(Huit heures)
M. Beauchemin : Alors, bon
matin. Bien, la taxe sur l'innovation, la taxe sur notre productivité, la taxe
de François Legault, c'est une taxe contre l'entrepreneuriat. Ce gouvernement
qui est arrivé en 2019 a augmenté les dépenses de l'État de 55 %, en même
temps que l'inflation sur la même période a été de 19 %, donc deux fois
plus élevées que l'inflation. C'est un gouvernement qui, le 19 mars,
votait pour sa motion de ne pas augmenter le fardeau des Québécois, le fardeau
fiscal des Québécois. C'est un gouvernement qui ne comprend pas que ça
décourage l'investissement. C'est un gouvernement qui manque de vision, qui n'a
même pas vu l'opportunité de créer un environnement d'investissement au Québec
qui aurait été plus compétitif que le reste du Canada, qui nous aurait permis d'améliorer
notre productivité. C'est un gouvernement qui considère que la classe moyenne,
comme on a vu hier soir, Mme Mainville au reportage de Radio-Canada, qui, elle,
a décidé d'investir dans des logements pour aider, en tant que travailleuse
sociale, les gens dans la rue... qui vont... Elle va être taxée sur sa caisse
de retraite à elle, ça ne se peut tout simplement pas. C'est un gouvernement
qui dépense, donc, sans limites, c'est un gouvernement qui n'a aucune vision, c'est
un gouvernement qui n'est pas visionnaire. Ce qu'on a devant nous, c'est Québec
solidaire. Je passe la parole à ma collègue Madwa.
Mme Cadet : Merci beaucoup.
Donc, parlant de productivité, bien, s'il y a un élément, donc, qui... qui
augmente la productivité québécoise, bien, c'est la préparation de la main-d'œuvre,
le développement des compétences de la main-d'œuvre.
Hier, j'ai eu l'occasion d'être en séance
de crédits avec la ministre de l'Emploi, et ce que j'ai constaté, c'est que les
cibles qui avaient été fixées dans l'Opération main-d'œuvre, certaines de
celles-ci, donc, ne seront pas atteintes. Donc, c'est bien ce qui a été, donc,
sous-entendu, donc, par la ministre de l'Emploi.
Au Québec, évidemment, donc, aujourd'hui,
donc, on vit, donc, un certain ralentissement, donc, on le mentionne souvent,
mais donc de façon structurelle, donc, on vit encore une pénurie de main-d'œuvre.
Donc, M. Fitzgibbon, par exemple, ce matin, donc, à courte vue, nous
disait qu'à Québec, bien, il n'y en a pas, de pénurie de main-d'œuvre en ce
moment. Mais il faut quand même qu'on soit en mesure, donc, de préparer, donc,
la main-d'œuvre de l'avenir parce qu'on vit toujours, donc, ces enjeux
démographiques. Et manifestement, au ministère de l'Emploi, on est dans une
vision à courte vue, et c'est ce qui caractérise le gouvernement de la CAQ sur
les enjeux de productivité.
Journaliste : Comme vous vous
proclamez d'être le seul parti fédéraliste à l'Assemblée nationale, le dernier
Léger dit que, selon les Québécois, si on reste dans le Canada, à 55 %, le
français n'est pas menacé, est-ce que c'est votre lecture?
M. Beauchemin : Bien, je vais
passer la parole à la porte-parole.
Mme Cadet : Oui. Oui,
bonjour. M. Laforest, pouvez-vous répéter? Vous dites, donc, à 55 %
dans le Léger?
Journaliste : Le sondage dit,
à 55 %, dans le Léger, que les Québécois disent que, si on reste dans le
Canada, le français n'est pas menacé.
Mme Cadet : Bien, je suis
tout à fait d'accord. En ce moment, bien, on le sait, donc, on a un régime
linguistique au Québec, donc, qui nous permet, donc, de bien protéger le
français. Évidemment, on le sait, hein, 2 % en Amérique du Nord, donc, le
français sera toujours vulnérable, donc il faudra toujours faire preuve de vigilance,
mais il n'y a rien dans le... le système dans lequel on évolue, le système,
donc, fédéraliste dans lequel on évolue, donc, qui représente un... un danger,
là, sur le plan constitutionnel, là, pour le français. Donc, notre régime
constitutionnel n'est pas... il n'y a pas de corrélation à faire.
Journaliste : ...
Mme Cadet : Bien, c'est un
peu le modus operandi du PQ, là, vous… dans différents dossiers, c'est ce qu'on
a vu la semaine dernière avec certaines enflures verbales de la part, donc, de
Paul St-Pierre Plamondon sur les enjeux identitaires, et c'est ce qu'on voit
aussi sur les enjeux linguistiques. Je le répète, évidemment qu'il faut faire
preuve de vigilance en matière de protection du français, mais il n'y a pas de
corrélation entre le système dans lequel nous voulons évoluer
constitutionnellement et la protection du français.
Journaliste : Ils ne veulent
pas d'un référendum sur les pouvoirs en immigration, mais veulent plus de
pouvoir en immigration. Êtes-vous d'accord avec ça?
Mme Cadet : Bien, je vous
dirais, nous, de notre côté, donc, quand on parle aux Québécois, on ne nous
demande pas un référendum sur l'immigration, donc on ne voit pas la nécessité
d'aller là.
Journaliste : ...pouvoir en
immigration?
Mme Cadet : Bien oui, on a
déjà dit qu'au niveau, donc, des travailleurs étrangers temporaires… qu'il
fallait qu'on puisse s'asseoir avec le fédéral. On le sait, donc, avec
l'entente... l'entente Canada-Québec, là, sur… sur l'immigration et la gestion,
donc, des aubains, on a cette possibilité-là. Le gouvernement Legault n'utilise
pas tous les leviers que permet cette entente. Puis la ministre Fréchette
l'a... l'a admis elle-même, là, publiquement.
Journaliste : ...des
répondants qui disent : On veut un gel temporaire… on veut un gel, plutôt,
de l'immigration temporaire. Est-ce que... vous n'êtes pas d'accord que cette
affirmation-là? Vous, vous n'êtes pas au diapason avec la population québécoise
là-dessus?
Mme Cadet : Bien, nous, ce
qu'on... ce qu'on entend, donc, c'est surtout ce que... ce que les milieux
économiques nous disent, hein? Je parlais de pénurie de main-d'œuvre, donc, un
peu plus tôt, ce qu'on a vu, c'est que les milieux économiques... Puisque le
gouvernement Legault, en fait, a décidé, donc, de ne pas, donc, avoir, donc,
le... de ne pas bien gérer tout ce qui concernait, donc, l'immigration
temporaire, bien, ils ont été obligés de se débrouiller un peu tout seuls dans
une situation qui, aujourd'hui, est perdante, perdante, perdante pour les
Québécois, pour les personnes issues de l'immigration temporaire puis,
évidemment, donc, pour les entreprises pour lesquelles, donc, ça a représenté
un coût énorme. Donc, aujourd'hui, donc, d'y arriver... d'arriver avec un gel,
tout simplement, donc, sans faire, donc, tout... sans y aller de façon
structurée, ça ne nous semble pas être la bonne approche. Nous, ce qu'on avait
demandé, c'était la planification...
Journaliste : ...c'est une
situation perdante pour les Québécois? Vous avez dit : C'est une situation
perdante, perdante, perdante pour les Québécois.
Mme Cadet : Oui, bien, je
disais, donc, nous, ce qu'on avait demandé, justement, donc, pour nous assurer
qu'on fasse une bonne planification de l'immigration, d'inclure l'immigration
temporaire dans la planification pluriannuelle de l'immigration. En faisant
tout ça, bien, ça nous permettrait de prendre en considération ce que la Loi
sur l'immigration au Québec, donc, nous demande de faire. Donc, de voir,
donc... donc, tout ce qui concerne, donc, la capacité d'accueil et de nous
asseoir, donc, de façon raisonnée, en l'incluant, donc, c'est... l'immigration
temporaire dans la planification pluriannuelle.
Journaliste : ...si vous
permettez, juste pour reprendre ce que vous avez dit tout à l'heure, concernant
le fait que le régime constitutionnel actuel ne menace pas, donc, l'évolution
ou la progression du français. C'est donc dire que le bilinguisme officiel, ça
serait bien suffisant pour...
Mme Cadet : Non, ça n'a rien
à voir, là. Là, moi, je parle donc du...
Journaliste : ...régime
constitutionnel fédéral, puis le bilinguisme officiel, puis la protection du
français, non, c'est...
Mme Cadet : Écoutez, là, au
Québec, donc, on est régi, donc, par deux encadrements linguistiques. Donc, on
a l'encadrement linguistique, donc, au Québec, donc... donc, la loi 101,
et donc, et tout... et tout ce qui en découle. Au niveau des institutions
fédérales, donc, le gouvernement fédéral, donc, il régit donc sur la loi sur
les langues officielles. Donc, elles sont... ces deux... ces deux cadres
linguistiques là sont complémentaires. Le nôtre, il est pertinent et il faut
qu'on continue, donc, de le cultiver, mais le lien que... Ce que je disais,
c'est que le fait, donc, de demeurer dans la fédération canadienne, donc, le
choix constitutionnel que les Québécois... avec lequel, donc, les Québécois
sont en accord, n'est pas une menace à la protection du français.
Journaliste : M. Beauchemin,
est-ce que... Vous, quand vous voyez les sondages, là, est-ce que ça vous tente
toujours de vous présenter à la chefferie du Parti libéral?
M. Beauchemin : Je n'ai pas
encore conclu mes décisions là-dessus. Je continue à faire mon petit bonhomme
de chemin.
Journaliste : ...est-ce que
ça vous décourage ou vous encourage?
M. Beauchemin : Bien, moi, ce
qui est important, pour moi, c'est qu'on puisse donner une alternative crédible
aux Québécois en 2026. Donc, le chemin, l'alternative que je trouve qui serait
la plus intéressante pour les Québécois, c'est le Parti libéral. Moi, je vais
travailler fort pour le parti, pour la relance du parti. Pour moi,
personnellement, si je vais être dans la course, je suis encore en train d'y
réfléchir. Merci.
Journaliste : Mais les règles
qui ont été dévoilées, la semaine dernière, qu'est-ce qu'elles vous disent?
Est-ce qu'elles vous satisfont, ces règles-là? Est-ce que vous trouvez qu'elles
sont... qu'elles sont raisonnables pour vous?
M. Beauchemin : Bien, pour
tous les candidats, dans le fond, pour moi, ce qui est important, c'est que les
règles soient les mêmes pour tous puis qu'on puisse pouvoir avancer puis qu'il
puisse y avoir une compétition d'idées, qu'on puisse avoir...
Journaliste : ...c'est
normal... c'est normal que les règles soient pareilles pour tous, ils ne vont
pas faire des règles pour Denis Coderre puis des règles pour M. Beauchemin, là.
M. Beauchemin : Non, non,
c'est sûr, mais, pour moi, ça ne me dérange pas.
Journaliste : Oui, mais
est-ce que l'horizon de juin 2025, ça vous... c'est un horizon qui est... qui
vous satisfait, qui est correct pour vous dans votre réflexion?
M. Beauchemin : Bien oui,
dans le sens que, pour moi, ce qui est important, c'est qu'il y a... il va y
avoir... il y a eu, donc, le comité de la relance, il y a les colloques
régionaux qu'on fait actuellement. Le parti est en train de redevenir plus
connu de l'ensemble des Québécois. Il va y avoir un momentum qui va se créer.
La course à la chefferie va attirer des caméras. La course à la chefferie va
nous donner de l'attention médiatique. Notre débat d'idées va être connu de
tous. Ça va faire en sorte qu'on va pouvoir faire des propositions à tous les
Québécois. Puis je pense que, rendu en juin 2025, le ou la chef qui sera élu
aura donc un genre de tremplin, un air d'aller. Puis, par la suite, bien, il va
falloir faire du travail de terrain, c'est sûr et certain.
Journaliste : ...méconnu des
Québécois, quand même... qu'est-ce que vous voulez dire, le message a changé?
M. Beauchemin : Bien, notre
plateforme sera à être plus décrite après le débat de la course à la chefferie.
Tout ça va devenir de plus en plus connu. Tu sais, ça va être des... des
facteurs, des idées plus pertinentes, des idées qui seront plus contemporaines,
qui vont pouvoir faire en sorte que les Québécois vont... vont se reconnaître
dans le Parti libéral.
Journaliste : Vous étiez
pressé, vous, là?
M. Beauchemin : Pardon?
Journaliste : Vous étiez un
pressé au début, là. Juin 2025, ce n'était pas dans votre plan original.
Vous auriez aimé être en course actuellement, là.
M. Beauchemin : Moi, ce que
je souhaite...
Journaliste : Il ne vous
reste pas grand temps.
M. Beauchemin : Moi, ce que
je souhaite, c'est qu'on ait le plus de façons de... et je...
Journaliste : Est-ce que je
me trompe quand je dis que vous étiez un pressé? Vous auriez aimé avoir une
course plus rapide.
M. Beauchemin : Initialement,
je souhaitais une course plus tôt que tard, c'est sûr et certain. Mais moi, ça ne
me dérange pas, c'est le parti qui décide. Ça fait qu'on va y aller avec ce que
le parti décide, puis c'est parfait, parce que, là, on a des règles qui vont
être bonnes pour tous, et là, maintenant, on a des candidatures qui se pointent
à l'horizon. Puis le débat d'idées, bien, il va se faire.
Journaliste : Le coût
d'entrée à 40 000 $, est-ce que vous êtes... vous avez le... comment
dire, cet argent-là pour commencer? Est-ce que vous avez...
M. Beauchemin : Bien, la
façon que ça fonctionne, c'est qu'on lève des fonds. On a une limite de
400 000 $. Du 400 000 $, on prend un 40 000 $ pour donner.
En attendant qu'on ait le 400 000 $, on trouve une façon de le
financer, si on ne l'a pas, pour pouvoir le payer. Je pense qu'il y a deux
paiements, un paiement de 20 000 $ au début puis un paiement de
20 000 $ plus tard. Je veux dire ça, c'est...
Journaliste : Ce n'est pas un
obstacle pour vous.
M. Beauchemin : Ce n'est pas
un obstacle, non.
Journaliste : Le report du
REM pour la CDPQ Infra qui n'est pas capable de nous donner de date quand le
REM va pouvoir être en service, avec le... les problèmes financiers du
transport en commun, qu'est-ce que ça vous dit, vous?
M. Beauchemin : Bien, ça nous
dit que le gouvernement, qui avait un rôle tout de même d'accompagner la Caisse
de dépôt dans l'exécution de ce plan-là, n'a pas été au rendez-vous. Ça adonne
bien parce que, cet après-midi, justement, j'ai le CEO de la Caisse de dépôt
devant moi en crédits. Donc, on va leur poser des questions là-dessus.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous voulez leur poser comme questions?
M. Beauchemin : Bien,
justement, spécifiquement par rapport à cette tranche-là de la... de la
connexion du... du REM de l'Ouest pour voir comment que... pourquoi ça retarde,
etc.
Journaliste : Mais est-ce que
c'est normal que ça retarde? Parce que c'est beaucoup de retards, là, du REM,
là.
M. Beauchemin : Bien, ça va
faire partie des questions, d'essayer de comprendre le pourquoi on en est rendu
là.
Journaliste : Ça ne vous
inquiète pas?
M. Beauchemin : Bien sûr,
c'est inquiétant. Je veux dire, c'est l'argent des Québécois qui est en jeu.
C'est un service que des gens attendent d'avoir. Pourquoi ce n'est pas au
rendez-vous maintenant? C'est pour ça que, justement, les crédits sont en place
pour faire ça. Ça va être une belle occasion.
Journaliste : Est-ce que ça
vous surprend que le programme d'habitations abordables n'ait toujours pas
livré aucun logement en date d'aujourd'hui, puis que les coûts semblent
augmenter?
M. Beauchemin : Ça ne me
surprend pas parce que la CAQ n'est pas un gouvernement qui planifie de façon
efficace. C'est un gouvernement qui dépense pour répondre à des pressions de
sondages. Puis ce gouvernement-là, qui est populiste malheureusement, fait en
sorte qu'on se trouve dans la situation financière actuelle qui amplifie le
problème de la crise de logement. C'est un gouvernement inefficace, incapable
d'avoir une vision d'avenir. Malheureusement, ce gouvernement-là se tourne vers
les Québécois pour taxer des travailleuses sociales pour pouvoir remplir ses
coffres. Moi, ça me décourage ce gouvernement-là.
Journaliste : Mais justement,
parlons du gain de capital. Le ministre des Finances dit lui-même que son
ministère, donc, a étudié la situation semaine dernière. Il dit que ça serait
seulement un avantage à la marge pour le Québec. Ça n'attirerait pas
nécessairement de nouveaux investissements. Vous remettez en question le
travail du ministère des Finances ou des hauts fonctionnaires, l'analyse qui a
été faite?
M. Beauchemin : Bien, quelle
analyse? J'ai posé la question à Eric Girard... Il n'y en a pas, d'analyse. Il
ne veut pas les présenter. Il n'y a aucune transparence. Il n'y a pas personne
qui va vous dire qu'une taxe c'est bon pour l'investissement. C'est sûr et
certain. On avait une opportunité en or de faire en sorte que le Québec soit
distinct. On a un champ de compétence qui est le nôtre, la fiscalité du Québec.
On est la seule province qui a cette capacité-là de pouvoir gérer notre
fiscalité dans son ensemble, là, autant pour les particuliers que pour nos
entreprises, la seule. La CAQ a abdiqué son rôle de pouvoir être autonome par
rapport à Ottawa là-dessus, a décidé de faire en sorte que les Québécois vont
être taxés. Travailleur social, j'ai un...
Journaliste : ...va être taxé
quand même, là, sur le gain en capital, là, on s'entend. C'est une exception
que vous avez trouvée. Est-ce que vous demandez des exemptions pour certaines
personnes?
M. Beauchemin : Bien, ce
n'est pas une...
Journaliste : ...juste
terminer ma question. Vous dites : Il ne faut absolument pas aller dans
cette direction-là, parce que, quand on vous écoute, on se dit : Écoutez,
c'est une exemption de 250 000 $, il n'y a pas beaucoup de gens de la
classe moyenne à qui... à qui ça va faire mal, là.
M. Beauchemin : Bien, moi,
je vous dirais que j'ai reçu à peu près une centaine de messages
d'investisseurs, de gens de ma circonscription, de l'extérieur de ma
circonscription. J'ai parlé à des collègues qui ont reçu le même genre de
messages, la CORPIQ nous a dit que 70 % des propriétaires de logements au
Québec, c'est cinq logements ou moins. Ça, c'est du monde qui se sont pris en
main, eux-autres, eux-mêmes, là, pour décider de faire en sorte que ça va être
leur caisse de retraite. Ils vont y passer toute leur vie. Je veux dire, on a
passé par-dessus ce monde-là, là, comme si on était... comme s'ils n'étaient
même pas sur la route.
Journaliste : M. Beauchemin,
vous, vous êtes donc aspirant, là, ou en tout cas, pressenti, où on sent que la
chefferie du PLQ vous intéresse. Sur cet aspect précis là, est-ce que vous êtes
en mesure de prendre un engagement, compte tenu que vous trouvez que c'est une
aberration, là, cette… cette décision-là du gouvernement de hausser la portion
du gain en capital qui est imposable?
M. Beauchemin : Bien, notre
caucus ne s'est pas encore officiellement positionné, à savoir... Moi, personnellement,
je trouve...
Journaliste
: Qu'est-ce
que vous feriez si...
M. Beauchemin : Bien, moi,
c'est contre ma génétique de vouloir taxer l'innovation, c'est contre la
personne que je suis de vouloir taxer l'entrepreneuriat. Donc, pour répondre à
votre question, si jamais un jour je décide... on est dans le monde
hypothétique, là, si jamais un jour je décide d'y aller puis si jamais un jour
j'ai la chance de pouvoir faire quelque chose là-dessus, bien, c'est sûr que je
vais tout faire pour aider l'entrepreneuriat québécois.
Journaliste : ...que vous
l'aboliriez?
M. Beauchemin : Bien, il y a
des aspects du concept de la loi, O.K., qui vont contre la productivité. C'est
absolument insensé.
Journaliste : ...
M. Beauchemin : Bien, O.K.,
il y a des concepts de cette taxe qui vont totalement contre la productivité.
Journaliste : Seriez-vous
prêt à la ramener à 50 %?
M. Beauchemin : Pour la
productivité des entreprises, même le ministre...
Journaliste : La question,
c'est : Seriez-vous prêt à le ramener à 50 %?
Journaliste : Est-ce que vous
seriez prêt? Oui, c'est ça.
M. Beauchemin : Bien, moi,
personnellement, si j'étais dans cette situation-là, je ferais en sorte
qu'on...
Journaliste : ...mais si un
jour vous l'êtes, est-ce que vous allez écouter ce point de presse là
aujourd'hui puis dire : Oh, mon Dieu! j'avais dit qu'on pourrait
ramener... ce serait mieux à 50 %. Est-ce que vous pourriez faire ça, dire :
Bien, on va le ramener à 50 %?
M. Beauchemin : Bien, moi,
personnellement, dans une course à la chefferie, si j'ai à faire une
plateforme, aider les Québécois, baisser cette taxe-là, oui, je vais le
considérer, c'est sûr et certain, mais je peux vous dire une chose...
Journaliste : Considérer ou
un engagement? Parce que, là, tu sais, vous...
M. Beauchemin : Je ne suis
pas encore dans le mode engagement.
Journaliste : ...même à ce
stade-ci, ce n'est pas clair ce que vous feriez. Mme Madwa Cadet, je
voulais vous poser une question. Tout à l'heure, vous avez répondu sur la
situation du français, tout ça, puis vous avez dit : Les Québécois ont
fait un choix constitutionnel, ils sont à l'aise avec...
Mme Cadet : Avec le fait
d'être dans la fédération canadienne.
Journaliste : C'est ça. Mais
à quel choix vous faites référence, exactement?
Mme Cadet : Bien, au choix de
demeurer dans le Canada. Bien, je...
Journaliste : Donc, O.K.,
mais, sur le plan constitutionnel, le fait que le Québec n'a toujours pas
ratifié la Constitution canadienne, ça, est-ce que c'est un élément auquel vous
référiez dans votre réponse?
Mme Cadet : Non, non, je ne
référais pas du tout à ça, là, dans ma réponse, bien évidemment, là. Je parle
vraiment du fait qu'à deux occasions on a eu deux référendums et à chaque fois,
donc, les Québécois ont dit non. Donc, ils souhaitent… donc, ils souhaitent,
donc, demeurer dans la fédération canadienne. Je faisais référence à ce
choix-là. Donc, lorsque... donc, je répondais à la question de votre collègue
un peu plus tôt, donc, sur, donc, les liens à faire, donc, évidemment, donc,
dans le cadre de la Fédération canadienne, on a été en mesure, donc, de voter.
Donc, au départ, donc, il y a 40 ans cette année, donc, la loi n° 22, faisant du français langue officielle, par la suite,
donc la loi 101. Donc, on a pu, à travers le fait d'être dans la
fédération canadienne, mettre en œuvre l'encadrement linguistique qui convient
aux Québécois. Et le fait, donc, d'être Québécois et à la fois canadien n'est
pas quelque chose, donc, qui a une incidence sur notre capacité à pouvoir
protéger le français.
Journaliste : ...la Cour
suprême concernant les validations de certaines sections de la loi 101, ça,
est-ce que ça... Comment vous l'interprétez à la lumière de ce que vous dites?
Mme Cadet : Bien, écoutez, je
pense qu'à chaque fois, donc, on a eu l'occasion de... bien, en fait, je répète
ce que je viens de dire. Donc, chaque fois, donc, on a eu l'occasion, donc, de
faire les aménagements linguistiques qui nous convenaient et qui nous convient,
à nous, au Parti libéral du Québec.
Journaliste : Oui, mais vous
avez voté contre la loi 101, vous avez voté contre la loi n° 96,
donc je ne comprends pas... Vous dites : On est à même de... vous dites :
Les aménagements actuels sont suffisants pour protéger le français, mais vous
étiez même contre les aménagements qui ont été proposés.
Mme Cadet : Bien, écoutez,
nous, on... le gouvernement Bourassa, il y a 40 ans, en 1974, a fait du
français la langue officielle.
Journaliste : C'était bien
assez, ça, la loi n° 22?
Mme Cadet : Écoutez, depuis,
on a eu l'occasion, donc, de répéter à de multiples reprises que nous sommes en
faveur de la loi 101, là. Nous étions en faveur de la
loi 101 pré-96, et c'est toujours, donc, le cadre qui nous convient.
Dans la loi...
Journaliste : La loi n° 96, vous êtes toujours contre?
Mme Cadet : Oui, on est
toujours contre 96. On a toujours dit... Nous avions voté, donc, pour le
principe, nous avons voté… nous avons voté contre la loi, donc, le projet de
loi, donc, tel qu'amendé. Et depuis, on a eu l'occasion, donc, de préciser,
donc, les éléments sur lesquels, donc, nous agirions, donc, lorsque nous serons
au pouvoir.
Journaliste : Il y a eu une
motion hier pour s'opposer à l'idée d'une hypothèque islamique, et je comprends
que le Parti libéral aurait voté pour la motion?
Mme Cadet : En fait, on a
consenti à cette motion. En effet, oui.
Journaliste : ...voter pour aussi.
Donc, le Parti libéral s'oppose à l'idée d'une hypothèque islamique?
Mme Cadet : Écoutez... Bien,
peut-être, ça, c'est... Fred, au niveau des hypothèques.
M. Beauchemin : Oui. Bien,
l'hypothèque islamique, nous, on était pour la motion d'hier. Le concept en
tant que tel, c'est un produit qui existe déjà, qui est malheureusement plus
dispendieux pour les gens qui la prennent. Moi, je trouve ça plate pour eux
autres de faire des dépenses inutiles, mais nous autres, on était pour la
motion d'hier, donc.
Journaliste : Donc… sur cette
base-là… plus dispendieux pour le consommateur, que vous vous opposez, pas sur
l'idée, par exemple, qu'il faut éviter que la religion soit incluse dans...
M. Beauchemin : Bien, sur
l'ensemble de ce que vous dites, là.
Journaliste : Donc, le fait
que ce soit proposé par un groupe religieux, qu'on... qu'on modifie les lois
hypothécaires en fonction de groupes religieux, c'est ça qui vous rend mal à
l'aise?
M. Beauchemin : Bien, pour
nous autres, là, on n'a eu... on n'a eu aucune demande. Personne ne nous a posé
cette question-là. Aucun des groupes au Québec n'est venu nous voir : On
voudrait avoir cette histoire-là. Puis ça vient d'ailleurs. Je ne... On ne sait
pas d'où ça peut venir, mais ça ne vient pas du Québec, cette histoire-là. Ça
fait que ce n'est pas... ce n'est pas quelque chose qu'on a supporté.
La Modératrice : On va passer
en anglais.
Journaliste :
The REM, the fact that we don't have a
date for its completion, and there is a press release that came out explaining
why, and the work for Mont-Royal Tunnel has been… has been more complicated.
But what Quebeckers should
understand about this delay and the fact that we… this… we don't have a date
for the completion of the REM, of the REM in Montréal, Montréal region?
What is the importance of this impact of not knowing when it will be done?
M. Beauchemin :
It's... it's... it's tragic in a sense
that the CAQ's responsibility was to be with the Caisse
de dépôt, to make sure to execute this plan properly.
Unfortunately, the CAQ did not do that. The rule of the CAQ is to be there for
the actual execution part, to be supported by the Caisse
de dépôt. I mean, I am… I am… We are lucky this afternoon, I will have the CEO
of Caisse de dépôt «en crédits», in front of me. So,
I'll be asking him the questions specifically.
Journaliste :
But using, Mr. Beauchemin, that,
this agency that MinisterGuilbault wants to put in place, would have
made a difference?
M. Beauchemin :
I don't…
Journaliste :
As a matter of delays and costs.
M. Beauchemin :
I don't think adding a layer of
bureaucracy actually helps when you actually have issues. I think hands on the
ground is what's required, you know, to execute properly. I don't think adding
another layer of bureaucracy is going to be helping. So, to answer your
question, no.
Journaliste :
I am not sure I understand your point
of view as the role of the CAQ Government in this project. What were your expectations? What do you think the
CAQ Government should have done
to make sure…
M. Beauchemin :
They should have had a follow through
with the case, ask questions why is this not… like, give me a report, status
report, where are we, how come it's not evolving, all that sorts of things, and
acting upon that information. Obviously, that was not done. There was no due
diligence done as the progress was evolving. That is the issue. So, the case…
the case is… was acting on its own without being supervised. That's the role of
the Government. So, the Government didn't do its role.
Journaliste : For the riders, I mean, they've been waiting honestly a long time…
M. Beauchemin : Yes, absolutely. Yes.
Journaliste
: …Brossard… opened, but there's been multiple issues with that one
too, with the cold and everything like that. How reliable do you think that
people will actually see the
REM? Because this was supposed to be a bright, shiny project.
M. Beauchemin :
Yes, yes. I mean, it's a great project.
I mean, the concept of the project is great. You can have a great plan, but, if
you don't execute properly, then, you have issues, and that's what we are at.
So, we have a government that's
not doing the follow… the following process that needs to be done. This is
delaying the process. We have issues with… technical issues. I think technical
issues at the beginning are quite normal, but with time, they will fix
themselves. At the end of the day, we need transportation in shape of the REM
in order to help all Montrealers and Quebeckers, in
general, to be able to be more productive, to leave the car at home, to be able
to, you know, get to work in a fast and efficient way.
Journaliste : And more workers are on strike today, the SAQ, today and tomorrow.
What do you think… I mean, we've just had so many strikes on the public sector
and now we have more strikes elsewhere. I mean, what do you think of what
should be done at this point? Do you have confidence in this Government for... for...
M. Beauchemin : I don't have confidence in this Government, don't, that's... that's... that's a given. The issue that we have right now is the Government is not really doing anything but trying to save its butt in terms
of like being popular. So, unfortunately, it's not working for them. But the
reality is we have «la»… a negotiation process with the management of «la» Société des alcools and its union workers.
We had the CEO of «la» Société des alcools, M. Farcy, yesterday in front,
we asked him some specific questions related to the situation with the unions
and how things are evolving. He told me that he was very confident that things
were going to get… be settled quickly. So, we will… we will give him a chance
to properly execute on his comments. Merci.
Journaliste :
...
M. Beauchemin :
Ah! Désolé. Go ahead.
Journaliste : It's alright. My mind was drifting. On the leadership rules…
M. Beauchemin :
You were thinking about the wine.
Journaliste :
No, I am just thinking about the
liberal leadership race. I think this is very…
M. Beauchemin :
Maybe you should've thought about the
wine.
Journaliste :
What are your... We didn't get your
view on the rules when they came out. Are they… Do you find it satisfactory? Is
it a good level playing field for…
M. Beauchemin : Yes, it's…
Journaliste
: ...for what's seems to be a field of candidates emerging.
M. Beauchemin : Yes. It's a great level playing field. We have multiple candidates
that are interested in participating in that. It's going to be building a
momentum that is going to make the Parti libéral du Québec more present in the
media, in front of all Quebeckers, for them to see what we have as pertinent proposals to offer to Quebeckers. I think it's going to be a very
creative moment for all of us, we're going to have a debate of ideas, and that's
what… that's what really matters. At the end of the day, we need to have an
alternative to this government in 2026, and I believe the only alternative that
makes sense is the Parti libéral du Québec.
Journaliste :
And there was a confusion yesterday
between the two polls, one that had the Liberals in second place and the other
one... What's your take on that?
M. Beauchemin :
I don't really have a view on polls. I
mean, it's statistical errors, we are roughly at the same place between the two
polls that came out yesterday, so I'm indifferent.
(Fin à 8 h 24)