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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française, et M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’énergie

Version finale

Thursday, May 2, 2024, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-six minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Hier, le Parti québécois a vécu une belle soirée à Lévis, juste de l'autre côté du fleuve Saint-Laurent, 200 personnes enthousiastes dans cette circonscription, des militants de la Rive-Sud enthousiasmés. Ça fait depuis 2016 qu'on n'a pas eu de rassemblement à Lévis. Ce n'est pas sans raison, c'est une circonscription qu'on pense pouvoir remporter. Les chiffres sont excellents, le nombre d'adhésions, tous les voyants sont au vert. Donc, on souhaitait poser un geste pour la Rive-Sud. Et vous savez que de façon régulière, on tient des activités publiques qui ne coûtent rien. Pas besoin de payer 100 $, c'est gratuit au Parti québécois pour venir rencontrer l'ensemble des députés et le chef. Et il y en aura d'autres de la région de la Capitale-Nationale. Alors, ça, ça témoigne pour vrai de l'enthousiasme, puis on veut valider ça. On remplit des salles, on a des adhésions, on les premiers dans les dons au Québec. Donc, ce sont des indicateurs qui sont positifs pour nous. Et on remercie les militants de Lévis qui nous ont dit : Comptez sur nous, on sera là pour 2026. Beaucoup de travail d'ici ce temps-là, mais c'est très encourageant.

Journaliste : Les militants à Lévis, eux, est-ce qu'ils la trouvent claire, votre position sur le troisième lien?

M. Bérubé : Bien, ils sont avec nous là-dessus, sauf que nos militants, la principale raison de leur vote, ce n'est pas le lien. Il y a beaucoup de raisons de voter, et c'est ça que les partisans du troisième lien essaient d'indiquer, c'est que votre principale raison dans la vie, l'indicateur du vote, c'est celui-là. Alors, ils connaissaient notre position à 2022, ils connaissent notre position maintenant et ils entendent les débats et l'actualité, et ils sont avec nous.

Journaliste : .Mais on ne la connaît pas pas votre position à pour 2026.

M. Bérubé : Vous... J'étais ici quand vous avez posé la question au chef. Alors, je ne recommencerai pas.

Journaliste : Mais là, qu'est-ce que... eux, est-ce qu'ils ont...

M. Bérubé : Aucune question là-dessus.

Journaliste : ...ils s'attendent à ce qu'en 2026, il y ait un lien autoroutier ou non?

M. Bérubé : Je vous règle tout ça rapidement, aucune question là-dessus hier.

Journaliste : Ça n'a pas parlé du troisième lien, à Lévis, hier?

M. Bérubé : Demandez à votre collègue du Soleil, il était là. Aucune.

Journaliste : ...le ministre de la Santé, hier, on lui a posé la question qu'est-ce qu'il avait comme message à envoyer aux patients qui attendaient des résultats? Il nous a dit : C'est une bonne chose pour Santé Québec de s'en occuper.

M. Bérubé : Et voilà! C'est commencé, la déresponsabilisation. Alors, pour le ministre, par exemple, de se rendre d'urgence, dans une urgence où on attend beaucoup trop longtemps, dans les Laurentides, ça, ce n'est pas... ce n'est pas ce que devrait faire un ministre de la Santé. C'est couper des rubans, c'est faire des choses positives. Tout ce qui est proche du monde, tout ce qui a une incidence sur l'accès aux soins, ça, Santé Québec va s'occuper de ça, tandis que, nous, on va vous accorder des longs entretiens, toujours sur les intentions, puis jamais sur les résultats.

Bien, la CAQ, c'est ça en matière de santé. Je vous rappelle deux évidences. Quand ils sont arrivés en 2018, là, puis vous savez que j'ai une bonne mémoire, deux éléments : un médecin pour tous, puis 90 minutes maximum à l'urgence. Est-ce qu'ils on déjà fait fait un bilan là-dessus. Bien sûr que non. Alors, ils sont arrivés avec... avec Santé Québec en disant : Ils vont s'occuper de tout ça. 300 000 travailleurs sous la gestion d'une même équipe, et le ministre, il ne va être là que pour les bons coups puis, quand ça ne marche pas, bien, ah! ce n'est pas nous.

Alors, c'est une immense opération de déresponsabilisation que la CAQ a réussie, sous le bâillon, je le rappelle. Alors ça, c'est un exemple. Puis il y en aura d'autres. Alors, bravo, les caquistes! En termes de reddition de compte, vous avez frappé un grand coup, mais les gens qui attendent à l'urgence aujourd'hui, ça, tu sais, ils ont regardé ça, là, tu sais, Santé Québec, ils ont dit : Wow! Peut-être 2026. Bien non, il n'y a personne qui a dit ça. Alors, c'est ça, la réalité.

Journaliste : Oui, mais en 2026, là, puisque vous êtes assez forts dans les sondages, supposons que vous formez le gouvernement, est-ce que vous dites : On va démanteler l'Agence Santé Québec? Ou vous...

M. Bérubé : On est loin d'avoir gagné. Alors, c'est une question hypothétique, mais on travaille en ce sens-là.

Journaliste : Vous la gardez comme ça, vous gardez l'agence?

M. Bérubé : Question hypothétique, on n'a pas gagné. En 2026, on aura à répondre à toutes ces questions-là, évidemment. Et vous serez là, et moi aussi parce que je suis candidat en 2026.

Journaliste : Et, le 1ᵉʳ juin, ça va être quoi la différence entre vous puis QS?

M. Bérubé : Vous savez qu'il n'est pas notre habitude, ce n'est pas le style de la maison d'intervenir dans les affaires internes d'une autre formation politique. Je veux juste dire une chose, notre appui a augmenté de façon importante en assumant totalement ce qu'on est, en ne se dénaturant pas, en étant seulement ce qu'on est. C'est ça qu'on dit tout le temps.

M. Paradis : Oui.

M. Bérubé : J'ai compris que Québec solidaire voulait changer pour augmenter ses appuis. C'est ça, la différence.

Journaliste : M. Paradis, est-ce que vous connaissez ça, vous, Accompagnement Québec?

M. Paradis : Je dois vous admettre que non. Apparemment, il semblerait que je n'étais pas le seul, parce que c'est un service qui semble peu utilisé. C'est malheureux, parce que toutes les ressources qui sont disponibles pour accompagner, accueillir, intégrer les immigrants, c'est important. Alors, il semble que ce soit un autre programme du gouvernement sur lequel il n'y a pas de... il n'y a pas de contrôle, il n'y a pas de connaissance.

Et d'ailleurs ça... c'est intéressant. Moi, j'ai posé des questions sur les données et la connaissance de la situation des immigrants temporaires, des immigrants permanents au Québec à la ministre de l'Emploi, au ministre du Travail, à la ministre de la Solidarité sociale, lors des crédits, puis je n'ai pas eu de réponse. Donc, l'idée est de savoir, est-ce que le gouvernement a une idée de la situation actuelle de l'immigration? Est-ce qu'il y a des prévisions pour être capable, justement, de mieux gérer la situation? Puis je n'ai pas eu de réponse.

Journaliste : Est-ce qu'on devrait l'abandonner, ce programme-là ou est-ce qu'on lui donne plutôt les moyens de réussir?

M. Bérubé : Je vais me permettre de compléter parce que j'ai les dossiers d'immigration, mais Pascal a une expertise importanteTtant pour Francisation Québec, qui n'était pas capable de fournir à la demande, qu'Accompagnement Québec, ça, ça ne relève pas du fédéral. Ça, c'est le gouvernement du Québec. Puis je sais que, souvent, on dit que ça va mieux en immigration depuis que la ministre est là. La première responsabilité de la ministre, c'est de s'assurer que ses programmes fonctionnent bien. Ces deux-là fonctionnent mal. Alors, je veux juste dire qu'il faut la questionner là-dessus. C'est toujours plus simple d'aller faire la promotion de projets à venir que de ceux qui existent vraiment dans le quotidien. Et quand... quand il y aura des notes pour les ministres, bien, j'imagine qu'on aura retenu ça, y compris pour l'immigration. Il y a des bons coups puis il y a des mauvais coups. Ça, c'est un dossier qui va moins bien.

Journaliste : Est-ce qu'on le garde puis on lui donne les moyens ou on laisse faire, puisqu'il y a d'autres organismes qui s'en occupent?

M. Bérubé : Moi, j'aime toujours mieux qu'on réforme un programme existant qu'on en crée à tout prix. Moi, je... position personnelle, là, je trouve qu'il faut donner une chance au programme, parce que ça prend de l'argent pour implanter ça, du temps, de la formation. J'aimerais mieux qu'on l'améliore, qu'on lui donne sa chance, qu'on recommence avec d'autres choses. Ça ne fait pas de moi un conservateur en disant ça.

Journaliste : J'aimerais juste revenir sur votre déclaration concernant le fait que vous n'avez pas changé le PQ, puis tout ça. Mais Mme Dorion a quand même donné une clé en disant... en comparant hier ce qui est arrivé avec l'événement de Pierre Bourgault et de René Lévesque en 1971.

M. Bérubé : Oh oui! J'ai vu ça.

Journaliste : Non, mais est-ce que le Parti québécois n'a jamais changé? Donc, vous dites que vous, votre force, c'est que vous ne changez pas puis que, là, QS veut changer pour gagner des appuis. Ce n'est pas quelque chose que le PQ a déjà fait par le passé?

M. Bérubé : Commençons par me citer au mot. J'ai dit qu'on s'assumait, je n'ai pas dit qu'on a changé. On s'assume totalement quant à notre engagement initial pour l'indépendance, vous en êtes témoin quotidiennement, vous voyez ce que ça donne : deux fois plus, et plus d'appuis que Québec solidaire. Québec solidaire nous annonce d'avance qu'ils vont modérer leurs positions pour obtenir davantage de succès. Ça veut dire que c'est des compromis sur ce qu'ils pensent pour vrai. Je laisse le soin aux gens de gérer cette nouvelle réalité.

Et qui sont ces militants qui ne voulaient... de Québec solidaire qui ne voulaient pas que Québec solidaire remporte l'élection? C'est un peu particulier. Le Parti québécois, on veut les remporter. Pourquoi? Pour réaliser un projet, celui de l'indépendance, ça prend une victoire électorale. On y travaille, mais le but... En tout cas, j'ai compris que Gabriel Nadeau-Dubois a dit : Trouvez une façon que je devienne premier ministre du Québec. C'est ça que j'ai compris.

Journaliste : Le fait de vouloir être plus pragmatique, pour vous, ce n'est pas quelque chose qui...

M. Bérubé : Ça se réalise dans les faits, tu n'as pas besoin de l'annoncer, si tu es plus authentique, si tu es pragmatique, si tu réponds aux attentes de la population, ça finit par paraître, notamment dans les intentions de vote. Et nous, on n'annonce pas qu'on est plus authentique, on le fait, puis les gens s'en rendent compte. Donc, c'est tout le temps ça la différence entre les intentions et les résultats, ce que je reprochais à la CAQ tout à l'heure. Au lieu de célébrer des intentions, célébrons les résultats en toutes circonstances.

Journaliste : Il y a des dépotoirs qui rejettent des contaminants éternels dans les rivières. Je ne sais pas si vous avez vu ça passer ce matin, là?

M. Bérubé : Où, à quel endroit?

Journaliste : Bien, en Estrie, c'est plusieurs rivières, et le gouvernement, là, laisse... laisse passer ça, le ministère de l'Environnement. Donc, tout d'abord, là, comment ça on est encore là, avec des dépotoirs qui rejettent des contaminants comme ça?

M. Paradis : Oui, c'est un peu surprenant parce que, là, c'est des enjeux de santé publique très importants. Alors, manifestement, là, il y a un exercice de révision de la réglementation applicable à avoir. Est-ce que, d'abord, la situation dont on parle, est-ce qu'elle respecte toutes les normes? Si c'est le cas, bien, alors là, il faut vraiment réviser les normes, parce que, là, on est en 2024, et là on parle, donc, des eaux noires qui sont le résultat, là, donc, des dépotoirs, des ordures, et là ça pollue nos rivières, ça pollue nos terres et ça a un impact sur la santé publique. Donc là, il y a vraiment des questions importantes à se poser là-dessus, à revoir la réglementation applicable.

Le Modérateur : On va en prendre une dernière en français.

Journaliste : Bien, c'est que, dans le texte du Soleil, il en est question du troisième lien, hier soir, à Lévis, là, il y a des militants qui disent qu'ils espèrent que...

M. Bérubé : Vous voulez vraiment en parler.

Journaliste : ...vous allez changer d'idée.

M. Bérubé : Qu'est ce que j'ai dit tout à l'heure? On ne nous a pas posé de questions là-dessus.

Journaliste : Non, non, mais vous avez dit qu'il n'y en avait pas, des question, hier.

M. Bérubé : À nous? Non, aucune. Je maintiens ma version.

Journaliste : Mais si vos militants disent : On espère qu'ils vont changer d'idée. Est-ce que vous le prenez en considération?

M. Bérubé : Je redis ce que j'ai dit tout à l'heure : Aucune question ne nous a été adressée là-dessus. Je maintiens ma version.

Journaliste : Les gens, ils vous ont parlé de quoi, sinon?

M. Bérubé : Ils nous ont parlé de comment remporter la prochaine élection, ils nous ont dit qu'ils étaient fiers de nous, que le Parti québécois était une alternative solide et crédible, qu'ils croient en Paul, qu'ils l'ont trouvé de bonne humeur et qu'ils ont confiance en lui et l'équipe.

Journaliste : ...les espoirs sont vains?

M. Bérubé : Quels espoirs?

Journaliste : Les espoirs pour que vous changiez d'idée.

M. Bérubé : Je veux dire, je ne sais pas quoi ajouter de plus, vous avez passé une semaine là-dessus il y a deux semaines. Alors, on a dit tout ce qu'on avait à dire.

Journaliste : Comment gagner le comté de Lévis en étant contre le troisième lien?

M. Bérubé : Ils savent tout ça, nos positions, puis ils nous mettent gagnants quand même. Ce n'est pas... ce n'est pas le seul indicateur du vote des gens. Il n'y a pas juste ça dans la vie des gens, il y a la santé, il y a l'éducation, il y a la fierté, il y a l'idée de devenir indépendant, et c'est ça, l'enjeu. Certains voudraient croire que ce qui conditionne le vote des gens, le premier indicateur, c'est ça. Ce qui est faux. C'est important pour des gens à des degrés variables. Alors, il serait... il serait facile de dire : Ah, j'ai un thème, puis c'est là-dessus qu'on va. Moi, je trouve que la position la plus courageuse, c'est la nôtre. Et malgré ça, malgré les attentes que plusieurs ont, on est en première place. Pourquoi? On s'assume.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : How do you react about what Minister Bonnardel said yesterday when the injonction was… the request for an injonction was rejected by the judge, he said, in French :"Maintenant, ce jugement ne fait pas de différence pour la suite, et je fais confiance au SPVM pour évaluer la suite avec le recteur de l'Université McGill". What's the impact of the Minister saying that this judgement doesn't make a difference for what's coming?

M. Paradis : So, we take good note of the decision rendered yesterday by the Court, it is a really measured decision, we've read it thoroughly, the judge is weighting the different positions, the fact that the encampment is illegal, the Court is saying that's it's illegal, these are the grounds of McGill University. On the other side, the fact that liberty of expression is exercised, liberty of reuniting, and the Court is saying that, for the time being, there is no emergency and there is no threat, no evidence of a threat for anybody to enter McGill University and to attend school or to the security of the… the persons that were appealing to the Court. We take good note of this judgement, and we think that the Government should do the same.

Journaliste : But the fact that the Government commented and has commented all week, saying… I mean, first, they called it illegal themselves, they said it wasn't legal, then yesterday, as my colleague pointed out, Mr. Bonnardel, essentially, said that the judgement doesn't matter. What does that say to you? Do you think that the Government is overstepping?

M. Paradis : The Government should take really good note of the judgement rendered yesterday. And the Court is appealing to a peaceful resolution. It's… We seldom see that, the judgement is saying : We appeal to protesters, to McGill University to take care and to be really careful, to be really prudent. The Government should do the same.

Journaliste : So, in saying that the… it doesn't make a difference, that the decision of the judge doesn't make a difference, is the Government putting a little bit of oil on the fire in saying that the judgement should not make a difference? Because you have still... the encampment is in place, you have protest at noon like in Montréal, pro-Palestinian, pro-Jewish…

M. Paradis : So, interestingly, yesterday, McGill University reacted, taking good note of the judgement, saying, reiterating that the encampment is illegally set on the university's ground, but calling for a peaceful resolution, calling for the protesters to sit and discuss, and that's the right thing to do right now, and the Government should be in the same state of mind, should be appealing to a peaceful resolution and should take good note of what the court said yesterday : Prudence, careful.

Journaliste : O.K Merci.

(Fin à 9 h 01) 

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