(Neuf heures)
Mme Dionne : Alors, bonjour
et bienvenue, tout le monde, à cette conférence de presse pour le lancement
officiel des travaux de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et...
sur la santé et le développement des jeunes.
Donc, je vous remercie beaucoup de votre
présence ce matin. Je vous présente mes collègues membres du comité directeur
qui siégeront avec moi et avec qui j'ai eu le plaisir de collaborer cet été
pour l'organisation des travaux : donc notre vice-président, le député de
Marquette M. Enrico Ciccone, le député d'Hochelaga-Maisonneuve Alexandre
Leduc et le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé. Je tiens également à
souligner la présence des huit autres membres de la commission qui sont ici
présents. Alors, merci beaucoup de votre présence.
Donc, le caractère transpartisan pour nous
est fondamental, et les enjeux qu'on va examiner sont d'une importance
primordiale pour nous tous, quel que soit notre parti politique. Plusieurs
d'entre nous à la commission sommes confrontés au quotidien, à ses défis, on le
sait, en tant que parents. On est aussi très heureux et fébriles d'entreprendre
aujourd'hui le mandat qui nous a été confié le 6 juin dernier.
Donc, la commission a reçu le mandat de
l'Assemblée de se pencher notamment sur le temps d'écran chez les jeunes, les mesures
d'encadrement des écrans, notamment à l'école et sur le Web, y compris l'accès
aux outils numériques d'apprentissage, l'accès aux réseaux sociaux, y compris
par l'entremise des jeux vidéo, la cyberintimidation, y compris le partage de
matériel sexuellement explicite, l'accès des mineurs à la pornographie sur le
Web, la cyberdépendance, et finalement la publicité destinée aux enfants sur
les plateformes et les applications.
Afin d'entreprendre les travaux du bon
pied, nous avons suivi hier une formation sur le temps d'écran chez les jeunes
et ses conséquences sur les réseaux sociaux. Donc, cette formation a été très
bénéfique pour tout le monde dans la mesure où elle a permis à l'ensemble des
membres de la commission de commencer les travaux avec une meilleure
compréhension des principaux enjeux, mais aussi les réseaux sociaux et les
autres applications qui sont utilisées par nos jeunes.
D'ailleurs, on veut placer les jeunes au
cœur de notre mandat. On souhaite entendre directement... On souhaite les
entendre directement sur la relation qu'ils entretiennent, notamment avec les
écrans, avec les réseaux sociaux et aussi avec les jeux vidéo. Notre approche
va être basée sur des échanges et l'écoute afin d'obtenir un portrait juste et
équilibré qui fait place tant aux effets positifs que négatifs des réseaux
sociaux.
On est aussi très conscients que notre
mandat interpelle non seulement les jeunes, mais également les parents, les
grands-parents, des intervenants du secteur de l'éducation, les spécialistes de
la Santé publique, du développement de l'enfant, du droit, de la psychologie,
de la sociologie et aussi de la pédagogie. On pense que c'est sain de réunir
notre société autour de cet enjeu et de donner la parole aux spécialistes, mais
aussi aux parents et aux jeunes. On l'entend tout autour de nous. C'est un
sujet qui touche beaucoup les parents d'enfants de tous les âges, autant nos
tout-petits que nos jeunes adultes aux études supérieures.
L'objectif de cette première phase de
consultations est de mieux comprendre les effets que le temps passé devant un
écran suscite sur le développement social, cognitif et physique de nos jeunes.
On souhaite obtenir un portrait nuancé de la situation qui nous permettra
ensuite d'amorcer des délibérations pour obtenir un débat solide et factuel,
qui nous permettront par la suite de faire des recommandations pour mieux
encadrer le temps d'écran.
Vous savez, le Québec n'est pas le seul à
s'interroger sur la place des écrans dans nos vies. Plusieurs autres États se
sont aussi penchés sur ces questions. C'est pour cette raison que la commission
a invité des expertes et des experts du Québec mais aussi d'autres pays comme
la France, le Royaume-Uni et les États-Unis et l'Allemagne. Ce sera également
l'occasion d'entendre les spécialistes sur ce qui se fait ailleurs dans le
monde en matière d'encadrement du temps d'écran et d'utilisation également des
réseaux sociaux. Ces exemples et ces pistes de solutions nous seront proposés
et pourront alimenter nos échanges et orienteront par la suite la poursuite des
travaux.
Alors, je passe maintenant la parole à
notre vice-président, le député de Marquette M. Enrico Ciccone.
M. Ciccone :Merci beaucoup, Mme la Présidente. À mon tour de vous
saluer, chers membres de la commission. Bonjour. Je suis très, très heureux
d'être présent ici, aujourd'hui, en compagnie de mes collègues. Pour ceux qui
me connaissent, vous savez que j'adore et je prône le travail transpartisan. Il
n'y aura qu'une couleur ici dans cette commission, ce sera celle du bien-être
de nos jeunes.
Au cours des prochains jours, nous aurons
le privilège d'entendre près d'une quarantaine d'expertes et d'experts
d'organisations qui aborderont plusieurs des questions à l'étude par la
commission. Il est fondamental, dans le cadre de nos travaux, de ne laisser
aucune pierre non tournée.
La sélection des témoins pour les
consultations et les auditions publiques n'est jamais un exercice facile. Les
questions à l'étude ont fait couler beaucoup d'encre au cours des dernières
années, autant au Québec qu'ailleurs dans le monde. Notre objectif pour cette
première phase de consultations était d'identifier des personnes et des groupes
qui incarnent une variété de points de vue et qui oeuvrent dans divers domaines
afin de couvrir l'ensemble des éléments à l'étude dans le cadre de ce mandat.
À la fin août, les personnes et les
groupes que nous entendrons à compter de cet avant-midi ont reçu le document de
consultation qui contextualise les sujets à l'étude, dresse un bilan de la
recherche récente sur plusieurs questions à l'étude par la commission et
propose des pistes de réflexion, d'ailleurs, vous trouverez dans votre pochette
de presse... que vous trouverez d'ailleurs dans votre pochette de presse. Je
vous invite à le consulter pour prendre la mesure des défis qui nous attendent
en matière de gestion du temps d'écran chez les jeunes et du contenu qu'ils
consultent en ligne.
En terminant, j'aimerais préciser que les
personnes ou organisations qui ne participent pas à ces auditions peuvent
soumettre un mémoire à la commission. Ils seront tous pris en considération par
les membres.
Je cède maintenant la parole à notre cher
Alexandre.
M. Leduc : Merci, mon cher.
La commission n'a pas l'ambition de ne traiter que les aspects négatifs du
temps d'écran. Il faut qu'on ait une approche nuancée. Ma présidente le disait
à l'instant, c'est un constat qui est partagé. On l'entend aussi. Il y a des
jeunes qui trouvent que l'accès à un téléphone peut participer à briser
l'isolement. Des fois, on vient de changer d'école, on n'a pas encore de
nouveaux amis, bien, le téléphone... pas nécessairement durant une classe, bien
sûr, mais en soi, la connectivité peut nous permettre de garder les contacts,
des fois, avec des membres de la famille éloignée, avec des amis qu'on a perdus
parce qu'on a changé de ville, de village ou on a juste changé d'école. Donc,
il va falloir aussi qu'on approche, comme on le disait tantôt, de manière
nuancée cette discussion-là, en ayant aussi à l'esprit les aspects
potentiellement positifs de l'avancée de la technologie. Ce n'est pas la
première fois, donc, qu'il y a une avancée technologique dans l'histoire de
l'humanité. Il n'y a pas juste du noir là-dessus, il peut y avoir du positif.
Donc, beaucoup de zones de gris seront à explorer, que nous explorerons à
partir d'aujourd'hui même dans les différentes présentations que nous
entendrons.
L'autre aspect qui est très important
aussi, on l'a dit à plusieurs reprises, on veut entendre les jeunes. Si on veut
qu'ils aillent une adhésion à ce qu'on va proposer à la fin de cet exercice-là,
il faut qu'on les ait pris au sérieux. Donc, si on veut qu'ils nous prennent au
sérieux, il faut qu'on les prenne au sérieux. Et ça, ça veut dire les entendre,
les écouter, ce pour quoi nous allons organiser des rencontres dans des écoles
primaires, secondaires du Québec.
Nous venons de déterminer les régions qui
seront visitées. Il y aura donc la Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent, la
Côte-Nord, la Capitale-Nationale, Montréal et l'Outaouais. Les détails sont
encore à être attachés sur quelle école exacte sera visitée et quand et dans
quelles modalités, mais ça va se faire assez rapidement parce qu'on veut que
les travaux progressent. On se rappelle qu'on a un certain délai, bien sûr,
pour arriver à des conclusions. On vise donc des semaines en novembre pour
faire ces visites-là, où l'ensemble des collègues de la commission seront
invités à participer. On a bien hâte que ça se passe et on y travaille en ce
moment. Dès que les détails seront, bien sûr, peaufinés, on va les communiquer.
Je passe la parole à Pascal.
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente, M. le vice-président, chers collègues. Plusieurs députés mobilisés
pour une cause importante pour notre société, je suis très heureux de ça. En 17 ans
de vie politique, c'est la première fois que je participe à une telle
commission, et j'en suis très heureux de faire équipe avec mes collègues de
l'Assemblée nationale de toutes les formations politiques qui vont faire un
travail sérieux, relativement rapide, mais on va bien faire les choses.
Alors, on est conscients que les sujets
traités par la commission interpellent plusieurs Québécois et Québécoises.
C'est pour cette raison que nous souhaitons offrir à l'ensemble de la population
la possibilité de se prononcer et d'exposer son point de vue sur des questions
à l'étude, comme l'utilisation des écrans et des réseaux sociaux par nos
enfants, nos adolescents et nos jeunes adultes.
Comme nous nous intéressons
principalement, dans nos travaux, aux jeunes de moins de 18 ans, les
jeunes du préscolaire, du primaire et du secondaire, nous optons pour
différents moyens de consultation de la population. Pour ce faire, une
consultation en ligne sera lancée sur le site de l'Assemblée nationale dans les
prochaines semaines. Cette consultation est une occasion d'en apprendre
davantage sur les perceptions de la population sur la place des écrans, des
réseaux sociaux et des jeux vidéo dans la vie des jeunes.
Entre-temps, les gens qui veulent participer
à nos travaux dès maintenant ou qui souhaitent s'exprimer plus longuement sur
les questions que nous examinons peuvent soumettre un commentaire via la page
Web de la commission spéciale, transmettre un mémoire au secrétariat de la
commission. Nous résumons toutes les façons de participer à nos travaux dans la
page Web de la commission spéciale que nous lançons cette semaine et dont vous
avez l'adresse sur le document Étapes importants des travaux dans votre
pochette de presse.
La commission a jusqu'au 30 mai 2025
pour déposer son rapport. Nous avons bien l'intention de remplir notre mandat à
l'intérieur du délai qui nous est imparti et de produire un rapport étoffé et
éclairant.
Mme la Présidente, en conclusion.
Mme Dionne : Oui. En conclusion.
Alors, l'ensemble des membres de la commission, on compte mener ce mandat dans
un esprit de collaboration et d'ouverture. Alors, on est très fébriles ce matin
de commencer les consultations, qui vont durer... qui vont s'échelonner sur
trois semaines, donc une trentaine d'expertes et d'experts qu'on a bien hâte
d'entendre.
Alors, sur ce, nous sommes maintenant
disponibles pour répondre à vos questions.
La Modératrice : Bon. Alors,
merci de m'indiquer si vous avez des questions. On va débuter la période de
questions avec Karine Gagnon, Journal de Québec.
Journaliste : Bonjour. Je me
demandais si vous allez étudier, dans le cadre du mandat, la possibilité
d'instaurer une majorité numérique.
Mme Dionne : Présentement on
n'exclut absolument rien. Donc, on va entendre les experts et les expertes sur
le sujet. On a plusieurs questions, justement, là, qui nous ont été proposées,
donc il n'y a rien d'exclu pour le moment.
Journaliste : Merci.
La Modératrice : Est-ce qu'il
y a une sous-question, Karine, ou...
Journaliste : Non, ça va.
Merci.
La Modératrice : Valérie
Gamache, Radio-Canada.
Journaliste : J'aimerais vous
entendre sur la tournée dans les écoles. Premièrement, sur le choix des régions,
est-ce que c'est des régions dont vous avez entendu davantage parler? Est-ce
qu'il y a des raisons pourquoi?
Mme Dionne : Il y a certains
critères qui ont été établis dans le sens où on voulait aussi visiter des
régions plus différentes, donc l'est du Québec, l'ouest, des régions où il y a
des plus grandes écoles, plus petites écoles. On souhaite aussi consulter les
Premières Nations, donc la Côte-Nord a été choisie en fonction de ça.
Évidemment, ce sont des tournées... une tournée qui va s'échelonner sur
10 jours, donc c'est certain qu'on avait aussi des choix à faire. Donc, on
a... en comité directeur, là, c'est comme ça qu'on a sélectionné les régions.
Je ne sais pas si mes collègues veulent ajouter quelque chose.
M. Ciccone :Puis hier... Puis on est contents de notre décision parce
qu'hier, lors de notre formation, on avait une experte doctorante qui était
avec nous autres, un docteur, puis elle nous disait qu'elle, ses études, quand
elle fait ses formations, ce n'est jamais les mêmes réponses, que ça soit dans
les grandes villes ou que ce soit dans les régions. L'aspect des parcs,
l'aspect des lacs, l'aspect des activités physiques, bien, c'est différent. Dans
des endroits où il y en a moins, les réponses vont être différentes, les enjeux
vont être différents avec les écrans. Alors, c'est pour cette raison-là qu'on
s'est vraiment étendus, là, à la hauteur du Québec, là.
Journaliste : Et il y a quand
même des écoles qui ont une approche différente. Certains vont dire :
Bien, le cellulaire en classe, sur le pupitre. D'autres vont dire : Le
cellulaire, pas du tout sur le terrain de l'école. Est-ce qu'il y a aussi une
sélection des établissements qui a été faite?
Mme Dionne : La sélection des
établissements est en train de se faire. Maintenant, on vient de déterminer les
régions, mais comme Enrico disait, l'utilisation du temps d'écran est
différente selon même les types d'écoles, soit les collèges privés, les écoles
publiques, les milieux défavorisés versus les milieux favorisés. Donc, c'est
sûr que la sélection des écoles va se faire en fonction de différents critères
comme ceux-ci.
M. Ciccone :C'est pour cette raison-là que, justement, on a l'apport de
nos valeureux collègues, des membres... des nombreux collègues de l'Assemblée
nationale avec nous pour justement... de la commission pour être capables
d'aller voir dans leurs régions. C'est eux qui connaissent les mieux leurs
régions. Ce sont les premiers ministres de leur circonscription, alors ils les
connaissent mieux que tout le monde. Ils les connaissent mieux que tout le
monde.
Mme Dionne : Effectivement,
rien de mieux que des députés sur le terrain pour nous faire des suggestions
appropriées.
Journaliste : Merci.
La Modératrice : Marie-Michèle
Sioui, est-ce que tu avais une question?
Journaliste : Bien, en fait,
je m'excuse de mon retard ce matin. Puis vous l'avez peut-être dit, mais le
budget de la commission, c'est quoi?
Mme Dionne : Présentement, il
est en... on le détermine en fonction de la tournée qu'on va faire. Il va être
déposé au BAN, puis après ça, vous pourrez avoir... Il doit être accepté au
BAN, là, pour la prochaine étape, là. Maintenant, on est en train de le
peaufiner, là, justement, là, suite à notre décision de tournée.
Journaliste : Puis, à la fin,
la commission va avoir le pouvoir de faire des recommandations. Comment vous
allez vous assurer qu'elles vont être suivies?
Mme Dionne : Exactement.
Nous, notre mandat de la commission spéciale, c'est vraiment... c'est justement
d'émettre un rapport avec certaines recommandations. Maintenant, après ça, ce
sera au gouvernement, là, à en prendre connaissance et de voir, là, qu'est-ce
que... qu'est-ce qu'il souhaite appliquer.
M. Leduc : Moi, j'ai eu
l'occasion de siéger sur une commission spéciale dans l'ancien mandat, c'était
sur l'exploitation sexuelle des mineurs, puis il y avait eu un comité de suivi
qui avait été créé. Le premier ministre avait attribué cette fonction-là, à
l'époque, c'était à Mme Guilbault, responsable de la Sécurité publique.
Donc, à l'époque, elle avait créé un comité de suivi. Puis les ex-commissaires,
on avait eu des rencontres avec elle aux six mois, à peu près, pour regarder
comment avançaient nos recommandations. Donc, ce n'est pas écrit nulle part de
la manière dont ça procède, mais c'est un exemple qui avait été utilisé dans
l'ancien mandat, qui pourrait, à la convenance, bien sûr, du gouvernement, être
réutilisé cette fois-ci.
Mme Dionne : Puis, vous
savez, depuis 1984, des commissions spéciales, il n'y en a pas eu beaucoup. Et
lorsqu'on crée une commission spéciale, c'est parce que l'enjeu qu'on souhaite
travailler et analyser est très important pour l'ensemble des élus. Donc, on
est... je pense que tous les partis confondus, on est tous d'accord, là, qu'on
a un problème de société puis qu'on doit avoir une prise de conscience
collective. Donc, les commissions spéciales, quand on en forme, c'est vraiment
parce que l'enjeu est très important pour l'ensemble des élus.
Journaliste : Diriez-vous que
vous êtes, si je peux me permettre, animés par un sentiment d'urgence même?
Mme Dionne : On souhaite...
Ce qu'on souhaite, c'est que... On le sait qu'il y a un enjeu. On en est très
conscients. Maintenant, on souhaite vraiment prendre le temps. Parce que, vous
savez, il y a... oui, il y a des mesures dans d'autres pays qui ont été
appliquées, mais il y a toujours la question de l'applicabilité. Donc,
présentement, dans les prochaines semaines, on va être en mode, vraiment,
écoute. On a la chance, même, au Québec, d'avoir des experts et des expertes
qui se sont penchés sur le sujet puis qui ont fait vraiment de belles études.
Alors, notre rôle, dans les prochaines semaines, ça va être vraiment d'écouter
ces experts-là. Et, suite à ça, on ira aussi rencontrer les jeunes, parce que,
vous savez, si... dans le fond, ce sont eux, les principaux concernés, donc on
souhaite vraiment les entendre puis avoir leur opinion. Oui, Pascal.
M. Bérubé : Peut-être ajouter
qu'on a aussi un oeil sur, évidemment, ce qui s'est fait à l'international,
notamment en France, qui ont fait un travail exceptionnel de recensement des
meilleures pratiques. Alors, on a une belle équipe avec l'Assemblée nationale
qui nous assiste en matière de veille et de nous soumettre ce qui a été fait
ailleurs. Alors, c'est très stimulant pour ça. On a des experts québécois, on a
la contribution des parlementaires, des personnes qu'on va rencontrer, des
jeunes, mais aussi à l'international de gens qui, j'ai l'impression, vont aussi
s'intéresser à ce qu'on va faire. Donc, ça nous permet d'avoir une vision très
large et d'arriver avec quelque chose de moderne et d'ouvert sur le monde. Moi,
je trouve que c'est très prometteur comme commission.
Journaliste : Merci.
M. Leduc : Si je peux
rajouter, je la ressens, moi aussi, l'urgence, puis, en même temps je trouve
l'importance de prendre un certain temps pour attacher un consensus. Puis ça,
c'est... il faut se donner de l'espace pour ça. Je pense que l'espace qu'on a
est somme toute raisonnable, parce que, si on veut trouver des solutions
pérennes, qui ont l'adhésion de la classe politique et l'adhésion de la
population, en particulier les jeunes à qui ça va s'appliquer, il faut qu'on
ait un consensus de société, ça prend un certain temps à faire. On n'aborde pas
toujours tous les thèmes avec la même position. Certains ont des positions déjà
plus arrêtées, d'autres ont des positions plus... en recherche de positions, je
pourrais dire. C'est bien comme ça. C'est correct. C'est parfait. Puis le mode
de travail transpartisan permet d'arriver à ce genre de consensus là, qu'on
espère le plus solide possible, le plus fort, sur l'ensemble des sujets pour
qu'après ça, ça soit applicable rapidement dans la société.
Journaliste : Merci.
La Modératrice : Karine
Gagnon.
Journaliste : Vous n'avez pas
l'impression qu'il y en a déjà un, consensus, à la lumière des recherches qui
ont été faites justement, à l'international, que vous citez? Il n'y aurait pas
eu moyen d'accélérer le dépôt d'un rapport?
Mme Dionne : Quelqu'un veut
répondre?
M. Bérubé : Juste vous dire
que déjà, dans les délais, ça va être assez intense. On va bien travailler. On
a bien planifié. Mais mai, c'est quand même assez rapide, hein, pour arriver à
un rapport, alors je trouve qu'on fait les choses dans l'ordre.
M. Ciccone :Et, si vous me permettez, je pense qu'il ne faut pas mettre
non plus la charrue avant les bœufs. Parce que, comme on disait... Puis le même
principe, là, s'applique avec justement une façon de faire ici, au Québec, là,
où qu'on va aller visiter les régions. Chaque région est différente. On a
légiféré en France par exemple. Ils ont fait des choses en Australie également,
en Europe. Alors, ce n'est pas la même chose, là, ce n'est pas le même contexte.
On voit également ce qui a fonctionné. On va... On va discuter avec eux autres.
On va voir également ce qui n'a pas fonctionné. Ce n'est pas toujours bon être
le premier non plus. Je pense qu'il faut prendre notre temps pour essayer de...
C'est essai-erreur. On regarde ce qui a été fait ailleurs puis on va essayer de
l'appliquer, là, vraiment en fonction de la réalité de notre situation ici, au
Québec, là.
Journaliste : Puis on n'est
pas un peu en retard, justement, quand on voit les avancées qu'il y a eu
ailleurs déjà?
M. Bérubé : Encore une fois,
on a abordé ensemble pour la première fois cette question-là au printemps 2023,
où il y a eu des échanges à l'Assemblée nationale. Les partis ont été
interpelés sur cette question-là. Donc, assez rapide entre la première fois
qu'au plan parlementaire tout le monde a pu être saisi puis aujourd'hui. Ça a
été quand même assez rapidement. Là-dessus, je veux saluer que le gouvernement
a réagi assez rapidement pour créer la commission qu'on... plusieurs
demandaient. Donc, j'ai déjà vu d'autres commissions dans le passé, je trouve
que ça y va plutôt rondement.
M. Leduc : Tu sais, prenons
l'exemple des cellulaires en classe, il n'y a pas de littérature scientifique
unanime sur dire : Il faut tout le bannir en classe, il faut-tu le bannir
à l'école? La... Tu sais, il y a comme plein de niveaux. Ce n'est pas... Ce
n'est pas clair, ça. Il y a... Oui, ça commence à pulluler un peu partout dans
le monde, des initiatives, des législations, forcément, on le voit, mais c'est
quoi le consensus scientifique, c'est quoi la bonne méthode? Je pense que
l'urgence... le consensus, c'est qu'il y a urgence de faire quelque chose, de
s'y pencher. Puis là-dessus, visiblement, la classe politique est unie sur
cette lecture-là de faire quelque chose. Mais le quoi exactement, c'est ça
qu'on va devoir trouver à l'issue de ces quelques mois que nous passerons
ensemble.
M. Ciccone :Puis je pense que ça serait une grave erreur de commencer à
faire la nomenclature de qui a été le premier, qu'est-ce qui a été dit. Tu
sais, on pourrait... je pourrais vous énumérer ce que nous, on a fait, ce que
le QS a fait, ce que le Parti québécois a fait, toutes les demandes de mandat
d'initiative, par exemple, ou ailleurs. Ce n'est pas le temps de... Ce n'est
pas le processus. Là, ce qui est important, c'est d'arriver à un résultat qui
va être... qui va être... qui va être pérennisé aussi puis qui va... qui va
durer dans le temps puis qu'on va être capables... non seulement qui va durer
dans le temps, mais on va être capables également... avec les futurs députés,
là, être capables d'ajuster aussi, là.
La Modératrice : Est-ce qu'il
y a d'autres questions en français? On va passer aux questions en anglais. Je
ne vois qu'une seule représentante des médias anglophones. Vous pouvez y aller.
Journaliste : Bonjour. Angela MacKenzie de CTV. I'd love to hear from each of you briefly. After
the workshops that you attended, what are you coming out of that with? What are
your main concerns about social media use and screen time for youth? And what
would be your priority questions in these hearings?
M. Ciccone :
...want to start or you want me to
start?
Mme Dionne :
You can go.
M. Ciccone :
I can go. Well, you know, the good
thing here is that... Thank you for your question. That's why that I think that
we will come up with something substantial. I think everybody's different.
We're different here, all the members are different also, they have their own
lives, they live in different regions, and we all have a goal.
You know, if you ask me
personally what I'm looking for, what I'll be fighting for is everything's with
e-sports. You know, for me, this is an element that I will... I will ask, I
will want answers because for me and my past, to get programs like that in
schools where it creates dependence, for me, I don't... I don't... it doesn't
add up. So, for me, this will be one of the issues I will really, really focus
on. And I will ask questions with the... I don't pretend to know everything. I
have an idea, but I don't pretend to know everything, and I will be asking the
specialists that we will... we will meet in the next few weeks.
M. Leduc :
If I can add something. Last...
Yesterday, it was Emmanuelle Parent, a Ph.D. in communication. The thing I... I
stayed most focused on what she explained is one hour of screen time is not
necessarily a bad hour of screen time. It's... There's a lot of gray zones.
There's a lot of nuance. For example, if you watch a movie with your kids and
you talk about the movie, it's a family experience. It's not a bad one-hour
screen time. If your kid is doing Duolingo and learning Spanish with this...
his phone during one hour, it's not necessarily a bad hour of screen time. If
you watch Andrew Tate for one hour saying bad things about women, maybe it's a
bad hour of screen time. So, she wanted to tell us that it's not all black, all
white, there's a lot of gray zones. It's not all bad, the cell phone, the
connectivity, there might have some good aspects of it.
And this is how we should
approach the topic, with openness, wanting to hear about the teenagers, what
they're experiencing, what they're telling us about, the good things and the
bad things that they are living with this cell phone and this connectivity. But
she was all in nuance, in gray zones. And this is what I wanted to hear. And
I... We will hear her in public today at the commission… this morning or this
afternoon.
Mme Dionne :
This morning.
M. Leduc :
This morning. Emmanuelle Parent will be
there this morning.
Mme Dionne :
And personally, we are... most of all
are parents and we are concerned about the habits from our child, our own
child. So, we have also a personal goal to understand and to be... to be there
for our children and, you know... you know, well, «comprendre».
Une voix :
Understand.
Mme Dionne :
...understand, understand the...
M. Bérubé :
And for myself, I has a degree in
teaching, so I'm pretty aware of the teachers who want to know how they can use
cell phone in class and new technologies in class, if there's… up to them or
the... It's the Minister who is going to send the... a resume or something that
should be national. So, it's all about… we're going to have some proposition,
but how it could be real daily in school and the relationship with the parent
as well. So, the parents sometimes do not know how they should bargain the
relationship: You have your cell phone if you do something, if you're nice. Those
kinds of relationships, that can be tricky. So, if we can look at those kinds
of issues, we're going to do something that we call in French «faire oeuvre
utile». This is what we're going to do. I'm pretty sure about that. And we're
going to discover other angles that we're not aware now but maybe we'll
discover later. So, it's truly something interesting for us as member of
Parliament and for our colleagues as well.
Journaliste :
How urgent is this issue?
M. Ciccone :
Well, I mean, we hear about it. We hear
about it. We're the... We're the ones who transmit the worries here, at the
National Assembly, because we are legislators and... But what we hear in my
riding, the parents, it's that they're lost. Well, I am lost. You know, my son's
25 years old now, but he was 14, 13 and 12, and I was lost. I like to think
that I'm a great father, that I did the right things. But on this end, I
totally lost it. I didn't know what to do. And it's the same, and nothing was
done to... They didn't… We didn't have any tools back then. I didn't know what
do. And now it's a problem, and people are talking more and more about it. And
the parents, they just need some tools, they need to know what to do. We're not
here to tell them what to do in their houses, but we're here to give them some
tools to…
M. Bérubé :
Best prices.
M. Ciccone :
Exactly. To help them. Exactly.
M. Leduc :
To give you maybe a sense of the
urgency, to start a special commission like this, you need a formal green light
from every party. We gave it instantly. Everyone said : Yes, let's do this
right now, let's do this relatively fast. So, the report's going to be filed in
May, around May. So, we have still some time to do the real work to find this
consensus I was talking about earlier. But with the end-date of this finding consensus,
we need to arrive, to land on something. But everyone said yes instantly.
Journaliste : Je vais me
permettre une précision en français, s'il vous plaît. Parce qu'à une question
de ma collègue Angela, vous avez dit : Ça dépend qu'est-ce qu'ils écoutent
ou qu'est-ce qu'ils font sur leur téléphone. Est-ce que je comprends que la
commission va se pencher sur le contenu et pas seulement sur les habitudes, puis
qu'ultimement il pourrait y avoir une recommandation de bannir certains
contenus?
Mme Dionne : C'est effectivement...
M. Bérubé : ...
Mme Dionne : Oui. Bien,
vas-y, Pascal.
M. Bérubé : Bien, tout n'est
pas égal. Je parlais de mon expérience en enseignement. J'ai fait du
remplacement il y a deux ans dans l'école secondaire de Matane. Les enseignants
me disaient : C'est aussi ce qu'ils regardent. Si, par exemple, c'est les
réseaux sociaux, c'est Instagram, c'est TikTok, où ils ont les yeux rivés, ce
n'est pas comme une application, comme a été évoquée par mon collègue, que ça soit
Duolingo ou quelque chose de plus pédagogique qui serait proposé par les enseignants
ou par culture personnelle. Donc, tous les contenus ne sont pas égaux. Il y a
des... Il y a des contenus qui sont... qui peuvent être abrutissants, d'autres
qui sont franchement addictifs, je vais le dire comme ça, des réseaux sociaux.
Donc, évidemment, ça n'a pas toute la même valeur. Et des enseignants et des
enseignantes peuvent proposer des contenus complémentaires à l'apprentissage,
qui seraient bien vus. Alors, il y a de... il y a tout ça dans les nuances. Mais
tout n'est pas égal. Ça dépend ce qui est regardé puis à quelle fin. Alors,
quand un élève, par exemple, demande de quitter la classe essentiellement pour
mettre à jour ou répondre sur les réseaux sociaux, en aucun temps ça peut être
sur le temps de l'école. Ça n'a pas d'affaire là. Par contre, dans une classe
où c'est encadré, c'est autre chose. Alors, c'est là qu'il y a des nuances à
apporter.
M. Ciccone :Et il y a l'élément également... Pour faire suite à votre
question est-ce qu'il y a des différentes catégories d'écrans, là, on va
s'attaquer aussi puis on va poser des questions sur les jeux vidéo. Parce
qu'encore une fois, ce qu'on a appris hier, c'est la problématique, les effets
néfastes des écrans, par exemple, du cellulaire, des réseaux sociaux... n'est
pas le même que sur les jeux vidéo, qui est complètement différent, là. C'est
complètement différent. Alors, il ne faut pas aborder les deux catégories de la
même façon parce qu'on va s'enfarger. Alors, il faut les prendre de façon
différente. Puis les questions... les questions vont être posées, là, pour
apprendre.
Mme Dionne : Et si je peux
compléter, un des mandats de la commission, justement, c'est de s'attarder sur
la publicité destinée aux enfants, donc sur les plateformes et les réseaux
sociaux. Donc, ça aussi, ça va faire partie du contenu, justement, qui... auquel
ils ont accès.
La Modératrice : Oui, une précision,
rapidement.
Journaliste : Sur la
formation que vous avez suivie hier, vous dites : Bon, on a appris que les
effets néfastes des écrans ne sont pas les mêmes que, bon, par exemple, les
applications, les jeux vidéo ou les réseaux sociaux. Est-ce qu'il y a autre
chose, spontanément, qui vous a frappés, là, que vous ne saviez pas
nécessairement ou vous n'aviez pas réalisé puis qui vont guider vos travaux,
là, dans cette formation-là?
M. Ciccone :Bien, ce qu'on a appris hier, puis on va lui faire répéter
aujourd'hui, à la docteure, là, c'est ça, c'est tout l'aspect aussi néfaste. C'est
que des jeunes vont, par exemple, acheter des produits sur Internet. La
pression qu'ils vont mettre sur les jeunes, des jeunes qui vont... qui vont commettre
des gestes qu'ils ne devraient pas commettre à l'insu de leurs parents, sur
Apple Pay, par exemple, avec leur carte de crédit, ces choses-là, ça amène des...
une problématique autre que seulement l'écran. C'est vraiment... Il y a ici une
législation pour empêcher justement les... d'aller attirer les jeunes dans la
publicité. Mais sur l'Internet, c'est ouvert, là. il n'y a aucun, aucun, aucun contrôle
puis... Mais je vous invite à être là aujourd'hui parce que Mme... Dre Parent
était extraordinaire hier.
Mme Dionne : Elle sera
d'ailleurs en commission aujourd'hui avec nous.
La Modératrice
: Oui.
Journaliste :
Just another precision. You mentioned,
you know, the relationship between parents and their children, how they sort of
manage their social media use and screen time. But, you know, we've seen
studies also looking at how adults' use of screens can affect their children.
Is that something you'll also be addressing or looking at in this commission?
M. Bérubé :
Absolutely.
M. Ciccone :
Yes.
M. Bérubé :
Both ways.
M. Leduc : C'était une des
choses qu'elle disait, Dre Parent, hier d'ailleurs. Tu sais, des fois, les
adolescents, quand... Ils sont très conscients d'ailleurs qu'ils passent
beaucoup de temps. Un exercice qu'elle leur fait faire dans les classes, c'est
d'ouvrir l'application sur le temps d'écran dans nos téléphones, puis tout le
monde est un peu gêné d'avoir des quatre, cinq, des fois six heures. Puis tout
le monde, même les ados, sont tous en mode défensif — «oui mais, oui
mais» — puis ils savent que c'est trop. Ça fait que ce n'est pas
comme s'ils étaient fiers d'avoir six puis sept heures. Ils le savent.
Par contre, souvent, ce qu'ils disaient,
c'est que les parents... à la maison, les parents regardent beaucoup le
téléphone aussi. Ça fait que, des fois, l'effet miroir peut être assez
confrontant pour nous-mêmes, qui avons des enfants, dire : Oui, c'est vrai
qu'en la présence de mon enfant je le regarde quand même souvent, peut-être
trop, mon téléphone. Puis c'est ce qu'ils disent les jeunes dans ces ateliers
de Mme Parent. Ça fait que ça aussi, il va falloir qu'on se questionne sur
le rôle des parents comme donneurs d'exemple, l'exemplarité, bref, des parents
avec leurs enfants. Si on est pour leur dire : Tu regardes trop ton
téléphone, oui, mais nous, on le regarde-tu peut-être trop, un peu, aussi? Il y
a cet aspect-là qu'il va falloir garder à l'esprit.
Mme Dionne : C'est pourquoi
que le débat doit se faire avec les parents et les enfants. Puis justement on
veut consulter les parents sur leurs propres habitudes.
Journaliste :
Mr. Leduc, would you mind
repeating that in English?
M. Leduc :
The part for?
Journaliste :
About adult's use and how…
M. Leduc :
Yes. So, the presentation we had
yesterday from Mme Parent, she explained to us that, when she goes into schools
and ask the children, the teenagers what their use of the cell phone, and they
make them open the application about the number of hours they spent on their
phones by week, every children is not proud of having four, five, six and
they're all on the defensive, but they all know that it's too much. But
something they always... she always hears is that they tell about their parents:
Yes, maybe I look too much, but that's what my parents do, they look at their
cell phones at house... at home.
So, the issue here is,
yes, maybe there's too much screen time and we need to talk about it, but we
need to have the discussion with ourselves as parents that maybe we're not...
we're not giving the good example by looking at our phone too much at home in
face of our children. And it might be a complicated message to receive for
teenagers, saying : You look at... too much at your phone, but you're the
phone. In French, we say : «fais pas ce que je dis, fais ce que...»
Mme Dionne : ...
M. Leduc : «Fais pas ce que
je fais, fais ce que je dis.» Do not... what I do...
Journaliste
: Do not what I say, but...
M. Leduc :
Well, you can translate, you know the
say.
Journaliste :
Yes. I know the say.
M. Leduc :
So, that's the topic we need to have as
well, the conversation we have between ourselves as parents.
Journaliste :
Yes.
La Modératrice : Une dernière
question. Valérie Gamache, Radio-Canada.
Journaliste : M. Leduc,
vous, êtes-vous un bon exemple à la maison?
M. Leduc : C'est une... C'est
une très bonne question. Puis ça m'est arrivé pas plus tard qu'en fin de
semaine. On jouait à un jeu de société, ma fille et moi, puis elle est allée
chercher quelque chose dans sa chambre. Puis j'ai eu le réflexe tout de suite
de regarder mon téléphone, les nouvelles, j'ai-tu un message. Puis quand elle
est revenue... puis elle m'a comme un peu grondé : Bien là, papa, on est
en train de jouer, là. Oui, oui, oui. Là j'ai déposé mon téléphone. Mais ça m'a
fait réfléchir. Puis je pense qu'on est peut-être un peu tous comme ça. Mais
c'est... c'est pour ça que j'y repense, puis on est tous d'accord, on n'est pas
dans une logique de dénoncer les gens ou de dire que les gens n'ont pas de
rapports ou ils ne sont pas... tu sais. Même envers les jeunes, il ne faut pas
les faire sentir qu'ils ont tort ou que c'est une génération de bébés gâtés. Tu
sais, je suis assez vieux pour avoir vécu le débat sur les jeux vidéo violents
qui allaient tous nous rendre des tueurs sanguinaires, là. Bien, ce n'est pas
arrivé, même qu'au contraire... Vous n'êtes pas sûre? Vous faites une face que
vous n'êtes pas sûre.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Leduc : Bon. Bien, tu sais,
vous voyez, on ne veut pas tomber dans la panique morale non plus. On le prend
au sérieux, l'enjeu, puis il faut qu'on se parle entre nous aussi comme
parents.
La Modératrice : Merci. C'est
ce qui met fin à cette conférence de presse. Messieurs dames les élus, merci.
(Fin à 9 h 34)