(Quinze heures vingt-six minutes)
M. Bouazzi : Ça fait qu'aujourd'hui
j'ai déposé une motion qui demande tout simplement de ne pas rajouter plus d'argent
public à tout ce qui a été promis dans le cas de Northvolt. On est devant un
gouvernement qui ne semble pas prendre acte du fait que ce n'est pas de son...
c'est l'argent des Québécoises et des Québécois qu'il gère et que c'est de l'argent
qui demande évidemment de la gouvernance et de la transparence.
La semaine dernière, nous n'avons pas reçu
les études économiques qui avaient été promises concernant les retombées
économiques. Aujourd'hui, on voit qu'il est prêt à aller encore plus loin avec
de l'argent public et, non, même pas se donner une limite sur les nombreux
milliards qui ont été promis. La Suède est déjà sur une autre ligne, et donc on
est effectivement très inquiets.
Journaliste : Comment vous
réagissez au fait que la présidente de la Chambre a rejeté la demande pour un
débat d'urgence sur l'entente... l'entente du Québec avec Northvolt?
M. Bouazzi : Nous, on aurait
participé à un débat d'urgence, on l'a déjà dit. Maintenant, on comprend les
arguments, hein, que la présidente de l'Assemblée nous a donnés. On prend acte.
On pense qu'il va y avoir encore mercredi après-midi... Je pense que la motion
du mercredi va être sur le débat de Northvolt, il va y avoir des questions,
vous pouvez en être sûre.
Journaliste : Est-ce que ça
sert les Québécois que vos questions soient à la pièce, que les réponses ne
vous satisfont pas tout le temps. Et un débat d'urgence, ça aurait été
condensé, deux heures, on essaie de faire le tour du sujet. Est-ce que les
Québécois en auraient bénéficié, de ce débat-là, quand même?
M. Bouazzi : Bien, on est
devant une situation où la ministre ne répond à aucune question. Je vous
avouerai qu'en deux ans je ne m'attendais pas à ce point à quelqu'un qui est
capable de sortir des cassettes et de ne jamais répondre à des questions, qui
sont pourtant simples. La semaine dernière, ma question était très claire. Nous
avions eu un engagement de M. Fitzgibbon de rendre publiques les études
économiques des retombées de l'installation de Northvolt au Québec. C'est la
moindre des choses, là. Je vous rappelle qu'il y a 3 milliards d'argent public
du Québec, 7 milliards d'argent public en tout, et, jusqu'à maintenant, on n'a
toujours pas... aucune... on a juste la parole du gouvernement pour nous dire
que c'est un bon deal, et je n'ai jamais réussi à obtenir la moindre réponse.
Aujourd'hui, alors qu'ils savaient qu'ils
allaient voter non à une motion, elle n'a même pas été capable de me dire qu'elle
allait voter non à la motion qu'on proposait.
Journaliste : ...elle s'est
levée plusieurs fois en Chambre pour répondre à vos questions et aux questions
des autres partis de l'opposition, en donnant justement le B-A-BA des fonds
investis jusqu'à maintenant, ce qui était garanti, ce qui ne l'était pas. Elle
fait son travail, non?
M. Bouazzi : Bien, sur la
question des garanties, elle nous mène en bateau, là, c'est juste ridicule, là,
je vous avouerai. Déjà, la dernière fois, le premier ministre nous parlait des
débentures en nous disant : On a la compagnie, les usines en garantie,
etc., alors que la définition même d'une débenture, c'est un... c'est de l'argent
qui n'est adossé à aucune sécurité. C'est la définition même. C'est-à-dire que
toutes les personnes qui ont des sécurités, donc une hypothèque ou n'importe
quelle autre sécurité adossée à un prêt, bien, vont recevoir de l'argent avant
que les personnes aient des débentures. Et puis, effectivement, ces
personnes-là passent avant les actionnaires, mais, dans l'état dans lequel est
Northvolt, s'il y a une faillite demain matin, il y a de très très, très fortes
chances qu'on perd ces 200 millions là.
Et puis je ne sais pas quel est le deal de
la Caisse de dépôt, mais probablement qu'il est comparable, sinon pire, si c'est
des actions. C'est de l'argent que nous allons perdre. Ils nous... ils nous
racontent vraiment n'importe quoi, et on veut voir l'analyse économique qui
nous prouve que c'est un beau deal. Parce que, si toutes les hypothèses ont
changé et qu'à l'époque c'était un bon deal, basé sur des hypothèses qui ne
sont plus vraies, bien, il va falloir se poser la question : Est-ce qu'on
tire la plogue ou pas, là? C'est ça, la question que les Québécoises et
Québécois doivent tirer, parce qu'il y a ce qu'on est prêt à perdre, ce qu'on a
déjà perdu, et clairement ce gouvernement-là ne veut même pas se donner une
limite en se disant : Ce qu'on a promis, c'est assez. Il se sont opposés à
notre motion aujourd'hui, il n'y a rien de rassurant là-dedans.
Journaliste : So, in English,
do you think... are you disappointed that the Speaker of the
National Assembly rejected this request for an emergency debate?
M. Bouazzi :
So, as we said, we were totally open to
participate to the emergency debate. Having said so, we totally understand what
the President... the arguments the President gave us, at this stage, about the
two-hour debate. That won't happen, at the end of the day.
Journaliste :
But don't you think it would have
served Quebeckers well to have a condensed, like, a two-hour debate, where the
Opposition parties may ask all their questions on Northvolt?
M. Bouazzi :
So, at this stage, this Government
seems professional on not answering any question or even lying. I mean, even
today, we heard the minister of Economy, Mme Fréchette, saying that Northvolt
will actually solve some problems regarding our gas emissions, which we know is
just not true, even based on access... the access on the... demande d'accès à l'information,
là, information access, request. We also... They explained to us that there is
security associated to the money we actually invested on the company, on the
Swedish head office, which is, technically, false. Maybe she has some proof
about anything else, but they called... it's called a debenture. A debenture is
not associated to any security. So, at this stage, they are very good at either
not answering any question or even lying, which is sad. And, honestly, having
two-hour debate or just one hour, just a question, if they're decided to not
answer any question and not give any transparency, it's...
I will say this. You
know, Mr. Fitzgibbon didn't respect this institution, didn't respect democracy.
For him, it was a loss of time, obviously, being in commissions and answer
question, etc. We have a new version, a new version of a lack of respect of our
democracy with Mme Fréchette, and I have to say I'm very disappointed, I wasn't
expecting this. It's terrible, this capacity of not answering any questions,
knowing that we're dealing with billions of Quebeckers' money, of hundreds of
megawatts of our own electricity. The lack of transparency, the lack of
answering questions is a terrible lack of respect to the democracy here in Québec.
(Fin à 15 h 33)