(Huit heures)
M. Marissal : Bien, bonjour,
bonjour. Merci, merci d'être là. On est en pleine session des crédits. C'est
toujours un moment exaltant, surtout pour les gens de l'opposition, mais ça
permet de poser beaucoup de questions puis d'avoir du temps, ce qui est une
denrée rare ici. En santé, hier, on a appris plusieurs choses, bon, le ministre
semble avoir appris que c'est à peu près impossible d'avoir un rendez-vous par
les sites recommandés par le gouvernement. Ce n'est pas parce qu'on ne lui a
pas dit, en fait la démonstration de mon collègue Fortin était assez éloquente.
Ce que j'ai trouvé encore plus éloquent, c'est que mon collègue Fortin est
arrivé à la conclusion que, finalement, les seuls rendez-vous disponibles sont
généralement au privé. Ça fait comme deux, trois ans qu'on dit ça. Alors, tant
mieux si d'autres membres de l'opposition joignent leurs voix à nous pour le
dire.
Et c'est un fait que, de plus en plus, on
bascule vers le privé dans notre réseau de la santé. Et on a aussi appris, par
ailleurs, que, finalement, les deux minihôpitaux privés, bon, je ne suis pas
sûr que ça s'appelle encore des minihôpitaux, mais c'est privé, en tout cas, ça,
c'est sûr, ce sera des centres gériatriques, finalement, un à Montréal dans l'est,
un à Québec ou dans la région de Québec, je ne sais pas trop ce que ça veut
dire. Il y a beaucoup d'improvisation dans ce dossier-là depuis le début.
Rappelez-vous, il y a deux ans, en campagne électorale, le gouvernement avait
sorti le lapin de son chapeau, en disant : On va construire deux mini... bien,
on va faire construire deux minihôpitaux privés. Ils se sont rendu compte que
ce n'était pas vraiment possible, parce qu'il n'y a personne au privé qui veut
faire de l'hospitalisation, parce que ça, ça coûte cher, puis quand ça coûte
cher, tu ne fais pas d'argent. Ils ont fait un premier appel d'offres, ça n'a
pas fonctionné, ils ont dû retravailler.
Donc là, ils arrivent avec quelque chose,
dont je ne connais pas trop la forme, centre gériatrique. En tout cas, il y a
une chose à laquelle ce gouvernement-là tient mordicus, c'est que ce soit du
privé. Peu importe ce que c'est, il faut que ce soit privé. Alors, j'ai posé la
question au ministre : Qu'est-ce qui vous empêche de faire ça au public?
Pourquoi il faut absolument que ce soit privé? J'ai eu le droit à une réponse
beaucoup plus idéologique qu'autre chose. Alors, la demande, je la refais, on l'a
déjà fait en janvier 2023, je la refais maintenant, je demande au ministre de
renoncer à ce projet. Il n'est pas trop tard, ce n'est pas lancé. C'est
visiblement très compliqué, de toute façon, de se rendre là, il n'y a pas tant
d'intérêt pour ça, et on a tellement de besoins dans le réseau public.
Moi, je ne peux pas croire qu'il va aller
nous faire construire un hôpital privé ou une super mégaclinique gériatrique
privée à côté de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont qui tombe en ruines, puis qu'on
n'est pas capable de faire venir une pépine pour commencer les travaux, puis
que ça fait 10 ans qu'on en parle, puis, dans 10 ans, cet hôpital-là
ne sera même pas encore construit. Alors, priorités aux bons endroits, on a
besoin de monde dans le réseau public, le ministre l'a dit lui-même.
Alors, je lui demande d'arrêter de parler
des deux côtés de la bouche puis de faire les efforts pour amener notre monde
dans le réseau public.
Journaliste : ...à désengorger
les urgences, justement, d'amener la clientèle plus âgée vers ces
minihopitaux-là?
M. Marissal : Alors, je
repose la question : Qu'est-ce qui empêche de faire ça au public, avec du
monde au public? Moi, je pense que ce gouvernement-là ne veut pas négocier avec
les syndicats. Puis on l'a vu, là, de toute façon, là, avec la FIQ, là, ils se
sont fait revirer de bord comme une crêpe. Ils ont pensé que ça pourrait
fonctionner avec leur histoire de mobilité, sauf que les infirmières et le
personnel soignant est très mobilisé. Ils sont en rupture de confiance envers
ce gouvernement-là. Alors, c'est purement idéologique de la part de la CAQ.
C'est bien plus simple de donner ça au privé, de ne pas avoir à négocier avec
les syndicats, les conventions collectives, c'est donc bien compliqué, mais
c'est parce qu'on est en train, cela dit, de démonter le modèle, et notre
réseau public qui est déjà très mal en point, on est en train de le démonter
morceau par morceau. On peut ouvrir tous les hôpitaux privés qu'on voudra, à la
fin, je le répète, il n'y a qu'un seul bassin de main-d'oeuvre.
Et j'ai posé la question au ministre hier,
j'ai posé la question à son sous-ministre, Dr Bergeron, et, effectivement, il
n'y a qu'un seul bassin de main-d'oeuvre. Vous ouvrez un hôpital privé à côté
de Maisonneuve-Rosemont puis dans l'est de Montréal, qu'est-ce que vous pensez
qui va arriver? Vous pourriez construire, là, un tunnel, là, un tunnel
directement entre HMR puis l'hôpital privé, là, puis il va y avoir du monde qui
vont aller juste dans un sens. Ils vont aller juste vers le privé.
Journaliste : Éric Lefebvre
qui passe au Parti conservateur, c'est de l'opportunisme ou c'est un désaveu
pour la CAQ?
M. Marissal : Je vais le
laisser vraiment répondre à ça. C'est une décision qu'il a prise de toute
évidence lui-même. On perd un collègue apprécié ici. Visiblement... Je vous
dis, je vais le laisser répondre à cette question-là, parce que c'est des
décisions qui sont tellement personnelles, mais visiblement il voit son avenir
ailleurs, mais je vais le laisser...
Journaliste : Est-ce que...
Journaliste : Oui, c'est ça,
très bonne question, cher ami, signe de grande intelligence.
M. Marissal : Bien, c'est...
Journaliste : Je voulais
juste faire remarquer que c'était sous-entendu dans ma question avant...
M. Marissal : Bien, en tout
cas, si vous êtes deux...
Des voix : ...
M. Marissal : Si vous êtes
deux à me trouver intelligent, je ne m'en plaindrai pas, mais ce n'était pas une
question. J'ai dit : Visiblement, il ne voit pas... Son avenir, il ne le
voit pas nécessairement à la CAQ. Est-ce que...
Journaliste : ...
M. Marissal : Bien, ça fait...
de un, ça fait quand même quelques années qu'il est là, Eric Lefebvre. Il a
peut-être fait le tour du jardin, il veut peut-être aller tout simplement au
fédéral.
Journaliste : Il pourrait
vouloir être ministre.
M. Marissal : Il pourrait
vouloir être ministre. Il y a des sondages qui sont dans l'air. Peut-être qu'il
a vu des choses qui l'incitent à aller voir ailleurs, mais...
Journaliste : Est-ce qu'on
devrait pouvoir faire campagne comme ça pour un autre parti alors qu'on siège
toujours comme député, même si on est indépendant? Est-ce que c'est une job à
temps partiel, être député à l'Assemblée nationale?
M. Marissal : Bien, à mon
tour de vous retourner le compliment, parce que c'est pas mal ça, la question
la plus éthique. Et c'est une question particulièrement pointue. Moi, j'en
appelle à la conscience d'Eric Lefebvre. Moi, ça me met mal à l'aise,
personnellement. On a tellement de règles quand on est député, qu'on ne peut
pas faire de la politique avec de l'argent public. Je ne peux même pas peindre
un mur orange, moi, dans Rosemont, parce que le DGEQ puis Élections Québec ne
sera pas d'accord avec ça parce que ça rappelle trop les couleurs de mon propre
parti. Il y a vraiment, là, un mur coupe-feu, là, entre les activités politiques
partisanes et l'argent public. Alors, je vais laisser cette question-là à la
conscience de mon collègue Eric, mais moi, j'ai un malaise avec ça,
effectivement, surtout si ça dure un an et demi, deux ans. C'est quand même
assez long comme période.
Journaliste : ...à
démissionner?
M. Marissal : Oui, par
contre, on se ramasse avec une partielle. Moi, je préférerais que les gens élus
finissent leur mandat, là. Il me semble que ça serait plus... ça serait plus
respectueux des gens qui l'ont élu, d'autant qu'Eric Lefebvre est élu avec une
majorité monstre, peut-être la majorité record au Québec. En tout cas, ça a
déjà été son cas. Mais ces questions-là, les réponses lui appartiennent. Je ne
suis pas son directeur de conscience, mais si ça devait durer des mois, et des
mois, et des mois... Visiblement, son cœur est ailleurs, sa tête sera bientôt
ailleurs, ses efforts seront mis ailleurs. Alors, je pense qu'il doit prendre
une décision en respect pour sa population.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous craignez concrètement dans cette situation, là? Vous dites : Je ne
suis pas à l'aise avec cette situation-là. Concrètement, avec quoi vous n'êtes
pas à l'aise là-dedans?
M. Marissal : Bien, un député
qui décide de siéger comme indépendant parce qu'il s'en va ailleurs et que
c'est annoncé et que cet ailleurs arrivera peut-être dans plusieurs, plusieurs
mois, il reste député pendant ce temps-là. Alors, ça donne...
Journaliste
: ...
M. Marissal : ...bien, c'est
qu'on est député. À chaque fois qu'on se pointe quelque part dans notre
circonscription, on a toujours des liens avec... Je ne lui prêterais pas de
mauvaises intentions, mais le fait est que, quand tu es député, tu es en
contact permanent avec la population et tu rends des services.
Journaliste : Donc, c'est un
avantage indu.
M. Marissal : C'est
certainement un avantage que d'avoir d'abord la grande notoriété d'être député,
d'avoir des moyens en sa possession pour prendre des décisions. Puis, de toute
façon, s'il a décidé de partir, bien, je pense qu'il faut faire la cassure puis
passer à autre chose, je pense que ce serait plus simple pour tout le monde que
de continuer à jouer sur les deux tableaux en même temps. On n'a pas beaucoup
de pouvoir, là, comme député, là, ne soyons pas... n'exagérons rien, mais on
est quand même... on est connu, les gens viennent nous voir, on a le pouvoir de
régler beaucoup de dossiers, et, si le cœur n'y est plus, je pense qu'il faut
passer à autre chose.
Journaliste : Mais prenons-le
du côté des électeurs, parce que les électeurs, eux autres, là, ils n'ont pas
voté pour quelqu'un du Parti conservateur du Canada, ils ont voté pour
quelqu'un qui se présentait pour la CAQ, donc ils ont endossé des... comment
dire, un programme.
M. Marissal : Exact.
Journaliste
: Et là,
lui, il se dissocie de ça parce qu'il va siéger comme indépendant pour,
maintenant, j'imagine — en tout cas, quand on veut se présenter pour
un parti, on milite — militer pour des valeurs qui sont différentes, celles
du Parti conservateur du Canada. Alors, est-ce que les électeurs sont...
doivent se sentir trahis par ça?
M. Marissal : En tout cas, il
ne faut pas que les électeurs aient un doute, il ne faut pas que les électeurs
soient dans un... dans l'incompréhension d'à qui ils ont affaire. Est-ce que je
suis en train de parler à mon député qui siège à Québec ou est-ce que je suis
en train de parler au candidat du Parti conservateur? Puis, en plus, c'est un
peu inconfortable pour la personne qui fait ça, là, pour le député en question
qui fait ça, parce qu'il faut défendre à la fois les décisions du gouvernement
que vous avez représenté, pour qui vous avez fait campagne puis, en même temps,
vanter le programme de quelqu'un d'autre à un autre niveau qui, en plus,
parfois, est en contradiction. C'est un peu peu schizophrénique, là, comme
position, là.
Alors, je pense que le plus simple, là,
c'est de choisir. Dans la vie, des fois, on fait des choix, c'est compliqué,
mais je pense qu'Eric devrait prendre cette décision-là. Après ça, je le dis,
c'est sa décision, puis je ne veux pas jouer les directeurs de conscience, là,
puis les moralistes, mais moi, je trouve qu'il se met dans une position
compliquée, il met ses électeurs dans une position de confusion.
Journaliste : Ça fait que
vous ne lui demandez pas de démissionner de son poste à l'Assemblée nationale,
mais dans un monde idéal...
M. Marissal : Non, je... Je
ne m'octroierai pas le...
Journaliste : ...mais dans un
monde idéal, ce serait ça qu'il ferait, à votre avis.
M. Marissal : Oui, mais je ne
veux pas m'octroyer ce pouvoir de lui dire : Démissionne. Mais je pense
qu'il se met dans une position compliquée puis c'est compliqué pour ses
électeurs aussi. On ne peut pas siéger à deux endroits en même temps. On ne
peut pas.
Journaliste : ...du gros bon
sens, là. Le gros bon sens serait qu'il quitte.
M. Marissal : Je vais lui
laisser trancher ça.
Journaliste : Vous avez parlé
d'un tunnel tantôt entre HMR puis les minihôpitaux privés, est-ce qu'il y en a
un entre la CAQ puis le Parti conservateur du Canada?
M. Marissal : Ah! Bien, vous
savez, mes liens avec les deux partis sont assez faibles, alors je n'ai pas une
intimité très profonde avec ni l'un ni l'autre, mais on sait que la CAQ, c'est
une coalition, a ramassé pas mal de monde, visiblement des gens... D'ailleurs,
Eric Lefebvre s'est déjà présenté pour les conservateurs. Eric Girard, ministre
des Finances, s'est déjà présenté pour les conservateurs. Il y a certainement
des membres de la CAQ qui sont beaucoup plus conservateurs qu'autre chose. Puis
on sait, par ailleurs, mais ça, j'en sais autant que vous, là, je ne suis pas
dans le secret des dieux, je vous le dis, là, on le sait que Pierre Poilievre
cherche du monde au Québec, puis il n'est pas venu chez nous, là, il n'est
pas...
Journaliste : Mais même vous,
vous avez déjà été tenté par le fédéral. Est-ce que vous comprenez ce chant des
sirènes là, en fait, la réponse au chant des sirènes fédérales? Est-ce que vous
comprenez que quelqu'un qui est au... par exemple, à l'Assemblée nationale,
soit tenté par la politique fédérale?
M. Marissal : Ah! je
comprends que chacun voit midi à sa porte, comme dirait ma mère, mais c'est une
question très, très, très personnelle d'où on veut aller. Vous savez, le chant
des sirènes, moi, il s'est arrêté ici, là, il n'est pas allé beaucoup plus
loin. Alors, je ne veux pas juger et préjuger, pour Eric Lefebvre en
particulier, de sa décision. Visiblement, il cherche autre chose ailleurs, puis
c'est à Ottawa. Ce n'est visiblement pas mon cas. Ce n'était pas mon cas
puisque je suis ici. Après ça, je vais le laisser prendre ses décisions.
Journaliste : À quoi on
aspire de plus quand on est député d'Ottawa plutôt que de Québec?
M. Marissal : Je ne sais pas.
Je n'ai jamais siégé à Ottawa. Je ne le sais pas.
Journaliste : Vous connaissez
la politique, vous avez couvert ça assez longtemps. Puis, vous-même, vous avez
été tenté, au départ, par le fédéral avant de venir au provincial.
M. Marissal : Bien, il y a
une chose qui est sûre, c'est que le fédéral est plus loin de la proximité des
gens. Ça, c'est assez clair. Ensuite, francophone à Ottawa. Moi, j'ai vécu à
Ottawa pendant quatre ans, ce n'est pas les plus belles années de ma vie comme
francophone. Alors, je ne sais pas ce qu'on cherche à Ottawa quand on va à
Ottawa, je n'y suis jamais allé comme député, puis je n'ai pas fait ce
choix-là. Alors, je ne peux pas répondre à cette question-là.
Journaliste : Should I jump in English? Est-ce que ça vous va?
M. Marissal :
Go ahead.
Journaliste
:OK. So, the
decision of Eric Lefebvre to run with the Conservatives of Canada, Mr. Legault should be nervous about
this? Is it the first one of a series of MNAs that could decide to jump in with
Poilievre since the polls for the CAQ are going down?
M. Marissal :
Well, you know, I will not speculate on
that, I'm not Mr. Legault's shrink, you know. But it's never good news to lose
MNAs. It's never good news.
Journaliste :
And the whip.
M. Marissal :
And the whip, most and foremost. That
being said, Mr. Legault has what? 87 other MNAs. Is it the first one of a list?
I don't know. Really, I don't know. Eric Lefebvre has tried before to run for
the Conservatives. Actually, he ran for the Conservatives. So, apparently,
there's a link there. But it's never good news, when you're at your second
mandate, to lose MNAs. If it is just one, that's what it is. Let's see for the
rest of the story. I don't know.
Journaliste :
Are you comfortable...
M. Marissal :
And what I do know is that Mr.
Poilievre, apparently, apparently... I'm not a friend of Mr. Poilievre, actually, I don't know him, and
he doesn't know me, I know he's looking for some MNAs in Québec, he's looking for some candidates,
and he has not asked anyone of my caucus to join the Conservative Party.
Journaliste
: But what you don't like about the fact that Mr. Lefebvre will sit
as an independent and, at the same time, will look into his own affairs to
become... his own business to become, like... to win the next federal election?
M. Marissal : Yes, because you can't do both at the same time. There's a big risk
of a confusion here. When you meet with people and that you are the MNA, people
see you first as the MNA. And when they come at you asking for services, they
have problems with the Government, you do act as the MNA of your riding, not as a candidate at
another level with another party. So, there's a risk of confusion. I don't
think you can do both, not for months.
Journaliste
: But why aren't you asking him to step down?
M. Marissal : Well, I will go that far because I think it's for Eric to decide.
He's a big man, he's an adult, he's been here a long time. I think he's putting
himself in an uncomfortable situation because he will have to deal with both personalities at the same
time. So, I think, at the end of the day, he's a smart and big guy and he will
take the good decision regarding this situation.
Journaliste
: What does this say to you about the link between CAQ politics and
Federal Conservative politics? Are they close?
M. Marissal : Well, you know, I don't know much about these two parties, except
what I see from my point of view, and it's not an intimate point of view with
these two parties. What I do know is that many MNAs of la CAQ are past or
present Conservatives. Mr. Lefebvre ran for the Conservatives. Some others have
done the same. So, basically, it's probably the fact that some MNAs are most
conservative oriented, but I don't know much about that.
Journaliste :
And just quickly on your subject of the
day, would you mind just summarizing what you're asking Dubé regarding these
mini hospitals?
M. Marissal :
Yes. So, we have learned yesterday that
these two so-called mini hospitals will turn in fact in mega clinics for
elders, but private. This is new, this is news to me. This is not good news
because I don't know why exactly we should absolutely turn to the private to do
so. I did ask the question to Minister Dubé yesterday. Quite frankly, I was not
impressed by the answer. So, I'm basically asking him to scrap this project. We
have to make absolutely all the efforts we can to
recruit and keep our personnel in the public sector. That should be our main
concern and main priority right now, not opening new private facilities that
will drain our people from the public.
Journaliste
:
OK. So, the first part of the proposition, the concept for seniors, so
healthcare for seniors, do you agree with this or not, that the concept is for
seniors, finally, it's not for the general population, it's exclusively for
seniors? Is it good or not?
M. Marissal : Do I agree that seniors need more good services? Of course, I do,
100%. Do I agree that it should be done absolutely by the private? No, I'm not there.
Journaliste
: At the same time, seniors, when they are going to go there, it's
going to be paid by la Régie de l'assurance maladie du
Québec.
M. Marissal : You know, you know that's the smoking screen of all this story. Who's
the RAMQ? It's going to be paid by you and me and every taxpayer in Québec. And the private sector is more
expensive, it's a fact, and not necessarily more efficient than the public
sector. So, here is my question again : Why should we have to go absolutely to the private? I mean, it's an
ideology from la CAQ. Mr. Dubé has been looking for all kinds of solutions for
these mini hospitals and, at the end of the day, he came back with some mega
clinics for elders, but it has to be private. I don't get it.
Journaliste
: But what do you say to the argument that it's alleviating pressure
from the public system, alleviating pressure from, you know, services that are
already overloaded at the moment?
M. Marissal : You know, draining our staff from the public to the private sector
is not doing any good to our public sector. So, at the end of the day, it's a
question of ideology. And the CAQ wants absolutely to go with the private, more and more, and, at the end of the day…
Let's face it, you open a mini hospital or so-called mini hospital or mega
clinic, private, near HMR in Rosemont, you know what's going to happen, we will
drain more people from the public to the private. At the end of the day, it's a
question of choice. It's not my
choice.
Journaliste
: Sur le
salaire des élus, M. Lefebvre, il avait beaucoup plaidé pour la hausse du
salaire des élus en disant qu'il manquait de temps, notamment pour un bon
salaire, là. Est-ce que ce n'est pas contradictoire avec le désir de vouloir
aller représenter le peuple à Ottawa?
M. Marissal : Ah! je ne sais
pas s'il va pouvoir voir sa mère plus en siégeant à Ottawa, à supposer qu'il
soit élu. En tout cas, s'il est élu, il va gagner pas mal plus d'argent à Ottawa,
parce que les députés fédéraux gagnent beaucoup, beaucoup d'argent, je pense
qu'ils sont même les deuxièmes les mieux payés au monde d'après une étude que
j'ai vue récemment. Ce qui va être contradictoire pour M. Lefebvre, puis
c'est là, je pense, qu'il faut qu'il réfléchisse beaucoup aux prochaines
semaines, c'est d'essayer de faire les deux en même temps. Moi, je pense que ça
amène de la confusion. Je pense que les citoyens doivent avoir des
représentants qui sont dédiés et dévoués à ce qu'ils font, pas sur une patte. Tu
sais, tu ne peux pas être député rien que sur une patte, il faut que tu aies
les deux pattes, là, les deux pieds, là, sur le terrain puis que tu fasses ton
travail terrain.
Puis je n'ai pas de doute qu'Eric est un
bon député, là, je le connais peu, mais on se voit à l'occasion. Il a été réélu.
Je l'ai dit tantôt, je pense qu'il avait le record de majorité au Québec, donc
il doit quand même être apprécié dans son milieu. Mais raison de plus, tu veux
te présenter à Ottawa avec les conservateurs, bien, va te présenter à Ottawa
avec les conservateurs.
Journaliste
: Merci,
monsieur.
M. Marissal : Merci.
(Fin à 8 h 23)