(Huit heures cinquante-trois minutes)
Mme Zaga Mendez : Bonjour,
tout le monde. Bonjour. Aujourd'hui, j'ai le goût de vous parler d'adaptation
aux changements climatiques. L'adaptation doit devenir une priorité. Je pense
qu'on le sait tous, que la tempête Debby est la catastrophe naturelle la plus
coûteuse de l'histoire du Québec. On parle de 2 milliards, 2 milliards de
dollars en réclamations d'assurances pour une fin de semaine. C'est énorme. Il
doit y avoir un avant et après Debby. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui on
présente une motion du mercredi. On veut un débat, un débat de deux heures sur
l'adaptation, et ce qu'on demande, c'est à la CAQ de faire ses devoirs,
d'évaluer et de nous dire combien ça va coûter d'adapter nos infrastructures,
au Québec, aux changements climatiques. En ce moment, il y a un déficit de 11
milliards. Il faut commencer à prévoir combien ça va coûter, les impacts, mais
surtout combien ça va coûter, la prévention.
Et je veux juste nous rappeler que les
municipalités ont déjà fait cet exercice. On se demande pourquoi le Québec ne
l'a pas fait, pourquoi on n'a pas un plan, une évaluation. Puis c'est ça qu'on
demande aujourd'hui au ministre Charette : de faire ses devoirs et de nous
le présenter.
M. Leduc : Merci, Alejandra.
Ce matin, je veux parler de la motion qu'on va déposer tantôt. Vous savez, ça
fait longtemps qu'on dit qu'il faut mieux planifier et réduire la présence des
travailleurs étrangers temporaires au Québec. Or, ce n'est pas ce que le
gouvernement fait. Le gouvernement a improvisé, en mois d'août dernier, un
décret pour interdire les travailleurs étrangers temporaires dans... pas
interdire, mais geler, plutôt, là, dans la région de Montréal. Et il a fait une
liste d'exceptions, il y avait la santé, l'éducation, la construction,
l'agriculture, mais il n'y avait pas les CPE, il n'y avait pas les éducatrices
et les travailleuses de CPE. Ça met en péril la bonne gestion de plusieurs CPE.
Il manque de personnes. Il y a des CPE, des fois, que la majorité de leurs
employés sont des travailleurs étrangers temporaires.
Et ce qu'on propose, donc, dans notre
motion, qui va être déposée tantôt par Guillaume Cliche-Rivard, c'est de
rajouter à la liste des exemptions les éducatrices de CPE, les travailleuses de
CPE, pour qu'on puisse continuer à les embaucher, parce que les CPE, c'est un
service important. C'est une politique féministe, ça aide beaucoup de femmes,
notamment, à retourner sur le marché du travail. C'est une politique qui nous
aide à contrer la pénurie de main-d'oeuvre. Si on n'a plus de places en CPE,
bien, ça fait qu'il y a moins de monde qui vont au travail. C'est
superimportant de corriger cette erreur-là de la CAQ du mois d'août dernier, et
c'est ce qu'on espère faire tantôt avec la motion.
Journaliste
: Northvolt,
est-ce qu'on débranche?
Mme Zaga Mendez : Est-ce qu'on
débranche?
Journaliste
: Est-ce
qu'on débranche, est-ce qu'on enlève le bloc d'énergie, ce qui fait que le
projet va tomber?
Mme Zaga Mendez : Northvolt
n'a pas été planifié d'une façon transparente. Depuis le début, nous, on
demande une évaluation avec le BAPE pour nous prouver que Northvolt va réduire
les GES au Québec. On n'a pas eu cette démonstration-là. Et, pour nous, ce qui
est clair, c'est qu'on veut une filière... une filière batterie qui est
planifiée.
Alors, je suis d'accord sur le fait qu'on
met de côté un bloc, mais il ne faut pas que ce soit de façon indéfinie, il
faut que... Northvolt doit faire ses preuves de : Est-ce qu'ils vont
arriver au bout du projet, mais, surtout, la plus grande preuve qu'ils n'ont
pas faite et qu'ils ont encore le temps de le faire, c'est passer un BAPE et
nous montrer les impacts environnementaux? Est-ce qu'ils vont réduire ou pas
les GES au Québec?
Journaliste
: Combien
de temps qu'il faut réserver le bloc d'énergie pour Northvolt?
Mme Zaga Mendez : En ce
moment, je ne veux pas rentrer dans le détail jusqu'où, mais il faut qu'il y
ait une date butoir, de dire : Il faut qu'ils fassent leurs preuves. On ne
peut pas le faire de façon indéfinie. Ça fait un an qu'on parle de ce
projet-là. On aurait pu faire le BAPE, depuis le moment qu'on a commencé à
parler de ce projet-là, un BAPE, je nous rappelle, ça peut être de huit mois à
11 mois. Ça n'a pas été fait. On a même changé de réglementation pour qu'ils
s'en échappent. Alors, il faut faire la preuve que Northvolt va réduire nos GES
ici, au Québec.
Journaliste : Est-ce qu'on s'en
va vers l'austérité, compte tenu des messages qui sont envoyés dans les
différents ministères, de respecter le budget?
Mme Zaga Mendez : On a une
crainte en ce moment puis on commence à être très, très vigilants. On a même
lancé un site Web, services coupés, pour que les gens qui viennent déjà à notre
bureau de circonscription avec plusieurs questions, des fois, ils ne trouvent
plus leur travailleur social, leur CLSC. Ils se demandent qu'est-ce qui arrive
avec l'embauche de certains profs. Donc, nous, on veut être vigilants puis se
dire : Est-ce... Q'est-ce qui arrive avec les coupures? On l'a vu dans le
cas des cégeps. Donc, on a peur qu'on est en train d'ouvrir la porte à l'austérité.
M. Leduc : Peut-être rajouter
là-dessus, là. Vous avez vu que le gouvernement pense à faire un chantier sur l'efficacité
de l'État, bien, c'est une autre preuve qu'on commence l'austérité. C'est juste
un autre mot, un autre «branding» en bon français, pour dire qu'on va couper en
quelque part. L'efficacité de l'État, on a essayé ça, là, avec Couillard, ça n'a
pas donné des beaux résultats.
Journaliste : Vous n'êtes pas
pour ça, plus d'efficacité?
M. Leduc : Oui, on est pour
ça, mais on sait ce que ça veut dire quand ça sort de la bouche de la CAQ ou
des libéraux, puis ça ne veut pas dire plus d'efficacité, ça veut dire couper
du monde sur le terrain.
Journaliste : Il y a votre
ancienne collègue Émilise Lessard-Therrien, ce matin, là, dans le journal, qui
raconte qu'à l'hôpital l'Enfant-Jésus, par exemple, à Québec, il sert encore
aux patients, là, des compotes de fruits qui ont été fabriquées en Chine, alors
qu'on a des récoltes records de pommes, par exemple, cette année. Donc, est-ce
que vous demandez, je ne sais pas, au ministre Lamontagne de prendre le
téléphone, de poser des questions? Est-ce que ça vous étonne, d'abord?
Mme Zaga Mendez : Bien, c'est
préoccupant de savoir que, dans nos services publics, on parle d'un hôpital, on
n'est pas capable d'utiliser nos produits québécois. C'est extrêmement
préoccupant. Nous, on a fait une demande claire d'augmenter l'offre locale dans
nos hôpitaux, dans nos écoles. Si on se rappelle aussi de la proposition qu'on
met de l'avant pour avoir un programme alimentaire dans nos écoles, bien, ça va
être fait avec des produits québécois. En ce moment, les agriculteurs, là, ont
de la misère à placer leurs produits. C'est de plus en plus difficile de
trouver dans nos épiceries des produits locaux. Le minimum, c'est que l'État
soit responsable et exemplaire et qui introduit ces produits-là dans l'offre de
nos services.
Journaliste : ...M.
Lamontagne a justement déposé une politique d'autonomie alimentaire à cet
égard-là. Donc, il respecte... le gouvernement ne respecte pas la politique qu'il
a déposée?
Mme Zaga Mendez : Ils ont
fait une politique, le nom, je vais vous revenir, là, c'est bioalimentaire, je
crois bien, dans laquelle on encourage, mais on ne met pas... on ne réglemente
pas cette utilisation-là. Nous, on est pour qu'il y ait un minimum, un quota
minimal de produits locaux dans nos institutions.
Journaliste : Merci.
Mme Zaga Mendez : Merci à
vous.
M. Leduc : Bonne journée.
(Fin à 8 h 59)