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Point de presse de Mme Virginie Dufour, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’habitation

Version finale

Friday, February 9, 2024, 9 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures quarante-deux minutes)

Mme Dufour : Bonjour. Aujourd'hui, je vais interpeller la ministre de l'Habitation sur une crise du logement qui va bien au-delà des chutes de mises en chantier ou de la hausse des prix des loyers. En fait, nous sommes devant une tempête parfaite, et je le dis dans le sens péjoratif du terme. C'est une tempête qui a été créée par la CAQ, par son inaction et son manque de vision systémique.

Nous n'avons jamais manqué autant de logements qu'en ce moment. Et les efforts pour retourner à l'équilibre, là, ils vont être considérables, il faudrait construire plus d'un million de logements d'ici 2030, et on n'en a même pas construit 40 000 l'an dernier.

Mais en plus on voit de plus en plus de projets qui sont retardés soit par Hydro-Québec, soit par un manque d'infrastructures municipales; les infrastructures souterraines qui sont inadéquates.

Nous sommes donc devant une triple crise : logement, énergie, infrastructures municipales. On est en droit de se demander si cette situation ne pourrait pas freiner sérieusement notre capacité à rattraper le record des... le retard des six années caquiste.

Nous avons une vision en habitation, un plan que... un plan global que je vous dévoilerai ultérieurement, mais aujourd'hui j'ai trois mesures concrètes à mettre sur la table et qui vont permettre d'agir sur les trois fronts que j'ai mentionnés de la triple crise.

Alors, d'abord, éliminer la TVQ sur les constructions de logements locatifs, à l'instar du fédéral et de nos provinces voisines, établir des cibles d'analyse des dossiers et d'émission de permis pour les municipalités et allouer 200 millions de dollars à celles qui atteindront ces cibles, et les sommes devront être investies dans le réseau des infrastructures municipales, s'assurer que la priorité numéro un du gouvernement avec Hydro-Québec soit de brancher notre monde, que tout le monde puisse avoir un toit. Je prendrai donc l'occasion de l'interpellation aujourd'hui pour débattre de ces trois mesures avec la ministre. Merci.

Journaliste : Québec solidaire dit que... se dit surpris qu'au Parti libéral vous vous mettiez soudainement à parler votre logement. Est-ce que vous avez eu une révélation récemment?

Mme Dufour : Moi, j'en parle depuis, évidemment, depuis que je suis élue porte-parole du dossier. Peut être qu'ils ne m'entendaient pas, mais j'étais là. J'étais là puis...

Journaliste : Non, mais ils disent que, compte tenu du passé, que vous ne devriez pas donner de leçon sur le logement.

Mme Dufour : Quand on regarde le vrai, les bilans, là, il n'y a jamais eu autant de logement social construit et investi lorsque les gouvernements libéraux étaient au pouvoir.

Ensuite, si on regarde aussi les chutes de mises en chantier, c'est sous la CAQ que ça s'est produit. Quand on regarde les hausses de loyers fulgurantes, c'est sous la CAQ que ça s'est produit, pas sous le Parti libéral. Sous le Parti libéral, là, il y avait un certain contrôle quand même bien établi, un équilibre. C'est sous la CAQ que ce déséquilibre-là est arrivé.

Journaliste : C'est quoi les chiffres, Mme Dufour, les libéraux versus les péquistes versus la CAQ, en logement social?

Mme Dufour : Ah, mon Dieu! J'avais... j'ai souvent amené un petit tableau ici, là, même qu'à un moment donné, vous riez parce que je l'avais mis devant moi, là, je pourrais vous le ressortir, là, mais les chiffres, ils sont assez clairs.

Journaliste : Sur ce qui s'est passé hier en commission parlementaire avec Mme Guilbault puis les cas qui se répètent de monnayage de ministre, est-ce que vous pensez que ça prend une enquête plus élargie sur tous ces cas qui se répètent à la CAQ, plus que celle engagée par Mme Mignolet auprès des députés qui sont concernés? Est-ce que vous croyez que ça prend vraiment, là, une démarche plus large?

Mme Dufour : Mais, écoutez, d'abord, moi, je dois dire, ce n'est pas la présence de ministres à des événements qui est le problème, c'est plutôt de vouloir monnayer l'accès au ministre qui est l'enjeu.

Est-ce qu'il y a eu un système? Moi, je ne peux pas le dire. Est-ce qu'il devrait y avoir une enquête? Honnêtement, je pense qu'il faut quand même mettre de l'avant qu'on est toujours innocent jusqu'à preuve du contraire, là. Donc, je ne voudrais pas condamner personne qui n'a pas été condamné. Donc, moi, j'attendrais les conclusions de...

Journaliste : ...

Mme Dufour : ...j'attendrais les conditions... voyons, les conclusions de Mme Mignolet.

Journaliste : En attendant, pensez-vous que ce serait une bonne idée pour la CAQ d'exclure, d'expulser les députés qui sont visés par les enquêtes?

Mme Dufour : Je ne partage pas cette opinion. Je ne partage pas cette opinion. Comme j'ai dit, on est toujours innocent jusqu'à preuve du contraire.

Journaliste : M. Beauchemin a été expulsé chez vous pendant qu'il y avait une enquête.

Mme Dufour : Oui, j'avoue, mais ici, c'était... Il y a un enjeu différent où il y avait une relation avec un employé, c'était ça, la distinction majeure. C'est différent quand on parle d'intimidation par rapport à des employés, mais là, ici, on parle d'éléments externes au caucus lui-même, là.

Journaliste : Puis comment vous l'avez trouvé, son ton, Mme Guilbault hier dans sa... dans sa défense, finalement?

Mme Dufour : Bien, écoutez, je vais... J'ai plutôt regardé ça plus... C'est plus les analystes que j'ai vus. Moi-même, j'étais très occupée à préparer une interpellation. Donc, je ne commenterai pas, là, le ton lui-même, là. Ça lui appartient, à Mme Guilbault.

Journaliste : Est-ce qu'elle aurait dû s'excuser?

Mme Dufour : Bien, écoutez, je pense que... Si les faits qui sont exposés sont tels qu'ils se sont passés, je pense que quelqu'un doit effectivement, puis... Et, à ma connaissance, quelqu'un l'a fait, là, ce que je comprends, il y a quelqu'un du bureau, la personne... ou, en tout cas, la députée de l'employé qui a fait... s'est excusée. Maintenant, c'est... Mme Guilbault, c'est quand même... là, ce que je comprends, ce n'est quand même pas elle qui a fait l'invitation, là.

Journaliste : Peut-être... Bien, en fait, une petite question sur la nouvelle campagne de promotion de l'indépendance de Québec solidaire. Le Parti québécois est premier dans les sondages. Québec solidaire embarque dans la danse. Au Parti libéral, allez-vous faire une campagne de promotion du fédéralisme?

Mme Dufour : Bien, on ne fera pas une campagne de promotion de la séparation du Québec, ça, c'est clair. Et puis le reste, ça leur appartient, là, s'ils souhaitent faire la promotion...

Journaliste : Il n'y a pas de contre-initiative de votre part?

Mme Dufour : C'est... On n'en sent pas la nécessité présentement, non.

Journaliste : Sur Mme Duranceau, là, est-ce que vous estimez qu'elle était... qu'elle a pris un parti pris dans sa réforme? Est-ce qu'elle est... plus penche du côté des locateurs ou des locataires?

Mme Dufour : Je vous dirais que c'est une ministre que je trouve quand même assez entêtée, parce qu'elle a eu beaucoup d'arguments, beaucoup de groupes qui sont venus parler d'enjeux. Même la cession bail, on va en reparler, là, parce que le projet de loi n° 31 n'est pas encore adopté, hein, la cession bail, là, même des groupes en économie, il y a des... tu sais, les municipalités, il y a tellement de groupes qui sont venus en parler, de l'effet que ça pourrait avoir sur les citoyens. Évidemment, quelques groupes qui étaient d'accord, mais la majorité... et elle a été complètement inflexible. Il y a un manque d'écoute.

Et je crois, et puis je l'ai mentionné dans mon point de presse, il y a un manque de vision systémique, de voir... Chaque action a une réaction effet papillon. Puis la ministre ne semble pas le réaliser que, cet élément-là, en période de crise actuelle, ça pourrait avoir des effets fort inquiétants. On pourrait voir, par exemple, une hausse de l'itinérance. Et l'itinérance coûte plus cher que d'investir en logement social. Alors, à un moment donné, ça devient des positions dogmatiques, mais qui vont, au bout du compte, nous coûter plus cher.

Journaliste : Est-ce que c'est encore la bonne personne pour occuper ce poste-là?

Mme Dufour : Comme je l'ai dit, je pense que c'était au caucus présessionnel, on va attendre le budget, le prochain budget. On verra qu'est-ce qui peut en ressortir, voir si elle a le leadership pour convaincre ses collègues d'accorder les sommes et les investissements nécessaires pour nous sortir de la crise, mais on ne peut pas penser qu'on va sortir de la crise sans faire des mesures fiscales importantes comme le fait l'Ontario actuellement. Ils investissent, mais, au bout du compte, ils vont en récupérer leurs billes. Nous, actuellement, on attend, et l'attentisme va nous coûter beaucoup plus cher au bout de la ligne. Merci.

(Fin à 9 h 50)

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