(Douze heures dix minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à tous et à toutes. Ce matin, on va vous parler d'habitation et de la crise en
habitation, qui sévit toujours. Ce n'est pas parce que, je veux dire, François
Legault, il en est rendu, quoi, à son cinquième 1er juillet qu'on se sent
rassurés. Crise en habitation démontre vraiment l'incapacité de la CAQ à
planifier et à prévoir.
Il y a une crise qui bat son plein, on le
voit, l'incapacité pour les jeunes familles d'accéder à la propriété, le
logement, on va avoir un autre 1er juillet qui sera très lourd en conséquence
pour plusieurs Québécoises et Québécois. La SCHL l'a déjà dit, ça nous prend
plus de 150 000 unités de logement qui sont... unités d'habitation
qui sont construites par année d'ici 2030 pour combler le besoin. On est très,
très loin du compte, quand, l'an passé, ce n'était pas 150 000, c'était 39 000 unités
qui ont été construites. Donc, on peut voir que le retard est en train même de
s'amplifier.
L'exemple d'application, la filière
batterie. Northvolt, par exemple, 4 000 travailleurs, d'ici deux, trois
ans, vont arriver dans la région. Il n'y a aucune planification quant aux
infrastructures, quant aux services publics et ne serait-ce que quant à l'habitation.
Alors, c'est un gouvernement géré par François Legault à la petite semaine, un
gouvernement brouillon, qui est incapable de planifier et de répondre aux
besoins, notamment la crise en habitation.
Je cède maintenant la parole à ma collègue
Virginie Dufour.
Mme Dufour : Merci. Bien,
effectivement, on le constate à tous les jours, la crise du logement fait des
ravages. On le voit dans les médias, les drames humains s'accumulent. Même la
classe moyenne maintenant est sous pression, et ce ne sont pas seulement les
locataires qui souffrent. On constate qu'il y a de plus en plus de petits
propriétaires qui sont pris à la gorge avec les hausses de taux d'intérêt et
les hausses de taxes et tous les coûts connexes. Mais malheureusement, après
avoir eu un gouvernement qui a nié longtemps la crise du logement, bien,
maintenant on a un gouvernement qui fait de l'attentisme. Alors qu'on devrait
avoir besoin... on aurait besoin de mesures structurantes, il n'y a rien qui se
passe, puis le gouvernement attend que le marché va reprendre tout seul.
On le voit aussi avec la filière batterie.
On a attiré des grandes entreprises et puis là, maintenant, on laisse les
villes à elles-mêmes essayer de trouver comment faire du logement pour tous les
travailleurs, alors que les citoyens, dans ces villes-là, bien, ils sont déjà
pris, ils ne sont pas capables déjà de trouver du logement.
Il faut une vision globale. Il nous faut
des cibles. Il nous faut des vraies mesures pour stimuler la construction. On a
besoin d'un gouvernement qui arrête d'attendre et qui agisse enfin. Merci.
Journaliste : Êtes-vous à l'aise
avec la situation de votre collègue, Mme Garceau, concernant... Mme Dufour,
concernant le revenu d'appoint d'avocate qu'elle a...
M. Tanguay : Mme Dufour?
Journaliste : Non, non, non,
mais je veux Mme Dufour.
M. Tanguay : La question
s'adresse à Mme Dufour. OK.
Journaliste : Oui, pour que
Mme Dufour réponde.
Mme Dufour : Oui.
Journaliste
: Êtes-vous
à l'aise avec la situation de votre collègue Mme Garceau, qui plaide à
Montréal, qui a un revenu d'appoint comme avocate?
Mme Dufour : Mme Garceau
est en lien avec la Commissaire à l'éthique, et je ne vois pas d'enjeu dans ce
qui a été lu, de ce qui a été mentionné ce matin, là... bien, «ce matin», en
fin de... Moi, je n'ai pas d'enjeu. Je suis... Je suis très... Je suis très à l'aise
avec la situation. J'ai confiance en Mme Garceau et j'ai confiance à la
Commissaire à l'éthique.
Journaliste : Vous,
auriez-vous le temps d'avoir un emploi d'appoint?
Mme Dufour : Bien, écoutez,
je suis maman à temps plein. Je suis maman, donc j'ai déjà, d'une certaine
façon, un emploi du temps à part, effectivement, puis je jardine beaucoup l'été.
Donc, est-ce que ça pourrait devenir un revenu d'appoint? Je ne vendrai pas mes
légumes, mais c'est, pour tout dire, chacun est maître de son ordre... son
emploi du temps.
Journaliste : Est-ce que ça
ne prendrait pas un avis écrit de la part de la Commissaire à l'éthique?
M. Tanguay : Bien, première
des choses, par rapport à Mme Garceau, pour vous dire qu'elle a consulté,
avant son élection, la Commissaire à l'éthique. Elle a fait sa déclaration de
députée, puis vous pouvez aller la lire sur le site du Commissaire à l'éthique,
le lien avec le bureau d'avocats en question. Mme Garceau est toujours en
lien avec la Commissaire à l'éthique et, en ce sens-là, elle a reçu des avis
verbaux. Il y a possibilité d'avoir des avis écrits, mais elle a eu des avis
verbaux, et un avis verbal est aussi bon lorsque vous respectez les règles qui
vous sont demandées.
Alors, en ce sens-là, on suit... on suit
les règles. Vous savez, moi, je viens d'un monde, là, qui s'appelle la
conformité. Moi, je suis avocat et puis directeur de la conformité dans une
grande entreprise, puis on disait : Venez nous voir, attendez pas qu'il y
ait des problèmes, venez nous voir, voyez-nous un peu comme le médecin que vous
venez consulter une fois de temps en temps. Il n'y a pas de problème à ça. Et j'entends
que Mme Garceau, c'est ce qu'elle fait avec la Commissaire à l'éthique.
Journaliste : Donc, un avis
verbal, ça vous satisfait?
M. Tanguay : Bien, un avis
verbal, c'est... c'est... c'est aussi bon, un avis verbal. C'est aussi bon, un
avis verbal, qu'un avis écrit.
Journaliste : ...Mme Nichols,
par exemple, elle, elle a un avis écrit et qui la restreint beaucoup plus que
Mme Garceau.
M. Tanguay : Ça relève... Ça
relève de la... de ce qui est demandé par... par le député. C'est un... Je veux
dire... Puis, vous savez, à certains moments donnés, quand il y a des questions
bien précises, on peut toujours avoir un avis écrit, mais il y a des délais.
Puis, quand on se fait dire : Bien, l'avis verbal... vous savez maintenant
comment vous comporter? Oui. Voulez-vous un avis écrit? À ce moment-là, ça
devient une décision. Alors...
Journaliste : Donc, vous, ça
ne vous dérange pas que Mme Garceau, par exemple, soit porte-parole en
matière de famille, mais puisse aller plaider des cas familiaux devant les
tribunaux. Vous n'y voyez aucun problème?
M. Tanguay : Ce que... Ce que
je vois, c'est que Mme Garceau avait une pratique en droit familial. Il y
avait un enjeu également de... d'accompagner, pour la fin de certains dossiers,
des personnes qu'elle a accompagnées. Quand on parle de droit familial, on
parle de personnes bien souvent qui sont vulnérables. Alors, en ce sens-là, il
y avait cet aspect-là, et, chose certaine, Mme Garceau est en lien continu
avec la Commissaire à l'éthique.
Journaliste : Vous avez parlé
de Northvolt. Qu'est-ce que vous avez pensé des actes de vandalisme? Est-ce que
ça témoigne d'une opposition au projet qui se, disons, raffermit?
M. Tanguay : On l'a dénoncé. Ça
n'a pas sa place. Le vandalisme, le sabotage, les actes criminels n'a pas sa
place au Québec. Et, en ce sens-là, j'espère que les enquêtes policières vont
porter fruit. On le dénonce. On peut avoir des choses à dire par rapport au
projet, mais jamais passant par la violence. C'est condamnable, puis on le
condamne sans réserve.
Journaliste : Sur le virage
de Québec solidaire, vous en pensez quoi, là? Ce matin, ils sont arrivés avec
la déclaration de Saguenay. Est-ce qu'ils sont en train de se recentrer?
M. Tanguay : Je vais garder
mes commentaires pour moi. Je vais les laisser faire. Je vais les laisser faire
ce qu'ils ont à faire. Je vais garder mes commentaires. Je ne veux pas
commencer à aller jouer dans leur cour. Je vais les laisser faire ce qu'ils ont
à faire de leur côté. Je n'ai pas à commenter ça.
Journaliste : Est-ce que la
gauche se rapproche? Est-ce qu'il y a un rapprochement entre le PQ puis Québec
solidaire dans leur façon de penser?
M. Tanguay : Est-ce que la
gauche se rapproche par la gauche ou elle se reporte par la droite, là, je ne
le sais pas. Je vais les laisser faire leur analyse, je vais les laisser avoir
leurs discussions à l'interne. Voilà.
Des voix : ...
Journaliste : ...vous aviez
fait ça, vous, un plan régions, une tournée des régions. Est-ce que vous
soutenez que ça a été couronné de succès?
M. Tanguay : Qu'est-ce que
vous voulez dire?
Journaliste : Vous aviez fait
ça pour les dernières élections, un plan régions, une tournée des régions, ce
que Québec solidaire vient de faire. Est-ce que ça a été couronné de succès?
M. Tanguay : Bien, la Charte
des régions, qui avait été déposée suite à... écoutez, c'était un effort
militant, merci de le rappeler, on avait déposé un document, qui est toujours
disponible sur le site du Parti libéral du Québec, la Charte des régions.
Il y a là énormément de choses qui nous ont été dites puis qui sont
transformées en propositions. Par exemple...
Journaliste : ...est-ce que
ça a été un succès à la dernière élection, pour vous, de présenter ça?
M. Tanguay : Bien, chose
certaine, je pense qu'on aurait...
Journaliste : C'était le
noeud de votre campagne électorale.
M. Tanguay : ...on aurait
pu... Bien, il y avait plusieurs aspects. Ça, c'était un élément important.
Mais on aurait pu, je pense, mettre davantage des éléments qui sont là-dedans
durant la campagne. Mais, vous savez, la campagne, on ne gère pas toujours
l'exposition médiatique. Mais, chose certaine, il y a là une foule d'idées
intéressantes. Puis on va continuer à les... à les prôner, ces idées-là, avoir
plus de pouvoirs dans nos régions, on parle, entre autres, des pouvoirs en
matière d'immigration, des centres décisionnels gouvernementaux en région. Il y
a une foule de choses. Merci de nous le rapporter.
Journaliste : Donc, ça
ressemble un peu, quand on lit la déclaration de Saguenay, à ce que Québec
solidaire propose?
M. Tanguay : Ah! bien, eux,
ils feront leur travail. Nous, on avait fait un travail. C'étaient des
centaines et des centaines de militantes, militants. On avait fait le tour du
Québec, des régions. C'est un document-phare du Parti libéral du Québec, la Charte
des régions. Eux autres, ils feront ce qu'ils ont à faire, puis on verra ce
que ça donnera.
Des voix : ...
Journaliste : ...Frédéric
Beauchemin dans une éventuelle course au PLQ.
M. Tanguay : Ah! moi, je
n'aurai pas de commentaires. Puis, là-dessus, je vais réitérer — merci
pour la question — je vais être tellement plate, là, alors vous
pourrez poser toutes les questions que vous voulez, moi, je vais rester neutre.
Je ne vais pas commencer à commenter ce que font de potentiels candidats, de
potentiels appuis, et ainsi de suite. Moi, je vous partage mon intime
conviction, c'est qu'on va avoir une course au Parti libéral du Québec, il y aura
plus d'une candidature de qualité, puis il y aura des débats. Maintenant, que
Carlos... C'est un homme libre. J'apprécie beaucoup Carlos, puis il fait ce
qu'il a à faire, puis je n'ai pas vocation à commenter ça.
Journaliste : C'est quoi,
l'importance de Carlos Leitão au PLQ, aujourd'hui?
M. Tanguay : Ah! bien,
Carlos, ça a été, écoutez, un grand ministre des Finances. Il a déposé cinq
budgets. Lui, il n'a pas déposé de budget déficitaire de
11 milliards de dollars, en disant : Bien, on n'a plus
d'argent pour servir... pour servir les Québécoises et Québécois. Ça a été un
grand ministre des Finances, Carlos Leitão. Maintenant, dans le contexte de la
course à la chefferie, je ne ferai aucun commentaire.
Des voix : ...
Journaliste : ...sur le don
de sperme, rapidement, le don de sperme artisanal, une famille qui semble avoir
eu 610 enfants, qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce qu'on doit
encadrer ces dons-là, artisanaux?
M. Tanguay : Alors, bravo et
merci à Noovo. C'est excessivement préoccupant. On a besoin, au Québec, d'un encadrement.
J'étais heureux de voir que l'on a, entre autres, interpelé Luc Boileau, le directeur
national de la santé publique. J'entends qu'il y a plusieurs... il y a
plusieurs enjeux : fixer un maximum, informer les mères, les enfants, le
cas échéant, il y a un bagage génétique qui vient avec ça, qu'en est-il des
risques par rapport à certaines maladies, consanguinité, également. Il ne faut
pas que ce soit le far west, là. Alors, il faut... C'est préoccupant. Ça prend
un encadrement le plus rapidement possible.
Journaliste : Sur le projet
de loi n° 57, la protection des élus, il y a des groupes, les centrales
syndicales, notamment, qui pensent que le projet de loi va trop loin, ne
protège pas assez la liberté d'expression. Est-ce que vous trouvez, après
avoir... Puis il y a le Directeur général des élections, aussi, qui dit qu'il
ne veut absolument pas du pouvoir qu'on veut lui donner. Donc là, on s'en va en
étude détaillée. Est-ce que vous estimez qu'on... que le projet est à la bonne
place, ou il y a des modifications importantes à faire?
M. Tanguay : Sur le principe,
on est à la bonne place. Dans le détail, beaucoup de questions et de
préoccupations. Ça prend un équilibre. Il ne faut pas, à un moment donné,
décourager un citoyen qui veut s'adresser à ses élus de façon... à sa couleur à
lui, de façon respectueuse, sans que l'on... sans que l'on vienne, par cette
mesure-là, décourager la participation puis la démocratie citoyennes. Une fois
que j'ai dit ça, oui, il faut respecter ça, mais ça prend un rééquilibrage. Nos
élus sont sous pression. Nos élus, on peut le voir, font face à des situations
totalement inacceptables de harcèlement, puis ça, il faut que ça cesse. Alors,
sur le principe, oui, nous en sommes, maintenant, on va faire le travail article
par article. C'est un important projet de loi, on va collaborer, mais ça prend
un équilibre entre ces deux éléments.
Journaliste : ...vous qui
êtes une ancienne élue municipale, est-ce que vous partagez l'avis de la Ligue
des droits et libertés, section Québec, qui dit qu'on devrait autoriser les
perturbations raisonnables dans les conseils municipaux?
Mme Dufour : ...Mon Dieu! Ça prend
un équilibre. Je l'ai vécu, effectivement, de front. Puis, tu sais, on a parlé,
tous les élus, les cas qui ont été mentionnés. Moi-même, j'ai eu des menaces de
mort, à l'époque d'un dossier controversé, et, à l'époque, il n'y avait pas de
poignée, entre guillemets, pour intervenir. Donc, qu'il y ait un renforcement,
je pense que c'est nécessaire, surtout quand on voit que les départs ne cessent
de s'accumuler. Et je fais une prédiction, là, le 4 novembre prochain, là,
on risque d'en voir beaucoup, des départs d'élus municipaux. Alors, il faut
faire quelque chose. C'est notre démocratie qui est en jeu, là.
Journaliste : Mais sur la
question de perturbations raisonnables?
Mme Dufour : Mais je pense
qu'il y a... il y a... il y a... C'est... C'est vraiment un équilibre délicat
parce que ça peut être interprété de différentes façons. Mais il y a effectivement
des gens qui ont débordé... dépassé les bornes. Il faut... Il faut amener un
cadre sécuritaire aux élus aussi pour pouvoir débattre.
Journaliste : Jeudi dernier,
M. Legault a appelé les policiers à démanteler le camp à l'Université McGill.
On est rendus, quoi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche, cinq jours plus tard
puis le camp est toujours là. Non seulement le camp est toujours là, mais il a
même pris de l'ampleur. Alors, qu'est-ce que ça vous dit sur, comment dire,
l'autorité de monsieur Legault?
M. Tanguay : Oui. Bien, ça me
dit que François Legault, encore une fois, il a parlé dans le vide. Il a parlé
sans respecter l'un des principes fondamental de la société de droit. Il venait
d'avoir un débat sur une injonction présentée par deux étudiants. La juge ou le
juge a analysé ça puis il a dit : Bien, écoutez, pas d'injonction. La
police, le SPVM est déjà là puis s'assure de la sécurité de tout un chacun. On
a un droit de manifester au Québec, n'en déplaise à M. Legault. Et ce n'est pas
à lui, de sa tour d'ivoire à Québec, de dire : Il faut que ça cesse, là,
vous allez me démanteler ça. Encore une fois, il a parlé à travers son chapeau.
Puis qu'il laisse faire les policiers. Et c'est une situation qu'on suit jour
en jour, pour pas dire d'heure en heure. Ça prend un équilibre. Puis on ose
espérer que tout se passe bien. Mais on va laisser la police faire son travail.
Journaliste : Que vous
inspire le départ de Manuel Dionne, qui s'en va chez les médecins spécialistes?
M. Tanguay : Ça ne m'inspire
pas grand-chose.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous en pensez, troisième départ, il s'en va chez les médecins spécialistes?
M. Tanguay : Bien, est-ce
qu'on doit voir là le fait que des gens vont quitter le navire parce que ça ne
va pas bien à la CAQ? Ça ne m'inspire pas grand-chose, honnêtement.
Journaliste : ...
M. Tanguay : Ce n'est pas
ma... C'est un questionnement que certains pourraient avoir. Ce n'est pas ma
théorie. C'est un questionnement. Mais pour vous dire que je ne m'attarde pas
beaucoup à ça. Moi, ce sur quoi on s'attarde, c'est de voir que les Québécoises
et Québécois n'ont pas les services, alors...
Journaliste : Est-ce que vous
avez des enjeux avec le fait qu'il aille à la Fédération des médecins
spécialistes qui vont être appelés à négocier avec le gouvernement à court
terme?
M. Tanguay : Moi, je prends
toujours pour acquis qu'il va y avoir des pare-feux mis en place. Je prends
toujours pour acquis, là, je présume toujours de la bonne foi des gens, puis
qu'il va y avoir des pare-feux. C'est... Il rentre dans une organisation
excessivement sérieuse et encadrée. Je prends pour acquis qu'il va y avoir un
encadrement puis qu'il va le respecter.
Journaliste : Est-ce que le
Parti libéral du Québec est assez pragmatique, selon vous?
M. Tanguay : Tellement
pragmatique, je vous dis, qu'à toutes les semaines on amène des cas tangibles
de personnes. Je veux dire, il y a des gens qui meurent dans les urgences parce
qu'ils n'ont pas les services. Le gouvernement dit : On a un déficit de
11 milliards, mais c'est raisonnable. Tellement pragmatique qu'on lui
dit : On veut un plan de retour à l'équilibre budgétaire. Tellement
pragmatique qu'on dit : L'économie, c'est impensable que l'on ait 0 %
de hausse de productivité, 0 % de gains de productivité dans les cinq
dernières années. Le Parti libéral du Québec, là, a les deux pieds sur le
terrain, très pragmatique.
Puis nous, notre devise, c'est que la
pertinence vient de la proximité. Quand je suis allé faire ma tournée, il y a
quelques semaines, à Saint-Stanislas pour voir un producteur, une ferme
laitière dire : Écoutez, on a des enjeux, c'est épouvantable, puis on a
besoin d'aide, on a besoin que le gouvernement y voie. Tellement pragmatique,
quand on questionne le ministre de l'Agriculture, puis il dit : Oui, La
Financière agricole, à un moment donné, on va accoucher de quelque chose, à un
moment donné, alors qu'il y a une crise, que les agriculteurs, agricultrices
sont désespérés. Puis on parle, ultimement, de santé mentale. C'est tout ça, le
pragmatisme du Parti libéral du Québec.
Journaliste : Est-ce que tous
les partis politiques à l'Assemblée nationale sont suffisamment pragmatiques,
selon vous?
M. Tanguay : Je vais laisser
les électeurs puis la population et vous juger.
Journaliste : ...pour la CAQ,
et maintenant on le voit pour le... Québec solidaire.
M. Tanguay : Bien, quand Paul
St-Pierre Plamondon nous promet la piastre québécoise, je pense qu'il s'éloigne
du pragmatisme, puis, quand Québec solidaire dit : Bien, on devrait ne pas
juste couper dans les prélèvements du Fonds des générations, mais on devrait
couper entièrement les prélèvements de Fonds des générations, je pense qu'il
s'éloigne beaucoup du pragmatisme, parce que ça, ça affecte notre cote de
crédit.
Alors, une fois que j'ai dit ça, j'ai fait
un... j'ai été un peu partisan, vous allez... vous ne m'en ferez pas grief. Mais
je pense que le pragmatisme du Parti libéral du Québec se démontre à tous les jours
dans tout ce qu'on fait.
Journaliste :
On Mr. Legault who asked for
police to remove the encampment on McGill's campus and the fact that, several
days later, nothing happened, what does that tell you?
M. Tanguay
: That François Legault was irrelevant trying to give orders to the
SPVM. François Legault needs to respect the rule of law. And there's… They had
a judicial debate last week. Now, for sure, there's… on one hand, there's the
freedom of speech, and on the other hand, we have to be 100% sure that people
will be… will have access to McGill University and will be in security. So,
this is a question of equilibrium. But again, François Legault spoke, and there
was no result. And that was not justified. It's not for the Premier trying to tell
the police officers to do their job.
Journaliste
: It's a strong statement for you to say that is was irrelevant.
M. Tanguay
: Yes.
Journaliste
: What are the consequences of having a premier asking police to
intervene, and finally, they don't?
M. Tanguay
: Because… And they don't. So, what… what… what message he's sending
out? It was a wish from François Legault, it was… or he was serious? Was he
really serious when he was saying that : OK, I'm asking the SPVM to get
rid of the campment? Was he really serious? If he's really serious, it says a
lot about his judgement and his respect of the rule of law. He cannot send
orders to the police officer of the SPVM.
Des voix : …
Journaliste
: I just want to clarify.
Journaliste
: …to intervene, but not police directly. Do you have the impression
that Doug Ford's had a better approach?
M. Tanguay
: I'll let… I'll let Doug Ford deal with what he has to say. But the
function of Prime Minister of… Québec's Premier… Premier is to make sure that
the rule of law will be respected. So, we can have… you can ask tribunals to
correct certain wrongs, and you can put your faith and your trust within the
police officer as well. So, it's a question of equilibrium : freedom of
speech and getting access to McGill University and also the security.
That being said, so far,
so good, we see that there's an equilibrium. And McGill has certain options,
police officers are making sure everyone is in security, so this is a society
where the rule of law applies. So, François Legault was irrelevant when he
commented on something that doesn't have any jurisdictional or legal background
at all.
Journaliste
: But I just want to clarify.
M. Tanguay
: Sure.
Journaliste
: In terms of… In terms of the Premier speaking out against this
issue, your position, had… regardless of whether or not the police actually
intervened, let's just say the police had intervene, would that then have made
it OK for Legault to have spoken on it? Like are you saying that it's OK for
him to position himself on this?
M. Tanguay
: There's no link between a premier's wish, François Legault's wish,
wishful thinking out loud in front of the population, there's no rational
between this wishful thinking, personal wishful thinking and the fact that the
police is in control of the situation, aware of what's going on and making sure
that everyone's security is preserved. So, it was a premier who was thinking
out loud. I think that he thought that he was found… he was… he was relevant.
But I think that he was irrelevant, and we see the end results. And we'll see.
We hope for the best, for security, freedom of speech, but also for McGill's
students and McGill University, to make sure that… will have access to the
campus. The Premier just… just has to be careful with his comments.
Journaliste
: What did you think of Jean-François Roberge seeking the advice of
the French Government on how to correctly apply the secularism law in the
education system?
M. Tanguay
: What's going on in France is totally different, in terms of
context, of what's going on here in Québec. They have their own historic,
social reality, and in Québec, we have our own historic and social reality. You
cannot try to apply, copy-paste policy from France to Québec. We are a distinct
society, we have our own history, we want to… as 9 million Quebeckers, to work together. And there's no
way we can say : Oh! That's the… for instance, the laws that they passed
in France, so, we're going to do the same thing. It's totally two separate
realities.
Journaliste
: Thank you.
M. Tanguay
: Thank you.
(Fin à 12 h 31)