(Onze heures trente-trois minutes)
La Modératrice : Bonjour et
bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendront la parole M.
Guillaume Cliche-Rivard, député de Saint-Henri—Sainte-Anne, et Mme Marilou
Fuller, directrice générale de Ma place au travail. M. Cliche-Rivard.
M. Cliche-Rivard : Bonjour,
tout le monde. Je suis ici ce matin avec des femmes qui se battent sans relâche,
depuis trois ans maintenant, pour nous rappeler l'urgence d'agir pour les
familles. Ma place au travail est partie d'un mot-clic sur les réseaux sociaux,
un cri du cœur d'une mère qui faisait face à l'incertitude et à la précarité.
En pleine crise du coût de la vie, leur combat est toujours autant d'actualité.
Avec le budget présenté cette semaine, c'est
désormais très clair, la CAQ n'arrivera pas à compléter le réseau d'ici mars
2025. Le ministre des Finances l'a admis aujourd'hui en période de questions.
Le grand chantier des familles, il s'en va donc rejoindre les espaces bleus, le
Panier bleu et les autres promesses brisées de la CAQ au fameux cimetière,
désormais, des promesses brisées de la CAQ. On a besoin de permettre aux femmes
de retourner travailler. On a besoin de places en CPE, on a besoin d'incitatifs
pour former des éducatrices. Il n'y avait rien de ça dans le budget. La CAQ a
décidé que la petite enfance ne faisait plus partie de ses priorités, et c'est
inacceptable. On va continuer de se battre aux côtés des familles. Le ministre
doit les écouter, le... la ministre doit agir. Merci.
Mme Fuller (Marilou) : Bonjour.
Depuis maintenant trois ans, Ma place au travail porte... pardon, porte la voix
de dizaines de milliers de familles qui sont en attente d'une place en garderie
et qui subissent les contrecoups financiers. Pendant toutes ces années-là, le
ministère de la Famille nous a assuré qu'il comprenait la détresse que ces
familles-là vivaient, ces femmes-là surtout. On nous a assuré que le grand
chantier pour les familles allait régler le problème de pénurie, allait
aussi... pardon, que le réseau, je m'excuse, allait être complété d'ici 2025.
Ça a été assuré par le ministère de la Famille depuis trois ans. Mais, avec le
récent budget provincial qui vient de sortir, force est de constater que ça n'arrivera
tout simplement pas.
Disons-le carrément, le grand chantier
pour les familles, c'est un échec. Il va en rester un chantier un temps
indéterminé. Non seulement le nombre d'enfants n'a pas changé depuis deux ans
sur les listes d'attente pour une place... pour l'accès à une place en
garderie, mais, pire encore, il n'y a pratiquement rien dans le budget actuel
qui nous permet de croire qu'on va pouvoir compléter le réseau. Si le
gouvernement prenait vraiment au sérieux les enjeux qui entourent le manque
d'accès aux places en garderie, il aurait investi. Il aurait investi dans
l'attraction, l'attractivité et la rétention des éducatrices. Il aurait investi
significativement dans les infrastructures plutôt que de ne se contenter que
d'un faible maintien des ressources en place, des infrastructures en place. Et
il aurait aussi surtout investi massivement dans la conversion des places
subventionnées. Mais il n'en est rien. D'ailleurs, à ce sujet là, à ce dernier
point là, on pousse l'audace avec un maigre... une promesse d'un maigre 1 000 places converties,
quand on sait qu'il y a plus de 50 000 places qui doivent être converties
d'ici 2025.
Quand on sait qu'il y a plusieurs études
qui démontrent, et ce, depuis longtemps, qu'un dollar investi en petite enfance
permet un bénéfice, ça rapporterait 6 $ en bénéfice économique à l'État,
on aurait tendance à croire que notre gouvernement prendrait cette stratégie-là,
l'utiliserait, mais ce n'est pas le cas. D'autant plus qu'on a
6 milliards, comme l'a dit très récemment... l'a confirmé le ministre des
Finances, on a 6 milliards de dollars qui a été offert par le gouvernement
fédéral pour compléter notre réseau. L'accent qui a été mis, dans les derniers
jours, sur le mot «éducation» nous a laissés espérer que tous les enfants
québécois allaient pouvoir bénéficier de mesures budgétaires favorables, mais
il n'en est rien. Il semblerait que l'éducation, ici, ça commence à cinq ans.
Puis, pendant ce temps là, bien, évidemment, il y a des dizaines de milliers de
familles qui attendent toujours une place et qui sont en très grande fragilité.
On était évidemment au courant du contexte
économique actuel, puis nos attentes étaient modestes, mais constater un tel
abandon des engagements qui ont été pris envers les familles québécoises, c'est
tout simplement aberrant. Maintenant que le grand chantier est abandonné, on se
demande vraiment ce que la ministre de la Famille va nous répondre pour
justifier ses refus répétés de soutenir financièrement les familles québécoises
qui attendent une place en garderie.
La Modératrice : On va passer
à la période de questions. Mme Senay, avez-vous une question?
Journaliste : J'ai une
question, mais pour M. Cliche-Rivard, mais pas nécessairement pour le sujet du
jour, je suis désolée...
La Modératrice : ...pouvoirs
en immigration?
Journaliste : Oui.
La Modératrice : On va la
prendre.
Journaliste
: Mr. Cliche-Rivard, Mr.
Legault explained during question period that he… tomorrow, he asked for this
meeting with Justin Trudeau, and he'll be asking formerly again, this is not
the first time, for all the powers in immigration. What can this change in
Québec?
M.
Cliche-Rivard : It's been six years now that
Premier Legault is in power. He's been making this request since, tough it
wasn't sure at some period what his real request was. Obviously, this is something we support. Québec
solidaire is in favor, obviously, of independence of Québec and «le rapatriement», regaining all
those powers back into Québec's jurisdiction.
But Mr. Legault never
mentioned what he intended to do with those powers, and this is what I'm asking
now : Fair enough, but then what's your point and what do we want to do with
it? Because he needs to be very clear that, if Minister Legault only wants
those powers to reduce family reunification, we're going to stand in his way to
make sure he acts the right way in favor of human rights and family rights. So,
for sure, Québec needs to be 100% in power of their full jurisdiction in
immigration. Once this is said, I'll be watching Minister Legault, and his Immigration
Minister to make sure that they're doing the right things for families.
Journaliste
: Because Québec has already the responsibility of economic
immigrants…
M.
Cliche-Rivard : Selecting economic immigrants.
Journaliste
: Exactly, and… but part of the temporary immigration, Québec has one
program, Ottawa has the other. So, you're asking: OK, if you want to have the
full, full power…
M.
Cliche-Rivard : He should have the full power,
he should, he must. Québec… Québec should have 100% of its jurisdiction with
regards to immigration. Once this is said, we will be watching what minister
Legault, Prime Minister Legault will be doing with those powers. And I'll be
seeing what he's going to propose and what's solutions or what manoeuvre or
what option he's going to try and put forward once those powers are obtained.
It's not a free check, that, once Minister Legault gains those powers, that we
will let him do whatever he wants with those powers. We will be there doing our
opposition job to make sure he respects families and that he respects inclusive
and… yes, inclusion within the programs.
Journaliste
: And last question that I have is… So, you will be watching him with
what is going to happen. But do you want to have this $1 billion for
asylum seekers?
M.
Cliche-Rivard :
This $1 billion? For sure, for sure. We support Québec's claims
to be fully compensated by the Federal Government, we are claiming as well for
a fair distribution of asylum seekers within the whole country. Québec now,
depending on the numbers, but Québec is doing more than its fair share with
regards to the number of people we represent in the Québec province versus the
rest of Canada. We need to have an agreement on this, and we need to be fully
compensated.
La Modératrice :
Dernière question.
Journaliste :
So, you will be watching to see what
are the true colors of Mr. Legault about immigration.
M.
Cliche-Rivard :
Definitely, because Mr. Legault is asking a lot of things, but
we failed to understand what are the concrete solutions and measures he is going
to put forward once those powers are gain.
Journaliste : Est-ce que je
peux vous entendre en français là-dessus? Parce que...
La Modératrice : On va
peut-être faire une clip à côté, juste pour comme... avec les immigrants...
M. Cliche-Rivard : C'est
vrai. Pour les bébés.
La Modératrice : ...on peut
faire la... on va faire la clip à côté, c'est ça, juste parce que les bébés
commencent à s'impatienter.
Une voix : ...
La Modératrice : Tu n'as pas
de... avec toi? O.K. Parfait. On va faire la clip à côté. Merci beaucoup.
M. Cliche-Rivard : Je
terminerais quand même, parce que c'est superimportant... je veux remercier les
familles, les femmes de Ma Place au travail, et de valorisation de mon travail,
et les autres, je pense, qui sont ici avec nous. C'est une chance
incommensurable qu'on a de pouvoir compter sur elles sur le terrain pour nous
donner les informations les plus justes possibles puis pour être capable de
nous permettre de légitimiser ce combat, d'être là au quotidien, d'avoir les
informations sur comment ça se développe sur le terrain. Parce que la ministre,
à l'Assemblée nationale, peut dire bien des choses, mais elles sont là, nous
sommes là sur le terrain, on est capables de contrevérifier. Et, sans leur
force, sans leur soutien, sans leur implication puis sans leur détermination,
ce serait impossible.
Alors, je veux les remercier
fondamentalement de leur travail aujourd'hui et à tous les jours pour les
familles du Québec, pour les Québécois, pour les Québécoises. Merci.
La Modératrice : C'est ce qui
met fin à ce point de presse. Merci.
(Fin à 11 h 43)