(Huit heures vingt-cinq minutes)
M. Cliche-Rivard :
Bonjour, tout le monde. J'espère que ça va
bien. Un échec de plus ce matin pour la ministre de la Famille avec le
rapport... le report, pardon, du guichet unique pour obtenir une place en
garderie. Après le rapport accablant de la VG, la semaine passée, sur la
qualité des programmes éducatifs puis sur le ratio du taux de qualification
pour les éducatrices, son incapacité à compléter le réseau, comme promis, l'échec
au niveau du nombre de conversions de places subventionnées, ses défaites devant
les tribunaux sur la question des demandeurs d'asile, et j'en passe, on est
presque à la fin de la session, je vais le faire, le bilan de la ministre, là,
cette session-ci, c'est échec, échec, échec sur toute la ligne. Je me demande
vraiment dans quelle direction s'en va le MFA, ça ne fonctionne pas.
Autre sujet, les personnes immigrantes
répondent à l'appel de la francisation avec engouement. Ils sont nombreux,
nombreuses à lever la main, ils veulent être francisés, mais la CAQ ne respecte
pas sa part du contrat. Il est essentiel, pour la pérennité du français au
Québec, d'offrir des formations flexibles, accessibles, rapides pour ceux et
celles qui lèvent la main puis qui veulent réussir leur francisation. La CAQ
doit faire mieux. Le français mérite mieux. Le Québec mérite mieux. Sur ça
aussi, le bilan, c'est échec, il faut faire mieux.
M. Leduc : Merci, Guillaume. Bonjour,
tout le monde. Vous avez peut-être vu hier l'adoption du principe du projet de
loi sur la protection des locataires aînés, le PL 65, ce qui fait en sorte qu'aujourd'hui
on commence l'étude détaillée, étape importante de ce projet de loi là puis, en
plus, vous le savez, dans le temps intensif, ça va se finir tard, donc on aura
le temps de faire beaucoup de matières. Vous le savez, notre objectif, c'est de
l'adopter le plus rapidement possible. Il nous reste quelques jours encore,
jusqu'à vendredi prochain pour le faire. On est content, dans le fond, parce qu'on
a réussi à convaincre les autres oppositions de ne pas faire d'audience, ça
aurait ralenti substantiellement, la démarche. Donc, on commence immédiatement
l'étude détaillée après l'adoption du principe hier.
On a des amendements, on va en faire, on
va faire notre travail. Vous le savez, le projet de loi n° 65 vise à protéger
jusqu'à 50 0000, à peu près, aînés supplémentaires. Puis on va faire des
amendements pour en protéger un 50 000 de plus, pour avoir un 100 000, à
peu près, de nouveaux locataires aînés qui seraient protégés. Et le temps
presse quand même, vous le savez, dans le détail du projet de loi, il est comme
un peu rétroactif, c'est-à-dire que la protection commence lors du dépôt du
projet de loi, Mais pour que ça soit effectif, il faut qu'il finisse par
adopté, le projet de loi.
Alors, c'est pour ça qu'encore une fois on
fait un appel à nos collègues des partis d'opposition, Parti libéral, Parti
québécois, de travailler, bien sûr, de faire des amendements. Personne n'est en
train de dire qu'il faut lever la pédale, mais de le faire de manière diligente
pour qu'on soit capable de l'adopter d'ici vendredi prochain.
Journaliste : ...les
négociations avec le Parti libéral puis le Parti québécois pour pas qu'il n'y
ait pas d'audience?
M. Leduc : Non. Honnêtement,
je pense que c'est un peu de posture de la part de mes collègues des
oppositions, de laisser entendre qu'il allait peut-être y avoir des audiences,
parce qu'ils voulaient... Ils étaient peut-être un peu jaloux, pour le dire
bien franchement. L'important, là, qui nous... Ce qui nous intéresse, c'est qu'on
fonctionne, c'est qu'on avance, puis qu'on le fasse adopter, ce projet de loi
là, pour protéger les locataires aînés du Québec.
Journaliste : Concernant l'élargissement
pour les aînés, je ne comprends pas qu'est-ce que ça veut dire, là. Vous dites
que vous allez essayer de protéger 50 000 personnes de plus. De quelle manière,
on va bouger sur l'âge, sur quoi?
M. Leduc : Sur le projet de
loi que ma collègue Christine Labrie avait déposé, il y avait trois critères :
l'âge, le nombre d'années en appartement et le revenu admissible. Dans le fond,
l'âge, on a eu ce qu'on avait demandé, donc baisser à 65 ans. Il n'y a pas eu
de mouvement sur le nombre d'années en logement, mais ça, on n'a pas vraiment
de données là-dessus, là, ce n'est pas tout à fait public, le nombre d'années
qu'on vit, évidemment, dans nos appartements. Par contre, sur le revenu
admissible, ça, les données sont publiques, on le sait. Et la ministre a fait
la moitié du chemin, elle a mis 125 % du revenu admissible pour un HLM,
nous, on demandait 150 %. Et c'est sur cette mesure-là, c'est sur cet
amendement-là qu'on pense être capable d'aller chercher une protection pour
environ 50 000 personnes aînées de plus au Québec.
Journaliste : Sur la
Côte-Nord, il y a des mémos qui ont été envoyés, là... en fait, des lettres qui
ont été envoyées à des gens en CHSLD qui refusent d'être transférés dans d'autres
CHSLD. C'est Paul Arcand qui a sorti ça ce matin. Et il y a même une lettre qui
a été envoyée en disant que, si les gens refusent d'être transférés, bien, on
va leur envoyer une facture pour les services reçus. Comment vous réagissez à
ça?
M. Leduc : Juste bien
comprendre. Si on refuse d'être transféré...
Journaliste : Quitter l'hôpital
pour un CHSLD.
M. Leduc : ...pour une autre
région?
Journaliste : Bien, en fait,
pour un autre CHSLD qui est toujours sur la Côte-Nord, là...
M. Leduc : D'accord.
Journaliste : ...mais parce
que, là, on les délocalise, bien souvent, là, de leur milieu pour les envoyer à
des endroits où ils sont moins familiers. C'est des personnes âgées qui ont
besoin d'être...
M. Leduc : Oui, oui, oui.
Journaliste : ...alors
certains refusent. Et là le CISSS de l'endroit est rendu à envoyer des lettres
pour dire : On va vous envoyer une facture si vous refusez de...
M. Leduc : Bien, c'est
inacceptable, hein, puis ça démontre l'état du réseau public. Moi, je n'étais
pas au courant de cette histoire-là, en particulier, ça fait que, pour les
détails, on pourra se référer à mon ami Vincent Marissal, mais, vraiment, de
manière plus générale, l'état du réseau de la santé est triste à voir. On a un
gouvernement qui se préoccupe, on dirait, plus des constructions des
minihôpitaux puis de sa chicane avec les médecins que de la véritable reddition
de comptes et d'une livraison de services, notamment dans les régions un peu
plus éloignées des centres. C'est triste à voir.
Journaliste : ...M. Dubé a
bougé trop vite sur la fin des agences sur la Côte-Nord, alors qu'il n'est pas
prêt à prendre le relais avec les services publics?
M. Leduc : La fin des
agences, c'était nécessaire, il fallait le faire. Après ça, ce n'est pas nous
qui sommes aux commandes. Je n'ai pas le fin détail de comment le ministre s'y
est pris pour y arriver, mais c'est sûr que c'était un passage obligé, là, la
fin des agences, là, c'étaient eux qui géraient, quasiment la business, comme
on peut dire.
Journaliste : ...si on va
trop vite, on crée un bris de service.
M. Leduc : C'est le danger
que peut-être que M. Dubé n'a pas pris assez de temps pour éviter que ça
arrive.
Journaliste : La semaine
passée, il se bombait le torse en disant, bon: J'ai eu une entente avec la CSN,
j'ai une entente avec d'autres syndicats pour envoyer des... j'ai le terme
anglais, des «SWAT teams», là, des équipes volantes, dans les régions. Ça ne
fonctionne pas, là. Il n'est pas capable de les mettre en place, peut-être même
avant trois semaines. Donc, pendant ce temps-là, bien, il y a des bébés qui sont
transférés à Québec. Il y a des gens qui reçoivent des lettres parce qu'ils ne
peuvent plus rester dans les hôpitaux, il faut les transférer ailleurs.
M. Leduc : Puis n'oublions
pas que la majorité des infirmières sont à la FIQ, n'est-ce pas? C'est bien d'avoir
une entente avec la FTQ puis la CSN, il n'y a pas de problème, mais la majorité
sont à la FIQ, puis ils n'ont toujours pas d'entente, eux autres. Puis ils n'ont
pas l'air d'être particulièrement pressés, là, au Conseil du trésor, de régler
ce dossier-là, ça fait que c'est sûr que ça ne doit pas aider non plus à donner
des outils à M. Dubé pour régler la situation.
Journaliste : ...aurait dû
repousser la fin des agences sur la Côte-Nord?
M. Leduc : Ça, je vais
laisser mon collègue, Vincent Marissal, vous répondre sur le détail.
Journaliste : Sur la Loi sur
les infrastructures, le projet de loi du ministre Julien, est-ce que vous êtes
à l'aise avec ce projet de loi là, dans le contexte où l'Autorité des marchés
publics dit qu'il y a eu une augmentation de 30 % des contrats de gré à
gré depuis trois ans, et qu'elle détecte, là, de plus en plus de collusions, de
crimes organisés par les...
M. Leduc : Bien, je vais être
honnête avec vous, on est inquiets. On a vu, comme vous, hier, les audiences du
projet de loi qui ont commencé. C'est ma collègue, Alejandra Zaga Mendez, qui y
siège. La bonne nouvelle, c'est qu'on a une institution publique, l'Autorité
des marchés publics, qui fonctionne, hein, qui nous tire des sonnettes d'alarme
puis qui fait qu'on en discute puis qu'on est à l'avant-garde. Puis c'est une
institution quand même relativement récente, si ma compréhension est bonne.
Donc, ça, c'est la bonne nouvelle de l'histoire.
Par contre, la mauvaise nouvelle, c'est
que je pense que les Québécois, Québécoises n'ont pas envie de revivre dans le
film... le mauvais film de la commission Charbonneau, puis là on dirait qu'il y
a un genre de retour de balancier qui est en train de se produire avec un
gouvernement de la CAQ qui veut peut-être tourner les coins un peu trop ronds,
qui veut tout construire trop vite. Puis décider d'aller tourner les coins
ronds, dans cet objectif-là, va-tu nous ramener dans les mauvaises années de la
commission Charbonneau puis dans un système de collusion qu'on ne sera plus
capable de confronter? Nous, ça nous inquiète beaucoup, ça fait qu'on va suivre
avec beaucoup d'attention le projet de loi no 62, et c'est ma collègue
Alejandra Mendez, qui va poser les bonnes questions à ces audiences-là.
Journaliste : Sur
Francisation Québec, M. Cliche-Rivard, vous parliez d'enthousiasme de la part
des personnes qui sont inscrites, sauf que, dans le document, on dit que la
majorité sont inscrits à temps partiel et qu'ils abandonnent après seulement
quelques mois. On n'a peut-être pas la même définition d'enthousiasme.
M. Cliche-Rivard : Non, non,
je disais qu'ils sont enthousiastes à se franciser, dans le sens où ils
répondent à l'appel. Je ne dis pas qu'ils sont enthousiastes face à
Francisation Québec, il y a d'énormes problèmes. Là, on l'a vu, au courant des
derniers mois, notamment sur le classement, des gens qui étaient mal classés,
des gens qui attendent trois, quatre, cinq, six mois avant d'obtenir les cours.
Il est évident qu'un immigrant, un
travailleur étranger temporaire, s'inscrire à temps plein quand il travaille
déjà à temps plein, potentiellement, plus que 40 heures, ça va être extrêmement
difficile, voire impossible. Donc, c'est sûr que le temps partiel va demeurer
excessivement important. Je pense, puis c'est ce que le commissaire Dubreuil
nous disait hier, qu'il y a eu un reformatage du MIFI vers l'accélération du
temps partiel, parce qu'il semblait que les délais étaient vraiment courts pour
inscrire à temps plein, sauf que, dans le temps partiel, on attendait des mois
et des mois. Je félicite le ministère d'avoir fait ce virage-là parce qu'il y a
davantage de gens qui vont se franciser à temps partiel qu'à temps plein.
Mais moi, de voir que, quoi, il y a 50 000
personnes, là, qui attendent pour de la francisation, qu'on va donner bientôt
des cours à 100 000 personnes pour le fait français, pour la pérennité du
français, c'est une bonne nouvelle. Les gens répondent à l'appel, mais le
ministère doit faire sa part de la job, s'assurer que ces gens-là soient
capables d'avoir des places.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous faites du fait que les deux tiers des gens qui sont dans les cours de
francisation sont des... sont des gens qui ont des... qui sont des
temporaires...
M. Cliche-Rivard : Qui sont
des temporaires.
Journaliste : ...de
l'immigration temporaire? Est-ce que ce n'est pas un peu... tu sais, je
comprends qu'il faut franciser, là, mais est-ce que ce n'est pas un peu
contre-productif de franciser des gens, dont on n'est pas certain qu'ils vont
rester ici?
M. Cliche-Rivard : Oui. Bien,
c'est une excellente question, une...
Journaliste : ...
M. Cliche-Rivard : Oui, oui.
Non, mais il y a une grande partie de ceux-là qui vont appliquer pour nos
programmes d'immigration permanente, c'est une grosse partie. Puis de l'autre
côté aussi, puis c'est correct, moi, j'ai salué cette mesure-là, mais, pour
renouveler des permis de travail, il va falloir avoir un niveau de français, ça
va être dans les nouvelles exigences. Donc, il faut qu'on soit aussi
donnant-donnant dans la mesure où on va mettre un niveau 4 ou un
niveau 5 nécessaire pour renouveler. Bien, donc, il faut leur offrir la
francisation, c'est important.
Maintenant, pour la qualification pour
l'immigration permanente, je l'ai saluée aussi. Il y a des nouvelles mesures
qui font en sorte que les immigrants économiques vont devoir déjà posséder le
français pour recevoir un CSQ. Donc, c'est sûr que l'immigration permanente va
être de moins en moins prenante dans nos bassins de francisation parce qu'une
immense majorité d'entre eux vont avoir le français préalable avant la
qualification. Donc, de la façon que ça fonctionne, parce qu'on sélectionne
davantage des francophones, il va y avoir inévitablement moins de résidents
permanents dans le bassin puis plus de temporaires. Puis après, bon, avec le
nombre d'immigrants temporaires qu'on a... Nous, on a demandé une réduction.
Nous, on plaide pour une réduction de l'immigration temporaire. Il est évident
qu'avec des chiffres comme 570 000 temporaires, que c'est ceux-là qui
vont prendre le deux tiers du programme. C'est évident, c'est des
mathématiques. La CAQ a des devoirs à faire.
On a demandé une réduction de
l'immigration. On a demandé un comité d'experts pour nous aider à chiffrer dans
quelle catégorie on doit le faire. C'est un travail qui n'a pas été fait de la
CAQ. Est-ce qu'on réduit dans les immigrants étudiants étrangers? Est-ce qu'on
réduit dans le PMI? Est-ce qu'on réduit dans le PTET? Comment on s'entend avec
les demandeurs d'asile puis le fédéral? C'est tous des chantiers pour lesquels
la CAQ, là, depuis quelques mois, n'a pas du tout avancé.
Journaliste : ...vous êtes
d'accord pour dire qu'il y a trop d'immigrants temporaires... trop
d'immigrants, en fait, à franciser, qu'on ne pourrait pas y arriver, même si on
voulait, même si la CAQ doublait les moyens, qu'on ne pourrait pas franciser
tous ceux qui sont au Québec?
M. Cliche-Rivard : On
pourrait certainement faire davantage. Est-ce que... Bon, le chiffre sur lequel
on tombera finalement dans une négociation ou dans une étude avec des
démographes, avec des économistes, sur : C'est-tu moins 15 %,
c'est-tu moins 10? Je n'ai aucune idée, moi. J'ai envie que la science nous
aide à répondre à cette question-là. Par la suite, on verra les moyens que ça
prend. Il y a des gens dans des secteurs où justement ils sont nécessairement
en contact avec les Québécois et les Québécoises, la clientèle, dans les...
dans l'hôtellerie, dans le tourisme, où il va falloir absolument, probablement
mettre les bouchées doubles pour les franciser. Il y a d'autres secteurs où on
pourra se poser la question : Est-ce que c'est eux qu'il faut franciser en
priorité? Ça, c'est toutes des questions qu'on va devoir se poser. Ce qui
est sûr, en ce moment, c'est qu'il y en a la moitié qui attendent, ils
attendent depuis trop longtemps. Puis ces gens-là vont bientôt, pas demain matin,
là, mais dans quelques mois, dans quelques années, faire face à une incapacité
de renouveler leur permis parce qu'ils n'auront pas eu de cours de français.
Ça, je vais trouver ça problématique. Puis c'est ce que j'avais demandé en
amont, qu'on soit sûr que, si on met l'obligation de renouvellement avec un
niveau, qu'on ait donné toutes les chances en amont à la personne d'obtenir son
niveau de français nécessaire.
Journaliste : Il y a des
chiffres qui sont assez éloquents dans le rapport de M. Dubreuil, par
ailleurs, 641 598 personnes issues de l'immigration qui ne parlent
pas français au Québec.
M. Cliche-Rivard : Oui.
Journaliste : Il en rentre
200 000 par année, puis on en francise 70 000.
M. Cliche-Rivard : Oui.
Journaliste : Alors, si on
regarde ça de façon très factuelle, force est de constater que le français
recule en ce moment.
M. Cliche-Rivard : C'est
définitivement un enjeu. Moi, j'ai poussé pour des programmes de francisation
en entreprise. J'en ai parlé plusieurs fois ici. J'ai poussé pour que les
universités, les cégeps, les institutions postsecondaires fassent un travail de
francisation. Maintenant, on a un travail à faire également dans une
répartition volontaire et bienveillante des demandeurs d'asile. Je l'ai
dit : Le Québec fait plus que sa part. Et ça traîne, ça aussi, la ministre
Fréchette n'a pas eu de gain là-dessus non plus. Donc, effectivement, là, je
l'ai dit, puis je ne m'en cache pas, là : Il faut réduire l'immigration
temporaire. Moi, tout seul, ma formation politique, sans expert, on n'est pas
capable de déterminer où, quand, comment, quoi. Parce que je vous ai posé la
question puis je vous l'ai dit : Il y en a combien de travailleurs
étrangers temporaires dans le réseau de la santé? Je n'ai pas cette réponse-là.
Il y en a combien dans le réseau de l'éducation? Je n'ai pas cette réponse-là.
Alors, avant qu'on décide où, quand, qui,
on va diminuer dans les prochaines années, dans un plan raisonnable et organisé
d'une réduction de l'immigration temporaire vers des chiffres plus proches de
ce qu'on connaissait avant, moi, j'ai envie qu'on ait les statistiques, j'ai
envie qu'on ait les chiffres, puis qu'on se pose les questions à la bonne
place. Parce que, si on coupe des préposés aux bénéficiaires, puis des
infirmières, puis des éducatrices à l'enfance, je ne pense pas qu'on est plus
avancés. Ça fait que c'est le travail que je demande. Mettons sur pied notre
comité d'experts. Écoutons les démographes, écoutons les économistes, écoutons
le marché du travail, écoutons les professionnels, les syndicats, etc., puis
arrivons à un plan qui va fonctionner pour tout le monde.
Le Modérateur : En anglais.
Journaliste : I would like to
hear you about UQAM pro-Palestinian encampment, that will be removed... UQAM voted a resolution yesterday asking for an academic boycott.
So, how do you react about this victory of this pro-Palestinian encampment?
M.
Cliche-Rivard :
So, it's… it's a good news. I'm proud to say I'm… I graduated from
UQAM. So, I am really happy to see that they took the right decision. I think
it's what was hoped by the students and the people around them, the teachers,
the professors, the… everybody working at the university were very clear about
their position, I feel. So, I think it's a very good step in the right
direction. I don't know exactly yet, and we don't exactly yet, the details of
what was… what position was taken, but it's clearly a positive move that we
need to be doing towards peace.
Journaliste : What about McGill? What are the consequences, do you think, for
McGill and…
M.
Cliche-Rivard : Well, McGill should be looking
very closely at what UQAM is doing, and I think they should respond the same
way. But then, McGill will decide how they react and how they behave
themselves, that's… the position to do. And it's not my place to tell McGill
what to do, but I find that, in the UQAM's decision, they might have a positive
pathway towards resolution, and I am hoping that this is what is going to be
moving on forward.
Journaliste :
We are seeing this morning that the
platform that was promised to replace Place 0-5 for parents will be
delayed by a year. What kind of impact can that have? Just how serious is a
delay like that?
M.
Cliche-Rivard :
Well, again, it's another failure about all the technological and
numeric platforms that the CAQ is putting forward. I mean, again, the article
mentions that, now, parents are going to have a code of colors. They were
supposed to know exactly or about exactly what their rank were by day care
exactly, stating: You are number 12, you are going to get a place next
month, whatever. Now, they are going to get a code of colors, it's going to be
green, yellow or red, depending on how likely they are to get a call for their
kids. I find that to be very problematic that we… We did put in place a very
complicated program to give a parent a code of colors, which I find is not very
helpful into knowing if, yes or not, my kid is going to get a place in this
institution.
So, I mean, if there is
more work to be done, that's what it is, though, the CAQ has been promising
this for months now. It was something that was supposed to get in place in a
temporary manner as soon as next week, if I believe correctly, if I am correct,
then, it's pushed back by a year, with reasons that are not very cleared. The
CPE and the other institutions I was... I met in the last months were waiting
for this to happen. Some had a lot of questions, because it was not explained
very much in detail. However, to see that again, this adds to many failures,
the failures for them to win in court. They lost, what, three times in
court this year for the asylum seekers places.
«La Vérificatrice générale», last week, gave a
very bad assessment of the quality of the educational services within the
institution last week. She as well raised the alarm with regards to the very
low number of qualified educators within the system, it's another failure. We
are seeing now that the numbers are not working. The minister is not going to succeed into completing the «réseau» as promised,
and the number of conversed places towards subsidy day care is not working as
well. So, I mean, for the minister, it's failure after failure, after failure. And honestly, I am not
sure in what direction the ministry is going these
days, I mean, it's… it's only failure after failure.
Journaliste :
Just on Bill 65, Mr. Leduc,
having skip over the step of consultations, with community groups that we
usually see for a bill, how are you so confident that this will actually helps
tenants?
M. Leduc :
Because, one, we've been told so by a
lot of people, we've been told so by a lot of people from the community groups,
from our neighborhoods and different cities of Québec, by the people who come to our local offices for help and we've
been told so by research. We have access to datas by Institut
de la statistique du Québec, and we've crossed datas, and we've seen that already what we've asked, which is partly given by the
«projet de loi», the Bill 65, will protect around 50 000 people
in Québec, elders. And, with the amendments that we are going to propose this…
today and the day to come, we think we can add another 50 000 people,
for a total of 100 000 people could be protected from the Bill 65,
but to be protected, the Bill 65 need to pass.
We had the collaboration
from PQ and PLQ to go forward right now and not do hearings, which was not
necessary. But then, to be able to adopt it before the end of the session,
which is next Friday, we still need their cooperation, and we hope it's going
to be possible today and tomorrow.
Journaliste : M.
Cliche-Rivard, juste votre réponse sur McGill, en français, pour mes collègues
de Montréal.
M. Cliche-Rivard : Oui. Bien,
je trouve que la décision de l'UQAM va dans le... dans la bonne direction.
Maintenant, ce n'est pas à moi à dire à McGill comment se comporter, mais je
trouve que, là, il y a une voie de passage intéressante qui pourrait inspirer
les dirigeants de McGill, puis pour... vers laquelle on pourrait peut-être
aspirer à une fin de... du campement ou du dossier. Donc, je les invite à
regarder de manière très proche, là, ce qui s'est passé à l'UQAM pour peut-être
s'en inspirer. Mais bon, il restera à McGill de décider ses propres décisions.
Journaliste : Juste une
petite précision aussi sur ce que l'AMP a dit en commission parlementaire.
L'augmentation de 30 % des contrats de gré à gré observée et le fait
qu'elle constate qu'il y a de plus en plus de collusions, de crimes organisés,
ça, c'est indépendamment du projet de loi, là, c'est-à-dire que c'est un
constat qu'elle fait actuellement. Ça, est-ce qu'il faut faire la lumière
là-dessus? Est-ce qu'il faut que le gouvernement se penche sur cette
question-là? Ça me semble être assez important ce que l'AMP a dit.
M. Leduc : Vous avez raison
de dire que ce n'est pas nécessairement une crainte, c'est-à-dire que le projet
de loi n° 62, il n'est pas adopté, là, logiquement, il est au... il est au
débat, c'est quelque chose qui est déjà existant. Donc, oui, c'est une crainte.
De vouloir aller plus vite, ce n'est pas nouveau. On se rappelle, en pleine
pandémie, le gouvernement voulait tourner des coins ronds, distribuer des
contrats beaucoup plus rapidement. Il nous avait même approchés, les partis
d'opposition, pour voir si on n'avait pas des demandes spéciales à rajouter
dans son projet de loi, en échange, évidemment, de le faire passer, là. Il y
avait... Vous vous rappelez, là, il voulait faire sauter les évaluations
environnementales, des choses comme ça.
Journaliste : ...
M. Leduc : Non, non, personne
à Québec solidaire n'avait joué dans ce film-là, bien au contraire. Mais donc,
cette tendance-là de vouloir aller trop vite, de vouloir aller trop vite, parce
qu'on a... on veut tout faire en même temps, on n'est pas capable de prioriser,
il y a un gros problème, puis j'en ai parlé dans le projet de loi n° 52
sur la construction. Oui, ça ne va pas assez vite sur la construction pour
plusieurs enjeux. La question de l'ordonnancement des travaux, le gouvernement
n'est pas capable de prioriser, il veut tout faire en même temps. Puis l'autre
question, c'est la surspécialisation des entreprises. Des fois, il y a jusqu'à
cinq couches de sous-traitance d'une entreprise... des entreprises de
construction. C'est sûr que ça n'aide pas à aller plus vite.
Donc, oui, c'est extrêmement inquiétant.
Oui, il faut faire la lumière là-dessus. On est content d'avoir l'AMP qui a
commencé à tirer la sonnette d'alarme. Mais il faut que le gouvernement prenne
ça très au sérieux et surtout qu'on n'accélère pas ce phénomène-là à travers le
projet de loi n° 62.
Journaliste : I wanted to ask M. Cliche-Rivard, because we haven't finish in
English, I'm sorry. We saw in Mr. Dubreuil's report, yesterday, that
Francisation Québec is really not working very well. We have people that can't
fill out the forms, people that want to learn French, but they hit those
bureaucratic obstacles. What's your assessment of the way the system is working
and what can be done?
M.
Cliche-Rivard :
The MIFI really needs to do better. Francisation Québec need to do
better. There was a kind of a deal, kind of a contract between people and
people that choose Québec, that they will raise their hand to learn French, but
then they will get the services. And if we are serious into protecting French,
we need to make sure that every single people that are raising their hands to
get French classes get to have access as soon as possible. We are to put… or
the CAQ is to put conditions to the renewal of permits within a few months, it
will be very problematic if those people can't get access to the classes and
then can't get the level enough to get the renewal of their permits because of
the CAQ failure.
Journaliste :
It's sort of a catch 22, they can't get
the courses so they can't renew the permit.
M.
Cliche-Rivard :
So, that was the very clear condition I made when I did support the
fact that we would put in place new obligations in regards French language and
French levels while renewing. I was very clear that it would be a good idea...
it will... it is a good idea, notwithstanding the fact that they should and
need to have access to those courses.
Journaliste : Merci.
M. Leduc : Bonne journée.
(Fin à 8 h 48)