(Onze heures quarante-huit minutes)
M.
Bérubé
: Bonjour,
tout le monde. D'abord, le député de Matane que je suis vous informe que je
suis inquiet, tout comme la population, de la situation à l'école secondaire.
Il semblerait, selon Radio-Canada, que le danger est écarté, mais j'ai hâte d'en
savoir plus sur ce qui s'est passé, des témoignages inquiétants sur cette
opération policière. Je veux remercier les policiers de la Sûreté du Québec d'avoir
accouru aussi rapidement et je souhaite un dénouement heureux pour cette
opération qui vient, à nouveau, ébranler une communauté qui l'est depuis
quelques semaines.
Concernant l'éclipse d'hier, écoutez, j'aurais
aimé, comme le premier ministre ou le ministre de l'Éducation, participer à une
activité pédagogique avec des élèves. Ça n'a pas été possible parce que les
deux commissions scolaires, centres de services scolaires, ont fermé les
écoles. Donc, je n'ai pas eu le droit à cette expérience, et les jeunes non
plus. C'est une erreur importante. Je pense que toutes les écoles auraient dû
demeurer ouvertes. Le ministre avait ce pouvoir avec la loi 23, adoptée en
décembre dernier, article 40, il peut renverser toute décision d'une
direction des centres de services scolaires, d'autant plus que c'est lui qui
les nomme maintenant. Alors, c'est manqué, c'est triste pour les élèves. Et ce
n'est pas comme si ce n'était pas prévisible dans le temps, une éclipse
solaire.
Donc, je termine en vous disant que, l'an
dernier, à notre demande, sur deux enjeux, que ce soit l'interdiction de la
téléphonie cellulaire, du téléphone cellulaire ou de la prière dans les écoles,
le ministre a envoyé des avis, puis c'est devenu universel. C'est devenu la
mesure proposée et imposée par le ministre de l'Éducation. Là, il a choisi de
ne pas le faire. C'est une erreur, et c'est une très mauvaise note dans le
cahier du ministre.
M.
St-Pierre
Plamondon :Merci, Pascal. À nouveau,
sur le thème du manque de planification du gouvernement dans plusieurs
dossiers. Sur la question des écrans, j'ai beaucoup de difficulté à comprendre
la position du ministre Carmant, à savoir qu'on va continuer à observer les
choses, alors que, dans plein de juridictions à travers le monde, on prend la
mesure, avec sérieux, là, de ce phénomène-là et on agit. Donc, il y a plusieurs
solutions sur la table, qui nous viennent d'autres juridictions. Et je suis
vraiment impressionné du nombre de parents, de professeurs, d'experts qui
prennent la parole, en ce moment, pour dire : Il n'y a pas de doute, c'est
un enjeu important de santé mentale et de santé physique pour nos jeunes. Donc,
on va continuer à talonner la CAQ.
Et ce qui m'amène à un autre sujet de
planification... d'absence de planification par le gouvernement, la sécurité à
Montréal, plus spécifiquement, dans le métro. On a vu une agression gratuite
faite par quatre jeunes, dont le plus jeune avait 13 ans, poignarder un homme
sans défense dans le métro. On se rappelle qu'il y a trois semaines, c'était le
père d'Alexandre Champagne qui a été agressé. On a vu la fille de Richard
Martineau être victime d'une attaque, fin janvier, à la station Crémazie. Un
homme de 27 ans a été attaqué au couteau, mi-mars, un homme de 45 ans, à la
station Beaudry. Comme député à Montréal, je reçois plusieurs témoignages comme
quoi la population peut perdre confiance et cesser de prendre les transports
collectifs si elle n'a pas le sentiment d'être en sécurité. Or, qu'est-ce qu'a
fait la CAQ? On a mis fin à l'équipe de concertation communautaire du SPVM, qui
a perdu son financement il y a à peine un mois. Et, précisément, le rôle de
cette escouade-là, c'était en lien avec la société civile, le communautaire,
avoir une escouade, à pied, pour prévenir les problèmes avant qu'ils soient
graves, notamment dans les transports collectifs.
Donc, on ne veut pas que Montréal devienne
un Baltimore. Il y a une dégradation de la sécurité à Montréal. Le Parti
québécois le prend très au sérieux, on a fait plusieurs propositions en ce sens-là.
Mais, à court terme, on demande immédiatement au gouvernement de remettre
rapidement sur pied l'équipe de concertation communautaire du SPVM... ce sont
des policiers qui patrouillaient, notamment, alentour des métros... constituée
de 33 policiers et cinq conseillers civils. Tout de suite, on doit remettre sur
pied cette escouade-là. De plus, je demande au gouvernement de bonifier les
ressources de l'équipe du métro, d'intervention et de concertation, parce que
le sentiment d'insécurité, en ce moment, il n'est pas théorique, il est basé
sur des faits qui sont absolument inacceptables, et chaque palier de
gouvernement, dans ce dossier-là, doit être responsable, doit prendre ses
responsabilités, pas seulement faire des communications. Ce sont tous des
exemples qu'on ne devrait pas accepter dans notre société.
Journaliste : Sur l'éclipse,
hier, le gouvernement a plaidé l'autonomie des centres de services et des
commissions scolaires. Donc, pour vous, ce n'était pas la bonne chose à faire?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, comme l'a dit mon
collègue Pascal Bérubé, c'est parce que le gouvernement vient de s'octroyer ces
pouvoirs-là, et une planification à la grandeur du Québec, pour que ce soit un
événement heureux pour les élèves, était possible et nécessaire, surtout qu'on
le sait longtemps à l'avance. Moi, j'ai vécu, hier, un moment grandiose, qui
nous rappelle que, dans l'ordre de l'univers, dans l'histoire, on n'est pas
grand-chose et que l'univers est splendide et grandiose. La lumière, la chute
de température, toute cette expérience-là était unique, et ça passe une fois
dans une vie. Il y avait moyen de planifier ça de manière à ce que nos élèves
soient en sécurité, mais qu'on en tire, tous et chacun, un bénéfice d'avoir
participé. Et je suis très curieux de savoir c'est quoi, les explications du
gouvernement.
Journaliste : ...perdues, là.
M.
St-Pierre
Plamondon :Des?
Journaliste : Des carrières
perdues, là.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, c'est surtout des
occasions d'éducation perdues. C'est des moments, aussi, rassembleurs. J'étais
au cégep Édouard-Montpetit. On sentait l'effervescence chez les jeunes. Ça
rassemble, les gens s'en parlent. Donc, pourquoi exclure certaines écoles d'un
moment aussi pédagogique, aussi fort, par manque de planification? Mais c'est
comme dans tant d'autres dossiers, malheureusement, avec la CAQ.
Journaliste : ...renverser la
décision des centres de services scolaires...
M. Bérubé : C'est dans la
loi.
Journaliste : ...banaliser l'utilisation
de ce pouvoir-là?
M. Bérubé : C'est quand même
un enjeu d'importance. Fermer une école, ce n'est pas un geste à prendre à la
légère. Donc, on a manqué une autre journée. Ça aurait pu très bien se gérer,
ça n'a pas duré si longtemps que ça. Il y a des écoles qui l'ont très bien
fait. D'ailleurs, le premier ministre en a été témoin, le ministre de l'Éducation.
Fermer, là... C'est toujours le dernier recours, fermer une école. Donc, le ministre
avait son premier test, en 2024, avec la loi qu'il a demandée lui-même. Je veux
dire, jamais un ministre n'a demandé autant de pouvoirs pour lui-même. Il les a
obtenus. Premier test, il laisse ça à des non-élus, parce qu'il a aussi aboli
les commissaires. Ça fait qu'on se retrouve dans un fiasco, qu'on ne peut pas
reprendre. Contrairement à une journée pédagogique ou à une journée d'examens,
on ne peut pas la reprendre, là. L'éclipse ne reviendra pas, là. Donc, c'est
manqué, puis c'est triste pour les élèves. C'est ça qu'on a à dire.
Journaliste : ...le message
du premier ministre, son ouverture à propos des droits des aînés en logement?
M.
St-Pierre
Plamondon :Tant mieux.
Journaliste : Vous aviez
reproché à QS d'avoir négocié mollo, là, sur la loi Françoise David. Vous aviez
dit que vous, vous aviez négocié plus fermement.
M.
St-Pierre
Plamondon :Exact.
Journaliste : Puis d'ailleurs,
avant que je pose ma question, vous, vous aviez obtenu quoi en échange?
M.
St-Pierre
Plamondon :Il y avait une fermeture
complète pour un changement législatif quelconque à ce moment-là. Ce qui a été
négocié, donc, puis on n'était pas au courant, parce qu'évidemment il y a des
discussions, de toute évidence, entre Québec solidaire et la CAQ seulement, c'était
que le projet de loi pouvait être appelé. Donc, dans ce dossier-là, ce que le
Parti québécois veut jouer comme rôle, c'est qu'on... s'assurer qu'on ne se
contente pas de mises en scène. D'ailleurs, je note que certains journalistes
ont pris note, en Chambre, de la pièce de théâtre où Gabriel Nadeau-Dubois a
fait semblant d'être surpris que sa loi ait été appelée, alors que tout ça est
négocié et ficelé à l'avance.
Journaliste : ...vous n'aviez
rien obtenu en échange dans les négos. Vous, vous avez eu zéro.
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, on avait obtenu
certains... je vais intervenir sur ce qu'on avait négocié, mais on n'avait pas
obtenu ce qu'on voulait, c'est-à-dire, sur la cession de bail, un changement de
cap du gouvernement, un certain nombre de changements importants. Et ce qu'on
veut jouer comme rôle... Puis j'ai été critique de l'aspect mise en scène, mais
j'ai également dit que, s'il y avait une quelconque lueur d'espoir, dans ce
dossier-là, de faire changer d'idée le gouvernement, qui était complètement
fermé en décembre dernier, nous allons tout miser. Donc, dans la mesure où le
premier ministre dit qu'il a une certaine ouverture... Je ne sais pas ce que ça
vaut, mais je vais poser un geste en Chambre et je vais faire le suivi, en
espérant que ce soit vrai.
Journaliste : ...du théâtre,
selon vous? Est-ce que tout ça était une pure et simple mise en scène, un
moment médiatique, comme vous l'avez dit?
M.
St-Pierre
Plamondon :Il y a une partie mise en
scène, qui a été notée par les journalistes, c'est-à-dire faire semblant que l'un
est surpris, alors que tout ça est négocié. Je ne le sais pas, ce qui se dit
entre la CAQ et Québec solidaire. Clairement, je ne suis pas invité. Mais je me
suis engagé à ce que, s'il y avait une lueur d'espoir de protéger les aînés au
niveau des évictions, je donnerais tout ce que j'ai. Je vais le faire cette
semaine. Dans l'espoir que ce soit vrai, cette ouverture du premier ministre, je
vais tout donner pour que ça se transforme en des résultats.
Journaliste : Si tel est le
cas, reconnaissez-vous que, quand même, cette pièce de théâtre aura amené ce
sujet-là dans l'actualité, puis aura mené à une déclaration d'ouverture de la
part du premier ministre? Pouvez-vous accorder ces crédits-là?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
mais mon rôle, là-dedans, c'est de m'assurer qu'on ne reste pas dans le théâtre
ou la mise en scène, et qu'on obtienne un résultat, et c'est important qu'il y
ait un des partis qui joue ce rôle-là. Puis, ensuite, clairement, il y a une
coordination entre Québec solidaire et la CAQ. Si ça peut mener à la protection
des aînés, nous, on va jouer notre rôle de mettre une pression pour obtenir des
résultats, parce qu'on valorise plus les résultats que les intentions.
Journaliste : Mais M. Bérubé
avait dit que QS s'était fait complètement avoir. La semaine passée, c'est ce
qu'il a dit, M. Bérubé, que QS s'est fait complètement avoir.
Journaliste : Vous n'êtes pas
allés trop loin, trop vite, la semaine passée, avec vos déclarations, vous
deux?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
on maintient ce que...
Journaliste : ...vous étiez
beaucoup plus sévères que ça, la semaine passée... les deux, ensemble, là.
M. St-Pierre Plamondon : On
est sévères sur la partie mise en scène et coordination entre la CAQ et Québec
solidaire, qui ne correspond pas à des résultats pour les aînés. Mais on a
également dit, dans le même... dans la même phrase ou deux, là, que, s'il y
avait une lueur d'espoir pour protéger nos aînés, notre position était claire,
on était en faveur de cette loi-là, et qu'on allait collaborer et tout donner.
Dans la mesure où le premier ministre a eu des échanges avec Gabriel
Nadeau-Dubois, et ça l'amène à dire : Il y a une certaine ouverture — je
ne sais pas ce que ça veut dire — nous allons tout faire pour que ça
se transforme en des résultats. Mais ce n'est pas malsain, dans les
circonstances, qu'il y ait un des partis qui dise...
Journaliste : ...la semaine
passée, là.
M. St-Pierre Plamondon : On
maintient notre position. Il y a une partie théâtrale, qui a été notée par les
journalistes, mais, si tout ça peut donner un résultat, on va tout donner pour
que les aînés soient gagnants là-dedans. Mais on ne se satisfera pas de moins
qu'un changement pour les aînés.
Journaliste : Est-ce qu'il y
avait de la jalousie dans vos interventions?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
je pense que c'est vraiment une lecture qui a été corroborée, d'ailleurs, par
certains journalistes qui observaient. Ça fait partie de la joute
parlementaire. Moi, ce qui m'intéresse là-dedans, c'est : Est-ce que ça
donne un changement pour mieux protéger les aînés, oui ou non? Et je pense que
c'est une bonne chose que le Parti québécois ait une posture qui est axée sur
les résultats, et non pas sur les communications et les intentions. Ça permet
de maintenir la pression, et c'est ce qu'on va faire.
Journaliste : On n'a jamais
de garantie d'un résultat dans ce genre de processus, là. Est-ce qu'il faut
abandonner ce type de processus là sous prétexte qu'on n'a pas de garantie de
résultat?
M. St-Pierre Plamondon : Je
n'ai pas dit ça. Moi, je n'ai pas dit ça.
Journaliste : Bien, c'est un
peu ce que vous dites.
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Journaliste : Vous dites que
c'est du théâtre, parce qu'il n'y avait aucune garantie que ça mènerait à
l'adoption d'une loi.
M. St-Pierre Plamondon : Il y
a une partie qui est de concert, Québec solidaire et la CAQ, où on a fait
appeler un projet de loi, ce qui ne signifie pas un changement législatif.
Notre rôle, là-dedans, c'est de dire : Vous pouvez vous entendre sur ça,
mais ça ne changera rien pour les aînés. Nous, ce qu'on veut, c'est un
changement pour les aînés. Dans la mesure où la CAQ est prête à consentir
davantage qu'un projet qui est simplement appelé, on va... vous allez voir, cette
semaine, on va embarquer dans le dossier, de toutes nos forces, pour obtenir un
résultat.
Journaliste : Northvolt. On
apprend que les hauts fonctionnaires qui recommandaient un BAPE n'ont pas été
écoutés. C'est la prérogative du gouvernement ou c'est un scandale de mépris?
M. St-Pierre Plamondon : Le
gouvernement a le droit de ne pas suivre l'avis des fonctionnaires, comme
Justin Trudeau n'a pas suivi l'avis de ses fonctionnaires lorsqu'il s'est fait
dire que ses seuils d'immigration démesurés allaient créer une grave crise du
logement. Seulement, quand on ne suit pas l'avis de ses fonctionnaires, qui ont
étudié la question dans le détail, on est responsable de tout le reste après. Et
qu'est-ce qu'on voit dans Northvolt — et ça doit être très, très
difficile, comme position, pour cette entreprise-là — c'est que le
gouvernement du Québec n'a pas planifié et manque de transparence dans plein
d'aspects, notamment cette question-là, mais d'autres questions, comme la
protection de l'environnement. Qu'est-ce qui va arriver de la rivière
Richelieu? Qui s'occupe de protéger cette rivière-là? Quelles garanties on a?
Qu'est-ce qui est arrivé de la question d'acheter québécois pour Northvolt?
Et c'est vraiment... Du côté du
gouvernement, il n'y a pas de transparence. Une chance que les journalistes
font du travail pour resituer la situation, mais ce n'est pas normal qu'on
apprenne au compte-gouttes des choses comme celles-là. Donc, à ce stade-là, le
ministre a l'entière responsabilité des conséquences d'un projet qui est le
plus gros investissement en fonds publics depuis des décennies, pour lequel on
ne s'est pas posé les questions de base en environnement. On a choisi d'ignorer
l'avis des fonctionnaires, et de ne pas faire de BAPE.
Journaliste : ...vous
entendre aussi sur ce que les libéraux disent sur les zones inondables. Ça
pourrait avoir un énorme impact sur beaucoup de propriétaires riverains en zones
inondables. Est-ce que c'est un enjeu que vous partagez?
M. Bérubé : C'est déjà le
cas. Desjardins n'a pas attendu pour ne plus assurer, ne plus financer un
certain nombre de sites. Donc, oui, ça a un impact sur toutes les régions
côtières au Québec. C'est notamment le cas dans ma circonscription. Donc, le
plus tôt, c'est le mieux, il faut dire la vérité aux propriétaires, quel est
l'impact. Il y a un impact financier qui est très important pour le Québec. Ça pose
la question, aussi, de l'érosion des berges. Qui s'en occupe? Québec, Ottawa? Ce
n'est pas clair. Mais le fleuve Saint-Laurent gagne du terrain, c'est le cas de
le dire, et les propriétaires en perdent, et perdent beaucoup d'argent. Donc, le
plus tôt sera le mieux. Vous pouvez compter sur nous.
Journaliste : ...c'est ce qui
est réclamé, là...
M. Bérubé : Bien, absolument,
c'est la meilleure façon d'y arriver. Mais c'est surtout... faisons-le
rapidement, parce que les gens sont inquiets. Ils sont capables de voir, dans
les grandes marées, à chaque automne, qu'ils perdent vraiment du terrain et,
dans certains cas, bien, ils sont obligés d'être relocalisés. À Matane, le
nombre de résidences... ou à Sainte-Flavie... est assez important. Ça va
changer, de façon importante, la configuration des villages, voire même de la
route 132. Alors, imaginez l'impact pour une région comme le Bas-Saint-Laurent
et la Gaspésie. Alors, on a de l'expertise assez fine là-dedans, au Parti
québécois, et on va y participer, avec plusieurs questions importantes, à court
terme, pour les citoyens.
Journaliste : Est-ce que vous
vous rangez derrière le ministre de la Santé, qui demande aux médecins de
famille de prendre en charge plus de patients vulnérables, ou du côté des
médecins de famille, qui voient là-dedans une attaque envers leur autonomie
professionnelle?
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui. Je pense qu'il faut
être prudents dans ce dossier, parce que la CAQ dit vouloir réduire la charge
administrative des médecins, mais, en même temps, on ajoute de la paperasse
quand un médecin veut prendre un patient orphelin. Donc, je pense que la charge
administrative, non seulement sur les médecins, mais sur les infirmières, sur
toutes sortes de professions, elle est dénoncée depuis longtemps. Donc, on va
prendre le temps d'étudier cette question-là, mais dans la perspective de
laisser les gens travailler sur ce pour quoi ils ont été engagés, parce que, de
manière généralisée, en ce moment, dans l'État, le nombre de contrôles et de
paperasses est démesuré par rapport au temps qu'il reste pour faire ce pour
quoi on est payés.
Journaliste : Juste une
petite question sur... Je reviens sur le point de presse que vous avez fait,
là, il y a près de deux semaines, où on a parlé du fameux troisième lien. Il y
a votre candidate, là, Jeanne Robin, qui a dit qu'elle n'avait jamais senti
qu'il y avait de l'appétit, au Parti québécois, pour un projet autoroutier.
Est-ce que... Mais... Vous avez eu des articles qui ont été écrits à la suite
de votre point de presse, mais, aujourd'hui, est-ce que vous pouvez dire qu'en
2026 il n'y aura pas de projet autoroutier proposé par le Parti québécois, ou
il va y en avoir un?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je corrobore à 100 %
ce que Jeanne Robin a dit. Puis, si vous avez suivi la campagne électorale, là,
il n'y a, en effet, pas d'appétit pour un lien autoroutier, parce que ce n'est
pas ce que les experts nous disent... serait le plus bénéfique pour Québec.
Donc, le reste, j'ai tout dit, là-dessus, ce que j'avais à dire, lors de... du
dernier point de presse.
Journaliste : Les questions
étaient sur votre position à venir, puis vous répondiez constamment en parlant
de votre position passée. Tu sais, vous avez dit : On va revoir notre
position.
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, mais je suis souvent
pris dans cette difficulté-là quand on me demande de livrer du travail que...
qu'on n'a pas complété, à la lumière de variables que je ne contrôle pas, dont
la Caisse de dépôt. La raison de ma réponse, c'est que... Vous voulez savoir ma
position pour 2026. Pour l'instant, la position en vigueur, c'est celle de
2022, puis on avait bien fait notre travail, je crois. Mais, en prévision de
2026, la variable qu'il me manque, c'est : Qu'est-ce que toute cette
histoire de renvoi à la Caisse de dépôt, de procrastination, d'études qu'on met
à la poubelle, à coup de 100 millions, dépensés pour rien... où serons-nous
rendus? Est-ce qu'il y aura des engagements fermes ou des choses déjà débutées
par le gouvernement? J'en doute. Mais ça arrive, quelquefois, où est-ce qu'on
me pose des questions sur du travail qu'on veut faire avec rigueur, avec toutes
les variables, en temps utile. Donc, soyez certains que nos orientations n'ont
pas changé, et le travail est à compléter pour...
Journaliste : ...pour vous,
est-ce que ça doit être réservé au transport en commun, un troisième lien, d'un
point de vue idéologique, environnemental?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, le seul principe
directeur, qui n'est pas idéologique, là, mais qui est fondateur, au Parti
québécois, c'est : on consulte un grand nombre d'experts, on consulte la population,
et c'est sur cette base-là qu'on amène ce qu'on croit être le meilleur projet.
Et cette méthode de travail là, elle est exigeante, parce que ça veut dire
qu'il y a du travail avant de proposer quelque chose, ce que la CAQ n'a pas
fait. Elle a pris des idées puis elle a pitché ça sur un coin de table. C'est
ça qu'on ne veut pas être en politique. Donc, oui, on va refaire un travail
rigoureux, avec d'autres consultations, pour arriver avec la meilleure offre
possible pour Québec lors de l'élection de 2026.
Le Modérateur : ...passer en
anglais.
Des voix : ...
Journaliste : ...c'est que ça
se pourrait qu'il y en ait, des autos, en fait, si c'est ce que les études
disent.
Le Modérateur : Cathy.
Journaliste : Eh! troisième
lien. Can I jump in English? Do you mind? I would like to... Mr.
Legault posted, on a social media, like, a nice picture, a nice photo of him
with seniors, talking about Bill 198, without saying he would adopt it, and
then we also saw him, like, eating an African speciality, a few days ago,
pretending he's going...
M. St-Pierre
Plamondon : So, what connection do you make
between the two of them?
Journaliste
: Do you have the impression that he's trying to bounce back after a
series of...
M. St-Pierre Plamondon :
Of course, of course. Every politician
tries to bounce back every week, but how much result can you gain only through
communications? I mean, the role of a government, and of any politician, is to
achieve good public policies in order to improve the life of the citizens. If
you can't achieve that, you can go to a restaurant, and try a meal you've never
tried before, and you can take pictures that look good, at some point, it doesn't
work, because that's not what you're hired for. You're hired to improve the
quality of life of your co-citizens, and that, the CAQ does not cut it, does
not achieve the objective.
Journaliste :
You're going to have a scrum in a few
hours from now. It is the first scrum in front of us, at the journalists
covering the National Assembly since March 13, so, almost a month. Regarding
the OQLF, when we talk about public policies, did you see the latest study of
the OQLF regarding the use of French in public space?
M. St-Pierre
Plamondon :
Yes.
Journaliste :
O.K.. What do you think about the...
But that was done in 2022, before Bill 96 was adopted, and also, during the
pandemic, when we had less interactions with people. So, do you think it's too
optimistic...
M. St-Pierre
Plamondon :
Yes.
You have...
Journaliste :
...the results are too optimistic, and
the CAQ is too optimistic?
M. St-Pierre
Plamondon :
Well,
here's what I know. I know that the methodology of this exercise and the
previous exercise is not the same, and it's not the same company, so, you can't
take the two together and say: Oh! it's improving or it's not improving. It's
not the same methodology. There seems to be also an issue in a methodology
where the number of people who actually accept to participate is very limited,
because it creates a bias in trying to capture what's actually going on,
because you only have, I think, 35 or... I'll get the figure, but I think it's
around 35% of people who answered: Yes, I want to participate. Those people are
more interested in those topics. So, there's a few questions, and, on those
issues, though, then, I rely on Statistics Canada, who tell us that the
language at work, the language of cultural consumption, the language at home,
the French language is declining. Those are, I think, figures that are not from
a sovereigntist movement, and they're pretty clear, and that...
Journaliste :
...
M. St-Pierre
Plamondon :
Yes,
but there are issues around the methodology. I leave it to experts in those
topics of methodology. But, no, I think it might be optimistic, because of
those methodology issues.
Journaliste :
On screen time, you have young children
yourself. What do you think... Where will this go in the future if no
legislation is introduced...
M. St-Pierre Plamondon :
I do not accept that no legislation
will be voted while Florida, Sweden, France, Netherlands, who else... Everybody
is understanding it's a very serious health issue for our kids. It's our
future. So, I really don't understand how a government whose question about its
inability to foresee things, to do minimal planning on certain issues, on that
important issue, once we've heard all experts saying "we must do
something", will answer, will respond just by saying: We're not going to
do anything, we're just going to look at how things evolve. Never am I going to
accept that, and I expect the Government to move forward and come with concrete
actions, changes, important changes at the school, where the screen should be
limited as much as possible. And if they don't do anything, it will become a
very, very big topic at the 2026 election, because they will have to explain
how they could sit down on very serious statistics, data on our children being
in a crisis because of those technologies.
Journaliste :
You talk of 2026, but right now, in
2024, it's even... this year too late to introduce this legislation, when lots
of young children have these in their hands at all times?
M. St-Pierre
Plamondon :
There's
harm, sometimes, maybe, irreparable harm, so, the more we wait, the more
serious the situation is. That's why my motion, our motion of Wednesday, before
leaving, was on changing a few rules quickly for next year, for September. And
the CAQ voted against, 70 votes against 30 votes in favor. It's very difficult
to defend, it's very, morallyand
in terms of proactivity, of capacity of that government to plan social issues,
very, very difficult to defend.
Journaliste :
...pour clarifier... ce n'est pas clair... quels sont les paramètres qui
pourraient vous faire changer la proposition...
M. St-Pierre Plamondon : J'ai
tout répondu aux questions. Ça fait deux cycles là-dessus. Je ne peux rien
ajouter, à part ce que j'ai dit, donc...
Journaliste : Je ne comprends
pas. Vous dites qu'en 2026 ça pourrait changer...
Journaliste
: ...des
voitures.
M. St-Pierre Plamondon : J'ai
tout dit ce que j'ai dit. Ça fait deux cycles, là.
Des voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Mais...
O.K., je vais refaire, en quelques phrases, la position du Parti québécois.
Pardon?
Journaliste : ...on est
vraiment niaiseux. Ça veut dire, on ne comprend rien.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
il n'y a personne qui a dit ça, sauf vous.
Journaliste : Non, non, c'est
moi qui me dis ça à moi-même, à moi, là... niaiseux.
Journaliste : ...en réponse,
oui ou non, là, est ce que c'est exclu qu'il y en ait, des voitures, sur le
troisième lien?
M. St-Pierre Plamondon : Je
redonne ma position pour la troisième fois, j'espère que ce sera clair, mais,
je veux dire, à un moment donné, si je vous donne la réponse que j'ai...
Journaliste : Mais si vous
répondez par oui ou non à la question : Est-ce que vous excluez la
possibilité qu'il y ait des voitures sur un troisième lien?, là, ce sera clair.
M. St-Pierre Plamondon : Le
travail est à refaire. La position du Parti québécois est la même. Nous ne
voyons pas d'intérêt ou de raison d'inclure de l'autoroutier dans le projet de
transport structurant de Québec. Ce travail-là est à refaire, parce que
d'autres joueurs, comme la caisse, risquent de s'impliquer, donc je ne me commettrai
pas sur certains paramètres que je ne contrôle pas, à savoir qu'est-ce que la caisse
va venir dire ou faire dans ce dossier-là. Nous reviendrons avec une
proposition en 2026. Mais, pour revenir sur Jeanne Robin, elle a tout à fait
raison de dire : Il n'y a pas d'appétit pour l'autoroutier, sur la base
des données puis des experts qu'on a consultés. Le but, pour nous, c'est de
donner le meilleur projet à la ville de Québec, et c'est ce qu'on va offrir en
2026.
(Fin à 12 h 14)