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Point de presse de M. Haroun Bouazzi, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’énergie

Version finale

Tuesday, September 24, 2024, 15 h 26

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures vingt-six minutes)

M. Bouazzi : Ça fait qu'aujourd'hui j'ai déposé une motion qui demande tout simplement de ne pas rajouter plus d'argent public à tout ce qui a été promis dans le cas de Northvolt. On est devant un gouvernement qui ne semble pas prendre acte du fait que ce n'est pas de son... c'est l'argent des Québécoises et des Québécois qu'il gère et que c'est de l'argent qui demande évidemment de la gouvernance et de la transparence.

La semaine dernière, nous n'avons pas reçu les études économiques qui avaient été promises concernant les retombées économiques. Aujourd'hui, on voit qu'il est prêt à aller encore plus loin avec de l'argent public et, non, même pas se donner une limite sur les nombreux milliards qui ont été promis. La Suède est déjà sur une autre ligne, et donc on est effectivement très inquiets.

Journaliste : Comment vous réagissez au fait que la présidente de la Chambre a rejeté la demande pour un débat d'urgence sur l'entente... l'entente du Québec avec Northvolt?

M. Bouazzi : Nous, on aurait participé à un débat d'urgence, on l'a déjà dit. Maintenant, on comprend les arguments, hein, que la présidente de l'Assemblée nous a donnés. On prend acte. On pense qu'il va y avoir encore mercredi après-midi... Je pense que la motion du mercredi va être sur le débat de Northvolt, il va y avoir des questions, vous pouvez en être sûre.

Journaliste : Est-ce que ça sert les Québécois que vos questions soient à la pièce, que les réponses ne vous satisfont pas tout le temps. Et un débat d'urgence, ça aurait été condensé, deux heures, on essaie de faire le tour du sujet. Est-ce que les Québécois en auraient bénéficié, de ce débat-là, quand même?

M. Bouazzi : Bien, on est devant une situation où la ministre ne répond à aucune question. Je vous avouerai qu'en deux ans je ne m'attendais pas à ce point à quelqu'un qui est capable de sortir des cassettes et de ne jamais répondre à des questions, qui sont pourtant simples. La semaine dernière, ma question était très claire. Nous avions eu un engagement de M. Fitzgibbon de rendre publiques les études économiques des retombées de l'installation de Northvolt au Québec. C'est la moindre des choses, là. Je vous rappelle qu'il y a 3 milliards d'argent public du Québec, 7 milliards d'argent public en tout, et, jusqu'à maintenant, on n'a toujours pas... aucune... on a juste la parole du gouvernement pour nous dire que c'est un bon deal, et je n'ai jamais réussi à obtenir la moindre réponse.

Aujourd'hui, alors qu'ils savaient qu'ils allaient voter non à une motion, elle n'a même pas été capable de me dire qu'elle allait voter non à la motion qu'on proposait.

Journaliste : ...elle s'est levée plusieurs fois en Chambre pour répondre à vos questions et aux questions des autres partis de l'opposition, en donnant justement le B-A-BA des fonds investis jusqu'à maintenant, ce qui était garanti, ce qui ne l'était pas. Elle fait son travail, non?

M. Bouazzi : Bien, sur la question des garanties, elle nous mène en bateau, là, c'est juste ridicule, là, je vous avouerai. Déjà, la dernière fois, le premier ministre nous parlait des débentures en nous disant : On a la compagnie, les usines en garantie, etc., alors que la définition même d'une débenture, c'est un... c'est de l'argent qui n'est adossé à aucune sécurité. C'est la définition même. C'est-à-dire que toutes les personnes qui ont des sécurités, donc une hypothèque ou n'importe quelle autre sécurité adossée à un prêt, bien, vont recevoir de l'argent avant que les personnes aient des débentures. Et puis, effectivement, ces personnes-là passent avant les actionnaires, mais, dans l'état dans lequel est Northvolt, s'il y a une faillite demain matin, il y a de très très, très fortes chances qu'on perd ces 200 millions là.

Et puis je ne sais pas quel est le deal de la Caisse de dépôt, mais probablement qu'il est comparable, sinon pire, si c'est des actions. C'est de l'argent que nous allons perdre. Ils nous... ils nous racontent vraiment n'importe quoi, et on veut voir l'analyse économique qui nous prouve que c'est un beau deal. Parce que, si toutes les hypothèses ont changé et qu'à l'époque c'était un bon deal, basé sur des hypothèses qui ne sont plus vraies, bien, il va falloir se poser la question : Est-ce qu'on tire la plogue ou pas, là? C'est ça, la question que les Québécoises et Québécois doivent tirer, parce qu'il y a ce qu'on est prêt à perdre, ce qu'on a déjà perdu, et clairement ce gouvernement-là ne veut même pas se donner une limite en se disant : Ce qu'on a promis, c'est assez. Il se sont opposés à notre motion aujourd'hui, il n'y a rien de rassurant là-dedans.

Journaliste : So, in English, do you think... are you disappointed that the Speaker of the National Assembly rejected this request for an emergency debate?

M. Bouazzi : So, as we said, we were totally open to participate to the emergency debate. Having said so, we totally understand what the President... the arguments the President gave us, at this stage, about the two-hour debate. That won't happen, at the end of the day.

Journaliste : But don't you think it would have served Quebeckers well to have a condensed, like, a two-hour debate, where the Opposition parties may ask all their questions on Northvolt?

M. Bouazzi : So, at this stage, this Government seems professional on not answering any question or even lying. I mean, even today, we heard the minister of Economy, Mme Fréchette, saying that Northvolt will actually solve some problems regarding our gas emissions, which we know is just not true, even based on access... the access on the... demande d'accès à l'information, là, information access, request. We also... They explained to us that there is security associated to the money we actually invested on the company, on the Swedish head office, which is, technically, false. Maybe she has some proof about anything else, but they called... it's called a debenture. A debenture is not associated to any security. So, at this stage, they are very good at either not answering any question or even lying, which is sad. And, honestly, having two-hour debate or just one hour, just a question, if they're decided to not answer any question and not give any transparency, it's...

I will say this. You know, Mr. Fitzgibbon didn't respect this institution, didn't respect democracy. For him, it was a loss of time, obviously, being in commissions and answer question, etc. We have a new version, a new version of a lack of respect of our democracy with Mme Fréchette, and I have to say I'm very disappointed, I wasn't expecting this. It's terrible, this capacity of not answering any questions, knowing that we're dealing with billions of Quebeckers' money, of hundreds of megawatts of our own electricity. The lack of transparency, the lack of answering questions is a terrible lack of respect to the democracy here in Québec.

(Fin à 15 h 33)

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