(Onze heures trois minutes)
M. Tanguay : Alors,
bonjour à tous et à toutes! Heureux d'être accompagné ce matin de mes collègues
André Morin et Madwa-Nika Cadet. Pour la CAQ, l'immigration est une menace.
Pour François Legault, on peut constater qu'il y a une perte de contrôle en
immigration.
François Legault, en 2018, rappelez-vous
quand il nous disait : En prendre moins pour en prendre soin. Bien, il
nous a menti deux fois. Il n'en a pas pris moins et il n'en a pas pris soin.
Avoir de l'immigration contrôlée, planifiée, c'est un élément essentiel pour
nos entreprises privées, mais au premier titre pour les services publics. On en
a de besoin aussi dans toutes les régions du Québec. Sous la CAQ, on a vu une
augmentation incontrôlée des nouveaux arrivants, des immigrants temporaires.
Les enjeux sont majeurs : l'accès à
un logement, l'accès aux services de base, un service de garde, en éducation,
en santé, etc. Rappelez-vous, en mai 2023, le Parti libéral du Québec avait
proposé un projet de loi n° 493 pour qu'on puisse intégrer dans la
planification les immigrants temporaires. François Legault a refusé. Il aurait
été bien avisé d'accueillir favorablement notre projet de loi en mai 2023, qui
faisait en sorte que la planification, ce n'étaient plus juste les permanents,
mais c'étaient aussi les temporaires.
Ce matin, on s'inscrit dans cette logique
toute libérale, là, de la nécessité d'avoir une immigration contrôlée au
Québec. On fait une autre proposition ce matin, faire en sorte de mettre sur
pied un bureau intégré de la planification au sein du ministère de l'Immigration,
le bureau intégré de la planification, et nous vous avons imprimé l'organigramme
du ministère de l'Immigration au Québec. Il y a 108 cases de personnes qui
font des choses, j'en suis persuadé, importantes, mais sous la ministre, il
devrait y avoir, et c'est en haut, à votre gauche, une case parmi tant d'autres
qui est «planification». Nous, on veut que cette case-là soit directement sous
la ministre, sous sa responsabilité, un bureau intégré de planification de l'immigration.
Et c'est par cette façon de faire là, y incluant le projet de loi n° 493,
d'inclure les temporaires, qu'on pourra prétendre reprendre contrôle d'une
nécessaire immigration. Mais on veut que ça marche puis on veut que ça
fonctionne. Je vais maintenant céder la parole à mon collègue, André Morin.
M. Morin : Alors, merci.
Merci, Marc. Bonjour. Bonjour, tout le monde. En effet, il faut reprendre le
contrôle en immigration. Et, pour reprendre ce contrôle, il faut une meilleure
planification, meilleure planification sur le terrain, meilleure planification
avec les acteurs et dans les régions. Et, quand on parle de planification, qu'est-ce
que ça veut dire? Bien, c'est de déterminer quels sont les besoins du Québec,
de la société québécoise dans trois ans, dans cinq ans, dans 10 ans. C'est
ça, de la planification, non pas réagir à une nouvelle ou à un chiffre, mais
planifier et voir ce dont le Québec a besoin pour les années à venir.
Et il faut absolument, dans cette
planification-là, inclure les travailleurs temporaires. Pourquoi? Bien, parce
que c'est 43 % des nouveaux arrivants. Donc, c'est essentiel. Et le
gouvernement nous demande de leur faire des propositions. Bien, on en a fait,
on en a fait. Au niveau de la planification des temporaires, il y a le projet
de loi n° 493 qui a été déposé en mai 2023 et qui demande au gouvernement
de tenir compte des travailleurs temporaires dans sa planification
pluriannuelle. Moi, j'ai une demande aussi au gouvernement. Le gouvernement, en
novembre, là, va déposer son plan à l'immigration pour 2025. Il n'a jamais
voulu tenir compte des travailleurs temporaires. Bien là, il est temps de le
faire, et c'est une demande concrète. Le gouvernement veut agir? Bien, il peut
le faire et il doit le faire maintenant.
Donc, je vous dis également que, pour
mieux planifier, et Marc le soulignait, on demande la création d'un bureau de
la planification au sein du ministère des Affaires... de l'Immigration, de la
Francisation et de l'Intégration, qui relèverait directement de la
sous-ministre et de la ministre. Pourquoi ce bureau-là et comment devrait-il
être composé? Bien, il faudrait qu'il y ait différentes personnes spécialistes
de différents ministères, que ce soit des Affaires municipales, de l'Économie, de
l'Éducation, des spécialistes en santé et services sociaux, des spécialistes
également en sociologie puis en démographie parce que c'est ça, la
planification, de quoi le Québec a besoin dans deux, trois, quatre ans. Comment
il faut les intégrer? Est-ce qu'on a besoin de gens qui vont être capables de
travailler le lendemain? Est-ce qu'on va devoir les former? Bien, ça, une
planification globale, c'est ce qu'il faut, puis ce bureau-là devrait être en
mesure de le faire et conseiller le gouvernement. Puis pourquoi tous ces
ministères-là? Bien, c'est parce que, quand on amène des gens ici, bien, il
faut une place dans les écoles, il faut une place dans les garderies, il faut
une place dans le logement. Et ça, présentement, sur le terrain, ça ne se fait
pas. Donc, ce bureau-là va jouer un rôle important. Il faut qu'il soit aussi en
lien avec le secteur économique, avec les régions, avec les décideurs dans les
régions, pour être capable de véritablement cerner ce qu'il faut pour le
Québec, les Québécois et les Québécoises en matière d'immigration.
Et je termine en vous disant : 1er novembre,
là, le gouvernement a le choix. Il a une date. Il doit inclure sa planification
des temporaires étrangers dans son plan d'immigration. C'est un minimum. Et ça,
ça va permettre d'arrêter de réagir, ça va permettre de reprendre le contrôle
dans le domaine de l'immigration. Merci. Je cède maintenant la parole à ma
collègue Madwa.
Mme Cadet : Merci beaucoup,
André. Comme porte-parole en matière d'emploi, j'ai eu l'occasion de faire le
tour de différentes régions, notamment avec mon collègue André Morin. Nous
étions d'ailleurs à Rimouski, dans le Bas-Saint-Laurent, pas plus tard que
cette fin de semaine.
Dans le cadre de ces différentes tournées,
moi, j'ai eu l'occasion de rencontrer des entrepreneurs, des PME qui nous
disent qu'ils ont besoin de ces travailleurs. Notamment, on le sait, la
Commission des partenaires du marché du travail nous a fait, donc, des
prédictions en matière, donc, d'emploi. On connaît, donc, les enjeux de
main-d'œuvre que nous vivons au Québec.
Ceci dit, ces entreprises, nos PME, ont
été laissées à elles-mêmes par le gouvernement de la CAQ parce qu'il a décidé
de ne pas faire preuve de planification de notre immigration. C'est pour ça
que, depuis un an, depuis plus d'un an, on vous propose, au Parti libéral du
Québec, en fait, on a été les premiers à soulever la question de l'immigration
temporaire en demandant qu'elle soit comprise dans la planification
pluriannuelle de l'immigration. Pour nos entreprises, elles ont besoin de cette
planification-là, pour nos régions, elles ont besoin de cette planification-là
parce qu'elles n'ont pas été consultées par le gouvernement caquiste.
Avec un bureau intégré de la planification
au sein du ministère de l'Immigration, on aurait enfin la main droite qui parle
à la main gauche, on aurait enfin l'occasion de voir les besoins et les moyens,
en fait, de voir les besoins et les moyens se parler, parce qu'en ce moment ce
n'est pas le cas. Plusieurs de nos régions nous disent : On aimerait
pouvoir accueillir, mais on n'a pas nécessairement les infrastructures parce
qu'on n'a jamais été... on n'a jamais été consultés parce qu'il n'y a pas de
planification. Et donc, depuis plus d'un an, c'est ce que nous vous proposons,
et avec un bureau intégré de la planification, c'est comme ça qu'on va parvenir
à reprendre le contrôle.
Journaliste : ...dans
l'organigramme du ministère, il y a 108 cases. Il y a des gens au
ministère, là. Et, malgré ça, il n'y a pas l'expertise pour faire cette
planification-là?
M. Tanguay : Je pense
qu'il y a l'expertise. Ils sont mal organisés. Et ça, ça relève de la
responsabilité de la ministre et du premier ministre François Legault. Au
départ, je reviens là-dessus, si vous ne considérez pas les temporaires dans
votre planification pluriannuelle, vous perdez le contrôle. Si, dans les 108 cases,
la planification est une des nombreuses choses à faire sans être la priorité,
vous ne pouvez pas prétendre avoir le contrôle. Si François Legault est
sérieux... Il nous a fait une annonce la semaine passée. Si François Legault
est sérieux, il ne peut pas continuer à ne pas considérer les temporaires et il
ne peut pas continuer à travailler comme ça. La planification, la case en haut
à votre gauche, là, devrait être directement sous forme d'un bureau intégré de
planification qui parle à tous les ministères, qui parle à toutes celles et
ceux dans les services publics qui ont besoin d'immigration et également pour
nos entreprises à toutes les régions. L'objectif, puis je termine là-dessus, c'est
de faire en sorte, en trois étapes, la première : quels sont nos besoins?
L'immigration, ce n'est pas une menace. Laissez à PSP nous dire qu'il veut
couper drastiquement, lui, l'immigration. Tu ne peux pas faire ça de même, ce n'est
pas sérieux. Quels sont nos besoins? Services publics, PME, entreprises
privées, de un. De deux, quelle est notre capacité d'accueil? Ça veut dire quoi?
On les loge où? Il va-tu avoir des services de garde? Il va-tu avoir des
professeurs puis des classes pour enseigner et ainsi de suite? Et votre besoin,
à la lumière de votre capacité d'accueil, va vous aider à dire : Parfait.
Permanents, temporaires, c'est ça, nos cibles. Je termine là-dessus. Bureau
intégré de planification, devrait être au cœur, au centre, directement sous la
ministre, avec les gens qui sont déjà là au sein du ministère. Je pense qu'ils
ont l'expertise pour faire ça.
Journaliste : En janvier
dernier, là, ça fait juste sept mois, vous disiez à Thetford Mines qu'il en
faut plus, d'immigrants temporaires et permanents parce que les besoins
économiques, ils sont là.
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Puis ils sont là,
vous le disiez à l'époque, ils travaillent à tous les matins.
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Donc, c'est
encore votre position aujourd'hui ou ce bureau-là de planification pourrait
vous dire : Il faut faire un arrêt pendant quelques années, le temps d'augmenter
la capacité d'accueil, construire des écoles, des logements?
M. Tanguay : Parfait.
Quels sont... Premier élément, quels sont nos besoins? La commission des
partenaires du milieu économique a déterminé que, d'ici 2031, on va avoir
besoin de 1,6 million de nouveaux travailleurs. Oui, mais ça ne sera pas
tous de l'immigration. Non. À peu près un quart, 24 % vont venir de l'immigration.
Ça, c'est le besoin. On peut bien dire : On ne va pas combler ça, on ne va
pas aller chercher de 24 % du 1,6 million d'ici 2031. Puis, qu'est-ce
que voulez, les entreprises marcheront à l'arrêt, cesseront leurs activités. Ce
n'est pas libéral, ça. Nous en avons besoin.
Parfait. Une fois qu'on a ce besoin-là,
quelle est notre capacité d'accueil? Dialogue avec les régions et avec les
services publics pour dire : Bien, selon notre capacité d'accueil, on peut
en accueillir tant. Et si c'est insuffisant, parce qu'on le voit que c'est
insuffisant, la capacité d'accueil, François Legault ne l'a pas développée,
comment on peut développer la capacité d'accueil? Et ça, on le voit dans tous
les projets, il n'y a pas de planification. Et l'immigration, c'est trop facile
de dire aujourd'hui : Bien, si on manque de logements, là, comme le fait
le PQ et la CAQ, s'il manque de logements, c'est de la faute des immigrants. S'il
y a de l'itinérance, c'est la faute des immigrants. Faire des amalgames comme
ça n'aide personne. Et ultimement, c'est la capacité des Québécoises et
Québécois à avoir les services publics puis nos PME de pouvoir grandir et se
développer économiquement.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous allez dire aux gens qui vont vous taxer de vouloir engraisser la machine,
d'ajouter une nouvelle structure? À chaque fois, on revoit les organigrammes,
là, on veut le réduire. Vous, vous voulez l'amplifier.
M. Tanguay : Il y a 108 cases.
Il y a-tu quelqu'un...
Journaliste : Vous en ajoutez
une de plus, c'est ça qu'on comprend.
M. Tanguay : Non.
Journaliste : Vous avez dit :
Oui, il faudrait en mettre une autre ici.
M. Tanguay : Il y a
quelqu'un en haut à gauche, ici, là, qui est responsable? Il y a six
sous-ministres adjoints... Il y a, pardon, cinq sous-ministres adjoints. Il y
en a un parmi tous les autres, en haut à gauche, parmi tous les autres, là, ils
sont cinq, ils se parlent, qui est en charge de la planification de l'immigration.
Excusez du peu. Bien ça, ça devrait être la mission, comme ça l'est déjà dans
la loi sur le ministère puis la Loi sur l'immigration, la mission première
donnée sous le leadership de la ministre puis d'un premier ministre qui veut
arrêter de parler et qui veut agir. Ça, ça devrait être la fonction première,
planifier.
Ça veut dire, comme le disait André, faire
en sorte que l'on puisse évaluer les besoins économiques, comme le disait Madwa,
les services publics, quelle est notre capacité d'accueil, on va les loger où,
et planifier ça. Il n'y a pas de chef d'orchestre. À matin, on veut un chef d'orchestre.
À matin, on veut arrêter d'écouter PSPP puis François Legault nous dire :
L'immigration, c'est une menace. Puis là, c'est la surenchère, qui est-ce que c'est
qui va couper plus que l'autre? Bien, voyons donc! Qu'en est-il de nos services
publics, ceci dit, et de nos entreprises?
Ceci dit, au Parti libéral du Québec, le
mot, le maître-mot, c'est contrôle. On veut qu'il y ait une prise de contrôle
de l'immigration, ce qu'on n'a pas sous François Legault. Alors, François
Legault peut bien faire des propositions d'en couper 4 000 à gauche puis
peut-être d'autres plus tard, mais c'est de l'esbroufe. Si vous ne remplissez
pas votre fonction première, c'est de l'esbroufe. On ne s'en va nulle part.
Journaliste : Est-ce le Parti
libéral du Canada voit l'immigration comme une menace? Ils viennent de réduire
les seuils hier.
M. Tanguay : Ah! Bien,
écoutez, je vais laisser François... pas François Legault, mais Justin Trudeau
étayer ses propositions. Je pense que, là, il y a un geste en matière de
reprise de contrôle. Mais, encore une fois, le fédéral, comme François Legault
au Québec, doit mieux faire en matière d'immigration. Il y a une perte de
contrôle au fédéral également. Ceci dit, ça ne peut pas être à la va-comme-je-te-pousse,
à la petite semaine. Il faut que ce soit intelligent, raisonné et contrôlé,
besoins, capacités d'accueil, on en accueille tellement. Il faut travailler sur
la capacité d'accueil.
Journaliste : Justement, dans
votre organigramme, là, Ottawa, il est où là-dedans? Est-ce qu'il s'en va dans
la même direction que le gouvernement du Québec, là?
M. Tanguay : Bien,
Ottawa, je vais les laisser gérer leur organigramme, mais Ottawa...
Journaliste : Mais vous ne
pouvez pas leur laisser gérer leur organigramme...
M. Tanguay : Bien,
quelle est votre question?
Journaliste : ...c'est 420 000 immigrants
temporaires qui arrivent au Québec.
M. Tanguay
:
Exact.
Journaliste
: Là, ils
viennent de dire qu'ils coupent. Vous autres, vous dites : Non, non, il
faut que ce soit bien planifié.
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Ça fait que tu
peux planifier 12 000 au Québec puis 420 000 du fédéral. Comment vous
gérez ça? Qu'est-ce que vous dites à Justin Trudeau, qui veut baisser, lui
aussi?
M. Tanguay : On a déjà
eu l'occasion d'exprimer que, pour nous, il y a le programme, à Québec, PTET,
Programme travailleurs étrangers temporaires. Au fédéral, il y a le PMI,
Programme de mobilité internationale, qui est du temporaire. On demande à ce
que ce soit en collaboration ou sous la responsabilité de Québec. On ne peut
pas, à Ottawa, faire en sorte de venir participer à une perte de contrôle de
l'immigration.
Alors, oui, Ottawa a ses devoirs à faire.
Oui, on demande à ce que le programme PMI soit rapatrié sous la responsabilité
du Québec. C'est nécessaire. Et vous le savez, là, le mot, on l'a... je vais
l'aborder, les demandeurs d'asile. Sur le 600 000, le 597 000, il y a
32 %, 190 000 de demandeurs d'asile. On le réitère au Parti libéral
du Québec parce que François Legault, il aime ça, tout mélanger. Ah! les
libéraux, eux autres, les demandeurs d'asile... Non, non, demandeurs d'asile,
Québec a fait sa part. Puis, encore une fois, aujourd'hui, sur le territoire du
Québec, il y a trop, par rapport à la capacité du Québec, de demandeurs
d'asile. On demande à ce qu'il y ait une meilleure répartition, comme on le
fait depuis plusieurs mois.
Journaliste : Le Parti
libéral du Québec est indépendant du parti fédéral canadien, puis ça, vous
l'avez dit, répété, puis c'est répété depuis des décennies. Vous avez Denis
Coderre et Pablo Rodriguez qui s'en viennent possiblement à Québec, deux
anciens fédéraux. Est-ce que la greffe va prendre?
M. Tanguay : Ah!
Écoutez, c'est les membres qui vont décider qui, qui va être notre prochain
chef. Alors, les gens ont le droit de se présenter, d'être candidats puis de
faire leurs annonces, puis je vais les laisser faire leurs annonces, mais c'est
les membres qui vont décider. À votre question, greffe ou pas greffe, c'est les
membres qui vont greffer puis qui vont dire qui qui va venir se greffer, là.
Journaliste : Mais est-ce
qu'on va vous accuser d'être une succursale?
M. Tanguay : Ah! ça,
c'est toujours facile, hein, pour les partis, pour le PQ, pour la CAQ, de nous
accuser de ça, mais clairement, vous venez de m'entendre sur Justin Trudeau,
là, je pense que, quand il y a des choses à dire par rapport au gouvernement
fédéral, peu importe le parti, peu importe le parti, on dit ce qu'on a à dire. Puis
Justin Trudeau, en immigration, vous me permettez de le réitérer, il faut qu'il
fasse du ménage aussi dans sa cour. Et le programme PMI, on le demande pour le
Québec.
Journaliste : Est-ce que M. Coderre
devrait régler ses problèmes avec Revenu Québec avant de se présenter à la
chefferie?
M. Tanguay : C'est
important que tout le monde paie ses impôts au Québec. Ça, c'est clair. Tout le
monde doit payer ses impôts au Québec. Maintenant, je ne suis pas au courant du
détail. Il a dit, il a affirmé qu'il allait régler ça prochainement. Bien,
j'espère qu'il va le régler prochainement. Maintenant, je ne vais pas
m'immiscer. Il y a peut-être des discussions en cours, mais il a dit qu'il
allait le régler, puis je compte bien à ce qu'il le règle.
Journaliste : Est-ce que
votre téléphone sonne encore?
M. Tanguay : ...téléphone
sonne. Bien, écoutez, j'ai changé mon forfait. J'ai demandé une messagerie
longue. Non, écoutez, le téléphone sonne. Écoutez, quand je vous disais ça, là,
c'étaient à peu près les mêmes rires, là, il y a une couple de mois, là, je
vous disais : Le téléphone sonne. Vous disiez : Oui, Marc Tanguay, il
exagère. Il sonnait, le téléphone, puis il continue de sonner, dans le sens où
on va avoir une bonne... On va avoir une belle course.
Journaliste : Est-ce que des
femmes vous appellent?
M. Tanguay : Je pense
que ça serait important qu'il... qu'il y ait des candidatures de femmes. C'est
important, je pense. Moi, je le souhaite. Maintenant, on aura... On aura celles
et ceux qui vont déposer leur candidature. Je pense que ce serait important
d'avoir des candidatures féminines. Je le souhaite. Puis on va espérer.
Journaliste : Est-ce qu'il y
a des efforts qui sont déployés pour...
M. Tanguay : Oui, oui.
Qui relèvent des conversations privées.
Journaliste : Est-ce que l'immigration,
selon vous, ça va être le sujet principal de la session parlementaire qui va
commencer bientôt?
M. Tanguay : Ça va être
un sujet... C'est évident. Ça va être un sujet important. Vous dites :
Bien, pourquoi il sort là, pourquoi il n'a pas attendu le caucus présessionnel?
Parce que ça va être un sujet important. On voulait évidemment prendre le temps
aujourd'hui de vous étayer notre vision libérale de reprise de contrôle par un
bureau intégré de la planification.
Maintenant, au caucus présessionnel, vous
ne serez pas surpris de nous entendre parler sur des enjeux qui vont être nos
priorités également, l'économie, par exemple, finances publiques et la qualité
des services, mais il est clair que l'immigration gravite autour et vient
influencer directement tous ces dossiers-là. Alors, c'est important pour nous
de clairement vous dire quelle est notre position en la matière. Puis Québec et
Ottawa ont des devoirs à faire. Et là, comme le disait André, là, là, François
Legault, s'il est sérieux, là, il doit déposer son plan d'immigration d'ici au
plus tard le 1er novembre prochain, pour l'année prochaine. Va-t-il mettre
les temporaires? On lui réitère puis on lui dit depuis des mois, s'il ne le
fait pas, ce n'est pas sérieux.
Journaliste : Sur un autre
sujet, Québec va aller de l'avant avec l'aide médicale à mourir puis les
demandes anticipées même si Ottawa ne bouge pas sur le Code criminel. Vous vous
positionnez comment par rapport à ça?
M. Tanguay : Moi, je
pense qu'Ottawa doit respecter les législations, la législation qui a été
adoptée au Québec puis qui est le fruit d'un consensus, d'un très large
consensus. Maintenant, moi, j'espère que Québec et Ottawa puissent s'entendre.
Il faut qu'ils s'entendent parce qu'on ne peut pas être dans le limbo. Celles
et ceux qui vont pratiquer ce soin ultime là ne peuvent pas être dans le limbo.
Alors, je pense que c'est un exemple de coopération fédérale-provinciale qui
doit donner ses fruits parce qu'il faut respecter la loi québécoise. Puis
maintenant il faut qu'il y ait un arrimage avec Ottawa.
Journaliste : Le gouvernement
à Ottawa ne veut pas bouger. Donc, est-ce que Québec, selon vous, fait la bonne
chose en allant de l'avant sans Ottawa?
M. Tanguay : Bien, je
pense que ça va mettre de la pression à Ottawa pour régler. Je pense que ça va
mettre la pression à Ottawa pour régler. Ça ne date pas d'hier, ça, là, là, je
veux dire, ça fait des années qu'on en parle. Alors, c'est important qu'on ait
des résultats, là aussi. Et j'en appelle au gouvernement fédéral qui a sûrement
des impératifs, là. Qu'il les exprime puis qu'il trouve une solution. On ne peut
pas marcher sans solution.
Journaliste : Mais, si Québec
va de l'avant de façon unilatérale, soutenez-vous publiquement le gouvernement
du Québec dans son action?
M. Tanguay : Il y aura
des enjeux. Il y aura des enjeux. Que fera le gouvernement fédéral?
Journaliste : Si le Québec va
de l'avant, oui ou non...
M. Tanguay : Moi, je
pense qu'il y a des enjeux. Ce n'est pas une question que je vais répondre par
oui ou non, là, parce que la solution ne peut pas être unilatérale. Il faut que
Québec s'entende avec Ottawa. Parce que les gens ne vont être dans le...
Des voix :
...
M. Tanguay : Parce qu'il
faut savoir qu'il y a des gens qui vont pratiquer... Les médecins, les
intervenantes et intervenants qui vont pratiquer ce soin ultime là, il faut
qu'ils soient à l'abri de toute poursuite éventuelle. Et je comprendrais...
Journaliste : ...je ne suis
pas un expert là-dedans, là, mais si le gouvernement du Québec dit à ses
procureurs : On ne poursuit plus, là...
M. Tanguay : Ça s'est
déjà fait par le passé. Ça pourrait être une solution.
Journaliste : ...sur
l'avortement, à l'époque.
M. Tanguay : Oui, mais
on veut que le fédéral aussi puisse tenir compte de la loi québécoise. Ça, ce
n'est pas... ce n'est pas vain, ce n'est pas... ce n'est pas rien, et puisse
s'arrimer. Mais il faut qu'ils se parlent, puis il faut qu'ils donnent des
résultats. Mais encore une fois, c'est un autre exemple malheureux où on voit
que François Legault, en matière de fédéralisme canadien, a beaucoup de
difficultés à arriver avec des résultats concrets.
Journaliste :
On this idea of a new immigration
office, a centralized immigration office, what exactly would this change? How
would this improve the situation? It seems as though it would add potentially
an extra layer of bureaucracy. So, could you explain a this?
M. Tanguay :
Not at all. As I had the occasion to...
to exhibit it to you, there's 108 persons in charge, directors responsible of
various tasks within the ministry. What we are saying, that those at the upper
left hand here, the one in charge of the planification should be the number one
topic, the number one responsibility. You cannot have a controlled immigration
if you cannot... if you're not able to... to foresee, to planify to see what
are the needs for the public sector and the private sector. What is our
capacity to integrate these newcomers? And that will determine our level of
immigration.
That being said, this
should be... If François Legault is serious saying that... Well, I want to have
good news with respect to immigration and stop complaining about immigration as
he's doing for the last years, I think that François Legault, if he's serious,
he needs to organize within the Minister of... the Ministry, that very
important task, planification will help him to gain control.
And there's an important
deadline. From now on till November the 1st, the Government will have... will
be tabling, as every year, will be tabling the level of immigration for 2025, for
the upcoming year. We are asking François Legault, this time, as we are
requesting to him, to consider those, the temporary immigrants, in its
planification for the next year. Otherwise, he's not serious. These are very,
and I will be concluding on this, these are very tangible solutions, as the one
we proposed more than a year ago, an amendment to the law saying that, in your
planification, can you integrate the temporary workers and the students as
well? And the answer of François Legault was : No. So, he's not serious.
We are proposing very tangible solutions.
Journaliste :
By saying that, you know, the province
needs to better plan the number of immigrants and especially temporary
immigrants in the province, are you acknowledging that there are too many at
the moment? What's your messaging on that?
M. Tanguay :
We're... We are acknowledging that
there's a loss of control with respect to our capacity to integrate. So, yes,
for sure. First, first and foremost, you have the... the asylum...
Des voix :
...
M. Tanguay :
Asylum seekers. So, we have the asylum
seekers. First, it's clear, our position is clear : Québec has already had
its fair share. And now it has to be redistributed within Canada. That being
said, of course, based on our capacity to integrate, of course, there's a loss
of control and, of course, there's too many to be able to integrate them.
So, we need, first of
all, to know what are the needs, because, at the end of the day, it goes with
the capacity of the State to provide public services, because there's a lot of
immigrants helping us to provide health care services and day care as well, for
instance, and also our public and private sectors, our industries. So, we need
to know what are the needs, what is our capacity to integrate. It goes with :
Can we afford housing? Can we have the public services? And that will determine
the number of permanent and temporary workers that we will be welcoming in
Québec.
Journaliste :
Just on another topic, we're also
seeing that there's roughly 4 000 support staff, specialized
educators, missing as students go back to school. What do you make of the
numbers that came out yesterday?
M. Tanguay :
Again, a lack of planification, a lack
of... You know, a year ago, it was a crisis in Québec. There was 7 000
plus teachers that were not within the system. Today, you're talking about 4 000.
The number that we can see today is 8 000 plus employees in the education
system, and roughly half of it, roughly 4 000, are teachers. It goes that,
with the other specialists as well, more than...
So, it's, again, very
troubling to see that the «gouvernement Legault» is again incapable of
planification. And it goes with the fact that what is the quality of services.
I know that the teachers, those men and women in our system, public system, are
very dedicated and competent. That being said, we need these thousands of additional
teachers and professionals. And where's the plan? There's no plan.
Journaliste :
On... Well, La Presse had this
story reported on Benoît Labre. And we have heard the answer of the Minister of
Social Services, Lionel Carmant. Basically, he is saying that he is studying,
he is asking the Ministry of Social Services and also Public Health to evaluate
options to have a better framework for resources, for injection sites, and also
homeless centers, shelters. He doesn't want the situation and controversy
around Benoît Labre to happen again.
What do you think about
this? Shall we need a bill to get a better framework to make sure that schools
are not too close from injection sites and shelters for homeless people?
M. Tanguay :
A year ago, October 24th, 2023, we
deposed a motion asking the Government, the CAQ Government to make sure, and we
put, at that time, within the motion, a length of 250 metres, not having a
«centre d'injection supervisée» less than 250 metres from schools or day-care…
kindergarten. The Government refused. And the same minister that you are
mentioning, Lionel Carmant, says : Oh! It's the «pas dans ma cour»
syndrome for the liberals. He refuses what he is, a year afterwards, proposing
or seems to propose.
Again, it's an additional
example that we have a government who doesn't know what he's doing, who doesn't
have any planification. And now we will be welcoming. If he wants to depose...
to table a bill, we will be working with him. But let me underline the fact
that we proposed such a solution, such a discussion a year ago, and he refused,
accusing us of «pas dans ma cour» syndrome. So, that gives you a good
evaluation of the non efficiency of this bad CAQ Government.
Journaliste :
So, basically, the Legault Government
would do... would put in place a similar legislation than Ontario. So, for you,
the «cohabitation»... cohabitation doesn't... is not possible with that type of
resources, in some neighborhoods?
M. Tanguay :
I think that we can have cohabitation,
but it's a question of : Do you need to have it just right next to the
school or right next to the daycare? There are other places.
Again, these
organizations are very, very important. They're saving lives, and we must help
them, but it goes as well to be able to have a harmonious cohabitation. That's
the responsibility of the municipal level, but also of this Government. We
suggested what he's talking about today a year ago.
Journaliste :
What would be the advantage or
disadvantage of putting all the temporary immigrants in the total that the
government has for its plan for a year? You keep asking for that. What are the
advantages and disadvantages? They have always refused to do this, as you know.
M. Tanguay : Now, we see only advantages to include the temporary immigrants in
the calculation. Why? Because you cannot control what you are not... what you
cannot measure. You must measure the needs and what is our capacity to
integrate. And that will help you to provide us with a number of not only the
permanent immigrants. That's the reason why, more than a year ago, we were
saying that it's no longer a question of, say, 50 000... 35 000, 50 000
or 70 000. We have to include in your planification the temporary workers.
Otherwise, and as long as the Government Legault will refuse to do it, we will
have this high pressure on our public services, and we will have François
Legault accusing the immigration of being a menace. So, we need these workers,
but we have to do it in an orderly way.
Journaliste :
Is your number still 60 000, I
forget, in permanent workers?
M. Tanguay :
We're no longer dealing with these
numbers, because you can talk about, like the PQ proposed a couple of months
ago : Oh! For the Parti québécois, it's back to the numbers of 2000 :
35 000. Imagine. We are... Just a footnote for PSPP, we're in 2024. That
being said, what are the needs? And, for us, it's no longer a question of
permanent only 50, 70, 35, it's a question of having the global picture, the
right picture. Can you imagine that we realized... Preparing this press
conference, we realized that the data is very, very incomplete, is very poor. I
realized myself that a temporary worker can have two permits, the PTET and the
PMI, but is accounted twice.
So, we need to have a
planification and have an accurate, a complete data and to have the regions of
all the Québec being involved.
Journaliste :
...
M. Tanguay :
Do you want to add something?
Mme Cadet :
Yes, but...
M. Tanguay :
Go, go, go.
Mme Cadet :
And I was just... I was just, like,
saying to Marc, like, right now we're just planning less than 10% of the global
immigration. And we also need to encounter and, I mean, like Marc already said
it, like, there are only advantages to including temporary immigration to
permanent... to the permanent planning, because, like, well, like, we're
accounting for less than 10 %, and there is... these are like
communicating... communicating vases, which wasn't the case before. So, it's
only a good thing for Québec.
M. Morin :
And, if I may, briefly, it's also a
question of transparency for the population. I mean, you have to tell the
population what's the exact status on immigration. So, if you include them, you
will be able to plan better, and people will know. And that's also very
important. This Government doesn't do it.
M. Tanguay :
Thank you. Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 36)