéder
que si un tel engagement est un engagement formel et électoral des
conservateurs, ça change la discussion. Mais je vais le voir quand je vais
le... Tu sais, je vais le croire quand je vais le voir, là.
Journaliste : ...M. Poilievre
serait moins pire que M. Trudeau s'il donnait les pleins pouvoirs en
immigration, à vos yeux.
M. St-Pierre Plamondon : Respectueusement
soumis, votre question est complètement enfermée dans la logique fédérale.
C'est que...
Journaliste : ...Canada que
ça vous plaise ou non.
M. St-Pierre Plamondon : Ce
n'est pas une question de plaire ou de déplaire. Votre question est enfermée
dans un environnement «lose-lose», perdant-perdant, où est-ce qu'on se pose
tous... Ici, au Québec, là, à Québec, on est là à se poser la question :
Lequel est le moins pire? Puis là on s'encourage entre nous autres de dire :
Oui, peut-être qu'il y en a un qui est moins pire que l'autre. Et dans tous les
cas, comme en témoigne la question de votre collègue, dans tous les cas, on
perd quelque part, là, parce que ce n'est pas de nos intérêts dont il est
question. C'est soit les intérêts de l'Alberta, ou les intérêts de l'Ontario,
ou les intérêts de quiconque, mais pas les intérêts du Québec. Et moi, je...
Pour être clair, il y a... il n'y a pas de scénario, ne cherchez pas de
scénario, où on sort gagnants des prochaines fédérales. Le mieux qu'on peut faire,
c'est d'avoir le Bloc comme opposition officielle, en endurant ou en ayant une
posture défensive vis-à-vis une des deux formations politiques fédérales qui
n'a pas besoin du Québec pour se faire élire ni pour gouverner. Puis ça, c'est
une réalité.
Journaliste : D'ailleurs, la
sortie de la semaine dernière de M. Legault, est-ce que ça a eu un effet
dans vos rangs? Est-ce que vous vous en êtes fait parler? Parce qu'on a remis
la pression un peu sur vous et sur le Bloc. Est-ce que ça a dérangé des gens, des
militants, le fait qu'effectivement le Bloc appuie et que, par ricochet...
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Non parce que ça n'a aucune crédibilité. Ça a été pris avec un peu de...
Journaliste : ...le fait que
le Bloc québécois ne mette pas de l'avant l'immigration. Est-ce que vous avez
ajusté votre stratégie avec eux? Est-ce que vous leur avez parlé de ça?
M. St-Pierre Plamondon : On
ne peut pas demander au Bloc de passer huit messages en une journée. Puis on ne
peut pas reprocher au Bloc de ne pas avoir, au cours des dernières années, fait
des interventions sur chacun de ces sujets-là. Donc là, ils ont repris le
contrôle de l'agenda. Ils ont raison de le faire parce que les fenêtres pour le
Bloc québécois de faire des gains sont rares. Rappelez-vous que Justin Trudeau
n'a pas choisi le Bloc, là, pour se maintenir au pouvoir comme minoritaire. Il
a choisi le NPD. Donc là, le Bloc est devant une des rares fenêtres, là, où
est-ce qu'il a un petit peu de poigne, met de l'avant des dossiers sur lesquels
ils ont travaillé pendant des lunes, vont mettre de l'avant un certain nombre
de questions d'ici au 29 octobre. Donc...
Journaliste : Dont
l'immigration?
M.
St-Pierre
Plamondon :...je les laisse
travailler, mais je vous dis à vous...
Des voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien non, mais allez poser
votre question... Non, non, allez poser votre question...
Des voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, non, allez poser votre
question au Bloc. Moi, je vous le dis... Moi, je suis chef du Parti
québécois...
Des voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :J'aimerais ça répondre,
s'il vous plaît. Moi, je suis chef du Parti québécois et je regarde ce qui se
passe. Je vois que le Bloc a pris le contrôle de l'agenda, il se donne jusqu'au
29 octobre. Donc, je vous réponds simplement : Laissez travailler le
Bloc jusqu'au 29 octobre. Si vraiment ça ne vous satisfait pas d'attendre
et de voir comment les choses évoluent d'ici au 29 octobre, vous avez le
droit de poser des questions, posez-les à Yves-François Blanchette,
posez-les...
Journaliste : Revenons à
Québec.
M.
St-Pierre
Plamondon :Justement, revenons à
Québec, parce qu'on me pose des questions...
Journaliste : Est-ce que le
chef du Parti québécois a demandé au chef du Bloc de mettre l'immigration à
l'agenda?
M.
St-Pierre
Plamondon :Ça va de soi, elle est déjà
à l'agenda du Bloc.
Journaliste : Non, il n'en a
pas parlé.
M.
St-Pierre
Plamondon :Au cours des dernières
années, oui.
Journaliste : Au cours des
dernières années...
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, oui, c'est ça.
Journaliste : ...puis il n'a
pas mis ça comme condition. Est-ce que le chef du Parti québécois a demandé au
chef du Bloc de mettre à l'agenda, d'ici le mois d'octobre, l'immigration?
M.
St-Pierre
Plamondon :On a discuté de ce sujet-là
et il va de soi.
Journaliste : Parce qu'hier,
en entrevue à Anne-Marie Dussault, M. Yves-François Blanchet disait que...
là, je paraphrase, mais que ça ne servait à rien de se servir de l'immigration
comme outil ou comme levier, parce que, de toute façon, le NPD allait appuyer
Justin Trudeau si on faisait des demandes puis qu'on essayait de faire tomber
le gouvernement avec ces demandes.
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, c'est ça. Il faut
distinguer la joute puis... Tu sais, moi, je n'ai jamais fait de procédure
parlementaire à Ottawa, là, mais il faut distinguer les questions sur lesquelles
il y a des votes puis il y a des procédures à Ottawa de certaines sorties
médiatiques ou certaines questions qui peuvent être posées. Mais, à nouveau, je
trouve qu'on va très vite sur le Bloc et on passe peu de temps sur François
Legault lui-même. C'est François Legault, premier ministre du Québec, qui
prétend que Pierre Poilievre est la solution à notre impasse en immigration. On
va commencer par demander au premier ministre du Québec d'avoir le courage, là,
pour reprendre son expression, de lui-même poser la question et mettre en
demeure son acolyte, Pierre Lièvre : Qu'allez-vous faire en immigration?
Et ça va de soi que le Bloc, une fois que la demande formelle de la part du
gouvernement du Québec, ça va de soi que le Bloc va se faire un porte-voix du
Québec. C'est ce qu'ils font depuis des années.
Mais vous comprenez qu'on passe très vite
sur l'initiateur de toute cette démarche-là qui prend le problème qui est le
sien parce qu'il est premier ministre, le distribue aux autres en disant :
Moi, j'ai échoué, arrangez-vous avec des démarches aussi simples que celles de
demander où s'en va Pierre Poilievre? Que le premier ministre le fasse. Et moi,
je vous dis, il a jusqu'au 29 octobre et toutes les questions légitimes
qui se posent au Québec à la veille d'une fédérale vont être posées à Ottawa
comme à Québec. Je n'ai aucun doute.
Journaliste : Sur Northvolt,
est-ce que M. Champagne à Ottawa a raison de dire qu'il ne faudrait
peut-être pas redistribuer les blocs d'énergie qui ont été réservés à
Northvolt, redistribuer ces blocs à d'autres entreprises? Est-ce qu'il a raison
de dire ça au Québec?
M.
St-Pierre
Plamondon :Ce n'est pas clair. Dans
l'éventualité où les ententes qui ne sont pas publiques, donc on n'a aucune
information, permettent de transférer à court terme ce qui est réservé pour
Northvolt, en sachant que l'usine prend plus de temps que prévu et qu'on pourra
leur distribuer d'autres énergies éventuellement, si les ententes le permettent,
c'est une avenue qu'il faut examiner avec sérieux. Là, François-Philippe
Champagne, je comprends que lui, il doit avoir vu les ententes. Donc, est-ce
qu'il prétend que l'entente ne le permet pas? Ce n'est pas clair. Mais, à
nouveau, dans ce dossier-là, c'est que c'est toujours le manque de transparence
qui rend la discussion très nébuleuse, de la même manière qu'il prétend avoir
parlé aux investisseurs : Tout est beau. Là, on cherche à qui il a parlé.
On ne peut pas le savoir, tu sais, c'est... Dans Northvolt, étant donné le
degré de risque et de déboires, on sent que les pouvoirs politiques ne sont pas
très, très en appétit pour la transparence.
Journaliste : Sur la taille
de l'État, s'il vous plaît, est-ce que vous, vous préconisez qu'on réduise le
nombre de fonctionnaires?
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, je pense qu'on doit
réduire le nombre de fonctionnaires en ce qui a trait au contrôle
administratif. La rétroaction... parce qu'on fait beaucoup de tournées sur le
terrain, tant auprès du communautaire que du système d'éducation, que du
système de santé, que de la DPJ, la rétroaction qu'on obtient, c'est que, dans
la foulée des commissions Gomery, Charbonneau puis de la volonté de protéger
l'image du gouvernement dans les réformes des CISSS, des CIUSSS, on sent que
l'image du gouvernement est au cœur de toutes les communications. On a
l'impression et on a même des preuves, parce que le Protecteur du citoyen en
parle, qu'on a augmenté les couches de bureaucratie et de contrôle de manière à
non seulement que ça coûte beaucoup plus cher en fonction publique, mais de
manière à empêcher de travailler les gens sur le terrain qui sont rendus à
passer la... une grande partie de leur temps à remplir des formulaires de
contrôle puis de validation.
Une voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Pardon?
Journaliste : Les gens qui
s'occupent de vérifier les redditions de comptes, finalement.
M.
St-Pierre
Plamondon :Les redditions de comptes,
mais je dirais les contrôles plus. Tu sais, il y a des... il y a des redditions
de comptes de base, là, on a dépensé l'argent de telle manière, mais des
couches de contrôle qui se sont ajoutées, des couches aussi de bureaucratie à
la Santé Québec ou Mobilité Infra, là, tu sais, on crée toujours plus de
structures pour gérer des structures. Et qu'en est-il des services à la
population?
Donc, nous, on croit à la fonction
publique en termes d'expertise. C'est très important que l'État québécois ait
de l'expertise, ne soit pas entièrement dépendant du privé, mais, si on fait
croître l'appareil de fonction publique pour des contrôles et des couches de
bureaucratie pendant que les services en souffrent... nous, on est dans la
logique inverse de redistribuer ces mêmes sommes là en services à la
population.
Journaliste : ...est-ce qu'il
y aurait donc des gens de coupés ou c'est une redistribution des postes, là?
J'essaie juste de comprendre.
M.
St-Pierre
Plamondon :On reviendra, pour 2026,
avec un détail de... du plan de match.
Journaliste : ...qu'on
devrait réduire le nombre de fonctionnaires?
M.
St-Pierre
Plamondon :Ce n'est pas... On est
d'avis de réduire le nombre de contrôles et de bureaucratie, et ça va de soi
que ça aura un impact sur le nombre de fonctionnaires.
Des voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Parce que, là, il y a eu...
il y a eu une hausse de 15...
Des voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :...il y a eu une hausse de
15 %, quand même, là. Donc, on pourrait revenir. Les Kings, oui.
Journaliste : ...invendus
pour les Kings. Comment est-ce que vous réagissez?
Journaliste : ...c'est un
succès?
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est une bonne question.
Non, écoutez, ce n'est pas si surprenant qu'un match présaison ne soit pas
nécessairement à guichets fermés trois semaines à l'avance. Ça ne demeure qu'un
match présaison. Ceux qui ont vu le dernier match des Canadiens contre les
Devils, là, c'est souvent un spectacle décousu où on donne la chance à des
jeunes de se faire valoir. C'est correct, mais ce n'est pas un spectacle de
saison régulière. Et le vrai sujet, ce n'est pas tant le nombre de personnes
dans la salle, c'est, comme pour la PGA : Pourquoi, au Québec, nous, on a
des millions à payer, à donner à des circuits qui font des profits faramineux
pendant qu'ailleurs dans le monde ils ont... ils obtiennent les mêmes
événements sans donner des fonds publics? Moi, je veux une réponse à cette question-là.
Journaliste : ...le Québec
est si peu attractif? Qu'est-ce qui explique ça, là, qu'on... qu'il y a
d'autres endroits qui ne donnent pas de sous... d'argent public puis que nous,
on doive donner de l'argent public? Est-ce que c'est parce que le Québec n'est
pas attractif?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, je ne pense pas que
c'est parce que le Québec n'est pas attractif. Je pense qu'on est devant un
gouvernement dépensier qui ne s'est juste pas posé ces questions-là. Comme dans
le cas de la partie qui a eu lieu dans l'Est... dans les Maritimes puis qu'ils
n'ont pas versé de fonds publics, je ne pense pas que la CAQ avait évalué ça,
là, ils ont simplement procédé. C'est un gouvernement qu'on peut qualifier de
dépensier. Ils ont pris les surplus des libéraux, ils l'ont dépensé, puis on
n'est pas plus avancés en termes de société puis de services.
Journaliste :
How do you explain that Statistics
Canada has reviewed the number of asylum seekers, for the second semester, and
there is a huge difference? Like, Québec hasn't received as many as thought at
first. Like, there is a difference of about 40,000 people. How do you explain
this?
M. St-Pierre
Plamondon :
It's
hard to follow, so... Now, we're dealing with three different figures. We have
190,000, which would be the figure in the past weeks. The federal would... uses
95,000 or something like that. And now we're... we have... we're dealing with a
figure of 160,000.
So, that's difficult to
understand, but there's one certainty, and everybody agree on that fact :
the number of temporary immigrants in Québec is still growing. That's agreed
upon. In which case it means that we haven't found a solution, because we
should diminish the number of temporary immigrants, and it's still growing, and
it's still growing way above our capacity to build housing.
Journaliste :
When we look at the list of the Bloc
québécois yesterday, the list of requests to the Trudeau Government, temporary
immigration is not there at all. So, what's your level of influence to convince
Blanchet to add this point to his agenda?
M. St-Pierre
Plamondon :
I
will let the Bloc québécois work. And I think what's going on right now is that
journalists are doing their job and they want answers today. The calendar is up
to the October 29th. So, I leave them with their work, in their environment,
because I've never worked in the House of Commons, and I'm comfortable with
what the Bloc is doing because they are taking the agenda in their hands
instead of leaving it to Pierre Poilievre, and they're readjusting the
conversation towards what Québec has been demanding over the past weeks, which
is O.K., and there's plenty of time in front of us to make things very clear in
the event of an election that would be triggered around the 29th of October.
Journaliste :
...obviously immigration has... immigration
has been a demand from Québec consistently whether it's your party or François
Legault. How do you explain that for a party that's supposed to represent the
interests of Québec at a federal level, it's not included there?
M. St-Pierre
Plamondon :
Well,
I mean, as for the Trudeau Government, it's been asked and discussed by
everyone over the past two years. That's not the issue. The issue is Pierre
Poilievre and the Conservatives. So, if we want the question to be asked very
clearly, let's start with the Premier, Francois Legault. He will ask the
Conservatives to commit themselves to giving the full powers in immigration.
And of course, then the Bloc has the legitimacy to continue with the same
message saying : That's coming from the National Assembly, and we expect
answers very soon. But what does it say about Francois Legault if he's not
capable of asking that question to Pierre Poilievre himself? And what does it say
if he's forced to ask me to do something about it? What does it tell about his
lack of influence towards the Liberals, the Conservatives and the Bloc
québécois? I think asking the question is answering the question.
Le Modérateur : Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 24)