(Onze heures trois minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde. Très content de vous retrouver ce matin à l'Assemblée nationale
pour vous parler encore une fois de la crise du logement. Vous allez être
surpris. Si on veut régler la crise du logement au Québec, il faut, bien sûr,
lutter contre la spéculation immobilière, il faut aussi protéger les locataires
contre les évictions, mais il faut aussi, et c'est un incontournable,
construire plus de maisons et de logements partout au Québec.
Un des facteurs, en ce moment, qui
ralentit les mises en chantier au Québec, un des problèmes qu'on a qui fait en
sorte qu'on ne construit pas assez de maisons et de logements, c'est la pénurie
de main-d'oeuvre. Il nous manque de travailleurs et de travailleuses dans le
domaine de la construction.
C'est pour ça qu'aujourd'hui à Québec
solidaire on fait une nouvelle proposition au gouvernement de la CAQ pour
accélérer les mises en chantier au Québec. Vous vous rappellerez qu'on a
proposé, dans les dernières semaines, de diminuer la TVQ sur les constructions
neuves. On ajoute aujourd'hui, donc, une deuxième proposition, un programme
rapide pour que les immigrants temporaires qui sont déjà sur le territoire du
Québec soient encouragés à aller travailler dans l'industrie de la
construction. L'objectif, c'est de construire plus de maisons et de logements
au milieu de la pire crise du logement en 40 ans.
C'est une solution qui est pragmatique,
qui est réaliste. La CAQ a le pouvoir de faire ça demain. C'est ce qu'on demande,
à Québec solidaire, c'est ce qu'on lui propose : utilisons la main-d'oeuvre
immigrante qui est déjà présente sur le territoire du Québec pour aller
chercher des renforts et construire plus de maisons et de logements au Québec. Je
laisse mon collègue Guillaume vous donner les détails de sa proposition.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, Gabriel. Alors, effectivement, actuellement, on estime qu'il manque 7 800 travailleurs,
travailleuses dans le domaine de la construction. Et nous, on propose une
solution novatrice, concrète pour attirer les travailleurs temporaires et les
demandeurs d'asile dans le milieu de la construction, des gens qui sont déjà
ici et qui parlent français.
On a actuellement trois programmes d'immigration
pilotes au Québec, un qui touche le domaine de la santé, avec les préposés aux
bénéficiaires, un autre dans le secteur alimentaire et un autre dans l'intelligence
artificielle. Alors, nous, ce qu'on met de l'avant aujourd'hui, c'est un
quatrième programme pilote. On a vu l'engouement des trois autres programmes,
ça fonctionne, et on propose d'un... d'en créer un quatrième pour qu'on ait ce
même effet d'entraînement, ce même... ce même... cette même vision positive là,
où les gens vont... vont venir dans le domaine de la construction. On pense que
c'est gagnant-gagnant, aujourd'hui, d'utiliser les gens qui sont ici pour
répondre à cette pénurie de la main-d'oeuvre là. C'est de cette façon-là qu'on
va pouvoir améliorer la construction de logements le plus vite possible.
Journaliste : M.
Nadeau-Dubois, est-ce que vous êtes aussi pessimiste que Paul St-Pierre
Plamondon sur l'avenir du Québec au sein de la fédération canadienne?
M. Nadeau-Dubois : J'ai... J'ai
pris le temps d'écouter le discours de M. Plamondon en fin de semaine et,
franchement, je... moi, je n'ai pas de souvenir d'un chef du Parti québécois
avec un discours aussi conservateur. Ce que j'ai...
Des voix : ...
M. Nadeau-Dubois : Ce que j'ai
entendu, c'est un discours empreint de ressentiment. Et je pense que, pour
convaincre les jeunes au Québec de se joindre au projet d'indépendance, pour
convaincre les Québécois et les Québécoises de toutes les origines qui ne sont
pas encore convaincus de la nécessité de faire un pays, je pense que ce
discours-là, ce n'est pas la bonne voie à suivre. Je pense même qu'un discours
comme celui-là, ça peut éloigner bien des jeunes de... du projet
indépendantiste.
Moi, je pense qu'en matière d'indépendance,
je pense que pour construire un pays, là, je pense que l'espoir est plus fécond
que le ressentiment. Puis c'est ça, nous, notre approche. C'est ça, moi, mon
approche pour convaincre des nouvelles personnes de se joindre au projet
d'indépendance.
Journaliste : Est-ce que...
Est-ce que ça s'adressait donc davantage à des personnes plus âgées, les
boomers?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne
veux pas... Je ne suis pas dans la tête de M. Plamondon. Je ne sais pas c'est
quoi... Je ne sais pas c'était quoi, sa stratégie à lui ou son public cible.
Mais nous, on est en campagne, ces jours-ci, pour parler d'indépendance envers
les jeunes du Québec, puis je suis plutôt convaincu que ce qui a le potentiel
de les convaincre de se joindre à ce projet de société là, c'est un discours
positif, un discours empreint d'espoir, un discours où on fait rêver cette
génération-là qu'avec l'indépendance, on pourrait, par exemple, devenir au
Québec le pays le plus vert au monde. Mais le ressentiment, la peur, le
catastrophisme, je ne pense pas que c'est comme ça qu'on va rejoindre les jeunes.
Et c'est un de nos principaux défis comme indépendantistes, rejoindre les
jeunes.
Journaliste : Feriez-vous
partie d'une coalition souverainiste qui ferait cette promotion sur ces
enjeux-là? Embarqueriez-vous dans le train d'un référendum, si c'étaient ça,
les lignes?
M. Nadeau-Dubois : Ce
discours-là ne me rejoint pas. Ce discours-là ne nous rejoint pas, à Québec
solidaire. Après ça, les élections sont dans deux ans et demi, il y a beaucoup
d'eau qui va couler sous les ponts, puis on verra en temps et lieu.
Journaliste : ...M. St-Pierre
Plamondon, il dit : C'est... C'est notre dernière chance, là, 2026-2030,
si on rate le train, après ça, on va entrer dans un processus d'assimilation,
de minorisation.
M. Nadeau-Dubois : Oui, c'est
terminé. C'est terminé. Exact, oui.
Journaliste : Est-ce que vous
êtes d'accord avec son analyse?
M. Nadeau-Dubois : La culture
québécoise sera toujours fragile parce que la nation québécoise est un peu une
île au milieu d'un océan anglophone. Mais la culture... Mais professer une date
d'extinction, je... moi, je... moi, je ne le suis pas, M. Plamondon, quand il
va jusque là. Parce que moi, la culture québécoise que je vois aujourd'hui,
oui, elle a des défis, celui des GAFAM, par exemple, oui, elle a des obstacles
à son épanouissement, mais moi, je ne vois pas une culture à l'article de la
mort.
Cette... En fin de semaine, la littérature
québécoise était mise à l'honneur au salon du livre de Paris, par exemple, ça
ne veut pas dire que tout va bien. Oui, il y a des défis puis il y aura
toujours une précarité, une fragilité à la nation québécoise en Amérique du
Nord, bien sûr, et c'est, oui, une des raisons pour faire l'indépendance du
Québec. Mais, de professer comme ça une date de péremption, une date
d'extinction en disant : Si vous ne suivez pas mon plan de match, par la
suite, c'est terminé, je pense que c'est un discours qui va éloigner beaucoup
de gens du projet d'indépendance.
Journaliste : Donc, elle
peut survivre dans une fédération, la culture québécoise?
M. Nadeau-Dubois : Je pense
que l'avenir de la culture québécoise serait beaucoup mieux servi à...
Journaliste : Mais elle peut
survivre?
M. Nadeau-Dubois : ...à
travers un projet de pays. Et je pense qu'à terme être dans le Canada, c'est
mauvais pour le Québec, c'est mauvais pour notre culture puis c'est mauvais
pour notre langue.
Ceci étant dit, l'histoire du peuple
québécois, c'est aussi une histoire de résilience, où, malgré les... tous les
moments de victoires et les moments de défaite, c'est un peuple qui a réussi,
pas juste à survivre, mais à s'épanouir puis à accomplir de grandes choses.
Puis moi, comme indépendantiste, ce que je pense qui va nous permettre de créer
un mouvement majoritaire au Québec pour la... pour atteindre cette
indépendance-là, c'est un discours qui est positif, qui est empreint d'espoir.
C'est quoi, notre défi, en ce moment? C'est de rejoindre les jeunes et c'est de
rejoindre les gens qui ne sont pas encore convaincus. Est-ce qu'on va rallier...
Journaliste : Êtes-vous moins
pressé, M. Nadeau-Dubois?
M. Nadeau-Dubois : Est-ce
qu'on va rallier notre génération et encore plus les gens plus jeunes que nous
avec un discours comme ça? Je pense que...
Journaliste : Mais en 2022...
M. Nadeau-Dubois : Je pense
que, poser la question, c'est un peu y répondre.
Journaliste : En 2022, lors
de la campagne électorale, lorsque vous parliez d'environnement, on vous
entendait dire : C'est l'élection de la dernière chance.
M. Nadeau-Dubois : Oui, la dernière
chance. C'est vrai, oui.
Journaliste : Donc, la
stratégie catastrophiste, là, comme vous la décrivez, c'est aussi une stratégie
que vous avez utilisée en campagne électorale.
M. Nadeau-Dubois : C'est
vrai, et ça n'a pas très bien fonctionné. Et moi... Et moi, j'ai...
Journaliste : Donc, c'est un
avertissement que vous donnez à M. St-Pierre Plamondon?
M. Nadeau-Dubois : Non, mais...
et moi, j'ai.... moi, j'ai appris de ça. Et je pense que pour mobiliser les
gens derrière un projet d'indépendance du XXIe siècle, je pense que le
ressentiment, ça ne fonctionnera pas. Puis, je pense, ça... je pense que ça
peut repousser. Je pense que ça va repousser des jeunes. Puis on ne peut pas se
permettre de repousser des jeunes, il faut les convaincre d'embarquer.
Journaliste : J'insiste :
Est-ce que vous débarquez du bateau souverainiste, si c'est pour être ça, la
souveraineté?
M. Nadeau-Dubois : Nous, à
Québec Solidaire, on est, depuis notre fondation, un parti indépendantiste puis
on va le demeurer. Mais on a notre vision de ce projet-là. Puis ce qu'a exprimé
M. Plamondon, en fin de semaine, ce n'est pas notre vision, ce n'est pas ma
vision. Et c'est...
Journaliste : Mais il a
aussi...
M. Nadeau-Dubois : Et je
pense qu'il n'y a pas d'avenir pour le projet indépendantiste, il n'y a pas
d'avenir positif dans un discours fondé sur le ressentiment.
Journaliste : Mais il a aussi
dit qu'il fallait créer une vaste coalition bleue pour faire la promotion justement
et gagner le prochain référendum.
M. Nadeau-Dubois : Oui. Bien,
je connais bien des jeunes qui auront...
Journaliste : Allez-vous être
dans cette coalition-là?
M. Nadeau-Dubois : Les
élections sont dans deux ans et demi. Il y a beaucoup d'eau qui va être... qui
va couler sous les ponts. Par ailleurs, j'ai entendu M. Plamondon, lui-même, en
fin de semaine, dire : Il n'est pas question d'avoir des discussions pour
une feuille de route commune avec Québec solidaire. Donc, on verra en temps et
lieu. Mais une chose est sûre, M. Plamondon nous dit vouloir créer une
coalition, moi, je connais beaucoup de jeunes au Québec qui, en entendant le
discours, en fin de semaine, se sont dit : Ça ne me rejoint pas.
Puis je ne suis pas le porte-parole de la
jeunesse québécoise, mais je la fréquente pas mal, puis depuis un petit bout,
puis j'ai ma collègue Ruba qui passe à peu près toutes ses fins de semaine à
faire des conférences sur l'indépendance, et nous, ce qu'on sent sur le
terrain, c'est que le discours du déclin et du ressentiment, ce n'est pas ça
qui va faire embarquer les jeunes dans ce projet-là.
Journaliste : Mais soyons
clairs, mais soyons clairs, là, au... s'il y a un prochain référendum sur la
souveraineté sous un gouvernement dirigé par Paul St-Pierre Plamondon dans
quelques années, allez-vous voter oui?
Journaliste : C'est ça, la
question.
M. Nadeau-Dubois : Moi, s'il
y avait un référendum pour l'indépendance du Québec demain, je voterais oui,
c'est certain. Ceci étant dit, les élections sont dans deux ans et demi.
Qu'est-ce qui va se passer d'ici là? Qui sera élu? Ça, c'est des questions
auxquelles on n'a pas encore de réponses. Et on verra en temps et lieu.
Journaliste : Donc, vous ne
voterez pas nécessairement oui, tout dépendant de...
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
viens de vous dire que moi, s'il y avait un référendum demain matin, je vote
oui, c'est certain. Ceci étant dit, pour ce qui est des relations entre le
Parti québécois puis Québec solidaire, moi, j'ai entendu M. Plamondon, en fin
de semaine, dire clairement qu'il n'y aurait pas de discussion pour une feuille
de route commune. Les élections sont dans deux ans et demi. On verra en temps
et lieu.
Des voix : ...
M. Nadeau-Dubois : Pardon?
Journaliste : Vous n'êtes pas
d'accord? Vous n'êtes pas d'accord que ça en prend une, coalition? Il y en
avait...
M. Nadeau-Dubois : Bien, la
coalition qu'il faut créer, c'est une coalition pour avoir 50 % plus un de
Québécois, Québécoises en faveur de l'indépendance, au-delà des partis. Et, ce
mouvement-là majoritaire au Québec, je pense qu'un discours basé sur le
ressentiment et le déclin ne permettra pas de le créer.
Journaliste : Mais il y avait
des factions, en 1995, qui ne s'entendaient pas, qui ont fini par se rallier,
là.
M. Nadeau-Dubois : Et on
verra... Et on verra pour la suite à partir de 2026.
Journaliste : Est-ce qu'une alliance
de non-agression pour les prochaines élections, est-ce que vous vous êtes
opposé à ça?
M. Nadeau-Dubois : Il n'y a
pas de... Il n'y a pas de discussion en ce sens-là en ce moment ni à Québec
solidaire ni au Parti québécois. M. Plamondon a été très ferme, en fin de
semaine, à l'effet qu'il n'était pas intéressé par de telles discussions. Nous,
ce n'est pas des... ce n'est pas des débats qui ont lieu en ce moment à Québec
solidaire.
Journaliste : ...vos mises en
garde, si vous êtes pour voter oui de toute façon?
M. Nadeau-Dubois : Bien, moi,
je veux que ça marche. Moi, je veux que ça marche, le projet d'indépendance du
Québec. Puis, des discours conservateurs axés sur le déclin et le ressentiment,
je pense que c'est... ce n'est pas une bonne stratégie. Je pense que ce n'est
un bon message, notamment, pour convaincre la génération qui reste largement à
être convaincue, c'est-à-dire les jeunes. Donc, oui, ça me préoccupe. Vous me
posez la question, j'y réponds.
Journaliste : Pouvez-vous
définir «conservateur»?
Journaliste : Oui. Pourquoi
vous utilisez cette étiquette-là, oui?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
je... C'est ce que... Moi, quand j'ai entendu le discours de M. Plamondon,
c'est la... je ne suis pas si vieux que ça puis je n'ai pas entendu des
discours de tous les chefs dans l'histoire du Parti québécois, mais des chefs
du PQ dont moi, je me souviens, c'est pas mal la prise de parole la plus
conservatrice que j'ai entendue. C'était un discours qui était... qui était
tourné vers le passé, un discours qui était, je trouve, empreint de
ressentiment. Et moi, je pense que, pour créer un pays, l'espoir, c'est plus
fécond que le ressentiment.
Journaliste : Rappelez-moi,
sur le référendum, justement, vous, est-ce que c'est d'ici la fin de la
décennie, ce que vous proposez?
M. Nadeau-Dubois : Depuis la
première élection de Québec solidaire, on a toujours eu la même proposition :
une assemblée constituante rédigeant une nouvelle constitution pour le Québec.
Cette constitution-là serait soumise à un référendum, à une... à 50 % plus
un, à l'intérieur d'un premier mandat.
Journaliste : Sur le pont de
l'île d'Orléans, qui va coûter de près de 3 milliards, je voudrais vous
entendre là-dessus, là. Est-ce que vous trouvez que c'est acceptable? Et
qu'est-ce que ça dit sur un éventuel troisième lien?
M. Nadeau-Dubois : Je pense que,
comme beaucoup de gens, quand j'ai vu le chiffre, ce matin, j'ai sursauté.
C'est beaucoup d'argent. La question à se poser, c'est : Pourquoi en
est-on rendus là? Puis on connaît la réponse. La CAQ a tergiversé pendant des
années à annoncer un nouveau pont parce qu'ils essayaient de faire rentrer ce
projet-là à l'intérieur d'un autre, le troisième lien. Et, si on avait procédé
plus rapidement avec le pont de l'île d'Orléans, la facture serait pas mal
moins grosse aujourd'hui.
Journaliste : Sur le
logement, c'en est où, le projet de loi pour l'élargissement de la loi
Françoise David?
M. Nadeau-Dubois : Il y a une
rencontre aujourd'hui entre ma collègue Christine Labrie, mon collègue Andrés
Fontecilla et la ministre Duranceau pour discuter des prochaines étapes. Donc,
les discussions se poursuivent, et je demeure optimiste.
Journaliste : O.K. Est-ce
qu'on a des développements par rapport au projet de loi lui-même, si... Est-ce
qu'il pourrait être appelé prochainement? Est-ce que...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
écoutez, la rencontre, elle va avoir lieu, là, dans les prochaines heures.
Donc, pour le moment... Pour le moment, il n'y a pas eu de développement, sinon
qu'on a une date de... qu'on a une rencontre aujourd'hui.
Journaliste : Mais c'est les
leaders qui décident de l'agenda législatif. Là, vous allez plus discuter du
contenu du projet de loi? Est-ce que vous pourriez laisser aller...
M. Nadeau-Dubois : Je pense
que la priorité... Je pense que la priorité, c'est de discuter du contenu. La
priorité, c'est de discuter du fond de l'affaire, qu'est-ce qu'on doit faire au
Québec pour mieux protéger les aînés vulnérables contre les évictions. C'est le
sujet qui sera discuté aujourd'hui par ma collègue... mes collègues Christine
et Andrés et la ministre Dureanceau. Par la suite, les leaders prendront le
relais pour planifier la suite des travaux au niveau parlementaire.
Journaliste : Petite précision,
là, sur le mot «conservateur». Est-ce que... dans votre tête, est-ce que vous
utilisez le mot «conservateur» en lien avec le fait que M. Paul St-Pierre
Plamondon a aussi parlé d'immigration dans le cadre de... C'est-tu dans...
M. Nadeau-Dubois : Ça... Je
dirais que ça en fait... ça en fait... tu sais, quand je parle de... d'un
discours qui est... que je trouvais conservateur, quand je parle d'un discours
où il y avait de la... il y avait de la peur, il y avait du ressentiment, oui,
ça... ça en fait partie.
Nous, faire... Pour nous, l'indépendance
du Québec, ce n'est pas un projet défensif contre les personnes immigrantes qui
choisissent le Québec. Pour nous, l'indépendance, c'est un projet qui doit être
tourné vers l'avenir, qui doit être empreint d'espoir, qui doit être une
promesse de construire un meilleur Québec, de construire le pays le plus vert
au monde, un pays de justice sociale, d'égalité entre les hommes et les femmes.
Nous, c'est ça, le projet qu'on porte. Et un... Et un... Et un discours qui
présente l'indépendance du Québec d'abord comme un projet défensif, c'est... ce
n'est pas notre tasse de thé puis ça ne nous rejoint pas. Puis j'ai la
conviction qu'il y a bien des jeunes Québécois, il y a bien des jeunes
Québécoises que ça ne rejoint pas.
La Modératrice : On passe en
anglais.
Journaliste
: The new bridge that will be built, finally... I remember, like,
being at the announcement, several years ago, and the amount was not as much
for l'île d'Orléans. So, the
cable State bridge close to $3 billion, is it... How do you see, like, the
amount?
M. Nadeau-Dubois : When I woke up this morning, I think I had the same reaction as
everyone in Québec : it's
a… it's a big amount, it's an impressing number. The question we should have… we should ask is : How did we get there? And
we got there because the CAQ delayed the project. And they delayed the project
because they wanted to make that project fit in their pipe dream of the third
link. We lost a lot of time and we lost a lot of money with all those
flip-flops from the CAQ around the third link. We should have launched that
project years ago, and that's one of the reasons why the bill is so high today.
Journaliste
: And the speech of Paul St-Pierre Plamondon on Sunday, for you, it
was like a speech that may basically scare people, fright them, get them away?
M. Nadeau-Dubois :
I listened to the speech of Mr. Plamondon, and the first thing that came to
my mind was : I don't have... I don't remember a leader of the Parti
québécois doing a speech that is as conservative as what I heard on Sunday. It
was a speech that was very... a very negative tone in that speech. And I think
that hope and a dream of a better society is... has more potential to reach
younger Quebeckers and to reach, frankly, all the Quebeckers that are not
already convinced. That's the job we are giving ourselves, at Québec solidaire,
trying to convince people that are not already for independence to join that
project. And I don't think that that type of speech will help us. I think
indeed that it will... not scare but «repousser». How do you say «repousser»?
Journaliste
:
...
M. Nadeau-Dubois :
I think it will repulse...
Journaliste
:
...
M. Nadeau-Dubois :
I think it will push away, that's the good word, I think it will push away some
Quebeckers, especially the younger generation that wants
us to succeed in the challenge against climate change, that want a better, a
more just, a most fair society. And a speech like that, that was very defensive
and turned backward, I really… I honestly, in my heart, don't think it's the
type of speech that will convince younger Quebeckers to join that movement.
Journaliste
: He invites you to join the big… the big umbrella for the yes, under
the umbrella for the yes. Are you willing to... is QS willing to get aboard
with the PQ?
M. Nadeau-Dubois : Mr. Plamondon had the question yesterday and he was... yesterday, on Sunday. So, Mr. Plamondon had
the question on Sunday about was he willing to have
discussions for a common... a shared plan towards independence, and he was very
clear that it was not... he was not interested in doing so. and there is no
debate or discussions inside Québec solidaire on that issue right now.
Journaliste
:
What did you think, as well, almost a day after, Mr. St-Pierre Plamondon's talk
about a referendum, there is the Canadian parties talking about creating an
11th province and partition of Québec. I mean this happened in the last
referendum as well, this sort of... What would you think of that?
M.
Nadeau-Dubois : Yes. Well, every Quebecker has
the right to form a party and to promote his ideas. And in a democracy, it's
OK. But, honestly, for the moment, it looks like a very small initiative and… But
I respect their right to express their opinion.
Journaliste : Just on the PQ, I'd like to hear from you, Mr. Cliche-Rivard. In
terms of their idea on immigration, this concept of putting a pause on temporary
immigration and also just the rhetoric in general, what do you make of it?
M.
Cliche-Rivard : They were first the proposal
of the pause, which you mentioned, which was pretty covered. And then, during
the day, I felt that position was moving, wasn't the same. We kind of
understood finally that it wasn't that much of a pause, but keeping the
numbers...
Journaliste
:
A freeze?
M.
Cliche-Rivard : A freeze, but it was more like
keeping the numbers like they are, which, frankly, is not news. It's something
we've been asking ourselves for many weeks and months now, to reduce temporary
immigrants. So, I think, with regards to immigration and similar to the
proposal we're making today, we need to be very serious and very concrete on
the measures we're putting forward. And, once we push those measures, we need
to be strong on them and to defend them and not to modify the exact proposal
we're making during the day.
Journaliste
:
I'd like to ask you about this proposal that you're making this morning as well.
Why are you taking this approach? And what can be done to make sure that, you
know, if this is done, that the immigrants won't... that they won't be
exploited like we see sometimes with the temporary foreign workers?
M. Cliche-Rivard : Best access for less exploitation is access to permanent residency.
Temporary workers, closed work permits, this is something that we are hardly
against and we're... Actually, closed work permit, we saw with the UN experts
stated, last fall, that this is very concerning from us. So, accessing
permanent residency for those workers, with the program we're putting forward,
I find this the best way to avoid that.
But, at the same time,
we're making very positive proposals and we're trying to give the best
solutions that we're having with the people we're having now. We find that
there's a shortage of workers and we find that we have workers here, asylum
seekers or other ones that want to contribute to our society, and let's… let's…
let's have a win-win, let's make sure they can contribute to the best of our
crisis here in the… this sector, and let's make sure it's positive as much as
we can.
Journaliste :
C'est quoi votre position sur la partition du Québec?
M. Nadeau-Dubois : On est contre,
bien sûr...
Journaliste : Sur les
annonces du jour, vous avez parlé des corporatifs syndicaux.
M. Nadeau-Dubois : On a
pris... Mon collègue, Guillaume, a très bien fait son travail. Il a consulté de
nombreux acteurs du milieu de la construction, du côté syndical et du milieu
patronal. Et, dans les deux cas, on a reçu des échos positifs. Bien sûr, on
n'est pas leur porte-parole, ça fait qu'on va les laisser commenter notre
proposition...
Journaliste : Les «Rambo»
Gauthier de ce monde, vous ne craignez pas qu'ils vous disent: Non, non, ça,
c'est une chasse gardée régionale...
M. Nadeau-Dubois : Nous,
on... Bien, on n'a pas parlé à «Rambo» en personne, mettons. Non, mais
sérieusement, Guillaume a très bien travaillé, comme il travaille toujours très
bien ses propositions par ailleurs, et il a parlé au mouvement syndical, il a
parlé à des organisations patronales du secteur de la construction et les
échos, les échos préliminaires qu'on a, c'est une proposition qui est très bien
reçue de part et d'autre. Vous pouvez les solliciter pour des commentaires si
vous voulez en savoir plus. Merci.
M. Cliche-Rivard : Merci,
tout le monde.
(Fin à 11 h 26)