(Onze heures quarante-six minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour,
tout le monde. Donc, un suivi sur l'actualité, que je désire faire, cette
intervention du ministre Fraser en matière de logement, qui, essentiellement,
dit : Bien, il y a tellement une crise du logement que là, il ne faut pas
s'enfarger dans les compétences des provinces. Rappelons que M. Fraser est
en charge de l'immigration, donc il est l'architecte d'un déséquilibre majeur
entre le nombre de personnes à la recherche d'un logement et le nombre de
logements disponibles, et là il nous dit : Ce n'est pas important, les
compétences. Donc, quand que je pense... quand je parle d'écraser les
compétences du Québec, écraser les règles fondamentales du Canada, je parle de
ça, et ça dure à tous les jours, depuis des semaines. Et, à mon avis, ça doit
être dénoncé, et non pas, comme le font d'autres partis, tenir exactement le
même discours que ce gouvernement-là. Non seulement c'est le fédéral qui est
responsable de cette situation du logement, mais le fédéral n'a ni les
compétences ni la bonne approche pour apporter des solutions.
Journaliste : Êtes-vous un
radical conservateur ou un conservateur radical?
M. St-Pierre Plamondon : Personne
ne va croire ça. Respectueusement soumis, là, je ne vois pas qui va croire ces
qualificatifs-là. Ce n'est pas la première fois qu'on essaie de me coller des
épithètes. Le sens de mon discours en fin de semaine, c'est que je désire m'élever
au-dessus de la partisanerie pour convaincre les personnes, les électeurs à l'écoute,
peu importe comment ils ont voté par le passé, de s'entendre sur l'essentiel, à
savoir que le Québec mérite et doit décider par lui-même et que le Québec
mérite et doit avoir une pérennité linguistique et culturelle, ce qui... Après
la démonstration de l'échec du mandat phare de François Legault et à la lumière
de tous les empiétements et les manques de respect envers le Québec, qui créent
ce... cette... ce déclin linguistique, culturel, tout ça vient du fédéral. Devant
ces constats-là, je dis à tout le monde : Entendons-nous sur l'essentiel.
Donc, non, je n'embarquerai pas dans cette politique négative, qui vient de
partout, de tous les partis.
Journaliste : Mais même l'autre
chef indépendantiste de l'Assemblée nationale, Gabriel Nadeau-Dubois, dit que
vous êtes... vous utilisez... c'est un discours pessimiste, catastrophiste,
puis ce n'est pas la bonne solution pour rallier les jeunes.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
évidemment que chaque parti politique, devant un appel d'unité, vont peut-être
avoir le réflexe de démoniser un appel comme celui-là pour conserver leur fief.
Je n'embarquerai pas là-dedans. Je n'embarquerai pas dans de la politique
négative, alors que mon discours vise à rassembler tout le monde autour d'un
projet de société qui rassemble toute personne qui veut que le Québec prenne
ses propres décisions, et non pas le Canada, et qui veut que le Québec ait une
pérennité linguistique et culturelle.
C'est sûr qu'il y a une partie négative
dans ce que j'ai dit, mais ce qui est négatif vient des décisions du fédéral,
que je ne fais que décrire, des décisions qui influencent le logement, le
français, notre capacité à livrer des services en tout manque de respect pour
le gouvernement du Québec malgré son mandat... Donc, je donne l'heure juste,
puis, des fois, l'heure juste, elle n'est pas très positive. C'est... Ça
devrait nous amener à certaines conclusions politiques.
Journaliste : Il n'en demeure
pas moins que vous êtes en train de perdre des souverainistes, ceux qui se
décrivent comme les plus progressistes. Ce n'est pas une addition que vous
faites là. Votre partenaire de coalition naturel est en train de dire :
Moi, je n'embarque pas là-dedans.
M. St-Pierre Plamondon : Évidemment,
les conservateurs comme Québec solidaire, qui ont d'ailleurs la même approche
dans plusieurs dossiers, c'est de répliquer par de la politique très, très
partisane, alors que moi, j'invite à s'élever un peu au-dessus de ça pour s'entendre
sur l'essentiel, sur l'avenir du Québec. Ça ne veut pas dire que les électeurs
apprécient cette politique de dénigrement et de négativité envers mon discours
de rassemblement. Donc, il faut... il faut distinguer le discours des chefs.
Journaliste : Mais vous avez
besoin d'eux. Vous aurez besoin d'eux. Vous parlez d'une coalition, de mettre
les souverainistes ensemble.
M. St-Pierre Plamondon : On a
besoin que la population du Québec vote oui lors du rendez-vous ultime qui nous
permettra d'éviter le déclin que le Canada a planifié pour nous. Mon discours
est en fonction de ces gens-là. Si, devant mon appel, devant moins de
partisanerie, certains partis politiques rajoutent de la partisanerie,
distorsionnent mes propos pour essayer de protéger leurs appuis dans les
sondages, ça, ça leur appartient, mais moi, je n'embarquerai pas là-dedans.
Je vais maintenir un discours qui est basé
sur les faits. Et ce qu'on constate dans l'évolution du Canada, quand on dit
que le poids du Québec sera de 18 % dans le Canada en 2047, bien, ce sont
des faits qu'on ne peut pas nier, qui se traduisent par une perte d'influence
politique et qui, ensuite, deviennent des politiques publiques qui nous sont
imposées et qui ne cadrent absolument pas avec notre spécificité linguistique et
culturelle, qui ne nous donnent aucun avenir. Il faut le dire.
Journaliste : Bien, c'est le
référendum de la dernière chance. Si, par exemple, on vote non au prochain
référendum, comme on l'a fait à deux reprises, à toutes fins utiles, c'est fini
pour le Québec et pour le mouvement souverainiste?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je vais citer à nouveau René Lévesque, qui, vraiment... qui avait prédit ce
moment-là dans notre histoire. Il disait : «Il est un temps où le courage
et l'audace tranquilles deviennent pour un peuple, aux moments clés de son
existence, la seule forme de prudence convenable. S'il n'accepte pas alors le
risque calculé des grandes étapes, il peut manquer sa carrière à tout jamais,
exactement comme l'homme qui a peur de la vie.» En d'autres mots, si, par peur,
on refuse de voir la réalité en face et on refuse de faire les choix en
conséquence de la... de cette réalité-là, il y a un prix à payer.
Journaliste : Et quel
serait-il?
Journaliste : Vous combattez
la peur par la peur?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Je décris des faits très vérifiables. Il faut distinguer la peur et les faits.
Les faits peuvent être décevants.
Journaliste : Vous nous
parler de 2048, c'est des... des projections, là.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
non. Bien, ça, ce n'est pas moi qui ai écrit ça, là.
Journaliste : Quel serait-il,
le prix à payer, M. St-Pierre Plamondon?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
mais je veux juste revenir, là, parce que c'est important.
Journaliste : C'est dans 25 ans,
quand même.
M. St-Pierre Plamondon : Non.
C'est parce que ça a déjà lieu. On était 36 % au début de la fédération
canadienne. On était rendus à... on est rendus à 22 %, et ça chute à
vitesse grand V en raison des politiques imposées par le fédéral en matière d'immigration,
de frontières et d'aéroports. Le fait de nommer cette réalité-là, ce n'est pas
de jouer dans la peur, c'est d'être transparents et de ne pas céder à la peur,
être capables de nommer ce qui se passe. Parce que la peur, malheureusement,
peut amener à ne pas regarder la réalité en face, à se mettre la tête dans le
sable, et nous, au Parti québécois, on préfère donner l'heure juste et essayer
de trouver des solutions durables, ça passe par l'indépendance du Québec.
Journaliste : Vous avez quand
même eu un changement de ton en fin de semaine, là, parce que vous avez
toujours été davantage dans la pédagogie d'essayer d'expliquer les bienfaits. Bon,
le changement de ton est dû à quoi? Est-ce que c'est parce que vous êtes ici
devant des gens qui pensent comme vous ou c'est parce qu'il y a eu la série
d'annonces du gouvernement fédéral...
M.
St-Pierre
Plamondon : Voilà.
Journaliste
: ...qui
vous a comme fait tilter, comme on dit?
M.
St-Pierre
Plamondon :Voilà. Non, non, mais vous
êtes directement... C'est exactement ça. Vient un moment où la seule prudence
convenable, c'est de nommer les choses. La question de l'immigration temporaire,
qui est passée de 80 000, en 2016, à 560 000, c'est essentiellement
l'oeuvre du fédéral et d'une CAQ au gouvernement qui tape un peu plus sur la
table puis ensuite n'est pas capable de poser des gestes concrets.
En fin de semaine, je demandais juste un
gel de ce chiffre-là, qu'on maintienne à 560 000 le temps de faire un plan
pour diminuer. Mais, même ça, le fédéral dit : Non, non, nous, on va
continuer. Donc, il y a des réalités qui changent vite sur le plan
linguistique, mais sur le plan des compétences du Québec, jamais dans
l'histoire du Canada un premier ministre a dit : Je vais intervenir dans
chacun de vos champs de compétence puis je vais vous parler de conditions à
chaque fois, je ne respecte pas la Constitution. Il faut voir que ça a un
impact majeur parce que ça veut dire que les décisions seraient de plus en plus
centralisées dans un gouvernement à Ottawa, où on a le cinquième des sièges et
où une bonne partie du 4/5 sont à l'aise avec God Save the King. Si on ne
réalise pas que ça ne nous offre aucun avenir tant sur le plan de nos intérêts
économiques que sur le plan linguistique et culturel, si on ne le réalise pas
en temps utile, l'avenir, malheureusement, il est triste et prévisible.
Journaliste : Donc, il y a eu
un événement déclencheur. Pour vous, dans les derniers jours, il y a eu un événement
déclencheur.
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, c'est-à-dire que je
rattache ce que je qualifie de charge d'offensive contre le Québec, je le
rattache avec la longue histoire du Québec dans le Canada et la triste histoire
des francophones et des peuples autochtones dans ce régime d'origine coloniale.
Tout ça est en continuité. Justin Trudeau est en continuité avec son père,
Pierre Elliott Trudeau.
Donc, je suis toujours surpris dans les
commentateurs de l'actualité d'entendre qu'il n'y a pas d'intention derrière
ça. C'est vraiment d'oublier de l'histoire récente, comme le rapatriement
unilatéral de la Constitution canadienne sans le Québec, d'oublier l'œuvre de
Pierre Elliott Trudeau, d'oublier ce que les francophones ont vécu dans les
déportations, les exécutions, l'interdiction d'avoir de l'éducation en
français. Ce régime-là a été constant durant toute son histoire. Et moi, ce que
je dis, puis ça a fait plus d'émois que ce que je pensais, parce que ça me
semble évident : Si on ne bouge pas, il va nous arriver ce qui est arrivé
aux francophones dans toutes les autres provinces canadiennes. Et ça ne prend
pas un gros cours de l'histoire du Canada pour rattacher les événements récents
avec ce que le Canada a toujours été vis-à-vis les francophones et les peuples
autochtones dans toute son histoire.
Journaliste : Est-ce que les
libéraux ont raison de dire que vous seriez le premier chef péquiste à laisser
tomber toute forme d'association avec le Canada en cas de référendum gagnant?
C'est ce que M. Tanguay vient de dire. C'est la première fois qu'on voit
ça. En 1980, en 1995, il n'était pas question d'association. Lui, il semble
dire : C'est la première fois qu'on voit ça. Clarifiez, s'il vous plaît.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, il n'y a rien à
clarifier, je n'ai jamais dit ça.
Journaliste : Non, mais je
vous pose la question.
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est une intervention
parmi tant d'autres de M. Tanguay où est-ce qu'il invente des faits, mais
je n'ai jamais dit ça, au contraire. Évidemment qu'il va y avoir une
négociation puis qu'on va s'entendre avec des provinces qui, en passant,
partagent les frustrations du Québec. Quand on regarde l'Ouest canadien, pas
juste l'Alberta, il y a une écoeurantite de se faire dire quoi faire par un
fédéral qui prend l'argent, la gaspille pendant que les provinces galèrent à
essayer de livrer des services essentiels comme la santé et l'éducation. Les
provinces vont se parler et ont plusieurs choses en commun.
Journaliste : C'est les plus conservatrices
des provinces, by the way, hein? Ça vous met avec les plus conservateurs des
premiers ministres...
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, puis?
Journaliste : Bien, est-ce
que vous êtes effectivement le plus conservateur des péquistes?
M.
St-Pierre
Plamondon :Est-ce que l'Ontario...
Est-ce que la mairesse de Toronto, qui a dit : Moi, je vais mettre une
taxe Trudeau, est-ce que... c'est l'ex-épouse... c'est l'épouse de feu
M. Layton, la qualifiez-vous de conservateur? C'est parce que là, vous
faites de l'association, mais ça n'a pas de valeur éducative.
Journaliste : ...avec ce que
M. Tanguay vient de dire.
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, non, mais il y a des
voix tant progressistes que conservatrices dans le Canada qui vivent les mêmes
frustrations par rapport à un Canada qui triche constamment les règles de la
Constitution, et donc... impossible la gestion courante des choses comme la
santé et l'éducation. Et ça, ça existe à gauche comme à droite. Et je ne suis
pas sûr que la Colombie-Britannique, qui est particulièrement... Tu sais, je
veux dire, les gouvernements changent, là. Mais tout ça pour dire que la
question était sur : Est-ce que le Québec va s'associer avec les
provinces? La réponse, c'est, d'une manière ou d'une autre, certainement,
évidemment, parce qu'on a des intérêts en commun. Mais ce sera à titre d'État
qui décide pour lui-même et non pas à titre d'État qui se fait dire quoi faire
par un parlement fédéral qui, par surcroît, gaspille notre argent et nuit à la...
l'avenir de la langue française.
Journaliste : Mais est-ce que
le discours d'assimilation n'est pas une espèce de politique de la peur,
finalement, de cultiver la peur? Est-ce que ce n'est pas un peu fort, là, le
discours de... d'assimilation?
M. St-Pierre Plamondon : L'histoire
du Canada est une histoire d'assimilation. Dans toutes les provinces
canadiennes, les francophones ont été assimilés. Statistique Canada, qui n'est
pas un organisme de promotion de l'indépendance du Québec, nous dit que le
français recule, et ça correspond à l'absence de collaboration du fédéral en
culture, en immigration et sur les langues officielles. C'est intentionnel. Et
Justin Trudeau continue l'œuvre de son père Pierre Elliott Trudeau. C'est
limpide, limpide.
Et non, je ne nuancerai pas ces propos-là,
c'est ce que j'en pense. Et je me sens la responsabilité de dire ce qu'il en
est pour que nos décisions ne soient pas les décisions de personnes qui
refusent de voir certaines réalités qui vont vite. C'est parce que ça
s'accélère, donc, si on n'a pas de capacité de voir la réalité en face, on
risque de prendre les mauvaises décisions.
Journaliste
: Sur votre
plan pour l'immigration...
Le Modérateur : On va prendre
une dernière en français.
Journaliste
: ...votre
plan pour l'immigration...
Des voix : ...
Journaliste : Oui. Je voulais
juste une petite question sur l'immigration temporaire. Votre plan, vous dites
qu'il faudrait le... l'arrêter, en tout cas, le faire stagner.
M. St-Pierre Plamondon : Le gel.
Journaliste : ...le geler,
puis après ça, il y aura un plan pour le réduire.
M. St-Pierre Plamondon : Exact.
Journaliste : Est-ce que ça
serait donc dire qu'il y a des gens qui sont actuellement ici, qui sont
immigrants temporaires, qui devraient éventuellement donc retourner chez eux,
sous un gouvernement du Parti québécois dirigé par vous?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
évidemment. Parce que la définition d'un mandat temporaire ou d'un statut
temporaire, c'est qu'ensuite, c'est comme n'importe quel visa, on quitte, là.
Donc, si...
Journaliste : Bien, on quitte
ou bien on en a un autre parce qu'on continue de travailler.
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
ce qui est possible dans ce qu'on propose, là. Dans un gel, comprenons-nous... bien...
comprenons bien que, s'il y a 10 employés dans une entreprise puis qu'elle
décide, désire avoir les mêmes 10 employés, l'année suivante, c'est permis,
ce qui n'est pas possible, si on va dans la direction d'un gel, ce qui est
absolument nécessaire, de mon point de vue, vu le déséquilibre en habitation.
Ça veut dire que, si l'entreprise, l'année suivante, veut 20 personnes, il
n'y aura pas de possibilité d'ajouter 10 nouvelles personnes de sorte que
le chiffre de 560 demeure minimalement stable, le temps qu'on voit comment on
peut réduire l'immigration temporaire, qui est passée de 80 000, en 2016,
à... à 560 000 en... l'année dernière.
Journaliste : 2,7 milliards
pour construire un nouveau pont qui va rejoindre... ce n'est même pas
10 000 personnes, je pense, l'Île d'Orléans, est-ce que... est-ce
qu'on le fait puis comment... comment on est en...
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je vais céder la parole à mon collègue. Mais simplement, quand un pont menace
de s'écrouler, tu n'as pas le choix de le réparer, tu n'as pas le choix de le
changer. La question que ça soulève, c'est, si le gouvernement calculait avec
les difficultés techniques, qui a été nommé, qui étaient connues, il y a
quelques années, calculait que ça valait environ 500 millions, il doit y
avoir des réponses très précises et claires sur comment ce projet-là peut en
valoir 2,7 quelques années plus tard. On sait que la CAQ a procrastiné dans ce
dossier-là en raison du troisième lien. Mais quand même, on ne parle pas de
plusieurs décennies, ce n'est pas normal que le projet passe d'environ
500 millions à environ 2,7 milliards. Et je n'ai pas entendu, à ce
jour, d'explications claires sur pourquoi ça coûte aussi cher.
Journaliste : ...M. Paradis.
M. Paradis : Bien, ce
projet-là, donc, il a été déterminé en 2015, donc il y a aussi une question de
temporalité parce qu'on reproche à ce gouvernement de ne pas être capable de
livrer des infrastructures dans la région de Québec depuis son élection.
Qu'est-ce qui fait que ça a pris neuf ans à étudier ça? Je comprends qu'il y a
des considérations techniques, mais là, ça faisait neuf ans qu'on discutait de
ce projet-là. Il est certain que l'écoulement du temps a dû avoir un impact sur
le prix qu'on voit aujourd'hui, parce qu'encore une fois l'estimation était à
500 millions, et là, à 2,7 milliards.
Cela étant dit, c'est un pont qui est très
important. L'Île d'Orléans, on le rappelle, c'est une partie du grenier
agricole de la région de Québec, de la ville de Québec... de la région de
Québec et du Québec tout entier, donc il y a des besoins pressants. Il y a
actuellement, là, des productions agricoles qui ont de la difficulté à faire
passer leurs produits, qui ont des coûts additionnels. Et d'ailleurs, ça, c'est
une demande au gouvernement : en attendant la construction du pont, quels
types d'appuis pour le secteur agricole sur l'Île d'Orléans?
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste :
The other opposition parties are
accusing you of fearmongering, essentially, not only with the talk of
separation but also when it comes to immigration. What's your response to that?
M. St-Pierre
Plamondon : I'm not fearmongering. I am
fact-checking. So, what I say is actually verifiable. The federal Government is
intervening in all Québec's powers, and hence it means that we are bound in the
future to be dependent on a Parliament in Ottawa, where we only have 20%...
around 20% of the seats and where… where the balance is singing God Save the
King. And I want to be clear on what that entails for the Yes option in terms
of Quebeckers who immigrated to
Québec. The project is for
everyone that recognizes that Québec is capable of making its own decisions and should be making its own
decisions and people who recognizes that the French language and the specific
culture in Québec should have a future and… So, anybody who agrees with that,
and I know that there are many Anglophones or Allophones that agree with those
two principles, they are welcome and needed in the Yes option. But we need to
be stating the fact that, unfortunately, the federal Government is imposing
measures in immigration, in the planning of immigration, that makes housing
almost impossible and that will translating to a decline of the French language,
because we cannot have... The French criterion has been removed in a certain
way by the parallel immigration model imposed by the Federal, and we need to
take into account that... The Federal is taking almost half of our income tax
and then… intervening in subject matters that they shouldn't consider, and that
creates many difficulties and many «gaspillage»… throwing away moneys that we
hard needing… that are needed in Health care and Education.
So, the independence of
Quebec will benefit everyone, but to say that the policies imposed by the
Federal are unproductive and give and unsustainable model for the French
language and the Québec culture
in a long run is just describing what's happening and describing the history of
Canada. In all provinces, Francophones were met with those kinds of policies,
and they are undemocratic because that's not what Québec is wishing. It a government that is not ours, where our
representation is weaker and weaker. We will be on the 18 % in 2047, so our
influence in that Federation, that is not a federation, because they don't
respect our competences, our influence is diminishing.
Journaliste :
The other parties,
Mr. Jolin-Barrette, Mr. Gabriel Nadeau-Dubois, Marc Tanguay, they are
all accusing you of using this politic of fear. How will you protect your
credibility that you took time to build?
M. St-Pierre
Plamondon :
It's
all about whether what I'm saying is true and verifiable or not. So, you can
have other parties creating a spin based on very negative politics that target me
as a person. They can do that as much as they want, if what I'm saying is
actually true and verifiable, if what I'm saying in terms of what the Government of Canada is doing to Québec
competences. If I'm saying the truth about how the immigration model, imposed
by the Federal through temporary workers and asylum seekers, is actually making
French, as a common language, impossible on the long run and... very strong
factor in the decline of the French language in Québec culture, if the lack of collaboration by the Federal on control
issues, when we are facing giants, such as Netflix. If those factors are true
and verifiable, my opponents, they can say very negative things about me. What
matters is facts, and my mentality is not to create fear. It's just to tell
things as they are, so that we can make decisions that are not based on a fear
of looking at the reality as it is. And the whole history of Canada is very
constant on those issues towards Francophones and towards First Nations. It's
always been a regime that is based on colonialism. And, when you hear the
elected members of the House of commons in Ottawa singing the God Save the
King, we need to understand that they haven't changed, and they will not
change. It's a regime that does not conceive our difference, does not respect
our cultural and linguistic difference. And I think we should all agree in Québec that we... making our own decisions
and we should give the French language some durability, some future. And if we
can agree on those two principles, we're good to go to create a country and get
out of that regime, where we only have a fifth of the votes, and there is no
respect.
Le Modérateur
: ...
Journaliste
: On immigration, specifically, I just want to clarify. Because
Mr. Tanguay says that, essentially, what you're saying is immigrants
aren't welcomed here...
M. St-Pierre
Plamondon :
But
that's not true, but that's false. It's... It's... It's really... I think what
happens is that those who represent the No movement, they're out of arguments.
Why? Because nobody will believe now, in 2024, that Québec will come back in
the Federation of Canada with honor and enthusiasm, as Brian Mulroney once
said. Nobody thinks that Canada is making its policy with any form of respect
towards Québec. So, the arguments of a future Canada that works out for Québec,
they're gone. So, all there is left for them is to distort my sayings in the
hope of creating fear and division, and that's very weak.
So, I will not go into
that and I will continue to say that the best interest of Quebeckers, whether
they are Anglophones, first generation of immigration, second, third, for all
Quebeckers, our best interest is to decide by ourselves and to give the… to the
specificity of Québec, from a linguistic and cultural standpoint, a future. If
we agree on those two principles, we all belong in the Yes camp.
Journaliste :
The day after...
M. St-Pierre
Plamondon :
The
No camp is those who think the policies of the Federal are OK and it's OK to
see a decline in the French language or for those who think that it's OK for
the federal Government to decide instead of the Government of Québec.
Journaliste :
The day...
Le Modérateur :
...
Journaliste :
I just have one. The day after your
speech, some members of the Canadian parties started talking about creating a
committee to look into creating an 11th province in Québec if the
referendum went through. It's... It's... It's... The partition movement is starting
to get active again. Do you have a reaction to that?
M. St-Pierre
Plamondon :
International
law applies, and you get into the basic principles of integrity of territory.
The fact that Québec can and, I think, will become a country with very clear
borders is the fact that there's always been a nation with clear borders. And
so, I think they should just open a book of international law and they'll get
all the answers.
Journaliste :
Why are they doing it, though?
M. St-Pierre Plamondon :
…ask them. I have no contact recently.
Journaliste :
.From your observation of their
movement, why would they...
M. St-Pierre
Plamondon :
To
be clear, I don't observe much their movement.
Le Modérateur :
Merci beaucoup.
M. St-Pierre
Plamondon :
Thank
you.
(Fin à 12 h 10)