Conférence de presse de M. François Beaulne, député de Marguerite-D'Youville
Ses intentions dans le cadre de la campagne électorale qui se profile sur la rive sud de Montréal
Version finale
Friday, May 4, 2001, 11 h 04
Salle Evelyn-Dumas (1.30),
édifice Pamphile-Le May
(Onze heures quatre minutes)
M. Beaulne: D'abord, je veux vous remercier de votre patience et puis également de l'intérêt que vous avez apporté à la réflexion à laquelle je m'étais soumis avant de poser ma candidature à la mairie de la nouvelle ville de la Rive-Sud.
Je dois vous dire que les trois, quatre dernières semaines ont été assez intenses et la décision finale n'a pas été facile. Comme vous allez le voir à la lecture du communiqué, ma décision a été inspirée beaucoup plus par des événements de la conjoncture récente qui se sont passés et qui m'ont porté à m'interroger, comme je suppose la plupart des hommes et des femmes qui sont en politique sont appelés à le faire occasionnellement, sur les véritables motivations de mon engagement politique et là où mon action pouvait le plus porter par les temps qui courent.
D'abord, jusqu'à la tenue du Sommet des Amériques, j'étais plutôt enclin à poser ma candidature. La semaine du Sommet des Amériques a été pour moi une semaine que j'ai menée à un rythme d'enfer à titre de participant à la Conférence des parlementaires des Amériques pour le Québec, à titre également d'adjoint parlementaire à la ministre des Relations internationales. Et à ce titre j'ai été chargé d'accueillir et de reconduire presque tous les chefs d'État, à l'exception de deux, avec lesquels j'ai eu l'occasion de m'entretenir et d'échanger, également avec leurs délégations et certains de leurs ministres des affaires étrangères.
Et je dois vous dire que j'ai été... même si je le savais, parce que j'avais été moi-même dans le service diplomatique pendant plusieurs années et au noeud, au centre, au coeur de ce qu'on appelle la division des relations provinciales au ministère des Affaires étrangères, qui articule les relations entre les provinces et le gouvernement central en matière de relations internationnales, même si je savais que les règles de la diplomatie internationnale, telles qu'elles existent aujourd'hui, sont faites exclusivement en fonction des États souverains, il demeure que, quand on est dans le bain, quand on vit des situations qui nous rappellent, qui nous remettent en pleine face le carcan et les limites qui s'imposent au Québec à l'heure actuelle au plan international, bien, c'est de nature à porter à s'interroger sur notre véritable action politique.
Il y a également autre chose qui m'a fait tourner un peu le sang une couple de fois dans les veines, c'est quand j'ai entendu le président du Mexique, M. Fox, de façon tout à fait correcte et de façon tout à fait exacte dire que, dans la Zone de libre-échange des Amériques, le rôle du Québec, le statut du Québec serait celui d'un État mexicain. Sans vouloir être méchant ou condescendant à l'endroit du Mexique, pour avoir vécu moi-même presque 15 ans en Amérique latine, vous comprendrez que je trouvais la comparaison un peu inconfortable et surtout incorrecte à l'endroit du Québec. Parmi les chefs d'État et de gouvernement que je suis allé accompagner à l'aéroport, il y en avait 17 d'entre eux qu'on avait logés dans un airbus spécial qu'on amenait à Miami; à partir de là, chacun partait par les lignes commerciales vers ses destinations, bien, les 17 chefs d'État et de gouvernement qui étaient rassemblés sur cet airbus représentaient à peine une fois et demie la taille de l'économie du Québec qui, lui, pourtant, était absent de toutes ces discussions.
Autre élément qui m'a fait profondément réfléchir, c'est lorsque j'ai entendu le président Bush convoiter de manière à peine voilée notre énergie et notre eau et, bien sûr, comme ce sont des richesses naturelles fondamentales et qui font partie de notre patrimoine québécois, je me suis dit: Ça n'a pas de bon sens qu'on laisse notre énergie et notre eau être disputées par des interlocuteurs étrangers ou par le gouvernement fédéral sans que le Québec ait un mot à dire dans ce qui lui est le plus cher. Alors, voilà certains éléments, si vous voulez, de la conjoncture politique des dernières semaines qui m'ont fait profondément réfléchir.
Il y a un autre élément de la conjoncture politique qui m'a amené à réfléchir, ça a été la défaite de notre candidat dans les élections complémentaires de Mercier. Ça m'a fait réfléchir et, également, cette réflexion a été appuyée par des commentaires et par des confidences que m'ont faites mes propres collègues à l'effet qu'un des messages qui ont été décodés de cette élection partielle, c'est qu'il était important pour le Parti québécois, pour le mouvement souverainiste dans son ensemble de ressouder les ponts et de refaire l'alliance fondamentale qui avait toujours porté le mouvement souverainiste, avec à la fois les éléments plus sociaux-démocrates du mouvement comme avec les éléments un peu plus conservateurs. Et ce n'est pas uniquement la candidate libérale, la nouvelle députée libérale de Mercier, Mme Rochefort, qui a été candidate du NPD, moi, je l'ai été aussi. Je l'ai été en 1988 justement, entre autres, dans une partie de ce comté de Mercier qu'est le comté de Laurier-Sainte-Marie au fédéral, où j'ai de nombreux amis et également de nombreuses personnes qui m'avaient appuyé en 1988. Donc, j'ai convenu avec certains de mes collègues qu'il était peut-être plus souhaitable et plus utile à ce moment-ci que je puisse utiliser les réseaux, les contacts que j'ai avec la mouvance plus social-démocrate du mouvement souverainiste pour contribuer à resserrer cette alliance.
Autre élément qui est de nature plus pratico-pratique, vous me direz: j'avais un peu surestimé ma capacité de mener de front et de manière complète deux activités, deux engagements aussi lourds et aussi profonds que celui d'être député de ma circonscription électorale et en même temps de livrer une lutte à la mairie dans ce qui est appelé à devenir la troisième ville la plus importante au Québec. J'ai surestimé la possibilité de combiner ces deux fonctions et je me suis aperçu que je ne pourrais pas, de manière intègre et honnête et tout à fait complète, à la fois faire un bon travail comme député de ma circonscription dans des moments difficiles et, d'autre part, donner mon plein rendement comme candidat à 100 % dans une course très importante à la mairie. Donc, je me suis rendu à l'évidence que ma responsabilité première, c'est celle que m'ont confiée mes électeurs, c'est-à-dire de les représenter à l'Assemblée nationale et, dans le cas de ma ville de Boucherville qui est impliquée dans la fusion et dans la création de la nouvelle ville de la rive sud, d'accompagner mes citoyens dans cette intégration-là pour qu'elle se fasse de la manière la plus profitable et la plus harmonieuse pour eux. Alors, c'est ça, si vous voulez, les éléments de réflexion qui m'ont amené à cette décision.
Je dois dire, par contre, que j'ai été agréablement surpris – et c'est ce qui me réconforte même si j'étais très tenté d'être candidat à la mairie d'une des plus grandes villes du Québec – de voir que ma réflexion avait contribué à sensibiliser la population de la rive sud à l'aberration de ne pas tenir d'élections dans une agglomération de presque 400 000 personnes. Parce que vous vous souviendrez qu'il y a un mois, peut-être un peu plus, lorsque M. Olivier avait présenté son équipe lorsqu'il avait fait sa conférence de presse, ça avait pris tout le monde par surprise et ça avait eu un effet bulldozer, un effet démobilisateur pour plusieurs candidats potentiels, pour plusieurs aspirants également candidats à l'échevinage, devant ce qui apparaissait comme une machine absolument invincible, un bulldozer qui fonçait et que personne ne pouvait arrêter; il y avait eu une période de stupeur, une période de torpeur, une période de somnolence. Bien, je me suis rendu compte que le fait d'avoir accepté de réfléchir à la possibilité d'être candidat a un peu ébranlé cette torpeur et, maintenant, les gens se sont rendus compte qu'effectivement il faut qu'il y ait une élection, et il va y en avoir une.
Autre élément: cette réflexion a permis, sur le terrain, d'accélérer la formation et l'organisation d'un mouvement bien structuré qui s'appelle le Mouvement des citoyens qui est en bonne position et de plus en plus en bonne position pour affronter de manière crédible et de manière efficace l'équipe de Jacques Olivier au niveau de chacun des arrondissements, puisqu'il est maintenant acquis que cette formation-là à laquelle je me serais joint, si j'avais accepté d'être candidat, est maintenant organisée dans tous les arrondissements de la future ville, ce qui n'était pas le cas il y a un mois et il y a quelques semaines, lorsque j'ai amorcé cette réflexion.
Alors, j'ai au moins la satisfaction, après cette réflexion, d'abord d'avoir fait le point sur ce que je considère comme prioritaire dans mon engagement politique à cette étape-ci de ma vie, d'une part et, deuxièmement, en fonction de susciter une mobilisation pour qu'il y ait véritablement une élection sur la rive sud de Montréal. Voilà.
M. Morin (Gilles): M. Beaulne, vous semblez oublier un quatrième élément, je ne sais pas si c'est volontaire, celui du mécontentement des électeurs concernant le mouvement de fusion un peu partout, mais particulièrement, je vais appeler ça, la nouvelle ville de Longueuil, même si le nom n'est pas définitif, et que ce grand mouvement de mécontentement s'adresse beaucoup au gouvernement péquiste, et que tout péquiste qui se présenterait sous une bannière à l'élection était voué à l'abattoir. Alors, est-ce que vous avez senti justement que c'était peut-être la principale raison si vous frappiez un mur solide et vous aviez aucune chance?
M. Beaulne: Non, absolument pas. Absolument pas parce que, d'abord, premièrement – et je dois dire que c'est ce qui a rendu ma décisions d'autant plus difficile et c'est la raison pour laquelle ça fait à peine quelques jours, j'ai pris une décision finale – au contraire, bien au contraire, j'ai reçu l'appui de tous les présidents des associations du Parti québécois des comtés impliqués dans la fusion. Et je vous ferai remarquer qu'en termes strictement calcul politique, si on veut regarder ça objectivement, d'abord les associations du Parti québécois et le Parti québécois est beaucoup plus implanté dans toute la zone de la fusion de la Rive-Sud que ne l'est le Parti libéral, d'une part. D'autre part, au contraire, moi, je représente une ville périphérique à cette fusion, une ville qui était... dont la majorité des résidents étaient opposés à la fusion, comme d'ailleurs à Saint-Bruno. Mais Boucherville, ça représente à peine 10 %, peut-être même 9 %, de la population totale de la future ville.
Saint-Bruno qui est encore moins peuplé que Boucherville représente peut-être 6 %, 7 %. Si vous additionnez ce que représente en termes de population là où l'opposition aux fusions était la plus grande, par rapport à Longueuil et à Saint-Hubert où, au contraire, bien au contraire, il y avait une mouvance beaucoup plus forte en support aux fusions, c'est plutôt le calcul électoral inverse. Je pense que, oui, il y a un fort mouvement d'opposition aux fusions mais qui est venu des villes beaucoup plus petites de la future agglomération plutôt que ces villes-centres. Si les oppositions à la fusion étaient venues de Longueuil, vous n'en avez pas entendu beaucoup, là, des oppositions à la fusion de la part de Longueuil, ça représente quand même plus d'un tiers de la population de toute cette nouvelle ville-là, ni à Saint-Hubert. Si on additionne Saint-Hubert et Longueuil, vous avez deux tiers de la population de la future grande agglomération, et c'est là où justement l'appui aux fusions était le plus important. Alors, c'était pas une considération.
M. Pelchat (Martin): Mais vous n'avez jamais été un chaud partisan des fusions. Ça ne vous a pas apparu impossible, à un moment donné, d'aller vous présenter à la mairie d'une ville dont vous ne vouliez pas?
M. Beaulne: Bien, absolument pas. Parce qu'au contraire le fait d'avoir été opposé... je n'étais pas opposé aux fusions, j'étais opposé à la fusion de ma ville dans les conditions qui étaient prévues à ce moment-là. Rappelez-vous que lorsque M. Bernard a déposé son rapport sur la manière dont il envisageait l'organisation de la région métropolitaine de Montréal, il y avait la structure que l'on a vu impliquer dans la loi 170 au niveau de l'île de Montréal, mais sur la rive sud de Montréal, sur un rapport d'à peu près 35 pages, il y avait trois pages et demie qui traitaient de la rive sud de Montréal où c'était le bulldozer total. Il n'y avait pas d'arrondissement, il y avait strictement rien. Alors, c'est dans des conditions comme celles-là que, oui, j'étais opposé à la fusion de la ville de Boucherville et je proposais en contrepartie qu'on procède, dans un premier temps, à la fusion des villes de la MRC Champlain qui, elles, sont presque entièrement intégrées à tous les points de vue: transport en commun, approvisionnement en eau potable, assainissement des eaux, transport en commun. bon. Ce contre quoi j'en avais, moi, c'était l'ajout qui m'apparaissait artificiel à ce moment-là de ma ville de Boucherville et de la ville de Saint-Bruno qui étaient les deux villes périphériques à cette MRC Champlain.
M. Plouffe (Robert): M. Beaulne, dans le pratico-pratique comme vous le dites, est-ce que c'est pas plutôt – moi, j'aurais deux questions – est-ce que d'abord votre décision de ne pas y aller, ça n'a pas rapport au fait que vos propres sondages ne vous donnent pas nécessairement très, très en avance sur votre territoire?
Deuxième question: Vous dites que de toute façon vous avez stimulé, semble-t-il, vous avez secoué la torpeur et qu'il y aura élection. Est-ce que ça veut dire qu'il y a quelqu'un d'autre qui va se présenter comme chef de l'organisation du Mouvement des citoyens?
M. Beaulne: Oui. Il y a même des démarches qui sont en cours auprès de certaines personnes, des personnes assez intéressantes. D'ailleurs, il y a des démarches qui sont en cours à partir du moment où j'ai avisé M. Robidas, qui est le président, pour le moment, du Mouvement des citoyens, de ma décision il y a quelques jours. Les démarches ont repris et, oui, il y a des pourparlers qui sont présentement en cours. C'est pour ça que je vous dis, de façon tout à fait à l'aise, qu'il va y avoir des élections dans cette ville-là, autant à la mairie qu'au niveau des conseillers municipaux.
Quant à la question des sondages, pendant toute cette période de réflexion, moi, j'en ai pas fait, ni le Mouvement des citoyens, ni personne, à ma connaissance en tout cas, n'en a fait. Moi, je n'ai pas de sondage qui m'indique si j'étais populaire, pas populaire ou quoi que ce soit. On n'en a pas fait, on n'a pas jugé ça nécessaire parce que c'était pas là qui était le point le plus important.
Des sondages, ça devient important, ça, une fois qu'il y a des organisations qui sont en place, que des candidats se sont affirmés et que là on mesure, on essaie de mesurer l'appui politique que chaque formation peut avoir. Moi, je trouvais qu'à cette étape-ci c'était inutile, que c'était un gaspillage d'argent, et puis j'ai pas pris ma décision sur aucune base de sondage. D'ailleurs, j'en ai pas.
M. Morin (Gilles): Est-ce que vous allez faire campagne quand même non pas à la mairie, mais campagne active pour appuyer un candidat du Mouvement, et est-ce que vos collègues aussi, je pense à Mme Marois, enfin les députés qui sont dans le même arrondissement, le même territoire?
M. Beaulne: Bien, écoutez, je ne peux pas parler pour mes collègues, mais, moi, même si je ne suis pas candidat de la formation du Mouvement des citoyens, il est évident que je vais appuyer les candidats du Mouvement des citoyens dans cette élection-là. Et, quant au reste, quant à mes collègues, vous pourrez leur poser la question.
M. Pelchat (Martin): Souhaiteriez-vous que le maire de Brossard reconsidère sa décision de pas se porter candidat?
M. Beaulne: J'aurais souhaité qu'il reconsidère sa position, mais, comme il l'a annoncé, je respecte sa décision, elle a été finale, et il ne voulait d'aucune manière revenir sur sa décision. J'ai même essayé de l'en convaincre.
M. Pelchat (Martin): Dans vos motifs, vous invoquez l'espèce d'intérêt renouvelé pour la souveraineté dans le contexte du Sommet des Amériques, tout ça, mais M. Charbonneau, pendant le Sommet, a fait la démonstration que le rôle des députés était très occulté et négligé dans ces négociations-là. Vous pensez que, comme simple député, vous pouvez vraiment jouer un rôle dans ce contexte-là?
M. Beaulne: C'est pas tellement à partir de mon rôle de député comme président de la section du Québec de la COPA que j'ai été amené à réfléchir. C'est beaucoup plus à partir de mes fonctions comme adjoint parlementaire de la ministre aux Relations internationales et impliqué surtout dans la dernière phase du Sommet, avec l'accueil et un peu l'accompagnement des chefs d'État et de gouvernement. Ça, à partir de cette fonction-là, et non pas à partir uniquement de ma fonction de député.
Et je dois vous dire que, pour avoir été moi-même pendant huit ans dans le service diplomatique canadien, en poste en Californie et, par la suite, à la division des relations fédérales-provinciales du ministère des Affaires étrangères, je peux vous dire que, presque 20 ans après, on n'a pas avancé le diable. La politique de la porte fermée à l'endroit du Québec est toujours la même, sauf qu'ils ont pas plus de moyens qu'ils n'en avaient il y a 20 ans.
M. Morin (Gilles): M. Beaulne, juste une petite précision sur ce que je vous ai demandé. Vous dites que vous avez reçu l'appui de toutes les associations du PQ de la Montérégie...
M. Beaulne: C'est-à-dire du territoire de Longueuil.
M. Morin (Gilles): Est-ce que ces associations-là vous ont dit aussi qu'elles appuieraient le candidat du Mouvement des citoyens?
M. Beaulne: Ça a été une discussion en fonction d'un appui personnel à ma candidature. On n'a pas discuté... On en aurait évidemment discuté de manière plus pointue si j'avais été officiellement candidat, mais je ne peux pas m'engager à ce moment-ci sur cette piste-là. L'appui était, dans un premier temps, au niveau strictement personnel.
M. Pelchat (Martin): M. Landry vous a dissuadé de vous présenter?
M. Beaulne: Non, M. Landry ne m'a pas dissuadé. M. Landry m'a conseillé et m'a réconforté dans ce qui avait été mon propre cheminement. M. Landry a convenu avec moi que la démarche que je vous ai expliquée et le raisonnement qui m'a amené à cette décision-là, il le partageait.
M. Armstrong (Peter): A question un English.
Le Modérateur: En anglais.
M. Armstrong (Peter): First of all – very briefly – What is the main reason that you've decided not to run in this...
M. Beaulne: Well, the main reason, it's basically a political philosophy, in the sense that, you know, it happens once in a while in our political lives, that we're called upon to take a step backwards and look at the real reasons which bring us into politics. And as particularly what I lived as a parliamentary assistant to our Minister of International Relations, in that function, I was called upon to welcome and to also accompany the heads of State and Government who came to the Summit in Québec. And from a sovereinist's perspective, I realized the extent to which Québec is totally limited in its capacity to establish links, to establish relationships with countries and with foreign authorities with whom we have common interests. And when, for example, I heard the President of Mexico say that Québec status in the Free Trade Zone of the Americas would be that of a Mexican State, I was a little upset. And also, it started me thinking because Québec, if we were an independant country, would be the fifth largest economy. And there were 17 heads of State and Government on a jumbo jet who were going to Miami and then to their respective countries. And I just made a fast calculation and those 17 represented barely one and a half Québec's total gross national product. And I aslo when I heard president Bush say that he was looking at our energy and our water resources, I said to myself: There is no way that we, as Quebeckers, can leave the future of those resources to another lever of Government to negotiate what would ultimately be the outcome of those negotiations.
So, that was my primary motivation. And also, in practical terms, I realized that I had over-estimated the feasability, in the realistic sense, in simultaneously doing a good job as a representative of my riding and, at the same time, doing a good job, a 100 % job, as a candidate in what is to become the third largest city in Québec.
M. Armstrong (Peter): I want to come back to a question of my colleague. There are a lot of critics and a lot of observers saying that it will be very difficult for anybody whose had anything to do with the P.Q. to get elected in a lot of the regions, Québec City and Longueuil being the two most obvious examples. People here are still angry and harbor a lot of anger at the P.Q. for the merger process. What do you say to that and what role did it play in your...
M. Beaulne: Well, I can't comment for the other regions, but I can tell you, concerning the south shore of Montréal, if you add up the population of those cities which were favorable to the merger, you come up with two thirds of the population. Those cities which were mostly opposed to it including the city I represent here, Boucherville, those cities altogether are less than 1/3 of the future population of that city. So just in terms of political calculation, it's not an area where a person who is favorable to mergers would've been at it's disadvantage.
M. Armstrong (Peter): What do you see for the region now? What do you see the race shaping up to be?
M. Beaulne: Well, I think that, as a result of this period of reflection that I accepted to do, I realize that, about three weeks, a month ago, people were taken aback by what appear to be the solid, very impressive organization that Mr. Olivier and his team were putting forward. They wanted to impress people, to say: Here's come the bulldozer and step out, nobody can resist us. That was... And it was perceived that such. They managed to do that. It was perceived that such.
But, as a result of my implication into this reflection, it's sort of created an awakening, that it's impossible or it's certainly not a very good indication that there should not be a full fledged election in what is to become the third largest city in Québec. So I think people realize... Beyond the sort of very impressive presentation of Mr. Olivier's team, that people realized, you know, they have second thought and they say: Yes, after all, I mean, that doesn't make sense. It's not healthy for democracy.
And secondly, since I had to have some king of organization on the ground, it contributed to accelerate the organization in everyone of the boroughs of le Mouvement des citoyens. So, at least, it will have had that advantage. Thank you.
(Fin à 11 h 32)