(Huit heures quarante-six minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Hier, le Parti québécois a vécu une belle soirée à Lévis, juste de l'autre
côté du fleuve Saint-Laurent, 200 personnes enthousiastes dans cette
circonscription, des militants de la Rive-Sud enthousiasmés. Ça fait depuis
2016 qu'on n'a pas eu de rassemblement à Lévis. Ce n'est pas sans raison, c'est
une circonscription qu'on pense pouvoir remporter. Les chiffres sont
excellents, le nombre d'adhésions, tous les voyants sont au vert. Donc, on
souhaitait poser un geste pour la Rive-Sud. Et vous savez que de façon
régulière, on tient des activités publiques qui ne coûtent rien. Pas besoin de
payer 100 $, c'est gratuit au Parti québécois pour venir rencontrer l'ensemble
des députés et le chef. Et il y en aura d'autres de la région de la
Capitale-Nationale. Alors, ça, ça témoigne pour vrai de l'enthousiasme, puis on
veut valider ça. On remplit des salles, on a des adhésions, on les premiers
dans les dons au Québec. Donc, ce sont des indicateurs qui sont positifs pour
nous. Et on remercie les militants de Lévis qui nous ont dit : Comptez sur
nous, on sera là pour 2026. Beaucoup de travail d'ici ce temps-là, mais c'est
très encourageant.
Journaliste : Les militants à
Lévis, eux, est-ce qu'ils la trouvent claire, votre position sur le troisième
lien?
M. Bérubé : Bien, ils sont
avec nous là-dessus, sauf que nos militants, la principale raison de leur vote,
ce n'est pas le lien. Il y a beaucoup de raisons de voter, et c'est ça que les
partisans du troisième lien essaient d'indiquer, c'est que votre principale
raison dans la vie, l'indicateur du vote, c'est celui-là. Alors, ils
connaissaient notre position à 2022, ils connaissent notre position maintenant
et ils entendent les débats et l'actualité, et ils sont avec nous.
Journaliste : .Mais on ne la connaît
pas pas votre position à pour 2026.
M. Bérubé : Vous... J'étais
ici quand vous avez posé la question au chef. Alors, je ne recommencerai pas.
Journaliste : Mais là,
qu'est-ce que... eux, est-ce qu'ils ont...
M. Bérubé : Aucune question
là-dessus.
Journaliste : ...ils
s'attendent à ce qu'en 2026, il y ait un lien autoroutier ou non?
M. Bérubé : Je vous règle
tout ça rapidement, aucune question là-dessus hier.
Journaliste : Ça n'a pas parlé
du troisième lien, à Lévis, hier?
M. Bérubé : Demandez à votre
collègue du Soleil, il était là. Aucune.
Journaliste : ...le ministre
de la Santé, hier, on lui a posé la question qu'est-ce qu'il avait comme
message à envoyer aux patients qui attendaient des résultats? Il nous a dit :
C'est une bonne chose pour Santé Québec de s'en occuper.
M. Bérubé : Et voilà! C'est
commencé, la déresponsabilisation. Alors, pour le ministre, par exemple, de se
rendre d'urgence, dans une urgence où on attend beaucoup trop longtemps, dans
les Laurentides, ça, ce n'est pas... ce n'est pas ce que devrait faire un
ministre de la Santé. C'est couper des rubans, c'est faire des choses
positives. Tout ce qui est proche du monde, tout ce qui a une incidence sur l'accès
aux soins, ça, Santé Québec va s'occuper de ça, tandis que, nous, on va vous
accorder des longs entretiens, toujours sur les intentions, puis jamais sur les
résultats.
Bien, la CAQ, c'est ça en matière de
santé. Je vous rappelle deux évidences. Quand ils sont arrivés en 2018, là, puis
vous savez que j'ai une bonne mémoire, deux éléments : un médecin pour
tous, puis 90 minutes maximum à l'urgence. Est-ce qu'ils on déjà fait fait un
bilan là-dessus. Bien sûr que non. Alors, ils sont arrivés avec... avec Santé
Québec en disant : Ils vont s'occuper de tout ça. 300 000 travailleurs
sous la gestion d'une même équipe, et le ministre, il ne va être là que pour
les bons coups puis, quand ça ne marche pas, bien, ah! ce n'est pas nous.
Alors, c'est une immense opération de
déresponsabilisation que la CAQ a réussie, sous le bâillon, je le rappelle.
Alors ça, c'est un exemple. Puis il y en aura d'autres. Alors, bravo, les
caquistes! En termes de reddition de compte, vous avez frappé un grand coup,
mais les gens qui attendent à l'urgence aujourd'hui, ça, tu sais, ils ont
regardé ça, là, tu sais, Santé Québec, ils ont dit : Wow! Peut-être 2026.
Bien non, il n'y a personne qui a dit ça. Alors, c'est ça, la réalité.
Journaliste : Oui, mais en
2026, là, puisque vous êtes assez forts dans les sondages, supposons que vous
formez le gouvernement, est-ce que vous dites : On va démanteler l'Agence
Santé Québec? Ou vous...
M. Bérubé : On est loin d'avoir
gagné. Alors, c'est une question hypothétique, mais on travaille en ce sens-là.
Journaliste : Vous la gardez
comme ça, vous gardez l'agence?
M. Bérubé : Question
hypothétique, on n'a pas gagné. En 2026, on aura à répondre à toutes ces
questions-là, évidemment. Et vous serez là, et moi aussi parce que je suis
candidat en 2026.
Journaliste : Et, le 1ᵉʳ
juin, ça va être quoi la différence entre vous puis QS?
M. Bérubé : Vous savez qu'il
n'est pas notre habitude, ce n'est pas le style de la maison d'intervenir dans
les affaires internes d'une autre formation politique. Je veux juste dire une
chose, notre appui a augmenté de façon importante en assumant totalement ce qu'on
est, en ne se dénaturant pas, en étant seulement ce qu'on est. C'est ça qu'on
dit tout le temps.
M. Paradis : Oui.
M.
Bérubé
: J'ai
compris que Québec solidaire voulait changer pour augmenter ses appuis. C'est
ça, la différence.
Journaliste : M. Paradis,
est-ce que vous connaissez ça, vous, Accompagnement Québec?
M. Paradis : Je dois vous
admettre que non. Apparemment, il semblerait que je n'étais pas le seul, parce
que c'est un service qui semble peu utilisé. C'est malheureux, parce que toutes
les ressources qui sont disponibles pour accompagner, accueillir, intégrer les
immigrants, c'est important. Alors, il semble que ce soit un autre programme du
gouvernement sur lequel il n'y a pas de... il n'y a pas de contrôle, il n'y a
pas de connaissance.
Et d'ailleurs ça... c'est intéressant.
Moi, j'ai posé des questions sur les données et la connaissance de la situation
des immigrants temporaires, des immigrants permanents au Québec à la ministre
de l'Emploi, au ministre du Travail, à la ministre de la Solidarité sociale,
lors des crédits, puis je n'ai pas eu de réponse. Donc, l'idée est de savoir,
est-ce que le gouvernement a une idée de la situation actuelle de l'immigration?
Est-ce qu'il y a des prévisions pour être capable, justement, de mieux gérer la
situation? Puis je n'ai pas eu de réponse.
Journaliste : Est-ce qu'on
devrait l'abandonner, ce programme-là ou est-ce qu'on lui donne plutôt les
moyens de réussir?
M. Bérubé : Je vais me
permettre de compléter parce que j'ai les dossiers d'immigration, mais Pascal a
une expertise importanteTtant pour Francisation Québec, qui n'était pas capable
de fournir à la demande, qu'Accompagnement Québec, ça, ça ne relève pas du
fédéral. Ça, c'est le gouvernement du Québec. Puis je sais que, souvent, on dit
que ça va mieux en immigration depuis que la ministre est là. La première
responsabilité de la ministre, c'est de s'assurer que ses programmes
fonctionnent bien. Ces deux-là fonctionnent mal. Alors, je veux juste dire qu'il
faut la questionner là-dessus. C'est toujours plus simple d'aller faire la
promotion de projets à venir que de ceux qui existent vraiment dans le
quotidien. Et quand... quand il y aura des notes pour les ministres, bien, j'imagine
qu'on aura retenu ça, y compris pour l'immigration. Il y a des bons coups puis
il y a des mauvais coups. Ça, c'est un dossier qui va moins bien.
Journaliste : Est-ce qu'on le
garde puis on lui donne les moyens ou on laisse faire, puisqu'il y a d'autres
organismes qui s'en occupent?
M. Bérubé : Moi, j'aime
toujours mieux qu'on réforme un programme existant qu'on en crée à tout prix.
Moi, je... position personnelle, là, je trouve qu'il faut donner une chance au
programme, parce que ça prend de l'argent pour implanter ça, du temps, de la
formation. J'aimerais mieux qu'on l'améliore, qu'on lui donne sa chance, qu'on
recommence avec d'autres choses. Ça ne fait pas de moi un conservateur en
disant ça.
Journaliste : J'aimerais
juste revenir sur votre déclaration concernant le fait que vous n'avez pas
changé le PQ, puis tout ça. Mais Mme Dorion a quand même donné une clé en
disant... en comparant hier ce qui est arrivé avec l'événement de Pierre
Bourgault et de René Lévesque en 1971.
M. Bérubé : Oh oui! J'ai vu
ça.
Journaliste : Non, mais
est-ce que le Parti québécois n'a jamais changé? Donc, vous dites que vous,
votre force, c'est que vous ne changez pas puis que, là, QS veut changer pour
gagner des appuis. Ce n'est pas quelque chose que le PQ a déjà fait par le
passé?
M. Bérubé : Commençons par me
citer au mot. J'ai dit qu'on s'assumait, je n'ai pas dit qu'on a changé. On s'assume
totalement quant à notre engagement initial pour l'indépendance, vous en êtes
témoin quotidiennement, vous voyez ce que ça donne : deux fois plus, et
plus d'appuis que Québec solidaire. Québec solidaire nous annonce d'avance qu'ils
vont modérer leurs positions pour obtenir davantage de succès. Ça veut dire que
c'est des compromis sur ce qu'ils pensent pour vrai. Je laisse le soin aux gens
de gérer cette nouvelle réalité.
Et qui sont ces militants qui ne
voulaient... de Québec solidaire qui ne voulaient pas que Québec solidaire
remporte l'élection? C'est un peu particulier. Le Parti québécois, on veut les
remporter. Pourquoi? Pour réaliser un projet, celui de l'indépendance, ça prend
une victoire électorale. On y travaille, mais le but... En tout cas, j'ai
compris que Gabriel Nadeau-Dubois a dit : Trouvez une façon que je
devienne premier ministre du Québec. C'est ça que j'ai compris.
Journaliste : Le fait de
vouloir être plus pragmatique, pour vous, ce n'est pas quelque chose qui...
M. Bérubé : Ça se réalise
dans les faits, tu n'as pas besoin de l'annoncer, si tu es plus authentique, si
tu es pragmatique, si tu réponds aux attentes de la population, ça finit par
paraître, notamment dans les intentions de vote. Et nous, on n'annonce pas qu'on
est plus authentique, on le fait, puis les gens s'en rendent compte. Donc, c'est
tout le temps ça la différence entre les intentions et les résultats, ce que je
reprochais à la CAQ tout à l'heure. Au lieu de célébrer des intentions,
célébrons les résultats en toutes circonstances.
Journaliste : Il y a des
dépotoirs qui rejettent des contaminants éternels dans les rivières. Je ne sais
pas si vous avez vu ça passer ce matin, là?
M. Bérubé : Où, à quel
endroit?
Journaliste : Bien, en
Estrie, c'est plusieurs rivières, et le gouvernement, là, laisse... laisse
passer ça, le ministère de l'Environnement. Donc, tout d'abord, là, comment ça on
est encore là, avec des dépotoirs qui rejettent des contaminants comme ça?
M. Paradis : Oui, c'est un
peu surprenant parce que, là, c'est des enjeux de santé publique très
importants. Alors, manifestement, là, il y a un exercice de révision de la
réglementation applicable à avoir. Est-ce que, d'abord, la situation dont on
parle, est-ce qu'elle respecte toutes les normes? Si c'est le cas, bien, alors
là, il faut vraiment réviser les normes, parce que, là, on est en 2024, et là
on parle, donc, des eaux noires qui sont le résultat, là, donc, des dépotoirs,
des ordures, et là ça pollue nos rivières, ça pollue nos terres et ça a un
impact sur la santé publique. Donc là, il y a vraiment des questions
importantes à se poser là-dessus, à revoir la réglementation applicable.
Le Modérateur : On va en prendre
une dernière en français.
Journaliste : Bien, c'est
que, dans le texte du Soleil, il en est question du troisième lien, hier soir,
à Lévis, là, il y a des militants qui disent qu'ils espèrent que...
M. Bérubé : Vous voulez
vraiment en parler.
Journaliste : ...vous allez
changer d'idée.
M. Bérubé : Qu'est ce que
j'ai dit tout à l'heure? On ne nous a pas posé de questions là-dessus.
Journaliste : Non, non, mais
vous avez dit qu'il n'y en avait pas, des question, hier.
M. Bérubé : À nous? Non,
aucune. Je maintiens ma version.
Journaliste : Mais si vos
militants disent : On espère qu'ils vont changer d'idée. Est-ce que vous
le prenez en considération?
M. Bérubé : Je redis ce que
j'ai dit tout à l'heure : Aucune question ne nous a été adressée
là-dessus. Je maintiens ma version.
Journaliste : Les gens, ils
vous ont parlé de quoi, sinon?
M. Bérubé : Ils nous ont
parlé de comment remporter la prochaine élection, ils nous ont dit qu'ils
étaient fiers de nous, que le Parti québécois était une alternative solide et
crédible, qu'ils croient en Paul, qu'ils l'ont trouvé de bonne humeur et qu'ils
ont confiance en lui et l'équipe.
Journaliste : ...les espoirs
sont vains?
M. Bérubé : Quels espoirs?
Journaliste : Les espoirs
pour que vous changiez d'idée.
M. Bérubé : Je veux dire, je
ne sais pas quoi ajouter de plus, vous avez passé une semaine là-dessus il y a
deux semaines. Alors, on a dit tout ce qu'on avait à dire.
Journaliste : Comment gagner
le comté de Lévis en étant contre le troisième lien?
M. Bérubé : Ils savent tout
ça, nos positions, puis ils nous mettent gagnants quand même. Ce n'est pas...
ce n'est pas le seul indicateur du vote des gens. Il n'y a pas juste ça dans la
vie des gens, il y a la santé, il y a l'éducation, il y a la fierté, il y a
l'idée de devenir indépendant, et c'est ça, l'enjeu. Certains voudraient croire
que ce qui conditionne le vote des gens, le premier indicateur, c'est ça. Ce
qui est faux. C'est important pour des gens à des degrés variables. Alors, il
serait... il serait facile de dire : Ah, j'ai un thème, puis c'est
là-dessus qu'on va. Moi, je trouve que la position la plus courageuse, c'est la
nôtre. Et malgré ça, malgré les attentes que plusieurs ont, on est en première
place. Pourquoi? On s'assume.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste : How do you
react about what Minister Bonnardel said yesterday when the injonction was… the
request for an injonction was rejected by the judge, he said, in French :"Maintenant,
ce jugement ne fait pas de différence pour la suite, et je fais confiance au
SPVM pour évaluer la suite avec le recteur de l'Université McGill". What's the impact of the Minister saying that this judgement doesn't
make a difference for what's coming?
M. Paradis :
So, we take good note of the decision
rendered yesterday by the Court, it is a really measured decision, we've read
it thoroughly, the judge is weighting the different positions, the fact that
the encampment is illegal, the Court is saying that's it's illegal, these are
the grounds of McGill University. On the other side, the fact that liberty of
expression is exercised, liberty of reuniting, and the Court is saying that,
for the time being, there is no emergency and there is no threat, no evidence
of a threat for anybody to enter McGill University and to attend school or to
the security of the… the persons that were appealing to the Court. We take good
note of this judgement, and we think that the Government should do the same.
Journaliste :
But the fact that the Government commented and has commented all
week, saying… I mean, first, they called it illegal themselves, they said it
wasn't legal, then yesterday, as my colleague pointed out, Mr. Bonnardel,
essentially, said that the judgement doesn't matter. What does that say to you?
Do you think that the Government is overstepping?
M. Paradis :
The Government should take really good
note of the judgement rendered yesterday. And the Court is appealing to a
peaceful resolution. It's… We seldom see that, the judgement is saying :
We appeal to protesters, to McGill University to take care and to be really
careful, to be really prudent. The Government should do the same.
Journaliste :
So, in saying that the… it doesn't make
a difference, that the decision of the judge doesn't make a difference, is the Government putting a little bit of oil on
the fire in saying that the judgement should not make a difference? Because you
have still... the encampment is in place, you have protest at noon like in
Montréal, pro-Palestinian, pro-Jewish…
M. Paradis :
So, interestingly, yesterday, McGill
University reacted, taking good note of the judgement, saying, reiterating that
the encampment is illegally set on the university's ground, but calling for a
peaceful resolution, calling for the protesters to sit and discuss, and that's
the right thing to do right now, and the Government should be in the same state
of mind, should be appealing to a peaceful resolution and should take good note
of what the court said yesterday : Prudence, careful.
Journaliste
: O.K Merci.
(Fin à
9 h 01)