(Huit heures deux minutes)
M. Bouazzi : Bon matin, tout
le monde. Très heureux d'être avec vous ce matin. Comme vous, ce matin, nous
avons vu la lettre ouverte de M. Chassin à son propre parti. Je vous avouerai
qu'on a une réelle inquiétude à Québec solidaire de la suite des choses. On
connaît les orientations idéologiques de M. Chassin, plus de coupes, plus de
privatisations. Et la question qui se pose, c'est : Allons-nous aller vers
plus de coupes et plus de plus de privatisations, donc vers de l'austérité?
On sait à quel point l'austérité du Parti
libéral a fait mal au Québec jusqu'à maintenant. Les écoles sont délabrées à
cause du manque d'investissements qui a été fait. On voit que le gouvernement a
déjà démarré ce genre de processus par rapport, justement, encore une fois, à l'éducation
dans nos cégeps et nos universités, où, comme vous le savez, en plein mois de
juillet, ils ont reçu une lettre pour couper drastiquement les différents
investissements qu'ils avaient.
Ça fait que nous, ce qu'on dit, c'est :
Où se place donc le gouvernement Legault? Et va-t-il aller vers encore plus d'austérité,
répondre, donc, aux appels de ce... de ce député, M. Chassin, qui est, pour le
moins qu'on puisse dire, un radical? Voilà.
Mme Labrie : Merci, Haroun.
Effectivement, les constats qu'on a de la difficulté à livrer les services
publics actuellement puis qu'il y a un début de mesures d'austérité, c'est très
inquiétant. C'est d'autant plus surprenant d'avoir vu hier le gouvernement de
François Legault refuser d'appuyer notre motion et de décider de laisser de l'argent
sur la table, finalement, du côté du gouvernement fédéral — 200 millions
qu'on laisse sur la table — qu'on aurait besoin pour nourrir nos
enfants dans nos écoles, alors qu'on proposait d'aller le chercher avec une
entente sans condition.
Il n'y a pas seulement les enfants qui ne
mangent pas à leur faim au Québec par ailleurs. Il y a de plus en plus de
précarité. L'itinérance, les gens la vivent de plus en plus dans leur quartier.
Ça inquiète tout le monde. Ça pose des enjeux, oui, parfois, de cohabitation.
Et moi, ça m'inquiète de voir qu'on n'agit pas suffisamment pour lutter contre
cette précarité qui est en croissance à travers le Québec.
Là, on a la ministre Rouleau qui a déposé
hier un projet de loi pour réformer l'aide sociale. Et malheureusement elle
rate une occasion d'agir pour lutter contre la pauvreté croissante au Québec. C'est
le dernier maillon de notre filet social, là, l'aide sociale. Et il y a des
belles intentions là-dedans, je pourrais en saluer certaines. Mais, quand même,
on n'est pas en train d'avoir une révolution dans la lutte à la pauvreté, là,
avec ça, ils sont en train d'essayer de faire une réforme à coût nul. Il y a
des personnes, sur ce programme-là, qui gagnent à peine plus de 800 $ par
mois. Vous pouvez imaginer qu'on se retrouve rapidement à la rue, là, avec une
prestation aussi faible.
Moi, j'aurais aimé la voir agir, par
exemple, agir sur les gains de travail. Il y a des gens sur l'aide sociale qui
sont considérés aptes au travail, qui sont capables de travailler quelques
heures par semaine, et on leur interdit de gagner plus de 200 $ par mois,
autrement, ils sont coupés. C'est carrément un incitatif à ne pas retourner
travailler, alors qu'il y a des gens qui sont considérés inaptes au travail et
qui peuvent gagner jusqu'à 15 000 $ par année sans se faire couper.
Ça, c'est une incohérence que je voudrais la voir régler dans son projet de
loi. Je pense que c'est une bonne façon de lutter contre la précarité de ces
gens-là. Et c'est le genre de mesure qui peut se faire à coût nul, par
ailleurs.
Donc, on va la talonner très fort, parce
qu'on ne peut pas rater cette occasion-là, là, de réformer l'aide sociale pour
lutter contre la précarité qui inquiète de plus en plus, là, les Québécois à
travers le Québec.
Journaliste : Qu'est-ce ça
dit la... bien, le... pas la démission, mais la lettre de M. Chassin sur
le gouvernement de François Legault? Il y a eu des départs, hein, on parle...
M. Lévesque... Lefebvre, entre autres, par la suite, M Fitzgibbon qui est
parti également la semaine dernière. Là on a Youri Chassin qui vient un peu,
comment dire, désavouer, si on veut, les politiques économiques du gouvernement
Legault. Qu'est-ce que ça dit sur ce gouvernement, à votre avis?
Mme Labrie : M. Chassin
parle de ses déceptions envers la CAQ. Il n'est pas le seul à vivre des
déceptions envers la CAQ. Énormément de gens sont déçus de ce qui a... de ce
qui n'a pas été livré. Il y a eu énormément de promesses qui ont été faites par
rapport aux services publics, et ce qu'on a constaté, c'est une dégradation,
là, de nos services publics. C'est vrai en éducation, c'est vrai en santé et
services sociaux. Donc, je pense qu'il fait des constats, en termes
d'incapacité de livrer par rapport aux attentes des Québécois, qui sont
largement partagés.
Journaliste : ...vous avez
dit, M. Bouazzi, que M. Chassin était un radical. J'ai bien compris?
M. Bouazzi : Ah oui,
absolument.
Journaliste : Voulez-vous
vous exprimer là-dessus, là? Qu'est-ce que vous entendez par ça?
M. Bouazzi : Bien,
c'est-à-dire on l'a déjà entendu avant qu'il soit élu, parler de privatiser à
peu près tout ce qui existe, hein, de la SAQ à Hydro-Québec. Je pense qu'il vit
dans un monde de radicaux économiques, de libertariens. On peut le comparer à
d'autres libertariens économistes. Et aujourd'hui ce qu'il ce qui met sur la
table, je veux dire, il faut lire les sous-titres, là, tout ce qui est
allègement, se débarrasser des... d'un certain nombre de procédures, etc., dans
nos... dans notre fonction publique, bien, le connaissant, ça veut dire couper
partout et ou privatiser.
Journaliste : ...dans les bras
des conservateurs, là? Vous lui dites qu'il n'est pas dans le bon parti, là.
M. Bouazzi : Bien, ce
n'est pas moi qui le dis, hein, c'est... c'est lui qui le dit actuellement dans
sa lettre. On a du mal à comprendre exactement. Quand il dit : «La CAQ
veut se ressaisir», si, à 9 heures, il vous annonce qu'il quitte la CAQ,
je pense qu'il n'a pas donné beaucoup de temps à son... à son gouvernement de
se ressaisir.
Maintenant, ce qui est sûr, c'est que ce
gouvernement-là de la CAQ n'est pas un gouvernement d'extrême gauche
actuellement, là. Il est... Il a diminué les impôts des plus nantis en arrivant.
C'est la seule chose récurrente qu'il a faite, là, quand il nous parle du
bouclier contre... contre l'inflation. Toutes les autres actions, les chèques,
etc., c'étaient des choses ponctuelles. La seule chose qui est récurrente,
année après année, qui nous prive de 1,7 milliard annuellement, c'est les
baisses d'impôt, et particulièrement celles envers les personnes les mieux
nanties. Ça coûte une fortune et puis ça fait en sorte qu'on a effectivement...
nous, on partage beaucoup de constats avec M. Chassin, effectivement, un
déficit de 11 milliards avec plus de 1 milliard de plus qu'on se rend
compte en plein mois de juillet, un 4 milliards récurrent à chaque année,
qui, s'il est résorbé juste en coupant, bien, c'est une catastrophe pour
l'éducation et la santé. On l'a déjà vécu avec le Parti libéral. C'est...
Mme Labrie : Par
ailleurs, il y a des constats qu'on... qu'on ne partage pas, là, avec Youri
Chassin. Notamment, il oriente le gouvernement vers davantage d'austérité. Nous,
c'est tout le contraire qu'on souhaite. On est très inquiets du virage
d'austérité qui a déjà été entamé dans les derniers mois par le gouvernement de
François Legault, là. Au début de l'été, 400 millions qui ont été coupés
en entretien d'infrastructures dans nos écoles, encore plus, plus tard en
juillet, dans nos cégeps, nos universités. Ce n'est pas la bonne direction. C'est
la direction que Youri Chassin propose, mais ce n'est pas la bonne direction.
Journaliste : En même temps,
c'est rassurant pour vous parce qu'il dit qu'il n'est pas écouté.
Journaliste : Youri Chassin
dit : «On a dépensé à grandes portes, on dépense énormément, et les
services ne sont pas là. Donc, la solution, pour vous, c'est dépenser encore
plus?
Mme Labrie : C'est vrai
qu'il faut se demander comment on utilise cet argent-là, bien sûr, mais
pelleter par en avant des travaux d'entretien d'infrastructures, c'est se
garantir qu'on va payer plus cher quand on va être rendus là parce que les
infrastructures vont s'être dégradées. Ce n'est pas une bonne gestion de fonds
publics. Ça ne sera jamais une bonne gestion de fonds publics de pelleter par
en avant l'entretien des infrastructures.
Après ça, dans les pratiques, vous l'avez
vu qu'on l'a salué à plusieurs reprises quand il y a des réformes de
bureaucratie, par exemple. Notamment, pour les services à domicile, c'est une
bonne question qui s'est posée, là, de... d'utiliser les heures adéquatement
là-dedans plutôt que dans la paperasse, là ce qui est en train d'être fait pour
les médecins, notamment pour ne pas qu'ils perdent leur temps avec des
formulaires, ça, ce sont des réformes bureaucratiques qui sont pertinentes.
Mais, en termes d'utilisation des fonds, il faut entretenir nos infrastructures
comme du monde, puis, oui, on doit réinvestir dans les services publics.
Journaliste : En même temps,
si je peux me permettre, c'est curieux, parce que vous dites que ça vous
inquiète, en même temps, la sortie de M. Chassin, il trouve que la CAQ
n'est pas assez à droite puis est trop proche de vous, là. Vous devriez
quasiment être rassurés. Non? C'est comme s'il disait...
Mme Labrie : Bien,
c'est-à-dire qu'on sait que M. Chassin n'est pas le seul au sein de la CAQ à
souhaiter davantage d'austérité. Moi, ça m'inquiète de voir le gouvernement
prendre ce virage-là. On a vu l'ampleur du déficit. Donc, les orientations
qu'ils nous ont envoyées dans les derniers mois, là, de couper en particulier
en éducation — c'est là qu'on a vu les premières coupures, hein,
alors que c'est la priorité de leur gouvernement — c'est extrêmement
préoccupant. Et, moi, le fait que Youri Chassin quitte peut-être ce
gouvernement ne sera pas suffisant pour me rassurer, là, qu'ils ne vont pas
suivre la voie de l'austérité.
Journaliste : ...est-ce que
ça ne disqualifie pas, donc, tous ses constats en partant? Parce que là, à
partir du moment qu'on dit que quelqu'un... on lui colle l'étiquette de
radical, tout ce qu'il dit n'a plus d'importance...
Mme Labrie : C'est ce que
vous faites, vous?
Journaliste : Pardon?
Mme Labrie : C'est ce que
vous faites, vous?
Journaliste : Bien,
c'est-à-dire que vous venez de connoter beaucoup son intervention, là...
Mme Labrie : Bien,
c'est-à-dire que moi, je me définis moi-même comme radicale dans une certaine
mesure. Je viens de vous parler de la lutte à la pauvreté en s'attaquant aux
racines de la pauvreté. Moi, pour moi, ça ne disqualifie pas nécessairement
quelqu'un. On n'a juste pas du tout la même façon de s'attaquer aux enjeux
sociaux. Peut-être que, pour certaines personnes, le mot «radical» disqualifie
le propos, mais ce n'est pas mon cas, là.
Journaliste : ...que la CAQ
manque de cohésion? C'est un peu la même question qu'au début. Mais est-ce que
vous voyez une cohésion qui s'effrite quand on voit deux personnes qui
quittent, deux autres personnes dans l'année dernière aussi?
Mme Labrie : Bien, écoutez,
il y a un épuisement de ce gouvernement-là, ça, c'est certain. De toute
évidence, ils ne sont pas capables de livrer ce qu'ils avaient annoncé. Ils ne
savent plus comment régler les problèmes qu'ils ont entre les mains. Ça crée
une certaine fatigue, un certain découragement. Moi, c'est ce que je vois, là.
Journaliste : ...sur
Hydro-Québec. Il y a des travailleurs d'Hydro-Québec qui font une sortie ce
matin, là, qui sont... qui disent vraiment, là, qu'on trahit...
M. Bouazzi : L'héritage de
René Lévesque.
Journaliste : ...l'héritage
de René Lévesque. Comment vous voyez ça?
M. Bouazzi : Bien, il est
évident que ce projet de loi là ouvre des portes grandes vers plus de place de
privé et de privatisation de notre production d'énergie, voire même de sa
distribution, hein? Je vous donnerais plusieurs exemples. La barre à partir de
laquelle les barrages peuvent être gérés par le privé passe de 50 à 100 mégawatts,
ce qui fait qu'Hydro-Québec peut très bien les vendre, les barrages, hein? Moi,
j'ai demandé la question à M. Sabia. Il m'a dit : «Ce n'est pas prévu pour
tout de suite.» Qu'est-ce que ça veut dire? Est-ce que c'est lui, est-ce que le
prochain P.D.G. va tout vendre? On ne le sait pas. Le fait qu'on puisse vendre
du privé au privé de l'électricité, on nous dit : Ne vous inquiétez pas,
c'est juste un client. Bon, bien, pourquoi ça ne serait pas Hydro-Québec, tout
simplement, comme ça a toujours été quand il y a des excès de production... de
production... d'autoproduction d'électricité? Pourquoi ouvrir la porte de la
vente du privé au privé puis d'un... donc, d'un réseau parallèle, hein, parce
que c'est ça que c'est, par rapport au seul réseau national que nous avons, qui
est celui d'Hydro-Québec?
C'est des brèches très, très dangereuses
qu'on ouvre sans nous dire pourquoi. Parce qu'encore une fois le plan du
gouvernement, on ne l'a pas. Il se donne le droit de... la responsabilité de
faire le plan dans son projet de loi. Nous, on pense qu'avant d'ouvrir toutes
ces brèches-là dans un héritage qui est effectivement très important pour les
Québécoises et Québécois, bien, il faut absolument avoir un débat sur pourquoi.
Ça fait qu'on comprend tout à fait les inquiétudes du syndicat.
Et d'ailleurs on est très tristes qu'ils
ne soient pas invités. Nous avons envoyé une lettre hier même... après avoir
demandé à la ministre, la semaine dernière, de rallonger d'une semaine les
consultations, nous avons envoyé une lettre à M. Jolin-Barrette hier même pour
demander de rajouter les 15 groupes qui ont fait la demande, cet été, de participer
aux consultations. Ça prendrait trois jours exactement, on a fait le calcul,
dont le syndicat d'Hydro-Québec, dont l'IRIS, dont Greenpeace, dont des groupes
de Premières Nations. On pense que, pour ouvrir des brèches aussi importantes
dans cet héritage-là, bien, on a intérêt à avoir un minimum de débats. Et on
espère que, justement, cette ministre, Mme Fréchette, va nous montrer de
l'ouverture et un changement d'attitude de la part de la CAQ, qui, jusqu'à
maintenant, sur tout ce qui touche à l'énergie, bien, on a fait les choses sans
véritable débat et sans...
Journaliste : Mais le fait
qu'elle parle maintenant de trouver un équilibre, vous ne trouvez pas que c'est
déjà un changement ton de la part du gouvernement?
M. Bouazzi : Oui. Alors, moi,
je passe huit heures par jour avec elle tous les jours en commission. Moi, je
ne l'ai pas vu, ça. Je ne l'ai pas entendu. Je ne l'ai pas entendu à la période
de questions. Je l'ai lu dans le journal, effectivement, ce matin. On accueille
ça avec joie. J'espère honnêtement que, justement, ce changement va se
matérialiser dans les différents échanges que nous avons en commission. Pour
l'instant, je ne l'ai pas vu.
Mais l'autre chose, c'est que ce n'est pas
ce qu'a dit le premier ministre. Donc, on aimerait bien savoir exactement où se
place M. Legault sur cette question-là. Parce qu'en période de questions, ça
fait deux jours qu'il nous dit que ce n'est pas important pour lui. Nous,
depuis le début, et puis pas cette semaine, depuis le début, depuis deux ans
que j'ai, moi, cette responsabilité-là, on le répète à n'en plus finir :
Il faut prioriser la décarbonation de l'industrie québécoise, des PME
québécoises. Parce que, d'abord, c'est ça qui va faire leur survie et leur
essor, et deuxièmement, c'est ça qui nous est demandé dans les accords de Paris,
ce n'est pas de décarboner New York, là. Et c'est les accords de Paris qui vont
nous permettre de donner une chance à la planète. Ça fait que
c'est important.
Le Modérateur
: En anglais.
Journaliste :
Do you see the letter of Mr. Chassin as
a slap in the face to Minister Drainville, Minister Dubé, who are basically
putting in place reforms in education and in health? Is it a slap in the face?
Mme Labrie :
It is a slap in the face for all the Government
of Coalition avenir Québec
because it's the evidence that they did not deliver in terms of public
services. They did not deliver.
Journaliste :
And you can hear that from your
constituents?
Mme Labrie : Absolutely. But we hear that all day long, all week long, all year
long. That's what people see: the CAQ didn't deliver what they promised.
Journaliste :
Is there... Is it the beginning of the
end for the CAQ? Do you see this this morning, with Mr. Fitzgibbon last week?
Mme Labrie :
Well, we are at the middle of this
mandate. I still hope they can make good decisions. I still hope they can
listen to the propositions that we make. We are here every day to help them
take better decisions to take care of our public services. And if I'm still
here, it's because I hope they can listen to us. So, I hope it's not the
beginning of the end because they are in charge of everything in Quebec. We
cannot leave them fail, you know.
Journaliste :
What message do you think it sends to see
Mr. Chassin come out like this this morning, you know, just a week after we saw
Mr. Fitzgibbon leave? What message do you think that sends?
M. Bouazzi :
Yes. Obviously, at this stage, we'll
let the CAQ deal with their problems.
Having said so, even if
we agree on the fact that the CAQ is failing, including education and health, obviously,
Mr. Chassin is an extremist from a point of view of budgetary restrictions. And
everything that has... If the CAQ decides to go towards more cuts and austerity,
it would be a catastrophe for Quebeckers obviously first, but probably for the
CAQ too. I mean, let us remember that they arrived to power because the Liberal
Party did actually terrible restrictions that we actually pay the price today.
Mr. Chassin is part of the economists that would love to sell Hydro-Québec and the SAQ, etc., and cut
absolutely everywhere and get rid of a huge percentage of the public workers
that actually do amazing things with not much, so far.
So, we're worried that we
will see more cuts and more austerity, having seen already starting this
situation with the education. As you know, they actually did cut a huge amount
of the budget of all our CEGEPS and universities in this July, and this will
already have big consequences. So, no austerity, please. We understand he's
mad, he has his problems. He explained that he didn't want to be a minister, it
wasn't his goal. We have no idea. It's their problem.
Having said so, the real
problem today for Quebeckers is, if we cut even more and we have less services,
it would be a terrible situation for our health care and education
specifically.
Journaliste
: What about the six years? Like, the CAQ Government is now in sixth
year in power. There is a fatigue. How do you overcome this? Is it possible?
Mme Labrie :
Well, I think it's possible to overcome
this if they listen to the propositions that we make. They don't have ideas how
to bring solutions to the problems that they have in their hands. So, they can
listen to the… to the citizens, to other parties. We have solutions for this.
We keep giving them solutions. They just have to listen.
Journaliste :
A new legislation is going to be
introduced today to try and regulate tipping. Is tipping out of control in
Quebec right now, in your opinion?
M. Bouazzi :
«Bien», there is probably «des excès»…
excessive tipping here and there. We're totally open to study what will… what the
Government will put on the table. We're not against at all this conversation.
Journaliste :
Is there anything that you would like
to see in this bill that you think Quebeckers may need?
M. Bouazzi :
«Bien», we understand that we tip every
day, multiple times a day, for a lot of people. And it's a real conversation. I
mean, as you know, now we're being asked to tip even in depanneurs, etc. It's a
good conversation to have to see where… what we should do with all that.
Le Modérateur
:
Merci.
(Fin à 8 h 20)