(Onze heures quarante-deux minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour
à tous. Un mot rapidement sur ArriveCAN, ArriveCAN, qui est une application, un
autre chef d'oeuvre de notre gouvernement fédéral, à Ottawa, qui devait coûter
quatre 80 000 $ et qui, au final, en coûte 60 millions. Pourquoi
je vous en parle? C'est simplement parce que le Parti québécois prône de garder
pour nous les 82 milliards de dollars qu'on envoie à Ottawa et de
rediriger ces sommes-là sur les missions fondamentales de l'État, c'est-à-dire
les services à la population.
Que ce soit ArriveCAN, les scandales sur
les passeports qui ne fonctionnent pas, le système de paie Phénix, que ce
soient les PCU puis les... la PCU et les cas de fraude, non seulement on a un
gouvernement de trop, mais on a un gouvernement qui est éloigné de la réalité
des gens. Et je demande à la population, posez-vous la question : Pour 82 milliards,
soit près de la moitié des impôts et des taxes au Québec, là, qu'est-ce que
vous obtenez comme services et croyez-vous qu'on serait capables de faire mieux
avec 82 milliards, si on décide par nous-mêmes et qu'on décide? Parce que,
c'est moi qui vous le dis, là, un gouvernement du Parti québécois redirigera
ces sommes-là vers les missions fondamentales, éduquer nos enfants, soigner
notre monde.
Moi, je suis convaincu qu'on est capables
de faire mieux, et c'est pour ça qu'on avait publié et qu'on continue de parler
du budget d'un Québec indépendant, qui nous permettra de faire des choix
différents. C'est un épisode parmi tant d'autres, mais il est tellement frappant,
80 000 $, puis finalement, on dilapide 60 millions. Il n'y a aucune
reddition de comptes, aucune rigueur budgétaire, du gros n'importe quoi, à
nouveau, à Ottawa.
Journaliste : Sur le
financement des partis politiques, vous et de votre personnel politique, en fin
de semaine, vendredi, vous avez été aussi très actifs sur les réseaux sociaux,
là, pour vous dénoncer, mutuellement, avec la CAQ. Est-ce que ça va trop loin?
Est-ce qu'on perd le sens du débat concernant le financement?
M. St-Pierre Plamondon : Qu'est-ce
qui va trop? Soyez plus... Je ne vous suis pas.
Journaliste : Non, mais
est-ce que... est-ce que, sur les réseaux sociaux, c'est la bonne place pour
aller épancher le fait qu'on n'est pas d'accord avec l'autre parti politique,
là?
M. St-Pierre Plamondon : Là,
on parle ici du personnel payé par les fonds publics dans les cabinets
ministériels. Moi, je peux comprendre que quelqu'un qui travaille dans un
ministère, pour un ministre, rectifie la position du gouvernement, réexplique
la position du gouvernement. Il n'y a aucun problème. Le problème qu'on a et qu'on
constate de manière récurrente, c'est que, de manière coordonnée et
intentionnelle, des employés payés par les fonds publics dans les cabinets
ministériels font des jobs de bras à des élus. Et c'est retweeté par le premier
ministre, c'est retweeté par les élus, après. Donc, essentiellement, on demande
aux non-élus d'interpeler les élus des partis d'opposition pour les
décrédibiliser, en se gardant, comme élus, de faire cette interpellation-là.
Vous remarquerez qu'en commission parlementaire, jamais les non-élus n'apostrophent,
coupent ou insultent les élus, là, ça ne se fait pas. Mais en ligne, sous la
CAQ, non seulement on tolère ça, mais clairement, on encourage ce comportement-là.
Journaliste : ...votre
personnel politique qui réplique aussi.
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Nous, on dit de ne jamais... Notre politique, c'est de... de ne pas...
Journaliste : Il y en a qui
ont répondu en fin de semaine, là.
M. St-Pierre Plamondon : On...
dans le personnel de... payé par les fonds publics, à Québec, on demande de ne
pas interpeler les élus.
Journaliste : Mais à
Montréal?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est ça, là, ensuite, la population en général, là... Moi, je vous parle de...
Journaliste : Non, mais la
permanence à Montréal?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
par définition, ils sont partisans, là. Ça, c'est une autre catégorie. Moi, je
vous dis : Si tu es payé par les fonds publics puis tu travailles pour le
gouvernement, dans un cabinet ministériel, ta job, payée à même les fonds
publics, ce n'est pas de faire de la partisanerie puis de l'intimidation en
ligne, ce n'est pas ça, ta job.
Journaliste : M. Fradette
peut en faire?
M. St-Pierre Plamondon : Pardon?
Journaliste : M. Fradette
peut en faire, lui?
M. St-Pierre Plamondon : M.
Fradette fait de l'intimidation?
Journaliste : Pas de l'intimidation,
mais il répond aux élus, là.
M. St-Pierre Plamondon : Un...
Les équipes de cabinets ministériels de chaque parti peuvent rectifier les
faits. Mais là où on... nous, on tracerait la ligne, c'est lorsque tu
décrédibilises, intimides ou tu t'en prends de manière très directe à un élu à
titre de non-élu. Mais... mais on n'empêchera jamais les cabinets ministériels
de chaque parti de rectifier les faits lorsqu'une inexactitude est dite, là. Ça
fait partie du travail. Mais là, on a franchi une ligne, avec la CAQ, où,
vraiment, ce sont des interpellations groupées de non-élus qui s'en prennent à
un élu pour le décrédibiliser.
Des voix : ...
Journaliste : ...les employés
des cabinets politiques, là, la CAQ, font de l'intimidation?
M. St-Pierre Plamondon : Durant
la pandémie, ils ont pris soin d'effacer tous leurs tweets de la pandémie. Il y
avait, là, des vingtaines d'employés, simultanément, qui s'en prenaient aux
élus des oppositions, lorsque la position du parti d'opposition ou la critique
ou la question n'était pas appréciée par le gouvernement. Donc, c'est un
changement de style qui rend la politique beaucoup plus agressive et beaucoup
moins respectueuse, ce qu'on ne... ce qu'on ne verrait jamais en personne.
Jamais, dans une commission parlementaire, on ne tolérerait qu'un non-élu
apostrophe de la sorte des élus. Mais, sur X, c'est la politique, de toute
évidence, de la CAQ.
Des voix : ...
Journaliste : On a une
politique au Québec sur l'intimidation. Est-ce que... est-ce que ces gens-là ne
respectent pas la... le plan, la politique du Québec sur l'intimidation?
M. St-Pierre Plamondon : Le
parallèle est intéressant, parce que c'est à contre-courant de là où on veut
aller. Mais, en même temps, il faut se garder, comme opposition, là, de monter
en épingle. On demande simplement au gouvernement de dire à ses élus d'arrêter
d'apostropher directement les élus pour les décrédibiliser ou ce qu'on a vu,
là, à tellement de reprises. Je pense, la ligne est simple à tracer, et on
demande juste au gouvernement d'arrêter ce comportement-là.
Journaliste
: ...
M. St-Pierre Plamondon : Puis
on l'a demandé il y a deux, trois ans, même. Je m'excuse.
Journaliste : ...c'est moi,
j'ai de la misère avec mes timings aujourd'hui. Sur votre déclaration de départ
sur ArriveCAN, vous dites : Nous, on ne mettrait pas l'argent là-dedans.
Comment vous allez faire pour les gérer, les frontières d'un Québec souverain?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
non, mais je ne dis pas qu'il n'y aura aucun budget d'alloué aux missions
actuelles du fédéral. Je dis : Dans la poursuite de ces quelques missions
du fédéral, là, le gouvernement, à Ottawa, est un cafouillage constant et un
gaspillage de fonds publics, en plus d'une fonction publique qui a,
littéralement, explosé, là. Sous Trudeau, la taille de la fonction publique
canadienne a augmenté de 40 %, pour aucun service en échange. Donc, je
pose la question aux Québécoises et aux Québécois : Pensez-vous que, si on
rapatrie les 82 milliards, pensez-vous qu'on peut faire une meilleure job
que ça? Puis la réponse, c'est sûr que c'est oui.
Journaliste : Mais vous, vous
assureriez la gestion des frontières d'un Québec souverain?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
évidemment. Les missions qui sont, en ce moment, l'exclusivité du fédéral sont
reprises ici, là, en proportion. Mais je prétends... lorsqu'on voit le peu de
services qu'on obtient en échange de près de la moitié des taxes et impôts
envoyés à Ottawa, je prétends qu'on pourrait rediriger ça vers des services
essentiels, des missions fondamentales du gouvernement du Québec, parce qu'en
ce moment en santé, le gouvernement du Québec, il obtient un des
6 milliards dont il a besoin pour fonctionner. Où est allé cet argent-là?
Journaliste : Mais vous avez
une prédécesseure qui avait rêvé d'un Québec souverain sans frontières. Ce
n'est pas votre cas? C'est ce qu'on comprend dans vos réponses.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
non. Évidemment, la base d'un État-nation et d'une démocratie, c'est la
frontière qui permet de délimiter qui doit payer des impôts et qui a le droit
de vote. Il n'y a pas de démocratie s'il n'y a pas de frontières.
Journaliste : Mais, M.
St-Pierre Plamondon, il y a quand même eu le bordel informatique au Québec,
SAGIR, SAAQclic, récemment. Qu'est-ce qui vous fait croire que votre fonction
publique, au Québec, serait vraiment meilleure que la fédérale pour ce genre
d'application là?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je note que la fonction publique fédérale n'est pas nécessairement meilleure
que celle du Québec. Et je pose la question : Pour 82 milliards
d'argent envoyé à Ottawa, faites... posez-vous la question : Quelle est la
liste des services que vous obtenez? Et, dans la mesure où on n'est plus
capables d'éduquer nos enfants et de soigner notre monde, est-ce qu'on a le
luxe d'envoyer 82 milliards à Ottawa en échange de presque rien, sauf un
programme de passeports absolument défaillant puis...
Journaliste : ...profession
de foi, là, de prétendre qu'automatiquement au Québec, on ferait mieux pour moins
cher...
M. St-Pierre Plamondon : Non,
ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai dit qu'on ferait des choix différents, puis
qu'un gouvernement du Parti québécois redirigerait ces sommes-là vers des
missions beaucoup plus fondamentales. C'est ça que j'ai dit, et je le crois.
Journaliste : ...n'y aurait pas
eu d'ArriveCAN, là, sous un Québec souverain, dans une pandémie?
M. St-Pierre Plamondon : Nos
choix seraient différents. Et je pense que, sous un Québec souverain, on
redirigerait des sommes mal gérées vers des missions fondamentales, notamment,
santé et éducation. C'est ça que je prétends.
Journaliste : ...60 millions,
là, de dépassements de coûts...
M. St-Pierre Plamondon : Non,
mais sur un projet de 80 000 $, vous imaginez ce que ça dit.
Journaliste : Non, je
comprends. Mais, si on prend RENIR... si on prend RENIR, on est rendus à
1 milliard de dépassements de coûts. C'est au Québec, c'est les
fonctionnaires du Québec. Comment vous auriez redirigé cet argent-là au bon
endroit?
M. St-Pierre Plamondon : À
nouveau, ce que je dis, c'est que, pour 82 milliards envoyés à Ottawa, la liste
des services obtenus est minime, et la liste des cafouillages — je
vous en ai nommé quelques-uns — elle est très grande, parce que c'est
un gouvernement éloigné de nos besoins et, surtout, éloigné des missions
fondamentales comme la santé et l'éducation, un gouvernement, également, qui
s'est... qui s'est affairé à augmenter la taille de sa fonction publique et
augmenter le nombre d'empiétements sur les compétences du Québec à même le
pouvoir de dépenser, ce qui fait que c'est une cacophonie. Tout ça m'amène à
croire que ce 82 milliards là, si nous, on le prend, on va faire des choix
différents. On va rediriger vers des missions plus fondamentales.
Journaliste : Les écoles
syndiquées, la FAE, le ministre Drainville veut retirer des journées
pédagogiques pour rattraper les journées de grève. Êtes-vous d'accord avec ça?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je vais laisser... Le ministre dit qu'il est en discussion, en ce moment, avec
la FAE, je vais leur laisser le temps d'avoir cette discussion-là. Mais,
évidemment, on veut qu'il y ait une entente qui favorise le rattrapage, dans
l'intérêt des élèves, là, évidemment.
Journaliste : ...la mape électorale,
est-ce que vous êtes d'accord avec les autres partis, qui disent qu'il faudrait
comptabiliser la population globale? Dans les circonscriptions, il y a des gens
qui sont des électeurs, il y en a qui ne sont pas encore électeurs...
M. St-Pierre Plamondon : Bien
oui, bien oui, mais c'est le cas... c'est le cas dans Camille-Laurin.
Journaliste : Alors, est ce
qu'il faut, comme le fédéral, compter la population globale?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
il faudrait à tout le moins le considérer. C'est ce que j'ai plaidé au DGE lors
de son passage dans Camille-Laurin. La proposition actuelle, c'est de retirer à
l'est de Montréal une circonscription, alors qu'on sait qu'historiquement l'est
de Montréal a été désavantagé de toutes sortes de manières. L'argument, c'est
de dire : Bien, on regarde la population, puis il y a... il y a de la
place, là, pour enlever une circonscription. Or, c'est en ne tenant pas compte
de changements démographiques récents, où, peut-être, la personne n'a pas le
droit de vote, mais on doit considérer qu'à mon bureau de député, le nombre de
demandes venant de... Parce que, nous autres, on aide tout le monde, là, donc
l'idée de ne pas tenir compte du tout de la réalité démographique en date
d'aujourd'hui peut nous amener à faire de graves erreurs, notamment retirer une
circonscription dans l'est de Montréal, alors qu'il y a une pression
démographique évidente en ce moment. On va être obligés, donc, après, de tout
défaire ce qu'on a défait parce qu'on n'a pas tenu compte de ce facteur-là.
Donc, c'est pour ça qu'on demande au Directeur général des élections de prendre
tous les paramètres en considération dans cette décision-là.
Journaliste : ...à l'inverse,
pour des circonscriptions, par exemple, en Gaspésie, où, là, ce n'est pas...il
n'y a pas cette pression-là, démographique, là?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
la Gaspésie, ce n'est pas tant la pression démographique que le fait qu'on
songe lancer une circonscription où le député devrait faire la route entre Gaspé
puis Carleton-sur-Mer, là. Il y a... Dans les critères que le DGE a lui-même
énoncés, il y a la faisabilité d'être député, là, par rapport au territoire.
Puis, dans le cas de la Gaspésie, c'est vraiment la question qu'il faut se
poser : Est-ce que c'est faisable, pour un député, de bien faire son
travail, s'il y a pour 7 heures de route entre une destination puis une autre?
Poser la question, c'est y répondre, là.
Journaliste : Depuis quelque
temps, vous utilisez «consultation populaire» pour parler du référendum.
Pourquoi vous choisissez ces mots-là plutôt que «référendum»? Est-ce que vous
évitez de prononcer le mot «référendum»?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
En fait, dans ma publication sur ce sujet-là, je parlais de consultation
populaire, puis dans le paragraphe suivant, je disais «ce référendum». Il faut
rappeler qu'à l'origine, le vrai mot, le mot qui s'est cristallisé dans la
mémoire collective, c'est «référendum», mais, quand on regarde le nom de la loi,
à l'origine, puis l'expression qui... appropriée, c'est «consultation populaire».
Puis il y a plein d'autres synonymes, donc...
Journaliste : ...«référendum»
est connoté négativement au Québec?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
j'aime «consultation populaire» parce qu'il nous rappelle que tout ce que
c'est, c'est de consulter la population. Le... Bien, je m'en vais là, là. La
question, c'est que, pendant plusieurs campagnes électorales, le Parti libéral,
et après, la CAQ se sont servis du mot «référendum» pour faire peur. Lorsque
j'utilise soit «référendum» ou «consultation populaire», lorsque je reviens au
nom d'origine, «consultation populaire», c'est un simple rappel à la population
que c'est une bonne idée de poser une question, il n'y a rien de dangereux ou
de grave dans le fait de consulter la population. C'est ce que c'est, c'est une
consultation populaire. Donc, je ne m'empêcherai pas...
Journaliste : ...chargé
négativement par les fédéralistes, nécessairement?
M. St-Pierre Plamondon : Ah
oui, l'historique du camp du non, tant en 1980 qu'en 1995, c'est de faire peur.
Et notamment le référendum a été utilisé, pas juste en 1980 et en 1995, là,
Philippe Couillard a fait ça, François Legault a fait ça, Jean Charest a fait
ça. C'est vraiment de créer un sentiment de peur généralisé autour de quelque
chose de tellement simple et normal, à savoir consulter la population et lui
poser une simple question. Donc...
Journaliste : ...collège des
Hauts Sommets, Mme Marois est sortie publiquement ce matin avec M. Couillard. Est-ce
que vous êtes du même avis que les deux anciens premiers ministres?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
oui. Je demande au gouvernement de s'en occuper, là. Clairement, la mission de
cette institution-là a une valeur importante. Puis, s'il y a des dédales
administratifs ou des enjeux de bureaucratie, dans l'état actuel des choses, on
ne peut pas se permettre de fermer cette école-là. Et on demande simplement au
gouvernement de s'en occuper, là. Mais je ne comprends pas, là, c'est une
situation assez difficile à expliquer, mais je m'attends à ce que le
gouvernement s'en occupe, là.
Journaliste : Sur
l'application Wizz, est-ce que le gouvernement peut faire quelque chose?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
vous savez ce que je pense du temps d'écran puis des médias sociaux sur nos
ados. Posons-nous la question : Est-ce que c'est normal qu'une ado de 13
ans au Québec soit sur des sites de rencontre, et quels risques pour leur
santé, à tous les niveaux, santé mentale, perception de soi, mais risque de
prédation sexuelle? Je rappelle que, et là, il faudrait vérifier, je... vous me
posez la question, c'est peut-être fin 1970, début 1980, mais, au Québec, on a
légiféré, dans la Loi sur la protection au consommateur, pour interdire la
publicité auprès des enfants. Pourquoi? Parce qu'on considérait qu'une simple
publicité de G.I. Joe, de jouets, de Transformers pouvait poser des problèmes
dans le développement d'un enfant, qui n'est pas équipé, là, pour juger de
cette publicité-là. Je le mentionne parce que, si on prend un pas de recul puis
on regarde à quoi on soumet nos enfants aujourd'hui, il devrait y avoir un
éveil collectif, là, vraiment, un électrochoc de se dire : Mais nos
enfants de douze ans, treize ans seraient sur des sites de rencontre à la Tinder
puis s'exposeraient à des prédateurs sexuels, puis nous, on ne fera rien, comme
gouvernement, on va regarder ça puis on va se dire : Bien, c'est comme ça?
Des gouvernements, par le passé, ont protégé les enfants, ont protégé
l'enfance, et c'est le sens, c'est l'esprit du Code civil du Québec. Quand tu
es mineur, il y a des régimes pour protéger leur développement parce qu'ils ne
jouent pas à armes égales. Un peu la même logique aussi pour les aînés. Et
nous, on maintient cette position-là, donc...
Journaliste : ...gouvernement,
donc, de s'assurer que la loi est respectée, ou vous voulez ajouter d'autres
choses ou...
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
ce que j'ai exploré, sur le temps d'écran, c'est de donner aux parents des
outils, y aller avec beaucoup plus de prévention, de sensibilisation. Mais j'ai
lancé une discussion en sonnant l'alarme, en disant : Regardez vos propres
enfants, regardez... c'est parce que, moi, je le vis aussi, là, on a tous des
difficultés, on s'en parlait. Pascal, il dit : Paul, il ne veut pas que tu
passes trop de temps devant les écrans. On se sert l'un de l'autre pour parler
à nos enfants, mais c'est un vrai problème de société. Puis il me semble que,
quand le sujet de discussion, à l'Assemblée nationale, c'est : nos filles
de douze, treize ans sont sur des sites de rencontres et elles sont exposées à
des prédateurs sexuels, il me semble qu'on devrait se réveiller, comme société.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais.
Journaliste : C'est un peu
connexe, là, mais voyez-vous là-dedans aussi des outils d'anglicisation des
enfants? Parce que, tu sais, dans l'exemple, ce matin, la description de la
jeune fille était en anglais.#
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
oui. En fait, on est devant la déréglementation de la programmation qui,
auparavant, était à la télévision. Et cette déréglementation-là amène, en effet,
beaucoup moins de place pour le français, pour le contenu culturel québécois,
et mène à une standardisation culturelle et linguistique à l'échelle planétaire.
Au profit de qui? Au profit de multinationales qui sont très contentes
d'obtenir ce monopole-là. Et au détriment de qui? Au détriment de tous les
peuples qui ont une langue, une culture distincte, qui vont souffrir,
évidemment, de cette absence d'espace. Donc, il y a toutes ces
questions-là qui se posent. C'est un sujet sur lequel je vais revenir. On est
en train de travailler sur ces questions-là. Mais l'idée que notre temps, dès
notre tout jeune âge, doit être consommé à une machine qui veut capter ton
attention par tous les moyens, l'idée qu'on demeure les bras croisés en sachant
les conséquences sur la santé mentale et la santé physique me semble intenable.
Des voix : ...
Journaliste :
On the CAQ fundraising cocktail, the
attacks between Mr. Bérubé and Mrs. Guilbault or the attacks... well, the
exchange between...
M. St-Pierre
Plamondon : I just want just to say, on
this : Pascal Bérubé asked for apologies because when Geneviève Guilbault
was here, she said that he used his personal... his «Assemblée nationale»
address for dubious events, «des événements douteux», which is a lie, which is
perfectly false. And she used that in order to not answer a question of a
journalist. So, we expect apologies for that, because it's defamation, it's really
saying something that is false to hinder the reputation of an elected Member of
Parliament. So, I expect apologies on that.
Journaliste :
And if we look at the exchange between
the staff of Mr. Legault on X on Friday evening towards Mr. Marissal, it looks
bad for politics in Québec in general. You're all losing in this.
M. St-Pierre
Plamondon :
Yes,
yes. So, it needs to stop. I mean, we're all not that bad. If you look, though,
at the way things are going at the salon bleu, the way we talk to each other,
we're actually doing better in terms of respect than many other legislatures...
legislatures. So, it's not all negative. But, under the CAQ, there's this
approach of mobbing, I think the right word in English is «mobbing», it's a
pattern through which group of people will attack one single elected Member of
Parliament.
Journaliste :
This is not the first time we've seen…
we've seen this.
M. St-Pierre
Plamondon :
No,
it's been all... all... all during the whole period of the pandemic, they would
to that and then they would delete their tweets, so that it doesn't show.
Journaliste :
But the
idea that these are employees, local employees, these are not elected people,
attacking elected people, I mean, it... And they seem to do it shamelessly on a
regular basis.
M. St-Pierre
Plamondon : Because they are directed to do
so. I mean, it' not a… «Ce n'est pas un hasard, là.» It's not a random event.
It's a modus operandi, it's a pattern. And I don't need an inquiry to realize
it's a pattern, because the Premier himself will retweet, elected Members of
Parliament will retweet the job done by those employees.
Journaliste
: Just to be clear, we didn't get… we have not seen an apology from
Mme Guilbault for that scene here, right?
M. St-Pierre
Plamondon : She should. It's required, it's
required.
Journaliste
: You used the word «defamation» to refer to that. What happens if
she doesn't apologize? What… Are you considering any type of action?
M. St-Pierre
Plamondon : That's up to Pascal Bérubé to
decide where he wants to bring this. I expect… I mean, let's keep it simple,
you make a mistake, you apologize, that's it. I mean, in the case of Vincent
Marissal, there has been an apology, it's done, OK, yes. And I'll make mistakes
in the future, and, when you make mistakes, you apologize. That's it.
Journaliste : Si on peut vous
demander en français qu'est-ce que vous pensez du fait que Mme Guilbault ne
s'est pas excusée encore?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
inacceptable que Mme Guilbault ne se soit pas excusée. Parce que, je vous
rappelle les faits, elle est arrivée ici en point de presse, des journalistes
lui ont posé des questions, et pour ne pas répondre à la question, elle a
prétendu que Pascal Bérubé a utilisé son courriel de l'Assemblée nationale pour
des événements douteux. C'est ça qu'elle a dit. Or, il n'y avait pas
d'événement, il n'y avait rien de douteux, ce n'est rien de vrai. Et donc c'est
très injuste, inacceptable envers Pascal Bérubé parce que c'est faux. Et, dans
ce temps-là, qu'est-ce qu'on fait? On s'excuse. Et nous attendons toujours les
excuses de Geneviève Guilbault.
Journaliste : C'est de la
diffamation?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est diffamatoire dans la mesure où est-ce que... tu sais, je ne veux pas
rentrer dans la définition juridique de la diffamation, mais c'est diffamatoire
au sens où ce n'est pas vrai et ça vise à miner la réputation de Pascal Bérubé,
alors que c'est sûr que ce n'est pas vrai, et ça vise également à ne pas
répondre aux journalistes, qui, eux, posent des questions pertinentes.
Journaliste : Il n'est pas
question de poursuite, par exemple, dans ce dossier-là?
M. St-Pierre Plamondon : Tout
ça ne m'appartient pas, mais ce n'est pas ça, l'intention. Tu ne veux pas... Tu
veux régler ça de la manière la plus simple possible. Quand il y a une faute,
on s'excuse, puis ensuite, on peut passer à autre chose. Mais, quand on ne
s'excuse pas, c'est que ça sous-entend qu'on serait prêt à le refaire. Or,
c'est un comportement inacceptable.
Le Modérateur : ...une
dernière en anglais.
Journaliste :
But in the meantime, you're still
waiting for Premier Legault to answer the fundamental question on… fundraising
events, if there was a directive…
M. St-Pierre
Plamondon : Well, so there are two topics that
are similar right now. Is there a pattern among employees at the CAQ, here, at
the National Assembly, to target elected Members of Parliament? We don't need
an inquiry on that, it's obvious. What's more interesting, and your question is
right in the money : Is there an instruction, a clear pattern that would
explain that so… at so many… on so many occasions, employees decided to take
cases that are more the work of… of the… of the elected Member of Parliament
and transfer that to a cocktail?
How do we explain…
Yesterday, I think, in the Nouvelliste, we learned that the two thirds
of the mayors in Mauricie contributed to the CAQ. How do we explain that so
many mayors, so many entrepreneurs and families who just wanted to say
something about drinking and driving, how do we explain that, in all parts of
Québec, they end up in that cocktail?
We need to go all the way
on this one, because, normally, an employee doesn't, by himself… he doesn't
start doing random things. An employee does what he's instructed to do. So,
there was, possibly, likely… most likely, there was an instruction.
Journaliste
: If we can just get one last on… just on another subject. Mr. Dubé
announcing today an accelerated program for home care of patients, what do you
make of that?
M. St-Pierre
Plamondon : I think we're in favour of any
initiative that could help in terms of recruitment, the only condition is to
monitor whether it works or not and make sure that the conditions around the
program are effective. But we'd rather have a government taking initiatives
than do nothing. So, let's just monitor the success of that initiative.
Journaliste
: This is the third accelerated program, though, that we've heard of
in recent months. Do you think they're relying too much on this new format?
M. St-Pierre
Plamondon : That's why we need to monitor. If
we monitor, we'll see if we are having results, and, if not, we need to change
the approach. But I cannot be against all initiatives because it's the Government's initiatives. Let's try
something, if it works, well, we can keep it up.
Journaliste
: Just quickly… on the BEI, only two charges out of 369
investigations in the last eight years. What do you make of that? Are we
spending too much?
Des voix : …
M. Paradis : I'm sorry, what?
Journaliste
:
...the BEI, «le Bureau d'enquêtes indépendantes, il y a seulement», like, two
charges in eight years, 369 investigations.
M. St-Pierre
Plamondon : I'll inquire, I'll see to that and
I'll get back to you.
Journaliste
:
OK.
Journaliste
: Juste
vous demander, M. St-Pierre Plamondon, en français, sur la question des
formations accélérées, juste peut-être me résumer ce que vous avez dit tantôt.
M. St-Pierre Plamondon : Oui.
Donc, sur les formations accélérées, on aime mieux le gouvernement... un
gouvernement qui prend une initiative qu'un gouvernement qui ne prend pas
d'initiative. On n'est pas contre, au contraire, on encourage ce genre
d'initiative là. Maintenant, on demande au gouvernement également de mesurer si
le programme fonctionne, s'assurer aussi que les paramètres... on l'a vu en
construction, là, que les paramètres ont du sens. Puis, si ça fonctionne, tant
mieux, si ça ne fonctionne, bien, il va falloir essayer une autre approche.
Mais, notre rôle, ce n'est pas d'être contre tout ce que le gouvernement fait,
là. Si le gouvernement prend une initiative pour un objectif louable, tant
mieux, puis on espère que ça va fonctionner.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
(Fin à 12 h 08)