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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. Gregory Kelley, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie

Version finale

Tuesday, May 21, 2024, 11 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-cinq minutes)

M. Tanguay : Bon matin à tous et à toutes. Ce matin, on va vous parler d'énergie, donc on va vous parler d'économie, parce qu'au Parti libéral du Québec les deux sont intimement liés. Sous la CAQ, on perd de belles années pour développer notre énergie. Rappelez-vous, Sophie Brochu l'avait dit, il faut avoir une jasette nationale pour savoir ce qu'on va faire avec l'énergie éolienne, l'énergie solaire, aller chercher, peut-être, de nouveaux barrages. Nous devons avoir une discussion nationale que nous n'avons pas au Québec, malheureusement. On doit investir, d'ici 2035, Hydro-Québec nous l'a donné, comme information, 185 milliards de dollars. Et ça, on peut voir que les PME... Encore aujourd'hui, la FCEI est sortie très, très fortement, en dénonçant le fait qu'au moment où on se parle ce sont les PME qui ramassent la facture. Le temps file, on ne connaît pas le calendrier, les sources d'énergie, le calendrier de réalisation de ces différentes sources là, on ne sait pas du tout, aussi, où ils vont les prendre, les 35 000 travailleuses et travailleurs de la construction nécessaires.

Bref, on a, devant nous, le ministre sortant de l'Énergie, ministre sortant de l'Économie, Pierre Fitzgibbon, qui n'a toujours pas déposé son projet de loi, et la CAQ, qui n'a toujours pas de plan. Les Québécois ont le droit de savoir avant que des décisions importantes ne se prennent à portes closes.

Je vais maintenant céder la parole à mon collègue Greg Kelley.

M. Kelley : Bonjour, tout le monde. Dès que 2017, Hydro-Québec a écrit dans un rapport que nous aurons un manque d'énergie vers 2026, 2027. Comment la CAQ et François Legault ont réagi? Ils ont vendu nos surplus à New York puis à des entreprises étrangères. Et maintenant ils vont déposer un projet de loi, après ce fait qu'ils ont écoulé nos surplus, et faire le point avec la population. Il n'y a pas de vision ni de plan de ce gouvernement. C'est de gérer les choses à la pièce. Et nous avons perdu six ans avec ce gouvernement sur un dossier qui est crucial pour notre économie.

Un autre élément, est-ce que... est-ce que la CAQ a retenu des leçons de la démission de Mme Sophie Brochu? Mme Brochu, c'est une femme intelligente, elle n'a pas utilisé le mot «Dollarama» par hasard. C'est clair qu'elle voulait envoyer un message d'électrochoc à ce gouvernement et aussi à la population d'être plus prudent avec notre joyau qui est Hydro-Québec. Et je rappelle la citation de Mme Brochu : «Ce qu'il ne faut pas faire, c'est d'attirer un nombre indu de kilowatts d'industriels qui veulent payer pas cher, et après ça, construire des barrages pour alimenter parce qu'on a un manque d'énergie.» Ça, c'était la mise en garde de Mme Brochu. Le «maîtres chez nous» de Lesage, de Bourassa et de René Lévesque, ce n'était pas de dire : Oui, aux Américaines et de start-up étrangères et non aux entreprises québécoises quand elles demandent des blocs d'énergie pour continuer leur expansion. Et ça, c'est la réalité sur le terrain présentement. Comment la CAQ peut expliquer qu'ils vendent à un tarif préférentiel à une start-up étrangère notre énergie et augmenter les tarifs pour les PME?

Mais nous ne sommes pas ici juste pour critiquer le gouvernement non plus. Nous avons des solutions pas mal concrètes. Je sais que je fais rire le premier ministre chaque fois que je me reviens avec des panneaux solaires, mais il y a des entreprises qui ont investi pour poser des panneaux solaires sur leurs toits, et ils sont maintenant autonomes et ils peuvent quand même fournir les surplus à Hydro-Québec. Mais il y a deux gros problèmes. Le premier, c'est : il y a trop de «red tape» pour les entreprises, pour les petites et moyennes entreprises, de se lancer dans l'autoproduction de l'énergie solaire. Puis aussi, il n'y a pas de plan, il n'y a pas des subventions. Regardez, qu'est-ce qui se passe partout en Amérique du Nord présentement, au Texas, Californie, Alberta, Ontario, il y a des subventions pour encourager des citoyennes et des entreprises de se lancer dans l'autoproduction de l'énergie solaire avec le stockage parce que ça marche. Ça peut être... Ça peut répondre à une grosse partie de l'enjeu devant nous, mais... et honnêtement je vois le virage sur le tous les toits publics aussi, des écoles, des hôpitaux, là, des entreprises essentielles. Je sais que ce week-end, on a eu beaucoup le soleil, imaginez toute l'énergie on a été capables de stocker sur ce formidable week-end. Mais, quand je regarde dans le budget de la CAQ, il n'y a absolument rien pour les panneaux solaires, pour encourager nos petites, moyennes entreprises et les citoyens de se lancer dans l'autoproduction. Alors, ça, c'est mes messages. Nous sommes prêts à répondre à vos questions. Merci beaucoup.

Journaliste : Pourquoi vous appelez le ministre «sortant» de l'Économie, le ministre «sortant» de l'Énergie?

M. Tanguay : 8 mai, le journal Les Affaires, il a affirmé que, pour lui, huit ans en politique, c'est suffisant. Il a annoncé qu'il allait faire huit ans en politique, et qu'après ça, bien, ce sera à la relève de s'occuper de son legs. Il a même commencé à parler de son legs. Son legs, c'était Investissement Québec, son legs, ce serait d'éventuelles réformes en matière d'hydroélectricité, qu'on attend toujours. Mais Pierre Fitzgibbon l'a dit dans le journal Les Affaires, que, pour lui, il allait faire huit ans en politique.

Journaliste : Est-ce que c'est votre souhait qu'il s'en aille?

M. Tanguay : Il fera bien ce qu'il voudra. C'est la démocratie. Si, d'aventure, ce qu'il n'a pas annoncé, il était de nouveau candidat, c'est la population qui jugera. Chose certaine, on a devant nous un ministre sortant de l'Énergie, qui n'a toujours pas déposé de projet de loi. On perd du temps précieux pour développer notre énergie, Greg en a fait, de façon éloquente, mention. Pendant ce temps-là, on a un ministre sortant qui n'agit pas.

Journaliste : M. Kelley, vous aviez dit en Chambre, c'est... vous aviez déjà remis en cause, en Chambre, la question des contrats d'électricité aux États-Unis. Là, vous en avez encore reparlé. Est-ce que, selon vous, ces contrats-là, ce n'était pas une bonne affaire, il n'aurait pas fallu vendre de l'électricité aux Américains?

M. Kelley : C'était mieux de faire l'analyse de planification et un projet de loi avant de vendre nos surplus à New York. Je crois ça sincèrement. Je pense que c'était à le moment que la CAQ arrivait, toute l'information était sur la table, les besoins ont commencé de rentrer, c'était là le moment de prendre une pause, faire un plan, un vrai plan. Et, si c'est concernant une ressource mixte et un projet de loi, les deux choses qu'apparemment le ministre va déposer cette semaine ou la semaine prochaine, pourquoi on a fait toute cette planification après qu'on a écoulé tous nos surplus? C'est des questions tellement importantes. Cette énergie que nous avons vendue à des Américains, oui, c'était de l'énergie patrimoniale, c'était un bon prix, moi, je crois que c'était mieux d'utiliser cette énergie-là pour les entreprises d'ici et être plus prudents avec nos surplus. Le plan de la CAQ était très clair, c'était d'écouler les surplus. C'est le ministre Julien qui a dit ça quand il est arrivé au pouvoir.

Journaliste : Comme parti d'économie, est-ce que vous êtes satisfait de l'annonce de la zone aérospatiale à Montréal ce matin avec Bombardier?

M. Tanguay : Bien, je pense qu'il n'est pas trop tard et surtout pas trop tôt. Chose certaine, les innovations, les zones d'innovation, ça fait des années qu'on les questionne. La Coalition avenir Québec, la CAQ, avait promis d'en faire beaucoup plus. Là, il n'y en a que quelques-unes. Alors, on va évidemment prendre cette nouvelle-là, qui, essentiellement, est une bonne nouvelle. Mais il n'est pas trop tôt. On a perdu beaucoup de temps. Et on regardera le détail, maintenant, pour que nos entreprises, puis je termine là-dessus, québécoises puissent tirer leur épingle du jeu. Zones d'innovation veut dire retombées économiques au Québec.

Journaliste : C'est une bonne nouvelle que Bombardier ait le dessus... c'est-à-dire que Boeing ait eu le dessus sur Bombardier?

M. Tanguay : Écoutez, chose certaine, encore une fois, je vous reviendrai au niveau du détail, mais quand on parle de zones d'innovation, nous, on presse le gouvernement d'agir. J'entends qu'il en a annoncé une ce matin, on va aller voir le détail, mais encore une fois on a perdu du temps en économie. Les zones d'innovation, on aurait dû en avoir beaucoup plus depuis six ans, et partout au Québec, ce qui n'a pas été le cas.

Journaliste : M. Tanguay, peut-être une petite question sur le fait qu'à Québec solidaire, là, ça brasse en ce moment, ça ne va pas très bien. Dites-moi, qu'est ce que vous avez à dire, peut-être, à des militants solidaires qui ne se reconnaîtraient plus, là, dans la nouvelle vision de Gabriel Nadeau-Dubois pour aller chercher des solidaires, qu'est ce que vous leur diriez?

M. Tanguay : Nous, au Parti libéral du Québec, les choses sont très claires, nous sommes un parti fédéraliste. Québec solidaire est un parti souverainiste. Alors, celles et ceux... Bien, c'est... c'est marqué dans leurs statuts, alors ils sont souverainistes. Celles et ceux qui croient en la fédération canadienne, qui croient en développement économique, qui ne voient pas nos entrepreneurs comme étant une menace, mais qui sont là pour créer la richesse pour qu'on puisse la redistribuer, et des... donc des militants, militantes, le cas échéant, qui se reconnaissent dans ces valeurs fondamentales là, libérales, de respect des droits et libertés, ne jamais transiger sur les droits et libertés. Ça veut dire que la charte québécoise, il faut la respecter, et la charte canadienne aussi, il faut la respecter. Alors, quelqu'un qui d'aventure est à Québec solidaire et qui se reconnaîtrait dans tous ces éléments-là, bien, serait le bienvenu au Parti libéral du Québec. Mais ce sont... C'est notre ADN. Le développement économique, ce n'est pas une menace, c'est important.

Journaliste : Mais il y a un mouvement déjà, on l'a vu dans le dernier sondage, là, dans la grande région de Montréal, entre autres, de Québec solidaire un peu vers le Parti libéral. Est-ce que vous leur tendez la main?

M. Tanguay : On tend toujours la main à celles et ceux qui sont prêts à militer au sein du Parti libéral du Québec et qui se reconnaissent dans ces valeurs-là. Encore une fois, Parti libéral du Québec, pour militer, et Greg peut en témoigner, il faut évidemment avoir la fédération canadienne. Nous sommes des fédéralistes, nous voulons que le Québec puisse s'épanouir au sein de la fédération canadienne. Ça veut dire il faut assumer un rôle de leadership. Alors, on ne peut pas avoir de souverainistes au Parti libéral du Québec. On croit à la fédération canadienne, ne pas transiger sur les droits et libertés, comme le fait Québec solidaire, puis ne pas voir nos entrepreneurs comme une menace. Quelqu'un qui d'aventure, je me demanderais ce qu'il aurait trouvé chez Québec solidaire, mais qui serait chez Québec solidaire aujourd'hui puis qui se... qui se reconnaîtrait dans toutes ces valeurs-là, bien, évidemment, la porte et ouverte.

Journaliste : Mais en disant que vous ne voulez pas de souverainistes... en disant que vous ne voulez pas de souverainistes, est-ce que vous ne faites pas une croix sur certains électeurs potentiels? Pourquoi vous tenez à le dire?

M. Tanguay : Écoutez, là on parle de militantes et de militants. Chose certaine, le Parti libéral du Québec, c'est une de nos valeurs fondamentales que de croire en la fédération canadienne. Est-ce que tout est parfait au Canada? Bien non. Mais de croire que le Québec a une histoire commune, a un avenir au sein de la Fédération canadienne, et qu'on est là pour assumer un rôle de leadership. Alors, quelqu'un qui ne se reconnaîtrait pas dans cette valeur fondamentale là, je ne vois pas ce que... ce que cette personne-là viendrait chercher au Parti libéral du Québec.

Journaliste : ...des indépendantistes qui ont passé au Parti libéral.

M. Tanguay : Des indépendantistes qui ont... présentement, qui ont... qui ont été au Parti libéral et qui ont milité?

Journaliste : Non, non, mais qui ont déjà été au Parti libéral...

Des voix : ...

Journaliste : Vous, vous n'en êtes pas un?

M. Tanguay : Non, non, mais... oui mais... mais je viens de le dire, qui croit en la fédération canadienne, qui croit en la fédération...

Journaliste : Vous avez déjà cru en autre chose?

M. Tanguay : Oui, tout à fait. Oui, tout à fait.

Journaliste : Mais vous, vous avez vu la lumière, ça fait que vous invitez les autres à voir la lumière?

M. Tanguay : Bien, le soir... puis j'adore, j'aime cette question-là. Qu'est-ce qui m'a fait décrocher du Parti québécois? Entre autres, évidemment, il y a eu un résultat démocratique, deux référendums, mais le soir où Jacques Parizeau a dit : «On a été battus par quoi? L'argent puis le vote ethnique.» Puis on peut voir que, depuis ce soir-là, avec Parizeau, Pauline Marois a déposé en 2007 son projet de loi n° 195 qui disait : Ne seront pas citoyens québécois ceux qui ne parlent pas suffisamment bien le français, ah oui, ne seront pas citoyens québécois, celles et ceux qui ne connaissent pas suffisamment notre histoire. Alors, cette surenchère identitaire là du Parti québécois, là, très clairement, ce n'est pas... ce n'est pas pour nous.

Journaliste : Ce n'est pas... donc, ce n'est pas le fédéralisme, là, ce n'est pas le fédéralisme, encore une fois. Donc, c'est les questions identitaires qui vous ont fait changer.

M. Tanguay : Bien, écoutez, la fédération canadienne, force est de constater aussi qu'à la preuve, la preuve est dans le pudding, le Québec a su se développer au sein de la fédération canadienne et en Occident, d'être une des sociétés les plus développées, évoluées, égalitaires. Tout n'est pas parfait. Il y a encore beaucoup de luttes à mener pour une égalité concrète et factuelle mais, chose certaine, le Québec a su tirer son épingle du jeu au sein de la fédération canadienne. Et ça, c'est une valeur fondamentale au Parti libéral du Québec, à laquelle, évidemment, j'adhère depuis de nombreuses années.

Journaliste : Est-ce que le capitalisme fait partie de ces valeurs-là? Parce que tantôt M. Nadeau-Dubois disait que ce n'était pas un bon système, le capitalisme.

M. Tanguay : Bien, Gabriel Nadeau-Dubois veut remettre en question le système capitaliste, alors il va peut-être écrire la suite des travaux de Karl Marx. On va l'écouter. Je ne sais pas si ça participe de son pragmatisme, mais il ne faut pas démoniser celles et ceux qui signent des chèques de paie, celles et ceux qui sont entrepreneuses, entrepreneurs, qui font vivre notre économie, qui sont à la tête de PME puis qui nous permettent socialement de créer la richesse pour qu'on puisse la redistribuer. C'est sûr que Québec solidaire... Puis la question est bonne : Est-ce que Gabriel Nadeau-Dubois va continuer à remettre en question le système capitaliste? Est-ce qu'il va vouloir continuer à nationaliser les banques? J'ai bien hâte de voir ce qu'ils vont faire, là, si le virage... Voilà.

Journaliste : Sur le jugement... en fait, le juge de la Cour du Québec, là, qui vient analyser... en fait, torpiller, là, en fait, le pan sur les jugements traduits en français versus l'anglais, est-ce que... qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce que c'était prévisible?

M. Tanguay : Je vais vous... Tout à fait. Je vais vous dire deux choses. Donc, je n'irai pas dans le détail du jugement, que je n'ai pas lu, et il y a toujours possibilité de recours en appel. Une fois que j'ai dit ça, je n'irai pas dans le détail.

Ceci dit, c'est l'article 10, je crois, de la loi 96. Nous l'avions dit à ce moment-là, à l'article par article, au ministre Simon Jolin-Barrette «soit traduit immédiatement en français», on avait même déposé un amendement, «dans un délai raisonnable». Il a refusé l'amendement, Simon Jolin-Barrette, en disant : Non, non, non, il n'y aura pas de problème. Grand devin. On voit ce qui se passe ce matin.

Journaliste : Puis est-ce que c'est... Vous lui demandez de faire quoi en ce moment, là? Est-ce qu'on doit rouvrir la loi pour modifier ça ou...

M. Tanguay : Écoutez... on a voté contre 96. Ça fait partie des... un des nombreux griefs que nous avions en vertu de la loi 96. Donc, il faudrait qu'il amende la loi, «dans un délai raisonnable». C'est techniquement extrêmement difficile, pour ne pas dire systématiquement impossible, d'avoir au même moment... dans les meilleurs délais, au même moment, une traduction simultanée. Oui à la traduction, mais dans un délai raisonnable.

Journaliste : So, can I hear you in English?

M. Tanguay : Sure. On this?

Journaliste : …just a second. Thank you, thank you, thank you.

M. Tanguay : Sure.

Journaliste : Well, judge Galiatsatos, like, he raised an important issue. And his decision today, it's pivotal for you?

M. Tanguay : It shows… It shows one of the many defects of that very bad piece of legislation, which is Bill 96. We, Liberals, voted against Bill 96 regarding many, many, many reasons why we voted against this. And section X was one of these reasons. So, translating… translating at the same time a judgement from the English to the French without any reasonable delays was… was impossible. So, that was, at that time, the reason why we tabled an amendment at this specific article, which was refused by Simon Jolin-Barrette, stating that, within reasonable delays, this should be done. But otherwise, he refused this amendment, so we can see the end-results of this bad bill.

Journaliste : Because the law says «immediately and without delay».

M. Tanguay : Yes, which is unrealistic, unrealistic. And that's the… that's what the decision is all about.

Journaliste : What did you think of the new PQ's ads for independence, which… saying, in French and now in English as well, saying : Think of what we could do with the $82 billion that we send to Ottawa, we could fix all the health and education system?

M. Tanguay : Yes. So, it's again the unicorn world of the PQ. Imagine what we will be unable to do without, for instance, the federal transfer? So, it's one thing to say that we are requesting billions of dollars, for instance, from Ottawa to sustain our health system and to gain and to obtain these billions of dollars, it's one thing to say to receive that money, and it's another thing protecting Québec's prerogative on these jurisdictions.

But, that being said, again, the PQ… the message is clear : with the Parti québécois, it's going to be a third referendum. And the only political party, at the National Assembly, able to respond to this, it's the Québec Liberal Party. So, we will provide answers to this debate. And I… we can already foresee that potentially it's going to be one of the questions… potentially one of the ballot questions of the next election. We will be ready because we're only… the only true federalist party at the National Assembly.

Journaliste : Their number is $82 billion. Do you have a number? Do you contest that number?

M. Tanguay : You know, I contested at that time, I think, a year ago or so, when they tabled the Budget de l'an 1, we contested it, saying that they were not considering $7 billion in their assumption for the future. So, again, these numbers, I think that, on the economy, the separation of Québec, it's a very, very bad decision, bad decision and…

Journaliste :

M. Tanguay : Sorry?

Journaliste : You can continue.

M. Tanguay : I'm done.

Journaliste : But aside from the economic repercussions of the separation, with this latest campaign, the PQ seems to be reaching out to members of the English-speaking community as well. They do have a campaign in English. What do you make of that? Do you have any concern you could lose voters to them?

M. Tanguay : No, no. Again, again, those who are in favour of the separation, maybe they will see that, within this campaign, there's a… they'll have the third referendum. But for us, at the Québec Liberal Party, the only federalist party at the National Assembly, for us, clearly, the choice is clear. It's within the Canadian federation that Québec can grow and can achieve all of its goals. That being said, we will respond every time that the Parti québécois is putting forward this argument, we will be responding to it because it's not… it's not the future, it's not the future at all.

Journaliste : Can I just go back to the decision of the judge Galiatsatos? What… Did you see the impacts that could have this section of the law, when it will come into effect, for an English-speaking citizen, for a criminal case?

M. Tanguay : Yes. Bill 96 raised a lot of questions, adding all these obligations of translating, for instance, decisions. And also, we can go back to the fact that Minister Simon Jolin-Barrette reduced the capacity of the court to name bilingual judges. So, this can be added, for instance, you have two examples, to the fact that you have to render justice in due time. You have to render justice in due time. So, this particular case imposes an obligation of translating and to publish both the decision in French and in English at the same time. You have to add delays. And people want to have a decision. They have a fundamental right to have a court of justice decided in their case. So, this adds delays, for instance, and that's one of the many reasons why we voted against Bill 96.

Le Modérateur : Merci, tout le monde.

(Fin à 11 h 44)

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