(Huit heures trente-six minutes)
M. Tanguay
: Le train
caquiste de François Legault déraille à vitesse grand V. François Legault n'est
plus l'ombre de lui-même. On l'a vu, toute cette semaine, par rapport au
nationalisme économique de François Legault : absent, complètement absent.
François Legault a affirmé, et on l'a questionné plusieurs fois, que, pour lui,
une entreprise étrangère ou québécoise, il n'y a pas de différence, et ça s'est
traduit dans l'octroi des blocs énergétiques. Michael Sabia, P.D.G.
d'Hydro-Québec, l'a dit, l'a reconnu et a demandé à travailler sur un
rebalancement, un rééquilibrage, à donner plus d'énergie, contrairement à ce
qu'a fait François Legault dans les dernières années, à nos entreprises
québécoises, et avoir le réflexe Québec, Québec d'abord.
François Legault est arrivé,
rappelez-vous, il y a six ans, en 2018, il y avait des surplus budgétaires. On
est maintenant en déficit financier, 11 milliards de dollars. François
Legault est arrivé, il y avait des surplus énergétiques. On est maintenant en
déficit énergétique. Christian Dubé l'a même reconnu il n'y a pas si longtemps,
lorsqu'il a dit que les Québécois n'en ont pas pour leur argent. Et même,
évidemment, Girard... Eric Girard, le ministre des Finances, a reconnu que les
finances publiques se sont détériorées. Alors, déficit financier, déficit
énergétique. Le parti de François Legault n'est pas le parti de l'économie,
clairement.
Je vais maintenant céder la parole à ma
collègue Marwah Rizqy.
Mme Rizqy : Ah! moi, je
pensais que je prenais les questions.
M. Tanguay
: Ah! bien,
vas-y, vas-y avec une... vas-y avec une déclaration.
Mme Rizqy : Bien, écoutez,
c'est sûr que, cette semaine, en matière d'énergie, quand j'entends François
Legault dire que lui, la priorité, c'est les Québécois, bien, alors, qu'il nous
explique pourquoi il a dit oui à une entreprise étrangère à Sorel-Tracy et
qu'il a dit non à une entreprise d'ici, au Québec, pour des mégawatts, alors
qu'elle, elle voulait se décarboner. Je l'invite même à s'arrêter, à aller voir
le P.D.G. des Forges Sorel.
Journaliste
: ...que le
train de la CAQ déraille. Est-ce que vous parliez aussi de la lettre qu'on a
vue, de M. Chassin, ce matin, dans le journal?
M. Tanguay
: Oui, entre
autres. Donc, dernier épisode de ce qui commence à ressembler de plus en plus,
jour après jour, à une fin de régime. Youri Chassin vient s'ajouter à une
liste. D'abord, le whip en chef du gouvernement, qui voit beaucoup plus
d'avenir, en ce qui le concerne, lui, à Ottawa qu'à Québec avec François
Legault. Par la suite, un ministre des Finances, M. Girard, qui se voit bien
plus à Ottawa, comme ministre des Finances, que ministre des Finances à Québec.
Et Pierre Fitzgibbon, qui était la pierre d'assise... Pierre Fitzgibbon,
c'était le quart-arrière économique de François Legault, on l'a critiqué, mais
François Legault l'avait identifié comme son quart-arrière économique... Pierre
Fitzgibbon qui quitte.
Donc, Youri Chassin s'ajoute au whip en
chef qui a quitté, à un ministre des Finances qui se verrait mieux à Ottawa
qu'à Québec et à Pierre Fitzgibbon, qui s'est fait démissionner et qui a quitté
la Coalition avenir Québec.
Journaliste
: Ça dit
quoi sur le gouvernement?
M. Tanguay
: C'est un
gouvernement qui commence à ressembler beaucoup, beaucoup en fin de régime.
Journaliste : Son constat, M.
Tanguay, c'est, entre autres, de dire : On a dépensé beaucoup, l'État a
augmenté, il n'y a pas de services.
M. Tanguay : Exact. Bien, écoutez,
ce matin, Youri Chassin nous donne raison. Tout ce que vous venez de résumer,
ce sont... c'est les constats que nous faisons. Ce matin, il y a un député qui
s'est présenté avec François Legault en 2018, qui s'est représenté avec
François Legault en 2022, qui fait le même constat que nous, l'opposition
officielle libérale : Les Québécoises et Québécois, François Legault nous
a endettés comme jamais, c'est le king des déficits, et les Québécoises et
Québécois sont doublement perdants, parce qu'ils n'ont pas les services.
Journaliste : ...à la rigueur
budgétaire. Est-ce que vous ne pourriez lui ouvrir les bras, justement, parce
que c'est un peu dans votre...
M. Tanguay : Moi, je n'ai pas
eu de téléphone de M. Chassin, je ne m'attends pas à en avoir. Puis il n'y a
pas réellement d'appétit, de notre côté, à accueillir quelqu'un qui a voté...
qui a applaudi François Legault pendant six ans, pendant que, nous, on le
dénonçait. Ce matin, lui fait le même constat lucide, et c'est à François
Legault d'y répondre.
Journaliste : ...réduirait la
taille de l'État?
M. Tanguay
:
Excusez-moi?
Journaliste
: Donc, le
Parti libéral réduirait la taille de l'État? Vous trouvez que, depuis 2018, on
a trop engraissé l'État?
M. Tanguay : Je vais vous
donner l'exemple de l'efficacité. L'efficacité... Donc, il y a plusieurs
aspects à votre question. Nous, on veut que les régions soient mises dans le
coup, on veut que les régions... puis ça faisait partie de notre programme
politique, mais...
Journaliste : ...sur la
taille de l'État. Est-ce que vous souhaitez réduire la taille de l'État? Vous
dites : La CAQ a laissé aller l'État puis a trop gonflé l'État?
M. Tanguay : Clairement, il
faut faire mieux. François Legault a employé 10 000 fonctionnaires de
plus. On ne le voit pas dans les services, clairement pas. François Legault est
passé... puis je vais céder la parole, dans un instant, à ma collègue Marwah
Rizqy... François Legault est passé d'un surplus de 7 milliards à un
déficit de 11 milliards. Le différentiel de 18 milliards, on ne l'a
pas vu passer dans la qualité des services.
Mme Rizqy : Écoutez, Youri
Chassin signe sa lettre dans Le Journal de Montréal, aujourd'hui, en...
économiste avant député, hein? Ce n'est pas anodin. Et il dit que nos services
publics sont en déroute, mais ce n'est pas le seul caquiste qui l'a dit. Il n'a
pas... Revenons... Il écrit aussi qu'on est parmi les États les plus taxés. C'est
vrai, mais le contrat social, c'est qu'on paie des taxes et des impôts pour
avoir des services. Mais, aujourd'hui, les gens nous le disent, on n'arrive pas
à avoir des services, on n'arrive pas à avoir un enseignant par classe. Année
après année, c'est toujours pire, la situation. Année après année, le temps d'attente
dans nos urgences augmente sous la CAQ. Année après année, on essaie d'avoir
des médecins. C'est incroyable. Et savez-vous qui d'autre l'a dit? Christian
Dubé. Il a dit la chose suivante, pas plus tard qu'il y a deux semaines :
Les Québécois, ils n'en ont pas pour leur argent. On est d'accord avec
Christian Dubé.
Journaliste : Un qui l'a
beaucoup dit, c'est Jean Charest. Avant de prendre le pouvoir, il disait qu'il
ferait la réingénierie de l'État. Après ça, le gouvernement Couillard aussi,
qui a essayé la rigueur, l'austérité, comme Marwah Rizqy l'a dit, en demandant
des excuses. Donc, est-ce que c'est réformable, cet État-là? Est-ce qu'au-delà
des considérations partisanes, là... Vous, là, vous l'avez exercé, le pouvoir.
Vous avez promis de réduire la taille de l'État, réingénierie. Vous avez promis
des... un médecin en je ne sais pas combien de minutes, puis vous avez échoué
aussi. Alors, qu'est-ce qui est réformable?
M. Tanguay : Non, non.
Juste... Le succès ou l'insuccès réside dans la qualité des services que vous
obtenez. François Legault a ajouté... a dépensé un différentiel de 18 milliards de
dollars, il a ajouté 10 000 fonctionnaires dans l'État québécois, et on ne
le voit pas dans la qualité des services.
Je reviens... Lorsqu'on a quitté le
pouvoir en 2018, il y avait un équilibre budgétaire, et les Québécoises et
Québécois avaient de meilleurs services. Entre autres, on attendait trois
heures de moins dans les urgences, clairement. Puis je pense que tu voulais
ajouter...
Mme Rizqy : Bien,
factuellement, on a réduit le temps d'attente dans les urgences, et, tout de
suite après, la CAQ l'a augmenté. Factuellement, jamais que notre monde a eu
autant de misère à se loger que sous François Legault. Jamais qu'on n'a eu
autant d'itinérants. Pas juste à Montréal. C'est rendu qu'on en a à Granby, en
Outaouais. Ça, c'est factuel. Ça, ça a été la déroute sous François Legault,
pas sous un gouvernement libéral, en aucun temps.
Journaliste : Mais,
factuellement, vous, vous avez demandé des excuses pour l'austérité.
Mme Rizqy : Factuellement,
voici ce que moi, j'ai dit : Est-ce qu'on aurait pu faire moins vite? Ça,
je l'ai dit. Il dit : Est-ce qu'on aurait dû s'excuser là-dessus? Oui. Et
ce n'est pas seulement moi qui l'a dit par la suite, même Carlos Leitão. Nous,
on a eu, au moins, l'humilité de faire une introspection. Quand Marc, il dit :
Il faudrait qu'un jour François Legault trouve un miroir puis se regarde
dedans, c'est parce que c'est important, l'humilité.
Journaliste : La taille de l'État,
est-ce que c'est réformable?
Mme Rizqy : Oui, parce que nous,
on a commencé ces grandes structures de réforme et, regardez, on a été capables
de réduire le temps d'attente dans les urgences. On a été capables, même, d'avoir
des supercliniques, ça a fonctionné. Mais pourquoi que, sous la CAQ, ils ont
mis fin aux supercliniques, alors qu'aujourd'hui les gens, quand ils nous
disent :
Je paie des impôts puis je ne suis pas capable
d'avoir un médecin en temps utile... Pourquoi que les gens nous disent :
Je paie des impôts, je ne suis pas capable d'avoir un enseignant dans une
classe? Honnêtement, c'est grave, là, la situation, puis on est au cœur du
problème, en ce moment, avec la CAQ. Et ce n'est pas nous, aujourd'hui,
seulement, qui le dit. On a quand même M. Christian Dubé, qui était, à
l'époque, à la Caisse de dépôt et placement, qui dit : Clairement, les
Québécois, ils n'en ont pas pour leur argent.
Journaliste : Est-ce qu'on
peut dire que vous êtes d'accord avec M. Chassin?
M. Tanguay : Bien, je pense
que c'est M. Chassin, ce matin, qui nous donne raison, puis ça fait six
ans qu'on le dit. Ça lui aura pris six ans pour s'en rendre compte, c'est
correct. Il a été candidat deux fois avec François Legault. Alors, quand Youri
Chassin dit, en substance, ce matin que, quand on regarde le déficit historique,
et que c'est préoccupant, surtout quand on regarde, aussi, que les Québécoises
et les Québécois n'en ont pas pour leur argent puis ils n'ont pas les services,
il fait le même constat que l'on dresse.
Journaliste : ...vous
aimeriez l'avoir dans votre équipe si... Un bon transfuge?
M. Tanguay : Non, on ne
s'enligne pas pour ça du tout, du tout. Non, je n'ai pas eu d'appel puis je ne
m'attends pas à en avoir. Chose certaine, ce matin, il y en a un chez la CAQ,
additionnel, qui est lucide. Après le whip en chef, qui voyait son avenir plus
à Ottawa qu'à Québec, je pense que Youri Chassin s'additionne à une liste de
gens qui se rendent compte que François Legault, ça aura été, dans tous ces
dossiers majeurs, des belles promesses, des belles paroles, mais qu'il n'aura
pas livré.
Journaliste :
Do you think this letter can become a
potential gamechanger for Premier Legault? Because he is in the delicate
position of being in six years in power, there is fatigue. So, maybe he's going
to bounce back?
M. Tanguay :
I think that François Legault… you'll find me a little bit rough this morning… I think that François Legault couldn't care less. François Legault,
I think, doesn't care. François Legault hasn't realized what are the
conclusions, this morning, of Youri Chassin, that it's a huge red flag with
respect to the state of our public finances, and realizing that Quebeckers don't have enough, in time and in
quality, services for the money that we're sending in Québec. So, I don't
think, at the end of the day, that François Legault will change. It's going to
be the same old François Legault, in terms of his politics. And I don't think
that he really cares this morning, I don't think that he really cares. And he's
going to be, you'll see… I'm going to predict something… he's
going to downplay this, he's going to say… Ask him a question: What are you
going to change?
Is it a gamechanger this
morning? I don't think so, unfortunately, for Quebeckers, that it's going to be a
gamechanger. The gamechanger will be the next general election.
Journaliste :
But what do you think he should be
changing then? You know…
M. Tanguay
: Of course, sure.
Journaliste
: But what should he be changing? Why do you think… You know, Mr.
Chassin came out, this morning, with a letter, just a week after Mr. Fitzgibbon
stepped down, so what message does that send to you?
M. Tanguay :
It sends that he is losing control, and
he's clueless with respect to any tangible and concrete solutions, François
Legault. So, I think that he must realize that he must stop spending
irrationally, without having any positive results at the end of the day. So,
François Legault must change that. But I don't think that he's going to change.
You know what? Pierre Fitzgibbon was, a week ago, the quarterback, with respect
to the economy, the energy, and he says himself to Pierre Fitzgibbon: You know
what? I can deal without you in the Government. You know what? You want to leave on December. How about leaving
this morning? And… So, can you imagine that Youri Chassin will change something
in François Legault's mind? I don't think, unfortunately. And again, Quebeckers will pay the price for this very
bad government.
Journaliste :
...en français. Vous dites que François Legault s'en fout de la lettre de
Youri Chassin?
M. Tanguay : Non, je n'ai pas
dit ça. Ça, c'est le mot que vous... Ce que je dis en français...
Journaliste :
...François Legault couldn't care less.
M. Tanguay :
Absolument. Mais François Legault...
Journaliste : ...
M. Tanguay : Non, je vais...
C'est une belle langue, on va trouver une traduction. François Legault ne
changera pas ce matin, parce que François Legault a annoncé à son ministre, qui
était la pierre angulaire, ministre de l'Énergie, ministre de l'Économie :
Bien, tu peux partir aujourd'hui, plutôt qu'en décembre, ça ne changera rien. Alors,
ce matin, le départ de Youri Chassin, ça ne changera rien pour François
Legault, ça ne changera pas sa façon de faire. Ce sera, dans ses politiques, le
même François Legault qui nous endette et qui n'offre pas les services de
qualité. Sous François Legault, là, il y a eu une dégradation des services.
Journaliste : ...revenir sur
ce que vous avez dit tout à l'heure. Tout à l'heure, en anglais, vous avez
laissé entendre qu'il s'en... ça le laissait indifférent, dans le fond.
M. Tanguay : Voilà, exact.
Journaliste : Je m'en fous...
Il s'en fout. Mais ça, ça veut dire qu'il s'en fout.
M. Tanguay : François
Legault, là, ce matin, le départ de Youri Chassin, là... puis c'est une belle
langue... ça va le laisser ni chaud ni froid. Ce matin, François Legault, là,
ça ne va rien changer dans sa perception, dans sa façon de faire. C'est lui qui
décide, puis que Pierre Fitzgibbon soit là ou pas là, que Youri Chassin soit là
ou pas là, ça n'a pas d'importance. Ce matin, pour François Legault, là, le
départ de Youri Chassin, il ne va pas réaliser rien, puis ça n'aura pas d'importance
pour lui, malheureusement.
Journaliste : En anglais,
vous avez dit qu'il dépense de façon irrationnelle.
M. Tanguay : Oui. Alors,
gaspillage, gaspillage. Pour nous, dépenser de façon rationnelle, c'est de
s'assurer que chaque dollar que les payeurs de taxes envoient à Québec, bien,
puisse être investi pour maximiser les retombées puis dans la qualité des
services. François Legault, la manière dont il a dilapidé les fonds publics,
par du gaspillage, bien, il nous a endettés, puis les Québécoises, Québécois
n'ont pas les services puis ils attendent de longues heures, par exemple, aux
urgences, comme jamais au Québec.
Journaliste : There's going to be a bill, today, introduced on regulating tipping.
Is tipping... has been too far in Québec, in your opinion?
M. Tanguay :
I think that... First of all, we will
take the time to read and to see what's included in this bill. I think that
there's, probably, things to be done with respect to this, but we will, first,
read the bill and we...
Journaliste :
...understand what's in the bill yet.
But as a citizen yourself, when you're out there and you're going to a
restaurant, I mean, do you think that...
M. Tanguay :
I saw, like everyone, an increasing
pression with respect to tipping. So, of course, we... the social contract is
to... if you are satisfied with the services, to tip at the 15%. But, now,
suggesting 18%, 20%, 22%... now, we see that there's an increased pressure to
increase the tip. And so, I think that it's a good thing to have a
conversation, a discussion, and we will be willing to work with the Government.
But first, we will be reading the law... the bill.
Journaliste :
And do you think... Just to go back to
the Chassin... Youri Chassin thing, do you think it's legitimate for him to sit
with all of these opinions he has of his own party? Do you think it's
legitimate for him to sit as an independent and still draw a salary from the
public?
M. Tanguay :
I think that he has been elected as a
CAQ MNA in 2022. Now, I'll see what he's going to be announcing at... this
morning. He's going to have a press conference, and we will see, but... So, as
we speak, he's still a CAQ MNA, so we'll see what he's going to do.
(Fin à 8 h 52)