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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor, et M. Andrés Fontecilla, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de logement et d’habitation

Version finale

Tuesday, June 4, 2024, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures une minute)

Mme Labrie : Bonjour, tout le monde. On a terminé l'étude détaillée, la semaine dernière, du projet de loi n° 65. Enfin, on va passer à la prise en considération du rapport aujourd'hui, donc on espère pouvoir adopter ce projet de loi là demain.

Vous nous avez vu travailler, on a déposé plusieurs amendements. J'ai, notamment, essayé de faire en sorte qu'on ait un moratoire qui s'enclenche de manière automatique toutes les fois qu'on descend en dessous du seuil de 3 %. Si on avait eu une disposition comme celle-là, on aurait pu éviter que la crise dégénère à ce point-là, en crise d'itinérance, à travers le Québec. Il n'y a pas eu d'ouverture, de la part de la ministre, pour aller jusqu'à là, mais on a quand même réussi à gagner que, si jamais elle lève le moratoire avant la fin du trois ans, parce qu'on aurait réatteint l'équilibre, et qu'il y avait encore des régions pour lesquelles on est en déséquilibre elle va pouvoir maintenir le moratoire dans certaines régions qui sont sous 3 %. Ça, je pense que c'est un gain important, parce qu'on sait que la crise frappe très fort dans certaines régions, notamment certaines régions éloignées, qui comptent pour très peu dans le taux national d'inoccupation. Donc, c'est important pour ces régions-là d'avoir cette disposition-là dans la loi.

Puis, vous allez voir, on va continuer à travailler sur le dossier du logement, même si on a franchi un pas important avec ce projet de loi là cette semaine. Notamment, mes collègues vont déposer un projet de loi sur le droit au logement aujourd'hui.

M. Nadeau-Dubois : Merci, Christine. En effet, je me rappelle, on a ouvert notre session parlementaire, au mois de janvier, en vous parlant de logement, et on va terminer cette session parlementaire, en juin, en vous parlant de logement. Ça a été la grande priorité de Québec solidaire cette session-ci. Christine vient de parler des gains qu'on continue à faire, mais on ne se satisfait pas de ces avancées-là, on veut continuer à mener la bataille contre la crise du logement.

Et donc, cet après-midi, mon collègue Andrés va déposer un projet de loi, un nouveau projet de loi, dont l'objectif est de reconnaître, officiellement, le droit au logement au Québec. L'objectif du projet de loi, c'est de faire apparaître, noir sur blanc, dans la charte québécoise des droits et libertés, le droit au logement. Pourquoi il faut faire ça? Bien pour se donner un cap, pour se donner une boussole, comme société. Le logement, au Québec, ça ne devrait pas être considéré comme une marchandise comme une autre. C'est un bien qui est essentiel à une vie dans la dignité. Au Québec, on devrait reconnaître le logement comme un droit. Il y a une vaste coalition, dans la société québécoise, de gens qui demandent la reconnaissance formelle du droit au logement. C'est l'objet du projet de loi que mon collègue Andrés va déposer aujourd'hui. Il faut viser un Québec où tous les Québécois, toutes les Québécoises ont non seulement un toit sur la tête, mais un toit sur la tête à prix décent, et dans la dignité. C'est ce projet de société là qu'on porte à Québec solidaire, un Québec où le logement, ce ne serait pas une business, mais bien un droit.

M. Fontecilla : Merci. Donc, en quelque sorte, aujourd'hui, on vient faire une proposition qui vient parachever quelque chose qui a été commencé en 1976, lorsque le Québec a formellement signé le pacte des Nations unies relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, et ce qui est demandé aussi par la commission des droits de la personne et de la jeunesse depuis 2003, c'est-à-dire la reconnaissance du droit au logement, là. Qu'est-ce que ça aura comme effets concrets? C'est que ça va obliger à l'État québécois de faire un suivi sur la question et produire, par exemple, une politique nationale d'habitation, ce qui manque cruellement en ce moment, une politique qui prévoit, entre autres, l'atteinte des cibles en termes de construction de logements, surtout des logements sociaux, pour les populations les plus vulnérables et à faible revenu. Et aussi, ça va obliger le gouvernement à se doter d'une vision générale visant à protéger les locataires dans le secteur locatif, là, privé, qui couvre 95 % des locataires au Québec, là.

Donc, on vient concrétiser une demande historique de plusieurs acteurs, et, Gabriel l'a dit, il y a un vaste consensus qu'il faut absolument consacrer ces droits-là dans la charte des droits et libertés. Et je pense que le gouvernement de la CAQ a démontré beaucoup d'ouverture dans le p.l. n° 65, qu'il ne doit pas s'arrêter en si bon chemin, il doit continuer sa réflexion, sa démarche, afin de faire en sorte que le droit au logement, ce ne soit pas juste une question du secteur privé, ce soit aussi une question de l'État du Québec. Merci.

Journaliste : Sur le projet de loi n° 65, vous dites, donc, que le moratoire pourrait être maintenu dans certaines régions. Comment c'est formulé, au juste?

Mme Labrie : En fait, ce qui est prévu dans le projet de loi, c'est que, si le taux d'inoccupation national réatteint 3 %, là, d'ici trois ans, la ministre va pouvoir lever le moratoire. Ça, c'est ce qui était prévu déjà dans le projet de loi. La façon dont on l'a amendé, c'est qu'au moment de le faire, si elle constate qu'il y a encore des territoires où ça reste en dessous de 3 % elle va pouvoir le maintenir dans certains territoires. Puis je vais vous donner un exemple, parce que... C'est important, parce que la moyenne nationale, elle est pondérée, c'est-à-dire que le poids de Montréal et des grands centres urbains, il est important dans le calcul de cette moyenne nationale. Ça veut dire que, si on réatteint 3 %, par exemple, à l'échelle du Québec, notamment parce que ça s'est amélioré à Montréal, à Québec, etc., mais que, par exemple, en Gaspésie ou à Shawinigan, c'est encore extrêmement critique, bien, la ministre pourrait décider de maintenir le moratoire, là, dans ces territoires-là, à l'intérieur du délai de trois ans. C'est très important pour ces régions-là, parce que ce n'est pas parce que ça s'est réglé dans les grands centres que ça s'est nécessairement réglé en région.

Journaliste : Mais pas au-delà de trois ans? C'est ça, c'est dans trois ans?

Mme Labrie : J'aurais voulu que ça aille plus loin. J'aurais voulu qu'elle se donne ce droit-là aussi après trois ans, parce que, tout le monde le reconnaissait autour de la table, puis la ministre elle-même le disait, qu'après trois ans ce ne sera pas nécessairement réglé, hein, on sait qu'on du travail devant nous. Mais, au moins, dans... à l'intérieur du délai de trois ans, là, ça va être possible.

Journaliste : Puis pour la durée d'occupation du logement, là, je sais que votre demande, c'était de ramener ça à cinq ans, si mon souvenir est bon.

Mme Labrie : On voulait l'abaisser de 10 ans à cinq ans, effectivement.

Journaliste : Cinq ans, et puis?

Mme Labrie : Des amendements ont été déposés dans ce sens-là. La ministre n'a pas souhaité aller de l'avant, là, elle est restée sur sa position là-dessus.

Journaliste : Et est-ce qu'elle vous a expliqué pourquoi? J'imagine que vous devez être déçue de ça, parce que c'était dans le projet de loi que...

Mme Labrie : Elle a expliqué que c'était la position pour laquelle elle avait réussi à aller chercher de l'appui dans son caucus, essentiellement. C'est ça qu'on a compris. On a, par ailleurs, aussi mené la bataille pour que ce soit monté à 150 %, là, du revenu admissible pour un appartement à loyer modique. Nous, on avait des chiffres, là, qui montraient qu'on aurait pu protéger jusqu'à... au-dessus de 90 000 personnes, là, si on était allés jusque-là. Ça a fait l'objet de discussions, mais même argument, là, de la part de la ministre, le consensus qu'elle est allée chercher au sein de son caucus se limitait à ce qui était sur la table dans le projet de loi.

Journaliste : Sur les négociations avec les omnipraticiens, bon, visiblement, il n'y a pas d'entente encore, là. Là, est-ce qu'il faut payer davantage pour que les omnis, finalement, acceptent de prendre des patients?

M. Nadeau-Dubois : Moi, j'ai l'impression que, dans ce dossier-là, tout le monde oublie les patients, là. Encore une fois, une énième querelle entre les représentants des médecins puis le gouvernement. La semaine passée, on nous disait : Ne vous inquiétez pas, on va arriver à une entente. Là, il y a... en une semaine, on a reculé en matière d'accès à la première ligne au Québec, on a reculé en matière d'accès à la première ligne. C'est inacceptable. Donc là, le gouvernement du Québec doit se retrousser les manches puis doit arriver à une entente, puis le syndicat des médecins doit mettre l'intérêt de ses patients au-dessus de tous les autres intérêts, au-dessus de toutes les autres considérations, puis arriver à une entente. C'est inacceptable qu'on recule en matière d'accès à la première ligne au Québec. Je n'en reviens pas qu'on soit rendus là. Il y a beaucoup de monde dans ce dossier-là, puis il y a beaucoup de monde qui oublient les patients, je trouve.

Journaliste : Est-ce qu'il faut nécessairement payer plus?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on n'est pas à la table de négociation, on ne sait pas c'est quoi, les offres qui... ce qui s'échange de part et d'autre. Une chose est sûre, si on avait réformé le mode de rémunération des médecins, on n'en serait pas là. On est pris dans un système qui est vicié, et c'est ce qui provoque, combien de fois par année, des chicanes entre les syndicats de médecins puis les ministres de la Santé, puis, pendant ce temps là, on n'avance pas au Québec. Le monde, ils veulent avoir des rendez-vous, ils veulent avoir des soins, ils veulent avoir accès à une première ligne dans des délais raisonnables, puis, dans une société riche, comme le Québec, on devrait être capables de leur fournir ça, et les corporatismes de tout acabit font obstacle à l'atteinte de cet objectif.

Journaliste : Est-ce que c'est normal que les médecins aient autant de pouvoir?

M. Nadeau-Dubois : Non, ce n'est pas normal, puis une réforme de leur mode de rémunération permettrait de rééquilibrer les choses, pour que l'intérêt qui soit au cœur de toutes les décisions en santé soit ça, l'intérêt des patients.

Journaliste : C'est la faute à qui, M. Nadeau-Dubois, qu'on soit arrivés à la date d'échéance du 1er juin sans aucune entente?

M. Nadeau-Dubois : De toute évidence, le gouvernement... La date d'échéance, on la connaît depuis longtemps. Donc, de toute évidence, le gouvernement n'a pas priorisé ces discussions-là. Vous leur demanderez pourquoi. Du côté des fédérations de médecins, est-ce qu'on pensait que notre rapport de force augmentait plus la date butoir approchait? On peut en faire l'hypothèse. Moi, je trouve ça regrettable que, dans tout ça, on est encore en train d'oublier les patients.

Journaliste : Consultation et sondage sur la mobilité à Québec, ça dit, en gros, que les gens, ils veulent les deux. C'est aussi simple que ça. Est-ce que ça vous... ça... pas vous ébranler, mais est-ce que ça vous fait réviser vos positions?

M. Nadeau-Dubois : Bien, moi, ce que je retiens de ces chiffres-là, c'est que les gens, dans la région de Québec, ils veulent une meilleure mobilité. Puis ce que la science nous dit, c'est que la meilleure manière d'améliorer la mobilité puis de diminuer la congestion, ce n'est pas d'ajouter des voies d'autoroute, mais c'est de bonifier des options de transport collectif de toutes sortes. Ce que je retiens aussi de ces chiffres-là, c'est que les gens de la région de Québec sont tannés de se faire niaiser, parce que, et dans le dossier du transport structurant et dans le dossier du troisième lien, le gouvernement de la CAQ a niaisé le monde de Québec, en faisant des promesses farfelues, en utilisant des prétextes dilatoires pour retarder le projet de tramway, par exemple. Puis le résultat des courses, c'est qu'on est en 2024 puis il n'y a juste rien qui s'est fait, à Québec, en matière de mobilité, tout ça parce qu'il y a eu un mélange d'incompétence puis de partisanerie de la part de la CAQ. La capitale nationale mérite mieux que ça, mérite des voies routières moins congestionnées puis mérite des options de transport collectif.

Journaliste : Qu'avez-vous pensé de la sortie, hier, du juge en chef Wagner sur la désinformation à l'Assemblée nationale?

Mme Labrie : Bien, écoutez, la désinformation, on essaie de lutter contre ça nous-mêmes, vous aussi, par ailleurs, au quotidien. Ça avait été un moment regrettable à l'Assemblée nationale — je pense que c'est le mot que je vais utiliser — cette motion qui avait été faite, sans qu'on ait eu le temps de lire le jugement, puis d'ailleurs on était revenus là-dessus, là, en disant qu'on déplorait de ne pas avoir eu le temps de lire le jugement. C'est la raison pour laquelle on a décidé de ne pas être conjoints, par ailleurs. Il y avait un principe qu'on voulait affirmer, là, quand même, c'est pour ça qu'on avait voté pour. Mais, écoutez, on a déjà... on s'est déjà exprimés, là, dans le passé, là-dessus, à l'effet que ce n'est pas souhaitable, là, de... d'errer comme ça à l'Assemblée nationale.

Journaliste : Mais, je veux dire, est-ce qu'il y a quelque chose à réparer? Parce que là, je veux dire, la motion, elle, tient toujours, puis le juge Wagner, lui, va loin, en disant que c'est de la désinformation qui provient de l'Assemblée nationale. Il faut-tu réparer ça?

Mme Labrie : Bien, je pense que la ministre, elle est, effectivement, tombée dans un piège, ce jour-là, en n'allant pas lire le jugement, elle a entraîné l'Assemblée nationale, là, dans ce piège, puis on en est tous, en partie, responsables. On s'est excusés de ça. Après ça, ça lui appartient, à elle, de voir jusqu'où elle veut aller, là.

Journaliste : Est-ce que, pour vous, il y a un lien à faire entre le nombre d'immigrants temporaires, et l'itinérance, et la crise de santé mentale qui est vécue à Montréal? C'est ce que M. Legault dit dans une entrevue ce matin, au 98,5, qu'il y a un certain lien à faire.

Mme Labrie : Bien, M. Legault fait un lien avec l'immigration sur à peu près tous les dossiers imaginables. Apportez-lui un dossier, il va faire un lien avec l'immigration, ça, je n'en doute pas un instant. La première cause d'itinérance, on la connaît, c'est les évictions. On est en train de légiférer là-dessus pour contrer ce facteur principal de la crise d'itinérance, qui n'est pas qu'à Montréal d'ailleurs, qui est partout à travers le Québec. Donc, il peut faire les liens qu'il veut, là, mais la vérité, c'est que c'est multifactoriel. Quand on parle de santé mentale, par exemple, il y a quand même un défi d'accès aux services qui est important, puis ce défi-là, il est, notamment, lié au fait que les professionnels en santé mentale quittent le réseau, parce qu'ils n'ont pas assez d'autonomie professionnelle, et ça, ça n'a rien à voir avec l'immigration, là.

Journaliste : ...le lien avec la crise du logement, entre immigration temporaire et la crise du logement, est-ce qu'il se trompe de cible?

Mme Labrie : Il a choisi un bouc émissaire, ça lui appartient. Nous, on préfère proposer des solutions à cette crise-là.

Journaliste : Bien, on a parlé des amendements au projet de loi sur le logement, mais il y en a eu aussi avec celui qui concerne la protection des élus. Ça vous concerne tous. Je comprends, donc, que vous demandez encore à être rassurés. Vous trouvez que ça va encore trop loin, le projet de loi de Mme Laforest?

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord je veux souligner le travail de mon collègue Etienne Grandmont, en commission parlementaire, là, qui a, pendant plusieurs heures, travaillé pour, de un, que la ministre précise c'était quoi ses intentions, là, avec son projet de loi. Il a aussi fait des propositions d'amendements. Puis le résultat des courses, c'est qu'on a aujourd'hui un projet de loi qui a quand même été resserré significativement. Il y a des balises qui ont été mises, il y a des définitions qui ont été précisées, et donc on est rassurés, jusqu'à un certain point, par le travail qui a été fait sur le projet de loi. Il nous reste quelques réflexions à avoir, mais, globalement, il faut... Et je pense que c'est important de souligner que le projet de loi a évolué dans les derniers jours, notamment grâce au travail de mon collègue Etienne.

Journaliste : Donc, vous allez l'appuyer?

M. Nadeau-Dubois : Il nous reste des réflexions à faire.

Journaliste : Vous pensez quoi du dépôt du...

M. Nadeau-Dubois : Mais peut-être juste... il nous reste des réflexions à faire, à savoir comment on va voter sur le projet de loi, mais c'est quand même important, pour moi, de rappeler que, fondamentalement, là, voir autant de démissions dans le milieu municipal, voir autant de femmes élues craquer parce que les milieux de travail, en politique municipale, sont trop durs, ça, c'est un problème qu'on reconnaît puis qu'on souhaite régler. C'est juste que... depuis le début, on n'est pas les seuls à le dire, là... il faut trouver une manière de faire ça tout en protégeant les libertés fondamentales des Québécois et des Québécoises et la liberté de la presse.

Journaliste : Vous pensez quoi du fait, là, qu'on veut déposer un projet de loi pour donner un peu plus de pouvoirs à certains professionnels de la santé pour faciliter l'accès à la première ligne, alors qu'on ne s'entend pas, là, avec les médecins, en même temps?

M. Nadeau-Dubois : On va voir le projet de loi quand il sera déposé, on ne peut pas présumer de ce qu'il y a dedans. Mais à Québec solidaire, depuis notre fondation, on l'a toujours dit, là, l'interdisciplinarité, le fait de faire contribuer plusieurs professionnels, le fait d'en finir avec le médicalocentrisme dans notre système de santé, c'est-à-dire un système de santé vu, un peu, à la vieille école, où le médecin est au centre de tout... ça fait longtemps qu'on propose ça à Québec solidaire. On va voir si le projet de loi va dans ce sens-là, mais disons qu'on a un préjugé favorable à toute mesure qui viendrait donner plus de pouvoirs à plus de professionnels de la santé dans notre système. C'est une des clés, ça, pour améliorer l'accès à la première ligne. On n'a pas toujours besoin de voir juste un médecin. Il y a plein de gens qui peuvent nous aider avec notre santé au quotidien. Quand on a un petit bobo, un soir de semaine, avec le petit ou la petite, à la maison, ce n'est pas toujours un médecin, la solution. Ça fait que toute mesure qui va nous rapprocher d'une première ligne décentralisée puis interdisciplinaire, on va avoir un préjugé favorable.

Journaliste : Est-ce qu'il sauver le Parlement étudiant et... dont les finances ne vont pas bien?

M. Nadeau-Dubois : Bien, mon collègue Sol Zanetti est en contact avec les gens du Parlement étudiant — c'est notre responsable en matière d'institutions démocratiques — pour voir de quoi ils ont besoin, de quelle aide ils ont besoin, puis c'est sûr qu'on va vouloir faire partie de la solution, puis essayer de voir qu'est-ce qu'on peut faire pour les aider. C'est quand même une belle initiative d'initiation à la démocratie, et au journalisme, parce que, je pense aussi, ils font... ils ont même des correspondants parlementaires. Ça fait que moi, je veux que, dans l'avenir, on soit couverts par des gens de qualité, ici, au parlement du Québec, autant de qualité que vous. Ça fait qu'on va vouloir...

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Sérieusement, oui, on est en contact avec eux autres puis on veut trouver des solutions pour que ça marche, là. C'est quand même une belle expérience pour bien des jeunes, chaque année, au Québec.

La Modératrice : En anglais.

Journaliste : On Bill 65, so you're hoping you're in the right direction to make sure that this bill will be adopted by the... by Friday?

Mme Labrie : Oh! yes, of course. I think it's possible tomorrow.

Journaliste : And why are you so sure?

Mme Labrie : Because what I saw, last week, is that everyone was willing this bill to be adopted before the end of the session. We are making, today, la prise en considération du rapport, so we can go tomorrow for the adoption.

Journaliste : And on your bill... sorry, on your housing bill today, just on a similar note, what exactly would it change, concretely, to have housing as a human... inscribed as a human right?

M. Nadeau-Dubois : You know, the... You know, it's a question of values. Do we think, in Québec, that housing is just a business or is it something important for any human being, so is it a human right? We need to affirm that value in our own charter of rights and freedom, that we think, in Québec, everyone deserves a roof over their head, in dignity. Of course, it will not give a roof to everyone in one day, just like when we put, in the charter, that men and women are equal does not mean that, the day after, everyone was equal. They're not even equal today. Those rights have to be fought to become a reality, during years, and years, and years, but to say that's our project of society, that's our vision for the long term. We want a Québec where everyone has a roof over their head, in dignity. I think it's a way to force future governments to put in place public policies that, maybe, one day, will give us the chance to reach that goal.

So, it's a long process, but we need to know where we're going. We won't solve the housing crisis just by proposing small things here and there. We are fighting a good fight, right now, against evictions, and it's a good thing, and it's a step forward, but it's not going to solve the housing crisis. On a long-term basis, we need to have a map, a road map to where we want to go, to which type of society we want, and the bill my colleague Andrés will table today will give us that long-term vision. I don't think we would have been in a housing crisis today if that right was officially recognized 15 or 20 years ago. I think it would have put pressure on past governments to do more in terms of housing if that right was officially recognized a few decades ago.

Journaliste : Will you be supporting the bill to give pharmacists more power in their duties?

M. Nadeau-Dubois : The bill will be tabled today, so we will look and see before we decide what to do. But we have a positive... how do you say «préjugé favorable»?

Journaliste : Presumption.

M. Nadeau-Dubois : Presumption?

Des voix :

M. Nadeau-Dubois : Positive outlook? Is it the good translation, Mr. Authier?

Journaliste : Yes.

M. Nadeau-Dubois : OK. Because, last time, I said something bad because of you. OK, so...

Journaliste : Oh! no…

M. Nadeau-Dubois : …I came close to saying it.

Journaliste : Capitulation.

M. Nadeau-Dubois : Capitulation… So, we will always have a positive outlook on any measure that will decentralize the power and the care in our first line of care, in health care, in Québec.

Journaliste : Because you said in French that, in the last few days, because of the GAP agreement putting into question several appointments for people that do not have a family doctor… and you said that we went backwards with the primary care services.

M. Nadeau-Dubois : It's unbelievable, in 2024, that, in the last week, we have, actually, gone back in terms of access to, like, first-line health care in Québec. It's unbelievable, and I think it proves that there are a lot of things in that debate, and that a lot of people don't put the patients first in their priorities. Everyone should be working together. We should not accept half a step backwards in terms of access to first line health care in Québec.

Journaliste : This bill that will be tabled may just help to... access. This is what they are hoping for.

M. Nadeau-Dubois : Before saying that it helps, we will look at the bill. But the general principle, and we've been defending that at Québec solidaire for 18 years now, is we need to have a system where more professionals are recognized in their capacity to care and to help people. The doctor is not always the only solution. Sometimes, you have a small problem with your kid on a Wednesday night, you don't always need to see a doctor, there are other health care professionals that can help. And our system has been too doctor-oriented, for too long, in Québec. We need to decentralize the power and the capacity to give care to patients. So, if the bill goes in that direction, we will have a positive outlook on it. 

Journaliste : When you say that the first-line services went backwards in recent days, whose fault is that exactly?

M. Nadeau-Dubois : I think it's the fault of everyone in that debate. The Government knew for months there was a date that… where the deal was coming to an end, and the doctors also knew it. They had a shared responsibility to find the solution, so they have a shared responsibility in the damages we see, right now, in the access for patients. They should both do… they should both recognise their responsibility and work together to find the solutions.

(Fin à 11 h 23)