(Onze heures quarante-quatre minutes)
M. Paradis : Alors, bonjour.
Alors, ce matin, la presse lève un nouveau bout de voile sur ce projet de loi
tant attendu dans le secteur de l'énergie. C'est ce qu'on en apprend par les
médias. On a hâte de voir le projet de loi lui-même. Je note... On note en
particulier que le projet de loi indique qu'il prévoira, qu'il y aura un plan,
donc c'est un gouvernement qui n'a toujours pas son propre plan en matière
énergétique, qui nous annonce un grand projet de loi.
Mais, en même temps, c'est intéressant, il
y a... il y a un autre article aujourd'hui qui fait état des hausses
vertigineuses des tarifs d'accès à l'énergie, d'accès à l'électricité pour les
PME, les PME québécoises. C'est-à-dire que, donc, on protège les tarifs quand
il s'agit du secteur résidentiel et on offre des tarifs extrêmement avantageux
pour les grandes entreprises étrangères. Mais nos PME québécoises subissent
déjà des hausses importantes, plus hautes que les deux autres secteurs, et il
pourrait y en avoir d'autres dans les prochaines années, compte tenu des
annonces qui ont été effectuées dans le domaine de l'énergie.
Pour nous, c'est très préoccupant. C'est
préoccupant, cette tendance de notre gouvernement de favoriser, de chercher à
avoir des grandes entreprises étrangères, de donner des avantages comme ceux-là
en matière d'énergie et de le faire possiblement au détriment de nos petites et
moyennes entreprises québécoises. Alors, là-dessus, on est disponibles pour
répondre à vos questions.
Journaliste : Combien ça a
coûté, votre campagne, qu'on a tous vue en fin de semaine, campagne télé?
M. Paradis : Bien, nous, ce
qu'on a décidé de faire, au Parti québécois, c'est qu'on a un budget pour l'année,
et tous les dons des donateurs, des donatrices au Québec qui vont excéder, qui
vont être en excédent de ce budget-là sont consacrés à notre campagne de
dialogue avec les Québécoises et les Québécois, sur les... sur la souveraineté,
sur l'indépendance du Québec, et on en est très fiers.
Journaliste : Pourquoi vous
le faites à ce moment-ci? Ça aurait pu être à la fête nationale. Pourquoi là,
en ce moment?
M. Paradis : Tout... bien,
bon, d'abord, il y avait la fête des Patriotes, en fin de semaine, c'est
important, c'est un devoir de mémoire. Pour nous, c'est un... c'est une
occasion. Toutes les occasions sont bonnes pour nous d'échanger avec les
Québécoises et les Québécois sur le thème de l'indépendance. Puis, là-dessus,
je pense que mon collègue veut compléter.
M. Bérubé : Bien, je veux
dire, c'est... chaque jour de l'année, c'est important. On ne cachera pas qui
nous sommes, on s'assume pleinement. Puis force est de constater que ça
remporte un certain succès. Donc, une campagne sur l'indépendance, il n'a pas
besoin d'y avoir d'occasion spéciale pour parler de l'indépendance. On le fait
dans une publicité, on le fait dans des assemblées, on le fait à l'écrit, on le
fait sur les réseaux sociaux. C'est tout le temps avec le Parti québécois, il
va falloir s'habituer à cette nouvelle réalité. On est un parti qui s'assume
totalement. Et les Québécois, je pense, apprécient cette authenticité, on n'aura
pas besoin de se réunir pour voir comment on va changer nos affaires pour
prendre le pouvoir. Ce n'est pas ça, le but, c'est de faire la souveraineté.
Journaliste : Mais juste pour
compléter le questionnement de mon collègue, c'est que ça équivaut à combien,
cette campagne publicitaire là?
M. Bérubé : On n'a pas l'information,
mais on peut... on peut vous assurer que c'est seulement des dons des
particuliers.
Journaliste : Donc, c'est...
c'est plus que la campagne publicitaire ou, en tout cas, les... Desjardins, là,
son affiche...
M. Bérubé : ...
Journaliste : ...vous
entendre là-dessus, là.
M. Bérubé : Bien, on a mis la
main sur une affiche, ce matin, on ne l'a pas apportée, mais, dans plusieurs
localités du Québec, il y avait cette affiche. C'était le cas à Saint-Fabien, c'était
le cas un peu partout. Donc, les explications, c'est un peu court. Il y a quelqu'un
qui a proposé une image, elle a été acceptée, elle a été distribuée puis elle a
été publiée. C'est un manque flagrant de sensibilité à l'égard de l'histoire du
Québec, de la part d'une grande institution qu'on estime, mais avec la
pression, là, de faire un seul statut Facebook pour déterminer que ça suffisait
comme excuse, sans donner d'explication. Puis il y a même une employée des
communications qui dit que la communauté québécoise est sensible à ça. C'est
quoi, ça, la communauté québécoise? C'est un peu court. Je pense que ça ne
suffit pas. Ça va prendre plus d'explications sur ce qui s'est passé, à double
titre, moi, je suis quelqu'un qui est soucieux de l'histoire et des symboles
nationaux, je suis aussi un membre chez Desjardins. Alors, je les invite à s'expliquer
mieux que ça.
Journaliste : Est-ce que vous
invitez les gens, c'est quoi, à quitter Desjardins si c'est leur institution
financière?
M. Bérubé : Non. Non, non.
Les gens font une analyse de qu'est-ce qui est mieux pour eux en termes d'économies,
mais ça ne dispense pas Desjardins ou toute entreprise qui intervient dans la
sphère publique de faire les choses correctement. On peut faire preuve de
créativité, mais on ne peut pas occulter les symboles nationaux puis les fêtes
importantes de la nation québécoise.
Journaliste : Votre campagne
est surtout sur l'économie, c'est payant, de faire la souveraineté, etc. Si
vous le faites sur ce thème-là, est-ce que c'est parce que vous sentez que c'est
ce qui fait peur le plus aux gens, la question économique?
M. Bérubé : Il y a la
culture, il y a l'économie, il y a la passion, il y a la raison, mais c'est
consécutif au budget d'un Québec indépendant. Donc, c'est la suite, mais il y
aura aussi des réponses qui seront apportées avec le Livre bleu l'année
prochaine.
Journaliste : Oui, mais
est-ce que vous sentez que les Québécois, ce qui leur fait craindre la
souveraineté, ceux qui ne sont pas sûrs, là... est-ce que c'est pour des
questions économiques, à votre avis?
M. Bérubé : Il y a toutes
sortes de raisons. Il y a des gens qui ont une appartenance à l'égard du
Canada. Il y a des gens qui se posent des questions sur ce qu'il adviendra d'un
certain nombre de programmes, de notre capacité à faire les choses, mais la capacité
pour le Québec de faire l'indépendance, elle est confirmée, de François Legault
jusqu'à Jean Charest, on est capables. Est-ce qu'on veut le faire? Est-ce que c'est
opportun de le faire? Et je pense que le... s'il y avait eu un titre alternatif
à la publicité, c'est : On est capables. C'est un slogan qui est bien
connu dans le mouvement indépendantiste. C'est une question d'opportunité. Et
nous, on pense qu'on peut faire de meilleurs choix que le Canada. On est
capable de faire correctement des choix avec l'argent qui nous est... qui nous
est accordé. Alors, c'est ça, le sens de ce message. Et la réception est plutôt
bonne.
Journaliste : Êtes-vous
capable de tendre la main aux militants solidaires qui se questionnent aujourd'hui?
M. Bérubé : Bien, on est
assez rassembleur. Regardez les derniers résultats, ça nous encourage. Donc, si
j'écoutais Marc Tanguay avant, qui donnait ses définitions, si vous êtes
indépendantiste, le bon endroit pour que ça puisse se faire, c'est au Parti
québécois.
Journaliste : Mais est-ce que
vous accepteriez, vous... est-ce que vous accepteriez, vous, par exemple, des
fédéralistes? Parce qu'au PLQ on n'accepte pas de souverainistes.
M. Bérubé : Ce n'est pas
comme ça qu'on le pose. Chez nous, on est indépendantistes. Alors, il y a
des... C'est pas mal ça, là, notre... notre priorité. Alors, les gens... mais
les gens...
Journaliste : ...mais, tu
sais, s'il y a des gens, par exemple, je ne sais pas moi, qui aiment votre
chef, ou...
M. Bérubé : Mais les gens
adhèrent souvent...
Journaliste : ... est-ce que
les gens sont bienvenus... est-ce que même les fédéralistes sont bienvenus?
M. Bérubé : On n'est pas tout
le temps devant les gens quand ils adhèrent, hein? Ils prennent une carte de
membre en ligne, auprès de bénévoles. Il n'y a pas... Il n'y a pas cet
échange-là quand on devient membre d'un parti politique. Mais, quand on assiste
à nos activités, force est de constater que l'indépendance est en vitrine.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez du fait que Mme France-Élaine Duranceau va déposer finalement
un projet de loi pour mieux protéger les aînés des évictions?
M. Bérubé : Bon, si j'ai bien
compris les épisodes précédents, plusieurs formations politiques, dont nous,
souhaitaient qu'elle fasse... qu'elle en fasse davantage. C'est souhaitable. On
n'a pas lu évidemment ce qu'il en sera, mais on est de ces groupes-là qui
pensent qu'il faut en faire plus. Québec solidaire avait indiqué que... je
pense qu'ils avaient espoir que leur projet de loi ou leur proposition puisse
faire l'objet d'adhésion de la part de la CAQ. Ce que je comprends, c'est
qu'ils vont déposer leur propre projet. Attendons de voir. Mais toute mesure
qui va permettre de mieux protéger les aînés, bien, on est d'accord, on...
c'est la promotion qu'on fait depuis des années.
Journaliste : Est-ce que
c'est un gain, quand même, pour Québec solidaire, qui a ramené cette
question-là après le bâillon en décembre?
M. Bérubé : S'ils veulent le
voir comme ça, je pense qu'ils en ont bien besoin.
Journaliste : Mais vous aviez
qualifié ça, votre chef, de pièce de théâtre, à l'époque, là, parce que le...
M. Bérubé : Attendons de voir
ce qui va être déposé.
Journaliste : ...
M. Bérubé : Mais je ne vais
pas éviter la question. Dès que ça va être annoncé, puis on pourra en prendre
connaissance, on répondra à ça.
Journaliste : Le Parti
libéral, tout à l'heure, a dit... a remis en question les contrats qu'on a
faits, aux États-Unis, d'hydroélectricité. Puis c'est quand même assez rare. Ce
sont des gros contrats, des contrats importants, et puis là on dit qu'on les a
faits au détriment, finalement, des consommateurs québécois et des entreprises
québécoises. Est-ce qu'on irait jusqu'à remettre en question chez vous ces
grands contrats là qu'on a faits avec les États de New York, notamment?
M. Paradis : Bien, en fait,
votre question nous ramène à la question de la grande stratégie. Quelle est la
stratégie du gouvernement en... en matière énergétique? Donc, quelle est la
part des exportations et quelle part de l'énergie on a besoin de garder pour
nos entreprises, notamment les PME, pour le secteur résidentiel au Québec? On
ne le sait toujours pas. Le problème, c'est qu'on y va à la pièce. Le problème,
c'est que, pendant un certain temps, on s'est dit : Là, on nage dans les
surplus, donc vendons puis allons présenter le Québec avec son énergie verte à
bas prix à plein d'entreprises, qui viennent ensuite réclamer cette énergie-là.
Et là, après ça, là, là on se rend compte aujourd'hui qu'on est dans une autre
situation où là on semble manquer, puis là, il va falloir investir. Mais quelle
est la stratégie? Quel est le plan énergétique du gouvernement? Hydro-Québec a
présenté son plan à l'horizon 2035. Le gouvernement ne l'a pas encore
présenté, et... cette question-là, elle est au cœur de l'affaire, comme
plusieurs autres.
Journaliste : Selon vous, il
faudrait garder combien pour les entreprises québécoises?
M. Paradis : Bien, ça, ça va
dans un plan global aussi, mais on ne peut pas... Et une chose est sûre, on le
mentionnait tout à l'heure en ouverture, on ne peut pas réserver des blocs
importants et faire des représentations à des entreprises étrangères et ensuite
se demander : Quel est l'impact sur nos PME ici, au Québec? Nos PME, elles
sont là. Elles innovent. Elles sont créatrices de valeur, de richesse pour le
Québec. Et là actuellement ils disent : Nous, on va payer trop cher et
est-ce qu'on va avoir accès à cette... à cette énergie-là? Et donc, tout ça, ça
vient dans un plan global. Là, le problème, c'est que ce gouvernement-là répond
à la pièce à certains enjeux, nous arrive avec des lapins, qu'il sort de son
chapeau régulièrement en matière d'énergie, et il y a plusieurs questions qui se
posent. La place du privé dans l'énergie n'est pas la moindre aussi, là. On
apprend ce matin que là, dans ce projet de loi là, on va faciliter la
participation du privé dans le domaine de l'énergie. Ce sont des grandes
questions qui méritent un dialogue national...
Journaliste : Bien, selon
vous...
M. Paradis : ...et on ne l'a
pas eu.
Journaliste : Bien, selon
vous, il faut quand même réserver une partie de l'énergie aux entreprises
québécoises.
M. Paradis : Il faut... Il
faut s'assurer que nos entreprises d'ici, possédées par des gens d'ici, qui
travaillent fort pour créer de la richesse, aient accès à notre énergie verte,
à notre nouvelle énergie qu'on est en train de développer. Ça, c'est sûr. Et
actuellement, c'est un point d'interrogation non seulement sur l'accès, mais
aussi sur le prix à payer par rapport aux grandes entreprises étrangères qu'on
attire à grands coups de milliards de subventions puis de crédits d'impôt.
Journaliste : ...
Journaliste : ...finir
là-dessus, François.
Journaliste : Non. Vas-y.
Vas-y.
Journaliste : Sur est-ce que
vous avez respecté les contrats signés avec le New Hampshire, avec...
M. Paradis : C'est... C'est
un principe de base qu'un gouvernement qui signe des contrats doit les respecter.
Quelles sont les clauses de sortie? Quelles sont les clauses de ces
contrats-là? Je ne les connais pas, mais on a signé ces contrats-là.
L'important, c'est de les voir maintenant dans le plan global du Québec, ces
exportations par rapport à ce dont on a besoin au Québec. Comment on va faire
pour décarboner l'économie? Actuellement, cette vision-là, ce plan là, on ne
l'a toujours pas.
Journaliste : Comment
accueillez-vous, M. Bérubé, le jugement de la Cour du Québec qui invalide,
là, des articles du projet de loi n° 96?
M.
Bérubé
: Je
vais le faire en... avec mon collègue juriste. Bien, écoutez, c'est très
légitime d'avoir des jugements en français. Il y a la question de... des... des
délais en cours, mais ça m'emmène à la réflexion suivante, que je vous ai déjà
partagée : En matière de français, ce n'était pas sa priorité, là. Le
cégep en français, là, il y a un impact, ça, on est dans la symbolique. Bien
sûr qu'ils devraient tous être en français, mais si c'est pour... c'est pour
occasionner des délais, là, il y a un point d'équilibre. J'aime mieux qu'ils
soient tous... tous en français puis je... je ne suis pas en mesure de vous
dire ce qu'il y avait dans ce jugement. De toute façon, je serais allé voir Me
Paradis pour qu'il m'explique davantage les implications.
Journaliste : Bien, est-ce
que ça doit être porté en appel, cette décision-là?
M. Paradis : Bien, bon,
justement, Me Paradis a fait des pieds et des mains pour mettre la main sur le
jugement, le texte intégral du jugement aujourd'hui. Je ne l'ai pas lu encore,
alors je vais faire la bonne chose dans ce temps-là, c'est réserver une partie
de nos commentaires parce qu'on n'a pas analysé le fin détail de la décision.
Deux choses sont déjà connues, par contre,
c'est que... parce que ça... ça donne suite à une première décision du même
juge, qui annonçait qu'il se saisissait de cette question-là, il est très rare,
et là, je pèse mes mots, je fais attention, c'est assez inusité qu'un juge
décide de se prononcer sur une question juridique aussi importante sans en
avoir été saisi par les parties. Ici, ni la demanderesse, ni la personne en
question, ni le gouvernement, ni aucune des parties n'avaient décidé de saisir
le juge de cette question-là. Ici, il y a un enjeu.
Le deuxième enjeu, c'est que le juge
semble se prononcer… encore une fois, je le dis sous toutes réserves parce que
je n'ai pas lu le jugement encore, mais il semble se prononcer sur la
possibilité qu'il y ait des problèmes de délais dans la traduction. Est-ce
qu'il y a de tels problèmes? Bien, on ne le sait pas encore. Le gouvernement a
donné des assurances. C'est à noter que ça a avait été soulevé, la possibilité
qu'il y a des enjeux de délai en matière criminelle, mais là on ne le sait pas
encore. Donc, ici, il y a des enjeux, il y a des enjeux juridiques importants.
Journaliste : Puis juste
pour... Vous, est-ce que vous aviez appuyé cette demande-là à l'époque pour que
ce soit le délai... dans le fond, traduction de façon simultanée?
M. Bérubé : On est en faveur.
Ça nous a étonnés parce qu'on attendait bien d'autres mesures avant celle-là.
Journaliste : Mais sur
celle-là, là.
M. Bérubé : On est d'accord,
on est d'accord avec ça.
Journaliste : Donc là, vous
êtes plutôt ouverts à trouver un point d'équilibre, c'est ça qu'on comprend?
M. Bérubé : Oui, oui, mais
idéalement ça devrait être tout le temps en français, C'est enrageant, là, que
ça ne soit pas en français. Puis j'aimerais ça que, s'il y a des délais, ça ne
soit pas attribuable à ça. Donc, le système judiciaire cherche des façons de...
de diminuer les délais, il y a beaucoup de créativité, donc on n'aimerait pas
que... on aimerait une politique qui… dont la principale conséquence, ce serait
d'améliorer l'adhésion au français, ou la qualité du français, ou le fait de
parler davantage français au Québec. C'est pour ça que, quand je regarde ça, je
me dis : Tant d'énergie sur une mesure comme celle-là, quand il y en a
d'autres qui pourraient être appliquées rapidement par le gouvernement. Ils
sont au courant qu'il peut y avoir un impact positif, mais ils ne veulent pas
prendre ce... ce risque-là pour eux. Nous, c'est une opportunité, pour eux,
c'est un risque. Et, en terminant, la différence entre la CAQ et le Parti
québécois, encore une fois, il n'y a personne à convaincre au Parti québécois
de l'importance du dossier de la langue, ce qui n'est pas le cas à la CAQ.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste :
The judge Galiatsatos is having like an
example that he's sure that there will be a delay for... to provide a French
version attached like immediately and without delay, so was it something that
the Québec Government should have talked about, having this section 10 of the
Bill 96, to make sure that a French version shall be attached without delay?
M. Paradis :
So, is this the May 17th decision and not
the May 1st?
Journaliste
: Yes, I went through it.
M. Paradis : O.K. So, you have a copy. That's … that's a good thing. So, I
haven't read… I haven't read the reasons for judgement, but, once again, if the
words you are using are the words of the decision, saying : There is a
possibility or whatsoever, still not evidence of a clear problem that has been
lived through the procedure. For the time being, the judge is saying he's
foreseeing problems, and that's a problem, and he's once again pronouncing
judgement on a question that wasn't raised by any party in this particular
case, this is an issue, this is a real issue.
Journaliste :
Why is it an issue for you, Mr.
Paradis?
M. Paradis :
Well, seldom… you will seldom see a
judge, or a court pronounced itself on a decision that was not raised by the
parties. The rule is that the parties will argue on the question, and then the
judge will decide. So, how come this judge decided to seize himself of the
question. That's an issue.
Journaliste
: Well, if the fundamental principal is that the English accused will
have to wait longer than a French accused.
M. Paradis : So, to my knowledge, there is no evidence that the accused in this
case had to wait or was victim of a delay. So, that's… that's a problem. Once
again, I haven't seen the full reasons for the judgement, but if is just a
theorical question, saying : There might be a problem. That's an issue.
Journaliste
: Why take out an ad campaign in English, on… with regards to
independence? Obviously, there
was a thought process in the decision that took place.
M.
Bérubé
: Every single individual living on the territory of Québec is a
Quebecker, that's all. And we want to make a country for everyone, the
French-speaking population, the English-speaking population, the First Nations,
people coming from everywhere in the world. This is about a country for
everyone. So, we have an English minority in Québec, and they deserve to have
our ad as well. We need to explain to them what is the… what is our project and
what's the consequence for everyone. So, it's about respect, saying English to
the historical majority what our project is all about. So, it's about respect.
And, back in 1995, at the second referendum, we decided to do this speech of
the… back in 1995, it was about respect of the English minority in Québec.
Premier Bouchard decided to explain in English why our project was about them
too. It's about us, the French, and the English, both.
Journaliste
: Why do you think the PQ… you've been around a while, why do you
think the PQ has not done this before?
M.
Bérubé
: Ah! We did it before, at the referendum.
Journaliste
: Well, that's not what your staff said, that this is a first, maybe
in this format… TV…
M.
Bérubé
: …yes, we have a good… good finance right now, we can do it, we
don't have any debt, it's not like the Québec Government, we don't have any debt. So, people give us money to make sure that
we can explain to other people what our project is all about. So, we have the
money, we have the ideas, we have the… we're enthusiastic and we feel that we
should promote sovereignty every single day, you don't wait for the… June 24th
or the Patriot Day, every single day. Get used to it. This is the new Parti québécois.
Journaliste
: Mr. Tanguay said that a third referendum could be a ballot box
question, at the next election. Would you be O.K. with that?
M.
Bérubé
: If he says so, this is what we're going to… we're going to propose.
I heard that… how he became federalist… this is a pretty weak explication. I
guess, it was better for him to be a federalist in… where he was working, but
it doesn't seem that it's… he tried to explain something when I don't feel it's
coming from the heart. I remember him when he was in the Parti québécois. He even… he even made a
publicity for the Bloc québécois, still on YouTube. He changed.
Des voix : …
Journaliste
:
Rapidement, I'm… just, on the Desjardins poster, that came out with the
Canadian flag, I understand there's been an apology, but what do you make of the
fact that this happened in the first place?
M. Paradis : Well, this is some kind of mystery. At first, we were so many to
think that it wasn't true, it was just… somebody had made it up, you know, on
the Internet, but… So, you have to think that people conceived the ad, other
people realized the ad, other people printed it, other people installed it. So,
how was it possible? How was it possible? We are waiting, I think, for more
explanation from Desjardins, where we… we take good not of the excuses, that's
a good step forward, but this has to be explained, because Desjardins is a
very, very important institution in Québec. And this… this is no small mistake,
this is Patriot's Day, and the symbolic was totally confused.
Journaliste
:
What did that meant… what did that send as a message, though? The poster
itself, what message does it send?
M. Paradis : Well, it… I think it tells of the importance to reappropriate our
war history, including the history of the Patriots that were fighting Irish,
English, French together for democracy and for our liberty. So, how come that
we cannot remember? Because there was this ad with the Canadian flag, but the
other ad that Desjardins put forward saying : Oh! Wo! This is our true ad,
is just saying : Jour férié, and then there's a yellow bicycle. What does
it say about the importance we're giving to this very important day in our
history, in our common history, that says a lot. So, I think Desjardins must do
better than that in explaining what happened and making sure it doesn't repeat
and making sure that next time around our history is really put in lighting.
Journaliste :
…juste un instant, j'écoutais d'une oreille, ça fait que peut-être que je
vous ai mal compris, mais, en anglais, vous avez dit : Voici, donc, c'est
le nouveau Parti québécois.
M. Bérubé :
Get used to.
Journaliste :
Je voudrais savoir pourquoi vous dites ça, le nouveau Parti québécois.
M. Bérubé : Qui fait
l'indépendance... la promotion de l'indépendance chaque jour. C'est qu'on n'a
pas toujours fait ça. Tu sais, on faisait des campagnes... durant les campagnes
électorales, durant certains moments, mais, en ce sens-là, je trouve que c'est
un nouveau rythme. On vous en parle chaque jour, puis on n'attend pas
d'occasion spéciale. Donc, c'est ce que j'ai voulu exprimer.
Journaliste : Donc, faire une
publicité, aussi, en anglais, parler d'indépendance tous les jours, c'est ça,
le nouveau parti?
M. Bérubé : C'est du
volontarisme.
(Fin à 12 h 07)