(Onze heures vingt-cinq minutes)
M. Tanguay : Bon matin à tous
et à toutes. Ce matin, on va vous parler d'énergie, donc on va vous parler
d'économie, parce qu'au Parti libéral du Québec les deux sont intimement liés.
Sous la CAQ, on perd de belles années pour développer notre énergie.
Rappelez-vous, Sophie Brochu l'avait dit, il faut avoir une jasette nationale
pour savoir ce qu'on va faire avec l'énergie éolienne, l'énergie solaire, aller
chercher, peut-être, de nouveaux barrages. Nous devons avoir une discussion
nationale que nous n'avons pas au Québec, malheureusement. On doit investir,
d'ici 2035, Hydro-Québec nous l'a donné, comme information, 185 milliards de
dollars. Et ça, on peut voir que les PME... Encore aujourd'hui, la FCEI est
sortie très, très fortement, en dénonçant le fait qu'au moment où on se parle
ce sont les PME qui ramassent la facture. Le temps file, on ne connaît pas le
calendrier, les sources d'énergie, le calendrier de réalisation de ces
différentes sources là, on ne sait pas du tout, aussi, où ils vont les prendre,
les 35 000 travailleuses et travailleurs de la construction
nécessaires.
Bref, on a, devant nous, le ministre
sortant de l'Énergie, ministre sortant de l'Économie, Pierre Fitzgibbon, qui
n'a toujours pas déposé son projet de loi, et la CAQ, qui n'a toujours pas de
plan. Les Québécois ont le droit de savoir avant que des décisions importantes
ne se prennent à portes closes.
Je vais maintenant céder la parole à mon
collègue Greg Kelley.
M. Kelley : Bonjour, tout le
monde. Dès que 2017, Hydro-Québec a écrit dans un rapport que nous aurons un
manque d'énergie vers 2026, 2027. Comment la CAQ et François Legault ont réagi?
Ils ont vendu nos surplus à New York puis à des entreprises étrangères. Et
maintenant ils vont déposer un projet de loi, après ce fait qu'ils ont écoulé
nos surplus, et faire le point avec la population. Il n'y a pas de vision ni de
plan de ce gouvernement. C'est de gérer les choses à la pièce. Et nous avons
perdu six ans avec ce gouvernement sur un dossier qui est crucial pour notre
économie.
Un autre élément, est-ce que... est-ce que
la CAQ a retenu des leçons de la démission de Mme Sophie Brochu? Mme Brochu, c'est
une femme intelligente, elle n'a pas utilisé le mot «Dollarama» par hasard. C'est
clair qu'elle voulait envoyer un message d'électrochoc à ce gouvernement et
aussi à la population d'être plus prudent avec notre joyau qui est
Hydro-Québec. Et je rappelle la citation de Mme Brochu : «Ce qu'il ne faut
pas faire, c'est d'attirer un nombre indu de kilowatts d'industriels qui
veulent payer pas cher, et après ça, construire des barrages pour alimenter
parce qu'on a un manque d'énergie.» Ça, c'était la mise en garde de Mme Brochu.
Le «maîtres chez nous» de Lesage, de Bourassa et de René Lévesque, ce n'était
pas de dire : Oui, aux Américaines et de start-up étrangères et non aux
entreprises québécoises quand elles demandent des blocs d'énergie pour
continuer leur expansion. Et ça, c'est la réalité sur le terrain présentement. Comment
la CAQ peut expliquer qu'ils vendent à un tarif préférentiel à une start-up
étrangère notre énergie et augmenter les tarifs pour les PME?
Mais nous ne sommes pas ici juste pour
critiquer le gouvernement non plus. Nous avons des solutions pas mal concrètes.
Je sais que je fais rire le premier ministre chaque fois que je me reviens avec
des panneaux solaires, mais il y a des entreprises qui ont investi pour poser
des panneaux solaires sur leurs toits, et ils sont maintenant autonomes et ils
peuvent quand même fournir les surplus à Hydro-Québec. Mais il y a deux gros
problèmes. Le premier, c'est : il y a trop de «red tape» pour les
entreprises, pour les petites et moyennes entreprises, de se lancer dans l'autoproduction
de l'énergie solaire. Puis aussi, il n'y a pas de plan, il n'y a pas des
subventions. Regardez, qu'est-ce qui se passe partout en Amérique du Nord
présentement, au Texas, Californie, Alberta, Ontario, il y a des subventions
pour encourager des citoyennes et des entreprises de se lancer dans l'autoproduction
de l'énergie solaire avec le stockage parce que ça marche. Ça peut être... Ça peut
répondre à une grosse partie de l'enjeu devant nous, mais... et honnêtement je
vois le virage sur le tous les toits publics aussi, des écoles, des hôpitaux, là,
des entreprises essentielles. Je sais que ce week-end, on a eu beaucoup le soleil,
imaginez toute l'énergie on a été capables de stocker sur ce formidable
week-end. Mais, quand je regarde dans le budget de la CAQ, il n'y a absolument
rien pour les panneaux solaires, pour encourager nos petites, moyennes
entreprises et les citoyens de se lancer dans l'autoproduction. Alors, ça, c'est
mes messages. Nous sommes prêts à répondre à vos questions. Merci beaucoup.
Journaliste : Pourquoi vous
appelez le ministre «sortant» de l'Économie, le ministre «sortant» de l'Énergie?
M. Tanguay : 8 mai, le
journal Les Affaires, il a affirmé que, pour lui, huit ans en politique,
c'est suffisant. Il a annoncé qu'il allait faire huit ans en politique, et qu'après
ça, bien, ce sera à la relève de s'occuper de son legs. Il a même commencé à
parler de son legs. Son legs, c'était Investissement Québec, son legs, ce
serait d'éventuelles réformes en matière d'hydroélectricité, qu'on attend
toujours. Mais Pierre Fitzgibbon l'a dit dans le journal Les Affaires,
que, pour lui, il allait faire huit ans en politique.
Journaliste : Est-ce que c'est
votre souhait qu'il s'en aille?
M. Tanguay : Il fera bien ce
qu'il voudra. C'est la démocratie. Si, d'aventure, ce qu'il n'a pas annoncé, il
était de nouveau candidat, c'est la population qui jugera. Chose certaine, on a
devant nous un ministre sortant de l'Énergie, qui n'a toujours pas déposé de
projet de loi. On perd du temps précieux pour développer notre énergie, Greg en
a fait, de façon éloquente, mention. Pendant ce temps-là, on a un ministre
sortant qui n'agit pas.
Journaliste : M. Kelley, vous
aviez dit en Chambre, c'est... vous aviez déjà remis en cause, en Chambre, la
question des contrats d'électricité aux États-Unis. Là, vous en avez encore
reparlé. Est-ce que, selon vous, ces contrats-là, ce n'était pas une bonne
affaire, il n'aurait pas fallu vendre de l'électricité aux Américains?
M. Kelley : C'était mieux de
faire l'analyse de planification et un projet de loi avant de vendre nos
surplus à New York. Je crois ça sincèrement. Je pense que c'était à le moment
que la CAQ arrivait, toute l'information était sur la table, les besoins ont
commencé de rentrer, c'était là le moment de prendre une pause, faire un plan,
un vrai plan. Et, si c'est concernant une ressource mixte et un projet de loi,
les deux choses qu'apparemment le ministre va déposer cette semaine ou la
semaine prochaine, pourquoi on a fait toute cette planification après qu'on a
écoulé tous nos surplus? C'est des questions tellement importantes. Cette
énergie que nous avons vendue à des Américains, oui, c'était de l'énergie
patrimoniale, c'était un bon prix, moi, je crois que c'était mieux d'utiliser
cette énergie-là pour les entreprises d'ici et être plus prudents avec nos
surplus. Le plan de la CAQ était très clair, c'était d'écouler les surplus. C'est
le ministre Julien qui a dit ça quand il est arrivé au pouvoir.
Journaliste : Comme parti
d'économie, est-ce que vous êtes satisfait de l'annonce de la zone aérospatiale
à Montréal ce matin avec Bombardier?
M. Tanguay : Bien, je pense
qu'il n'est pas trop tard et surtout pas trop tôt. Chose certaine, les
innovations, les zones d'innovation, ça fait des années qu'on les questionne.
La Coalition avenir Québec, la CAQ, avait promis d'en faire beaucoup plus. Là,
il n'y en a que quelques-unes. Alors, on va évidemment prendre cette
nouvelle-là, qui, essentiellement, est une bonne nouvelle. Mais il n'est pas
trop tôt. On a perdu beaucoup de temps. Et on regardera le détail, maintenant,
pour que nos entreprises, puis je termine là-dessus, québécoises puissent tirer
leur épingle du jeu. Zones d'innovation veut dire retombées économiques au
Québec.
Journaliste : C'est une bonne
nouvelle que Bombardier ait le dessus... c'est-à-dire que Boeing ait eu le
dessus sur Bombardier?
M. Tanguay : Écoutez, chose
certaine, encore une fois, je vous reviendrai au niveau du détail, mais quand
on parle de zones d'innovation, nous, on presse le gouvernement d'agir.
J'entends qu'il en a annoncé une ce matin, on va aller voir le détail, mais encore
une fois on a perdu du temps en économie. Les zones d'innovation, on aurait dû
en avoir beaucoup plus depuis six ans, et partout au Québec, ce qui n'a pas été
le cas.
Journaliste : M. Tanguay,
peut-être une petite question sur le fait qu'à Québec solidaire, là, ça brasse
en ce moment, ça ne va pas très bien. Dites-moi, qu'est ce que vous avez à
dire, peut-être, à des militants solidaires qui ne se reconnaîtraient plus, là,
dans la nouvelle vision de Gabriel Nadeau-Dubois pour aller chercher des solidaires,
qu'est ce que vous leur diriez?
M. Tanguay : Nous, au Parti
libéral du Québec, les choses sont très claires, nous sommes un parti
fédéraliste. Québec solidaire est un parti souverainiste. Alors, celles et
ceux... Bien, c'est... c'est marqué dans leurs statuts, alors ils sont
souverainistes. Celles et ceux qui croient en la fédération canadienne, qui
croient en développement économique, qui ne voient pas nos entrepreneurs comme
étant une menace, mais qui sont là pour créer la richesse pour qu'on puisse la
redistribuer, et des... donc des militants, militantes, le cas échéant, qui se
reconnaissent dans ces valeurs fondamentales là, libérales, de respect des
droits et libertés, ne jamais transiger sur les droits et libertés. Ça veut
dire que la charte québécoise, il faut la respecter, et la charte canadienne
aussi, il faut la respecter. Alors, quelqu'un qui d'aventure est à Québec
solidaire et qui se reconnaîtrait dans tous ces éléments-là, bien, serait le
bienvenu au Parti libéral du Québec. Mais ce sont... C'est notre ADN. Le
développement économique, ce n'est pas une menace, c'est important.
Journaliste : Mais il y a un
mouvement déjà, on l'a vu dans le dernier sondage, là, dans la grande région de
Montréal, entre autres, de Québec solidaire un peu vers le Parti libéral.
Est-ce que vous leur tendez la main?
M. Tanguay : On tend toujours
la main à celles et ceux qui sont prêts à militer au sein du Parti libéral du
Québec et qui se reconnaissent dans ces valeurs-là. Encore une fois, Parti
libéral du Québec, pour militer, et Greg peut en témoigner, il faut évidemment
avoir la fédération canadienne. Nous sommes des fédéralistes, nous voulons que
le Québec puisse s'épanouir au sein de la fédération canadienne. Ça veut dire
il faut assumer un rôle de leadership. Alors, on ne peut pas avoir de
souverainistes au Parti libéral du Québec. On croit à la fédération canadienne,
ne pas transiger sur les droits et libertés, comme le fait Québec solidaire,
puis ne pas voir nos entrepreneurs comme une menace. Quelqu'un qui d'aventure,
je me demanderais ce qu'il aurait trouvé chez Québec solidaire, mais qui serait
chez Québec solidaire aujourd'hui puis qui se... qui se reconnaîtrait dans
toutes ces valeurs-là, bien, évidemment, la porte et ouverte.
Journaliste : Mais en disant
que vous ne voulez pas de souverainistes... en disant que vous ne voulez pas de
souverainistes, est-ce que vous ne faites pas une croix sur certains électeurs
potentiels? Pourquoi vous tenez à le dire?
M. Tanguay : Écoutez, là on
parle de militantes et de militants. Chose certaine, le Parti libéral du
Québec, c'est une de nos valeurs fondamentales que de croire en la fédération
canadienne. Est-ce que tout est parfait au Canada? Bien non. Mais de croire que
le Québec a une histoire commune, a un avenir au sein de la Fédération
canadienne, et qu'on est là pour assumer un rôle de leadership. Alors,
quelqu'un qui ne se reconnaîtrait pas dans cette valeur fondamentale là, je ne
vois pas ce que... ce que cette personne-là viendrait chercher au Parti libéral
du Québec.
Journaliste : ...des
indépendantistes qui ont passé au Parti libéral.
M. Tanguay : Des
indépendantistes qui ont... présentement, qui ont... qui ont été au Parti
libéral et qui ont milité?
Journaliste : Non, non, mais
qui ont déjà été au Parti libéral...
Des voix : ...
Journaliste
: Vous,
vous n'en êtes pas un?
M. Tanguay : Non, non, mais...
oui mais... mais je viens de le dire, qui croit en la fédération canadienne,
qui croit en la fédération...
Journaliste : Vous avez déjà
cru en autre chose?
M. Tanguay : Oui, tout à
fait. Oui, tout à fait.
Journaliste : Mais vous, vous
avez vu la lumière, ça fait que vous invitez les autres à voir la lumière?
M. Tanguay : Bien, le soir...
puis j'adore, j'aime cette question-là. Qu'est-ce qui m'a fait décrocher du
Parti québécois? Entre autres, évidemment, il y a eu un résultat démocratique,
deux référendums, mais le soir où Jacques Parizeau a dit : «On a été battus
par quoi? L'argent puis le vote ethnique.» Puis on peut voir que, depuis ce
soir-là, avec Parizeau, Pauline Marois a déposé en 2007 son projet de loi
n° 195 qui disait : Ne seront pas citoyens québécois ceux qui ne
parlent pas suffisamment bien le français, ah oui, ne seront pas citoyens
québécois, celles et ceux qui ne connaissent pas suffisamment notre histoire.
Alors, cette surenchère identitaire là du Parti québécois, là, très clairement,
ce n'est pas... ce n'est pas pour nous.
Journaliste : Ce n'est pas...
donc, ce n'est pas le fédéralisme, là, ce n'est pas le fédéralisme, encore une
fois. Donc, c'est les questions identitaires qui vous ont fait changer.
M. Tanguay : Bien, écoutez,
la fédération canadienne, force est de constater aussi qu'à la preuve, la
preuve est dans le pudding, le Québec a su se développer au sein de la
fédération canadienne et en Occident, d'être une des sociétés les plus
développées, évoluées, égalitaires. Tout n'est pas parfait. Il y a encore
beaucoup de luttes à mener pour une égalité concrète et factuelle mais, chose
certaine, le Québec a su tirer son épingle du jeu au sein de la fédération
canadienne. Et ça, c'est une valeur fondamentale au Parti libéral du Québec, à
laquelle, évidemment, j'adhère depuis de nombreuses années.
Journaliste : Est-ce que le
capitalisme fait partie de ces valeurs-là? Parce que tantôt
M. Nadeau-Dubois disait que ce n'était pas un bon système, le capitalisme.
M. Tanguay : Bien, Gabriel
Nadeau-Dubois veut remettre en question le système capitaliste, alors il va
peut-être écrire la suite des travaux de Karl Marx. On va l'écouter. Je ne sais
pas si ça participe de son pragmatisme, mais il ne faut pas démoniser celles et
ceux qui signent des chèques de paie, celles et ceux qui sont entrepreneuses,
entrepreneurs, qui font vivre notre économie, qui sont à la tête de PME puis
qui nous permettent socialement de créer la richesse pour qu'on puisse la
redistribuer. C'est sûr que Québec solidaire... Puis la question est bonne :
Est-ce que Gabriel Nadeau-Dubois va continuer à remettre en question le système
capitaliste? Est-ce qu'il va vouloir continuer à nationaliser les banques? J'ai
bien hâte de voir ce qu'ils vont faire, là, si le virage... Voilà.
Journaliste : Sur le
jugement... en fait, le juge de la Cour du Québec, là, qui vient analyser... en
fait, torpiller, là, en fait, le pan sur les jugements traduits en français
versus l'anglais, est-ce que... qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce que
c'était prévisible?
M. Tanguay : Je vais vous...
Tout à fait. Je vais vous dire deux choses. Donc, je n'irai pas dans le détail
du jugement, que je n'ai pas lu, et il y a toujours possibilité de recours en
appel. Une fois que j'ai dit ça, je n'irai pas dans le détail.
Ceci dit, c'est l'article 10, je crois,
de la loi 96. Nous l'avions dit à ce moment-là, à l'article par article,
au ministre Simon Jolin-Barrette «soit traduit immédiatement en français», on
avait même déposé un amendement, «dans un délai raisonnable». Il a refusé
l'amendement, Simon Jolin-Barrette, en disant : Non, non, non, il n'y aura
pas de problème. Grand devin. On voit ce qui se passe ce matin.
Journaliste : Puis est-ce que
c'est... Vous lui demandez de faire quoi en ce moment, là? Est-ce qu'on doit
rouvrir la loi pour modifier ça ou...
M. Tanguay : Écoutez... on a
voté contre 96. Ça fait partie des... un des nombreux griefs que nous avions en
vertu de la loi 96. Donc, il faudrait qu'il amende la loi, «dans un délai
raisonnable». C'est techniquement extrêmement difficile, pour ne pas dire
systématiquement impossible, d'avoir au même moment... dans les meilleurs
délais, au même moment, une traduction simultanée. Oui à la traduction, mais
dans un délai raisonnable.
Journaliste :
So, can I hear you in English?
M. Tanguay :
Sure. On this?
Journaliste :
…just a second. Thank you, thank you,
thank you.
M. Tanguay
: Sure.
Journaliste
: Well, judge Galiatsatos, like, he raised an important issue. And
his decision today, it's pivotal for you?
M. Tanguay
: It shows… It shows one of the many defects of that very bad piece
of legislation, which is Bill 96. We, Liberals, voted against Bill 96
regarding many, many, many reasons why we voted against this. And section X
was one of these reasons. So, translating… translating at the same time a
judgement from the English to the French without any reasonable delays was… was
impossible. So, that was, at that time, the reason why we tabled an amendment
at this specific article, which was refused by Simon Jolin-Barrette, stating
that, within reasonable delays, this should be done. But otherwise, he refused
this amendment, so we can see the end-results of this bad bill.
Journaliste
: Because the law says «immediately and without delay».
M. Tanguay
: Yes, which is unrealistic, unrealistic. And that's the… that's what
the decision is all about.
Journaliste
: What did you think of the new PQ's ads for independence, which…
saying, in French and now in English as well, saying : Think of what we
could do with the $82 billion that we send to Ottawa, we could fix all the
health and education system?
M. Tanguay
: Yes. So, it's again the unicorn world of the PQ. Imagine what we
will be unable to do without, for instance, the federal transfer? So, it's one
thing to say that we are requesting billions of dollars, for instance, from
Ottawa to sustain our health system and to gain and to obtain these billions of
dollars, it's one thing to say to receive that money, and it's another thing
protecting Québec's prerogative on these jurisdictions.
But, that being said,
again, the PQ… the message is clear : with the Parti québécois, it's going
to be a third referendum. And the only political party, at the National Assembly, able to respond to this,
it's the Québec Liberal Party. So, we will provide answers to this debate. And
I… we can already foresee that potentially it's going to be one of the
questions… potentially one of the ballot questions of the next election. We
will be ready because we're only… the only true federalist party at the National Assembly.
Journaliste
: Their number is $82 billion. Do you have a number? Do you contest
that number?
M. Tanguay
: You know, I contested at that time, I think, a year ago or so, when
they tabled the Budget de l'an 1, we contested it, saying that they were not
considering $7 billion in their assumption for the future. So, again, these
numbers, I think that, on the economy, the separation of Québec, it's a very,
very bad decision, bad decision and…
Journaliste
: …
M. Tanguay
: Sorry?
Journaliste
: You can continue.
M. Tanguay
: I'm done.
Journaliste
: But aside from the economic repercussions of the separation, with
this latest campaign, the PQ seems to be reaching out to members of the
English-speaking community as well. They do have a campaign in English. What do
you make of that? Do you have any concern you could lose voters to them?
M. Tanguay
: No, no. Again, again, those who are in favour of the separation,
maybe they will see that, within this campaign, there's a… they'll have the
third referendum. But for us, at the Québec Liberal Party, the only federalist
party at the National Assembly,
for us, clearly, the choice is clear. It's within the Canadian federation that
Québec can grow and can achieve all of its goals. That being said, we will
respond every time that the Parti québécois is putting forward this argument,
we will be responding to it because it's not… it's not the future, it's not the
future at all.
Journaliste
: Can I just go back to the decision of the judge Galiatsatos? What…
Did you see the impacts that could have this section of the law, when it will
come into effect, for an English-speaking citizen, for a criminal case?
M. Tanguay
: Yes. Bill 96 raised a lot of questions, adding all these
obligations of translating, for instance, decisions. And also, we can go back
to the fact that Minister Simon Jolin-Barrette reduced the capacity of the
court to name bilingual judges. So, this can be added, for instance, you have
two examples, to the fact that you have to render justice in due time. You have
to render justice in due time. So, this particular case imposes an obligation
of translating and to publish both the decision in French and in English at the
same time. You have to add delays. And people want to have a decision. They
have a fundamental right to have a court of justice decided in their case. So,
this adds delays, for instance, and that's one of the many reasons why we voted
against Bill 96.
Le Modérateur
:
Merci, tout le monde.
(Fin à 11 h 44)