(Huit heures une minute)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Accompagné de mon collègue des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau. Yves
Michaud nous a quittés. Un homme exceptionnel, homme de lettres, militant
indépendantiste et pour la langue, qui aura défendu également les petits
actionnaires. Il mérite que sa vie soit soulignée... célébrer l'homme qu'il
était. Un des seuls qui pouvait, d'ailleurs, se targuer d'être un intime de
René Lévesque. Alors, il était de notre famille politique, nous l'avons bien
connu, et je souhaitais amorcer ce point de presse en parlant de lui.
Bien sûr, je prononce ces paroles à l'Assemblée
nationale, qui a commis une erreur en 2000, je l'ai dit hier, je réitère
aujourd'hui. Et je veux rappeler qu'en décembre 2020, j'étais alors chef
parlementaire du Parti québécois, j'ai déposé la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse
avoir commis une erreur le 14 décembre 2000 en condamnant Yves Michaud;
«Qu'elle admette qu'à titre d'institution
parlementaire, elle n'est pas le forum approprié pour blâmer citoyens ou rendre
justice;
«Qu'elle réitère que seuls les tribunaux
sont en mesure de garantir le respect des droits fondamentaux de chacun, tels
le droit à une défense pleine et entière, et celui d'être entendu par une
instance impartiale et indépendante;
«Qu'elle reconnaisse que le fait de blâmer
un citoyen, sans lui donner la possibilité de se faire entendre dans le respect
des règles de justice naturelle, peut causer une attente injustifiée à sa
réputation;
«Que dans les cadres des travaux sur la
réforme parlementaire en cours, l'Assemblée nationale s'engage à assurer qu'à l'avenir,
des motions de blâme contre un citoyen ne soient plus possibles.»
C'est un geste de réparation que le Parti
québécois a voulu poser et a posé en décembre 2020, qui a malheureusement
été bloqué par le gouvernement du Québec pour des raisons qu'on ne s'explique
toujours pas. Pas aujourd'hui, mais on va poser à nouveau un geste
prochainement, avec l'accord de l'ensemble des formations politiques, pour
réparer, tenter de réparer. M. Michaud n'est plus là. On aurait aimé qu'il vive
ça, qu'il puisse vivre cette réparation. Mais on va quand même poser un geste
pour ne plus que ça se reproduise, et en mémoire de M. Michaud. Alors, on aura
des échanges avec les autres formations politiques et je tenais à vous le dire
ce matin.
Alors, voilà, on est disponible pour vos
questions.
Journaliste : ...
M. Bérubé : Non.
Journaliste : Donc, vous
annoncez ce matin que vous allez revenir à la charge pour une réparation à
titre posthume.
M. Bérubé : On ne le fait pas
aujourd'hui parce qu'on veut échanger avec les autres formations politiques.
Mais, à sa face même, le libellé de 2020, je ne comprends toujours pas pourquoi
ça causait problème ou... à tout le moins, pour le gouvernement du Québec. Ça,
c'est inexplicable pour moi. Alors, ça fait quand même plus de trois ans,
et on va revenir.
Donc, aujourd'hui, je prononce ces belles
paroles pour M. Michaud. Je veux offrir, au nom de sa formation politique, à sa
famille et ses proches nos plus sincères condoléances et un témoignage de notre
amitié, notre gratitude pour sa vie, pour ce qu'il a été et pour son action
infatigable. C'est quasiment quelqu'un qui aura, à travers même ses paroles,
valorisé la langue française, un vocabulaire riche et ma foi très inspirant,
qui m'a souvent servi à bien décrire des situations.
Journaliste : M. Bérubé,
le seul député toujours en poste qui a voté cette... pour la motion de blâme le
14 décembre 2000, c'est François Legault, si je ne m'abuse.
M. Bérubé : Je croirais que
oui. Je ne me souviens pas s'il s'est... il est déjà revenu sur cette question,
mais je vous dirais que...
Journaliste : Mais est-ce
que... je veux juste terminer ma question, si vous me permettez.
M. Bérubé : Oui, excusez-moi.
Journaliste : Est-ce que vous
ne pensez pas que cette démarche-là devrait venir d'une personne qui avait voté
à ce moment-là? Si on veut réparer quelque chose puis c'est nous qui l'avons
brisé en partie, il y a peut-être...
M. Bérubé : Oui, vous avez
raison, mais en même temps l'Assemblée nationale peut, à tout moment, poser un
geste pour réparer un tort qu'elle a causé, en ce cas-ci, à un citoyen.
Effectivement, dans le décompte des parlementaires de l'époque qui ont voté,
très peu aussi ne se sont pas excusés. Il n'en reste plus beaucoup. Je vais
vous donner un exemple, là. Dans ma circonscription, Matthias Rioux, qui avait
voté en faveur à l'époque, s'est excusé, a écrit une longue lettre à l'époque,
et tout ça. Donc, je pense que l'Assemblée nationale actuelle peut poser un
geste et doit poser ce geste. Donc, ce n'est pas aujourd'hui qu'on va faire une
proposition, mais va s'enclencher des échanges avec les différentes formations
politiques pour y arriver. Qu'à tout le moins pour la famille, ça puisse servir
de baume si cela est possible.
Journaliste : Est-ce que
c'est vrai que c'est une initiative de Mme Roy? Est-ce que ça pourrait
venir de la présidente?
M. Bérubé : Oui, aussi,
certainement, mais l'important c'est de poser un geste. On l'a fait, là, en
décembre 2020, plusieurs l'avaient oublié. J'ai placé en ligne la vidéo de
la motion, puis quand vous entendez, puis je n'en fais pas un enjeu politique,
mais quand vous entendez le leader de l'époque, c'est surprenant. On avait
échangé, s'assurer que la famille soit au courant, donc on... je pense qu'on
doit ça à M. Michaud.
Journaliste : Mais comment
vous avez trouvé la réaction de M. Legault, hier, qui a... qui est allé
d'un tweet, là, somme toute, en reconnaissant la contribution de
M. Michaud, en offrant sa condoléance, mais sans plus. Dans les
circonstances, comment vous avez trouvé ça?
M. Bérubé : Qu'il célèbre la
vie de M. Michaud, c'est bien. Peut-être que ce n'était pas le forum le
plus approprié pour revenir sur cette question-là qui est plus litigieuse,
mais, quant à moi, elle n'aurait jamais dû être litigieuse, jamais on n'aurait
dû adopter une telle motion à l'Assemblée nationale, alors il aura l'occasion,
avec sa formation politique, d'accepter de poser un geste aussi. Et j'ai
confiance que, justement, parce qu'il l'a vécu en 2000, il pourra y être
sensible. Ce n'est pas rien ce qui s'est passé, je veux dire, on est dans une
société de droit, un citoyen ne peut pas indûment être blâmé par l'Assemblée
nationale. Imaginez le poids que ça représente pour cette personne. Alors, pour
lui, ou pour toute personne, ce n'est pas notre rôle de parlementaires de
blâmer un citoyen, ici.
Journaliste : Mais j'essaie
de comprendre, parce que là on parle de la CAQ, c'est eux qui sont au pouvoir
depuis 2018, mais pourquoi il n'y a aucun gouvernement depuis une
vingtaine d'années qui a accepté ce type de motion là? Je pourrais poser la
question pour le Parti québécois 2012-2014.
M. Bérubé : Bien, je... on
peut parler pour le 18 mois où on a été là, de 2012 à 2014, je n'ai pas
souvenir qu'on avait l'assurance morale de gagner une motion là-dessus. Je
n'étais pas leader parlementaire à l'époque, mais sinon je n'avais pas
énormément d'attentes quant aux gouvernements Charest et Couillard. Pour la
CAQ, je pense, ce serait un geste qui... honorable à poser puis je garde espoir
que ça puisse se faire.
Là, on aura des échanges certainement à
partir d'aujourd'hui. C'est une question importante. Ce n'est pas seulement à
propos d'Yves Michaud, c'est à propos de notre institution. Et il y a une
réforme parlementaire qui éventuellement viendra, on pourrait inscrire :
On ne peut pas blâmer un citoyen. Mais en attendant, nommément, il faut réparer
cette injustice causée à... au citoyen Yves Michaud.
Journaliste : Y croyez-vous
vraiment, à la réforme parlementaire?
M. Bérubé : Bien, on avait un
beau document qui nous indiquait tout ce qu'on pouvait faire. Ça fait un bout
de temps que le leader du gouvernement ne nous en a pas parlé, mais ce serait
souhaitable. En même temps, on avait une réforme des institutions... une
réforme du mode de scrutin qui avait été signée par le gouvernement qui n'a pas
été respectée, alors je ne suis pas convaincu que c'est nécessairement une de
leurs priorités, mais nous, on est toujours ouverts à améliorer notre
institution, c'est évident.
Journaliste : Comment vous
percevez la sortie des avocats de l'État du Québec qui estiment qu'il y a pas
mal d'ingérence politique dans leur travail?
M. Arseneau : Mais, écoutez,
les allégations qui sont faites ce matin sont extrêmement troublantes, sont
sérieuses, mais, à l'heure actuelle, ne sont pas appuyées sur des éléments
factuels qui nous permettent de juger de ces... de ces faits-là, alors ça nous
met dans une position délicate, parce qu'on condamne absolument et totalement
tout geste, toute action d'ingérence politique auprès des professionnels,
particulièrement ceux qui émettent des avis juridiques, par exemple.
C'est absolument inqualifiable, si ces
gestes-là sont posés, mais, à l'heure actuelle, on n'a pas de preuve que ça a
été fait, mais je vais quand même mentionner que c'est le deuxième cas où on
peut soupçonner l'ingérence politique. Si on fait référence au cas Northvolt,
par exemple, où les biologistes, une biologiste a fait l'étude du projet en
choisissant un certain nombre d'indicateurs éliminant d'autres indicateurs, puis
là aussi on s'est demandé s'il y avait eu une commande politique.
Alors, moi, j'invite tout simplement le
procureur général à rassurer la population et, évidemment, les élus, sur le
fait qu'il n'y a absolument aucune ingérence dans les... dans le rôle des
professionnels, tu sais, qui mettent quand même, là, leurs... leurs principes,
leurs... leurs normes éthiques en jeu s'ils doivent obtempérer à des commandes
politiques dans... dans leur travail.
Journaliste : Vous qui êtes
critique en santé, est-ce que vous vous fiez aux données du tableau de bord?
Est-ce qu'il est fiable, à votre avis?
M. Arseneau : c'est très
intéressant ce qu'on apprend aujourd'hui, là, qu'il y ait plus de cas en santé
mentale aux Îles-de-la-Madeleine que dans toute la ville de Montréal. Je vous
rappelle qu'aux Îles-de-la-Madeleine, il y a 12 000 habitants, à
Montréal, dans le Grand Montréal, 3 millions, peut-être davantage. Ces
chiffres-là ne tiennent pas la route, à l'évidence. Mais je vous invite à
regarder plus loin dans les indicateurs qui sont présentés, il est clair que le
gouvernement présente des chiffres sur la base d'indicateurs qui parfois
sont... sont douteux. On fait actuellement une vérification là-dessus puis on
retrouve un certain nombre de... de perles, je vous dirais.
Je vous nommerai, par exemple, le fait
que, lorsqu'on a décidé qu'il fallait accentuer la prise en charge des
Québécois, on savait qu'il y avait presque 1 million de Québécois qui
étaient sans... sans médecin. On a décidé de... de faire une prise en charge
collective, mais quand on regardait les données sur l'atteinte des objectifs,
ceux qui étaient pris en charge étaient considérés comme pris en charge, ceux
qui étaient pris en charge collectivement l'étaient aussi, et ceux qui avaient fait
une demande de prise en charge étaient considérés comme pris en charge.
Évidemment, si on a fait une demande, ça ne veut pas dire qu'on y a répondu. Il
y a un paquet d'éléments comme ça qui... qui sont à questionner.
Un autre exemple que je vous donnerais, là
aussi c'est parce qu'on on a tendance à oublier, là, mais dans le plan
stratégique du ministère de la Santé 2018‑2022, on partait de 14,2
d'attente pour... sur civière dans les urgences. L'objectif était d'atteindre
12. Dans le nouveau plan stratégique, on part de 17 et l'objectif est
d'atteindre 14, puis on dit que ça avance. Évidemment, si on élève les
standards, c'est-à-dire où on abaisse le standard, dépendamment de quel point
de vue on le voit, c'est facile de dire qu'on atteint les objectifs. Mais moins
les objectifs sont ambitieux, plus le système se dégrade, puis on n'a pas
raison de pavoiser. Alors effectivement, on met en doute plusieurs des
indicateurs qui ont été retenus.
Journaliste : Sur la... le
projet de loi que Québec solidaire va déposer aujourd'hui concernant les
établissements publics, est-ce que ça vous est arrivé, vous, comme député,
d'essayer de visiter certains établissements et de ne pas y avoir accès?
M. Arseneau : Pas... Non. Je
ne crois pas qu'on ait eu effectivement des refus à des demandes formelles,
parfois des délais. Mais il me semble intéressant de voir s'il est possible
pour des membres de l'exécutif, le ministre, s'il peut faire des visites
impromptues, des visites surprises dans les établissements, est-ce qu'un député
peut faire une visite surprise dans les établissements de sa circonscription.
Moi, je pense qu'on devrait pouvoir le faire. Évidemment, on n'a pas un pouvoir
d'enquête, puis on ne va pas aller, là, déverrouiller les bureaux, là, où se
tiennent les réunions, là. On s'entend qu'il peut y avoir, disons, un cadre
dans lequel on peut effectivement être invité à... à rencontrer les gens qui
administrent nos services de santé notamment. Mais moi, j'ai une très bonne
collaboration dans le CISSS de ma circonscription.
Journaliste : ...actuellement,
pourriez-vous le faire, en visite surprise? Est-ce que vous en faites?
M. Arseneau : Non. Bien, en
fait, les... Puis à la limite, est-ce qu'on a besoin des visites surprises?
Est-ce qu'on peut simplement planifier des visites? Tu sais, on n'est pas à
demander de pouvoir intervenir de façon à, justement, là, interrompre le
travail qui se fait dans nos établissements de santé. Par exemple, moi, j'y
suis allé à Drummondville il y a environ un mois à l'hôpital de
Drummondville. On a fait une demande, on voulait y aller le lundi. Bon,
évidemment, c'était une question de disponibilité des gens qui nous recevaient.
On a dit : Bien, on préférerait vous recevoir vendredi. Et on a été reçus,
avec tous les égards, le vendredi, et puis on a apprécié cette visite-là.
Donc...
Journaliste : Donc, vous y
voyez même un effet pervers peut-être?
M. Arseneau : Non. Mais en
fait, ce que je veux dire, c'est qu'à l'heure actuelle, moi, j'ai... j'ai
obtenu la collaboration lorsque j'ai... j'ai demandé s'il était possible
d'aller visiter. Il ne faut pas que les policiers non plus se promènent dans
les hôpitaux ou dans les centres de services puis interrompent le travail qui
est fait là. Ils ont déjà assez de travail comme ça puis assez, assez de
problèmes à régler. Mais non, je ne parle pas d'effets pervers, je trouve que
le fondement du projet de loi, c'est-à-dire le principe qu'on veut défendre,
est bon. Je trouve ça dommage qu'on doive le faire par projet de loi. En fait,
on pourrait tout simplement convenir que les établissements publics sont
ouverts à ceux qui parlent au nom du public, les représentants à l'Assemblée
nationale, puis qu'on en fasse une directive. Ça me semblerait tout à fait de
bon aloi, là. S'il faut aller jusqu'à adopter un projet de loi, ce serait
dommage. Mais on va appuyer le principe.
Le Modérateur : On va prendre
une dernière en français ou passer en anglais?
Journaliste : Bien, peut-être
sur le milliard qui est versé aux agriculteurs.
M. Arseneau : Ah! oui.
M. Bérubé : Écoutez...
Journaliste : Bien, il y a
quand même plus... Ma question, c'est qu'il y a une bonne part de ça qui est
versée aux producteurs de porc parce qu'ils ne font plus d'argent avec les prix
du porc à l'international, c'est financé en bonne partie par les contribuables.
Puis qu'est-ce qu'on fait avec cette filière-là porcine?
M. Bérubé : Bon, de façon
générale, vous avez vu qu'on a posé trois questions sur l'agriculture
hier. Ce n'est pas sans raison. J'étais présent à Rimouski lors de la
mobilisation. Ce qui se passe là est majeur et va enflammer le reste du Québec,
là, il y a des mobilisations importantes partout. D'ailleurs, les agriculteurs
sont toujours marqués que la ministre régionale n'était pas à Rimouski. Donc,
on a posé ces questions-là sur le rôle de la financière. Ce qui a été annoncé
hier n'est pas suffisant pour une raison évidente, une grande part va la
filière porcine. Puis, encore là, ça ne sera pas suffisant, là, les coûts sont
énormes.
Donc, de façon générale, n'étant pas un
expert de tous les enjeux de cette filière-là, je vous dirais qu'un des
messages importants c'est que le monde agricole veut sentir que cet enjeu-là
doit être en tête de liste. Même le financement de l'État, on va être bientôt à
l'étude des crédits, on réclame à juste raison que la culture soit à 1 %
de l'État. Saviez-vous que l'agriculture n'est même pas à 1 % des fonds de
l'État? Donc, c'est un message général que j'enverrai au gouvernement du
Québec, de se préoccuper d'agriculture. Ça ne va pas bien, ça ne va pas bien.
Le ministre se l'est fait dire à l'UPA, il trouvait ça difficile, mais le
message est parfaitement en phase avec ce qui se passe partout. Il y a des
fermes qui sont vendues, il y a des fermes qui sont abandonnées. Il y a des
agriculteurs qui disent présentement à leurs enfants de ne pas reprendre les
fermes. C'est... c'est extrêmement troublant et ça va s'accentuer rapidement.
Donc, je vous ai parlé des pêches, plus tôt cette semaine, surveillez
l'agriculture, ce qui s'en vient est fortement préoccupant et, au premier chef,
devrait l'être pour le ministre de l'Agriculture.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
M. Arseneau : Est-ce que je
peux juste rajouter sur l'agriculture? C'est le dossier de Pascal, qui le porte
très bien, là, mais ce que j'ai trouvé révélateur dans l'article, ce matin,
qu'on pouvait lire, c'est que, d'une part, la compensation qui est offerte par La
Financière agricole est souvent sous-évaluée par rapport à l'évaluation du
demandeur. Il faut ajouter aussi le fait qu'il y a une franchise à payer par
l'entrepreneur agriculteur. Et la réponse du gouvernement, du ministre Lamontagne,
c'est de dire : On va réviser les programmes. Réviser les programmes, ça
prend du temps. L'aide qu'ils réclament, c'est dans l'immédiat. Donc, il faut
que le gouvernement... entre l'idée de «on va pelleter ça en avant, en révisant
le programme» puis la difficulté actuelle, bien, il y a un manque à gagner,
puis je pense qu'il doit le reconnaître puis réévaluer la situation de
plusieurs des agriculteurs.
M. Bérubé : Ce qui a été
reconnu hier, c'est que le monde agricole était très heureux qu'on pose des
questions au premier ministre. Ça n'arrive pas souvent, et on l'a fait, puis on
va le refaire. In English?
Journaliste
: OK. Well, on agriculture, there were two protests so far, and…
M.
Bérubé
: Rimouski and Charlevoix as well.
Journaliste
: …and Charlevoix, and the organizers said: We'll… we'll be on the
street way more. Do… Mr. Lamontagne was very… like, he was very prompted
to say, in the blue room, at question period that he's doing everything
he can. But is there a way to have planned away more troubles? Sometimes it's
cycles, because hog barns have been facing problems for years, about climate
change. Was there, like, a lack of planning?
M.
Bérubé
: Well, obviously,
it's not enough, and, when I was in Rimouski, saw 500 men and women in
tears, afraid of their future, telling to their kids that they wish they don't
continue with farm, because it's not safe enough and this is a crisis. And what
you saw in Rimouski, with 200 tractors surrounding the regional Minister
office, Ms. Blanchette Vézina, is only the beginning. It was quite impressive.
And I was there, and they were looking at me: Please, Mr. Bérubé, bring
with you… the National Assembly
this important message, because next time we're going to be a 1,000, or 2,000,
or 5,000. And some rallies are in… gestation, is that a word?
M. Arseneau : In Preparation.
M.
Bérubé
: In preparation, for the next week, and we have a crisis going down.
Journaliste
: And public institutions, the fact that MNA Christine Labrie is
basically tabling this bill today to make sure that MNAs do have access to
youth centers, for example. You don't have this problem or this challenge on
your part. But what about surprise visits that the Health Minister has done in
different health institutions?
M. Arseneau : Well, I'd like to know on what basis a minister can just pop in and
say: Well, open the doors, and I'll discuss to whomever is there, and trying to
find out what you are doing in your daily work, and other MNAs couldn't do the
same thing. But that's the question I've been wondering about for a while. And…
bien, and the same goes for the planned visits. You know, I think they're our institutions,
we represent the population, population doesn't really have access. So, whose
got access? Because we want to know how our dollars are spent, how the
activities are conducted, and I'd like to know why there is a privilege to…
given to the ministers and not
necessarily to the MNAs.
I think there could be a
directive or a way of, you know, processing this request other than tabling a
bill. But, if we need a bill for that, why not? Because, as far as I am
concerned, there is no bill that says that ministers can't do it, but MNAs can, you know, can and cannot. So, what are
the rules exactly? I support the principle defended by Québec solidaire, but I
am still questioning whether it's through a bill or through some kind of
arrangement that we could… or directives that we could get that done. But,
definitely, having access to these places, I mean, that we pay for, that people
expect, you know, optimal service from is definitely what we want.
Le
Modérateur : On va prendre une dernière en anglais rapidement.
Journaliste :
Why, Mr. Bérubé, is it so important to
apologize to Mr. Michaud, even though, at this point, it would be done
posthumously?
M. Bérubé :
Well, Mr. Michaud is… was a member
of our political family, is… was a great fighter for French. He was involved in
banking to support the small investors. All his life was dedicated to Québec. He was at the head of the newspaper Le
Jour back in the 70s, he was in a diplomatic sector in Paris, he was very
close to René Lévesque, was one of his few intimate friends or true friends and
he was a member of the National Assembly, was MNA for Gouin in 1966 with the Liberal
Government. And this man needs to be celebrated all his
life. And we know that he suffered from this motion back in 2000. He
didn't deserve that. We tried to… to repaired that in December 10th, 2020,
and, for a reason that with still don't know, the CAQ was against this
reparation.
So, we are going to put
another move, we are going to try something else, even if Mr. Michaud is
dead now, for his family, for his memories and to be sure that never again
something like that happens, where the National
Assembly blames a citizen. It's not what we have to do.
It's not our purpose. So, this is why I… celebrating the life of Yves Michaud
that I know, this man, for decades, and we need to repair that.
Le
Modérateur : Merci beaucoup
M. Bérubé : Merci.
(Fin à 8 h 24)