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Point de presse de Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de services sociaux et de santé mentale

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, November 9, 2023, 11 h 48

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-neuf minutes)

Mme Labrie : Bonjour, tout le monde. Je suis ici, ce matin, en compagnie de travailleurs, travailleuses de l'Institut Pinel. Ce matin, on a demandé au gouvernement de mandater la CNESST pour faire une enquête sur la situation de la sécurité à l'Institut Pinel. Dans les derniers mois, il y a eu des incidents extrêmement préoccupants. Moi, je suis allée sur place rencontrer les travailleurs et travailleuses, il y en a plusieurs qui m'ont mentionné craindre pour leur vie. On a fait des démarches, dans les dernières semaines, pour demander au gouvernement de déclencher cette enquête. Ils ne l'ont pas fait, ils viennent de le refuser encore ce matin. Moi, ça m'inquiète, parce que ce que je veux éviter à tout prix, c'est qu'on attende un rapport de coroner pour prendre les moyens de mieux protéger les gens qui travaillent à l'Institut Philippe-Pinel, qui vivent des situations préoccupantes au quotidien. Donc, je vais céder la parole aux travailleurs, travailleuses aujourd'hui.

Mme Desormeaux (Marie-Ève) : Bonjour. Je suis un peu émotive aujourd'hui, parce que je me demande comment je vais retourner voir les travailleurs puis leur dire que son employeur, le gouvernement, ne prend pas ça assez au sérieux. Je ne sais pas si vous pouvez vous imaginer comment on se sent quand il y a un grand gaillard de 6 pieds 4, 200 livres, qui pleure dans ton bureau parce qu'il a eu peur de mourir dans son quart de travail. Ce n'est pas normal de ne pas savoir si tu vas quitter, le soir, en terminant ton chiffre.

En chiffres, gros, gros, l'Institut Philippe-Pinel, c'est 800 membres, au syndicat SCFP 2960, 200 patients. On a 700 griefs, on a 14 plaintes, à la CNESST, en deux ans. Il y a 432 dossiers d'ouverts à la CNESST. Je vous rappelle que j'ai 800 membres. Nos formations sont désuètes. Les recommandations de l'ASSTSAS et de la CNESST ne sont pas appliquées, et ce, depuis 2018. On judiciarise nos relations de travail. On amène les travailleurs au TAT parce qu'il applique des droits qui sont prévus au Code du travail. On a une gestion coercitive. 50 % de nos membres sont renouvelés en trois, quatre ans. Pour nous, c'est inacceptable. Puis aujourd'hui, ce que je constate, c'est qu'on se met la tête dans le sable, en se disant que ce n'est pas vrai que c'est dangereux, travailler à Pinel. On veut mettre de l'argent dans la santé? Bien, il serait temps de prouver que la santé mentale, ce n'est pas l'enfant pauvre. Merci.

M. Gaudet (Gyslain) : Merci. Marie-Ève Desormeaux, présidente du syndicat. Je me présente, Gyslain Gaudet, vice-président du syndicat. Ce que je veux ajouter à ce que Marie-Ève vient d'ajouter puis à ce que Christine Labrie a défendu, c'est que les travailleurs qui sont présents à Pinel, c'est des gens de coeur, qui ont envie de protéger la société, puis, présentement, nous inquiètent, parce qu'on n'est pas en mesure de réaliser la mission de l'organisation, parce qu'on ne prend pas soin de ces travailleurs-là. On demande au gouvernement de prendre ses responsabilités et d'enclencher cette enquête-là pour prendre soin des travailleurs. Merci beaucoup.

M. Gloutney (Patrick) : Je suis Patrick Gloutney, président du SFP-Québec. Aujourd'hui, j'ai honte de mon gouvernement puis je suis émotif, moi aussi, parce que ce n'est pas normal qu'en 2023 on réagisse de la sorte. Ce gouvernement-là est là pour protéger nos travailleurs et travailleuses. Ça fait des années qu'on est impliqué dans le dossier à Pinel.

Juste pour vous mettre en contexte, les intervenants qui travaillent... puis je rappellerai à bien du monde que Pinel, c'est une institution carcérale, au départ, ce n'est pas uniquement un hôpital. Le seul moyen de protection, c'est des gants de latex. On est passé des gants de latex aux gants de kevlar. Pour se rendre aux gants de kevlar, il a fallu déposer de nombreuses plaintes à la CNESST.

Comment se fait-il qu'en 2023 il n'y a personne qui réalise qu'on est dans une impasse? Nos travailleurs et travailleuses ont peur de rentrer travailler dans leur environnement de travail parce qu'ils ne savent pas ce qui va arriver. On a des agents de sécurité qui travaillent dans nos centres d'achats, au Québec, qui ont des bâtons télescopiques, qui ont des menottes, qui ont des vestes de protection, puis nos travailleurs à nous, qui prennent soin des gens qui sont en prison, qui sont hospitalisés pour des problèmes psychiatriques, ont uniquement des gants de kevlar. Je demande au gouvernement et aux responsables de Pinel de déclencher une enquête immédiatement, dans les plus brefs délais, pour que nos travailleurs et travailleuses se sentent en sécurité. Cette situation-là a duré depuis trop longtemps.

Malheureusement, il y a des gens à Pinel qui n'ont aucune expérience. Ces gens-là, ça fait à peine quelques années qu'ils sont dirigeants à l'Institut Pinel. Ils ne font pas le travail. De voir, aujourd'hui, que le gouvernement de la CAQ n'a pas pris position, a même rejeté du revers de la main la proposition de Mme Labrie, ça m'insulte. Cette position-là aurait dû être amenée à l'Assemblée nationale et être débattue. Ils nous ont offert des modifications parce que le message de Mme Labrie ne semblait pas faire leur affaire, parce qu'il était trop alarmiste. Bien, je m'excuse, on n'est plus à des mots alarmistes, la sonnette d'alarme est enclenchée puis le feu est pris, à Pinel, il est temps que les autorités gouvernementales et les autorités de Pinel prennent les moyens à leur disposition pour protéger l'ensemble de nos travailleurs, parce que cette situation-là doit cesser immédiatement.

Comment se fait-il qu'on a 480 plaintes sur 800 employés, puis, actuellement, tout le monde dort au gaz?Excusez-moi l'expression, mais tout le monde dort au gaz, personne ne veut prendre ses responsabilités. C'est indécent. Puis, comme Marie-Ève a mentionné, et Gyslain, comment que, nous, on peut retourner, aller voir nos travailleurs, travailleuses et leur dire que... vous êtes en sécurité? Merci.

Mme Lachaine (Alexa) : Bonjour, je m'appelle Alexa, je suis sociothérapeute à l'Institut Philippe-Pinel depuis bientôt sept ans. On s'est beaucoup adressé à la CAQ, on s'est également beaucoup adressé à notre employeur, depuis les dernières années. Je vais en profiter d'avoir cette tribune-là pour leur rappeler à quel point le travail de vos travailleurs est délicat, essentiel, puis qu'il n'y a personne d'autre dans la société québécoise qui la fait, cette job-là. N'oubliez pas ça, n'oubliez pas de prendre soin des gens qui, eux, prennent soin de la clientèle la plus controversée, peut-être, du Québec, je dirais. Vous êtes un institut spécialisé, vous cherchez à rayonner à l'international. Prouvez-le.

Mme Labrie : Juste pour conclure, autour de moi, ce matin, il y a des gens qui étaient présents en 2011 lors de la prise d'otages, qui se souviennent très bien du climat dangereux qui régnait avant cet événement traumatisant, je vais le dire ainsi, et ce qu'ils m'ont décrit dans les dernières semaines, c'est que le climat qui règne actuellement à Pinel ressemble malheureusement beaucoup à ce qui régnait comme ambiance dans les moments qui ont précédé la prise d'otages de 2011.

La raison pour laquelle on met de la pression sur le gouvernement, en ce moment, pour une enquête, c'est pour agir en mode préventif, c'est pour éviter des drames. Le climat, il est explosif, puis un gouvernement responsable prendrait les moyens de prévenir un drame à Pinel. Merci.

(Fin à 11 h 57)

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