(Onze heures quarante et une minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Merci
beaucoup. Bonjour, tout le monde. Je commencerai évidemment avec ce point de
presse de quatre ministres du gouvernement qui, de manière spectaculaire,
démontrent l'échec du caquisme, les limites d'une doctrine qui prétendait, en
ayant un mandat fort, obtenir des pouvoirs et obtenir la collaboration du
fédéral.
Est-ce qu'on a appris quelque chose ce
matin dans le point de presse? Absolument rien. Il n'y a rien de neuf. Le
fédéral a mis sur pied une filière d'immigration parallèle à celle qui est
planifiée au Québec. Ces demandeurs d'asile sont de plus en plus nombreux. Ils
ont un impact sur la capacité à loger, la capacité à offrir des services. Et,
comme le démontrait le Commissaire à la langue française, il y a un impact très
tangible sur le français. C'est une décision ou une politique qui est antidémocratique,
c'est-à-dire que le Québec n'a jamais été consulté ni même informé.
Et devant cette situation, qu'est ce que
viennent nous dire les quatre ministres? Rien, rien de neuf. Ils vont faire une
autre demande. Ils vont continuer à quémander à genoux au fédéral certaines
grenailles. Ils ont obtenu 100 millions du milliard que les politiques
fédérales nous coûtent. Ils n'obtiennent pas le droit d'être consultés. Ils n'obtiennent
rien. Mais lorsqu'on leur demande de tirer des conclusions de tout ça, ils sont
incapables de tirer une quelconque conclusion. Et c'est ça, la différence avec
le Parti québécois. Le Parti québécois tire des conclusions politiques de cette
impuissance devant la mauvaise foi d'Ottawa. Et c'est la seule façon de
rapatrier les pouvoirs en immigration.
Vous noterez d'ailleurs que, dans ce point
de presse, personne n'a été capable de nommer cette volonté de rapatrier les
pouvoirs en immigration. Ils ne le demandent pas, pas plus qu'ils demandent ou
parlent de tenir un référendum, pas plus qu'ils parlent d'imposer une
répartition équitable. Ce qu'ils nous disent, c'est : On n'a pas le
pouvoir, et vu qu'on n'a pas le pouvoir, nous, notre plan de match, ça dure
depuis maintenant six ans et c'est un échec cuisant, bien, on va continuer, on
va continuer à quémander à genoux et peut-être on obtiendra des grenailles.
C'est ça, le caquisme, et c'est un échec
sur toute la ligne. Et c'est pour ça que le Parti québécois dit : Si
vraiment la solution évidente, c'est de décider par nous-mêmes, bien, bienvenue
au Parti québécois parce que ça s'appelle l'indépendance du Québec. Et nous, on
ne se ment pas à nous-mêmes.
Le problème de la CAQ, et je terminerai là-dessus,
c'est que la CAQ se ment à elle-même et donc ment à tous les Québécois sur
cette idée qu'il y a une solution durable dans le fait de quémander à un
gouvernement qui n'est pas de bonne foi.
Et vous me permettrez de faire le lien
avec le rapport du Commissaire à la langue française. Il en coûterait 12 milliards
pour franciser cette nouvelle vague d'immigration, largement initiée par le
fédéral sans le consentement du Québec. Et la proportion de travailleurs qui
évolue en anglais, qui travaille en anglais, de 2011 à 2023, aura augmenté par
41 %, passant de 650 000 à 900 quelques milles, en l'espace d'à peine
12 ans.
Donc, le legs du caquisme, je termine là-dessus,
ce sera le pire déclin, sur le plan de la langue française, de notre histoire, probablement
une des pires crises du logement, absolument générée par le fédéral, et des
difficultés dans le service de santé et d'éducation, parce que ce sont des
systèmes sous-financés et des systèmes qui sont sous pression en raison de
politiques pour lesquelles on n'a jamais consenti.
Journaliste : Est-ce que vous
êtes d'accord, M. Plamondon, avec la... l'opinion de M. Roberge, mais
aussi appuyée par Mme Rouleau, qui disent que l'arrivée massive de
migrants menace, un, le modèle québécois, là, les acquis du Québec, et menace l'identité
québécoise également? Là, vous avez fait référence au rapport de M. Dubreuil.
Ce qu'on a exposé également ce matin, là, c'est vraiment, là, un ensemble, les
écoles sont débordées, etc. Est-ce que vous êtes d'accord avec cette
affirmation-là, que ça menace l'identité québécoise?
M. St-Pierre Plamondon : Je
vous rappelle que l'an dernier, j'ai fait une longue publication qui parlait d'une
crise sociale sans précédent. Et j'expliquais que, pour le logement, pour le
français et pour les services, nous allions frapper un mur. Qu'est-ce qu'on m'a
répondu au gouvernement et un peu partout? Que j'exagérais puis que, de toute
façon, l'immigration temporaire, on ne pouvait pas planifier ça. C'est la
ministre Fréchette elle-même qui a dit : L'immigration temporaire, c'est
quelque chose qu'on ne peut pas planifier, il faut laisser le libre arbitre, le
libre marché.
Je vous donne un aperçu, là. Ça, c'est l'évolution
des temporaires, grâce à la CAQ. Puis quand je disais toutes ces choses-là, il
y a maintenant plusieurs mois, je me faisais répondre : On ne peut pas
agir, on ne peut rien contrôler, puis de toute façon, on fait des demandes au
fédéral.
Et, quand je vous dis que la CAQ se ment à
elle-même, c'est qu'elle le sait que d'envoyer des lettres puis faire des
demandes à genoux à Marc Miller, ça ne peut pas fonctionner, parce qu'ils sont
de mauvaise foi, ils sont déloyaux. Ottawa est déloyal envers le Québec. Et
notre réaction, à la CAQ, ce serait de dire : Bien, on va continuer à
quémander puis peut-être on va avoir des grenailles.
Journaliste : Donc, il n'est
pas exagéré, selon vous, de parler de crise humanitaire, comme le fait M. Roberge?
M. St-Pierre Plamondon : «Humanitaire»,
ça, c'est un mauvais mot parce que ça fait référence à un tout autre registre
de situation. C'est une... On génère des crises sociales sans précédent sur le
plan linguistique, du logement et des services en raison de décisions
unilatérales du fédéral, sans consulter le Québec. Et qu'est-ce que répond la
CAQ à tout ça? Continuez à quémander. C'était triste, c'était triste, ce matin,
à voir.
Journaliste : ...c'est un
mauvais mot?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
parce que ça fait référence à un tout autre registre, qui est d'ailleurs
l'expertise de Pascal Paradis, de situation de guerre ou de tremblement de
terre. C'est un mot qu'on utilise pour d'autres situations. Moi, je pense qu'on
doit parler de crise sociale sans précédent, de crise sociale avec une ampleur
importante par rapport à l'histoire du Québec.
Et c'est triste de voir quatre ministres
arriver avec des choses qu'on sait déjà et arriver les mains vides au niveau
des solutions, parce que c'est le même discours depuis six ans, et c'est un
échec sur toute la ligne.
Journaliste : Et face à tout
ça, là, les Québécois vont devoir s'habituer à ce que le paysage culturel,
linguistique du Québec change?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
ça dépend. Si on se donne des politiques en immigration en fonction de nos
besoins linguistiques, c'est-à-dire avoir des francophones en proportion de
notre capacité d'accueil, on n'est pas...
Journaliste : ...dans l'état
actuel des choses, là?
M. St-Pierre Plamondon : Ah!
évidemment, on est devant le plus grand recul du français depuis... sûrement le
plus grand recul de notre histoire. Puis la réaction caquiste, c'est : Je
vais continuer à demander à Marc Miller d'être fin. C'est quoi, cette
histoire-là?
Il y a une seule façon, d'ailleurs, le
premier ministre l'a dit lui-même à quelques reprises, c'est : Il faut
rapatrier les pouvoirs en immigration. Mais la CAQ se fait dire non, donc n'ose
pas le demander. Il n'y a que le Parti québécois qui dit : Voici comment
on va avoir tous les pouvoirs dans tous les domaines, on va devenir un pays
puis on va sortir d'un pays, d'un pays qui n'est pas le nôtre, le Canada, un
pays qui est de mauvaise foi et qui est déloyal envers nous en nous imposant
des politiques vraiment problématiques pour l'avenir du Québec.
Journaliste : Pour l'accueil
des demandeurs d'asile, qu'est-ce qui serait différent dans un Québec
indépendant?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est qu'on mettrait des critères qui permettent de traiter les demandes
d'asile dans certains délais et qui limitent les demandes d'asile, qui, en
fait, n'en sont pas. Ce que le fédéral a mis en place, à travers Roxham. Puis
le fédéral s'est empressé, après Roxham, de changer les règles aux aéroports. C'est
un régime parallèle d'immigration économique, pour la large... pour la grande
proportion des nouveaux arrivants. Quand on regarde les pays d'origine
représentés par les demandes d'asile aux aéroports, ce ne sont pas des pays en
guerre. Donc, on est devant une immigration économique parallèle imposée par le
fédéral, qui nous amène à des chiffres jamais vus dans l'histoire du Québec.
Journaliste : Quand quelqu'un
dépose une demande d'asile, on prend le temps de l'analyser avant de déterminer
si elle est fondée ou non?
M. St-Pierre Plamondon : Exact.
Journaliste : Comment vous
feriez pour décider, dès le départ, en fonction du pays?
M. St-Pierre Plamondon : L'Union
européenne, la Hollande, plusieurs.... Donc, l'Union européenne a changé ses
politiques aux frontières pour traiter, dans des délais raisonnables, les
demandes puis avoir une première évaluation prima facie, là, en surface, de
chaque demande. La Hollande, puis je vais m'assurer de l'information, là, mais,
de mémoire, la Hollande a maintenant un processus de traitement dans les 30
jours à l'arrivée à l'aéroport, de sorte qu'il y ait un traitement efficace et
immédiat, d'autres ont des resserrements au niveau des visas. Mais la vérité,
là, c'est que tout ça, c'est absolument théorique, parce qu'en ce moment on n'a
aucun de ces pouvoirs-là. Et le fédéral profite de son pouvoir pour nous
imposer des politiques publiques qui sont absolument intenables pour le Québec.
Je m'attendrais que le gouvernement du
Québec réponde par autre chose que : On va continuer à quémander puis
demander des remises en question, parce que ce n'est pas gentil, ce que vous
faites. C'est irresponsable.
Journaliste : M. Paradis,
vous qui avez une expertise, là, les gens qui arrivent à Montréal-Trudeau, là, ce
n'est pas des pauvres, là?
M. Paradis : Ce n'est pas
des... Pardon?
Journaliste : Ce n'est pas
des pauvres, là, qui viennent de ces pays-là, là.
M. Paradis : Des pauvres?
Journaliste : Oui.
M. Paradis : Un des enjeux actuellement,
c'est que le premier ministre du Canada a lancé un appel généralisé partout
dans le monde, a dit : Les frontières sont ouvertes au Canada, venez. Et
ce qu'on vient de mentionner, là, c'est un peu une résultante de cette vision
qui fait en sorte qu'il y a 1 million de personnes qui sont arrivées à chaque
année, dans les deux dernières années. Ça met une pression énorme sur
l'ensemble du système. Donc, ce qu'on veut, c'est justement pouvoir traiter des
demandes de gens qui sont des véritables demandeurs d'asile, c'est-à-dire qui
font face à une menace à leur vie, menace à leurs familles, qui sont dans un
conflit...
Journaliste : ...de l'Inde.
Il y a un pays en guerre parmi les cinq pays, là, c'est la République
démocratique du Congo, là. Les autres, c'est Sénégal, c'est l'Inde, c'est
Haïti, c'est le Mexique. Pour venir ici, ça prend de l'argent, là, surtout
arriver par avion, là, ça prend de l'argent, là.
M. Paradis : Et là c'est
exactement ce qu'on dit, c'est qu'on a accepté qu'il y ait un système parallèle
d'immigration économique qui passe par les demandes d'asile. Et ce qu'on veut,
c'est protéger la capacité du Québec d'être vraiment capable d'être généreux
quand c'est le temps, quand il y a des demandeurs d'asile qui arrivent et que leur
vie est en danger, qui font face à la guerre, qui font face à une catastrophe
naturelle. On veut être capable de les accueillir. On veut être capable de
traiter leurs demandes dans un délai raisonnable. On veut être capable de faire
en sorte que ces gens-là puissent se réunir avec leurs familles,
éventuellement. On veut les loger, on veut leur donner des services, on veut
faire en sorte qu'ils soient francisés, et actuellement, on manque de cette
capacité-là parce que le système est inondé par ce système parallèle, si vous
voulez, d'immigration. Et ça, c'est une question, donc, de quelle est la
politique qu'on met derrière ça et quel est l'idéologie? Parce qu'ici il y a
véritablement une idéologie qui a été en action.
Journaliste : ...M. St-Pierre
Plamondon, le Stade olympique, lorsque l'on voit tous les millions qui devront
être investis, même après l'argent prévu pour le toit du stade et le fait aussi
que l'estimation de 2 milliards, dans les faits... bon, c'est une
actualisation...
M. St-Pierre Plamondon : Remonte
à...
Journaliste : Le
2 milliards pour la démolition, là, du stade.
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
mais ça remonte à 2003, cette évaluation-là.
Journaliste : ...ça remonte donc
à 2003. Donc, quand on prend tout ça ensemble, est-ce qu'au Parti québécois
vous ne vous êtes pas rangés peu rapidement derrière la solution qui est mise
de l'avant par la ministre Proulx, soit de... avec le nouveau... le nouveau
toit à 870 millions?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est une infrastructure qu'on doit entretenir, ça, c'est une réalité, sauf si
on prend la décision qu'il serait plus intelligent et économique de démolir
pour rebâtir un autre type d'infrastructure similaire. Et ce qui est
surprenant...
Journaliste : ...
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est ça. Ce qui est surprenant, c'est qu'on prend une décision quand même
colossale, là, on parle de près de 1 milliard en investissement pour la
structure actuelle, et lorsqu'on pose la question : Avez-vous évalué toutes
les options, notamment celle d'une démolition pour une reconstruction d'une
structure plus moderne et plus fonctionnelle? On nous répond : Non, en
fait, on a pris les chiffres de 2003. Et les journalistes, là-dessus, ont
vraiment visé juste. Quand on compare le 2 milliards qu'on nous explique,
sur la base de calcul de 2003, et on regarde les cas d'espèce en Amérique du
Nord pour des stades comparables, ça ne coûtait pas du tout 2 milliards.
Ce qui soulève la question à nouveau, puis
c'est toujours le cas avec la CAQ : Quel niveau de rigueur et de
préparation avant d'avoir pris cette décision-là? Et, pour être honnête, on n'a
pas cette information-là.
Journaliste : Si vous me
permettez une petite dernière. Les élus ont une responsabilité, à l'Assemblée
nationale, dans leurs déclarations et leurs propos, qui ont une résonnance dans
l'espace public. Il y a un député de QS, la semaine dernière, qui a accusé le
gouvernement caquiste d'être complice du génocide en Israël en raison de
l'ouverture du bureau à Tel-Aviv. Qu'est-ce que ça dit sur le... ce qu'un
député peut se permettre de dire dans l'espace public? Puis est-ce que c'est
acceptable? B'nai Brith a condamné ces propos-là.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est... Il faut séparer deux choses. Il y a la liberté d'expression, donc
chaque élu a une liberté d'expression, mais ensuite, la population, les
journalistes, les autres élus ont le droit d'exprimer également leur opinion
sur chacune des déclarations.
On a essayé d'être le plus mesuré et le
plus juste depuis le début de ce conflit, qui est très triste et sensible. Nous
constatons des violations du droit international qui sont assez évidentes. Nous
constatons également un bilan de mortalité, sur le plan des civils, qui est
indéfendable. Et, dans quel cas, Québec solidaire peut utiliser tous les
superlatifs, nous, on préfère être factuels et dire : Ce n'est pas normal
qu'il n'y ait pas de cessez-le-feu, l'Assemblée nationale, comme le
gouvernement du Canada et tous les pays en Occident, demande un
cessez-de-feu... cessez-le-feu, nous voulons un cessez-le-feu.
Et là, en termes d'outils, qu'est-ce qui
est proportionnel? Québec solidaire dit : On va fermer des bureaux à
l'étranger. C'est une mesure qui me semble mal avisée. Mais il y a des choses
proportionnelles qu'on pourrait faire pour être cohérents, par exemple, dire :
Bien, c'est un bureau qui est ouvert, mais qui n'est pas tout à fait en
opération, on va demander un gel des activités jusqu'à tant que le
cessez-le-feu ait lieu. Donc là, dans quel cas on ne ferme pas notre diplomatie
avec Israël, on ne pose pas un geste diplomatique irréversible, mais on agit de
manière cohérente avec ce qui a été voté à l'unanimité ici, à l'Assemblée
nationale, à savoir...
Journaliste : ...de
suspension du bureau?
Journaliste : ...
Journaliste : Donc, vous êtes
d'accord avec lui, finalement, pour une suspension?
M. St-Pierre Plamondon : Moi,
j'avais entendu «gel»... bien, «abolition» ou «fermeture». Ils ont utilisé... la
semaine dernière, ils utilisaient «fermeture».
Journaliste : ...pétition, je
pense, c'est ça. Mais, ce matin, ils parlaient de suspension. Donc, vous seriez
d'accord pour que ce soit suspendu?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
moi, je pense qu'en effet il pourrait y avoir un gel des activités de ce
bureau-là jusqu'à tant qu'il y ait un cessez-le-feu. Et, de toute façon, même
pour les Québécoises et Québécois qu'on envoie à ce bureau-là, tant qu'on est
en situation de guerre, c'est une zone qui pose son... sa part de risque sur le
plan de la sécurité des gens qui y travaillent, là. Donc, c'est une zone de
guerre.
La Modératrice : On va
prendre une dernière.
Journaliste : Juste pour clarifier,
là. Parce que Mme Biron a confirmé, la semaine dernière, que le directeur de ce
bureau-là travaille de Montréal, et, si j'ai bien compris, donc, le bureau a
été ouvert au mois d'août, mais n'a pas encore été inauguré, officiellement.
Alors, qu'est-ce qu'il y a à suspendre?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est parce qu'un gel des activités, c'est un gel des activités, là, peu
importe, ça a lieu où. Ça pourrait être, donc, un acte, un geste cohérent avec
une motion unanime, où tout le monde a voté, à l'Assemblée nationale, sur le
cessez-le-feu.
Journaliste : ...travaille de
Montréal, on lui dit : Tu ne fais... tu ne fais plus rien?
M. St-Pierre Plamondon : On
suspend les activités.
Journaliste : O.K.
M. St-Pierre Plamondon : Et
Mme Biron a dit une exactitude que je veux corriger, là. Elle dit : Il
faut absolument demeurer ouvert à Tel-Aviv parce que c'est notre manière de
desservir le Moyen-Orient. Il ne faut absolument rien connaître de la
géopolitique de cette région-là pour penser que, si tu ouvres puis tu as en
opération un bureau à Tel-Aviv, ça te permet de desservir les autres pays
voisins, là. Je ne sais pas quelle est cette affirmation-là. Je ne sais pas si
tu veux commenter davantage.
Journaliste : ...vous
déposeriez une motion sur ce sujet-là?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
on n'a pas parlé de motion.
Journaliste : ...que ça
pourrait se faire dans motion, là, tout à l'heure.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
je faisais référence à la motion qui a déjà été votée sur le cessez-le-feu. C'est-à-dire
que l'Assemblée nationale s'est déjà prononcée, puis c'est à peu près le même
message de la part de tous les pays d'Occident. Donc, il faut demeurer
proportionnels dans les mots qu'on choisit et dans les gestes, parce qu'on ne
veut pas suspendre nos relations avec Israël, mais on ne peut pas non plus
fermer les yeux sur le fait qu'Israël, comme gouvernement... je ne parle pas
des Québécois de confession juive ici, là, je parle d'un gouvernement qui fait
la sourde oreille quant à la demande d'un cessez-le-feu venant d'à peu près
partout dans le monde. Il y a un moment donné, il va falloir que ce soit
entendu.
Le Modérateur : On va passer
en anglais. On va passer en anglais...
Journaliste : Qui est responsable
du fait que le budget, le prochain budget va être largement déficitaire?
Le Modérateur : On va passer
en anglais...
Journaliste : ...le prochain
budget va être largement déficitaire?
Le Modérateur : C'est... On
va passer en anglais.
M. St-Pierre Plamondon : Bien...
C'est parce que c'est un autre sujet. Est-ce qu'on a le temps ou je vais me
faire taper sur les doigts?
Journaliste : Oui, oui, on a
le temps. On va le prendre. On va le prendre. On va le prendre.
M. St-Pierre Plamondon : Pardon.
Allez-y.
Journaliste : Qui est
responsable du fait que le prochain budget va être largement déficitaire, selon
vous?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
premier principe, avant de tenir des gens responsables de ce déficit-là, un premier
ministre doit y penser à plusieurs reprises, parce que la responsabilité, elle
est toujours entre les mains du premier ministre et du ministre des Finances.
Et là c'est un peu difficile parce qu'on
doit commenter à l'avance un budget qui sera, ouvrez les guillemets, largement
déficitaire, mais évidemment qu'on va mettre en relief les... la valeur de la
baisse d'impôt sur une base récurrente, le coût des chèques qui ont permis
largement la réélection de la CAQ et un certain nombre de décisions qui nous
amèneront dans ce que le gouvernement qualifie déjà de budget largement
déficitaire. Parce que, rappelons-le, à l'époque, le ministre Girard, au moment
de la baisse d'impôt, a déclaré : Cette baisse d'impôt s'effectuera sans
coupure dans les services ni déficit supplémentaire. Donc, on a bien hâte de
voir.
Journaliste : ...hausser les
salaires, c'était une bonne idée?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
moi, j'ai toujours demandé et milité pour qu'on donne des conditions de travail
les plus favorables, les plus intéressantes possibles pour la qualité de nos
réseaux. Mais vraisemblablement ce n'était pas la position de départ du
gouvernement, qui, littéralement, a fait une première offre qui appauvrissait
les travailleurs. Ce n'est pas là que ça a fini, mais ça laisse... ça pose la
question : Aviez-vous budgété une réduction des conditions de travail des
travailleurs de l'État dans votre prévision budgétaire à l'équilibre? Parce que,
si c'est ça, votre prévision, c'était vraiment cow-boy, là, parce que c'est...
Journaliste : ...baisser les impôts
puis donner des chèques de 500 $, ça, c'était une mauvaise idée, si je
comprends bien?
M. St-Pierre Plamondon : On
va les laisser déposer leur budget. Mais ce budget, ouvrez les guillemets,
largement déficitaire, avant de mettre la faute sur des travailleurs, on va
poser des questions au gouvernement qui nous avait promis que les baisses
d'impôt ne rimeraient pas avec déficit ou réduction des services. Ils doivent
rendre des comptes, et ce sont eux qui sont responsables, pas les travailleurs.
Le Modérateur :
...
Journaliste :
Mr. Roberge used the words :
We're getting close to a crisis, and it can become a humanitarian crisis. He
should have not used those words?
M. St-Pierre
Plamondon : The words I choose to use, because
«humanitarian» is a whole different register of events, the words I use is «important social crisis». And I used those words many months ago,
and I was told, at that time, that I was exaggerating and that… And Ministre Fréchette
said : You don't need to have any planning of temporary immigrants…
immigration, because that's self-regulation, that's not about… that's not our
responsibility to try to regulate what has become 528,000 temporary
immigrants, as compared to less than a 100,000 not even a few years ago.
And so, we are facing… we
are before the failure of the CAQ and its pretention that it would win big
gains in Canada, that it would get back the powers in immigration. What we saw
this morning is four ministers who are clueless. They are before things
that we already know, and they are looking at us, saying : We are going to
keep on begging, and that's our plan. And it's so sad. It's sad, because the
consequences in our society are genuine, for housing, for dignity, for
language, for services. And all they come up with is : We'll keep on
begging, and that's our game plan, it's been six years of failure, we are
going to keep on failing.
That's where the Parti
québécois is different. We draw conclusions. They... Ottawa is not in good
faith. It was never in good faith in our history. It is not aligned towards
Québec's interests. If we want to decide by ourselves and have policies that
fit our needs, there's only one solution, it's to decide by ourselves, and that
is called Québec's independence.
Journaliste :
If this trend continues, I understand,
about housing, the social aspects, but what aspects of Québec's identity do you
think would be put at risk?
M. St-Pierre
Plamondon :
If
the?
Journaliste :
If the trend continues, if this...
M. St-Pierre
Plamondon :
It's
already... It's not «if the trend continues», it's there.
So, what this report says
is that the linguistic dynamics have shifted importantly, very importantly, and
that the cost for «francisation», the cost to have this new wave of immigration
speak decent French is around $12 billion. So, we're talking, right now,
of an important deficit in the next budget, do you really think that there's
$12 billion to teach French in that budget? Of course not.
So, it's really a
failure. It's the CAQ's failure, because they lied to themselves and they lied
to everyone when they said : Trust us, we're going to get something from
Ottawa, we're going to get respect, and we're going to be consulted, and we're
going to get powers in immigration. All that was, you know the word that starts
with "b", that's what it is. And they knew.
Journaliste :
...
M. St-Pierre
Plamondon :
With
it… it.
Des voix :
…
M. St-Pierre Plamondon : Other
questions?
Journaliste :
Yes. We're going to learn, this week,
the date of the budget. And it was interesting to see the comments of the
Premier at the news conference, Sunday, about how do we get to this increase,
the deficit situation. Besides the public sector increases, you're arguing that
some... a lot of this is of their own doing, for example, you mentioned the
cheques?
M. St-Pierre
Plamondon :
If
you're responsible for the budget, obviously, if there's an important deficit,
it's your responsibility, and it's connected to all of your decisions. So, it's
too easy to blame one specific decision or one specific group in order to hide
your decisions as a whole. And those decisions, as a whole, is partly the tax
income decrease and the cheques that were largely connected to the elections.
They wanted to write down cheques and tell people : Look, we're giving you
cheques, vote for us, there's a cost to that. And all those decisions need to
be accounted for, and the responsibility is always the responsibility of the
Prime... the Premier and the Minister of Finance. It's not anybody else's
responsibility.
Journaliste :
...if I can ask about the Olympic stadium,
with this latest demolition budget that has... What do you make of this
situation, with the discussion around the Olympic stadium?
M. St-Pierre
Plamondon :
Well,
it is an asset that we need to... that needs investment, so we can't just let
it there. What's surprising is that we're not sure all options were considered.
So, one option is to demolish a structure that has been problematic from day
one, and to build a more modern structure. And when we ask : Have you
considered that option?, we understand that they have figures dated in 2003 that
say that it would cost $2 billion to demolish, but it doesn't fit with the
data we have from other stadiums in North America. It's way much than what it
actually costs in other cities. In which case, the question is : Have you
done your homeworks before you invested that much money?
Same question in
Northvolt, same question for housing, same question for the French language,
same question for environment : Have you done your homeworks before you
announced something? And the answer has been incredibly constant, for the past
six years, it's always the same answer : No.
Le
Modérateur : Merci beaucoup.
(Fin à 12 h 07)