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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé

Version finale

Tuesday, June 4, 2024, 11 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-cinq minutes)

M. Tanguay : Alors, ce matin, nous allons vous parler de la santé, les délais qui s'accumulent, délai après délai, et les échecs également qui s'accumulent sous la CAQ, échec après échec. Avec la CAQ, on tourne en rond.

Maintenant, dans cette saga de la renégociation des conditions d'application du GAP, nous avons pu voir, grâce au travail de TVA Nouvelles, un mémo a été rendu public quant au CIUSSS de Mauricie-Centre-du-Québec.

En substance, ce que l'on dit, à l'interne : Les gens qui n'auront pas de rendez-vous avec le GAP à cause du contexte actuel, bien, le rendez-vous, vous leur direz de rappeler dans deux semaines ou de se présenter à l'urgence, ce qui est tout à fait inacceptable. Et ça, c'est le résultat très tangible d'un gouvernement qui n'a pas planifié, un gouvernement qui savait très bien la date de fin de l'entente, a décidé à minuit moins cinq d'ouvrir une négociation. Et, en ce sens là, on peut voir que c'est la population qui en font les frais d'un gouvernement brouillon qui manque de rigueur et de planification.

Alors, voilà le bilan, un autre échec qui s'ajoute au bilan santé très mauvais de François Legault.

Je vais maintenant céder la parole à notre collègue, André Fortin.

M. Fortin :Merci. On s'est vu ici, je crois que c'était vendredi, là, donc il y a environ quatre jours, et on s'est dit : Bon, bien, on espère que le gouvernement va être à même de régler, à la toute dernière minute, l'entente avec les médecins. Et on espérait que le gouvernement évite le pire, qu'il évite la situation dans laquelle il s'est lui-même placé en commençant à négocier il y a peut-être une semaine, négocier sérieusement il y a peut-être une semaine à peine. Malheureusement, ce n'est pas arrivé. Et la réalité, c'est que, dans à peu près tout ce que Christian Dubé fait, c'est la même chose qui se produit, il ne planifie pas à l'avance, il ne planifie pas les conséquences de ses actes.

La situation sur la Côte-Nord, en Abitibi, en Outaouais, elle n'est toujours pas réglée. Ces patients-là doivent toujours faire les frais des décisions de Christian Dubé en lien avec les agences et de sa mauvaise planification, c'est la même chose en Montérégie et c'est la même chose aujourd'hui avec le GAP : c'est les patients qui n'ont pas accès aux services parce que Christian Dubé prévoit mal ses trucs.

Journaliste : Vous avez demandé vendredi à Sonia LeBel d'intervenir dans les négociations, et semble-t-il qu'elle soit intervenue, il y a eu une rencontre, là, avec elle, sans que ça donne de résultat. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Fortin :Bien, de toute évidence, elle arrive dans le portrait à la dernière seconde, là. Mais ce qu'on aurait souhaité, là, c'est que les pourparlers qui ont lieu et qui sont légitimes aient eu lieu le mois dernier. On se serait attendu d'un gouvernement responsable, d'un gouvernement qui a d'abord et avant tout l'intérêt du patient à cœur, que ces négociations-là aient lieu avant la date butoir. Alors là, l'arrivée de Mme LeBel, effectivement, on l'a demandée, alors c'est une bonne chose. Mais, de toute évidence, c'est arrivé comme ça, à la dernière seconde, pour tenter de dépêtrer Christian Dubé du gâchis qu'il a lui-même créé. Ça n'a pas suffi pour régler à temps.

Journaliste : Ultimement, c'est quand même une question d'argent, là, visiblement. Est-ce qu'il faut payer plus, forcément, les médecins?

M. Fortin :Bien là n'est pas l'enjeu. Nous, on a dit, la semaine dernière... on a eu la même discussion la semaine dernière et on a dit que l'entente, l'entente que Christian Dubé a signée il y a deux ans, elle est généreuse et qu'il faut la renégocier. Alors, ce n'est pas une question d'ajouter de l'argent.

Journaliste : Vous parlez beaucoup des gestes du gouvernement, qu'il n'a pas rouvert l'entente avant la dernière minute, mais quel est le rôle de la FMOQ, selon vous, dans cette saga-là?

M. Fortin :Bien, la FMOQ, là, elle se doit d'avoir une négociation, une négociation appropriée, une négociation avec l'intérêt du patient d'abord et avant tout. C'est ce qu'on s'attend de la part de la FMOQ.

Journaliste : Est-ce qu'elle l'a en ce moment?

M. Fortin :Bien, moi, je n'ai pas... je n'ai pas de contre-indication là-dessus, là, et on n'est pas dans le quotidien des pourparlers. Alors, je ne peux pas vous dire s'il y a quelqu'un, d'un côté ou de l'autre, qui tire trop fort sur la couverte. Cependant, le gouvernement est celui qui a une responsabilité d'offrir des soins à la population. Alors, un gouvernement, encore là, qui pense et qui prévoit d'avance, il risque d'y avoir un impact sur la population, se doit de mettre en place tous les pare-feu possibles pour que la population ne soit pas affectée. Là, aujourd'hui, là, il y a à peu près le quart des rendez-vous disponibles sur le GAP, ça, ça veut dire qu'il y a le trois quarts des patients qui ne sont pas capables de voir un professionnel de la santé qui se font dire : Allez à l'urgence. Puis nos urgences, au Québec, ils sont déjà débordés, ils ne peuvent pas accepter... ils ne peuvent pas prendre en charge tous ces gens-là.

Journaliste : Est-ce que les médecins ont trop de pouvoir? Je veux dire, si les infirmières ne sont pas contentes de leurs conditions de travail, elles ne peuvent pas dire : Bien, moi je ne vais plus traiter de patients. Là, les médecins, eux, ils peuvent faire ça. Vous trouvez ça normal?

M. Fortin :Bien, un instant, là. Les médecins, là, traitent quand même des patients, c'est qu'ils les voient autrement. Là, il y a des médecins qui font le choix de se tourner vers le sans rendez-vous, il y a des médecins qui font le choix de se tourner...

Journaliste : Bien, il y a moins de gens qui sont vus, non?

M. Fortin :...il y a des médecins qui font le choix d'aller à l'urgence. Ce qui est laissé de côté, c'est les patients auxquels Christian Dubé a envoyé une lettre et leur a dit : Vous avez maintenant une clinique. Tous ces patients-là, qui ont accepté l'offre de Christian Dubé, qui ont dit : Parfait, au lieu d'attendre pour avoir un médecin à moi, je vais accepter l'offre du gouvernement et dire je vais me... je vais accepter d'être pris en charge par une clinique, c'est ces patients-là qui sont laissés de côté. Alors, pour un gouvernement qui disait : Bien, moi, je veux tout faire pour que les gens évitent l'urgence, les gens, ils n'ont pas d'autre choix aujourd'hui que de se tourner vers l'urgence parce que c'est ce qui est le résultat des courses.

Des voix : ...

Journaliste : François Legault parle beaucoup d'immigration. Il veut mettre de la pression, à l'aube, vraisemblablement, de sa rencontre avec M. Trudeau. Ce matin, il disait, en entrevue au 98.5, qu'il y avait un certain lien à faire entre le nombre d'immigrants temporaires accueillis au Québec et l'itinérance, la crise de santé mentale, et même de sécurité vécue à Montréal. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça?

M. Tanguay : Avant de commenter, je vais préciser une chose. Nous avons appuyé le gouvernement, dans sa... dans ce qu'il a affirmé, c'est qu'il y avait trop de demandeurs d'asile au Québec. Il a raison là-dessus. Nous avons appuyé le gouvernement en disant : Le Québec a fait sa part. Le Québec... Maintenant, on demande à Ottawa, et on a appuyé le gouvernement, pour avoir une meilleure répartition et une compensation. Et on a hâte de voir les résultats de cette compensation-là.

Une fois qu'on a dit ça, je trouve tout à fait irresponsable du premier ministre du Québec de mettre la faute en santé, en éducation, en services de garde, l'itinérance, sur le dos de l'immigration, sur le dos, entre autres, des travailleurs étrangers temporaires. Rappelons que François Legault est aussi un maître d'oeuvre dans l'accueil des travailleurs étrangers temporaires lorsqu'il établit les cibles, les catégories d'emplois qu'il veut avoir. Alors, en ce sens-là, il a sa part de responsabilité. C'est irresponsable à deux sens de François Legault d'essayer de camoufler son incapacité à développer justement cette capacité d'accueil là, à planifier. On a déposé l'an passé un projet de loi faisant en sorte que, dans la planification, il y a les permanents et les temporaires. Il a refusé. Il a la responsabilité envers le Québec, les Québécois et Québécoises, de planifier l'immigration, ce qu'il n'a pas fait. Et le fait de faire une corrélation, crise en habitation, crise en itinérance, non-accès aux soins de santé, c'est la faute des immigrants, bien, il fait fi du fait que c'est beaucoup de sa faute à lui, parce que c'est lui qui est aux commandes.

Journaliste : Mais pourquoi il met la faute autant sur les immigrants?

M. Tanguay : Parce que c'est un... c'est toujours trouver un bouc émissaire. François Legault ne prend pas ses responsabilités. Il est dans sa sixième année. Toujours trouver un bouc émissaire. C'est le 15 ans des libéraux, c'est le fédéral, c'est la faute des syndicats, c'est la faute de Pierre, Jean, Jacques. Ce n'est jamais de leur responsabilité. Alors, en ce sens là, il est clair que François Legault... Bien, les derniers en lice, c'est l'immigration, ce sont les immigrants. C'est tout de leur faute si tout va mal au Québec, imaginez-vous donc.

Journaliste : Vous avez dit d'entrée de jeu que vous êtes d'accord avec le fait qu'il y a trop de demandeurs d'asile au Québec. Il y a des chiffres, encore, qui vous montrent l'étendue, là, de leur présence en territoire québécois. De combien il faudrait réduire le chiffre actuel de demandeurs d'asile, selon vous?

M. Tanguay : Évidemment, quand on fait la comparaison avec le reste du Canada, c'est le poids démographique du Québec au sein de la fédération canadienne. C'est une règle qui est imparfaite, mais qui devrait être un guide. Une fois que j'ai dit ça, ce n'est pas du un pour un à 100 %, là, mais ça devrait être un guide. Alors, le Québec a fait sa très, très, très large part. Et la demande, qui, jusqu'à un certain point, a été bien accueillie par Ottawa, bien, maintenant, ça doit suivre, c'est d'avoir une meilleure répartition.

Journaliste : C'est 22 %, là, le barème?

M. Tanguay : Ça devrait être un barème quant au poids politique du Québec, mais, encore une fois, on n'en est pas à un chiffre exclusif et précis. Une fois que j'ai dit ça, François Legault met dans le même panier les demandeurs d'asile, vous l'avez vu, les travailleurs étrangers temporaires, qui se lèvent ce matin, qui vont nous aider à offrir les services publics, également au privé, qui ont des emplois. En ce sens là, lui aussi, il a son mot à dire. Mais c'est face à son manque de planification. C'est de leur faute. C'est la marque de commerce — puis je termine là-dessus — d'un François Legault, qui est toujours de trouver une personne à accuser pour camoufler son incompétence.

Journaliste : Le juge en chef de la Cour suprême a dit qu'il y a eu de la désinformation provenant de l'Assemblée nationale. Vous, vous avez voté pour cette fameuse motion, là, là, donc comment vous prenez ça, les commentaires du juge?

M. Tanguay : Je les reçois très bien, parce qu'on avait voté effectivement pour la motion à l'époque, et on avait dit qu'on avait manqué de temps pour l'analyser. À ce moment-là, on l'avait lue en diagonale. Et, par la suite, dans les jours qui ont suivi, on a eu l'occasion de dire que, si c'était à refaire, on ne reprendrait pas ce même vote-là. Le vote de la motion dénonçait le choix des mots et stipulait que la Cour suprême avait tenté, ce faisant, d'invisibiliser les femmes, ce qui, après analyse d'un jugement avec des centaines de paragraphes, n'était pas le cas.

Alors, ça revient aux fameuses motions sans préavis, où il faut aller bien, bien, bien vite. Nous, on a pris notre part de responsabilité là-dedans, et j'avais dit que, si c'était à refaire, on ne voterait pas dans le même sens que cela. Mais aussi, à quelque part, il faut se fier au gouvernement, mais le gouvernement a sauté directement sur cet élément-là. Alors, c'est ce qui fait qu'à la fin de l'épisode je vous avais dit que ça se peut que, pour certaines motions, là, on se réserve le droit de ne pas répondre tout de suite puis de prendre le temps d'analyser comme il le faut.

Journaliste : Il y a-tu quelque chose... Est-ce qu'il y a quelque chose à réparer? Parce que là, je veux dire, en théorie, cette motion-là tient toujours, là, si on regarde dans les registres.

M. Tanguay : Ah! bien, oui, elle tient toujours, mais, je veux dire, on n'a pas l'intention de demander... C'est une motion. Une motion, c'est l'expression... Et ça arrive à tous les jours, des motions, il s'en fait adopter quasiment tous les jours, avec la participation de tout un chacun. Mais, chose certaine, le fait, pour nous, du Parti libéral du Québec, de le dire publiquement, je pense que c'est suffisant.

Journaliste : Non seulement la motion tient toujours, mais la ministre persiste et signe. Elle dit : J'ai lu le jugement, je défends les femmes. Qu'est-ce que vous pensez de la position de la ministre?

M. Tanguay : Bien, je la laisserai elle-même justifier ça. Je ne suis pas d'accord avec elle, sur les bases que je viens d'expliciter. Je ne suis pas du tout d'accord avec elle.

Journaliste : Christine Labrie parlait d'un piège dans lequel Martine Biron a entraîné l'Assemblée nationale. Est-ce que vous vous êtes fait piéger...

M. Tanguay : Bien, je n'irai pas avec ce mot là. Chose certaine, c'est la position du gouvernement, qu'il défend toujours, et nous, on a une responsabilité, évidemment, de prendre le temps de faire l'analyse. C'est allé bien, bien vite, puis ça aura été un enseignement pour nous.

Maintenant, se fier à la parole de ce gouvernement-là, en disant : Prenez du un pour un, fiez-vous à notre analyse, bien, on repassera, là. On a eu notre leçon là-dessus, de ne pas se fier à la parole du gouvernement quand il fait de telles affirmations. C'est à nous à faire nos vérifications.

Journaliste : Parlant d'aller bien, bien vite, là, le projet de loi sur la protection des élus, est-ce que le gouvernement, justement, n'est pas allé un peu trop rapidement, là? Il y en a plusieurs qui ont émis des craintes, notamment sur l'atteinte aux droits et libertés, et tout ça. Là, vous, les amendements qui ont été apportés, ça vous satisfait?

M. Tanguay : On a posé énormément... puis je pourrai vous revenir avec le détail, mais je sais qu'il y a plusieurs collègues... Alors, celle qui menait la charge, c'était notre collègue Michelle Setlakwe. Il y a eu plusieurs collègues, trois ou quatre minimum, qui se sont joints, parce qu'il y avait tantôt de l'intimidation, le facteur intimidation. Alors, Enrico Ciccone est allé là-dessus. On parlait de la protection, également, des élus à l'Assemblée nationale. Filomena Rotiroti, qui siège au banc de notre whip, est allée siéger là-dessus. On parlait également de notre collègue Virginie Dufour, je pense, qui est allée siéger là-dessus. Bref, à votre question, la ministre, on se rendait compte, au fur et à mesure, puis il y a eu beaucoup de temps de suspension... on posait une question puis elle n'avait pas la réponse. Et on a été capable d'aller chercher des gains quant à la rédaction, on pourra revenir avec des détails, mais chose certaine, là est un exemple additionnel du travail important d'opposition officielle que l'on fait de rigueur.

Journaliste : Le Parlement étudiant, je pense que vous en avez...

M. Tanguay : Oui, j'en été...

Journaliste : Est-ce qu'il faut sauver le Parlement étudiant et leur financement?

M. Tanguay : Oui, oui, oui, c'est une magnifique institution. J'y ai siégé...

Journaliste : ...

M. Tanguay : J'y ai siégé pendant trois ans, puis dans ce temps-là, j'étais chez les Bleus, je n'étais pas chez les Rouges — puis repartez-moi pas sur le référendum de 1995 — et j'étais chef des Bleus.

Journaliste : ...vous, est-ce que vous avez fait ça? Non.

M. Fortin :Non, je n'ai pas fait ça. Puis je n'étais certainement pas avec les Bleus.

M. Tanguay : Puis il aurait... on aurait été face à face à ce moment-là. Et tout ça pour dire que j'étais chef des Bleus, premier ministre des Bleus, parce qu'il y a alternance pour une même session. C'est une magnifique institution. Je pense qu'il faut trouver une solution, je pense qu'il faut trouver une solution. À tous les ans, c'est 125 jeunes qui viennent vivre dans l'opposition, deux jours, au gouvernement, deux jours, c'est quoi, notre démocratie. Il n'y a pas meilleure école que ça.

Journaliste : Qui doit payer pour ça?

M. Tanguay : Ah! bien, je pense que le gouvernement doit trouver une façon de faire un partenariat. Puis moi, je suis très prêt, là, à faire partie des discussions et des solutions. Je pense qu'il faut sauver... C'est une institution, c'est une institution depuis plusieurs années.

Journaliste : About Premier Legault who said to Mr. Arcand, earlier today, that there is a certain link to make with the increase of homeless people in Montreal and the problems of suffering from mental health problems and the increase of the number of asylum seekers, so… and then he goes on and said it adds a lot of pressure on those services, public services. What can be the consequences of having Premier Legault repeating again, again and again and making those links on asylum seekers in the minds of people, Quebeckers?

M. Tanguay : It's… Historically, the institution, which is the Premier of Québec, has a huge responsibility to set the tone. And finger pointing to the immigrants as being the source of all our problems, well, basically all of our problems in education, in healthcare, in kindergarten, in housing, it is irresponsible because it sends out a false message that all our problems are linked or directly linked because of the immigrants. So, it's irresponsible.

And also, we are asking, on a second level, to the Premier to take full responsibility. He's the one who is responsible to develop our capacity to welcome the newcomers, and also, he's in charge of all the education, healthcare and kindergarten, and so on. So, he has a responsibility of planification, and we urged Premier Legault to include temporary workers in the planification, a year ago, and the answer was no. So, he's not taking his responsibility, and it's irresponsible for him to finger point the immigrants, irresponsible.

Journaliste : Don't you think… I'm jumping to another topic now. Minister LeBel's bill, that she'll table, to basically give… modernize professional orders and give more responsibilities to health professionals, including pharmacists, don't you think it's a good thing because that may just improve the access to primary care?

M. Fortin : Yes. We'll wait. The bill isn't quite tabled yet, so we'll take the time to look at the bill and see if it goes far enough. But, on the general principle, every time there has been changes to professional orders to allow different professionals to perform certain duties, we've typically been in favor of that. So, we'll have the see the details of the bill and to see just how much of an impact it can have on the healthcare services.

Journaliste : Why have you been typically in favour of that? Like, what role do you think other professional orders could be playing in the healthcare system that they're not right now?

M. Fortin : Well, there's been changes in the past, for example, to give pharmacists more powers to renew prescriptions and things like that. There's been, in the past, changes to allow «les IPS», super nurses, to do more acts, and those have had a positive impact on patients as a whole. So, that's why I say we're typically very open to these ideas, but we have to see the detail of the bill to see that it goes far enough.

Journaliste : Peut-être en français là-dessus. Excusez-moi.

Journaliste : Can I just… one more? I'm sorry.

Journaliste : Oui, oui, bien sûr.

Journaliste : On the negotiations, ongoing negotiations with the family doctors' union, you said in French earlier that this is not necessarily a question of the Government putting more money into this. What do you mean by that? 

M. Fortin : Well, the deal that Christian Dubé signed with the family doctors two years ago to get them onboard this new system, by all accounts and by a lot of doctor's accounts, is a generous one. So, there is room for the Government to renegotiate and… So, it's not necessarily a question of adding more money, there's already a lot of money in that that is being offered to health care professionals to take on these patients. It's a question of efficiency, it's a question of… After two years, it's proper to renegotiate, it's not proper to do it on the backs of patients, to do it at the last minute. This should had been handled months ago. And, in the very short term, he should at least have insured that the initial deal was still in place before the deadline that he imposed himself.

Journaliste : You also spoke about doctors kind of not helping patients, and that's their job. So, how far do you think the doctors should be willing to go in these negotiations as well?

M. Fortin : Well, here's the thing, the Health minister put this deal in front… or this renegotiation in front of the doctors at the very last second. He came to them and said: This is done on June 1st. But he only started seriously negotiating about a week ago, even though everybody knew about the June 1st deadline. So, within the negotiations I can't tell you as to who's exaggerating on one side or the another or if they're even close to a deal or not. However, I know that the Government imposed this on doctors at the very last second and especially imposed it on patients, who now find themselves without any recourse. There are three quarters of the GAP patients now, because three quarters of the appointments are no longer available, who have no other option but to go to the emergency room. We thought the whole point of the GAP was to take people away from the emergency room and right now it's doing the opposite.

Journaliste : Juste sur les intentions de Sonia LeBel. Je comprends que vous êtes d'accord avec l'idée générale du projet de loi qui va être déposée.

M. Fortin : Bien, par le passé on a toujours appuyé les projets de loi en ce sens là, mais on a toujours travaillé pour les bonifier également, pour s'assurer qu'ils vont jusqu'au bout de ce qui peut être fait. Il y a eu des projets de loi, par le passé, là, pour donner plus de pouvoirs, entre autres, aux infirmières praticiennes spécialisées, aux pharmaciens. Maintenant, on voudra voir le détail du projet de loi puis de voir l'impact que ça pourra avoir dans le réseau de la santé.

M. Tanguay : Merci beaucoup.

M. Fortin : Merci.

(Fin à 11 h 45)

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