(Onze heures seize minutes)
M. Bonnardel : Alors, merci d'être...
merci d'être là. Je suis très heureux d'avoir déposé cette loi aujourd'hui, qui
est une réponse... qui est une réponse au cynisme des dernières années, encore
plus de ceux de la dernière année, une réponse aux changements climatiques que
le Québec vit depuis... depuis quelques... quelques années déjà. Puis je vous
expose les trois principaux points qui… je crois, les plus importants dans
cette... dans cette loi. La première chose, c'est le transfert de
responsabilités, donc, transfert de mission de la SOPFEU du côté du ministère
de la Sécurité publique. Pourquoi? Il faut comprendre que, dans les dernières
années, la mission première de la SOPFEU a toujours été celle de sauver la
forêt, sauver l'industrie forestière. Mais vous comprendrez qu'avec les
événements des dernières années, surtout de l'été passé, cette vocation ou
cette mission a évolué. Et donc le point le plus important maintenant de la
SOPFEU, ce sont de sauver... sauver des vies, sauver des communautés, sauver
nos infrastructures névralgiques et sauver nécessairement l'industrie
forestière par la suite. Donc, tout cela pour moi est immensément important
pour qu'un travail de coordination se fasse bien avec... avec eux.
Deuxième point. On va donner un pouvoir...
un pouvoir au ministre de désigner des organisations qui vont supporter, dans
le cadre de sinistres, les municipalités. Ça veut dire quoi? On va créer une
réserve d'intervention d'urgence pour être capable de supporter, exemple, la
SOPFEU, ou les... les... avec la Croix-Rouge... et la SOPFEU et la Croix-Rouge
pour supporter les municipalités dans le cas de sinistres majeurs. Alors, pour
nous, ça va être important d'avoir une réserve qui va supporter, comme je le
mentionnais, donc, les municipalités. Il faut bien comprendre que le but, c'est
de ne pas... ce n'est pas... le signal, ce n'est pas de mettre de côté le
travail que les Forces armées canadiennes ont fait dans les dernières années,
parce qu'ils ont été d'un apport incroyable, mais c'est d'être capable de
répondre plus fortement à de futurs sinistres, inondations ou feux de forêt
additionnels. Donc, on donnera des... on donnera un pouvoir exceptionnel au
ministre pour être capable donc d'avoir cette réserve d'intervention d'urgence
qui va nous permettre donc de supporter encore plus fortement nos équipes sur
le terrain. Pour vous donner un portrait, bien, du côté de la SOPFEU, c'est
250 combattants du feu qui sont sur le terrain avec plus ou moins
400 auxiliaires, qui supportent donc ces personnes pendant la saison... la
saison forte.
Et le troisième, bien, c'est un... c'est
un pouvoir qu'on va... qu'on va donner aux municipalités, d'obliger donc les
entreprises à nous dévoiler leurs générateurs de risque, exemple produits
dangereux dans une usine. Bien, malheureusement, on s'est rendu compte pendant
la saison estivale, pendant la saison des feux que nous étions dans une
certaine mesure mal informés, mal informés de ces générateurs de risque qui
étaient donc dans ces usines ou ces sociétés X, Y, Z. Donc, on va demander...
on va demander donc à ces... à ces entreprises, ces personnes morales de nous
indiquer donc quels sont leurs générateurs de risque pour être capable de
répondre plus adéquatement, donc à des situations d'urgence pendant les
saisons... la saison, soit d'inondation ou nécessairement des feux.
Donc, voilà un peu les principaux messages
qui, je crois, vont être d'actualité lors du dépôt... pas du dépôt, mais de
l'étude de ce projet de loi dans les prochains jours.
Journaliste : Oui, bonjour.
M. Bonnardel : ...
Journaliste : Bonjour. Donc,
expliquez-moi l'idée de la réserve, parce que je dois vous avouer que ça, je ne
l'avais pas pigé, là, mais c'est des gens qui ne seront pas nécessairement
permanents, qui ne seront pas juste là à attendre. Mais c'est qui, ces gens-là?
M. Bonnardel : Bien, c'est
une... c'est des gens qui vont être... Donc, on va donner donc un pouvoir à la
SOPFEU, à la Croix-Rouge, deux exemples assez simples à comprendre. On va
donner un pouvoir à ces deux entreprises d'avoir donc une réserve
d'intervention d'urgence additionnelle de ce qu'ils ont déjà comme membres,
comme équipe sur le terrain. Ce que ça veut dire, donc, c'est qu'il y aura des
sommes consacrées à cette réserve qu'on va... qu'on va... qu'on va avoir, donc,
qu'on va négocier d'ici le dépôt... le dépôt du budget dans les prochaines
semaines, sinon les prochains mois.
Mais de l'autre côté, pour moi, ce qui est
important, c'est qu'on soit capable de répondre plus fortement, donc, à des
situations d'urgence, à des situations extraordinaires. Donc, ces personnes
vont supporter les municipalités lors d'événements extraordinaires en cas de
feux de forêt, exemple, et nécessairement d'inondations.
Journaliste : Puis ça... vous
voyez combien de monde? Je ne vous parle pas d'un nombre précis, là, mais c'est...
M. Bonnardel : Je ne veux pas
donner... Charles, je ne veux pas donner de nombre précis de cette réserve
comme telle, parce que je ne veux pas créer d'attentes, mais, au-delà de tout
ça, je veux quand même qu'on ait une force qui va supporter. Puis je le disais
tantôt, la SOPFEU présentement, c'est 248 combattants sur le terrain, avec
400 auxiliaires qui peuvent arriver puis donner un support additionnel,
hormis, là, les aides internationales qui sont venues nous aider, là. Donc,
pour moi, avec les discussions qu'on a eues puis le post-mortem qu'on a fait de
la situation dans les derniers mois, on se devait de répondre puis d'avoir une
capacité additionnelle, pas au détriment des Forces armées canadiennes, mais
d'être capable d'avoir cette force en premier lieu et d'appeler les Forces
armées canadiennes si besoin ensuite.
Journaliste : ...mais juste
pour insister, est-ce que ce seraient des gens qui vont, comme des pompiers
volontaires, avoir leur travail... leur vie...
M. Bonnardel : Oui, oui.
Journaliste : ...ou c'est des
gens qui vont vraiment être...
M. Bonnardel : Non, non,
c'est... ça pourrait être déjà des pompiers... des pompiers volontaires qui ne
se portent pas juste volontaires mais qui seront rémunérés, là. Donc c'est une
réserve comme telle. Ce n'est pas des gens qui vont être bénévoles puis qui
vont dire : Bien, moi, je lève la main, là. Donc, ce sont des gens qui
vont être nécessairement... si c'est SOPFEU, bien, formés SOPFEU. Si ce sont
des gens Croix-Rouge, bien, plus Croix-Rouge.
Journaliste : Je veux dire,
pour être appelés à pied levé, bien... Vous comprenez ce que je veux dire,
c'est des gens qui ont une vie, qui ont leur travail...
M. Bonnardel : Oui, tout à
fait. Tout à fait.
Journaliste : …être appelés à
pied levé. O.K. C'est ça.
M. Bonnardel : Oui, oui. Non,
c'est ça. Ils n'attendent pas que le téléphone sonne, là, tu sais, puis assis
chez eux, puis en se disant : Bon, bien là, la saison des feux, c'est là,
puis là je me prépare, puis l'hiver il ne se passe rien. Donc, c'est des gens
qui vont réagir... qui vont réagir fortement à des cas... à des cas
particuliers d'inondations, de feux, ou autres.
Journaliste : Puis, en même
temps, une dernière question : Pourquoi c'est nécessaire de donner des
pouvoirs extraordinaires aux villes ou au gouvernement en cas de sinistre? Vous
ne les avez pas déjà, ces pouvoirs-là?
M. Bonnardel : Bien, les
pouvoirs, on les... on les... on les a. Exemple, l'état d'urgence local qu'on
va modifier, améliorer, l'état d'urgence local, du côté des municipalités, on
s'est rendu compte que l'état d'urgence qui devait être renouvelé aux cinq
jours, ça devenait ridicule. Ça devenait ridicule aussi parce qu'on l'a vu
jusqu'à 50 fois de donner une autorisation ministérielle à chaque fois.
A contrario, ce qu'on va demander aux
municipalités, c'est que, suite à un état d'urgence local qui a été voté par
leur conseil, c'est de donner une reddition de compte aux citoyens au bout de
six mois, au ministère pour être capables de comprendre pourquoi ils ont demandé
un état d'urgence locale. Alors, dans ce cas-ci, on veut juste être mieux...
plus effectifs, mieux outillés pour être capable de répondre à ça.
Journaliste : ...la donner
aussi à vous-mêmes pour faire un état d'urgence...
M. Bonnardel : National.
Journaliste : Oui, c'est ça.
M. Bonnardel : Si le besoin
était, oui. Oui, il pourrait y arriver des sinistres encore plus m11ajeurs qui frapperaient encore en situation
de feu de forêt des...
Journaliste : ...sur l'état
d'urgence sanitaire, ou...
M. Bonnardel : Bien,
c'est ça qu'on va... C'est ça qu'on va discuter suite à des... Si on ne peut...
on doit appeler les états d'urgence nationale pour une situation... une
situation forte, une situation de feu de forêt, d'inondation majeure, bien oui,
on aura... on pourra donner ce pouvoir donc au gouvernement d'avoir un état
d'urgence similaire… similaire à l'état d'urgence sanitaire que vous avez
connu, là.
Journaliste : Bonjour,
M. Bonnardel. Qu'est-ce qu'il a fait, l'an dernier, là, que vous vous êtes
dit : Il faut rapatrier les pouvoirs de la SOPFEU au ministère de la
Sécurité publique?
M. Bonnardel : Bien, ce n'est
pas un... Il faut comprendre, là, que ce n'est pas un désaveu. Ce n'est pas un
désaveu au ministère des Ressources naturelles. Ils ont fait un excellent,
excellent travail, mais en termes de coordination, puis en termes de mission,
c'est surtout la mission qui a énormément évolué, changé. Comme je le
mentionnais d'entrée de jeu, la mission première, dans les 25 dernières
années, c'était celle de sauver l'industrie forestière, sauver la forêt, la
matière ligneuse. Mais on se rend bien compte, là, qu'avec les situations des
derniers... des dernières années, sinon encore plus fortement de la dernière année,
que la mission même, elle évolue, change, elle devient celle de sauver la vie,
sauver des communautés et, en troisième lieu, sauver l'industrie forestière.
Journaliste : ...l'expertise,
si on veut, en termes de préservation de la vie humaine que peut avoir la
sécurité publique, va joindre l'expertise du combat des feux, là.
M. Bonnardel : Bien, ça
amène... Ça amène... ce pour quoi la mission vient chez nous maintenant, qui
est celle de la sécurité civile, qui est celle de sauver des vies, qui est
celle de sauver les infrastructures névralgiques. On a mentionné, puis j'ai
mentionné souvent l'état de situation de certains barrages, de certaines lignes
électriques. Donc, c'est surtout basé sur cette définition nouvelle de cette
mission qui nous amène... qui nous amène à transférer donc cette mission vers
chez nous.
Journaliste : Pour ce qui est
de l'aide internationale, c'est au MRI, là, souvent, qu'on... que c'était géré,
là. Est-ce que vous rapatriez plus de pouvoirs là-dessus aussi?
M. Bonnardel : Non, non,
non. C'est... Les partenariats sont déjà... sont déjà bien établis avec la
SOPFEU. La SOPFEU a déjà ses partenariats. Et puis même la SOPFEU va supporter
aussi d'autres pays. Puis c'est dans... C'est dans ce cas-ci, dans ces cas-là
qu'on a vu jusqu'à quel point l'entraide internationale a été, bien, vous
l'avez vu, là, immensément, immensément forte pour être capable de nous donner
une force de frappe qui était équivalente à 1 500 personnes sur le
terrain ou à peu près, là, quotidiennement, jour après jour. Donc, c'est pour
ça aussi de l'autre côté, bien, cette réserve... Je parle de feux de forêt,
mais il pourrait y avoir des inondations encore importantes, comme 2017, comme
2019, comme l'année passée à Baie-Saint-Paul, où là, cette réserve
d'intervention d'urgence, cette équipe spécifique va nous donner un coup de
main avant de faire appel à l'armée.
Journaliste : En terminant,
est-ce qu'en bout de ligne, ça veut dire que le financement de la SOPFEU va...
va augmenter aussi pour acquérir, par exemple, des nouveaux appareils, là?
M. Bonnardel : Bien, ça,
c'est l'autre... Ça, c'est l'autre portion qui est... qui est immensément
importante. Nécessairement, j'ai rencontré la SOPFEU. On a fait un portrait
global de la situation, des forces additionnelles. Ce que je peux vous dire,
c'est qu'eux aussi vont demander des effectifs additionnels du côté de la
SOPFEU pour être capables d'avoir une force de frappe encore plus importante.
Et nécessairement, bien, le financement et tout ça va suivre dans les
prochaines semaines avec le... avec le budget. Donc, autant force de frappe
terrain pour eux qu'équipement, on a fait le tour complet avec eux.
Journaliste : Bonjour. Il y a
un article du projet de loi qui confère aux policiers, dans des circonstances
exceptionnelles, le droit d'entrer chez les gens, prendre des photos, là, de
leurs effets personnels. Pourriez-vous préciser c'est quoi, ces circonstances
exceptionnelles là?
M. Bonnardel : Vous
dites aux policiers?
Journaliste : Oui, c'est ça.
Bien, aux... Bien oui, aux policiers, mais je n'ai pas... je n'ai plus le
projet de loi sous les yeux, là, je paraphrase, mais ça dit, en gros, si
quelqu'un est soupçonné d'avoir causé un sinistre majeur ou, tu sais, des
policiers pourront rentrer chez… Tu sais, je voulais... Je voulais savoir un
peu pourquoi...
M. Bonnardel : Bien là,
c'est... ça rentre... ça rentre au criminel, là. Il faut avoir un mandat si on
souhaite... si on souhaite pénétrer à l'intérieur d'une maison. Et on
soupçonne, on soupçonne quoi que... Exemple, là, le... Je ne veux pas aller
trop loin dans ce... dans cet exemple, mais le monsieur qui a été condamné ou
qui va être condamné pour les feux de forêt à Chibougamau, là. Donc, s'il y
avait suspicion ou enquête, bien là, c'est le travail des policiers, là, qui
reste le même, que ce soit... que ce soit allumer un feu de forêt ou
criminellement qui pose un geste, là...
Journaliste : ...fallait
mettre quelque chose à cet égard-là dans le projet de loi?
M. Bonnardel : Bien là,
vous me... vous me... Vous me mettez un petit point d'interrogation, là, dans
le cerveau sur cet article, mais je vais aller vous confirmer ça plus
précisément après la période des questions, là.
Journaliste : …merci.
Journaliste : M. Bonnardel,
vous estimez que les investissements nécessaires pour la création de la réserve
d'intervention d'urgence sont à combien à peu près?
M. Bonnardel : Je savais
que vous me poseriez la question, là, mais... mais je ne peux pas vous donner
le montant en ce moment parce que le budget va être déposé dans les... dans les
prochaines semaines, sinon les prochains mois, dans les prochaines semaines, on
peut dire, là. Alors, il est clair, il est clair qu'on aura besoin de sommes
pour être capables de supporter cette réserve-là.
Journaliste : Mais les sommes
justement vont servir à quoi? C'est assurer la formation, c'est payer les gens
qui sont...
M. Bonnardel : Oui, oui.
Journaliste : Bien, je sais
qu'ils ne sont pas stand-by, assis chez eux à attendre que le téléphone sonne,
mais est-ce qu'ils vont recevoir une rémunération annuelle?
M. Bonnardel : C'est ça qui
est... tous ces paramètres vont être définis... tous ces paramètres vont être
définis par la suite quand la loi sera adoptée et que, nécessairement, on aura
les sommes qui y seront consacrées. Donc, c'est tout ça ensemble qu'on va...
qu'on va travailler avec, exemple, Croix-Rouge, et SOPFEU par la suite.
Journaliste : Mais vous
n'êtes pas capable de me donner une idée? Est-ce qu'on est dans les millions,
les dizaines de millions?
M. Bonnardel : Bien, je
sais... non... je me mets toujours de votre côté aussi en me disant :
Qu'est-ce que je vais... je vais avoir comme questions? Celle-là, je savais que
je l'aurais, mais je... mais ici je ne peux pas vous donner...
Journaliste : O.K. Sur la
question des générateurs de risque, là, les municipalités qui vont pouvoir
forcer les entreprises à dévoiler... (Panne de son) ...de matières dangereuses?
M. Bonnardel : Oui, oui,
bien, le fédéral demande ça, sauf qu'au Québec, je ne veux pas nommer de
compagnies, là, mais on s'est rendu compte cet été, dans certains secteurs plus
au nord, qu'on apprenait jour après jour qu'il y avait certains produits...
chimiques. Alors, quand la municipalité n'est pas au fait de ça. Alors, ça peut
aller aussi loin que... que le chemin de fer qui traverse un village avec...
avec des produits x, y. Donc, on veut s'assurer que le portrait global de ces
risques soit bien dévoilé aux municipalités, qu'on leur donne ce pouvoir
d'avoir ces informations puis que le ministère soit informé.
Journaliste : Les
municipalités ne peuvent pas juste se renseigner auprès du gouvernement fédéral
si ces informations-là sont déjà divulguées?
M. Bonnardel : Bien, ce
qu'on souhaite, c'est que nous... eux aient le portrait puis qu'on soit capable
de travailler avec eux sur le schéma de gestion de risques qu'aussi eux vont
avoir et qui va nécessairement englober ces informations additionnelles qu'ils
n'ont pas tous et toutes.
Journaliste : Donc, c'est un
pouvoir que les municipalités ont, mais vous ne dites pas aux
municipalités : Vous devez aller faire un recensement des risques qui
sont...
M. Bonnardel : Bien, ils vont
devoir... non, mais ils vont devoir le faire. Ce qu'on leur demande... ce qu'on
leur demande, c'est d'avoir ces informations dans le cadre... dans le cadre de
leur démarche de gestion de risques. Avant, la loi demandait un schéma de
sécurité civile qui n'a jamais été mis en application. Là, c'est une démarche
de gestion de risques qui devra être mise en application, mais aussi avec ces
éléments... ces éléments factuels qui... qui vont nous aider à comprendre puis
à mesurer, là, l'importance... exemple, à Saint-Roch... à Saint-Roch-de-l'Achigan,
bien, l'année passée, quand il y a eu l'explosion... l'explosion, des personnes
ont perdu la vie, bien, c'est un exemple.
Journaliste : Donc, les
municipalités vont avoir l'obligation de demander ces générateurs de risques là
aux personnes morales sur leur territoire?
M. Bonnardel : Exact.
Journaliste : D'accord.
Merci.
Journaliste : Deux petits
points, là, c'est... Pour ce qui est de la réserve, là, vous avez mentionné la
Croix-Rouge et la SOPFEU qui sont deux organismes qui ne font pas partie du
gouvernement...
M.
Bonnardel
:
Les OSBL.
Journaliste : Les OSBL.
Est-ce qu'il y a des corps de police qui pourraient aussi... Non? C'est...
Bien, pourquoi juste des OSBL? Ça pourrait-tu...
M. Bonnardel : Bien, c'est
surtout dans le cadre... ce que j'ai remarqué puis ce qu'on a remarqué, c'est
que c'est surtout... bon, en situation de feu, la SOPFEU, nécessairement, mais,
de l'autre côté, la Croix-Rouge, elle, est appelée tout le temps ou presque,
que ce soient des inondations, que ce soient des feux de forêt, une situation
particulière. La Croix-Rouge est sur le terrain tout le temps, tout le temps.
Donc, je vous donne cet... l'exemple de ces deux partenaires OSBL qui vont
être...
Journaliste : La Sûreté du
Québec aussi… je veux dire, mais je veux juste comprendre...
M. Bonnardel : Oui, mais je
ne veux pas envoyer... Non, mais là, c'est parce que ce n'est pas pareil, là.
Un policier armé, il a une formation x, y, là, on... tu sais, cette réserve, ce
ne sont pas des gens armés, là, qui vont arriver, là, ce n'est pas ça du tout,
là. Ce sont des gens... exemple, je pense que vous m'avez dit tantôt :
Pompiers volontaires, qui pourraient recevoir une formation plus spécifique
pour la foresterie, pour la forêt, puis d'être capables d'aller... d'aller
donner un coup de main lors de situations comme l'été passé.
Journaliste : Et ça va
s'appeler comment? Est-ce que ça a...
M. Bonnardel : Bien, c'est
une réserve... une réserve d'intervention d'urgence, là, qui va être mise à...
Journaliste : ...québécoise...
M.
Bonnardel
:
Non. Bien là, peut-être pas... québécoise. Non, non, non, réserve
d'intervention...
Journaliste : ...
M. Bonnardel : ...réserve d'intervention
d'urgence.
Journaliste : ...
M. Bonnardel : Non, non,
c'est correct... Ça va aller, ça, là.
Journaliste : ...juste,
dernière petite question, à quel point la crise des feux de forêt de cet été,
c'est le point de départ de ce projet de loi là?
M. Bonnardel : Bien, la...
oui, mais je vais donner un exemple... bien, je vais donner un portrait. La
dernière fois que la loi, elle avait été modifiée, amendée, ça date de 2001,
puis ça faisait suite aux... c'était une suite, une réponse au verglas de 1998
puis aux inondations du Saguenay. Ça a pris 20 ans, 22 ans avant que la loi
soit... soit modifiée, comme celle que j'ai déposée ce matin. C'est indéniable.
C'est indéniable que l'année 2023 a été immensément, immensément difficile en
termes de catastrophes, en termes de sinistres. Vous l'avez vu, là, ça a été un
début de printemps, là, les feux de... pas les feux de forêt, les inondations
majeures qu'on a... qu'on a vues à Baie-Saint-Paul, les feux qui ont duré
presque huit semaines, sinon une partie de l'été, mais concentrés, là, sur un
moment, là, de mai, juin, là, qui nous a... qui nous a amenés, jour et nuit, à
suivre ça. Donc, oui, oui, dans une…
Journaliste : ...le barrage
aussi.
M. Bonnardel : Oui, bon, la
digue... la digue Morier. C'est certain que tout ça ensemble, tout ça ensemble,
le mandat qu'on s'est donné, c'est d'être capable de répondre à cela, de
travailler avec nos partenaires, la FQM, l'UMQ, SOPFEU, Croix-Rouge, et autres,
et autres, puis de dire : Bon, bien, voici le portrait, puis c'est ça que
j'ai dit... qu'après les feux de forêt, j'ai dit : On va prendre quelques
mois pour analyser tout ça, puis regarder de quelle façon on peut mieux encore
être meilleur face à ce combat qu'on... qu'on aura devant nous, là.
Journaliste : Rapidement, sur
le... sur les régimes d'indemnisation, de quelle façon votre projet de loi, ça
va changer vos façons de faire?
M. Bonnardel : Il n'y a rien
qui... Il n'y a rien qui change. Pour le régime d'indemnisation financière aux
particuliers, il n'y a rien qui change là-dessus, là, il n'y a rien qui change.
Il avait déjà été bonifié, là, mais ça reste... ça reste le même, ça reste le
même.
Journaliste : En terminant,
M. Bonnardel, qu'est-ce que... est-ce qu'il y a des mesures particulières qui
vont être prises par la Sécurité publique au printemps, là, qui vient, là, pour
prévenir la saison des feux? Il y a-tu des choses que vous pouvez faire, genre
creusage de tranchées préventives ou arrosage préventif? Je ne sais pas.
M. Bonnardel : Bien, il y a
déjà... il y a déjà du... c'est drôle à dire, là, mais il y a déjà du travail
qui avait été fait pendant les feux, les tranchées qui ont été... qui ont été
construites ou qui ont été... les arbres qui ont été coupés, nécessairement.
Donc, il y aura nécessairement un plan de résilience qui va être mis en place
aussi par le gouvernement, là. Tu sais, on va se préparer, pour ce qui est des
possibilités additionnelles d'avoir des catastrophes qui pourraient nous
frapper pour que tous les ministères soient partie prenante aussi de ce plan de
résilience, mais ce plan aussi de gestion des risques, à savoir, exemple, les
RPA. Bon, bien, si une RPA... si on manque d'électricité, est-ce que la RPA est
équipée d'un système de génératrice? Est-ce qu'il y a assez d'essence? C'est
aussi niaiseux de vous le dire ainsi que ça, mais c'est de se préparer
convenablement, dans tous les ministères, pour être capable de répondre, encore
une fois, face à ces enjeux qui risquent de nous frapper encore plus fortement
dans les prochaines années.
Journaliste : Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 11 h 35)