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Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’institutions démocratiques, M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile, et M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de solidarité sociale et d’action communautaire

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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’institutions démocratiques, M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile, et M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de solidarité sociale et d’action communautaire

Version finale

Friday, June 7, 2024, 7 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Sept heures quarante-quatre minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour, tout le monde. Bienvenue à ce bilan de fin de session du Parti québécois. Prendra la parole Paul St-Pierre Plamondon, accompagné des députés et de la porte-parole nationale du Parti québécois, Méganne Perry Mélançon.

M. St-Pierre Plamondon : Alors, bonjour, tout le monde. Merci à tous les journalistes qui se sont présentés à 7 h 45 pour notre bilan, un très beau bilan, donc vous ne vous êtes pas levés pour rien. Essentiellement, que dire sur cette session du côté du Parti québécois? On a commencé la session à titre de parti préféré des Québécois, puis on termine la session exactement à cet endroit-là, le parti qui est le préféré des Québécois, au sens où nos appuis sont toujours aussi forts. Une session qui, pour autant, aura été différente des autres, parce que, étant premiers, on a senti que les autres partis, tant à Québec qu'à Ottawa, avaient soudainement beaucoup de temps pour nous. Ça s'est traduit par plusieurs attaques, donc du temps consacré à des échanges moins... moins... comment dire, je cherche un mot, moins... moins relevé, moins...

M. Bérubé : Bienveillants?

M. St-Pierre Plamondon : ...moins bienveillants, merci, Pascal. Et, dans tout ça, bien, on aura quand même maintenu nos appuis. On aura également continué notre action politique sur certains points qui nous tiennent à cœur. Et ça, c'est l'envers de la médaille, peut-être plus exigeant, mais le côté positif, c'est qu'on a gagné beaucoup en influence, également. C'est-à-dire que fut une époque que la CAQ était un peu au-dessus de ses affaires, parfois même arrogante, là on sent que, lorsque le Parti québécois se saisit d'une question, on a ce levier-là pour faire changer d'idée le gouvernement. Donc, évidemment, vous aurez noté sur le temps d'écran qu'en début de session il n'y avait aucune ouverture de la CAQ. On a fait voter des motions, les pétitions, il n'y avait que des réponses négatives, et on termine la session, puis la CAQ a complètement fait un 180 degrés.

Puis on leur... on les remercie de ça, là, mais ça parle d'une certaine influence. Pensons à la planification de l'immigration temporaire. Avant la session, donc l'an dernier, la CAQ disait explicitement qu'on ne pouvait pas planifier l'immigration temporaire parce que ça reviendrait à vivre dans une économie planifiée. Encore une fois, le Parti québécois a exercé une influence, de sorte qu'aujourd'hui ce n'est plus du tout le discours de la CAQ. Regardez ce qu'on a fait dans les derniers jours sur l'ingérence étrangère, regardez l'évolution du discours caquiste en matière de santé, notamment, pour le décloisonnement des professions, qu'on défend depuis des années, pour le renforcement de la première ligne. Il y a des avantages également à notre position, c'est qu'on est capables d'influencer le gouvernement et on... vraiment, on met tout, tous nos efforts pour le faire. Je vous mentionne, par exemple, le nombre de fois qu'on est intervenus pour les agriculteurs. Bien, récemment, ça s'est traduit par un changement de posture important du gouvernement vis-à-vis ceux-ci.

Autre caractéristique de cette session-là, c'est que, sur le fond des choses, le gouvernement n'a pas changé. Il a toujours cette tendance à déposer des projets de loi qui ont été mal ficelés, mal préparés. On est rarement dans la prévoyance, dans la planification, et beaucoup plus dans la gestion de crise. Et ça, malheureusement, on le constate. On est intervenus hier, notamment, là, sur les questions de collusion, le projet de loi n° 62, en leur disant : Pouvez-vous, s'il vous plaît, faire votre travail correctement et nous revenir avec un projet de loi qui n'est pas bâclé? Donc, ces caractéristiques-là n'ont pas changé. Ça nous amène, pour la suite des choses, à être toujours aussi vigilants et être toujours aussi pertinents, dans le contexte où on a une petite équipe, quatre députés et Méganne Perry Mélançon également. Donc, c'est une équipe qui amenait plusieurs personnes à dire qu'à ce... qu'à cette taille... avec cette taille d'équipe là, on ne pourrait pas demeurer pertinents tout le temps. On s'est fait dire également que là, on montait trop haut, trop vite. Force est de constater que cette session-ci, on aura réussi à faire du boulot qui est apprécié des Québécois et qui est très, très pertinent, très, très audible dans un contexte où, rappelons-le, le Parti québécois n'a que 46 questions dans cette session-ci, pendant que le Parti libéral en a eu 208 et Québec solidaire 151. Puis je ne reviendrai pas sur les budgets de fonctionnement, qui a fait l'objet d'une saga tout de suite après les élections, mais, dans un contexte très exigeant, nul doute qu'on est pertinents, qu'on se fait entendre. Nous avons couvert pratiquement 100 %... presque 100 % des études de crédits budgétaires. Donc, on est là, très audibles, très visibles, ça nous rend... et audibles particulièrement sur d'autres sujets, là, CPE, itinérance, logement. Donc, je veux dire merci à tout le monde, merci à toute l'équipe, merci pour l'effort constant. Jamais une si petite équipe parlementaire, je pense, dans l'histoire du Québec, n'aura accompli autant, là, avec si peu.

Autre accomplissement peut-être qui est passé sous silence, mais que je veux mentionner. La santé financière du Parti québécois a permis, cette session, de mettre en œuvre la première campagne publicitaire grand public pour l'indépendance du Québec depuis Jacques Parizeau. Je veux le mentionner parce que ce n'est pas anodin. Le Parti québécois, en 2020, était à quelques cheveux de la faillite, un déficit qui était très difficile à combler. Et aujourd'hui on est tellement en santé financière, on a tellement de soutien de la population, qui fait des dons, qu'on est capables de reprendre chaque dollar reçu en sus de nos objectifs, qui sont déjà remplis, et de le renvoyer, de le réinvestir en promotion de notre projet de société. Ce n'est pas rien. C'est... Pour l'histoire du parti, à tout le moins, c'est historique, je veux le mentionner. Et ça, c'est une autre chose qu'on nous a dite. Suite à mon discours au Conseil national, qui était quand même senti, disons-le, on a dit que, si je... si nous parlions avec autant d'insistance sur l'indépendance, on ne pourrait pas maintenir nos appuis. Bien, ça aussi, ça aura été démenti, donc c'est une réalisation.

Dernier point, la place qu'on a occupée sur le terrain. Donc, le travail extra-parlementaire, vu la taille de cette équipe, doit être mentionné. Je me suis rendu à Alma, Sherbrooke deux fois, Drummondville, Rouyn-Noranda, Rimouski, Lévis. J'ai fait le tour des chambres de commerce pendant que Méganne a fait toutes les villes ou presque au Québec pour parler de logement. Vous êtes... Eux sont allés à Fermont.

M. Bérubé : ...

M. St-Pierre Plamondon : Oui. Donc, simplement dire qu'en sus de tout ça on était aux quatre coins du Québec, sur le terrain, donc ça doit être mentionné.

Et donc je conclurais en disant que c'est une session qui est réussie de notre point de vue, consolide des appuis et la confiance de la population. On l'apprécie. Le fait d'être une petite équipe ne nous empêche pas de bien travailler, d'être pertinents. C'est une session, malheureusement, où les attaques personnelles ont occupé beaucoup d'espace, les cafouillages des autres partis, également. Le début de la session était beaucoup marqué par les affaires internes de la CAQ, les affaires internes de d'autres partis. Québec solidaire, là, notamment, a occupé beaucoup d'espace. Donc, c'est peut-être moins une session sur les idées, comme nous, on les aime, mais on a justement plusieurs dossiers qui nous tiennent à cœur, qu'on va continuer de pousser lors de la prochaine session. Puis j'espère que cette prochaine session-là, donc, nous donnera tout l'espace pour influencer ce gouvernement, qui, à mon avis, doit se concentrer sur plus de rigueur, plus de planification et moins de rattrapage, une fois qu'on est devant des situations, des crises. Alors, sur ce, je prends vos questions.

Le Modérateur : Alors, ça va être une question, une sous-question par journaliste. Merci.

Journaliste : Bonjour à vous. Rumeur ce matin que le premier ministre va lancer un comité consultatif pour, entre autres, revoir comment il peut mieux développer son nationalisme à l'intérieur de la fédération canadienne. Je cherchais le bon mot.

M. St-Pierre Plamondon : Ce n'est pas facile à décrire, en effet.

Journaliste : Alors, vous qui êtes quelqu'un qui voulez le pays, je pense que c'est assez assumé, le fait que probablement le gouvernement se dirige vers cette voie-là à moins de 48 heures de sa rencontre avec Justin Trudeau, ça envoie quoi comme message?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, évidemment, on ne sait pas grand-chose de ce comité-là, là, donc je vais y aller avec une certaine prudence. On prendra connaissance du mandat exactement.

Journaliste : Mais allons-y sur le principe de mousser le nationaliste dans la fédération canadienne.

M. St-Pierre Plamondon : Sur le principe, sur le principe, la CAQ a déjà trouvé ses revendications et les pouvoirs absolument nécessaires pour le Québec. Ça date de 2015, ce document-là. Donc, la question, ce n'est pas quels sont les pouvoirs qu'on doit reprendre au Québec pour assurer un bon fonctionnement de notre société. La question, c'est : Si on obtient 1 milliard sur 6 en santé, puis qu'il manque, donc, sur une base annuelle, 5 milliards, puis, si on a demandé un rapport d'impôt unique, puis on a demandé que les juges à la Cour suprême soient nommés par l'Assemblée nationale pour la part québécoise, puis si on a demandé plein de revendications, puis qu'on se fait dire non à chaque fois, qu'est-ce qu'on fait, une fois qu'on se fait dire non? Parce que ça, c'est très pertinent pour lundi. Si François Legault dit : Je veux les pleins pouvoirs en immigration, et il se fait dire non pour une énième fois, moi, ce que je veux que le comité nous nous dise, là, c'est qu'est-ce qu'on fait une fois qu'on se fait dire non. Parce qu'à date, là, on est rendus à six ans de caquisme, c'est toujours le même manège, on fait semblant que ça n'a pas lieu, on tape un peu sur la table, puis après, on rentre penauds à la maison. Et ça, ce n'est pas acceptable, parce que, pendant ce temps-là, il y a plusieurs questions sociales et économiques qui se détériorent, faute de résultats du côté de la CAQ. Donc, c'est ça, la question de fond. Ça va être intéressant de voir quelles réponses ils peuvent apporter à ça. Nous, notre réponse, elle est très claire : c'est l'indépendance du Québec.

Journaliste : Donc, pour vous, pour rester dans le thème du débarquement de Normandie, c'est «foupoudav», foutu pourri d'avance?

M. St-Pierre Plamondon : Non, ce n'est pas ça que j'ai dit. J'ai dit : Ce comité-là, son défi, ce n'est pas de répéter ce qui a déjà été écrit par la CAQ en 2015, son défi, c'est de nous expliquer, après six ans d'échecs dans des revendications qui n'ont essentiellement rien donné... répondre à la question qu'est-ce qu'on fait lorsqu'on se fait dire non par le fédéral et que ça n'avance pas. Si on contourne cette question-là, bien, on a... c'est qu'on pellette avant puis on essaie de gagner du temps. On est dans l'artifice. Donc, j'attendrais avec intérêt la réponse à cette question fondamentale.

Journaliste : Bonjour. Marc-André Gagnon, du Journal de Québec. M. Legault, lors d'un précédent... précédente fin de session, a dit, hein, qu'il allait essayer de retrouver sa boussole. Maintenant, quand on regarde où se situe le Parti québécois dans les sondages, on a remarqué que, depuis le précédent, il y a une certaine stagnation autour de 32 %. Pendant l'été, est-ce que vous allez essayer de trouver une espèce d'arme secrète pour éviter de faire en sorte que le Parti québécois pourrait... essayer de faire en sorte que le Parti québécois défonce cette espèce de plafond du 32 %?

M. St-Pierre Plamondon : Bien là, on parle de 32 %, là. La question serait peut-être plus pertinente pour des partis qui ont des moins bons résultats. Moi, je vous parlerais de...

Journaliste : ...satisfaits, là?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je vous parlerais de consolidation, là, je ne vous parlerais pas de stagnation. On a parlé d'indépendance, on a été attaqués toute la session, puis au final, on termine la session exactement avec les mêmes appuis. On a commencé à 32 %, puis on est à 32 % en fin de session. Donc, non, on ne passera pas l'été à chercher des stratégies. On va rentrer à la prochaine session avec exactement la même mentalité qu'on a toujours eue, à savoir, indépendamment des sondages, nous, on fait le meilleur travail possible puis on donne l'heure juste.

Journaliste : Donc, à 32 %, si je comprends bien, là, vous, vous êtes confortables puis vous ne sentez pas le besoin d'essayer d'amener ça plus haut?

M. St-Pierre Plamondon : Ce n'est pas ça. C'est que, de toute époque, on a toujours dit que peu importe on est où dans les sondages, ça ne change pas notre action politique. Donc, on ne fera pas des rencontres de tactique cet été. On va se poser la question : De quoi le Québec a besoin puis sur quels sujets on doit intervenir, si on veut influencer ce gouvernement-là, qui a beaucoup de difficulté à planifier, à prévenir un certain nombre de crises sociales qui s'amplifient.

Journaliste : O.K. Sur un autre sujet, bon, la session se termine, mais la semaine prochaine, il va se passer beaucoup de choses, entre autres, la publication, le dévoilement du rapport de CDPQ Infra sur la mobilité à Québec. Lorsque l'on regarde les résultats du sondage que le gouvernement de la CAQ a publié samedi dernier, là, où l'on voit qu'il y a un appétit important pour des projets de transport collectif à Québec, est-ce que vous vous attendez à ce que le gouvernement, ultimement, donc, accorde une part importante de transport collectif dans les projets qu'il va mettre en branle après le dévoilement du rapport?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, deux choses. Ce sondage-là a très peu de crédibilité sur le plan de la méthodologie. Mais surtout, le bilan de la CAQ parle de lui-même, là, en matière de transport. Je peux parler de l'est de Montréal, mon collègue Pascal Paradis pourrait vous parler de la région de Québec, on vient de perdre un beau gros six ans avec rien qui n'est en marche. Donc, évidemment qu'on va lire le rapport avec intérêt, mais je crains fortement que le bilan de la CAQ, après huit ans de gouvernance, ça va être très mince en matière de projets structurants.

Journaliste : Bonjour.

M. St-Pierre Plamondon : Bonjour.

Journaliste : Donc, je voulais juste revenir sur la question de mon collègue, M. Laforest, en lien avec le comité. Vous dites vous aimeriez savoir qu'est-ce qu'on fait quand on se fait dire non. Vous n'êtes pas encore au pouvoir, là. D'ici 2026, qu'est-ce que vous demandez à la CAQ de faire, si elle se fait dire non?

M. St-Pierre Plamondon : C'est parce que le... la thèse... la thèse de la CAQ, qui date de 2015, c'est qu'avec un mandat fort et beaucoup de volonté politique on va faire bouger le Canada malgré le fait qu'on a seulement le cinquième des sièges à Ottawa. Si cette thèse-là, elle est invalidée par plusieurs années à se buter le nez contre des refus systématiques du fédéral, nous, on arrive à des conclusions politiques, on accepte de tirer des conclusions politiques de ce qui se produit.

La CAQ, elle, se met la tête dans le sable et fait semblant que ça n'a pas lieu. Donc, je vais lui remettre le fardeau de répondre à cette question-là. Parce que nous, notre réponse, elle est très, très claire. L'histoire récente du Québec, comme la longue histoire du Québec dans le Canada, nous dit très clairement que la seule autonomie possible, c'est celle de l'indépendance du Québec. Tout le reste, c'est de se dépêtrer dans un régime qui ne nous donnera pas gain de cause. Donc, ça, c'est notre réponse. Elle a toujours été très claire. C'est à la CAQ de nous expliquer comment on a pu perdre bientôt 10 ans sur une hypothèse de travail qui est en fait invalidée par ces 10 dernières années.

Journaliste : Mais, en même temps, vous êtes dans l'opposition. Même si vous preniez le pouvoir en 2026, le pays, ce n'est pas nécessairement pour demain. Donc, en attendant, il faut agir rapidement, il faut agir sur l'immigration. Donc, qu'est-ce que vous... Vous dites : Vous remettez ça à la CAQ. Oui, mais en tant qu'opposition, vous allez devoir demander quelque chose à la CAQ.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, peut-être simplement de respecter leurs propres promesses, tu sais, leurs propres idées. Donc, il y a... M. Legault a évoqué un référendum sur l'immigration, puis à la première occasion, il s'est dégonflé. Peut-être simplement respecter ce qu'il a dit lui-même. M. Legault a dit... François Legault a dit, en élections, que, passé 50 000 immigrants permanents, c'était suicidaire. Le mois suivant, il a fait exactement l'inverse, à 65 000. Peut-être simplement demander un minimum de respect des promesses et de cohérence du côté de la CAQ, ce serait une demande de l'opposition.

Mais ce qu'on pense de ça, c'est que ça aura été un échec duquel on doit tirer des conclusions politiques qui mènent à l'indépendance du Québec. Si la CAQ a une autre réponse ou une autre explication sur l'échec des revendications nationalistes ou autonomistes de la CAQ, c'est à eux de nous expliquer. Mais notre réponse, à nous, est très claire.

Journaliste : Par rapport au rapport Grenier, le gouvernement, le ministre Roberge dit qu'il n'y en a pas, d'impasse, malgré ce que vous dites. Donc, qu'est-ce que vous répondez?

M. St-Pierre Plamondon : Bien oui, mais là, il n'y a rien qui avance, ça fait des mois. On a fait cette demande-là le 23 mai 2023. On est rendus à la fin de session 2024, il ne se passe rien. Parce que le gouvernement insiste pour mettre entre les mains d'un tiers qui n'est pas élu la décision finale de ce qu'on peut faire avec ces documents-là ou pas, ce qui est une déresponsabilisation complète des élus. C'est comme prendre la patate chaude et dire : Moi, je n'en veux pas, je vais le remettre entre les mains d'un tiers, puis il s'arrangera.

Et vous comprendrez toutes les questions que ça pose sur la nomination de ce tiers-là. Si c'est Pauline Marois qui est la tiers qui est nommée, je serais plus confortable que si c'est Jean Charest, mais c'est parce que ça illustre le fait que ce chemin-là n'est pas le bon. C'est aux élus de prendre leurs responsabilités et de trancher par rapport à des droits qui doivent être respectés sur le plan de la vie privée et de la confidentialité, mais également le droit à la vérité et le respect de la démocratie sur un des moments les plus importants de l'histoire du Québec.

Journaliste : Bonjour. Vous avez parlé beaucoup d'immigration dans la dernière session. Quand on est allés à Alma, en début d'année, vous nous avez parlé aussi de revoir vos cibles en faisant un exercice approfondi.

M. St-Pierre Plamondon : Exact.

Journaliste : Vous parliez de l'initiative du siècle. C'était prévu pas mal pour là, c'en est où, cette réplique-là?

M. St-Pierre Plamondon : On a un document qui est 98 % prêt, mais on ne veut pas publier un document qui serait caduc dès la rencontre de lundi, si jamais, si jamais il y avait une annonce qui change la donne.

Journaliste : ...quand même?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je... Par prudence, là, vu le nombre de mois qui a été mis — on parle de près d'une centaine de pages, d'ailleurs on essaie de le comprimer un peu, là, mais il y a beaucoup de travail qui a été fait, un peu comme pour le budget de l'an 1, d'ailleurs, hein, on avait un peu cet enjeu-là, du moment où le déposer, de sorte que les journalistes soient disponibles, mais également que ça cadre avec le cycle politique — on ne voudrait pas qu'une rencontre, lundi, invalide le travail de plusieurs mois d'efforts, là. Donc, on va prendre acte de... s'il y a quoi que ce soit de substantiel, lundi, et on va trouver une fenêtre, là, rapprochée, pour publier ce document-là.

Journaliste : Est-ce que c'est encore permis de penser qu'on va voir ça en juin ou c'est plus l'automne, dans votre vision?

M. St-Pierre Plamondon : C'est plus la fin de l'été, parce que le temps qu'on prenne acte de ce qui est annoncé puis qu'on s'adapte... On ne veut pas faire un point de presse le 21 juin, là, sur une question aussi dense. Donc, on vous revient avec une date, là, mais on va trouver la date la plus rapprochée.

Journaliste : Est-ce qu'on peut s'attendre à des changements, par exemple, sur le 35 000? Est-ce que... Parlez-nous-en un petit peu, comment vous allez nous présenter ça, ce... Qu'est-ce qu'il va y avoir là-dedans?

M. St-Pierre Plamondon : C'est dense. Mais on se penche sur l'immigration temporaire comme l'immigration permanente. On va très loin dans l'analyse du modèle canadien puis on développe un modèle pour le Québec, qui est complètement à part. Et évidemment qu'on doit toucher tous les aspects de questions complexes, parce que l'immigration temporaire, c'est une expression fourre-tout qui, en fait, décrit des réalités très différentes, de la même manière que l'immigration permanente, dans sa planification, c'est lié au nombre de temporaires sur le territoire. Donc, ce sont tous des arbitrages.

Journaliste : Mais est-ce que ça prévoit, par exemple, des choix sur l'immigration temporaire? Parce que ça a été une question, cette session-ci, qui on... qui on interdit, par exemple, comment on diminue ce nombre-là sur les travailleurs étrangers. Est-ce que vous avez déjà prévu certains mécanismes?

M. St-Pierre Plamondon : On va... On va quand même loin. Donc, on pourra en discuter lorsqu'on déposera le document. Mais c'est un document d'orientation. Ce n'est pas une plateforme électorale, là, quand même. Il y aura une plateforme électorale, en bonne et due forme, qui sera cohérente avec ce document d'orientation. Mais c'est dense, là. Ce n'est pas... Ce n'est pas cinq pages, là.

Journaliste : O.K. Puis, en terminant, vous avez parlé, en début, en introduction, que vous êtes un petit peu devenus la cible, finalement, de vos adversaires. On vous a talonnés beaucoup. Puis on a certains... un peu vu... Vous vous êtes un peu emporté, là, je ne veux pas le dire comme ça, mais on a vu peut-être certains traits de votre personnalité, cette session-ci, la CAQ, qui vous a un peu accolé l'étiquette de soupe au lait, alors que ça va... vous allez devenir encore de plus en plus la cible. Mais quelle leçon vous tirez de ça, puis est-ce que vous avez un peu de travail à faire sur vous-même?

M. St-Pierre Plamondon : On a toujours du travail à faire sur soi-même.

Journaliste : Non, mais quand même, sérieusement, là, est-ce que vous avez tiré leçon de ça ce printemps?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je ne vous cacherai pas que ce n'est pas le genre de politique qui m'inspire ou qui me donne le goût de me lever le matin, là. Moi, je... Nous, on a du fun quand on propose puis quand on débat sur le fond des choses. Donc, quand on passe une semaine à répondre à toutes sortes d'épithètes, dans toutes les directions, ce n'est pas inspirant ni pour nous ni pour la population. Il a fallu qu'on s'adapte à ça parce que je n'avais jamais vécu ça. Mais la population a maintenu sa confiance en notre formation politique. On est toujours les préférés des Québécois, malgré un vent de face, qui était parfois, là, même caricatural.

Journaliste : Mais sur votre attitude à vous?

M. St-Pierre Plamondon : Je... Oui, oui, on peut toujours... on peut toujours évoluer. Je veux juste ne pas devenir cynique. Il y a, des fois, à force de vouloir se bâtir une carapace, on peut devenir insensible. J'aime mieux être sensible mais ne pas être cynique, et donc refuser des comportements qui, je pense, ne sont pas à la hauteur de l'Assemblée nationale. J'aime mieux être comme ça puis pas trop changer que d'essayer de me bâtir une carapace. Parce qu'on m'a dit ça, là, tout le temps, là : Il faut que tu te bâtisses une carapace, une carapace. Ça donne... En tout cas, je ne suis pas trop dans cet esprit-là. Ça donne quoi, là, de se bâtir une carapace, si on devient un peu cynique dans cette joute ultrapartisane? J'aime mieux qu'on soit le plus authentique puis le plus cohérent possible, en sachant que ce n'est pas toujours agréable.

Journaliste : Oui, bonjour. Tout à l'heure, vous aviez l'air de vous féliciter, dans le fond, du fait que vous avez osé parler de souveraineté puis que ça n'a pas fait baisser, dans le fond, l'appui au parti. Mais est-ce que vous ne pensez pas que, si vous en aviez parlé moins, le PQ aurait commencé à... continuer à augmenter, en fait?

M. St-Pierre Plamondon : Bien là, je ne le sais pas. Mais je fais juste la liste de ce qu'on nous a prédit, parce que, quand même, quand on fait le bilan de la session, on se pose la question : On était où en début de session, donc les analyses, c'étaient : Ils sont peu nombreux, donc ça va être difficile pour eux de demeurer pertinents et audibles, s'ils continuent à parler d'indépendance, ils vont perdre des points. Puis l'autre chose, c'était : Trop haut, trop vite, donc les attaques qui se multiplient, va finir par faire en sorte que les appuis s'effritent. Aucune de ces hypothèses-là ne s'est matérialisée, puis on est vraiment reconnaissants de cette confiance, de cette consolidation de nos appuis. On n'allait pas considérer cette option-là ou d'autres, tu sais, on a un plan de match, on le suit. On constate qu'on a réussi à consolider nos appuis, on en est satisfaits.

Journaliste : Sinon, je voudrais vous entendre sur le... bien, le groupe, là, OUI Québec, là, les gens qui ramassent des fonds, là, pour la bataille référendaire. C'est quoi, la nature de votre relation avec ce comité-là? Quel rôle est-ce que vous entendez jouer là-dedans, dans la préparation d'un référendum, et tout ça, là?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, il faut faire attention, hein, parce qu'il y a plusieurs règles qui font en sorte que, justement, il ne faut pas qu'il y ait un mélange entre un parti politique et la société civile. L'argent, lorsqu'elle est ramassée par la société civile, elle est également encadrée par des règles qui encadrent l'intervention de tiers durant des campagnes électorales. Donc, tout ça appartient à un organisme de la société civile. Tant mieux, s'il y en a plusieurs qui sont de plus en plus forts et aptes à participer dans le débat public, mais ça ne nous regarde pas, parce que nous, nous sommes dans la sphère politique, et ce sont des règles très, très strictes, très, très encadrées. Mais évidemment qu'on est heureux de voir des organisations devenir de plus en plus solides, prendre une place de plus en plus grande dans la promotion de l'idée d'indépendance, indépendamment des partis politiques.

Journaliste : Puis donc, ça veut dire qu'on ne vous verra pas à des événements qu'ils pourraient organiser? Je sais qu'ils en organisent un avec Mme Marois, je pense, ce soir à Montréal.

M. St-Pierre Plamondon : Ah! on peut y aller. Oui, oui, on peut y aller. Bien oui, bien oui, on y va. Méganne est allée. Non, on y va. En fait, on a tout à fait le droit d'être présents lorsqu'un organisme de la société civile nous invite. Puis ça va être multipartisan à ce moment-là. Ce qu'on n'a pas le droit de faire, puis il faut être prudents, c'est de mélanger ce qui est encadré par le DGE et ce qui relève de la société civile, là. Ça, ce sont des univers différents.

Journaliste : Mais, sur le fond, est-ce que vous pensez que c'est le bon moment? Ce n'est pas trop tôt, à vos yeux, là, de commencer déjà, là, à planifier un référendum?

M. St-Pierre Plamondon : Ce n'est jamais trop tôt.

Journaliste : Merci.

Journaliste : Bonjour. J'avais une question sur l'initiative que va lancer aujourd'hui le premier ministre du Québec. Est-ce que, que ce soit une réussite ou un échec, ça va contribuer à mousser le projet indépendantiste?

M. St-Pierre Plamondon : D'une certaine manière, dans la mesure où ça met en lumière près d'une décennie de demandes de la CAQ qui n'ont pas fonctionné, ça oblige donc ce comité à se pencher sur la question fondamentale que je soulève : Lorsqu'on demande quelque chose de légitime et qu'on obtient un refus, qu'est-ce qu'on fait? Et c'est un peu ça, le caquisme, à date, c'est qu'on ne répond pas à cette question-là, on fait semblant que le refus n'a pas eu lieu. Les transferts en santé, là, c'était vraiment une illustration très, très forte de cette tendance-là. On fait semblant qu'il ne manque pas 5 milliards à chaque année dans le système de santé. Donc, oui, c'est intéressant d'obtenir une réponse à cette question-là. La nôtre, elle est très claire. C'est que l'histoire récente, comme l'histoire longue, du Québec dans le Canada devrait amener à la conclusion toute simple qu'il faut sortir du Canada et devenir un peuple normal qui décide par lui-même de ses budgets, de ses orientations politiques. Ce n'est pas normal de quémander constamment sur tout... tous les sujets. Mais, oui, ça met la lumière sur ce document-là, de 2015, et sur cette propension à se mettre la tête dans le sable du côté du gouvernement. C'est une discussion qui est bénéfique.

Journaliste : O.K. Donc, je comprends que vous tendez la main à votre premier ministre puis vous allez participer aux travaux de ce comité-là de bonne foi?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je ne pense pas qu'on va être invités, là.

Journaliste : Bien, vous allez pouvoir déposer, j'imagine, là, un mémoire?

M. St-Pierre Plamondon : Je ne pense pas qu'on... Bien, c'est-à-dire qu'on va davantage participer à travers justement nos échanges, en disant : Bien, si l'exercice, le mémoire est une photocopie de ce qui a été rédigé en 2015, bien, on passe à côté parce qu'il ne s'est rien passé de substantiel depuis 2015. Si, par contre, on se penche sur toutes les options du Québec, comme une commission Bélanger-Campeau, bien, vraisemblablement, l'option de l'indépendance du Québec va être soulevée. C'est impossible qu'on passe à côté.

Donc là, toute la question... Parce qu'on jase d'un comité qui va être annoncé aujourd'hui, toute la question, c'est : Quelle liberté, mais surtout quel sens des responsabilités du côté de ce comité-là pour véritablement répondre aux questions fondamentales qui se posent après près de 10 ans d'immobilisme de la CAQ, là, dans ses relations avec le fédéral?

Journaliste : Mais vous voyez quand même d'un bon oeil la composition de ce comité-là, là? On parle de Martine Tremblay, ex-sous-ministre, ex-cheffe de cabinet de René Lévesque puis de Pierre Marc Johnson, Guillaume Rousseau, un professeur de droit bien connu, réputé, aussi ex-candidat du Parti québécois.

M. St-Pierre Plamondon : Tout dépend du mandat.

Journaliste : Ce n'est pas les plus fédéralistes arrachés des...

M. St-Pierre Plamondon : Il y a Sébastien Proulx.

Journaliste : Oui. Bon, c'est... ex-adéquiste et libéral, mais ce n'est pas...

M. St-Pierre Plamondon : Combien sont-ils au total?

Journaliste : Six, apparemment.

M. St-Pierre Plamondon : Qui sont les autres?

Journaliste : Il y a... Donc, il y a Guillaume Rousseau.

M. St-Pierre Plamondon : Oui.

Journaliste : Martine Tremblay.

M. St-Pierre Plamondon : Proulx.

Journaliste : Luc Godbout.

M. St-Pierre Plamondon : Luc Godbout.

Journaliste : ...Sébastien Proulx puis les deux autres à découvrir plus tard.

M. St-Pierre Plamondon : Bon. Bien, on va découvrir ça ensemble. Mais quel suspense! Bien, je...

Des voix : ...

M. Paradis : On est pendus à vos lèvres!

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je vous répondrai simplement...

Journaliste : À la lumière des personnes qui... qu'on connaît, dont on connaît l'identité, à ce moment-ci, c'est quand même... on peut penser qu'ils... qu'ils ne vont pas trouver une autre conclusion.

M. St-Pierre Plamondon : Ça dépend du mandat. On peut avoir d'excellentes nominations, si on leur donne le mandat... un mandat hyper limité qui n'a pas de portée, bien... Donc, attendons de voir quel mandat leur est confié, mais surtout quels résultats. Parce que, si on fait juste réimprimer ce que la CAQ a dit il y a 10 ans, alors qu'on sait que ça n'a pas fonctionné, c'est limité.

Journaliste : Bonjour.

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Pardon. Je m'excuse.

Journaliste : Donc, bonjour. Vous déplorez le peu de questions que vous avez eues. Hier, c'était votre budget. Est-ce que vous estimez être traités de façon injuste?

M. St-Pierre Plamondon : Hier, c'était le budget de quoi?

Journaliste : Vous avez déploré... Je pense que c'était M. Bérubé, là, le peu de budget que vous avez.

M. St-Pierre Plamondon : Ah oui. Veux-tu y aller, Pascal?

Journaliste : Donc là, vous déplorez le peu de questions, hier, c'était le peu du budget. Est-ce que vous êtes traités de façon injuste?

M. Bérubé : Bien, écoutez, lorsqu'il y a eu une entente entre les partis d'opposition, le Parti libéral et Québec solidaire ont décidé de faire en sorte qu'on ait le moins de moyens possible pour travailler à l'Assemblée nationale. Si le Parti libéral, par exemple, a 3 millions de dollars, juste...

M. St-Pierre Plamondon : ...

M. Bérubé : 5 millions? Je pense... En tout cas plusieurs millions pour ses travaux à l'Assemblée nationale, on a 800 000 $. Et Québec solidaire s'est donné aussi une part du lion en regardant le Parti libéral : On se donne ça puis le moins possible au PQ.

Pour le nombre de questions, on a une question par jour tandis que les libéraux en ont cinq, six, Québec solidaire, plusieurs. Donc, imaginez, avec très peu de questions, on réussit à... je pense, à toucher des enjeux pertinents. Et c'est... Les Québécois, le groupe qu'ils veulent le plus entendre, présentement, questionner le gouvernement, est limité à une question. Alors, il faut juste mettre ça en perspective. Très peu de moyens financiers, on a une bonne équipe, elle est là, je veux la saluer au nom de l'aile parlementaire, mais aussi très peu d'occasions de questionner le gouvernement. Puis, en plus, le premier ministre ne nous parle pas trop souvent. J'espère qu'il va être là aujourd'hui.

Donc, c'est ça, la situation auquel il faut tenir compte aussi...

Journaliste : Puis la session a aussi été marquée par les problèmes dans le réseau de la santé. Qu'est-ce que vous proposez qui aiderait M. Dubé pour la suite des choses?

M. Arseneau : Bien, en fait, on veut aider les Québécois, évidemment, et, si les propositions qu'on a formulées avaient été mises en œuvre déjà, on serait déjà plus avancés. Par exemple, songez au plan santé de M. Dubé, qui visait la décentralisation, en fait, c'était le discours. Est-ce qu'on a décentralisé le système en nommant les hauts gestionnaires grassement payés dans une nouvelle structure comme Santé Québec? Absolument pas. Est-ce que les résultats, là, sont positifs quand on annonce la fermeture du service de radiologie en Outaouais, lorsqu'on déplace des poupons naissants de la Côte-Nord jusqu'à Québec pour avoir six heures d'oxygène, quand on ferme les urgences un peu partout et les services d'obstétrique dans nos régions? Ça, ce n'est pas de la décentralisation, c'est une absence de planification totale.

Et M. Dubé a mis, en fait, tous ses oeufs dans le même panier du brassage de structures, en abandonnant les gens qui sont sur le terrain. Leur capacité d'agir est extrêmement limitée, et, de ce point de vue là, il obtient les résultats qu'il mérite. Mais, malheureusement, les Québécois n'en ont pas pour leur argent.

Qu'on pense aussi aux médecins. Il y a de moins en moins de personnes qui ont accès à un médecin en première ligne parce que M. Dubé n'a pas ménagé une porte de sortie au bout des deux années que durait l'entente qu'il a signée avec les médecins.

M. St-Pierre Plamondon : Si je peux me permettre de rajouter aussi, c'est que, que ce soit en santé, ou dans les rapports de force avec Ottawa, ou sur le français, les CPE, l'environnement, plus on avance, plus le bilan de la CAQ va prendre de l'espace, parce que les faits sont têtus. Donc on peut lancer des comités, puis chercher des «top guns», puis faire toutes sortes d'annonces qui, à court terme, occupent l'espace médiatique, moi, mon constat, c'est que, plus on avance, plus le bilan de la CAQ se dessine clairement. Et c'en est un qui est... qui comporte plusieurs reculs dans plusieurs sujets importants pour les Québécoises et les Québécois. Donc, le temps passe, là, on est rendus à six ans de gouvernance caquiste.

Le Modérateur : On va conclure avec M. Carmichael avant de passer en anglais.

Journaliste : Oui, bonjour. Simon Carmichael, pour Le Soleil. M. St-Pierre Plamondon, vous avez mentionné que vous étiez satisfait d'avoir consolidé vos appuis, cette session, même si vous avez parlé beaucoup de souveraineté et d'indépendance, et que certains vous disaient que ça vous ferait inévitablement baisser dans les intentions de vote. Mais, puisque l'indépendance, c'est un peu le but final de votre action politique... bien, ou de l'action politique du Parti québécois, là, comment est-ce que vous analysez le fait que, malgré une session où vous avez beaucoup parlé d'indépendance, avec des premières pubs depuis Parizeau, etc., l'aiguille n'ait pas bougé significativement en faveur de l'indépendance?

M. St-Pierre Plamondon : Il faut laisser le temps au temps, mais on ne contrôle pas les sondages, on n'agit pas en fonction de ces sondages-là. Dans le cas de la campagne publicitaire dont vous parlez, elle a débuté il y a à peine deux semaines, là, donc, en même temps, il n'y a rien d'instantané ni de miraculeux. Donc, nous, on va continuer à expliquer notre vision, notre projet de la société, un projet de société qui est emballant puis qui est rassembleur, puis c'est aux gens de se faire une opinion. Donc, il faut laisser le temps.

Journaliste : Puisque vous promettez un référendum au premier mandat, si vous devenez premier ministre, vous allez devoir faire augmenter l'appui à la souveraineté d'ici là. Comment est-ce que vous allez faire, dans les prochaines sessions, pour faire bouger l'aiguille significativement?

M. St-Pierre Plamondon : Il y a deux choses qui arrivent. D'une part, la gouvernance caquiste démontre le caractère absolument nécessaire de l'indépendance du Québec. Donc, ça, c'est un aspect. Puis notre travail est constant. On peut vraiment nous donner, je pense, qu'on est constants sur cet enjeu-là, comme sur plusieurs autres enjeux. Donc, c'est un peu des deux et... tout simplement.

Journaliste : La constance puis la gouvernance caquistes, c'est des facteurs qui étaient en jeu cette session-ci aussi. Ça fait que, tu sais... de différent qui va faire augmenter... bouger l'aiguille?

M. St-Pierre Plamondon : Le temps. Le temps, la persévérance. Donc, il y a... Jamais, en politique, on n'a de contrôle sur les sondages, et, de notre point de vue, jamais il ne faut faire de la politique en fonction des sondages. Les choses arrivent, puis...

M. Paradis : ...

M. St-Pierre Plamondon : C'est ça, on ne peut pas prédire. On n'a pas de boule de cristal. On a des convictions puis on est clairs sur ces convictions-là.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : Bonjour. Good morning.

M. St-Pierre Plamondon : Good morning.

Journaliste : With this creation of a committee for... an experts' committee on Québec's autonomy, don't you think it's a good thing for the CAQ to move back, reassess the situation and then come back stronger and prove that the right direction to take is nationalism?

M. St-Pierre Plamondon : Well, I mean, it's a bit with... it's a bit the same thing with powers in immigration. So, they went all in, saying : we must get that, and, if we don't, there'll be a referendum on immigration and there'll be measures, we'll be doing something. And they're not doing anything. So, there are limits, there's so much you can do, in terms of verbal nationalism, if you're not willing to do anything substantial, when you're said... when you're told no to fundamental things, things that were described as fundamental for the survival of the nation, that's... those are the words of the Premier. So, I think what it... what it will do is start a conversation on this paper, dated 2015, that has already identified all the powers that, according to the CAQ, must be granted to Québec. They haven't got any substantial result. So, the question here is not what powers do we need, is... it's rather what do we do, if we're told no again and again and again. Because just knocking a bit on the table or acting as if nothing happened is not a solution.

Journaliste : And, how do you want Quebeckers to reflect on their government six years after being in power this summer?

M. St-Pierre Plamondon : I don't get it.

Journaliste : How do you want Quebeckers to reflect on the CAQ government this summer after being in power for six years?

M. St-Pierre Plamondon : I trust the intelligence and the judgment of Quebeckers. They are seeing the same thing as we do in very important topics such as health care, relationship with Ottawa, finances. We hit the worst deficit in the history of Québec. The «bilan»...The… Bilan en anglais?

M. Bérubé : The out come?

M. St-Pierre Plamondon : No.

Des voix : ...

Journaliste : Report card? Comment tu dis bilan, encore?

M. St-Pierre Plamondon : Bilan?

Journaliste : Out come?

M. St-Pierre Plamondon : No.

Des voix : The record?

M. St-Pierre Plamondon : Yes, the record. So, the record...

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : The record of that government is becoming more... clearer and clearer to the population. And that's going to count. Because if things are worsening, because of lack of vision, lack of planning, lack of rigorous work, the population will draw conclusions just as we do. So, our game plan is simply to work with... work... high work ethics and deliver relevant solutions. And we'll leave it to the population to judge.

Journaliste : And one last thing. About what you said, that you wanted to avoid being... become cynical, why... why you had this conclusion? How... What made you think that you wanted to stay away from becoming cynical?

M. St-Pierre Plamondon : Well, it's... I... People have seen me react to behaviors in this Chamber that I think are not acceptable, are not to the standards that we should expect from the National Assembly. So, of cause... of course, if I react, my adversaries will try to depict me as this or that. And I was told : Well, you should react less and you should less... be less engaged, you should be tougher. And I think that being authentic has a value, and trying to build an armor, in politics, can lead to a form of cynicism, which I don't want to have. I don't want to behave like this. We don't want that. We're not like this. So, sometimes, we're going to react with authenticity because that's what we think. And I don't think we should change, yes.

Le Modérateur : Il vous reste cinq minutes. On va y aller avec...

Journaliste : I shall be brief. Regarding the Proulx committee that Mr. Legault is going to announce today, my good and great friend Marco asked you earlier how this will help you, help the PQ cause. And I remember, when Mr. Parizeau and Mr. Bourassa interacted on this, when Bourassa set up the committee to get more powers from Ottawa, Parizeau... Mr. Parizeau commented every step of the way. And, in the end, it didn't work and helped the PQ. So, is that going to be your approach? Is it actually... It'll put in relief the CAQ's inability to get more power from Ottawa, and that's good for you...for the PQ?

M. St-Pierre Plamondon : I mean, I cannot predict all political consequences of that committee, but one direct impact this morning is that it brings back the existence of a work that was done in 2015, that already identify which powers the CAQ themselves think should belong to Québec, with the little results that we know ten... almost ten years later. In which case, yes, there's an interest in having that conversation, not about which powers we need, we already know, about what we can do when we're told no repeatedly. And that's a very relevant and fundamental question. We have our own answer, but we're very curious to see what answer will be given by such a committee.

Journaliste : Thank you.

Journaliste : You've mentioned in French that you believe your party is influencing the Government when it comes to things like the screen time. What type of effect do you think this has on your party afterwards?

M. St-Pierre Plamondon : On the long run, you mean, in terms of...

Journaliste : Just afterwards, when they're bringing... like, when they bring up the idea of setting a screen time, what effect does that have on your party and in the view of the population and in the National Assembly?

M. St-Pierre Plamondon : Well, I think we can say that we're fulfilling one of our undertakings. Just after the election, we said that we would be as much as constructive as we can be and try to influence that Government as... in the right direction. So, we're really in a better position to do that, and we're achieving results, so we're coherent in terms of what we said we would do with these four years in the opposition. So, I think people will notice that. And every time we move an issue, such as screen time, that is important to the population, we move it forward, well, we're being useful, and I think people appreciate that.

Le Modérateur : On va devoir prendre une dernière en anglais.

Journaliste : You said you're achieving your goals. Which one would you say was the one that you were most proud of, the one that you think has made the most impact? And what would you like to focus on next session?

M. St-Pierre Plamondon : To say the truth, and it's not the most... but the thing I'm most proud of is to see a Parti québécois capable of doing the promotion of our society project, on television, everywhere, reaching more than a million Quebeckers, having the first English-speaking TV ad from the PQ in our history. We've... We've done that, and four years ago, we were that close to bankruptcy. So, we've done that. So, we're proud of this. Of course, then, there's all sorts of things that we've done politically. But, if you ask me spontaneously what I'm the most proud of, we... in four years, we've done such a change in terms of financial health that we're capable of doing the first publicity campaign since Jacques Parizeau.

Le Modérateur : Merci beaucoup. C'est ce qui conclut le bilan de fin de session du Parti québécois.

(Fin à 8 h 29)