(Onze heures quarante-huit minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Je veux, d'entrée de jeu, parler du député d'Arthabaska, qui a annoncé
son départ du caucus de la CAQ. Il n'a pas répondu à vos questions dimanche
dans sa circonscription. Il a consacré sa candidature avec le Parti
conservateur du Canada. Il a parlé de son engagement à la CAQ comme étant
passé, autrefois... naguère. Il a également dit que lui, finalement, ça a
toujours été le Parti conservateur. C'est un peu le plan B, la CAQ, entre les
deux. Une fois que ça allait mieux pour les conservateurs, il est là. ...assez
étonné.
On a réfléchi à l'enjeu éthique et moral
que ça représente et voici notre conclusion : Qu'Alain Rayes démissionne
prochainement ou qu'il y ait une élection fédérale, qui... qui sera
certainement avant l'élection québécoise, c'est acquis qu'il y a une partielle,
c'est sûr. Elle va coûter 600 000 $. Il y aura une partielle,
assurément, dans Arthabaska. Compte tenu des enjeux que nous avons soulevés et
que d'autres ont soulevés, on lui demande de quitter maintenant. Donc, on ne
doit pas être à la merci du départ du député fédéral Rayes ou du déclenchement
d'une élection fédérale. On lui dit : Si vous êtes si sûr de votre
décision, ne prêtez pas flanc aux critiques. C'est sûr qu'il y a une partielle.
Il y a 600 000 $ qui est réservé au Directeur général des élections
pour la tenue d'une partielle, c'est une assurance. Donc, dès maintenant,
quitter, c'est la chose à faire.
On a retrouvé également deux déclarations
du premier ministre, qu'on va vous envoyer, concernant le dossier de Martine
Ouellet, il y a quelques années, où il lui demandait de quitter, de ne pas
mélanger l'engagement à Québec, comme députée, et l'engagement fédéral.
Évidemment, ce n'est pas tout à fait pareil, mais, dans l'esprit, je pense qu'on
a bien compris qu'on ne peut pas se consacrer totalement à son rôle de député
si on est engagé dans une campagne à promouvoir complètement quelque chose de
différent au plan fédéral.
Donc, en résumé, il y en a une partielle,
c'est sûr. C'est juste qu'on n'a pas la date, puis là c'est Eric Lefebvre qui
la déciderait, selon, si un quitte ou quand l'élection fédérale est déclenchée.
Qu'il quitte maintenant, et ça va donner l'occasion, dès 2024, de déclencher
une élection partielle, et il y aura un ou une députée pour qui ça sera le
premier choix l'Assemblée nationale. Voilà.
Journaliste : Vous, lui aviez-vous
dit à Martine Ouellet de quitter à ce moment-là?
M. Bérubé : Avez-vous lu son livre?
Journaliste
: ...
M.
Bérubé
: Elle
parle de moi.
Journaliste
: ...
M.
Bérubé
: Qu'elle
n'avait pas une bonne relation avec moi. J'étais leader.
Journaliste : ...à ce
moment-là?
M. Bérubé : Je... Ce n'était
pas clair comme ça, mais disons que je trouvais qu'elle devait être d'abord à
Ottawa. Mon souvenir.
Journaliste
: ...
M.
Bérubé
: Bien,
elle parle de moi, puis on ne s'en est pas reparlé depuis ce temps-là, mais j'assume
tout ce que j'ai dit.
Journaliste : ...vous avez beaucoup
de certitudes... En passant, M. Rayes a répondu aux questions des
journalistes dimanche.
M. Bérubé : Il va répondre
dimanche?
Journaliste : Il a répondu...
des journalistes dimanche.
M. Bérubé : Mais pas vous?
Journaliste : Oui, moi, j'étais
là.
M. Bérubé : OKPuis
êtes-vous satisfait?
Journaliste : Ce n'est pas...
Je n'ai pas à juger là-dessus. Bien, je veux savoir...
M. Bérubé : Moi, je ne le
suis pas.
Journaliste : Vous avez
beaucoup de certitudes, le fait que M. Rayes va démissionner, le fait qu'il
va y avoir une partielle. Vous tenez ça d'où?
M. Bérubé : Bien, je veux
dire, c'est largement évoqué que M. Rayes pourrait démissionner. Mais,
même si ce n'est pas le cas, l'élection fédérale va être nécessairement avant l'élection
québécoise, 2025 au plus tard. Il y a une limite, là, même si c'est un
gouvernement minoritaire. Donc, c'est sûr qu'il y a une élection partielle. C'est
sûr qu'elle va coûter 600 000 $. Alors, attendre plus tard à l'automne,
ou 2025, ou maintenant, moi, je dis : Quittez maintenant. Il ne faut pas
le prendre personnel pour le député. Le Parti conservateur peut l'engager en
attendant, puis il va faire campagne à temps plein, si c'est si important,
cette circonscription.
Journaliste : Est-ce que les
sondages favorables pour le Parti québécois vous poussent à demander à M. Lefebvre
de quitter?
M. Bérubé : Non. On l'aurait
fait dans un comté... Ce n'est pas un comté où on est en avance, là, quand on
regarde les projections. C'est une question de principe, essentiellement.
Journaliste : ...pour la
paie?
M. Bérubé : Bien, c'est sûr
qu'il perd sa prime, hein, avec la nouvelle règle, là, de M. Drainville à
l'époque. Donc, je ne sais pas qu'est-ce qui motive. Est-ce qu'on lui a demandé
de ne pas quitter trop tard, de demander au gouvernement si... en fait, si on
lui a demandé de ne pas quitter trop tôt? C'est plutôt ça. Mais, dans tous les
cas, je pense que la chose à faire, ce serait de quitter maintenant.
Journaliste : Pensez-vous que
ça va coûter plus cher, si on attend, un petit peu comme le pont de l'Île?
M. Bérubé : En tout cas, moi,
j'avais demandé... j'avais demandé les chiffres pour l'élection dans Jean-Talon
puis je l'avais eu. C'est toujours sur Twitter d'ailleurs. C'était autour de
600 000 $. C'est déjà... C'est déjà acquis que ça va coûter ça. Il
n'y a aucun scénario, où il n'y aura pas d'élection partielle dans Arthabaska.
Journaliste : ...dans les
partielles, les pancartes, tout coûte plus cher aujourd'hui...
M. Bérubé : Ils sont très
réactifs au DGE. Dès que vous posez la question, ils vont vous trouver la
réponse, et je vous invite à le faire. Donc, la nouveauté, c'est... on faisait
comme s'il n'y allait peut-être pas en avoir. C'est sûr qu'il y en a une, mais
là...
Journaliste : ...on attend,
plus elle va coûter cher.
M. Bérubé : Je ne sais pas. ...voir
avec le DGE. Je ne pourrais pas vous dire.
Journaliste : ...il y a un
sondage aujourd'hui, là, qui montre que...
M. Bérubé : J'ai vu ça.
Journaliste : Oui. Les
libéraux qui sont à remonter. Est-ce que vous avez l'impression qu'on retombe
dans l'espèce de monde prégouvernement de la CAQ, où il y avait une... au PQ...
M. Bérubé : On me dit... On
me dit qu'il y a un autre sondage qui va... qui va sortir très prochainement. On
va attendre de voir qu'est-ce qu'il en est. Pour le Parti québécois, donc on a
sondé la dernière semaine, où plusieurs personnes disaient : Les
interventions de Paul St-Pierre Plamondon, son discours aura un impact. En
fait, on réalise que ceux qui faisaient le plus de bruit étaient déjà les
adversaires du Parti québécois, et que la population, il y a une augmentation
des intentions de vote pour le Parti québécois. Oui, il y a une augmentation
pour le Parti libéral du... du Québec. Donc, il y a aussi des électeurs
caquistes qui s'en vont là. Québec solidaire perd des votes. On va voir si
c'est une tendance, mais le vote du Parti québécois résiste. Je pense que c'est
peut-être le cinquième sondage national où c'est le cas, ça nous encourage. On
va même faire une prochaine assemblée publique le 1ᵉʳ mai à Lévis. Alors,
si vous... ça vous tente de prendre...
Journaliste : ...le Parti
libéral, c'est comme votre ennemi naturel.
M. Bérubé : On les connaît
depuis... depuis longtemps, mais, je veux dire, c'est des adversaires, et puis
il y en a plusieurs maintenant, hein? Toute la semaine, chacun des partis a
attaqué Paul St-Pierre Plamondon à Québec, puis tous ceux à Ottawa en plus,
puis beaucoup de monde qui ne sont pas en politique, mais qui ont des micros ou
qui ont des stylos. Je trouve que c'est admirable, la manière que Paul a
répondu à ça, et ça dit quelque chose sur sa force de caractère, et...
Journaliste : Quand vous,
vous montez, eux aussi montent clairement. Il y a un...
M. Bérubé : C'est la première
fois pour les libéraux, là, que c'est aussi élevé que ça depuis très longtemps.
Journaliste : ...ce n'est pas
justement des... des fédéralistes qui se réfugient vers le Parti libéral à
cause du discours de...
M. Bérubé : Je ne le sais
pas, mais nous, on a observé dans l'Est-du-Québec, des phénomènes, par exemple,
que, dans le comté de Gaspé, Mégane Perry Mélançon, dernière élection, c'est
presque une corrélation parfaite. À peu près tous les votes libéraux sont allés
à la CAQ. Donc, Mégane a eu plus de votes que la dernière fois, donc elle a
amélioré son appui populaire, mais ils ont tous transféré à la CAQ. Donc, on ne
peut pas faire quelque chose contre ça. Si les Libéraux reprennent une place
respectable, honorable, c'est sûr que ça va changer le portrait dans plusieurs
régions, en Outaouais, en Estrie, à Saint-Lambert, dans Laporte, à Laval. C'est
clair qu'il y aura un impact. Mais nous, on se concentre à aller partout au
Québec pour augmenter nos appuis puis expliquer ce qu'on fait.
Journaliste : Craignez-vous
une montée encore plus grande avec un nouveau chef qui pourrait être populaire,
par exemple?
M. Bérubé : Le Parti libéral
a un rôle historique à jouer, puis là-dessus, tu sais, on ne se mêle jamais
d'affaires internes. D'autres partis le font avec nous. Je pense qu'il y a une
course toujours intéressante au plan intellectuel... puis, tu sais, au plan
d'un parti pour brasser des idées. Moi, je pense qu'ils sont très, très bas,
donc c'était sûr qu'ils allaient monter éventuellement. Pour le reste, ça leur
appartient puis...
Journaliste : Trouvez-vous ça
qu'on parle moins de la CAQ, plus de PQ puis des libéraux?
M. Bérubé : Nous, on a un
projet. Le but, ce n'est pas juste de prendre le pouvoir, puis de rester là,
là, puis prendre les mesures pour rester. Parce qu'on a un projet à porter,
puis, évidemment, ça nous prend l'assentiment de la population, puis ça, on l'a,
puis s'il est en augmentation, bien, ça nous encourage.
Journaliste : Le plan
d'action sur le français...
M. Bérubé : Oui.
Journaliste
: ...dont
on a parlé, là, ce matin, M. Roberge. Vous, pensez-vous que ça va aller
assez loin? Est-ce que les critères utilisés sont les bons, selon vous?
M. Bérubé : Bien là, d'abord,
rappeler que le GAALF, le Groupe d'action sur la langue française, il devait
sortir l'automne dernier, puis là, il n'est pas sorti. Ça fait qu'à la place,
il a sorti son roman de pirate. Ensuite, on a attendu, puis là, quelle
coïncidence, le jour des crédits, bang, dans un journal. C'est une belle
coïncidence, et je lui ai demandé s'il était fâché que ça sorte. Non. Ça fait
que, bon, c'est comme ça.
Tableau de bord, ça semble être la
nouvelle pratique. En santé, il y a ça. Puis pour le reste, c'est des
politiques qu'on connaît déjà. Lui, je lui en ai suggéré une. Moi, j'ai vu des
représentants de Québec solidaire, de la CAQ aller à la rencontre pour le 100ᵉ anniversaire
de Guy Rocher. Ils lui ont tous rendu hommage de façon correcte et sincère,
puis là, ils parlent de son legs, mais il a encore des... des propositions à
faire, puis une de ses propositions, c'est d'assujettir la Charte de la... les
cégeps, le réseau collégial et la Charte de la langue française. Nous, on est
pour ça et on aimerait que le gouvernement soit aussi pour ça... il soit pour
ça, soit en faveur.
Journaliste : Sur le
transport collectif, là, une petite question. Les deux autres partis avant vous
sont venus dire qu'il faut absolument que le gouvernement vienne à l'aide des
sociétés de transport et qu'il finance le transport collectif, puis je pense
que c'est ce que vous avez dit, hier, là, dans votre sortie publique.
M. Arseneau : Oui.
Journaliste : Mais ça pose
quand même la question du financement. Donc, est-ce que vous seriez d'accord
pour qu'on demande, par exemple, aux automobilistes de contribuer davantage au transport
collectif, que ce soit avec une taxe sur l'immatriculation ou sur l'essence,
une taxe kilométrique, etc.?
M. Arseneau : Ça ne fait pas
partie de nos propositions, là, au Parti québécois, d'augmenter les taxes pour
contribuer au transport collectif, que ce soit, par exemple, la taxe
kilométrique. Mais ce qu'on sait, c'est que le gouvernement, jusque là, depuis
six ans, son bilan en matière de transport collectif, il est à zéro. Il n'y a
aucun projet qui a été amené et réalisé par la CAQ. Au contraire, ils ont
saboté le projet de tramway à Québec, et, pour le reste, ils ont promis monts
et merveilles, et il ne s'est rien passé. Et là, en plus, il serre la vis au
transport collectif dans les villes en les obligeant, à toutes fins pratiques,
à augmenter vraisemblablement la contribution des usagers tout en baissant le
niveau de service et en espérant pouvoir atteindre les objectifs ciblés par la
politique de mobilité durable.
Alors, c'est une équation qui mène vers un
mur, et c'est la raison pour laquelle on dit : La ministre doit faire
preuve de leadership... Plutôt que leur lancer des défis puis des... mettre les
auditeurs à... à leurs... les... dans le sens d'audit, les... de faire des
audits sur leurs... sur leurs finances, ce qui n'est pas nécessairement une
mauvaise idée, mais c'est comme si elle se désengageait par rapport au
transport collectif. Moi, je l'appelle à réunir les gens puis... qui sont dans
les sociétés de transport et à trouver les moyens de financer le maintien des
services et leur amélioration. Parce que ça a un objectif, évidemment, de
justice et d'équité sociale, ça a un objectif aussi de réduction de gaz à effet
de serre, de réduction de la circulation, donc de fluidité dans nos villes, et
ça fait partie des objectifs que se donne le gouvernement, mais il ne met pas
les moyens en place pour y arriver.
Journaliste : ...favorables à
ce qu'il y ait une réduction des investissements dans les... dans le secteur
routier, là, dans le PQI...
M. Arseneau : Bien, on...
Journaliste
: ...pour
en mettre davantage dans le transport collectif?
M. Arseneau : Absolument. Si
on veut favoriser un transfert modal, bien, il faut arrêter d'investir dans...
de façon générale et massive dans un projet comme le troisième lien pour opter
pour le transport collectif. C'est clair.
Journaliste : M. Bérubé,
vous avez été ministre. Une réunion...
M.
Bérubé
: Trop
peu longtemps.
Journaliste
: Oui. Une
réunion ministérielle...
M. Bérubé : J'ai vu ça.
Journaliste
: ...de 70 invités,
pas de fonctionnaire, des profiteroles au foie gras, avez-vous déjà vu ça?
M. Bérubé : Non. Je n'ai pas
été invité. Moi, c'est l'aspect briefing qui m'intrigue. Pourquoi on invite des
députés pour un briefing, seulement ceux du gouvernement, pas ceux de
l'opposition? Ce n'est pas la première fois que ça arrive, là, des ministres
qui excluent des députés de l'opposition.
C'est arrivé d'ailleurs hier. Je vous ai
envoyé un mot là-dessus. Le premier ministre s'en va dans Jean-Talon, plante un
arbre, et puis Pascal Paradis, de sa fenêtre de bureau de comté, voit ce qui se
passe. Il n'est pas invité, mais le député de Montmorency, lui, il est là.
Alors, c'est une question de courtoisie. Moi, c'est moins le vin puis les
profiteroles que pourquoi on n'a pas été invités. Puis hier, un exemple de
manque de courtoisie, ils n'ont pas invité Pascal Paradis à les aider à creuser
un trou, ça fait qu'ils l'ont creusé tout seuls.
Le Modérateur
: ...
Journaliste : Une réunion
ministérielle, là, vous vous souvenez de quoi? C'est quoi, une réunion
ministérielle?
M. Bérubé : Une réunion
ministérielle, c'est les comités ministériels, les ministres, les directeurs de
cabinet, souvent, les sous-ministres aussi, puis là, il y a un dossier qu'on
va... qu'on va traiter pour arriver à une recommandation au conseil des
ministres. Habituellement, ça se fait dans un lieu assez formel, dans l'édifice
à côté. C'est comme ça que ça fonctionne. Moi, j'en ai eu sur l'éolien, sur
plein d'affaires, sur des politiques. Donc, ça a évolué, hein? C'est plus... C'est
plus glamour avec la CAQ, il y a plus de choix.
Journaliste : ...dans votre
temps?
M. Bérubé : Non, interdit. Il
n'y a pas de bouffe dans les comités. Il y en... Quand tu arrives au conseil
des ministres, il y a une table, où là, les gens dînent, le mercredi, mais je
n'ai jamais vu un truc comme ça.
Journaliste : ...précision sur
M. Lefebvre, là. Vous avez fait une blague sur Twitter en disant que vous
l'accueillez sur votre étage, et qu'il y en avait d'autres qui pourraient
suivre. Là, aujourd'hui, bon, vous demandez sa démission. Vous n'avez pas peur
d'avoir l'air de vous acharner sur l'homme?
M. Bérubé : Non. C'est une
question éthique puis c'est une question morale. Écoutez ce que les gens
pensent.
Journaliste : ...
M. Bérubé : Je ne sais pas.
Moi, je... C'est parce qu'il en a ajouté en indiquant : Moi, j'ai toujours
été conservateur puis je suis étonné que vous ne le saviez pas. Mais c'est
parce qu'entre les deux, là, je l'ai vu, là, entre 2016 puis aujourd'hui, il
était ici, puis c'est comme si c'était son plan B.
Puis je vous donne un exemple. On a une
motion aujourd'hui qui dit : «Que l'Assemblée nationale demande aux partis
politiques fédéraux de s'engager à ne pas participer aux contestations
judiciaires de la Loi sur la laïcité de l'État.» Ça, c'est notre motion
aujourd'hui. Il va voter pour quoi, lui, pour ce qu'il a voté comme député de
la CAQ ou pour la position actuelle de Pierre Poilievre? Rendez-vous cet
après-midi.
Journaliste : Est-ce qu'il va
être ici?
M. Bérubé : Bien, je le
souhaite, là. Il est toujours député. Il n'y a plus de whip. C'est lui son
propre whip.
Journaliste : ...
M. Bérubé : Moi, je ne l'ai
pas vu.
M. Arseneau : Je ne l'ai pas
vu non plus.
Je voulais juste dire un petit mot sur une
mesure qui a été annoncée par la ministre France-Élaine Duranceau concernant le
1er juillet. C'est quand même assez ahurissant de voir que depuis... Tu
sais, résumé des épisodes précédents, là, on a nié la crise du logement pendant
un très long bout de temps. On a aussi entendu le premier ministre nous dire il
n'y... pas si longtemps : Il n'y a pas de drame le 1ᵉʳ juillet, là,
tu sais, c'est gonflé par les oppositions puis par les médias. Et là,
aujourd'hui, on la voit bonifier l'enveloppe qui est nécessaire pour loger les
gens à partir du 1ᵉʳ juillet, au lendemain de l'adoption de sa loi 31
et de son plan, qu'on ne sait pas si c'est un plan, mais des mesures, qu'on ne
sait pas si c'est vraiment des mesures, pour améliorer les choses face à la
crise du logement.
Alors, je voulais juste noter cette espèce
de contradiction entre le premier ministre qui dit «il ne se passe rien le 1ᵉʳ juillet,
tout va bien» et les mesures qui sont bonifiées cette année, de l'ordre, là,
quand même d'un... d'un 20 %, si j'ai bien lu, là, au-delà de 20 %.
Et je trouve ça, en fait, bien qu'on puisse soutenir les gens qui sont sans
logement le 1ᵉʳ juillet, mais qu'on ne dise pas qu'on a réglé les choses
avec le projet de loi n° 31, ou avec un plan sur l'habitation, ou qu'on ne
dise pas qu'il ne se passe rien du côté du premier ministre, simplement.
Le Modérateur
: ...
Journaliste : La taxe aux
Îles, M. Arseneau, vous en pensez quoi, le 30 $?
M. Arseneau : Bien, en fait,
c'est une question qui est entièrement de juridiction municipale, et vous
comprendrez que...
Journaliste : Vous avez été
maire des Îles-de-la-Madeleine...
M. Arseneau : Exactement.
Journaliste : ...quand même,
là.
M. Arseneau : Et s'il y a une
chose que je n'ai pas très appréciée — bien, ça ne s'est pas produit
souvent quand j'étais maire — c'est que le député se mêle de mes
affaires, parce que, justement, les pouvoirs viennent des mêmes citoyens, mais
à deux niveaux différents. Moi, je demande des comptes au gouvernement de la
CAQ, puis la population demande des comptes à sa population, à son conseil
municipal.
Alors, j'ai effectivement pris acte du
fait qu'il y a tout un débat qui se déroule aux Îles. Présentement, il y a une
émission de radio, là, d'une durée d'une heure, où ça débat amplement de la
situation, donc ça fait, évidemment, l'objet de débats chez nous. Là, on voit
que le débat a pris des proportions autres avec... avec des chroniques dans les
grands médias. Et imaginez que si moi j'en rajoute, je ne pense pas que ce soit
très positif pour ramener ça à un dialogue puis éviter, là...
Journaliste : ...ouvrir la
porte à Gaspé, par exemple, où là l'été, il y a bien du monde, les déchets,
l'utilisation de l'eau? On revient à la même réflexion, là.
M. Arseneau : Bien, écoutez,
c'est... Encore une fois, c'est... La question, c'est... Les municipalités ont
un mandat de leurs concitoyens. Ils ont des pouvoirs, dont le pouvoir de
taxation. Moi, je ne commande pas, là, s'il y a des augmentations de taxes ou
pas dans ma municipalité, puis je pense que ce n'est pas indiqué pour les
députés de le faire. Et il y a un outil...
Journaliste
: ...
M. Arseneau : C'est quand même
important, il y a un outil qui s'appelle la redevance, qui n'a pas été utilisée
beaucoup. On l'a essayé à... à Percé en percevant une redevance, là, sur la
vente des produits dans les commerces touristiques, et tout ça, ça a été
contesté en cour, et ainsi de suite. La municipalité veut innover, elle a
besoin d'argent pour assumer ses responsabilités, notamment sur le plan des
infrastructures touristiques. Elle veut utiliser le moyen qui a été mis à sa
disposition par le gouvernement en 2017. Et là, actuellement, ça...
effectivement ça... ça fait débat. Et moi, j'ai essentiellement parlé au maire
hier en lui disant : Écoutez, j'ai plein, plein de commentaires qui me
sont faits. On me demande de sauter à pieds joints dans le débat, ce n'est pas
le rôle que je veux jouer. Mais par contre ce que je souhaite, c'est qu'on
puisse dialoguer, qu'on puisse trouver une façon soit d'arriver à une
acceptabilité sociale, et chez nous et à l'extérieur, face à cette mesure-là,
puis qu'on corrige le tir, s'il le faut. Parce que ce débat-là, il n'est pas
bon pour la population de chez nous, il n'est pas bon pour la réputation des
Îles non plus, alors c'est très complexe.
Journaliste : ...l'argument de
dire que les Madelinots reçoivent beaucoup de subventions du gouvernement du
Québec, là, plus qu'ils ne contribuent, ça, est-ce que ça vous choque?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
les gens de toutes les régions du Québec reçoivent effectivement, là, une part
de péréquation. C'est ça, le pacte social qu'on a au Québec. On a un vaste
territoire, puis les gens se mettent ensemble pour s'assurer de se donner un
filet social et des mesures, et les Îles en bénéficient. La Côte-Nord, la
Basse-Côte-Nord en bénéficient, l'Abitibi, même les entreprises, et tout ça. Je
pense que c'est... c'est... c'est élargir le débat à, je dirais, une façon de
fonctionner dans l'État du Québec... qui est peut-être un petit peu poussé.
Moi, je pense que ce n'est pas là-dessus qu'il faut se concentrer. Est-ce que
c'est une mesure qui respecte le cadre légal? Est-ce qu'on a de l'acceptabilité
sociale pour le faire? Et est-ce qu'on doit corriger le tir, si c'est...
c'est... ça va trop loin? Moi, je pense que le maire est très, très au fait de
ce qui se passe actuellement et de ce qui est dit. Je l'ai invité à aller... à
rencontrer les gens. Il va y avoir une assemblée publique dans les... dans les
prochains jours. Si je peux, j'y participerai. Mais encore une fois, moi, je ne
veux pas en rajouter.
Journaliste : ...
M. Arseneau : C'est vrai que
les... les... Je m'excuse.
Journaliste : C'est vrai que
les services coûtent plus cher en raison des vacances?
M. Arseneau : Ah! bien, la population
double, effectivement. Le... le poids est supérieur pour la municipalité des
Îles, sans doute, oui.
Journaliste : ...why you're asking Mr. Lefebvre to quit...
M. Bérubé :
Well, his heart is no longer in Québec.
He's in Ottawa. And I feel like him sitting in the National Assembly as
a CAQ MNA was just a dream, and now he is into the real life, being a
Conservative, and he is no longer focused on our main issues here, in the
National Assembly. He has a new leader. He speaks about his involvement in CAQ
as the past.
So, we're going to have a by-election
anyway. It's going to be this spring, this fall or next year, and we know that
the federal election is going to be held before the Québec election. So, let's
do this by-election. He's going to quit anyway. So, if he... carry some moral
question, ethic question, he should just quit and being paid by the
Conservative Party, and let's have a new MNA, a woman or a man totally focused...
on the National Assembly issues for the Arthabaska riding. This is what I
think.
Journaliste
: ...like, you
know, conflicting interests between the CAQ and between the...
M.
Bérubé
:
Sure. I'm not the only one watching that. And François Legault, when Martine
Ouellet was here, she was involved in... on federal politics, said that she
must quit. So, I'm asking to the 2024 François Legault to talk to the 2017
François Legault. So, his past coming back again.
(Fin à 12 h 09)