(Onze heures trente-neuf minutes)
La Modératrice : Bonjour et bienvenue
à ce point de presse de l'opposition officielle avec la porte-parole pour les
personnes vivant avec un handicap ou avec le spectre de l'autisme, Mme
Elisabeth Prass, qui est accompagnée aujourd'hui de représentants de
différentes organisations, mais prendront la parole aujourd'hui, en plus de la
députée de D'Arcy-McGee, monsieur Simon Telles, de l'Association des ressources
intermédiaires d'hébergement du Québec. La parole est à vous.
Mme Prass : Merci. Bonjour.
Je voudrais remercier et souligner la présence, avec moi, de la Fédération
québécoise de l'autisme et de l'Association des ressources intermédiaires
d'hébergement du Québec. Nous sommes unis aujourd'hui pour demander au
gouvernement de la CAQ d'appeler le projet de loi n° 790
que je viens de déposer, Loi visant à étendre aux usagers hébergés dans une
résidence à assistance continue l'application du règlement concernant les
modalités d'utilisation de mécanismes de surveillance par un usager hébergé
dans une installation maintenue par un établissement qui exploite un centre
d'hébergement et de soins de longue durée.
Donc, essentiellement, l'adoption de ce
projet de loi permettrait d'étendre les mesures déjà prévues dans la Loi visant
à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne
majeure en situation de vulnérabilité, qui s'appliquent présentement uniquement
dans les CHSLD. Face à des cas de maltraitance de personnes avec un handicap
physique ou intellectuel, nous souhaitons étendre ces mesures de protection aux
résidences à assistance continue. Tout comme dans les CHSLD, il serait alors
possible aux personnes occupantes, ou de son représentant, de choisir
d'installer un système de surveillance dans une chambre de RAC.
Dans la dernière année, nous avons été
sensibilisés à plusieurs cas de maltraitance et négligence envers les résidents
vivant avec un handicap. Nous avons tous été bouleversés d'apprendre l'histoire
du petit garçon de neuf ans, autiste, et ce, avec une déficience intellectuelle
au Centre de jeunesse Laval, qui a été maltraité et dont les parents n'ont pas
pu avoir accès à sa chambre. Pour les familles de ces personnes vulnérables,
dont plusieurs sont non verbales, pour qu'ils puissent avoir le choix de placer
des caméras dans leurs chambres pour des raisons de sécurité.
En tant que maman d'un jeune garçon vivant
avec une déficience intellectuelle et sur le spectre de l'autisme, l'enjeu de
sécurité de cette population me rejoint davantage. Il est primordial, en tant
que société, que nous assurons la sécurité et la bienveillance de nos plus
vulnérables. Qu'est-ce que le gouvernement de la CAQ a fait ou proposé pour
protéger ces personnes vulnérables depuis que nous avons été sensibilités à
cette terrible situation? Rien. Quand j'ai fait une demande d'accès à
l'information pour connaître le nombre de plaintes que les personnes vivant
avec un handicap intellectuel ou physique ont fait lors de leur résidence dans
une RAC, la réponse du gouvernement était qu'il ne peut pas... il ne fait pas
la distinction dans les plaintes entre ceux des aînés et ceux des personnes
avec un handicap. Cela démontre toute l'importance que le gouvernement de la
CAQ accorde à cette population vulnérable.
En tant que porte-parole de l'opposition
officielle pour les personnes avec un handicap ou sur le spectre de l'autisme,
je suis ici avec des représentants de cette communauté et au nom de cette
partie importante de notre population pour proposer une solution concrète.
Est-ce que c'est la seule mesure pour assurer la protection et la sécurité des
personnes vivant avec un handicap? Non, mais c'est un début. C'est un projet de
loi de dignité humaine qui vient colmater une brèche facilement refermable avec
un peu de volonté politique. Il s'agit d'une solution simple pour combattre,
avec tous les moyens possibles, la maltraitance sous toutes ses formes.
J'espère que le gouvernement caquiste reconnaîtra l'urgence d'agir et appellera
rapidement le projet 790. Merci.
La Modératrice : Monsieur
Telles, la parole est à vous.
M. Telles (Simon) : Merci.
Bonjour, tout le monde. Simon Telles de l'Association des ressources
intermédiaires d'hébergement du Québec. D'abord, évidemment, je remercie la
députée de D'Arcy-McGee pour l'invitation et pour cette initiative. En fait, je
peux témoigner un peu de l'application de la réglementation déjà en vigueur
dans les ressources intermédiaires d'hébergement depuis 2018, qui fonctionne
très bien. En fait, c'est une mesure, la possibilité d'avoir des caméras dans
les chambres des résidents, qui est bien accueillie, autant par les résidents,
en général, leurs familles, que les propriétaires de résidence et les employés.
Ça permet de renforcer le sentiment de sécurité dans nos milieux d'hébergement,
et on salue le fait que cette possibilité-là soit étendue plus largement à
d'autres milieux où se trouvent des personnes vulnérables.
Maintenant, ce qui est important,
évidemment, c'est que ça demeure le choix des résidents et de leurs familles
d'implanter de tels outils, et ce n'est pas non plus, comme l'a évoqué Mme la
députée D'Arcy-McGee, la seule mesure qui est importante. Mettre des caméras,
ça devrait être le dernier rempart, si on veut, et ce serait souhaitable qu'on
n'ait pas besoin de mécanismes comme ça pour garantir la sécurité de nos usagers,
et, pour ça, bien évidemment, ça prend aussi du financement. Donc, on comprend
que ce n'est pas l'objet du projet d'aujourd'hui, mais j'espère que l'appel de
la députée de l'opposition sera entendu pour financer adéquatement ces
milieux-là et leur donner toutes les ressources dont... dont ils ont besoin
pour remplir leur mission.
Pour le moment, on avance un peu plus dans
la protection des personnes vulnérables et on est heureux aujourd'hui de
constater cette belle avancée, en espérant que le gouvernement sera évidemment
favorable au projet de loi. Merci.
La Modératrice : En terminant
en anglais, un petit mot en anglais, juste rapidement.
Mme Prass : So,
I'm here today, I've just deposited Bill 790, a bill that will allow... excuse
me, for families of people with an intellectual or physical disability, who are
living in long term government housing, to be able to have the choice to put...
place cameras in their room as a mean of protection.
Unfortunately, in the
last year, we've heard many horror stories about such people living in
different government housing, who have been neglected or who have been abused.
And this would be one... should be one element that would add to the peace of
mind of those families and to assuring the security and safety of their loved
ones. We want a mixture that… This is one of many measures that we plan on putting
forward. This is a population that is vulnerable, a population that oftentimes
is non-verbal, and so we have to give them all the opportunities to feel safe
and to be secure. And so giving families the option to being able to place
cameras as the law has allowed since 2018 for seniors in CHSLDs seems like an
easy and obvious choice for us. And we hope the Government will call the bill
because it is something that is necessary for this population to make sure that
they are safe and secure. Thank you.
La Modératrice : C'est ce qui
met fin au point de presse. Merci.
(Fin à
11 h 45
)